Pourquoi avoir accepté de réaliser le
calendrier Pirelli 2011 ?
Parce que je connais très bien la femme
du propriétaire ! C’est une proposition très
atteuse. Parmi les précédents, j’adorais
celui de Richard Avedon, en 1995. Je
souhaitais faire le contraire du contraire, j’ai
pensé à une mythologie moderne. J’aime la
beauté classique, avant les talons aiguilles,
les froufrous...
Où avez-vous réalisé les images ?
A Paris. Nous avons fait les prises de vue
dans mon studio, en trois jours. Il y aura
environ trois photos par mois. Je sais ce
que je veux, donc c’est rapide. Pourtant, ce
calendrier est le plus cher jamais fabriqué.
En raison de la boîte en aluminium, de la
qualité des tirages... Regardez l’impression,
pas mal, non ? Les bijoux, les armures ont
été conçus spécialement pour le shooting.
Il ne s’agit pas d’un truc avec de vieilles
robes, des chiffons et des soldes !
Comment avez-vous sélectionné vos
mannequins ?
Je ne voulais pas d’une compétition entre
actrices, donc il n’y en a qu’une : Julianne
Moore. Je la trouve géniale. Je la connais
depuis longtemps, je lui ai parlé du projet,
elle était ravie. L’actrice star, c’est elle.
Elle possède un truc et elle est belle
naturellement.
Vous n’avez pas choisi de femmes
différentes, enveloppées...
Il n’y a pas d’Anita Ekberg, les poitrines sont
assez plates. Je n’ai rien contre les grosses
mais, pour cette histoire-là, je souhaitais
des physiques parfaits. Et qui ne soient
pas des pauvres anorexiques non plus !
Daria Werbowy, Anja Rubik, Freja Beha,
Erin Wasson, sont des femmes minces,
longilignes, bien foutues, et qui représentent
aujourd’hui la beauté, celle du quotidien.
Propos recueillis par Aurélie Raya - Paris Match
INTERVIEW
PIRELLI 2011