République Algérienne Démocratique et Populaire وزارة اﻟﺘﻌﻠﯿﻢ اﻟﻌﺎﻟﻲ واﻟﺒﺤﺚ اﻟﻌﻠﻤﻲ Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique UNIVERSITE DES SCIENCES ET DE LA TECHNOLOGIE d’ORAN MOHAMED BOUDIAF Faculté de chimie Département de génie des matériaux Spécialité : Chimie Option : Physico-chimie des matériaux minéraux THESE Présentée par Melle BOUZID Samia Pour l'obtention du diplôme de Doctorat en Sciences en chimie Thème Adsorption de polluants organiques sur une argile Soutenu le :échangée aux phosphoniums Soutenue le 10/06/15 devant la commission d'examen composée de : Qualité Nom et Prénoms Grade Etb d'origine Président : Mr M. KAMECHE Professeur USTO-MB Rapporteur : Mr Z. DERRICHE Professeur USTO-MB Professeur USTO-MB Professeur UDL-SBA Examinateur: Mr B. MOUFFOK Professeur UDL-SBA Examinateur: Mr A.OUAGUED Professeur UHBB-Chlef r Examinateur: M L. KACIMI Examinatrice: M me Dj .HARACHE Année universitaire : 2014/2015 Remerciement Cette thèse n’aurait vu le jour sans la confiance, et la générosité de mon directeur de recherche, Mr Derriche Zoubir professeur à l’université des sciences et de la technologie d’Oran, de m’avoir permise de travailler sur un sujet très intéressant d’avoir accepté de diriger cette thèse, de m’avoir enrichie de ses connaissances dans le monde des argiles et pour l’aide apportée. Ses critiques constructives et les conseils qu’il m’a prodigués tout au long de la rédaction, ont toujours été clairs et succincts m’ont permis d’aboutir à la réalisation de cette thèse et d’achever ce travail, qu’il trouve ici l’expression de ma grande gratitude. J’adresse mes respectueux remerciements à tous les membres du jury qui m’ont fait l’honneur de participer à l’évaluation de mon travail. Je suis certaine de pouvoir compter sur leurs vastes connaissances et leur esprit critique constructif pour m’aider, par leurs commentaires et leurs discussions, à mieux comprendre certains problèmes rencontrés au cours de ce travail de recherche. Je tiens à exprimer ma sincère gratitude et mes remerciements au Professeur Monsieur L. Kacimi, responsable de parcours de ma promotion de magister, pour les encouragements et les efforts qu’il n’a cessé de nous prodiguer durant toute l’année théorique à bien travailler, et d’avoir accepter d’examiner cette thèse. Monsieur M. Kameche., Professeur à l’université des sciences et de la technologie d’Oran, m’a fait un grand honneur de présider le jury de ce travail. Qu’il veuille bien trouver ici mes sentiments de respect. Je ne saurais également oublier de remercier Madame Dj. Harache, Professeurs à l'Université de Sidi bel abbes pour l'intérêt qu’elle a porté à mon travail en acceptant de l'examiner. J‘exprime mes respectueux remerciements à Monsieur A. Ouagued, Professeur à l’Université de Chlef qui me fait un grand honneur en acceptant de juger ce travail. De même je tiens à remercier Monsieur B. Mouffok, professeur à l’université de Sidi bel abbes, pour avoir pris part à ce jury. Enfin, je rends hommage et j’exprime ma reconnaissance à tous ceux qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce travail. Résumé Résumé de thèse L’objectif de ce travail était de réaliser une étude détaillée des phénomènes d’interaction de trois phosphoniums le bromure de dimethyle triphenyl phosphonium DTPB, le bromure n- hexyl triphenyl phosphonium, NHTPB et le bromure de méthyle triphényl phosphonium, MTPB par une argile, de type bentonite commercialisé par l'ENOF, provenant du gisement de Roussel, (Hammam Boughrara), et de développer une nouvelle famille d’adsorbants d’argiles échangée aux phosphoniums et de tester leurs efficacité dans l’élimination de colorant anionique et du 2.4 dichlorophénol. L’adsorption des trois phosphoniums (DTPB, NHTPB et MTPB) a montré que le pH n’influe pas sur les processus d’adsorption. Les isothermes d’adsorption et la cinétique montre que le DTPB se fixe mieux que le NHTPB et le MTPB par sa chaîne alkyl plus longue. L’étude de l’interaction de ces phosphoniums sur des argiles échangés avec divers cations compensateurs a montré qu’il y avait peu d’influence du cation compensateur sur l’adsorption. L’application de plusieurs modèles d’isothermes d’équilibre a montré que l’adsorption des phosphoniums étudiés suit le modèle de Langmuir et que les isothermes sont de type L. Les cinétiques d’adsorptions suivent le modèle du pseudo second ordre. La deuxième partie de ce travail est consacrée à l’adsorption d’un colorant anionique l’orange II par la bentonite échangée aux phosphonims. Différents paramètres ont été abordés tel que l’effet de pH, la cinétique à différentes concentrations et températures, les isothermes d’adsorptions et les caractérisations des matériaux après adsorption du colorant. Les modèles d‘adsorption ont permis de décrire l‘adsorption comme un processus spontané, exothermique et de cinétique du pseudo second ordre. C‘est l’argile échangée au DTPB qui présente la meilleure capacité d‘adsorption. Résumé La troisième partie de ce travail concerne l'adsorption du 2.4 dichlorophénol, par les argiles échangée aux phosphoniums. Les différents paramètres montrent que les cinétiques obéissent au modèle du pseudo second ordre. Les isothermes sont linéaires et le processus d’adsorption est endothermique. Mots Clefs: Phosphonium, argile, caractérisation, colorant, chlorophénol. cations compensateurs, adsorption, échange, Sommaire INTRODUCTION GENERALE..............................................................................................01 Références bibliographiques.........................................................................................05 CHAPITRE I : GENERALITE SUR LES ARGILES I.1 INTRODUCTION……………………………………………………………………………07 I.2 STRUCTURE DES MINERAUX ARGILEUX…………………………………………… 08 I.2.1 Couche tétraédrique…………………………………………………………………...08 I.2.2 Couche Octaédrique………………………………………………...…………………08 I.3 CLASSIFICATION DES ARGILES………………………………….……………………09 I.3.1 Famille du Kaolin ou série 1.1 (T.O) minéraux à 7Å………………………..………..09 I.3.2 Famille des Smectites et des Micas ou série 2.1 (T.O.T) : minéraux à 10 Å…………10 I.3.3 Famille des Chlorites ou série 2.1.1 (T.O.T.O) : minéraux à 14 Å……….…………..11 I.3.4 Argiles inter stratifiées………………………………………………………...……....11 I.4 LA MONTMORILLONITE…………………………….………………………………….12 I.4.1 Structure de la montmorillonite…………………………………………………….….13 I.4.2 Propriétés caractéristiques des montmorillonites…………………………….………..14 I.4.2.1 Charge des surfaces argileuses…………..…………………………………….14 I.4.2.2 Capacité d’échange cationique……………..………………………………….14 I.4.2.3 Propriétés Colloïdales…………...…………………………………………….15 I.4.2.5 Degré d’hydratation………………………………………………………..…..15 I.5 LES ARGILES ORGANOPHILES…………………………………………..………………16 I.5.1 Capacité d’adsorption des argiles organophiles et applications……………………..…17 I.5.4.1 Famille des Complexes Organo-Argileux…………………………………….18 I.5.4.2 Famille des Complexes Inorgano-Organo-Argileux…………………………..18 I.6.4.3 Famille des complexes inorgano-argileux…………………………………..18 I.6 LES TENSIOACTIFS……………………………..………………………………………….19 I.6.1 Définition des tensioactifs…………………………..………………………..….19 I.6.2 Définition des phosphoniums …...……………………………………………...20 I.6.3 Propriétés des phosphoniums………………...…………………………………20 I6.4 Application des phosphoniums …………………………………….…………...20 Références bibliographiques.......................................................................................................22 CHAPITRE II : ADSORPTION II.1 INTRODUCTION………………………………………………..…………………………27 II.2 DEFINITION DE L’ADSORPTION………..…………………………………………..…..27 II. 3 TYPES D’ADSORPTIONS………………………………...……………………………… 28 II. 3.1 L’adsorption physique………………………...……………………………………..28 II.3.2. L’adsorption chimique………………………………………………………………29 II.4 PARAMETRES INFLUENÇANT L'ADSORPTION …………………………………...…30 II.5 ISOTHERME D’ADSORPTION……………….…………………………………………...30 II.5.1 Classification des isothermes d’adsorption…..…………………………………….31 II.5.2 Modélisation de l’adsorption………………………………………………………33 II .6 ETUDE THERMODYNAMIQUE……………………………….………………………....38 II .7 CINETIQUES D’ADSORPTION…………………………….…….………………………39 II .7.1 Modèle cinétique du premier ordre (équation de Lagergren)………………………40 II .7.2 Modèle cinétique du deuxième ordre………………………………………………40 II.7.3 Modèle de diffusion intra-particulaire………………………………………………41 II.7.4 Modèle d’Elovich…………………………………………………………………..42 Références bibliographiques.......................................................................................................43 CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES III.1 METHODES D’INVESTIGATION……… ..………………...............................................47 III.1.1 Diffraction des rayons X…………………………………………………...……………47 III.1.2 Spectroscopie Infrarouge à Transformée de Fourier (IRTF)……………………..…..48 III.1.3 Analyse par spectroscopie électronique a balayage MEB…………………………...48 III.1.4 Analyses thermogravimétrique ……………………………...…..…………………..49 III.1.5 Spectroscopie UV-Visible……………………………………………………………49 III.2 PREPARATION DES MATERIAUX ADSORBANTS…………..………...……………50 III.2.1 Argile………………………………………….……………………………………..50 III.2.2 Argile échangée aux différents métaux (Cu2+, Al3+)……………………..………….53 III.2.3 Argiles organophiles…………………………………………………………………53 III.3 LES ADSORBATS….……………………………………………………………….……..54 III.3.1 Les phosphohoniums……………………………………………………………..54 III.3.2 Colorant orange II ………………...………………………..……………………...55 III.3.3 Le 2.4 Dichlorophénol …………………………………………………………......56 III.4 PROTOCOLES EXPERIMENTAUX……………………………………………….……..57 III.4.1 méthode………………………………..……………………………………………57 III.4.2 Effet du PH…………………………………………………………………………..58 III.4.3 Cinétique d’adsorption ……………….……………………….………………………..58 III.4.4 Isothermes d’adsorption……………………….…..…………………..…………….59 Références Bibliographiques......................................................................................................60 . CHAPITRE IV : PREPARATION ET CARACTERISATION DES MATERIAUX IV.1 INTRODUCTION…………………………………………………………………………..62 IV.2 CARACTÉRISATION DE L’ARGILE………………………………………………..…...62 IV.2.1 Composition chimique…………………………………………………………..…..62 IV.2.2 La granulométrie……………………………………………………………….…...64 IV.2.3 Colloidalité………………………………………………………………..…...……65 IV.2.4 La masse volumique……………………………………………………………..….66 IV.2.5 Mesure de l’acidité…………….……………..………………………..……….....67 IV.2.6 Détermination du pH de point de charge nulle (pHPCN)……………………...…..67 IV.2.7 Capacité d’échange cationique de la bentonite (CEC) ……...…………………..…69 IV.3 CARACTÉRISATION DE L’ARGILE SODÉE………………..………………...………..73 V.3.1 Caractérisation par Diffraction des rayons X (DRX)……………………………....73 V.3.2 Spectroscopie infrarouge………………………………………….……………….74 IV.4 CARACTÉRISATION DE LA BENTONITE MODIFIÉE………………………….…….76 IV.4.1 Diffraction des RX des argiles modifiées…………………………………………..76 IV.4.2 Spectroscopie IR de l’argile échangée aux phosphoniums ………………………80 V.4.3 Analyse thermogravimétrique………………………...…………………………….82 V.4.4 Observation microscopique par MEB et SEM……………………………………..82 Références bibliographiques........................................................................................................85 CHAPITRE V RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A : ADSORPTION DES PHOSPHONIUMS DTPB, HTPB ET MTPB PAR LA BENTONITE SODEE V.A.1 INTRODUCTION……………………………………………………….……….……….89 V.A.2 EFFET DU PH…………………………………………………………………….……...89 V.A.3 CINETIQUE D’ADSORPTION………………………………………………………….90 V.A.3.1 Effet de la concentration sur la cinétique d’adsorption……………………….90 V.A.3.1 Modélisation des isothermes d’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite………………………………………………………………………………92 V.A.3.1.1 Modèle cinétique du pseudo premier ordre……………….….......…93 V.A.3.1.2 Modèle cinétique du pseudo second ordre………….………………..94 V.A.3.1.3 Modèle de diffusion intra particulaire………………………..………..97 V.A.3.2 Effet de la température sur la cinétique d’adsorption………………………….100 V.A.4 ISOTHERME D’ADSORPTION DE DTPB, NHTPB ET MTPB PAR NABENTONITE……………………………………………………………………………………104 VI.A.4.1 Modélisation des isothermes d’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite……………………………………………………………………………………106 V.A.4.1.1 Modèle de Freundlich…………………………………………………….…….106 V.A.4.1.2 Modèle de Langmuir…………………………………………………………..107 V.A.4.1.3 Modéle de Dubinin–Radushkevich (D–R)…………………………………….109 V.A.4.1.4 Modèle de Temkin…………………………………………………….………..110 V.A.4.1.5 Modèle d’Elovich……………………...……………………………………….111 V.A.4.2 Etude thermodynamique………………………………………………………....113 V.A.5 EFFET DU CATION COMPENSATEUR SUR L’ADSORPTION DU MTPB, NHTPB ET DTPB PAR L’ARGILE ECHANGEE AUX CUIVRE ET L’ALUMINIUM …..…………116 CONCLUSION………………………………………………………………………………...118 PARTIE B : ADSORPTION DE ORANGE II PAR B-DTPB, B-NHTPB ET B-MTPB V.B.1. INTRODUCTION…………………………………………………………………..…..120 V.B.2. EFFET DE LA MASSE D’ADSORPTION DE L’ORANGE II PAR B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB...................................................................................................................................121 V.B.3 EFFET DU PH D’ADSORPTION DE L’ORANGE II par B-NHTPB, B-MTPB et BDTPB………………………………………………………………………………………..….122 V.B.4 CINETIQUES D’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR B-NHTPB, BMTPB et B-DTPB ……………………………………………………………………………..124 V.B.4.1 Effet de la concentration initiale……………..……………………………………124 V.B.4.2 Effet de la température…………….………………………………………………130 V.B.5 ISOTHERMES DE L’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR B-NHTPB BMTPB ET B-DTPB A DIFFERENTE TEMPERATURES………………………………...136 V.B.5.1 Application de modèles pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par les différents matériaux………………………………………………………………………….138 V.B.5.1.1 Modèle de Freundlich……………………………………………………..138 V.B.51.2 Modèle de Langmuir………………………………………………………139 V.B.51.3 Modèle de d’Elovich………………………………………………………141 V.B.5.1.4 Modèle de Temkin……………………………..………………………….142 V.B.6 DETERMINATION DES PARAMETRES THERMODYNAMIQUES D’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II I PAR BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB……………………..144 V.B.7 CARACTERISATION DES MATERIAUX APRES ADSORPTION…………………146 V.B.7.1 Spectroscopie infrarouge ………………………………………………………..146 V.B.7.2 spectre DRX après adsorption…………………………………………………...147 V.B.7.3 Analyses thermiques ………………………………………………………...….149 Conlusion……………………………………………………………………………………….150 PARTIE C: ADSORPTION Du 2.4 DICHLOROPHENOL PAR B-MTPB, BNHTPB ET B-DTPB V.C.1 INTRODUCTION……………………………………………..……………………...…152 V.C.2 EFFET DE LA MASSE DE L’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB, ET B-DTPB…………………………………………………………………………….……...153 V.C.3 EFFET DU PH DE L’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB, ET BDTPB …………………………………………………………………………………………..154 V.C.4CINETIQUE D’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB,ET B-DTPB 156 V.C.4.1 Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB, et B-DTPB à différentes concentrations.............................................................................................................156 V.C.4.2 Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par B B-MTPB, B-NHTPB, et B-DTPB à différentes températures………………….…………………………………………………….164 V.C.5 ISOTHERMES D’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB, ET B-DTPB A DIFFERENTES TEMPERATURES……………………………………………………..…171 V.C.5.1 Modélisation des isothermes d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB, et B-DTPB ……………………………………………………………………………………...172 V.C.5.1.1 Application du modèle de Freundlich………………………………………...172 V.C.5.1.2 Application du modèle de Temkin……………………………………………..173 V.C.5.1.3 Application du modèle de Dubinin –Radushkevich (D-R)…………………..174 V.C.6 Grandeurs thermodynamiques……………………………………………………...……176 V.C.7 CARACTERISATION DES MATERIAUX APRES ADSORPTION DU 2.4 DCP…...178 V.C.7.1 caractérisation des matériaux après adsortion du 2.4 DCP par IR……………...178 V.C.7.2 Caractérisation des matériaux après adsorption du 2.4 DCP par DRX…………..179 V.C.7. 3 Caractérisation des matériaux après adsorption du 2.4 DCP par ATG, DATG………………………………………………………………………………………...…180 CONCLUSION…………………………………………...……………………………………181 Références bibliographiques.....................................................................................................183 CONCLUSION GENERALE ………………………………………………..…………….…194 Liste des figures Figure I.1 : Représentation des couches octaédriques et tétraédriques…..……………………09 Figure I.2 : Structure des smectites et micas………….……………………………………………11 Figure I.3 : Gonflement de la montmorillonite du Wyommig……… …..……………………….16 Figure I.4 : Représentation schématique d’une molécule de tensioactif…………...…….…….19 Figure II.1: Classifications des isothermes d’adsorption selon Giles et al…… ..…………….33 Figure III.1 : Organigramme de la purification de l’argile brute…………………………...52 Figure III.2 : (a) structure du colorant orange II, (b) Forme AZO (A) et Hydrazone (H)…..56 Figure III.3 : Structure du 2.4 DCP…………………………………………………………………57 Figure IV.1: Point de charge zéro des différents matériaux…………….………………………68 Figure IV.2: Adsorption du bleu du méthylène par Na-Bentonite………………………………70 Figure IV.3 : Variation de la conductivité électrique en fonction du volume de (MgSO4) ajouté à l’argile sodée…………………………………………………………………………………72 Figure IV.4 : Diffractogrammes RX de l’argile brute et argile sodée………………….………73 Figure IV.5 : Spectre IR de l’argile brute et sodée …..………………………………………….76 Figure IV.6 : Diffractogramme RX de l’argile modifiée par les cations Na, Cu et Al …..….77 Figure IV.7: Diffractogramme RX de l’argile échangée par MTPB, N-HTPB, et DTPB….79 Figure IV.8: Diffractogramme IR de l’argile échangée par MTPB, N-HTPB et DTPB……81. Figure IV.9 : (a) ATG de l’argile sodée et argile échangée aux phosphoniums – (b) DTGA de l’argile sodée et argile échangée aux phosphoniums…………………………………………..…82 Figure IV.10 : MEB de (a) l’argile sodée, (b) B-MTPB ;(c) B-NHTPB et (d) B-DTPB…….84 Figure IV.11 : SEM de (a-d) B-DTPB,(e-h) B-NHTPB et (i-l)B-MTPB………………….…..84 Figure V.A.1 : Effet du pH sur l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite (T = 20°C, C0= 100 mg/l, m/V=1g/l)…………………………………………………………90 Figure V.A.2 : Effet de la concentration initiale sur la cinétique d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l)……………………………….………………………………………………….92 Figure V.A.3 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l)……………..93 Figure V.A.4 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale sur l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l)……………96 Figures V.A.5: Application du modèle de diffusion intra particulaire en fonction de la concentration à l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l)…………………………99 Figures V.A.6: Effet de la température sur la cinétique d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)………………………………………………………………………………….……101 Figure V.A.7 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)…………..…………….103 Figure V.A.8 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)…………………………103 Figure V.A.9 : Isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)…….105 Figure V.A.10: Application du modèle de Freundlich pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)…………………………………………………………………….107 Figure V.A.11 : Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)……………...……………………………………………………..108 Figure V.A.12 : Application du modèle de D-R pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)……………………..………………………………………………110 Figure V.A.13 : Application du modèle de Temkin pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)……………………………………………………………………111 Figure V.A.14 : Application du modèle d’Elovich pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)……………………………………………………………………112 Figure V.A.15: paramètres thermodynamiques de l’adsorption des phosphoniums MTPB, NHTPB et DTPB par Na- Bentonite………………………………………………………….…..115 Figure V.A.16: Isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par l’argile échangée aux différents cations (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et Na (◊), Cu (□) e t Al (Δ))……………………..………………………………………… ;;;;;;;;;;……………………116 Figure V.A.17: Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par l’argile échangée aux différents cations (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et Na (◊), Cu (□) e t Al (Δ))……… ;;;;;;;;;;;;;…..……………117 Figure V.B.1 : Effet de la masse de l’argile de l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB (T=20°C, C0=25 mg/l, pH=6)…………………………………121 Figure V.B.2: Effet de pH de l’adsorption du colorant orange par BMTPB, B-NHTPB ET BDTPB (m/V=1g/l ; T=20°C ; C0=25mg/l)………………………………………………………..124 Figure V.B.3 : cinétique d’adsorption du colorant orange II à différentes concentrations par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ;m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 (mg/l))………………………………………………………………………………………………….125 Figure V.B.4 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l)……………………………….126 Figure V.B.5 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l)………………………………127 Figure V.B.6: Application du modèle de diffusion intra-particulaire en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l)……………………………….129 Figures V.B.7 : Effet de la température sur la cinétique d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C)………………………………………………………………………………………………………132 Figure V.B.8 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température pour l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C)………………………………………133 Figure V.B.9 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la température pour l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C)……………………………………..133 Figure V.B.10 : Courbes d’Arrhenius d’adsorption du colorant orange II par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB………………………………………………………………………………….136 Figure V.B.11 : Isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes températures (pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C)…………...138 Figure V.B.12 : Application du modèle de Freundlich pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)………………………………………………………………………………….139 Figure V.B.13 : Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C…………………………………………………………………………………...140 Figure V.B.14: Application du modèle d’Elovich pour l’isotherme d’adsorption du colorant II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/L, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)……………………………………………………………………………………………………142 Figure V.B.15: Application du modèle de Temkin pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C)…………………………………………………………………………………………….143 FigureV.B.16 : Spectre infrarouge de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) B-MTPB après adsorption du colorant orange II………………………………………………………………….147 FigureV.B.17: Diffractogramme DRX de B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB après adsorption du colorant orange II…………………………………………………………………………………148 FigureV.B.18 : Analyse thermique (ATG) et (DTAG) de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) BMTPB après adsorption du colorant orange II…………………………………………………..149 Figure V.C.1: Effet de la masse de l’adsorbant sur l’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB (T=20°C, C0=0,5 mmole/l, pH= 6)…………………………………..154 Figure V.C.2 : Effet du pH pour l’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et BMTPB (T=20°C, C0=0,5 mmole/l, m/V=1g/l)………………………………………………….155 Figure V.C.3 : Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes concentrations (pH=6 ; T=20°C , m/V=1g/l, C0=(◊)1 mmole/l, (□) 1,5mmole/l ;(Δ)2,5mmole/l)…………………………………………………………………………………….157 Figure V.C.4: Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale de l’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l)…………….………159 Figure V.C.5: Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l)……………………………………………160 Figure V.C.6: Cinétiques de diffusion à l’adsorption du 2,4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l)………162 Figure V.C.7 Cinétiques d’application du modèle d’Elovich à l’adsorption du 2,4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l)………………………………………………………………………………………….164 Figure V.C.8 : Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 ,m/V=1g/l ,T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60)….………………166 Figure V.C.9 : Application du modèle pseudo premier ordre à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60)…………………………………………………………………167 Figure V.C.10: Application du modèle du pseudo second ordre à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60)…………………………………………………………………168 Figure V.C.11 : Application du modèle de diffusion intra-particulaire à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60)…………………………………………………169 Figure V.C.12: Isothermes d’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, ( m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C)………………………………………………………..172 Figure V.C.13: Application de modèle de Freundlich pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, ( m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C)………..………173 Figure V.C.14 : Application du modèle de Temkin pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, (m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C)………………..174 Figure V.C.15: Application du modèle de D -R pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, (m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C)…………………………..175 Figure V.C.16: paramètres thermodynamiques du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et BDTPB………………………………………………………………………………………………….176 Figure V.C.17 : Diffractogramme IR du (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) B-MTPB après adsorption du 2.4 DCP……………………………………………………………………………….179 Figure V.C.18 : Diffractogramme DRX du B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB après adsorption du 2.4DCP. …………………………………………………………………………………………..180 FigureV.C.19 : Analyse thermique (ATG) et (DTAG) de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) BMTPB après adsorption du 2.4 DCP………………………………………………………………181 Liste des tableaux Tableau II.1: principales différences entre l’adsorption physique et l’adsorption chimique.29 Tableau III.1 : caractéristiques des phosphoniums choisis…………………………………55 Tableau III.2 : Résumé des caractéristiques du colorant orange II……..……………………..56 Tableau III.3 : Résumé des caractéristiques du 2.4 DCP …………………………………..57 Tableau IV.1 : Composition chimique de l’argile brute et de l’argile sodée… ………….....63 Tableau IV.2: Analyse granulométrie de l’argile naturelle par la méthode de tamisage………………………………………………………………………………………………….65 Tableau IV.3: Capacité d’échange cationique de l’argile sodée déterminée par les différentes méthodes…………………………………………………………………………………..72 Tableau V.A.1 : Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre sur la cinétique d’adsorption en fonction de la concentration du DTPB, NHTPB et MTPB par Na- Bentonite……………………………………………………………………………………..97 Tableau V.A.2 : Paramètres cinétiques de la diffusion intra particulaire de la cinétique en fonction de la concentration d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na- Bentonite………………………………………………………………………………………………100. Tableau V.A.3: Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre de la cinétique en fonction de la température d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite...104 Tableau V.A.4 : Paramètre de Langmuir et de Freundlich pour l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. ………………………………………………………….109 Tableau V.A.5: Paramètre de Dubinin –Radushkevich (R-D), Temkin et Elovich pour l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. ………...……………………..113 Tableau V.A.6 : Les paramètres thermodynamiques de l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite……………………….……………………………………………………115 Tableau V.A.7: Paramètres de Langmuir sur l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par l’argile échangée aux différents cations compensateurs. …………………………………118 Tableau V.B.1 : Paramètres cinétiques du premier et pseudo- second ordre en fonction de la concentration du colorant orange II BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB………………..………128 Tableau V.B.2 : Paramètres de diffusion intra-particulaire d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB. …………………………………………………………130 Tableau V.B.3 : Paramètres cinétiques du pseudo- second ordre pour la cinétique en fonction de la température de l’adsorption du colorant orange II par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB………………………………………………………………………..………………………134 Tableau V.B.4 : Paramètre de Langmuir et de Freundlich de l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB………………………………………………….141 Tableau V.B.5 : Paramètres de Temkin et de Elovich pour l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB…………………………………………………………..144 Tableau V.B.6 : Paramètres thermodynamiques d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB………………………………………………………………….146 Tableau V.C.1 : Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre de la cinétique d’adsorption en fonction de la concentration du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et BMTPB………………………………………………………………………………………161 TableauV.C.2 : Constantes du modèle de diffusion intra- particulaire pour l’adsorption de 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB…………………………………………………163 Tableau V.C.3 : paramètres du modèle d’Elovich d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB…………………………………………………………………………………164 Tableau V.C.4 : paramètres du modèle du pseudo premier et du second d’ordre pour l’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB à différentes températures.168 Tableau V.C.5 : Constantes de diffusion intra particulaire d’adsorption de 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB………………………………………………………………….170 Tableau V.C.6: paramètres des modèles de Freundlich, Dubinin –Radushkevich (D-R) et Temkin pour l’adsorption du 2.4DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB………………..175 Tableau V.C.7: paramètres thermodynamiques de l’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB…………………………………………………………………………………178 INTRODUCTION GENERALE Introduction générale La protection de l'environnement est devenue une préoccupation majeure de notre société, encourageant le développement de procédés pour l'amélioration des méthodes de dépollution, tout en axant sur la réduction des sources de pollution. Le premier responsable de cette pollution est l’industrialisation, car avec le développement technologique plusieurs produits chimiques sont fabriqués tels que les pesticides, détergents, métaux lourds, colorants, phénols et d’autres substances toxiques, et représente un réel danger pour l’environnement. Les colorants aux quels on s’intéresse particulièrement sont utilisés dans de nombreux secteurs tels que la teinture des textiles, du papier, du cuir et dans les produits alimentaires et cosmétiques (Batzias et Sidiras, 2007). Les colorants ont la réputation d’être des substances toxiques et persistantes dans l’environnement (Tan et al, 2007). Les chlorophénols sont des phénols chlorés, utilisés comme agents de préservation pour le bois, les fibres végétales et le cuir, ainsi que comme désinfectants. La pollution de l’environnement par les chlorophénols se caractérise par leur rémanence dans le milieu et leur toxicité élevée. C’est en particulier le cas du 2,4- dichlorophénol (2,4-DCP), polluant chlorophénolique le plus rencontré dans l’environnement et inclus depuis fort longtemps dans la liste des polluants majeurs par l’Agence de Protection de l’Environnement des Etats Unis (UN-EPA) et par l’Union Européenne (UE) (Monferran et al, 2005). Ceci a donc stimulé et encouragé l’amélioration des techniques de dépollution existantes et le développement de nouveaux procédés, permettant de se conformer aux normes internationales de plus en plus restrictives. Différentes techniques ont été utilisées pour l’élimination de certains polluants solubles dans les effluents industriels ou domestiques. Elles sont différentes les unes par rapport aux autres et peuvent être citées à titre d’illustration : l’adsorption, l’électrolyse, la flottation , la précipitaion, les échanges d’ions, l’extraction liquide-liquide, la filtration membranaire etc …… 1 Introduction générale L’adsorption s’est avérée efficace et relativement bon marché pour l’adsorption des colorants (Mitchell et al, 1978), à cause de sa grande capacité d’épuration des eaux contaminées. Le charbon actif (Sanghi et Bhattacharya, 2002) est l’adsorbant le plus couramment utilisé mais reste très onéreux et nécessite en une régénération difficile, constituant un facteur limitant. Les algues (Fu et Ghavat, 2000), les déchets de cendres volantes des cimenteries (Viraraghavat et Ramakrishna, 1999; Khare et al, 1987), l’enveloppe des graines de riz (Singh et Srivastava, 2001), les matériaux siliceux (Alexander et al, 1978), les argiles synthétisées (Yomagishi et al, 1999) et les argiles naturelles ou modifiées (Anbarasan et al, 2005; Lees et al, 2001) ont également été utilisés. L’utilisation des argiles comme adsorbants, présente un intérêt dans le traitement des eaux de rejets industriels car elles développent une surface importante, une charge négative, une possibilité d’échange cationique et une large disponibilité dans la nature. Des travaux récents ont prouvé que les argiles modifiées chimiquement représentent une nouvelle classe d’adsorbants minéraux. En remplaçant par exemple les ions de compensation par des ions alkyl ammonium. La surface argileuse est ainsi convertie d’un état initialement hydrophile à un état hydrophobe, qui permet de donner lieu à des interactions fortes avec des molécules organiques soit à l’état vapeur soit dissoute dans l’eau. De tels matériaux ont été utilisés pour purifier l’eau de consommation, le traitement des eaux usées, la remédiation des sols contaminés (Seung et Diwaka, 2012). En raison de leurs analogies structurales nous nous sommes intéressé à remplacer les alkyls ammoniums par des alkyls phosphoniums. Ils ont une stabilité chimique et thermique élevée et sont relativement peu coûteux et faciles à synthétiser. Peu de travaux ont été réalisé sur l’argile modifiée par des phosphoniums, les quelques publications portent essentiellement sur la modification structurale conférant ainsi des propriétés thermiques. Récemment Makhoukhi et al a examiné l’adsorption de colorants telon 2 Introduction générale rouge, telon bleu et telon orange sur une argile échangée par des diphosphoniums ortho, meta et para-bis (triphenyl phosphonium methylene)-benzene-dichloride (TPhPMB) (Makhoukhi, 2010). Ce travail a donc pour objectif de préparer et de caractériser des argiles intercalées par trois phosphoniums, le bromure de méthyle triphényl phosphonium, MTPB, le bromure nhexyl triphenyl phosphonium, NHTPB et le bromure de dimethyle triphenyl phosphonium DTPB. Ces matériaux sont testé pour l’adsorption du colorant orange II et du 2.4 dichlorophénol. Ce mémoire est structuré comme suit : Le chapitre I est consacré à une synthèse bibliographique sur les matériaux argileux : classification, propriétés de surface, organisations texturales. Le chapitre II porte sur le phénomène de l’adsorption et ses différents aspects. Le chapitre III est consacrée aux matériels et méthodes utilisés. Il comprend la purification de l’argile de Maghnia utilisée, suivi ensuite par la préparation des argiles intercalées par différents cations compensateurs ainsi qu’avec les phosphoniums (DTPB, NHTPB, MTPB), et la caractérisation minéralogiques et chimiques des matériaux étudiés. Le chapitre IV Présente la caractérisation par différentes techniques physico-chimiques des matériaux utilisées (Diffraction des rayons X, Spectroscopie Infra-rouge, Analyse chimique, MEB, ATG). Le chapitre V rassemble les résultats expérimentaux de l’adsorption. Ce chapitre est divisé en trois parties - Partie A : l’adsorption des phosphoniums choisis (DTPB, NHTPB et MTPB), sur notre argile sodée ou échangée par différents cations. Les paramètres tels que le temps de contact la concentration initial du tensioactif, la concentration d’adsorbants, le pH et la température seront étudiés. 3 Introduction générale -partie B : Elimination du colorant acide orange II, à partir des solutions aqueuses par les argiles échangées aux phosphoniums. L’approche utilisée est l’étude cinétique et de l’équilibre de l’adsorption pour chaque matériau, en mode batch. L’influence du temps de contact et de la concentration initiale en colorant sur la cinétique de d’adsorption sont présentés. -partie C : les différents paramètres (concentration initiale, concentration de l’absorbant ainsi que la température ont également été étudiées pour l’adsorption du 2.4 DCP par l’argile échangées aux phosphoniums. Enfin, nous terminerons ce document par une conclusion générale où nous rappellerons les différents résultats obtenus. 4 Introduction générale Références bibliographiques Alexander. F; Poots. V. J. P ; Mckay. 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Dans les deux cas, il y a un lien étroit entre la présence de l’argile et de l’eau (Caillére et Hénin, 1982). Les modes de formation des argiles sont souvent complexes et perturbés dans les phénomènes géologiques naturels; elles sont en conséquence toujours accompagnées d'impuretés. L'argile, en tant que roche, est constituée par des substances diverses sous formes de particules de très petites tailles telles que: les carbonates, la silice, l'alumine, les sulfures, l'oxyde et l'hydroxyde de fer, l'oxyde de manganèse, la matière organique . En procédant à la séparation par lévigation des constituants des argiles en fonction de leurs tailles, on s'est rendu compte que leurs propriétés de plasticité et d'adsorption sont dues à la présence de particules fines de tailles inférieures à 2 μm. Ainsi, on a défini les minéraux argileux comme une grande famille de structures alumino-silicate avec une gamme de propriétés, de composition chimique, de structure et de surface, très réactifs dus à leurs petites grosseurs de grain, leurs grandes superficies, leurs propriétés d'adsorption et leurs variabilités chimiques. L'isolation de la fraction inférieure à 2μm des minéraux argileux nécessite la conjugaison de différentes attaques chimiques, décrites dans la partie expérimentale (matériels et méthodes), permettant la purification de l'argile en procédant à l'élimination des phases associées. L'application industrielle des argiles est importante et se développe avec la capacité d’utiliser leurs propriétés et de les employer dans la production de matériaux composites (Odom, 1984 ; Cuadros, 2008). A l’état brut, une application importante est son utilisation comme barrière écologique (Bailey, 1999 ; He et al, 2001). 7 Chapitre I Généralités sur les argiles En outre, les argiles peuvent retenir les polluants inorganiques et organiques, et possèdent d’excellentes propriétés adsorbantes, souvent utilisée en catalyse, dans l’industrie du pétrole (Swarnaker et al 1996), et dans la dégradation de composés polluants (Laurent, 2009). A l’état modifié, l’argile est utilisée dans l’industrie du papier, des produits cosmétiques, dans l’industrie pharmaceutique. A un degré moindre, l’argile est utilisée dans de nombreux autres processus industriels tels que la fabrication des peintures, l’aménagement des routes en travaux publics. I.2 STRUCTURE DES MINERAUX ARGILEUX Les cristallites d’argile sont formées par empilements de feuillets bidimensionnels silicatés tétraédriques condensés avec des octaèdres d’oxyde métalliques dans un rapport 2:1 ou 1:1. Ainsi, les différents groupes de minéraux argileux sont distingués par l’arrangement de leurs couches tétraédriques et octaédriques (figure I.1). I.2.1 Couche tétraédrique Cette couche est formée par l’enchaînement de tétraèdres dont les sommets sont occupés par des atomes d’Oxygène et le centre par un atome de Silicium, comme il peut être aussi occupé par un atome trivalent Al+3 (Figure I.1). I.2.2 Couche Octaédrique Elle est constituée par un enchaînement de plusieurs octaèdres dont les sommets sont occupés par des atomes d’oxygènes et des groupements hydroxyles, conférant ainsi, une structure hexagonale compacte. Les centres peuvent être occupés par des atomes variés de valence trois (Al, Fe) ou deux (Fe, Mg) (Figure I.1). 8 Chapitre I Généralités sur les argiles a) tétraèdre couche tétraédrique b) octaèdre couche octaédrique Figure I.1 : Représentation des couches octaédriques et tétraédriques. (Cuisinier, 2002). I.3 CLASSIFICATION DES ARGILES Selon Dion. (1998), il existe différentes classifications des argiles. La plus classique est basée sur l'épaisseur et la structure du feuillet. Elles sont classées en quatre groupes I.3.1 Famille du Kaolin ou série 1.1 (T.O) minéraux à 7Å De formule de base : 2SiO2 Al2O3 2H2O c’est la plus pauvre en silice à deux couches ; dans le feuillet élémentaire, une couche de Al (OH)6 octaédrique est disposée au-dessus de chaque couche de SiO4 tétraédrique. Les minéraux de type 1:1 (ou T-O) possèdent une couche d'octaèdres et une couche de tétraèdres. L'équidistance caractéristique est d'environ 7,1 Å. A ce type correspond le groupe de la kaolinite-serpentine. L'espace interfoliaire de cette classe de minéraux argileux est vide, par conséquent leur cohésion des couches élémentaires est 9 Chapitre I Généralités sur les argiles assurée par les forces (assez faibles) de Van der Waals et des liaisons hydrogène entravant l'insertion de toute espèce chimique dans ce groupe. I.3.2 Famille des Smectites et des Micas ou série 2.1 (T.O.T) : minéraux à 10 Å Ce sont des phyllosilicates de formule de base : 4SiO2 Al2O3 2H2O, plus riche en silice que la kaolinite. La montmorillonite fait partie des smectites, correspondant à un feuillet à 3 couches: tétraédrique- octaédrique- tétraédrique (2:1) d'épaisseur est de 10 A° avec des substitutions au sein de la couche octaédrique où Al3+ est remplacé par Mg2+. On peut distinguer deux types de ce matériau : les dioctaédriques et les trioctaédriques (Decarreau 1990). -Caractère dioctaédrique : deux sites octaédriques adjacents sur trois sont occupés par des cations trivalents. -Caractère trioctaédrique : trois sites sur trois sont occupés par des cations divalents. Les feuillets adhérents les uns aux autres par l’interaction des forces de Van Der Waals et éventuellement par des ponts hydrogène qui s’établissent entre les hydroxyles de la couche octaédrique et les atomes d’oxygène de la couche tétraédrique du feuillet adjacent (Taracevitch et Outcharenko, 1975). L’espace inter feuillet est occupé par des molécules d’eau et les cations de compensations du au défaut de charge du feuillet. 10 Chapitre I Généralités sur les argiles Figure I.2 : Structure des smectites et micas. I.3.3 Famille des Chlorites ou série 2.1.1 (T.O.T.O) : minéraux à 14 Å Elle comprend en plus de la composition du feuillet de la série 2.1, une couche octaédrique de type brucite qui s’insère dans l’espace interfoliaire (On a présence d’un quatriéme feuillet de type octaédrique à base d’aluminium, de magnésium ou de fer) (Caillére et Hénin, 1982). La distance entre deux feuillets consécutifs est de 14 Å. I.3.4 Argiles inter stratifiées L’empilement de feuillets de même type n’est pas le seul mode d’empilement rencontré dans les formations naturelles : les minéraux argileux identifiés dans la nature résultent souvent de la superposition de feuillets de types différents (Brindley, Brown 1980 ; Caillere, 1982). Trois types sont à distinguer: 11 Chapitre I Généralités sur les argiles - les minéraux à inter-stratification régulière où les feuillets, A et B alternent suivant une séquence régulière (par exemple ABABAB….). - les minéraux à inter-stratification irrégulière où aucune loi ne régit l’alternance des feuillets ; - les minéraux à inter-stratification avec ségrégation de paquets, pouvant eux–mêmes alterner avec des feuillets inter-stratifiés. I.4 LA MONTMORILLONITE Les montmorillonites sont des argiles présentes en abondance à l’état naturel. Elles suscitent depuis longtemps l’intérêt des chercheurs pour des applications dans la dépollution (Nistor, 2004) et la catalyse (Sposito, 1999). Mais plus récemment, elles font l’objet de nombreuses attentions en tant que nano charges pour renforcer des matrices polymères, en raison de leur structure. La montmorillonite fut découverte pour la première fois en 1847 dans la montagne de montomorillon dans la Vienne (France). La bentonite est une roche tendre ayant à peu prés la consistance du kaolin, elle se présente en masse onctueuse, blanc à blanc grisâtre, friable par temps sec et bourgeonnant en gonflant par temps humide (Caillére et Hénin, 1982). La montmorillonite est formée d'un empilement régulier de feuillets de phyllosilicates (Figure I.2), dont la distance séparant deux feuillets successifs est appelée distance interfoliaire (notée d001). Cette distance varie selon le type du cation interfoliaire et l'état d'hydratation du milieu où elle se trouve. Les feuillets sont maintenus entre eux par des forces de Van Der Waals régie par les interactions entre les cations interfoliaires et les charges négatives portées par la surface des feuillets (Caillére et Hénin, 1982). 12 Chapitre I Généralités sur les argiles I.4.1 Structure de la montmorillonite La montmorillonite est une smectite avec des feuillets élémentaires de type 2/1 séparées par des molécules d’eau. Les paramètres de la maille dépendent par ailleurs de la nature des cations octaédriques. Le cristal est monoclinique : a= 5.18A° b= 8.95 A° c= 5.12 A° β= 90° La structure a été définie par HOFMAN, elle répond à la formule générale Al2-x Mgx Si4-y Al y O10 (OH) 2 M x+y + n H2O M : cations échangeables Sa formule simplifiée est: 4 SiO2 Al2O3 H2O n H2O L’empilement tétraédrique correspond à un groupement (SiO4) dont l’atome de silicium tétravalent occupe le centre d’un tétraèdre tandis que les atomes d’oxygène sont placés aux quatre sommets. L’empilement octaédrique est constitué par un atome trivalent ou bivalent Al ou Mg ( du point de vue valence 2Al= 3 Mg ) , situé au centre d’une cavité octaédrique dont les six (06) sommets sont occupés par des atomes d’oxygènes ou de groupement OH. La liaison couche octaédrique- couche tétraédrique se fait par l’intermédiaire des plans d’oxygène ou d’hydroxyles qui servent à la fois de bases aux tétraèdres et des sommets aux octaèdres, les charges sont déterminées par un ensemble de motifs en partant de quatre atomes de silicium. I.4.2 Propriétés caractéristiques des montmorillonites Les propriétés particulières des minéraux argileux sont dues à la petite taille des particules, à la structure en feuillet et à leur charge variable (Besson et al, 1990 ; Chambley, 1989). 13 Chapitre I Généralités sur les argiles I.4.2.1 Charge des surfaces argileuses La plupart des argiles, notamment celles du groupe smectite, se caractérise principalement par une surface électrique, qui est due à la fois aux substitutions isomorphiques et à l’environnement, conduisant à deux contributions différentes (Eslinger, Peaver , 1988) -La charge permanente La charge permanente est principalement négative et située à la surface. Elle provient des substitutions isomorphiques au sein du feuillet, résultant du remplacement des cations métalliques par ceux d’un autre métal, de valence plus faible. Il conduit donc à un déficit de charge en surface des feuillets, compensé par la présence des cations compensateurs tels que Li+, Na+, Ca2+, K+ ou Mg2+. - La charge variable Elle peut être positive ou négative est située aux bords des feuillets. Elle n’apparaît qu’en suspension. Il s’agit donc ici d’une charge dépendante du pH de la solution. En milieu acide, l’espèce positivement chargée est prédominante, alors qu’en milieu basique, c’est l’espèce négativement chargée qui est majoritaire. I.4.2.2 Capacité d’échange cationique La propriété essentielle des argiles est de se disperser au contact de l’eau pour former des suspensions plus ou moins stables. Les cations interfoliaires sont en général échangeables par des cations organiques ou minéraux, se trouvant dans des solutions mises au contact du phyllosilicate. Chaque type d’argile est caractérisé par sa «Capacité d’Echange Cationique» (CEC) définie comme étant le nombre de cations monovalents (équivalents chimiques) qu’il est possible de substituer aux cations compensateurs pour compenser la charge de 100 g de 14 Chapitre I Généralités sur les argiles minéral calciné. Il y a deux principales causes d’existence d’une capacité d'échange ionique, l’une interne et l’autre externe (Glaeser 1953). Aux bordures d’un feuillet, les valences du silicium et de l’oxygène en couche tétraédrique d’une part, de l’aluminium et de l’oxygène en couche octaédrique, d’autre part, ne sont pas saturées. Pour compenser ces valences, des molécules d’eau s’hydrolysent et il y a apparition de groupes silanol (Si-OH) ou aluminol (Al-OH) qui en fonction du pH peuvent capter ou libérer des protons. Ces derniers peuvent être échangés avec d’autres cations. Le nombre et la nature des charges de bordure de feuillet seront directement liés au pH. I.4.2.3 Propriétés Colloïdales La colloîdalité de l’argile vient du fait qu’une couche dense négative est présente à la surface des particules. Cette couche est elle-même entourée d'un nuage de charges de signe contraire, constitué d'ions positifs adsorbés, le plus souvent ions H+ et cations métalliques Ca++, Mg++, K+, Na+, NH4+. Dans l'état de dispersion, les ions entourant les particules argileuses sont très peu nombreux. Les charges électriques négatives entourant les particules les contraignent à se repousser et se disperser dans tout le liquide. I.4.2.4 Degré d’hydratation Le degré d’hydratation (Velde, 1995) varie d’une famille argileuse à une autre. Certains minéraux argileux ont la capacité d’incorporer dans leur structure des molécules d’eau. Cette eau modifie la dimension de la couche en provoquant son gonflement. Ces argiles sont appelées argiles gonflantes. Les smectites, vermiculites et minéraux interstratifiés offrent des capacités d’expansion beaucoup plus importantes que celles des autres espèces argileuses. Les minéraux gonflants ont une structure en feuillets à 1 nm. Selon l’hydratation, une couche d’eau de 0.25 ou 0.52 nm d’épaisseur se développe. Cette hydratation conduit à 15 Chapitre I Généralités sur les argiles une augmentation de volume pouvant atteindre 95%. L’étude de l’hydratation de la montmorillonite (Pauling, 1930) a mis en évidence la propriété de gonflement de ce minéral. Le phénomène de gonflement est lié à la charge de la couche, à la concentration et à la nature des cations échangeables situés dans l’espace interfoliaire. L’eau est donc attirée par les cations échangeables et s’y organise en couches moléculaires planes (1er couche, 2eme couche, 3eme couche, 4eme couche) et écarte les feuillets avec des espacements de 12,5 A° 15,5 A°- 18,5A°. 9,6 Å 1 couche d’H2O 12,5 Å 2 couches d’H2O 15,5 Å 3 couches d’H2O 18,5 Å 4 couches d’H2O 21,5 Å Figure I.3 Gonflement de la montmorillonite du Wyommig. I.5 LES ARGILES ORGANOPHILES Les minéraux argileux de nature hydrophile peuvent être rendus organophiles en échangeant leurs cations interfoliaires avec des surfactants cationiques tels que des ammoniums, des phosphoniums (Jordan, 1949). Ces surfactants (molécules tensioactives) possèdent une tête polaire hydrophile et une chaîne aliphatique apolaire. Lors de la réaction d’échange, la tête polaire du tensioactif remplace le cation et le surfactant se loge dans l’espace interfoliaire rendant ainsi l’argile organophile. La nature de la tête polaire est variable ; elles incluent des cations ammoniums ou des cations phosphoniums. Ces argiles modifiées sont couramment appelées organosilicates ou bentones. La présence de ces 16 Chapitre I Généralités sur les argiles molécules tensioactives dans ces argiles accroît la distance basale d 001 . Cette distance basale de la montmorillonite organophile dépend de la nature de la molécule tensioactive et augmente avec la taille de cette molécule. Cette modification permet l'obtention de matériau susceptible d'être utilisé dans différentes applications telles que, parmi d'autres, l'adsorption de polluants organiques (de Paiva, 2008 ; Zhu et Su, 2002) le développement de nanocomposites polymères (LeBaron, et al, 1999) ou de matériaux électriques (Wu et Lerner, 1993). Les sels d'alkylammoniums sont les plus utilisés pour la préparation des argiles organophiles. I.5.1 Capacité d’adsorption des argiles organophiles et applications Pour la plupart, plus la quantité de la matière organique d’un organo-argile augmente, plus la capacité d’adsorption augmente aussi. En outre, les cations à chaîne alkyl linéaire possèdent de plus hautes capacités d’adsorption que celles des cations cycliques similaire. (Jaynes et Vance ,1996 ; Susan et Soule 2001). Dans le domaine de l’adsorption et malgré leurs instabilités thermiques, les complexes organo-argileux, hydrophobes et organophiles, ont été largement utilisés dans la dépollution des eaux contaminées par certains micropolluants organiques tels que des phénols, des pesticides, des colorants, (Daimei et al , 2011 ; Chunjie et al, 2013). D’autres matériaux ont été développés désigner sous l’appellation de "complexes organo-inorgano-argileux" ou argiles modifiées mixtes destinées essentiellement au traitement des eaux par adsorption. Nous nous proposons de présenter en revue et pour chaque famille d’argiles modifiées, une synthèse bibliographique des différents travaux effectués dans ces domaines et publiés par ordre chronologique. 17 Chapitre I Généralités sur les argiles On peut donc classer les argiles modifiées en trois grandes catégories : les complexes organo-argileux, les inorgano-argileux et les organo-inorgano-argileux. I.5.1.1 Famille des Complexes Organo-Argileux Les argiles modifiées par des composés organiques ont été décrites initialement par Barrer (Barrer, 1955) qui introduisit dans l’espace interfoliaire des ions alkylammoniums (Mortland, 1986). Leur utilisation comme catalyseurs a été restreinte à des réactions effectuées à des températures inférieures à 300°C, au-delà de laquelle, les composés intercalaires organiques sont décomposées, conduisant à l’effondrement de la structure microporeuse. I.5.1.2 Famille des Complexes Inorgano-Organo-Argileux Les premiers travaux publiés sur l’application des complexes organo-inorganoargileux ou argiles pontées mixtes ont montré le caractère très hydrophobe de cette nouvelle génération de matériaux adsorbants. C’est ainsi que Zielke et al, 1988 ; Michot et al, 1991, 1992,1993 ; Montarges et al 1998 ont consacré leurs premières recherches essentiellement sur les tests d’adsorption de certains composés phénolés sur des smectites pontées à l’aluminium et coadsorbées par des molécules tensioactives cationiques. I.5.1.3 Famille des complexes inorgano-argileux Pour s’affranchir de l’inconvénient que représente la faible stabilité thermique des organo-argileux, l’idée fut de synthétiser des structures pseudo chlorites qui sont des argiles modifiées par des composés inorganiques. Ceci est le plus aisément réalisé à partir d’hydroxydes de cations facilement hydroxylables tels que l’aluminium (Sapag, et Mendioroz, 2001), (Kloprogge, 2002) et étendu ensuite à d’autres métaux (Gil. ; Vicente, 2000), Ti (Brindley, et Semples, 1977). Lahav et coll ont pu grâce à l’analyse DRX , confirmer l’intercalation des polycations d’aluminium avec des espacements basaux de 18 Chapitre I Généralités sur les argiles l’ordre de 18A° a température ambiante et qui se transforment en oxyde Al2O3 après calcination à 500°C (Lahav, et al ,1978). I.6 LES TENSIOACTIFS I.6.1 Définition des tensioactifs Les tensioactifs sont très couramment associés dans les formulations industrielles de manière à tirer profit de leurs propriétés caractéristiques individuelles. Bien souvent, les molécules amphiphiles apportent leurs propriétés d’adsorption aux interfaces. Les tensioactifs sont des molécules organiques amphiphiles, comportant deux parties bien distincte : une tête polaire hydrophile qui présente une forte affinité pour les molécules d’eau et une queue apolaire hydrophobe (lipophile), que les molécules d’eau ont plutôt tendance à fuir (Figure I.4), la tête hydrophile est généralement constituée d’un ion ou d’un groupement possédant un moment dipolaire et la queue hydrophobe d’une ou de plusieurs chaînes aliphatiques. Lorsqu’elles se trouvent à l’interface eau –air, les molécules amphiphiles ont tendance à diriger leur tête hydrophile vers l’eau et leur queue hydrophobe vers l’air, ce qui a par conséquence de modifier l’énergie de l’interface. Figure I.4: Représentation schématique d’une molécule de tensioactif. 19 Chapitre I Généralités sur les argiles Avec l'adsorption aux interfaces, la propriété la plus intéressante des tensioactifs dans l’eau est certainement leur capacité à former des agrégats ordonnés, une fois que leur concentration dépasse un certain seuil, la concentration micellaire critique. I.6.2 Définition des phosphoniums Les composés phosphoniums sont des produits chimiques (sels organiques) qui possèdent, comme leurs équivalents à base d’azote, presque les mêmes propriétés. Dans ces matériaux, l’ion ammonium est remplacé par un ion phosphonium. Les phosphoniums sont présentés comme liquides ioniques hydrophobes, souvent non miscibles à l'eau avec une stabilité thermique plus élevée (Klamann, Weyerstahl, 1964). I.6.3 Propriétés des phosphoniums Les propriétés essentielles des phosphoniums qui permettent de comprendre leurs domaines d’application sont : -bons dissolvants pour une grande variété de produits organiques aussi bien que des substances inorganiques – polaires. - basse pression de vapeur (stable dans le vide poussé) - aucune toxicité. - bas point de fusion. - stabilité thermique élevée (jusqu'à 300-400°C). I.6.4 Application des phosphoniums -Ils sont utilisés dans la synthèse des matériaux, et plus particulièrement de matériaux nano structurés. 20 Chapitre I Généralités sur les argiles - Ils sont bien connus comme matières ayant une activité biologique et sont utilisés contre les bactéries, et les moisissures, en particulier les algues, dans les systèmes de refroidissement des eaux industrielles, (Fraser et MacFarlane , 2009 ; Gui Xie et al, 2011). - Ils amplifie la vie de catalyseur très cher comme le palladium utilisé dans des réactions d'hydrogénation et augmentent simultanément le taux de réaction (Abdol et Ghobad, 2014). 21 Chapitre I Généralités sur les argiles Références bibliographiques Abdol R. Hajipour; Ghobad Azizib , Simultaneous immobilization of a matrix containing palladium and phase transfer catalyst on silica nanoparticles: application as a recoverable catalyst for the Heck reaction in neat water, RSC Advances , 40 (2014). Bailey. S.E; Olin. T.J; Bricka. 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Ils sont caractérisés essentiellement par leur surface spécifique plus ou moins grande, celle -ci détermine la capacité d'adsorption qui n'est autre que la quantité de substance fixée par unité de masse du solide. Elle est liée à sa granulométrie et à sa porosité. Ainsi, les distributions de taille des grains et des pores sont des propriétés importantes. On divise les adsorbants en deux groupes : polaires comme le gel de silice, l′alumine... etc, et les adsorbants non polaires comme le charbon actif (Benabderrahmane, 2006). II.2 DEFINITION D’ADSORPTION L'adsorption est un procédé de traitement, bien adapté pour éliminer une très grande diversité de composés toxiques dans notre environnement. Elle est essentiellement utilisée pour le traitement de l'eau et de l'air. Au cours de ce processus les molécules d'un fluide (gaz ou liquide), appelé adsorbat, viennent se fixer sur la surface d'un solide, appelé adsorbant. Ce procédé définit la propriété de certains matériaux de fixer à leur surface des molécules (gaz, ions métalliques, molécules organiques, etc.) d’une manière plus ou moins réversible. Au cours de ce processus, il y aura donc un transfert de matière de la phase aqueuse ou gazeuse vers la surface solide. Le solide acquiert alors des propriétés superficielles (hydrophobie ou hydrophilie) susceptibles de modifier l’état d’équilibre du milieu (dispersion, floculation) (El Azzouzi., 1999 ; Arias et coll, 2002) 27 Chapitre II : Adsorption II.3 TYPES D’ADSORPTIONS La nature des liaisons formées ainsi que la quantité d’énergie dégagée lors de la rétention d’une molécule à la surface d’un solide permettent de distinguer deux types d’adsorption : adsorption physique et adsorption chimique (El Azzouzi , 1999 ; Mechrafi , 2002). II.3.1 L’adsorption physique La physisorption résulte d’une interaction physique électrostatique entre l’adsorbat et l’adsorbant. Dans la physisorption les liaisons molécule-surface sont de faible énergie, en général, comprises entre 0 et 40 KJ/mol. Les interactions entre les molécules du soluté (adsorbât) et la surface du solide (adsorbant) sont assurées par des forces électrostatiques type dipôles, liaison hydrogène ou Van der Waals (Khan, 1980). Les autres caractéristiques associées à la physisorption sont : 1. La physisorption est entièrement réversible ce qui permet d’avoir à la fois l'adsorption et la désorption. La physisorption s'accompagne de faibles quantités de chaleurs d'adsorption sans changement structurel de la surface, 2. Contrairement à la chimisorption, la physisorption peut conduire à une couverture de la surface par plus d'une couche. Donc les pores peuvent être remplis par l'adsorbât, 3. L’équilibre est atteint spontanément puisqu'il n'y a pas d'énergie d'activation, et d'autant plus vite que la température est basse (de manière analogue à un phénomène de condensation gaz-liquide), 4. Il n'existe pas de sites spécifiques d'adsorption, les molécules adsorbées ne sont pas limitées à des sites particuliers et sont libres de couvrir toute la surface. 28 Chapitre II : Adsorption II.3.2 L’adsorption chimique La chimisorption est une interaction chimique. Les énergies de liaison mises en jeu sont de l'ordre de 40 kJ/mole et plus. C’est un phénomène qui, par sa spécificité, son énergie d’activation et sa chaleur dégagée, s’apparente à une réaction chimique entre une molécule en solution et la surface du support. Il y a formation de liaisons de type covalentes (ou liaisons fortes) entre l’adsorbat et certains sites spécifiques de la surface. Ces interactions nécessitent donc la présence de fonctions de surface. Ce phénomène est plus lent que la physisorption et nécessite une énergie d'activation. Il est à noter que la physisorption est souvent la première étape de la chimisorption et que l’apport d’une énergie d’activation (sous forme thermique par exemple) permet de franchir la barrière énergétique et l’établissement de la liaison covalente surface/adsorbat. Les phénomènes d’adsorption induisent une orientation de la molécule adsorbée à la surface du solide. Le Tableau II.1 résume les principales différences entre l’adsorption physique et l’adsorption chimique : Tableau II.1: principales différences entre l’adsorption physique et l’adsorption chimique. Proprietés Adsorption physique Adsorption chimique Types de liaisons Liaison de Van der waals Liaison chimique Relativement faible comparé à la Plus élevé que la température température d’ébullition de d’ébullition de l’adsorbat Température du processus l’adsorbat L’individualité des molécules est Destruction de l’individualité des conservée molécules Désorption Facile Difficile Cinétique Rapide, indépendante de la Très lente Individualité des molécules température Energie mise en jeu Faible Type de formation Formation Elevée en multicouches et Formation en monocouche monocouches 29 Chapitre II : Adsorption II.4 PARAMETRES INFLUENÇANT L'ADSORPTION Ces paramètres peuvent influencer le processus d'adsorption et notamment la capacité et la cinétique de rétention. Nous pouvons citer : - La température qui définit la nature de l'adsorption, - La structure de l'adsorbant qui joue un rôle déterminant dans la fixation du substrat, par la taille de ses particules. En effet plus la taille est petite, plus la surface de contact sera grande; ce qui va donc augmenter son pouvoir de rétention. En outre, cette surface s'accroît lorsque le support est poreux, - La taille des molécules de l'adsorbat qui peut influencer grandement le processus d'adsorption par leur disposition sur la surface du matériau. Nous citons en exemple, la fixation sur un support et à la verticale, des acides et des alcools à longue chaîne carbonée par l'intermédiaire de leur groupement carboxylique (-COOH) et hydroxyle (-OH) respectivement dans le cas d’un recouvrement élevé (forte concentration du substrat). II.5 ISOTHERME D’ADSORPTION L’isotherme d’adsorption est la courbe liant, à une température fixée, la quantité de produit adsorbée par masse initiale d’adsorbant à la concentration restant en phase fluide après équilibre d’adsorption. L’isotherme d’adsorption permet d’avancer des hypothèses sur le mode d’adsorption. En effet, son allure est représentative de certains phénomènes mis en jeu : adsorption monocouche ou multicouches, interactions latérales entre molécules ou non… Une courbe isotherme d’adsorption est définie par le tracé de la concentration du polluant dans la phase solide (en mg/g d’adsorbant) à l’équilibre en fonction de la concentration du polluant à l’équilibre (en mg/l) dans la solution. La quantité fixée à l’équilibre est déterminée par la relation 30 Chapitre II : Adsorption qe = ( Ci-Ce) V/m (Eq II.1) ou m est la masse d’adsorbant, Ci et Ce les concentrations initiales et à l’équilibre du colorant, phosphoniums et 2.4 DCP dans la solution, V volume de la solution. II.5.1 Classification des isothermes d’adsorption Gilles et coll. (1974) ont proposé quatre formes principales d‘isothermes généralement observées (Limousin et al, 2007). Ces classes sont représentées sur la Figure II.2. Le type d‘isotherme obtenu permet de tirer des conclusions qualitatives sur les interactions, entre l‘adsorbat et l‘adsorbant, dont les plus importantes sont les suivantes (Naib, 2006) : -la forme de l‘isotherme ; -l‘existence de paliers sur les isothermes ; -le type d‘adsorption (mono ou poly moléculaire) ; -l‘orientation des molécules adsorbées. II.5.1.1 Isotherme de type S (1/n>1) L’augmentation de la concentration du soluté conduit à l’augmentation de l’adsorption du produit, l’explication proposée est qu’il existe un effet de synergie coopératif, les molécules adsorbées facilitent l’adsorption des molécules suivantes, à cause de l’attraction latérale, ceci donne une couche adsorbée dans laquelle les molécules sont adsorbées verticalement, cet arrangement est favorisé lorsque le solvant rivalise avec le soluté pour l’occupation des sites d’adsorption (Osciz, 1982). Ce type d’adsorption est souvent observé avec les smectites (montmorillonites) et quelques fois avec d’autres argiles. L’adsorption des composés organiques sur des argiles pauvres en matières organiques est le plus souvent caractérisée par cette isotherme. 31 Chapitre II : Adsorption II.5.1.2 Isotherme de type L (1/n <1) L’allure de la courbe indique qu'à mesure que la concentration à l'équilibre augmente, le nombre de sites vacants diminue. Ce type d'isotherme traduit une haute affinité adsorbat/adsorbant, avec la possibilité pour le soluté de s'adsorber soit horizontalement à la surface de l'adsorbant, soit verticalement ce qui traduit une compétition minime entre l'adsorbat et le solvant pour les sites d'adsorption. L'allure de la courbe d'adsorption est caractéristique d'un processus de chimisorption, l'isotherme est alors modélisable par l'équation de Langmuir. II.5.1.3 Isotherme de type H (1/n<<1) Cette isotherme est considérée comme un cas particulier de l’isotherme L, quand la surface de l’adsorbant présente une grande affinité pour le composé. Elle est obtenue lorsqu’il y a chimisorption du soluté. On les rencontre dans certain cas d’échange d’ion et dans l’adsorption sur les fibres textiles. II.5.1.4 Isotherme de type C (1/n = 1) Il existe dans ce cas là, une relation linéaire jusqu'à une certaine concentration entre la quantité de soluté adsorbé (Cs) et la concentration de celui-ci à l'équilibre (Ce). Au delà de cette concentration, un plateau horizontal est atteint. Ce type, d'isotherme est spécifique du phénomène de dissolution du soluté dans une solution. Il traduit des interactions coopératives (physisorption) entre l'adsorbat et l'adsorbant. 32 Chapitre II : Adsorption Figure II.1: Classifications des isothermes d’adsorption selon Giles et al (Giles, 1974). II.5.2 Modélisation d’adsorption La modélisation mathématique (détermination des droites de corrélation et des paramètres) est basée sur des hypothèses non vérifiables (modèle de Langmuir établi en utilisant des molécules de gaz ... ) ou empirique (modèle de Freundlich), mais elle permet d'obtenir un certain nombre d'informations qualitatives et quantitatives comme le type d'interaction (mécanisme d'adsorption, mono ou multi couches, sites d'adsorption...), le phénomène de saturation (quantité maximale de polluant adsorbé, comportement des sites actifs...), ou encore la chaleur d'adsorption (données thermodynamiques) . 33 Chapitre II : Adsorption II.5.2.1 Modèle de Langmuir La théorie proposée par Langmuir (1918) repose sur une vision cinétique de l’adsorption de molécules sur une surface plane : il n’y a pas d’accumulation des molécules, les molécules sont continuellement dirigées vers la surface et un équilibre d’adsorption et de désorption des molécules se met en place .Les hypothèses de ce modèle sont les suivantes : - les sites d’adsorption sur la surface solide sont homogènes d’un point de vue énergétique : on parle de « surface d’adsorption homogène » ; - chacun de ces sites peut adsorber une seule molécule, et une seule couche de molécules peut se former ; - chacun des sites a la même affinité pour les molécules en solution ; - il n’y a pas d’interactions entre les molécules adsorbées. A l'équilibre on a la relation suivante : qe q m aC e 1 aC e (Eq II.2) Après linéarisation ont peut utiliser la relation suivante Ce 1 Ce qe K L q m qm (Eq II.3) Où Ce : Concentration résiduelle du soluté en solution a l'équilibre (mg/l). qe : Capacité d'adsorption à l'équilibre (mg/g) qm : Capacité maximum d'adsorption (mg/g) KL : Coefficient d'adsorption de Langmuir (l/mg). Hall et al 1966, ont définie un paramètre RL défini par RL 1 1 K LC0 (Eq II.4) C 0 : la concentration initiale du soluté dans la solution en mg.l-1 34 Chapitre II : Adsorption ou KL (l/mg) est la constante d’équilibre de Langmuir. RL : indique la nature de la forme de l’isotherme. RL 1 Adsorption défavorable 0 RL 1 Adsorption favorable RL 0 Adsorption irréversible RL 1 Adsorption linéaire III.5.2.2 Modèles de Freundlich (1906) L'isotherme d'adsorption de Freundlich a été représentée la première fois en 1926, elle est une isotherme empirique basée sur l'adsorption sur des surfaces hétérogènes. Il est supposé que plus les sites de fixation sont occupés, plus la liaison diminue avec l'augmentation du taux d'occupation du site. Généralement l’isotherme de Freundlich est donnée par l’équation suivante (Stumm, Morgan, 1981): qe =KF C1/n (Eq II.5) la forme linéaire de cette équation est : Ln qe = ln KF + 1/n ln Ce (Eq II.6) qe : capacité d'adsorption. Ce : concentration en équilibre d'adsorbant en solution. Kf: caractérise le pouvoir adsorbant du support. 35 Chapitre II : Adsorption 1/n : est l'affinité du soluté pour l'adsorbant et représente la pente de droite. Selon les valeurs de 1/n, on distingue : 1/n=1 : l’isotherme est linéaire de type C 1/n > 1 : l’isotherme et concave de type S 1/n < 1 : l’isotheme est convexe de type L 1/n << 1 : l’isotherme est de type H II.5.2.3 Isotherme de Temkin Le modèle de Temkin utilisé par Hayward et Trapnell 1964 possède l’avantage de pouvoir représenter les résultats sur des gammes de concentrations étendues et permet d’accéder à la variation de l’énergie d’adsorption (Ferrandon et al, 1993). La principale hypothèse est que le terme d’affinité diminue linéairement avec l’augmentation de l’adsorption sur la surface du matériau. Cette baisse de l’affinité est liée aux interactions entre molécules si la surface de l’adsorbant est uniforme, dans le cas d’une surface non uniforme, ces interactions entre molécules peuvent se superposer à ceux dus à l’hétérogénéité de la surface (Temkin et Pyzhev, 1940). L’isotherme de Temkin a été généralement présentée par l’équation suivante (Temkin, 1940) : qe RT (ln K T C e ) b (Eq II.7) R = 8,314 J.mol-1.K-1 T : Température absolue (en K) K T : Constante de Temkin (en l.mg-1) correspondant à l’énergie maximale de liaison B=RT/b est liée à la chaleur d’adsorption. La forme linéaire de l’équation II.7 est la suivante (Temkin, 1940 ; Gimbert, 2008) 36 Chapitre II : Adsorption qe ( RT RT ) ln K T ( ) ln Ce b b (Eq II.8) Le tracé de qe en fonction de ln Ce permet la détermination de B et KT à partir de la pente et l’ordonnée à l’origine respectivement. II.5.2.4 Isotherme de Dubinin-Radushkevich Le modèle de Dubinin-Radushkevich (Dubinin ; Radushkevich, 1947) est un modèle empirique basé sur la théorie de polanyi. Il est généralement appliqué pour exprimer le mécanisme d’adsorption avec une distribution gaussienne d’énergie sur une surface hétérogène (Dabrowski, 2001). Sa forme est largement utilisée pour distinguer si l’adsorption est physique ou chimique (Foo et Hameed, 2010). Elle est exprimée comme suit (Kennedy et al, 2007): qe exp( K DR 2 ) qm (Eq II.9) ln q e ln q m K DR 2 (Eq II.10) Où: q m : La capacité de saturation théorique : Le potentiel de Polanyi RT ln(1 1 ) Ce (Eq II.11) K DR : Une constante liée à l’énergie d’adsorption (mol2/kJ2) K DR est calculé à partir de la pente du tracé de ln qe en fonction de 2 , et l’énergie moyenne d’adsorption E (kJ/mol) peut être obtenue en appliquant l’équation suivante (Saha et al, 2010): E (2 K DR ) 1 2 (Eq II.12) 37 Chapitre II : Adsorption L’énergie (E) calculée à partir de l’isotherme de D-R donne des informations importantes sur les propriétés du processus d’adsorption physique ou chimique (Tuzen et Sari, 2010). 8 < E < 16 kJ/mol : la chimisorption domine le mécanisme d’adsorption E < 8 kJ/mol : le processus d’adsorption est de nature physique. E>16 kJ/mol: l’adsorption est dominée par la diffusion intraparticulaire. II.5.2.5 Isotherme d’Elovich L'équation définissant le modèle d'Elovich (Koppenol, 1996) est de nature cinétique. La relation d'Elovich (Koppenol, 1996) diffère de celle de Langmuir par l'évolution du recouvrement des sites d'adsorption : Le nombre de sites disponibles varie exponentiellement au cours de l'adsorption ce qui implique une adsorption en plusieurs couches qui est représenté comme suit: qe q K E C E exp e qm qm (Eq II.13) KE : constante d’Elovich exprimée en l.gm-1 Le tracé de ( ln( qe ) ) en fonction de (qe) permet d’atteindre les valeurs de qm et KE Ce ln( qe q ) ln( K E q m ) e Ce qm (Eq II.14) II.6 ETUDE THERMODYNAMIQUE Les paramètres thermodynamiques qui doivent être considérés pour déterminer le processus sont des changements de l'enthalpie standard (ΔH°), l'entropie standard (ΔS°) et l'énergie standard libre (ΔG°) due au transfert de l'unité du corps dissous à partir de la solution sur l'interface solide- liquide. 38 Chapitre II : Adsorption G : Enthalpie libre de l’état final – enthalpie libre de l’état initial Dans le cas d’une réaction de molécules sur une surface à la température T, l’énergie de Gibbs est composée de deux termes, un terme enthalpique (H ) qui exprime les énergies d’interaction entre les molécules et la surface adsorbante, et un terme entropique (S ) qui exprime la modification et l’arrangement des molécules dans la phase liquide et sur la surface. G = H – T S (Eq II.15) D’une façon générale, le phénomène d’adsorption est toujours accompagné d’un processus thermique qui peut être soit exothermique ( H < 0) ou endothermique ( H >0) (Mechaels, 1952). La mesure de la chaleur d’adsorption H est le principal critère qui permet de différencier la chimisorption de la physisorption. La relation thermodynamiqueG = H – T S associée à la relation G = - RT lnK , nous permet d’aboutir à l’équation d’Eyring (Chakir , 2002): LnK S H R RT (Eq II.16) K : constante de distribution de sorption R : constante des gaz parfaits T : température °K La variation d’entropie (S ) est une mesure du désordre. II.7 CINETIQUES D’ADSORPTION L’étude de l’adsorption d’un soluté en fonction du temps de contact est souvent décrite comme comportant deux phases. La première phase d’adsorption, non linéaire et rapide, 39 Chapitre II : Adsorption correspond à l’adsorption au sens strict ; les phénomènes de diffusion étant alors négligeables. La deuxième phase, linéaire, est interprétée comme étant la phase d’adsorption lente, où les processus de diffusion sont limitants (Khan, 1982 ; Moilleron, 1996). II.7.1 Modèle cinétique du premier ordre (équation de Lagergren) Le modèle cinétique du premier ordre se traduit par l’équation de Lagergren de formule suivante : dq k1 (q e qt ) dt (Eq II.17) qt et qe (g/g) : sont respectivement les quantités du polluant adsorbés à un temps t et à l’équilibre. K1 (min-1) : constante de vitesse du premier ordre. Par intégration de l’équation (Eq II.17) entre les instants t = 0 et t = t on obtient l’expression suivante : log(q e qt ) log q e k1 t 2.303 (Eq II.18) Avec : k1 : constante de vitesse du premier degré (min-1) t : temps de contact (min) qe : capacité d’adsorption du matériau à la saturation en monocouche qt : quantité adsorbée (g/g) unité de masse du solvant à l’instant t. II.7.2 Modèle cinétique du deuxième ordre Le modèle cinétique du deuxième ordre ou modèle de Ho et MC Kay (1999) peut être exprimé par l’équation suivante : dq k 2 ( q e qt ) 2 dt (Eq II.19) 40 Chapitre II : Adsorption L’intégration de cette équation suivie de sa linéarisation nous donne : t 1 t 2 qt k q qe 2 e (Eq II.20) Avec : k2 : constante de vitesse apparente du second degré (g. g-1.mn-1), qe : capacité d’adsorption du matériau à la saturation (g/g) qt : quantité adsorbée par le matériau à l’instant t (g/g) Le tracé de t/qt en fonction du temps t permet de déterminer la constante de vitesse apparente et la capacité d’adsorption du matériau à la saturation qe. II.7.3 Modèle de diffusion intra-particulaire Le procédé d’adsorption à partir d’une solution aqueuse vers des solides passe par plusieurs étapes : -Transport dans la solution. -Diffusion à travers le film liquide entourant la particule solide, connue sous le nom de diffusion externe ou diffusion de la couche limite. -Diffusion dans le liquide retenu dans le pore, connue sous le nom de diffusion interne ou diffusion intra-particulaire. -Adsorption ou désorption sur la surface intérieure des sites. Pendant l’adsorption, le transfert de matière subit une série de résistance qui peuvent être externes, quand les molécules de soluté diffusent vers la surface externe des particules de l’adsorbant, à travers un film de soluté. Elles peuvent être aussi internes, lorsque les molécules de soluté diffusent vers les sites d’adsorption, à travers le liquide remplissant les pores. 41 Chapitre II : Adsorption A partir de la seconde loi de Fick, Weber et Morris (1963) ont indiqué que dans le cas ou l’adsorption est influencée par la diffusion intra-particulaire, la rétention d’un adsorbat qt varie linéairement avec t0,5, selon l’équation 1 2 qt=ki t +C (Eq II.21) Où 1 2 ki : est la constante de vitesse de diffusion intra-particulaire (g/g.mn ) L’ordonnée à l’origine, C, renseigne sur l’épaisseur de la couche limite. II.7.4 Equation d’Elovich L’équation d’Elovich a été développée par M.J.D. Low (M.J.D Low, 1960) pour décrire la cinétique de chimisorption hétérogène d’un gaz sur la surface d’un solide. Dans la chimie des sols, l’équation d’Elovich décrit la cinétique d’adsorption et désorption de différents matières inorganiques dans les sols (Sparks, 1989), Une forme simple de l’équation fut utilisée ces dernières années pour décrire l’adsorption des polluants en solution aqueuse qui obéit à la relation II.22 ci- dessous dq t = α exp -βq t d t (Eq II.22) qt : La capacité d’adsorption à l’instant t (mg/g) : La vitesse d’adsorption initiale (mg.g-1.mn-1) : Constante de désorption (g.mg-1) Pour simplifier l’équation d’Elovich, Chien et Clayton 1980 posent t1. Et obtiennent 1 l’équation suivante : q = β ln αβ + ln t t β (Eq II.23) Les constantes sont calculées à partir de la courbe qt en fonction de ln t. 42 Chapitre II : Adsorption Références bibliographiques Arias .M; Barral. M.T; Mejuto. J.C, Enhancement of copper and cadmium adsorption on kaolin by the presence of humic acids J. Chemosphere, 48 1081–1088 (2002). Benabderrahmane. 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En effet, cette méthode ne s'applique qu'à des milieux cristallins (roches, cristaux, minéraux, pigments, argiles...) présentant les caractéristiques de l'état cristallin, c'est-à-dire un arrangement périodique, ordonné et dans des plans réticulaires tridimensionnels des atomes constitutifs. Les atomes s'organisent donc en plans réticulaires plus ou moins denses qui sont désignés par leurs coordonnées (h, k, l) dans un système de repérage dans l'espace. Un faisceau de rayons X incident de longueur d'onde ne sera réfléchi par une famille de plan (h,k,l), que dans la mesure où il rencontre ces plans sous un certain angle dit angle de Bragg tel que : Sin n 2d ( hkl ) (Eq III.1) n : nombre entier correspondant à l’ordre de la diffraction λ : longuer d’onde du rayonnement utilisé (A°) d : distance entre les plans réticulaires d’une même famille désigné conventionnellement par les indices de Miller h,k,l (A°) θ : angle de diffraction (°). 47 Chapitre III: Matériels et Méthodes L’analyse a été réalisée à l’aide d’un diffractomètre de poudre de marque Siemens D5000 utilisant la raie Cu K de longueur d’onde λ=1.54056Å. La vitesse de rotation est de 0.01°/s avec un pas de 0.02°. Les spectres sont en général enregistrés pour des angles 2θ de 2 à 40°. III.1.2 Spectroscopie Infrarouge à Transformée de Fourier (IRTF) La spectroscopie infrarouge est une technique qui demeure très utilisée pour la caractérisation des phases argileuses. Elle permet de rendre compte des modifications à l’intérieur d’un réseau cristallin surtout lors de l’insertion de molécules organiques dans l’espace interfoliaire. Dans cette étude, les analyses Infrarouge ont été réalises sur un spectrophotomètre a transforme de Fourier (FTIR) de marque PERKIN ELMER PYE UNICAM.SP3-300 pilote par un micro-ordinateur ; les spectres infrarouges se situent dans la partie comprise entre 4000 et 400 cm-1.L’étude se fait sur un échantillon broyé, puis mélangé a du bromure de potassium (KBr) sous forme de pastille. (Pan et al, 2008). III.1.3 Analyse par spectroscopie électronique a balayage MEB La microscopie électronique à balayage (MEB ou SEM pour Scanning Electron Microscopy en anglais) est une technique de microscopie qui fournit des informations sur la nature physique de la surface du solide basée sur le principe des interactions électronsmatière. La microscopie électronique en transmission (MET) permet de visualiser les feuillets d’argiles à l’échelle nanométrique. Des clichés du microscope ont été enregistrés pour la montmorillonite avant et après échange cationique avec MTPB, NHTPB et DTPB. La microscopie électronique à balayage (SEM) a été réalisée sur des échantillons en utilisant un Microscope numérique DSM 940 Zeiss (Allemagne). L'échantillon a été revêtu 48 Chapitre III: Matériels et Méthodes d'une mince couche d’or (environ 20 nm) par métallisation en utilisant le système de revêtement Bio-Rad ES100. III.1.4 Analyses thermogravimétrique La thermogravimétrie donne en fonction de la température les pertes de masse que subit l’échantillon au cours de son chauffage. Elle permet de localiser les températures de déshydratation de l’argile ainsi que la décomposition des espèces intercalées. L’étude est réalisée à l’aide d’un appareil de type Setaram Labsys équipé d’un four pouvant atteindre la température de 1750°C. Les analyses thermiques sont effectuées entre 20°C et 1000°C. L’échantillon finement broyé, est placé dans un creuset en alumine. III.1.5 Spectroscopie UV-Visible L’appareil utilisé pour mesurer les densités optiques est un spectrophotomètre à double faisceau SAFAS mc2 piloté par un ordinateur. La mesure de la concentration est déduite par interpolation sur les courbes d’étalonnages tracées dans les coordonnées Absorbance en fonction de la Concentration. La détermination de la longueur d’onde d’absorption maximale de chaque colorant est obtenue à partir d’un balayage du spectre des colorants dans le domaine visible. A partir d’une solution mère, nous avons préparé soigneusement une série de solutions de concentrations bien déterminées. Celles-ci sont, par la suite, analysées par spectrophotomètre UV-visible. Ceci permet d’établir la droite d’étalonnage représentant la densité optique DO, au maximum de la bande d’adsorption, en fonction de la concentration C, La validité de la loi de Beer-Lambert étant respectée. 49 Chapitre III: Matériels et Méthodes III.2 PREPARATION DES MATERIAUX ADSORBANTS III.2.1 Argile L’argile utilisée dans cette étude est une bentonite commercialisée par l’ENOF provenant du gisement Roussel de Hammam Boughrara (à 15 Km à l'Est de la ville de Maghnia, Wilaya de Tlemcen. Les argiles de ce dernier se présentent en masses onctueuses, blanches à blanc grisâtre, friables par temps sec et bourgeonnants en gonflant par temps humide. Cette argile n’est pas utilisée brute, elle est purifiée avant de subir les modifications. Ce traitement préliminaire de la bentonite naturelle consiste à la débarrasser de toutes les phases cristallines (quartz, feldspath, calcite,…..) et matières organiques mais aussi à remplacer tous les cations échangeables de natures diverses par des cations de sodium tous identiques. a- La purification de l’argile La purification de la bentonite se déroule en plusieurs étapes : -Elimination des grosses particules solides -Broyage de l’argile -Lavage de l’argile plusieurs fois à l’eau afin d’éliminer des composés tels que les carbonates, les matières organiques, les oxydes et hydroxydes de métaux, car ces derniers cimentent, en général, les particules d’argile entre elles. -Séparation des particules argileuses (fines <2µm) des agrégats de taille plus grande tel que le quartz. -Traitement chimiquement -Séchage dans une étuve à 110°C 50 Chapitre III: Matériels et Méthodes b- sédimentation de la bentonite La sédimentation permet de séparer l’argile à 2µm. Le temps de sédimentation est assez long. En effet la présence d’impuretés organiques et la floculation perturbent le processus de sédimentation pour les particules de faibles dimensions. 50g de bentonite brute lavée, sont placés dans une bonbonne d’eau et dispersée totalement dans 10 litres d’eau distillée par agitation mécanique forte pendant 2 heures. Ensuite on laisse reposer le tout pendant 2h. Le filtrat est versé dans des éprouvettes de1 litre, gardés à température ambiante. Les particules inférieures à 2µm de bentonite se trouvent situées à 10cm de la surface et sont séparées par siphonage. c- Traitement chimique de la bentonite La suspension contenant la fraction argileuse à 2 m. est attaquée par une solution d’acide chlorhydrique 0.5 M. pendant 2 heures sous forte agitation (traitement pour la destruction des carbonates), après l’argile est lavée jusqu’à élimination des chlorures. Le traitement à l’eau oxygénée permet d’éliminer les impuretés organiques. L’argile ainsi obtenue est essentiellement formée de Montmorillonite (> 95%) comme le montrent les analyses présentées au chapitre suivant. La saturation de la bentonite par des ions Na+ est réalisée à froid sous agitation mécanique pendant 4 heures avec une solution de NaCl 1M. Ce traitement est répété 5 fois, puis des lavages à l’eau distillée sont effectués pour éliminer les chlorures excédentaires jusqu’au test négatif au nitrate d’argent . L’argile obtenue est notée Na-Bentonite, la figure III.1, schématise toutes ces étapes de purification de l’argile. 51 Chapitre III: Matériels et Méthodes Bentonite naturelle Dispersion dans l’eau Suspension de bentonite naturelle Sédimentation Elimination du quartz et de la cristoblaite Fraction < 2µm Suspension à pH=2 Solution HCl (0.05M) Lavage H2O Suspension à pH =7 H2O2 30 V Lavage H2O Solution NaCl (M) Bentonite sodée Lavage H2O + test négatif au Ag NO3 Surnageant Bentonite sodée et lavée (Na-Bentonite) Figure III.1 : Organigramme de la purification de l’argile brute. 52 Chapitre III: Matériels et Méthodes III.2.2 Argile échangée par Cu2+et Al3+ Les ions métalliques, (Cu2+, Al3+) ont été choisi, pour étudier le comportement de MTPB, NHTPB et DTPB vis-à-vis de la bentonite échangée avec ces métaux. L’échange de la bentonite sodique par ces métaux est réalisé selon une procédure classique qui fait appel à un échange cationique : A une suspension de Na-bentonite, à 1g/L initialement bien homogénéisées pendant une heure, on ajoute sous agitation rapide la solution de sel métallique 1M. L’opération est répétée 3 fois. L’insertion des métaux est assurée après 4 heures environ. Les échantillons sont lavés plusieurs fois à l’eau distillée, séchées dans l’étuve à 60°C pendant 24 heures. III.2.3 Argiles organophiles La bentonite naturelle est un adsorbant inefficace pour les composés organiques non polaires dans l’eau bien qu’elle possède une grande surface spécifique (Boyd et al, 1988 ; Sheng, Boyd, 2000). En remplaçant les ions de compensation par des ions alkylammonium, la surface argileuse est ainsi convertie d’un état initialement hydrophile à un état hydrophobe, qui est en mesure de donner lieu à des interactions fortes avec des molécules organiques. De tels matériaux ont été utilisés pour purifier l’eau de consommation, le traitement des eaux usées, la remédiation des sols contaminés (Zhao et al 1989). Tous les résultats obtenus jusqu’ici, concernant les différents interactions des argiles organophiles envers les polluants organiques tels que le benzène, le toluène, le phénol et ses dérivés chlorés, l’acide tannique ont montrés la grande efficacité d’adsorption de ces matériaux. (Lee et al, 1990 ; Jayne Boyd 1990). Nous avons synthétisé l’argile organophile par échange cationique qui consiste à substituer les cations compensateurs par des cations porteurs de chaînes alkyles. La substitution est réalisée en milieu aqueux, car le gonflement de l’argile facilite l’insertion des 53 Chapitre III: Matériels et Méthodes ions alkylphosphoniums au sein des galeries interfoliaires. L’argile naturelle a été modifiée par des phosphoniums qui sont thermiquement stables avec pour objectif de produire de nouvelles argiles organophiles. III.2.3.1 Argile échangée au MTPB, NHTPB et DTPB Les argiles organiques ont été préparées par échange du cation inorganique de la l’argile par les sels de phosphonium, en utilisant les quantités des sels de phosphonium correspondant à 100% de la CEC de l'argile, selon le mode opératoire décrit par ailleurs (Makhoukhi, 2008 ; Khenifi et al, 2009). A cette fin, 3 g de B-Na dispersé dans 300 ml d'eau ont été ajoutés à la suspension de phosphonium sous agitation continue. La suspension résultante a été chauffée pendant une nuit à 80 ° C (Avalos et al, 2008), filtré, et lavé plusieurs fois avec de l'eau chaude jusqu'à élimination complète des anions bromure. Avant sa caractérisation, l’argile organophile est séchée dans une étuve à 60 ° C. Ces échantillons sont désignés par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB respectivement. III.3 LES ADSORBATS III.3.1 Les phosphoniums Les phosphoniums utilisés, le bromure de méthyle triphényl phosphonium, MTPB, le bromure n- hexyl triphenyl phosphonium, NHTPB et le bromure de dimethyle triphenyl phosphonium DTPB, sont fourni par Aldrich. Leur pureté est de 100%. Les caractéristiques principales sont résumées dans le tableau III.1 54 Chapitre III: Matériels et Méthodes Tableau III.1 : caractéristiques des phosphoniums choisis. Espèce Formule chimique Masse molaire g/mole MTPB NHTPB DTPB C19H18BrP C24H28 Br P C30H40Br P 357 .24 427.39 511.52 Formule chimique max 265 nm Solubilité (g/l) 400 265 nm 265nm 174 III.3.2 Colorant orange II Le colorant orange II (AO) est un colorant acide mono azoïque fourni par Aldrich caractérisé par le groupe fonctionel azo (-N=N-). Suivant le nombre de chromophores azoïques rencontrés dans la molécule on distingue les mono-azoïques, les bi-azoïques et les poly-azoïques, la molécule comporte une ou plusieurs fonctions acides (SO3H¯ et COOH) (Majault, 1961). Leur nature acide explique leur affinité pour les fonctions basiques des fibres, comme les polyamides (Lemonnier, Viguier, 2002). Sa formule moléculaire est C16H12N2O4SNa et sa structure développée est représentée sur la (figure III.2 (a)). Ce colorant se présente sous forme de poudre orange et il existe sous deux formes tautomériques en solution aqueuse : la forme azo (A) et la forme hydrazone (H) qui sont en équilibre dans la solution. (Figure III.2 (b)) (Bauer et al, 2001). 55 Chapitre III: Matériels et Méthodes (a) (b) Figure III.2 : (a) structure du colorant orange II, (b) Forme AZO (A) et Hydrazone (H). Tableau III.2 : Résumé des caractéristiques du colorant orange II (Hachem et al, 2001). Molécules Formule chimique Orange II C16H8N2Na2O8S Masse molaire (g/mole) 350,32 Longueur d’onde max (nm) 485 Solubilité dans l’eau (g/l) 70 III.3.3 Le 2.4 Dichlorophénol Un chlorophénol est un isomère du phénol avec un ou plusieurs atomes de chlore liés au cycle benzénique, possédant un groupe hydroxyl (OH), dans lesquels un ou plusieurs atomes d’hydrogène du noyau sont remplaces par un ou plusieurs atomes de chlore. Le 2,4-dichlorophénol (2,4-DCP) est nommé aussi 2,4-dichlorohydroxybenzène, ou encore 4-Hydroxy-1,3-dichlorobenzeneV (HSDB, 1994). Sa formule brute est C6H4Cl2O. La structure est représentée sur la figure III.3. Le 2,4 dichlorophénol (2,4 DCP) est fourni par la société Fluka, sa pureté est de 98%. 56 Chapitre III: Matériels et Méthodes Figure III.3 : Structure du 2.4 DCP. Tableau III.3 : Résumé des caractéristiques du 2.4 DCP. Molécules Formule chimique 2.4 DCP C6H4Cl2O Masse molaire (g/mole) 163 Longueur d’onde max (nm) 280 Solubilité dans l’eau (g/l) 4500 . à T entre 20 - 25 .°C III.4 PROTOCOLES EXPERIMENTAUX III.4.1 Méthode L’étude de l’adsorption des polluants sur les organobentonites préparées ainsi que l’influence des différents paramètres physicochimiques a été réalisé en système bath. Les principaux avantages de l’approche en mode statique, sont la simplicité et la rapidité de mise en œuvre de ces expériences. Les essais en batch sont réalisés en réacteurs fermés parfaitement agités, dans des erlenmeyers en pyrex. Le contact solide/liquide est maintenu par agitation magnétique continue. Les surnageants sont séparés des matériaux par 57 Chapitre III: Matériels et Méthodes centrifugation à 4500 tr/min. La concentration résiduelle du polluant a été mesurée par spectrophotométrie UV. III.4.2 Effet du pH Dans une série de flacons, des suspensions d’argile sont ajoutés a des solutions de polluants à des pH compris entre 2 et 10. En ajustant le pH initial des solutions du colorant et du chlorophenol en utilisant des solutions de NaOH (0.1 N) et HCl (0.1N), et mises sous agitation pendant un temps d’équilibre déterminé puis centrifugées. Les surnageants sont ensuite analysés par spectroscopie UV-visible. La concentration des phosphoniums est déterminée à 265 nm. La concentration en 2,4DCP et orange II est déterminée à 280 et 485 nm respectivement. III.4.3 Cinétique d’adsorption Les cinétiques d’élimination décrivent les vitesses de réaction qui permettent de déterminer le temps de contact mis pour atteindre l'équilibre d'adsorption. C'est une étape importante dans toute étude d'adsorption. Pour cela, nous avons suivi les cinétiques d'adsorption des phosphoniums, colorant et 2.4 dichlorophénol. Toutes les études cinétiques d’adsorption de MTPB, NHTPB et DTPB, de 2,4DCP et du colorant ont été menées dans un réacteur en pyrex de 1 L. parfaitement agité et sa température maintenue constante par un thermostat. Des solutions de concentrations d’adsorbat (phosphoniums, colorant, 2.4 dichlorophénol sont préparées et placées dans un thermostat jusqu’à équilibre thermique, l’adsorbant (1g/L) est ensuite ajouté. Un prélèvement est aussitôt effectué. Ensuite, des échantillons sont prélevés à la seringue à des intervalles de temps déterminés. La teneur de polluant restant dans le surnageant est déterminée par spectroscopie UV visible. 58 Chapitre III: Matériels et Méthodes III.4.4 Isothermes d’adsorption Pour décrire l’équilibre d’adsorption à l’interface liquide/solide, on exprime la quantité de soluté adsorbée à l’équilibre par unité de masse d’adsorbant (qe), en fonction de la concentration restante dans la solution à l’équilibre (Ce). Une fonction de ce type représente une isotherme d’adsorption et définit l’équilibre thermodynamique à une température constante. Dans une série de flacons, des suspensions de 1g/l d’argile échangé au sodium sont ajoutées à des solutions de concentrations différentes de DTPB, NHTPB et MTPB à pH 7, et mises sous agitation pendant 60 min, puis centrifugées. Les surnageants sont ensuite analysés par spectroscopie UV-visible. Pour le colorant orange II et le 2.4 DCP des solutions de concentrations différentes sont mises en contact à pH=6. 59 Chapitre III: Matériels et Méthodes Références bibliographiques Avalos. F; Ortiz. J,C; Zitzumbo.R; López-Manchado. M; Verdejo. A; Arroyo . Effect of montmorillonite intercalant structure on the cure parameters of natural rubber. J. Eur. Polym. . 44 3108–3115 (2008). Bauer. C; Jacques.P; Kalt. 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Cet échantillon a été choisi car il peut être considéré comme référence elle est relativement pure et bien caractérisée dans la littérature (belkhadem, 1991). IV.2.1 Composition chimique C’est une méthode essentielle pour déterminer la teneur des éléments chimiques de l’argile, cette analyse peut être effectué par dosage chimique classique ou par des techniques physiques, comme la fluorescence des rayons X. Cette méthode peut également servir à caractériser globalement une famille d’argile en utilisant le rapport SiO2/Al2O3 (Fu, Virarghavat, 2000) L’analyse chimique de notre échantillon d’argile naturelle a été effectuée par fluorescence X une quantité précise d’argile séchée à 110°C a été prélevée pour en faire une perle. Celle-ci est chauffée à 1000°C pour transformer les constituants de l’argile en oxyde dont les teneurs sont évaluées en pourcentages massiques. 62 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Tableau IV.1 : Composition chimique de l’argile brute et de l’argile sodée. élément SiO2 Al2O3 Fe2O3 MgO CaO Na2O K2O PF % argile 65.2 17.5 2.1 4.25 1.07 1.77 0.72 10.33 93.05 3.72 54.90 27.71 2.82 9.40 92.56 1.98 TOTAL SiO2/Al2O3 brute Argile 1.85 0.08 3.14 0.08 sodée Les résultats de l’analyse chimique donnés au tableau V.1 montrent : -Des rapports de silice/alumine égaux à 3,72 caractéristiques de la montmorillonite. Valeur comprise dans le domaine (2.5, 5). -Une teneur importante en magnésium et en fer. -Une teneur globale en alcalins relativement faible. -La phase argileuse se compose essentiellement de la montmorillonite avec de faible quantité d’illite et de kaolinite Les résultats de l’argile sodée sont très concordants avec ceux obtenus antérieurement à ce travail (Bakhti, 1997). Le rapport silice sur alumine SiO2/Al2O3 confirme que la montmorillonite et le composant essentiel de l’argile de Maghnia. Ces résultats montre, une diminution de la teneur en silice (SiO2) qui passe de 65,2 pour l’argile brute à 54,90 % pour la l’argile purifiée et sodifiée. La diminution de la teneur en CaO et MgO est due aux cations Ca et Mg échangés par les cations sodium. Une diminution de la perte à feu (PAF) de l’argile (montmorillonite) purifié et sodée par rapport à l’argile (montmorillonite) brute. Ceci est dû essentiellement à l’élimination de la matière organique lors de la purification. En parallèle au cours du traitement de l’argile purifiée par le chlorure de sodium (NaCl) pendant les trois opérations de lavage, on note une augmentation de la concentration en Na2O. Cette augmentation est due à l’échange ionique entre les ions de l’argile et l’ion sodium issu du sel (NaCl). 63 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.2.2 La granulométrie La granulométrie est l’étude de la distribution de la taille des particules d’un solide divisé. La méthode granulométrique largement employée et peu coûteuse est le tamisage à sec. Cette technique consiste à diviser un solide pulvérulent en le faisant passer à travers des tamis dont les mailles varient entre 315 et 63 μm. Les particules les plus fines traversent le tamis mis en vibration (le passant), alors que les grosses particules sont retenues (le refus). Différentes études ont montrées que le broyage avait des effets sur les propriétés de surface et sur la cristallinité des smectites et des autres phyllosilicates (Mingelgrin et al, 1978 ; La Iglesia, 1985 ; Kodama et al, 1989 ; Kristof et al, 1993). D’après la classification d’Atterberg (caillere et al, 1982), les argiles sont des particules de dimension inférieures à 2 m . Notre échantillon a été broyé dans un broyeur à billes et tamisé à travers un tamis de maille 2mm de diamètre pour éliminer les grosses particules. La granulométrie de l’argile est obtenue grâce à l’utilisation de la formule de Stokes (Bakhti, 1997) sur un échantillon tamisé, préalablement séché. Un échantillon de 100g d’argile récupéré est séché à 110°C, rebroyé et tamisé à travers plusieurs tamis de mailles différentes. Les résultats obtenus sont regroupés dans le tableau IV.2. Les échantillons ayant un diamètre inférieur à 40µm sont traités par sédimentation afin d’obtenir des particules inférieures à 2 µm. 64 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Tableau IV.2: Analyse granulométrie de l’argile naturelle par la méthode de tamisage. d (mm) > 0.16 44% 0.10 < d < 0.16 12% 0.08 < d< 0.10 10% 0.04 <d < 0.08 11.5% d < 0.04 21.5% IV.2.3 Colloidalité Les argiles humides ou en suspension concentrée ont un aspect gluant lié à leur plasticité. La nature colloïdale des particules argileuses est liée aux charges électriques négatives qu’elles présentent, en suspension aqueuse, à leur surface de manière à respecter l’électro-neutralité du système. Dans le cas de la montmorillonite, la charge est due d’une part à des substitutions au niveau de la couche octaédrique, provoquant un déficit de charge et d’autre part à la dissociation des groupes hydroxyles de bordures. Ces particules hydratées se déplaçant dans l’eau sont alors soumises à des forces antagonistes : -elles se repoussent car chargées négativement -elles subissent des forces d’attraction moléculaire (VAN DER WAALS) lorsqu’elles viennent à proximité l’une de l’autre sous l’effet du mouvement Brownien. Si lors du rapprochement des particules, les forces électrostatiques sont supérieures aux forces d’attraction, il y’a répulsion et la suspension est stable. L’argile est alors defloculée. Dans le cas contraire, les particules s’attirent et forment des agrégats, il y’a floculation. Pour la mesure de la colloîdalité on disperse 4 g d’argile sèche dans 100 ml d’eau distillée avec 0,2 g d’oxyde de Magnésium, l’oxyde de magnésium est utilisé comme 65 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux défloculant. Dans ces conditions notre suspension est stable. La suspension obtenue est agitée pendant 120 minutes puis laissée au repos pendant 24 h, la colloîdalité sera déterminée par la formule suivante : C = 100 – V (Eq IV.1) C : colloîdalité en %. V : volume d’eau surnageant en ml 100 : volume de l’eau versée en ml Le résultat obtenu est : Colloîdalité =100 - 40= 60 % La colloîdalité de notre argile est relativement faible. V.2.4 La masse volumique La masse volumique de notre échantillon est déterminée à l’aide d’un pycnomètre de volume VP dans lequel nous introduisons une masse d’argile séchée à 105-110°C jusqu’à poids constant. Le vide entre les particules est comblé à l’aide de benzène qui a la propriété de ne pas mouiller l’échantillon. La masse volumique est donnée par l’équation suivante : = m / (VP -Vb) = m / (VP -(mb / b)) (Eq IV.2) avec : Vb : volume du benzène en ml mb : masse du benzène en gramme b : la masse volumique du benzène à la température de mesure (25°C) =0.8810 g/cm3 La valeur obtenue est =2.63 g / cm3 66 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.2.5 Mesure de l’acidité La détermination du pH a été réalisée en utilisant un PH-mètre électronique avec une électrode combiné Tacussel. Le pH est mesuré sur une suspension d’argile de 1g d’argile brute dispersée dans 100 ml d’eau distillée (A.F.NO.R, 1987). Après agitation pendant 30minutes à température ambiante, on laisse la suspension se reposer et ensuite on effectue la mesure. Le pH de la suspension d’argile est égal à pH= 7.86. Cette valeur est légèrement basique due peut être à la forte teneur en cations alcalins et alcalino - terreux (Duchauffour, 1988). IV.2.6 Détermination du pH de point de charge nulle (pHPCN) La charge de surface d’un matériau sorbant donné, résultant des équilibres acidobasiques, dépend du pH et de la force ionique de la solution avec laquelle le matériau est en contact. Cette charge peut être positive, négative ou nulle selon les conditions du milieu. Une caractéristique importante de la surface est le point de charge nulle (pHpzc) qui définit le pH pour lequel la charge de surface est nulle : il caractérise alors l’acidité ou l’alcalinité de la surface. A pH inférieur au pHpzc, la charge de surface du matériau est globalement positive et à pH supérieur au pHpzc, elle est négative. Ce paramètre est très important dans les phénomènes de sorption surtout quand les forces électrostatiques sont impliquées dans les mécanismes d’adsorption. Pour la détermination du pH de point de charge nulle de la bentonite par la méthode en batch (Shawabkeh et al, 2007), des solutions de KNO3 de concentration 0,1M et de pH initial allant de 2 jusqu’à 12 sont mises chacune en contact avec une quantité précise d’adsorbant à raison de 1 g/L, sous agitation à 150 tpm pendant 24h. Après équilibre, la variation de pH de chaque solution est mesurée et comparée avec le pH initial. 67 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux La différence entre les valeurs initiales et finales de pH (ΔpH) a été tracée en fonction du pH initial. Le point d'intersection de la courbe avec l’axe des abscisses, donne le pHpzc. À cette valeur du pH la charge extérieure passe du positif au négatif ou vice versa (Ijagbemi et al, 2009). L'intersection se produit à une valeur du pH= 4,6 correspond au point de charge zéro. La charge extérieure a été provoquée par les interactions entre les ions dans la solution et les groupes fonctionnels de l'organo-bentonite. La charge extérieure d'un solide dépend du type d'ions actuels dans la solution, les caractéristiques de la surface, la nature de l'adsorbant, et le pH de la solution. La surface est chargée positivement lorsque le pH de la solution est en dessous de la PZC, chargé négativement à pH supérieur au PZC, neutre lorsque le pH est égal à la PZC. Le PZC de la montmorillonite a été déterminé par plusieurs auteurs (Ijagbemi et al, 2009 ; Roberto et al, 2008) et est généralement acide dans la gamme 2.3-2.6. 2 pH initial pH initail-pH final 1 0 -1 0 2 4 6 8 10 12 14 -2 -3 -4 -5 -6 B-Na B-MTPB B-NHTPB B-DTPB Figure IV.1: Point de charge zéro des différents matériaux. 68 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.2.7 Capacité d’échange cationique CEC de la bentonite Les cations compensateurs ont la propriété d’être échangeable par d’autres ; plus ils sont chargés, plus l’échange d’ions sera total dès le premier contact. Cette propriété est quantifiée par la C.E.C, caractéristique de chaque type d’argile, elle s’exprime généralement en milliéquivalents de cations échangeable rapporté à 100 g d’argile. Plusieurs méthodes ont été décrites dans la littérature pour estimer la capacité d’échange cationique d’une argile. Les différents procédés consistent à remplacer les cations compensateurs par d’autres éléments dans l’espace interfoliaire puis de doser les concentrations résiduaires de ces éléments. Dans notre travail, nous avons déterminé la CEC par la méthode colorimétrique au bleu de méthylène. (Kahr, Madsen 1995; Hang, Brindley, 1970) et par titrage conductimétrique (Chiu et al 1990). IV.2.7.1 : Méthode de titrage par le bleu de méthylène On prépare une solution mère de bleu de méthylène à 0.5g/l à pH=7 et une quantité d’argile sodée. Dans une série d’erlenmeyers, on introduit une quantité constante d’argile et des solutions à concentrations variables de bleu de méthylène à volume constant. Les différents mélanges sont maintenus sous agitation normale pendant 4 heures et à température ambiante. Après équilibre les suspensions sont centrifugées et les solutions de bleu de méthylène résiduelles sont dosées par spectrophotométrie à une longueur d’onde de 665 nm. Les résultats de l’adsorption du Bleu de Méthylène sur l’argile sont reportés sur la figure IV.2. La valeur de la capacité d’échange cationique est déduite de l’extrapolation des deux parties de la courbe représentant les quantités fixées de BM par 100g de bentonite en fonction des quantités ajoutés de BM pour 100g d’argile. En outre, en connaissant la surface occupée par une molécule de BM, on peut estimer la surface spécifique de l’argile. 69 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux La capacité d’échange cationique est déterminée à partir de la saturation de la courbe d’adsorption du bleu de méthylène sur l’argile, et connaissant la surface occupée par une molécule de réactif on peut estimer la surface spécifique de l’adsorbant. S= qm . σm .N (Eq IV.3) soit : qm : quantité en (meq) de bleu de méthylène adsorbé par 100 g d’argile. σm : surface occupée par une molécule de BM en Å2 N : nombre d’avogadro S (surface spécifique) est exprimée en m2 /g. 120 meq du BM ad sur NaBentonite 100 80 60 40 20 0 0 50 100 150 200 250 meq du BM ad sur Na-Bentonite Figure IV.2: Adsorption du bleu du méthylène par Na-Bentonite. La capacité d’échange cationique obtenue à partir du plateau de l’isotherme est égale à 101, 25 meq /100 g d’argile alors que sa surface totale St est de 792 m² /g déduite du point de floculation (quantité de bleu de méthylène nécessaire à la formation d’une monocouche). Ces 70 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux valeurs de la capacité d’échange cationique et la surface spécifique totale sont du même ordre de grandeur que celles trouvées dans la littérature pour des montmorillonites de différentes origines (Kahr, Madsen, 1995 ; Hang, Brindley, 1970 ; Barbier et al 2000). IV.2.7.2 : Méthode par titrage conductimétrique : Nous avons mis en suspension 1g d’argile séchée dans 100ml d’eau distillée et agité pendant 120 minutes. A la suspension, 150 ml de solution molaire de BaCl2 tamponnée à pH =8.2 par de la triéthanolamine, sont ajoutés et le mélange est maintenu sous agitation pendant 4 heures à 70°C. L’opération est répétée trois fois, ensuite l’argile est lavée plusieurs fois jusqu’au test négatif au nitrate d’argent et sécher à 60°C. Ensuite 0.5g d’argile échangée au baryum sont transféré quantitativement dans un bêcher de 150 ml et complété à 50 ml par de l’eau distillée. Ensuite on procède à un titrage conductimétrique classique au moyen d’une solution de sulfate de magnésium à 0.02M. Après chaque addition de 0.5 ml de la solution de titrage, on note la valeur de la conductance après stabilisation. On trace le graphe conductance corrigée en fonction du volume de la solution de titrage (Figure IV.3). Le point équivalent est déterminé par l’intersection des deux demidroites du graphe. Soit V le volume de sulfate de magnésium de formule MgSO4, 7H2O ajouté de concentration 0.1158 mol/l. C.E.C = (0,11582×2) ×V C.E.C = 111 méq / 100g 71 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Conductance (μs/cm) 500 400 300 200 100 0 0 1 2 3 4 Volume de MgSO4 (ml) Figure IV.3 : Variation de la conductivité électrique en fonction du volume de (MgSO4) ajouté à l’argile sodée. Les valeurs de la CEC sont très proches l’une de l’autre. La CEC moyenne est de 101,5meq/100g d’argile. Les résultats obtenus expérimentalement par la méthode au bleu de méthylène et la méthode conductimétrique confirment la valeur de la CEC trouvée à partir de la composition chimique qui est de 116 meq/100g. Le Tableau IV.3 regroupe les valeurs de la CEC de l’argile sodée obtenues par les différentes méthodes. Tableau IV.3: Capacité d’échange cationique de l’argile sodée déterminée par les différentes méthodes. Méthode CEC (meq/100g) Bleu de méthylène 101,25 Conductimétrie 111 Formule structurale 116 72 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.3 CARACTÉRISATION DE L’ARGILE SODÉE. IV.3.1 Caractérisation par diffraction des rayons X (DRX) La diffraction de rayons X est particulièrement adaptée à l’étude de la morphologie des argiles. La raie la plus intense correspond à réflexion du plan 001, c'est-à-dire de la distance réticulaires d001 représentative de l’espace interfoliaire de l’argile. Le diffractogramme de l’argile brute montre que celle-ci est un mélange de montmorillonite et d’impuretés en particulier le quartz, le carbonate de calcium (figure V.4). Ces résultats sont en accord avec ceux de Abdelouahab et al 1988 qui trouvent que le composé principal de l’argile de Maghnia est la montmorillonite. L’examen du spectre de l’argile sodée (Figure IV.4) confirme la disparition des raies des impuretés et on observe aussi L’apparition d’une raie plus intense localisé à 2θ= 7.40° et deux autres à 2θ=20.04° et 2θ=35.07° caractéristiques de la montmorillonite. Le spectre de l’argile sodée présente une raie d001 à 11,93 A° correspondant au minéral comprenant une couche d’eau (Decarreau, 1990). M ont M ont Q N a - B e n t o n it e c r is t M ont c r is t c a lc it e M ont Q B e n t o n it e b r u t e Q M ont 5 10 15 20 25 30 35 40 2 Figure IV.4 : Diffractogrammes RX de l’argile brute et argile sodée. 73 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.3.2 Spectroscopie infrarouge de l’argile sodée L’étude de la montmorillonite par spectroscopie infrarouge a fait l’objet de plusieurs publications (Marchal et al 1995 ; Farmer et Coll 1974). C’est ainsi que Farmer et al (1974) décomposaient le spectre I.R de la montmorillonite en celui de ses unités constituantes comme suit : Groupes hydroxyles, Anion silicaté et cations octaédriques et cations interfoliaires. Dans le domaine des vibrations d’élongation des hydroxyles « Hydroxyl stretching région », la montmorillonite est caractérisée par la bande d’absorption large entre 3200-3800 cm-1 (Van der Marel et Beutelspacher, 1976) attribuée au nombre d’ondes des vibrations des groupements M-OH et des vibrations d’élongation des liaisons OH de l’eau d’hydratation du cation interfoliaire (sodium). Les spectres infrarouges de l’argile sodée et de l’argile brute sont représentés sur la Figure IV.5. Le spectre de l’argile brute présente deux bandes d’absorption caractérisant les liaisons O–H situées respectivement entre 3200 - 3800 et 1600 - 1700 cm-1. La bande moyenne qui s'étale entre 1600 - 1700 cm-1 est attribuée aux vibrations de valence (allongement) de la liaison O–H de l'eau de constitution et aux vibrations de déformation des liaisons des molécules d'eau adsorbées entre les feuillets. La bande située dans l'intervalle 3200-3700 cm-1, avec un pic intense à 3626cm-1, est très caractéristique des montmorillonites. Correspond aux vibrations de valence des groupements OH de l’eau de constitutions et celle située à 3552 cm-1 correspond aux vibrations OH des liaisons de l’eau adsorbée, aux vibrations d'allongement de la liaison des groupements O–H de la couche octaédrique, soit à un atome d'aluminium et un atome de magnésium soit à deux atomes d'aluminium (3626 cm-1). En regardant les bandes d’absorption de l’argile sodée on constate une deuxième bande correspond à une absorbance aux alentours de 1646 cm-1 correspond aux vibrations 74 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux angulaires du groupement OH de l’eau adsorbée (vibration de déformation H-O-H due aux molécules d’eau adsorbées entre les feuillets) (Boufatit et al, 2007). -Une bande d’absorption intense se situe entre 900-1200 cm-1. Cette bande est centrée vers 1029 cm-1, elle caractérise les vibrations de valence de la liaison Si-O , mais certains auteurs attribuent le déplacement de cette bande vers les bases fréquences à la présence de cations trivalents en site tétraédrique substitués au silicium d’une part et à la présence de cations ferriques en position octaédrique d’autre part (Besson et al 1987). La région de 950 cm-1 à 600 cm-1 correspond à la vibration de déformation de MVI-O-H. La position de cette bande est fortement influencée par la nature du cation auquel est lié le groupe hydroxyle. Dans le cas de la montmorillonite les vibrations Al-O-H se manifestent par un pic à 912 cm-1. A 922 cm-1, on observe une bande de vibration, qui peut être attribuée aux déformations M-OH qui peut se déplacer vers les basses fréquences en fonction de la nature du métal octaédrique (M) ( Besson et al 1987 ; Petit et al 1995) . Dans notre cas cette bande représente les vibrations Al-OH. Les vibrations de déformation de Si-O-Al se manifestent pour les montmorillonite dans l’intervalle 400-500 Cm-1. 75 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux a rg ile s o d é e 1390 30 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 Figure IV.5 : Spectre IR de l’argile brute et sodée. IV.4 CARACTÉRISATION DE LA BENTONITE MODIFIÉE IV.4.1 Diffraction des RX des argiles modifiées IV.4.1.1 Diffraction des RX des argiles modifiées par les cations Cu2+ et Al3+ Les différences de comportement à l‘hydratation observées entre les argiles saturées 2+ 465 a rg ile b ru te C m -1 par Na+, Cu 465 518 667 518 922 912 1029 1029 1454 1550 1646 2359 3552 3626 40 1838 3626 3860 60 50 1646 2913 3860 70 2359 80 et Al3+, peuvent être expliqué par l‘interaction de ces cations avec la surface des plaquettes argileuses (Güngör, 1996). Les interactions sont susceptibles d‘être influencées à la fois par la force ionique de la solution et par la sphère d‘hydratation des cations présents dans la suspension argileuse. En effet, ces paramètres ont la possibilité de faire varier l‘épaisseur de la couche diffuse qui fait écran aux cations. L’analyse par diffraction des rayons X montre que l’échange par les différents cations ne modifie pas la distance réticulaire d’une façon importante. Tous les diffractogrammes sont identiques à celui de Na-Bentonite avec un léger déplacement de la d001 vers la gauche et ceci est fonction de l’hydratation du cation compensateur. 76 15,48 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux 11,96 14,93 A l-B e n to n ite C u - B e n to n ite B -N a 10 20 30 40 50 60 70 80 DEUX TETA Figure IV.6 : Diffractogramme RX de l’argile modifiée par les cations Na, Cu et Al. IV.4.1.2 Diffraction des RX des argiles modifiées par les phosphoniums La diffraction des rayons X est connu pour être une méthode utile pour caractériser la structure des complexes minéraux argileux modifiée par les tensioactifs (Zhu et al., 2003a, b; Lagaly et al, 2006). La combinaison de la nature hydrophobe de l'agent tensio-actif et la structure stratifiée des couches de silicate conduit à des propriétés physico-chimiques uniques. Dans ces applications, le comportement et les propriétés des argiles dépendent fortement de la structure moléculaire et de l’entourage des molécules organiques au sein de l’espace interfeuillet. Au cours de l'intercalation des agents tensio-actifs, la distance basale des minéraux argileux est étendue comme le montre les diagrammes DRX. Un certain nombre d'études antérieures ont démontré que les distances réticulaires des argiles organiques dépend de la longueur des chaînes alkyle et de la densité des tensioactifs dans l’interfeuillet des argile (Favre et Lagaly, 1991; Klapyta et al, 2001). En conséquence, divers modèles pour les arrangements structurels tensioactifs ont été proposées principalement basée sur les résultats des rayons X. 77 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Après le processus d’échange cationique, les cations compensateurs ont été remplacés par les molécules de tensioactifs. La tête polaire des tensioactifs s’accroche à la surface en laissant la queue organique plus ou moins libre. Cela conduit, en conséquence, à une augmentation de la distance interlamellaire, d001, observable par la diffraction des rayons X. Cette augmentation dépend de l’organisation des chaînes hydrocarbonées dans l’espace entre les feuillets, résultant en grande partie de la longueur et de la concentration de ces dernières. Du fait de la structure bidimensionnelle des argiles, la raie d001 caractéristique de la distance réticulaire nous permet de suivre l’écartement des feuillets. Elle permet l’évaluation de la distance interfoliaire en tenant compte de l’épaisseur du feuillet qui est de 10A°. L’argile sodée avec une seule couche d’eau possède une distance interfoliaire de 11,93 Ǻ. Sur la Figure IV.7 sont reportés les diffractogrammes des argiles modifiées. L’adsorption des surfactants d’un milieu aqueux sur des substrats minéraux est régit par des interactions électrostatiques et d’autres hydrophobiques (Cases et Villieras, 1992), qui inclue des interactions entre le surfactant et la surface du matériau d’un coté ainsi que des interactions mutuelles entre les molécules de surfactant d’un coté. Les principales interactions sont les suivantes -attraction entre la tête hydrophile du surfactant et la surface de l’adsorbant. - interaction entre les chaînes de surfactant. - répulsion électrostatique entre les têtes hydrophiles des surfactants. Les diagrammes de diffraction des rayons X de la bentonite organophile indiquent clairement que Les raies (001) des trois échantillons sont déplacées vers la gauche; ceci traduit l’existence d’écart de plus en plus important des espèces interlamelaires par rapport à l’espacement normal. (Figure IV.7). Nous observons une augmentation de la distance réticulaire de 11,93 à 15,99 pour B-MTPB, 18,38 pour B-NHTPB et 19, 49Å pour B-DTPB Des espacements basaux de 18 à 19 Å sont compatibles avec une bicouche. L’agencement du 78 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux tensioactif intercalé (Lagaly et al, 2006), peut être favorisée, dans le cas présent, par des interactions dipolaires entre les molécules de diphosphonium, ces valeurs sont comparables à la valeur de 19,3 Å trouvé pour le tétradécylique tributylphosphonium bromure MMT par Xie et al, 2002. La valeur de 15,99 Å pour B- MTPB est compatible avec un dispositif en mono-couche des ions de phosphonium quaternaire dans l'espace interfoliaire. L'espacement de 17,38 Å pour l'échantillon B- NHTPB est compatible avec un système de double couche en conformité avec les résultats de (Hedley et al ,2007) pour l'intercalation du cation butyltriphényl phosphonium (BTPP). Cette différence dans l'espacement de base semble être liée à la taille des groupes méthyle et hexyle, l'espacement plus grand étant trouvée pour le cation contenant le groupe hexyle. En ce sens , Hedley et al ( Hedley et al, 2007) ont observé un espacement basal de 17,7 Å en intercalant le butyltriphényl phosphonium ( BTPP ) dans la montmorillonite , une valeur proche de celle trouvé pour l'échantillon intercalé par l’ hexyltriphenylphosphonium. 1 9 .4 9 B -D T P B 1 8 .3 8 B -N H T P B 1 5 .9 9 A ° B -M T P B 1 1 .9 3 A ° B -N a 10 20 30 40 50 60 70 80 D e u x te ta Figure IV.7: Diffractogramme RX de l’argile échangée par MTPB, N-HTPB, et DTPB. 79 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux IV.4.2 Spectroscopie IR de l’argile échangée aux phosphoniums La spectroscopie infrarouge a été largement utilisé pour étudier la conformation des cations tensioactifs adsorbés par les minéraux argileux (Kung et Hayes, 1993; Vaia et al, 1994). Les bandes d'absorption infrarouge CH sont sensibles à l’arrangement et a la densité de tassement des agents tensioactifs, et les interactions entre les chaînes alkyles (Besson et al, 1987 ; Kung et Hayes, 1993; Vaia et al. 1994). Le spectre FTIR de la bentonite d'origine est typique de la montmorillonite (Figure IV.8), à savoir les bandes à 3620 et 3698 cm-1 ( élongation des OH- d'Al-OH et Si-OH), la large bande centrée près de 3400 cm-1 (élongation de l'eau, le pic à 1115 cm-1 de l’élongation SiO, ainsi que la bande à 1035 cm -1, la bande de vibrations à 915, 875 et 836 cm-1, attribué au mode de vibration de AlAlOH, AlFeOH et AlMgOH (Madejova, 2003). Les solides organophiles montrent des pics supplémentaires caractéristiques des molécules organiques, ce qui confirme l’insertion des tensioactifs, les pics à 1466 cm-1 (élongations des liaisons aliphatiques C-C, et des bandes à 2850 à 2855 et 29202930 cm-1 caractéristiques de vibrations asymétriques et symétriques de C-H, respectivement (Lee et Lee, 2004). Les pics principaux du cycle aromatique sont à 1436 et 1439 cm-1 (élongation des liaisons C-C, respectivement) .Le noyau phényle attaché à l'atome de phosphonium donne une bande de vibration à 1435 cm-1 (Patel et al, 2007). 80 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Transmitance % B -D T P B B -N H T P B B -M T P B B -N a 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 w a v e n u m b e r s (C m -1 ) Figure IV.8: Diffractogramme IR de l’argile échangée par MTPB, N-HTPB et DTPB. IV.4.3 Analyse thermogravimétrique Notre matériau soumis à un traitement thermique, peut subir des modifications de ses propriétés physico-chimiques, par exemple un changement de phase, une modification de structure, une décomposition, une variation de volume, etc. l’analyse thermogravimétrique (figure IV.9 (a)) consiste à suivre en continu la variation de la masse d’un échantillon en fonction de la température. L’élévation de la température est fixée à 10°C/minute. L’analyse (ATG) représente la variation de masse d’un échantillon. Les résultats sont représentés sur la figure (figure IV.9 (b)) Les analyses thermogravimétrique de la bentonite sodée (Na-Bentonite), et des organo- montmorillonites (B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB) ont été réalisées afin de suivre la stabilité thermique de la bentonite et des nanocomposites. Les courbes thermogravimetriques sont tracées sur la (Figure IV.9 (a) et IV.9 (b)). En dessous de 200°C, on observe la perte d'eau et des espèces gazeuses, telles que CO2 et N2. Entre 250 ° C et 500 ° C, les substances organiques se décomposent. La déshydroxylation de l'aluminosilicate se produit à partir de 500 ◦ C à 700 ◦ C, (Xie et al, 2002). La première perte de masse a lieu à une température de 81 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux 70 ° C, ce pic est dû à l'eau libre dans l’organobentonite (He et al. 2005). Les pertes de poids de l'eau libre dans la bentonite et organobentonite est de 12 et 5%, respectivement. Ainsi, l'eau libre a diminué lorsque la bentonite est modifiée par les phosphoniums. La surface de l’organobentonite devient alors organophile. Les courbes DTGA dans la région (150-500 °C) sont caractérisées par une série de pics exothermiques Figure IV.9 (b). La grande quantité de perte de poids (35%) se situe dans l'intervalle de température de 300 à 600 ° C, ce qui correspond aux phosphoniums. Ainsi, dans le cas de B-DTPB, B- NHTPB et MTPB, la température de début de décomposition est de 300 350 et 500 ° C respectivement (Makhoukhi et al, 2008). 105 BNa BNHTPB BMTPB BDTPB (a) 100 90 85 80 75 BNa BMTPB B-NHTPB BDTPB (b) 0,25 DerivweIgt % Weight % 95 0,30 0,20 0,15 0,10 70 0,05 65 60 0,00 200 400 600 800 1000 Temerature °C 200 400 600 800 1000 Temperature °C Figure IV.9 : (a) ATG de l’argile sodée et argile échangée aux phosphoniums – (b) DTGA de l’argile sodée et argile échangée aux phosphoniums. IV.4.4 Observation microscopique par MEB et SEM La microscopie électronique à balayage (MEB) a été un outil important pour la caractérisation de la morphologie et les propriétés de la surface des matériaux. La microscopie électronique à balayage (MEB) a été utilisée pour observer la texture de l‘argile avant et après adsorption (Figure IV.10 et IV.11). 82 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Il apparaît clairement une différence d‘aspect et de rugosité de l’argile avant et après adsorption : en effet les grains de l‘argile B-Na sont clairement visibles ainsi que les espaces inter agrégats dans l‘échantillon avant traitement. En revanche après adsorption de phosphoniums, la rugosité est masquée par un film recouvrant l‘échantillon ; il y a une uniformisation de la texture avec absence apparente de porosité. Nous avons également utilisé la microscopie électronique à transmission dans le but de préciser la morphologie et la taille des particules argileuses après adsorption de phosphoniums. Nous constatons que les particules d‘argile sont moins agglomérées après adsorption (Figure IV.11) où nous distinguons des amas de particules de taille micrométrique. La SEM de l’argile organophile présentent des taches sombres très distinctes qui peuvent être prises comme un signe pour l’adsorption des molécules de phosphoniums dans les cavités et les pores de cet adsorbant. On remarque que pour B-DTPB les taches sont plus grandes que pour B-NHTPB et B-MTPB ce qui confirment les résultats DRX pour DTPB avec sa chaîne alkyle plus grande que NHTPB et MTPB. Les agrégats semblent avoir perdu leur cohésion et les particules sont plus dissociées nous pouvons notamment distinguer des particules individuelles de petite taille. 83 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux (a) ( C) (b) (d) Figure IV.10 : MEB de (a) l’argile sodée, (b) B-MTPB ;(c) B-NHTPB et (d) B-DTPB. (a) (e) (i) (b) (c) (d) (g) (h) (f) (j) (k) (l) Figure IV.11 : SEM de (a-d) B-DTPB,(e-h) B-NHTPB et (i-l)B-MTPB 84 Chapitre IV : Préparation et caractérisation des matériaux Références bibliographiques AFNOR ; Association française de normalisation, Vocabulaire de la documentation, 2ième éd, Paris, AFNOR, (1987). Abdelouahab. C ; Ait amar. H ; Obretenor. T.Z ; Gaid. A, Caractéristiques physicochimiques et structurales de quelques argiles bentonitiques du Nord- ouest Algerien, Analusis , 16 292-299 (1988). Bakhti. A, contribution à l’étude de l’argile de Maghnia et échange des cations Cr3+et Zn3+.thèse magister USTO, Oran, (1997). Belkhadem. F, Synthèse et caractérisation d'argiles pontées au titane, mémoire de magister, (1991). Barbier.F; Duc. G; Petit –Rawel. M, Adsorption of lead and cadmium ions from aqueous solution to the montmorillonite, Water, Interf, Colloids, Surf, A: Physicochem, Eng, Aspects 166 153–159 (2000). Besson. G; Drits.V.A; Daynayak. 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Ce paramètre agit à la fois sur la solubilité et sur l’état d’ionisation de l’adsorbant. Il affecte de manière significatif la mobilité des ions (Khan et Zareen, 2006 ; Cao et al 2008). Nous avons examiné l’influence du pH pour des valeurs comprises entre 2 et 10. Pour cela, 50 mg d’adsorbant sont introduits dans 50 ml de solution de MTPB, NHTPB et DTPB à une concentration initiale égale à 100 mg/l pour MTPB, NHTPB et DTPB. Les paramètres maintenus constant sont le temps de contact (2 h) la vitesse et la température ambiante. L’acidification et l’alcalinisation des solutions sont effectuées en additionnant des solutions d’acide HCl ou de base NaOH à 0.1N. 89 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A L’influence de la valeur du pH du milieu sur l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB représentée sur la Figure V.A.1, indique une grande rétention du phosphonium sur l’argile sodée aussi bien à pH acide que basique. L’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite est peu sensible à % d'adsorption l’influence du pH, les rendements d’adsorption dépassant 80% quelque soit le PH. 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 pH DTPB NHTPB MTPB Figure V.A.1 : Effet du pH sur l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite (T = 20°C, C0= 100 mg/l, m/V=1g/l). V.A.3 CINETIQUE D’ADSORPTION V.A.3.1 Effet de la concentration sur la cinétique d’adsorption La cinétique d’adsorption, exprimée en termes de taux de rétention de soluté en fonction du temps de contact, est l’une des caractéristiques définissant l’efficacité d’une adsorption (Krishnan et al, 2003). La célérité avec laquelle l’équilibre thermodynamique est 90 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A atteint est fonction de la vitesse de diffusion de l’adsorbat et de l’interaction adsorbatadsorbant (Bouras, 2003). Pour atteindre les valeurs maximales de capacité d’adsorption des phosphoniums et qui représentent la saturation de tous les sites actifs disponibles sur la surface de l’adsorbant, nous avons étudié l’influence de la concentration initiale des trois phosphoniums. L‘effet de la concentration initiale en phosphoniums a été étudié en agitant à une vitesse égale à 450 rpm, des solutions de phosphoniums, à pH=7 et à des concentrations choisies de 300, 450,700 (mg/l) , et un rapport masse solution de 1g/l. D'après les résultats de la figure V.A.2, on remarque que l'augmentation de la concentration initiale en substrat, entraîne une augmentation de la quantité adsorbée pour l’adsorption des phosphoniums par Na-Bentonite. Dans ce cas, les résultats obtenus semblent indiquer que si la concentration du phosphonium dans la solution est élevée, il y aura en conséquence plus de molécules qui vont diffuser vers la surface des sites des particules du support par conséquent la rétention devient plus importante. L’adsorption du DTPB, MTPB et NHTPB est très rapide au cours des vingt premières minutes, pour l’ensemble des concentrations. Ceci peut être interprété par des interactions assez fortes entre les phosphoniums et l’argile sodée. Les courbes tendent par la suite vers un palier. L’équilibre est atteint à l’issue d’une heure de contact, car au-delà la variation n’est plus significative. La quantité fixée pour le DTPB augmente de 0,263 à 0,550 (g/l), pour NHTPB de 0,238 à 0,372 (g/l) et pour MTPB de 0,135 à 0,235 (g/l) pour des concentration de 300 à 700 (mg/l). Ce phénomène peut être expliqué par le fait que la force motrice augmente avec l'augmentation de la concentration, facilitant ainsi le passage du soluté de la solution vers les adsorbants. Ceci conduit à un transfert des phosphoniums (MTPB, NHTPB et DTPB) de la phase liquide à la surface de l’argile sodée. Ce phénomène observé pendant les premières 91 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A minutes de la cinétique, peut être aussi expliqué par le fait qu’en début d’adsorption, les sites actifs sont disponibles à la surface de l’argile. Ces résultats sont accord avec ceux de Beyhan et Semra pour l’adsorption d’ammonium par une clinoptilolite. La capacité d’adsorption augmente de 0,95 à 9,13 (mg/g) pour des concentrations de 10 à 300 mg/l (Beyhan et Semra, 2011). (b) (a) 0,6 (c) 0,25 0,4 0,35 0,5 0,2 0,3 0,4 0,2 0,15 qe (g/g) qe (g/g) qe (g/g) 0,25 0,3 0,2 0,15 0,1 0,1 0,1 0,05 0,05 0 0 0 20 40 60 80 0 100 0 20 450 60 80 100 0 20 Temps (min) Temps (min) 300 40 700 (mg/l) 300 500 700 (mg/l) 40 60 80 100 Temps (min) 300 450 700 (mg/l) Figure V.A.2 : Effet de la concentration initiale sur la cinétique d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l). V.A.3.1 Modélisation des cinétiques d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par NaBentonite. Trois modèles ont été appliqués pour décrire le mécanisme de la cinétique d’adsorption : le pseudo-premier-ordre, le pseudo-second-ordre et le modèle de diffusion intra-particulaire. La conformité entre les résultats expérimentaux et le modèle appliqué est exprimée en fonction du facteur de corrélation empirique R² , Un facteur de corrélation relativement élevé (proche de l’unité) indique que le modèle décris bien les résultats empiriques. 92 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A VI.A.3.1.1 Modèle cinétique du pseudo premier ordre La Figure V.A.3 montrent que la courbe Log (qe-qt) en fonction du temps est linéaire. Les paramètres de linéarisation figurent dans le Tableau V.A.1. Les valeurs de qe déduites des courbes pour le premier ordre sont différentes des valeurs de qe expérimentales qui sont égales à 0,135, 0,181 et 0,235 (g/l) pour MTPB de 0,238, 0,281 et 0,372 (g/l) pour NHTPB et de 0,263, 0,405 et 0,550 pour DTPB pour des concentrations initiales de phosphoniums de 300 à 700 (mg/l). De même les constantes de vitesse déduites des résultats expérimentaux varient avec la concentration du soluté, ce qui est en désaccord avec les conditions d’application du modèle cinétique du premier ordre. On en déduit que la cinétique d’adsorption des phosphoniums sur l’argile sodée ne peut être décrite par une cinétique du pseudo premierordre. 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 -1 0 -0,5 0 10 20 30 40 50 log (qe-qt) log (qe-qt) -2 -3 -4 -4,5 -5 300 450 700 (mg/l) -2,5 -2,5 -3 -3 -3,5 20 30 40 50 60 -2 -2 -3,5 10 -1,5 -1,5 -2,5 0 -0,5 -1 -1 -1,5 60 log (qe-qt) -0,5 0 Temps (min) Temps (min) Temps (min) -3,5 300 450 700 (mg/l) 300 450 700 (mg/l) Figure V.A.3 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l). 93 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A V.A.3.1.2 Modèle cinétique du pseudo second ordre Nos résultats expérimentaux ont été ensuite analysés en utilisant l’équation du pseudo second d’ordre. Les valeurs de K2 sont obtenues à partir de la pente du tracé linéaire de t en fonction de t (Figure V.A.4) selon l’équation de Ho et Mc kay 1999. Les paramètres qt sont présentés dans le Tableau V.A.1. Les résultats montrent que l’adsorption de MTPB, NHTPB et DTPB par Na- Bentonite suit parfaitement le modèle du pseudo-second ordre. Les coefficients de corrélation R², tendent vers 1. De même et d’après les valeurs de qe montrées dans le tableau V.A.1, on remarque que la valeur calculée par le modèle du pseudo second ordre est très proche de celle déterminée expérimentalement. Le modèle du deuxième ordre donne une meilleure description de la cinétique de la réaction d’adsorption. Un résultat similaire a été obtenu par Kumar et Kacha 2011 lorsqu’ils ont étudié l’adsorption d’un colorant textile rouge basique Neutral Red (RBNR) sur la sciure du bois. De même sekrane et al, 2011 lors de l’étude de l’adsorption du rémazol bleu sur argile organophile. Ce modèle suggère que l’adsorption dépend du couple adsorbat- adsorbant, et que les interactions sont chimiques (Ho et McKay, 1999). Cependant des interactions physiques ne sont pas à exclure et finalement les deux phénomènes peuvent se produire simultanément. En considérant la vitesse initiale d’adsorption, h (g/g.min), les phosphoniums s’adsorbent très rapidement dés la mise en contact avec le solide. Le DTPB par sa chaîne alkyl plus longue semble se fixer en plus grande quantité que le NHTPB et MTPB. 94 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Ces résultats sont principalement dus à l’augmentation de l’hydrophobicité de la surface argileuse avec la longueur de la chaîne alkyl sachant que le degré de partition des solutés organiques augmente lorsque le nombre des chaînes hydrocarbonée augmente. Cheng-Cai, et al 2004 ont observé le même phénomène lors de l’adsorption du colorant acide, l’amido Naphthol Rouge G (AR1) par une montmorillonite calcique échangée avec deux tensioactifs cationique, le tetramethyl ammonium (TMA) chloride et le hexadecyltrimethylammonium (HDTMA) bromide. La montmorillonite modifiée par HDTMA qui possède une chaîne alkyl plus longue que TMA s’avère un bon adsorbant pour l'élimination de l’amido Naphthol Rouge G. Tomasz et al ont observé le même résultat pour l’adsorption du bromure alkyl-diméthylbenzyl-ammonium [C6H5CH2N (CH3) 2R] Br, ou R représente le méthyle, butyle, hexyle, octyle, décyle et dodécyle-groupe, par Na-Bentonite (Tomasz et al, 2003). Pour des concentrations voisines, la vitesse initiale est plus rapide pour le MTPB ce qui correspond à un faible encombrement de cette molécule par rapport au DTPB et NHTPB. Ceci est dû à la structure des phosphoniums et la taille de la molécule. Des résultats similaires ont été observé par Kenan et Burak pour l’adsorption de trois phosphoniums : l’hexadecyl triphenyl phosphonium bromide (HTPB), l’hexadecyl tributyl phosphonium bromide (HTBPB), et le tetraphenyl phosphonium bromide (TPB) par NaBentonite. Le TPB ne contient qu'une seule partie aromatique sans chaîne alkyl, le HTBPB possède une chaîne alkyl à trois branches tandis que le HTPB a une chaîne alkyl et une partie aromatique. Le résultat de cette étude révèle que le TPB s’adsorbe plus rapidement que HTPB et HTBPB (Kenan et Burak, 2014). 95 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 400 450 400 350 300 250 350 800 700 t/qt (min g /g) 250 200 600 t/qt (min g /g) t/qt (min g/g) 300 500 200 150 100 50 0 150 100 50 0 0 PARTIE A 20 40 60 80 100 0 400 300 200 100 20 40 60 80 100 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Temps (min) 300 450 700 (mg/) Temps (min) 300 500 700 (mg/l) Temps (min) 300 450 700 (mg/l) Figure V.A.4 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale sur l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l). 96 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.1 : Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre sur la cinétique d’adsorption en fonction de la concentration du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. Modèle cinétique du pseudo premier ordre Adsorbent MTPB NHTPB DTPB C0 qeexp qe K1 (mg/l) (g/g) (g/g) (min-1) Modèle cinétique du pseudo second ordre R12 q2 cal K2 h (g/g) (g/g/min) (g/g/min) R22 300 0,135 0,167 0,162 0,991 0,137 5,145 0,096 0.99 450 0,181 0,098 0,077 0,867 0,190 1,826 0,066 0.99 700 0,235 0,154 0,108 0,951 0,239 3,266 0,187 0.99 300 0,238 0,164 0,083 0,962 0,256 0,908 0,059 0.99 450 0,281 0,192 0,105 0,930 0,295 1,231 0,107 0.99 700 0,372 0,213 0,102 0,898 0,382 1,709 0,249 0.99 300 0,263 0,025 0,089 0,704 0,5635 0,6252 0,235 0.99 450 0,405 0,223 0,081 0,921 0,4106 2,1316 0,583 0.99 700 0,550 0,260 0,045 0,835 0,2638 47,59 8,544 1 V.A.3.1.3 Modèle de diffusion intra particulaire La cinétique d’adsorption est généralement contrôlée par la vitesse de diffusion moléculaire et par l’énergie d’activation de la réaction à l’interface solide-liquide et dans les pores. La réaction d’adsorption ainsi que le processus de diffusion sont des processus 97 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS relativement rapides à travers PARTIE A l’interface mais restent plus difficiles et plus lents pour l’accessibilité aux pores de petits diamètres (micro ou méso pores) (Inacio, 2002). D’après Lazaridis et Asouhidou, 2003 et Li et al, 2008, la première partie de la courbe est l’étape instantanée et elle est attribuée à l’adsorption à la surface externe, la seconde est l’étape progressive de l’adsorption qui est contrôlée par la diffusion intraparticulaire et la troisième étape est l’étape d’équilibre finale qui correspond à la présence d’une réaction chimique. Les résultats du modèle de diffusion intra particulaire sont représentés sur la figure V.A.5, et dans le Tableau V.A.2, Les tracés des droites ne passe pas par l’origine, ce qui signifie que la diffusion intra particulaire ne constitue pas l’étape limitante de l’adsorption. L’observation des figures montre que l’adsorption se fait en deux étapes : adsorption sur la surface des matériaux puis une diffusion intra particulaire. La première étape, étant plus rapide que la seconde, est attribuée à l’adsorption sur la surface externe. Elle correspond à la diffusion dans la couche limite des molécules de soluté, l’adsorbat migrant de la solution vers la surface externe de l’adsorbant. La seconde partie est attribuée à la diffusion intra particulaire, laquelle détermine la vitesse de contrôle du mécanisme d’adsorption. Le plateau correspond à un état d’équilibre : la diffusion intra particulaire ralentit, conduisant à un maximum d’adsorption et une très faible concentration d’adsorbat dans la solution. Les coefficients de corrélation représentés dans le Tableau V.A.2 sont supérieurs à 0,9. 98 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A La pente du second tronçon caractérise la constante de vitesse de diffusion intra particulaire ki , l’ordonnée à l’origine, C, représentant l’épaisseur de la couche limite. Les valeurs de k i évoluent selon la séquence MTPB, NHTPB et DTPB. Ceci peut être attribué à la différence des structures, de la solubilité et du poids moléculaires des espèces. L'augmentation de la concentration initiale a donné lieu à une augmentation de la vitesse de diffusion et induit une augmentation de la force d'entraînement du phosphonium dans les pores. L’épaisseur de la couche limite, C, croit avec la concentration. Cette augmentation de C révèle une prédominance de plus en plus accrue de l’effet de la couche limite sur la limitation de la cinétique d’adsorption. Ceci implique que la diffusion intra particulaire n’est pas l’unique facteur responsable de la vitesse d’adsorption. A l’instar de la diffusion externe, d’autres mécanismes, tels que l’échange d’ions, pourrait intervenir (McKay et Otterburn, 1987). (a) (b) 0,4 (c ) 0,25 0,6 0,35 0,3 0,4 0,3 0,2 0,1 0,2 qe (g/g) qe (g/g) qe (g/g) 0,5 0,15 0,25 0,2 0,1 0,15 0,1 0,05 0,05 0 0 0 2 4 6 8 10 12 0 2 4 6 8 0 0 300 2 4 450 6 t1/2 8 700 (mg/l) 10 t 1/2 300 450 t 1/2 700 (mg/l) 300 450 700 (mg/l) Figures V.A.5: Application du modèle de diffusion intra particulaire en fonction de la concentration à l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (T=20°C, pH=7 ; m/V=1g/l ; C0= (◊) 300, (□) 450 et (Δ) 700 (mg/l). 99 10 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.2 : Paramètres cinétiques de la diffusion intra particulaire de la cinétique en fonction de la concentration d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite. Adsorbat Modèle de diffusion intra particulaire C 0 (mg / l ) 300 MTBP 450 700 NHTPB 300 450 700 DTPB 300 450 700 qexp ( g / g ) 0,135 0,181 0,236 0,238 0,281 0,378 0,2633 0,4056 0,5509 C(g / g) R2 0,053 0,967 0,123 0,984 0,178 0,999 0,013 0,951 0,122 0,915 0,030 0,913 0,001 0,2546 0,8415 0,017 0,2924 0,9161 0,017 0,399 0,9161 K i ( g / gmn1 / 2 ) 0,015 0,009 0,009 0,043 0,051 0,07 V.A.3.2 Effet de la température sur la cinétique d’adsorption La température est une variable majeure dans les processus d’adsorption. La température affecte la solubilité de l’adsorbat et la constante d’équilibre de l’adsorption. Comme l’adsorption en générale est un phénomène exothermique, une augmentation de la température tend à diminuer la capacité d’adsorption de l’adsorbant (Creanga, 2007). L’étude de l’influence de la température sur les cinétiques d’adsorption de MTPB, NHTPB et DTPB à 20, 40 et 60°C sont représentées respectivement sur la figure V.A.6. A partir des courbes représentées, on peut calculer les quantités adsorbées à l’équilibre qe aux différentes 100 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A températures. Les quantités adsorbées à l’équilibre sont données en fonction de la température dans le Tableau V.A.3. Dans la gamme de température considérée, l’équilibre cinétique d’adsorption de MTPB, NHTPB et DTPB à la concentration de 300 mg/l par Na-Bentonite est atteint au bout de 40 minutes environ pour chacun des phosphoniums. La quantité adsorbée qe varie inversement avec la température, ce qui a déjà été rapporté par de nombreux auteurs, pour de nombreux couples adsorbant/adsorbat différents. L’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite présente un important coefficient de corrélation R2. Les valeurs de la constante de vitesse K2 augmentent de 1,45 à 6,62g/g/min pour MTPB de 0,70 à 1,53 g/g/min pour NHTPB et de 1,59 à 5,19 pour DTPB pour une augmentation de température de 20 à 60°C, la température à peu d’influence sur l’adsorption du DTPB et NHTPB par contre elle diminue pour MTPB ce qui traduit une adsorption physique. Ce résultat peut être expliqué par le fait qu'il existe une interaction faible entre le phosphonium MTPB et Na-Bentonite et révèle que l’adsorption est un processus exothermique et a été favorisée à basse température (Beyhan et Semra, 2011). (a) 0,35 0,3 qe (g/g) qe (g/g) qe (g/g) 0,15 0,15 0,15 0,1 0,1 0,1 0,05 0,05 0,05 20 40 60 80 100 0 0 20 Temps (min) 20 0,2 0,2 0,2 (c) 0,25 0,25 0,25 0 0 (b) 0,3 40 40 60 80 100 0 0 20 20 40 60 80 100 Temps (min) Temps (min) 60°C 40 60°C 20 40 60°C Figures V.A.6: Effet de la température sur la cinétique d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 101 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Les figures de V.A.7 et V.A.8 donnent les formes linéaires du pseudo premier ordre et pseudo second ordre de l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. Les constantes cinétiques relatives au deux modèles sont présentées dans le tableauV.A.3. D’après les résultats du tableau, on remarque que les coefficients de corrélation empirique R² du pseudo premier ordre sont faibles. Par conséquent, le modèle premier ordre ne s’applique pas dans notre cas. Par contre pour le modèle du pseudo second ordre, on a un coefficient de corrélation très élevé (proche de l’unité) ce qui nous amène à conclure que ce modèle décrit bien la totalité de nos résultats et que le processus d’adsorption des phosphoniums est probablement chimique. Des résultats similaires ont été trouvés par Ho et McKay, 1999, ils ont indiqué que la plupart des molécules organiques s’adsorbent sur des surfaces minérales en suivant souvent une cinétique du pseudo second ordre. Les capacités d’adsorption calculées en utilisant le modèle du pseudo second ordre sont très proches des capacités d’adsorption réelles des différents matériaux. Le mécanisme d’adsorption des phosphoniums se ferait selon l’hypothèse du modèle cinétique du pseudo second ordre en deux phases : la première est la diffusion des composés phosphoniums vers la surface de l’adsorbant ; et la seconde est l’interaction entre les molécules d’adsorbats et la surface de l’adsorbant (argile). Ce modèle cinétique du pseudo second ordre a été utilisé avec succès par plusieurs auteurs pour décrire l’adsorption de soluté sur des argiles (Hameed, 2007 ; Wu et al, 2009). 102 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS (a) Temps (min) Temps (min) (b) Temps (min) 0 0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 -0,5 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 -0,5 -1 -1,5 -2 -2 0 -10 10 20 30 40 50 60 70 80 90 log (qe-qt) -1,5 -5 -6 -7 -2,5 -2,5 -3 -3 -3,5 -8 -9 -3,5 20 40 60°C (c) -2 -3 -4 -1 log (qe-qt) log (qe-qt) PARTIE A 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.A.7 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 450 400 350 300 250 200 150 100 50 0 0 (a) 400 350 t/qt 300 200 150 100 50 0 0 20 40 60 80 800 40 600 400 200 0 20 40 60 80 100 120 100 Temps (min) 20 (c) 1000 t/qt 250 1200 (b) t/qt 450 0 20 20 40 60 80 100 120 Temps (min) Temps (min) 60°C 40 60°C 20 40 60°C Figure V.A.8 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température de l’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 300 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 103 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.3: Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre de la cinétique en fonction de la température d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite. Modèle cinétique du pseudo premier ordre Adsorbent MTPB NHTPB DTPB T°C qeexp qe K1 (g/g) (g/g) (min-1) 20 0,196 0,167 0,184 40 0,175 0,098 60 0,099 20 R12 Modèle cinétique du pseudo second ordre R22 q2 cal K2 h (g/g) (g/g/min) (g/g/min) 0,745 0,204 2,14 0,089 0,998 6,453 0,982 0,185 1,45 0,049 0,999 0,154 0,199 0,402 0,102 6,62 0,068 0,999 0,261 0,164 1,604 0,926 0,272 1,036 0,076 0,999 40 0,242 0,192 0,064 0,980 0,256 0 ,708 0,047 0,999 60 0,232 0,213 0,060 0,967 0,253 1,539 0,034 0,998 20 0,285 0,260 0,125 0,924 0,288 4,4075 0,365 0,999 40 0,272 0,2234 0.143 0.902 0,286 1,593 0,130 0,999 60 0,286 0,025 0,175 0,952 5,191 0,433 0,999 0,289 V.A.4 ISOTHERME D’ADSORPTION DE MTPB, NHTPB ET DTPB PAR NaBentonite. L’adsorption d’une substance d’une phase vers la surface d’une autre phase conduit à une distribution thermodynamique de cette substance entre les deux phases jusqu’à atteindre 104 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A l’équilibre. Cette distribution thermodynamique peut être exprimée en terme d’isotherme d’adsorption (Kinniburgh, 1986). Afin de tracer les isothermes d’adsorption nous avons porté l’évolution de la capacité de rétention à l’équilibre (maximale) q (g/g) pour chaque concentration initiale considérée, en fonction des concentrations d’équilibre Ce (g/l) de MTPB, NHTPB et DTPB par Na- Bentonite à 20, 40 et 60°C (Figures V.A.9). Dans l’intervalle de températures considéré, les isothermes mettent en évidence une diminution de la quantité adsorbée de MTPB au fur et à mesure que la température augmente ; ce qui signifie que le processus mis en jeu est exothermique. Une température élevée réduit ainsi l’efficacité de l’argile sodée. Dans le cas du MTPB, un plateau est rapidement atteint dès 0.1g/l MTPB introduites, la capacité maximale de sorption est proche de 0.221 g/g de solide à 20°C, alors qu’elle augmente à 0,3g/g pour NHTPB et 0,5 g/g pour DTPB qui possède la chaîne alkyl la plus longue (Cheng-Cai, 2004). 0,35 0,5 qe (g/g) 0,3 0,2 0,2 0,25 0,2 0,15 0,1 0,1 0,05 0,1 0,15 0,2 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 Ce (g/l) 20 40 0,15 0,1 0,05 0,05 0 0 (c) (b) 0,3 0,4 qe (g/g) 0,25 0,4 (a) qe (g/g) 0,6 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 Ce (g/l) 60°C 20 40 0,25 Ce (g/l) 60°C 20 40 60°C Figure V.A.9 : Isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Nabentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 105 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A V.A.4.1 Modélisation des isothermes d’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite De nombreuses modélisations sont utilisées dans la littérature pour décrire les adsorptions de molécules organiques sur les argiles (Al Mardini, 2008). Dans cette étude, nous nous limiterons à la présentation de modèles les plus couramment utilisées (Langmuir, Freundlich, Temkin , Elovich et Dubinin-Radushkevich (D-R)). V.A.4.1.1 Modèle de Freundlich Freundlich a développé une équation empirique pour décrire le mécanisme d’adsorption (Freundlich, 1906). Cette équation est basée sur l’hypothèse que l’adsorbant a une surface hétérogène composée de différents sites d’adsorption. Freundlich a démontré que le rapport de la quantité adsorbée rapportée à un gramme d’adsorbant sur la concentration du soluté dans la solution n’est pas constant à différentes concentrations. Cette isotherme ne prédit aucune saturation de l’adsorbant par l’adsorbat; donc une surface infinie est supposée mathématiquement, indiquant une adsorption multiple sur la surface du matériau (Donat et al, 2005). La Figure V.A.10, représente les isothermes de Freundlich pour DTPB, NHTPB et MTPB. Les valeurs du coefficient 1/n (tableau V.A.4) sont inférieures à 1, ce qui est caractéristique, d’après la classification de Giles et al 1960, d’une isotherme de type L. Ceci signifie que l’adsorption est plus importante pour des faibles concentrations. Lorsque la concentration initiale en polluant augmente, le pourcentage de polluant adsorbé sur le solide diminue car le nombre de sites disponibles diminue. 106 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Le nombre de sites disponibles pour la sorption est un facteur limitant. KF est une constante qui est relative à la capacité d’adsorption (Iqbal. et Ashiq, 2007). Les valeurs de KF sont entre 0,262 et 0,485 l/g pour MTPB, entre 0,555 et 0,607 pour NHTPB et de 1.288 et 2,183 pour DTPB. L’adsorption de DTPB par Na-Bentonite est plus importante que celles pour NHTPB et MTPB. ln Ce -5 -4 -3 -2 ln Ce (a) (a) -1 0 0 -0,5 -5 -4 -3 -2 (c) (b)(b) ln Ce -1 0 0 -0,5 0 -6 -5 -4 -3 -2 -1 -0,5 0 -1,5 -1,5 -2 -2 -2,5 -2,5 -3 -3 -1,5 -2 ln qe ln qe -1 -2,5 -3 -3,5 -4 20 40 60°C 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.A.10: Application du modèle de Freundlich pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). V.A.4.1.2 Modèle de Langmuir La modélisation des résultats expérimentaux des isothermes de sorption des trois phosphoniums par Na-Bentonite est présentée sur la Figure V.A.11 et les paramètres obtenus sont regroupés dans le tableau V.A.4. 107 ln qe -1 -1 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Ces divers résultats montrent que le modèle de Langmuir conduit à une bonne corrélation pour l’isotherme de l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite avec un bon cœfficient de corrélation. Nous remarquons que le paramètre b est plus grand pour la bentonite échangée au MTPB par rapport au DTPB et NHTPB, et qui montre que le procédé est exothermique ce qui est en corrélation avec nos résultats expérimentaux (Ikhlass, 2012). Les valeurs de RL obtenues sont comprises entre 0 et 1. Il apparaît à travers ces résultats que l’adsorption des phosphoniums MTPB, NHTPB et DTPB est favorable aux conditions expérimentales (Hall et al 1966). Nous remarquons aussi que les capacités de fixation par le modèle de Langmuir sont proches de celles trouvées expérimentalement. 1,2 0,45 0,4 (a) 0,25 0,2 0,15 1,6 0,8 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,6 0,4 0,2 0,1 0,05 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 Ce (g/l) 20 40 (c) 1 Ce/qe (g/l) Ce/qe (g/l) 0,35 0,3 Ce/qe (g/l) 1,8 (b) 0,4 0,2 0 0 0,05 20 40 0,15 0,2 Ce (g/l) Ce (g/l) 60°C 0,1 60°C 20 40 60°C Figure V.A.11 : Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 108 0,25 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.4 : Paramètre de Langmuir et de Freundlich pour l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. Modèle de Langmuir T°C 20 MTPB NHTPB DTPB 40 qm exp (g/g) 0,199 0,138 b (l/g) 48,78 RL 0,063 qm the (g/g) 0,234 36,24 0,036 0,168 21,41 0,134 0,159 60 0,126 20 0,361 49,86 0,062 40 0,348 26,03 60 0,330 17,95 20 0,494 40 60 Modèle de Freundlich R2 0,994 0,996 kf 0,485 0,276 1/n R2 0,409 0,972 0,363 0,961 0,992 0,262 0,466 0,947 0,396 0,995 0,555 0,274 0 ,990 0,113 0,405 0,993 0,607 0,368 0,969 0,156 0,403 0,990 0,586 0,405 0,968 18,03 0,156 0,763 0,970 0,439 10,04 0,762 0,618 0,990 1.288 0,497 0,981 0,444 13,00 0,204 0,678 0,995 1,458 0,601 0,960 2,183 0,627 0,924 V.A.4.1.3 Modéle de Dubinin–Radushkevich (D–R) L’application de ce modèle est utilisée pour exprimer le mécanisme d’adsorption (Dabrowski, 2001) et pour éventuellement distinguer l’adsorption physique et chimique (Foo et Hameed, 2010). La figure V.A.12 présente le tracé de l’application de la forme linéaire du modèle de Dubinin–Radushkevich (D–R) par l’argile échangée au sodium (Na-Bentonite). 109 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Les constantes KDR sont dans tous les cas du même ordre de grandeur 10-8 mol2/kj2 ; L’énergie moyenne d’adsorption est inférieure à 8 KJ.mol-1, ce qui indique que la physisorption est majoritaire et dominante pour l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite. Les coefficients de corrélation sont proches de l’unité (0,99%), ce qui signifie que l’adsorption des phosphoniums par l’argile sodée, obéit au modèle de Dubinin – Radushkevich (D-R). eps2 0 0 20000000 40000000 (a) esp 2 (b) eps 2 0 60000000 80000000100000000120000000140000000 0 -0,5 -0,5 -1 -1 50000000 100000000 150000000 200000000 250000000 0 0 -0,5 50000000 100000000 150000000 (c) 200000000 250000000 -1,5 ln qe ln qe ln qe -1 -2 -1,5 -1,5 -2,5 -2 -2 -3 -2,5 -3,5 -2,5 -4 -3 -3 20 40 60°C 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.A.12 : Application du modèle de D-R pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). VI.A.4.1.4 Modèle de Temkin Les résultats de la linéarisation des isothermes expérimentales par le modèle de Temkin sont présentés sur la figure V.A.13.Les paramètres de l’équation de Temkin sont consignés dans le tableau V.A.5. La modélisation des résultats expérimentaux, montre que pour toute la gamme de concentration d’étude la constante de Temkin (B) diminue avec l’augmentation de la température, indiquant que l’adsorption est exothermique ce qui confirment nos résultats expérimentaux (Ikhlass, 2012). Les cœfficients de corrélation pour 110 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A les trois adsorbats sont supérieur à 0.95 ce qui laisse supposer que ce modèle peut être applicable dans notre cas. 0,6 0,6 0,5 0,5 0,4 0,3 0,15 0,2 0,1 -5 -4 -3 -2 -1 0,05 0,1 0 0 -6 ln Ce 0,1 0,2 -5 -4 -3 -2 -1 0 0 0 -6 -5 40 60°C 20 40 -4 -3 -2 -1 0 Ln Ce Ln Ce 20 qe (g/g) 0,3 0,2 qe (g/g) 0,4 0,25 (c) (b) qe (g/g) (a) 60°C 20 40 60°C Figure V.A.13 : Application du modèle de Temkin pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). V.A.4.1.5 Modèle d’Elovich Les résultats expérimentaux des isothermes d'adsorption modélisés par l'équation d'Elovich sont présentés sur la figure V.A.14. Les valeurs des capacités maximales d'adsorption et des constantes d'équilibre d'adsorption adsorbat-adsorbant sont regroupées dans le tableau V.A.5. Les coefficients de corrélation obtenus peuvent atteindre 0.984 mais plus faible que ceux obtenus à l'aide des relations de Freundlich et de Langmuir. Malgré les coefficients de corrélation proches de l'unité, les valeurs des capacités maximales d'adsorption déterminées à l'aide de la transformée linéaire de l'équation d'Elovich sont de 0.477 à 0.239 pour DTPB, de 0.081 à 0.135 pour NHTPB et de 0.052 à 0.081 (g/g) pour MTPB très inférieurs aux quantités 111 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A adsorbées à l'équilibre correspondant aux paliers des isothermes d'adsorption expérimentales qui sont de 0,439 à 0,494 pour DTPB, de 0,330 à 0,361 pour NHTPB et de 0,126 à 0,199 (g/g) pour MTPB. Ceci signifie que l'hypothèse du recouvrement exponentiel des sites d'adsorption selon le modèle d’Elovich n'est pas en accord avec l’expérience. (a) 2,5 ln (qe/Ce) ln (qe/Ce) 2 1,5 1 0,5 0 0 (b) 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0,6 -0,5 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,4 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 qe (g/g) 20 40 (c) 3 2,5 Ln (qe/ce) 3 2 1,5 1 0,5 0 0 -0,5 0,05 0,1 -1 20 40 60°C 0,25 qe (g/g) qe (g/g) 60°C 0,15 0,2 20 40 60°C Figure V.A.14 : Application du modèle d’Elovich pour l’isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par Na-bentonite (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 112 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.5: Paramètre de Dubinin –Radushkevich (R-D), Temkin et Elovich pour l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. Dubinin –Radushkevich T°C qm (g/g) MTPB NHTPB DTPB KDR E Temkin R2 B 2 2 (mol /kj ) 20 1,309 10-8 40 0,181 10-8 60 0,169 10-8 Elovich R2 KT qm R2 Kelv (l/g) 7,07 7,07 7,07 0.996 0.989 0,047 0,033 0.982 0,034 557,50 0,985 448,56 0,081 0.989 0,963 0,052 2,52 102 0.971 0,061 91,12 0.995 217,04 2,39 102 0.935 20 0,385 7 10-9 8,00 0.978 0,058 1997,50 0.983 0,081 1,6 103 0,985 40 0,411 10-8 7,07 0.997 0,076 390,90 0.996 0,121 2,17 102 0,985 60 0,396 10-8 7,07 0.992 0,079 231,72 0.989 0,135 1,08 102 0,975 5 0.97 0,169 182,73 0,477 30,67 0,748 7,07 0.986 5 0.997 20 0,917 2 10-8 40 0,613 10-8 60 0,693 2 10-8 0,125 0,147 278,49 135,57 0.980 0.979 0.992 0,239 0,369 85,48 0,978 27,98 0,900 V.A.4.2 Etude thermodynamique Les paramètres thermodynamiques qui doivent être considérés pour décrire le processus sont les changements de l'enthalpie standard (ΔH°), l'entropie standard (ΔS°) et l'énergie standard libre (ΔG°) due au transfert de l'unité du corps dissous à partir de la solution à l'interface solide-liquide. Les paramètres thermodynamiques sont calculés par l’équation suivante : 113 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS ln K d S H R RT PARTIE A Eq V.A.1 Où : ΔS°, ΔH° et T sont l’entropie, l’enthalpie et la température en Kelvin, respectivement, R est la constante des gaz parfaits. Le tracé de la droite Ln Kd = f (1/T) (Figure V.A.15), nous permet de calculer le rapport enthalpie sur R, qui est déterminé par la pente de la droite. L’ordonnée à l’origine nous donne ΔS/R. Le coefficient de distribution (Kd) est calculé à partir des concentrations initiales et finales du zinc et plomb selon l’équation suivante : Kd C 0 C eq C eq * V m Eq V.A.2 Où V est le volume de la solution, m est la masse du solide, C0 la concentration initial et Ceq est la concentration à l’équilibre. L’énergie libre ou l’énergie de Gibbs, ΔG°, de l’adsorption spécifique est calculée comme G 0 H 0 T S 0 suit: Eq V.A.3 Selon les grandeurs mentionnées sur le tableau V.A.6, on constate que les valeurs de l’enthalpie libre de Gibbs sont négatives. Ceci montre que le processus d’adsorption des phosphoniums (DTPB, NHTPB et MTPB) est spontané (Wang et al, 2010). Les valeurs des chaleurs d’adsorption (ΔH) obtenues sont inférieur à 40 Kj/mole et négative ce qui indique un processus exothermique. Les résultats confirme ceux obtenu par le modèle de R-D et indique que l’adsorption des phosphoniums par Na-Bentonite est physique. La variation d’entropie (ΔS) est une mesure du désordre. La valeur de l'entropie calculée est négative et augmente en valeur absolue pour le MTPB, ce qui signifie que les molécules de phosphoniums à l'interface solide-liquide sont plus organisées que celles de la phase liquide. 114 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Figure V.A.15: paramètres thermodynamiques de l’adsorption des phosphoniums MTPB, NHTPB et DTPB par Na- Bentonite. Tableau V.A.6 : Les paramètres thermodynamiques de l’adsorption du DTPB, NHTPB et MTPB par Na-Bentonite. Adsorbants MTPB NHTPB DTPB T°C ΔG (Kj mole-1) 20 -0,99 40 0,149 60 1,29 20 -1,15 40 -0,89 60 -0,62 20 -24,28 40 -24,53 60 -24,19 ΔH (Kj mole-1) -33,34 ΔS (j mole-1K-1) -114, 31 -8,74 -26,84 -13,71 -34,71 115 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A V.A.5 EFFET DU CATION COMPENSATEUR SUR L’ADSORPTION DU MTPB, NHTPB ET DTPB PAR L’ARGILE ECHANGEE AUX CUIVRE ET L’ALUMINIUM Selon la classification des argiles, en général et les smectites en particulier, peuvent être de compositions très variées avec des substitutions de cations dans les tétraèdres et/ou octaèdres plus ou moins importantes d‘une argile à l‘autre, ce sont ces substitutions qui induisent des déficits de charge dans le feuillet et donc une charge structurale permanente. Afin d‘analyser l‘influence de la nature des cations sur le taux d‘adsorption des phosphoniums (DTPB, NHTPB et MTPB) par les argiles nous avons échangée l’argile par les cations suivants: Cu2+et Al3+. L’allure des isothermes est donnée sur la figure V.A.16. L’isotherme d’adsorption des phosphoniums par Na-Bentonite, Cu-Bentonite et AlBentonite ont la même allure et de quantité adsorbée, sont de même grandeur, ce qui signifie que le cation compensateur n’a pas d’effet sur l’adsorption de DTPB, MTBP et NHTPB. (a) (a) 0,5 qe (g/g) qe (g/g) 0,4 0,2 0,1 0,04 0,09 0,14 0,19 B-Na 0,16 0,14 0,12 0,1 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 0,06 0,08 0,04 0,02 0 0 0,05 0,15 0,2 0,25 Ce (g/l) Ce (g/l) B-Al 0,1 0,24 Ce (g/l) B-Cu (c) (c) 0,18 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 0 0,05 0,3 0 -0,01 (b)(b) 0,4 0,35 qe (g/g) 0,6 Na Cu Al Na Cu Al Figure V.A.16: Isotherme d’adsorption du (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par l’argile échangée aux différents cations (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et Na (◊), Cu (□) e t Al (Δ)). 116 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A En appliquant l’équation linéaire de Langmuir, la quantité de DTPB, NHTPB et MTPB est déterminée à partir de l’inverse de la pente des droites la figure V.A.17 pour (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB respectivement. Les valeurs de qmax données dans le Tableau V.A.7 montrent bien que le cation compensateur n’influe pas sur l’adsorption ce qui laisse suggérer que l’adsorption des trois phosphoniums se fait probablement par une adsorption de surface. 0,6 0,5 (c) Ce/qe (g/l) Ce/qe (g/l) 1,5 1 0,8 0,3 0,6 0,2 0,4 0,1 0 0 2 (b) 1,2 0,4 Ce/qe (gl) (b) 1,4 (a) 0,5 0,2 0 0,05 0,15 0,1 0,2 0,25 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 Ce (g/l) B-Na B-Cu 1 0 0,05 B-Na B-Cu 0,15 0,2 0,25 Ce (g/l) Ce (g/l) Al 0,1 B-Al B-Na B-Cu B-Al Figure V.A.17: Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB par l’argile échangée aux différents cations (m/V=1g/l, pH= 7, C0= 100 – 700 mg/l et Na (◊), Cu (□) e t Al (Δ)). 117 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A Tableau V.A.7: Paramètres de Langmuir sur l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par l’argile échangée aux différents cations compensateurs. qm exp (g/g) b (l/g) qm the (g/g) R2 MTPB Na -Bentonite 0,138 36,24 0,168 0,996 Cu-Bentonite 0,152 59,49 0,159 0,997 Al-Bentonite 0,152 60,49 0,155 0,998 Na-Bentonite 0,348 26,03 0,405 0,993 Cu-Bentonite 0,272 11,64 0,291 0,999 Al-Bentonite 0,285 15,77 0,367 0,979 NHTPB DTPB Na-Bentonite 0,439 1,04 0,618 0,990 Cu-Bentonite 0,449 7,52 0,993 0,989 Al-Bentonite 0,374 4.78 0.456 0.986 CONCLUSION L’étude de l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite a été réalisée afin de montrer l’influence des différents paramètre pH, quantité de l’adsorbant, concentration du phosphonium initial et la température. Cette étude a permis de montrer que l’adsorption est peu sensible à l’influence du PH. Par comparaison des coefficients de régressions des courbes correspondantes aux modèles cinétiques, les cinétiques d’adsorption suivent le modèle du pseudo second ordre et montre que le DTPB par sa chaîne alkyl plus longue semble se fixer en plus grande quantité que le MTPB et NHTPB. Les valeurs maximales d’adsorption sont 0.550, 0.372 et 0.550 (g/l), pour MTPB, NHTPB et DTPB respectivement pour des 118 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE A concentrations de 300 à 700 (mg/l). Pour des concentrations voisines la vitesse initiale est plus rapide pour le MTPB ce qui correspond à l’influence de l’effet stérique. Les isothermes d’adsorption ont été effectuées aux températures de 20, 40 et 60°C. Les résultats expérimentaux ont été confrontés aux modèles de Freundlich, Langmuir, DubininRedushkevich (D-R) et Temkin. Les valeurs d’énergie d’adsorption E (du modèle DR) sont indicatrices du type d’adsorption les valeurs E de (D-R) sont inférieures à 8 kJ mol-1 ce qui indique que la physisorption est majoritaire et dominante pour l’adsorption du MTPB, NHTPB et DTPB par Na-Bentonite. Les isothermes d’adsorption des phosphoniums par Na-Bentonite sont bien décrites par le modèle de Langmuir. Les valeurs du coefficient n sont inférieures à 1, ce qui est caractéristique, d’après la classification de Giles et al (1960), d’une isotherme de type L. L’étude thermodynamique a permis de déduire la valeur de ΔH° qui est négative et indique que l’adsorption est exothermique. Les valeurs de l’enthalpie libre ΔG° sont négatives, et indique la spontanéité de l’adsorption. L’isotherme d’adsorption du MTBP NHTBP et DTPB par, Cu-Bentonite et AlBentonite ont la même allure, ce qui signifie que le cation compensateur n’a pas d’effet sur l’adsorption du MTBP, NHTPB et DTPB. 119 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B PARTIE B ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR B-MTPB, B-NHTPB ET B-DTPB V.B.1. INTRODUCTION L’application traditionnelle de la bentonite organophile dans l’élimination de polluants organiques des eaux usées comprend deux étapes essentielles : la première est la synthèse de la bentonite organophile, la seconde est l’utilisation de la bentonite organophile synthétisée précédemment pour l’élimination de polluants des eaux usées. Pour notre part, nous avons envisagé l’application des propriétés des argiles modifiées par des phosphoniums à fixer un colorant acide l’orange II par des bentonites modifiées par des sels de phosphoniums : MTPB , NHTPB et DTPB . Une étude expérimentale a été menée considérant l’influence de quelques paramètres physicochimiques sur la capacité d’adsorption des matériaux utilisés, la détermination de la nature de l’isotherme d’adsorption ainsi que la détermination de la cinétique d’adsorption. 120 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B V.B.2 EFFET DE LA MASSE D’ARGILE SUR L’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR B-MTPB, B-NHTPB ET B-DTPB L’étude de l’influence de la masse du solide sur la capacité d’adsorption du colorant, nous a conduit à faire varier la quantité initiale de l’adsorbant tout en conservant la concentration initiale du substrat en solution. La figure V.B.1 montre la quantité fixée de colorant selon la masse de l’adsorbant qui augmente avec celle ci. L’augmentation de l'adsorption de l'adsorbat peut être attribué à une plus grande surface et de la disponibilité des sites d'adsorption. A la saturation une augmentation supplémentaire de l'adsorbant au delà de 0,2 g ne conduit à aucun changement significatif dans le rendement de l'adsorption en raison de la saturation de la surface de l'adsorbant par les molécules de colorant. La quantité d'adsorbant qui sera utilisé dans la suite de notre étude sera de 1g/l. Des résultats similaires ont été observés par Huang et al pour l’adsorption du colorant rouge réactif MF- 3B par une argile organophile (Huang et al 2007). 120 % adsorbent 100 80 60 40 20 0 0 10 20 30 40 50 60 70 m (mg) B-NHTPB B-MTPB B-DTPB Figure V.B.1 : Effet de la masse de l’argile de l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB (T=20°C, C0=25 mg/l, pH=6). 121 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B V.B.3 EFFET DU pH SUR L’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB Le pH est un paramètre important car il a un effet majeur sur la protonation et la déprotonation de l'adsorbant et les groupes fonctionnels de l’adsorbat, conditionnant leur interaction électrostatique (Hameed, 2009). L’influence du pH sur l’adsorption a été étudiée de pH 2 à 10, en ajustant les solutions aux valeurs désirées, par ajout de HCL (0.1N) et de NaOH (0.1N), tout en gardant constantes : les concentrations du substrats , la température (25°C) et la vitesse d’agitation (450 rpm). L’évolution des taux d’adsorption à l’équilibre, en fonction du pH initial de la solution aqueuse du colorant, reportés sur la figure V.B.2 indique que ce dernier n’influe pas beaucoup sur la capacité d’adsorption de B-DTPB et B-NHTPB par contre elle diminue en fonction du pH pour B-MTPB surtout au delà de pH 8. L'adsorption du colorant anionique par l’argile échangée MTPB peut être attribuée à l'augmentation du caractère organophile de la bentonite en raison de l’intercalation des agents tensioactifs dans la couche intercalaire de la montmorillonite. Les interactions hydrophobes du colorant organique sont alors en interaction avec les phosphoniums et la partie restante non couverte de la surface siloxane (Schoonheydt, Johnston, 2006). La Diminution du pH induit une augmentation de la quantité de colorant adsorbée sur la bentonite organophile, qui a montré la plus grande efficacité (figure V.B.2). Outre les interactions colorant- phosphonium et les interactions de surface colorant- siloxane, en milieu acide l'échange d'anions se produit également sur les sites chargés positivement du bord de feuillet de l’argile (Schoonheydt, Johnston, 2006), dont la densité augmente avec la diminution du pH (Lagaly, 2006). 122 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B A pH acide non seulement la structure des minéraux argileux est modifiée (Assaad, 2007 ; Permien et Lagaly, 1995) mais il peut se produire également une désalumination partielle de l’argile qui pourrait augmenter sa capacité d’adsorption en stimulant la formation des sites de bord de feuillet chargés positivement. La figure V.B.2 montre clairement ce phénomène ou la capacité d'adsorption de B-MTPB diminue nettement avec une augmentation du pH de la solution initiale de 2 à 8 , cette diminution étant drastique au delà de pH 8 comme indiqué précédemment (Qian et al, 2010 ; Vinka et al 2006) . En effet, la molécule d'Orange II a deux valeurs de pKa. La première valeur de pKa1 est de 1,1 et la deuxième valeur de pKa2 est de 11,0 (Zhiyong, 2007, Bandara et Kiwi, 1999). À pH 10, la molécule Orange II est chargé négativement et devrait être électrostatiquement repoussée par la partie restante non couverte de la surface siloxane de la bentonite. Un comportement similaire devrait être attendu pour B- NHTPB et B-DTPB, mais l'adsorption de l’orange II n'est pas sensible aux variations de pH, cette différence de comportement est probablement due au caractère hydrophobe de B- NHTPB et B-DTPB par rapport à B- MTPB, en raison de la présence de la chaîne alkyl qui est plus grande (Binoy et al, 2011). Ozcan et al, 2007 ont montré que le pH optimal pour l‘adsorption des colorants réactifs sur une bentonite modifiée se situe à un pH acide (pH=1.5). Akar et Uysal (2010) ont utilisé une argile montmorillonique non traitée et ont également constaté qu‘un pH (pH=2) acide augmentait les capacités d‘adsorption de colorant anionique Acid Red 88. Ceci s‘expliquerait par le fait qu‘à l‘état acide, la charge positive domine la surface de l‘adsorbant. Ainsi, une attraction électrostatique sensiblement élevée existe entre les charges positives de la surface de l‘adsorbant et les charges négatives du colorant (Hasnain et al, 2007 ; Yue et al, 2009). 123 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B % d'adsorption 120 100 80 60 40 20 0 2 3 4 5 B-DTPB pH 6 B-NHTPB 7 8 9 10 B-MTPB Figure V.B.2: Effet de pH de l’adsorption du colorant orange par B-MTPB, B-NHTPB et BDTPB (m/V=1g/l ; T=20°C ; C0=25mg/l). V.B.4 CINETIQUES D’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR B-MTPB, B-NHTPB ET B-DTPB V.B.4.1 Effet de la concentration initiale Dans ce paragraphe nous allons étudier l‘effet de la concentration initiale du colorant orange II sur sa rétention par les organophosphoniums choisi. L‘étude consiste à la mise en contact, dans un bêcher d‘une capacité de 500 ml, un volume de 200 ml d’une solution de colorant de différentes concentrations (50-150 mg/l) et d’une masse de 200 mg de notre argile échangée aux phosphoniums. L‘ensemble est mis sous agitation à 20°C, Puis nous suivons la variation de la concentration de la phase liquide en fonction du temps en prélevant régulièrement des échantillons pour analyse UV. La quantité fixée du colorant en fonction du temps de contact est représenté sur la figure V.B.3 pour les trois adsorbants. La quantité d’orange II sur argile modifiée est très rapide au début de la réaction puis ralentit et atteint finalement la saturation. La phase initiale rapide peut être due au nombre de sites vacants disponibles au stade initial. Par la suite, ces sites se saturent progressivement jusqu'à 124 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B l’équilibre (Kavitha et Namasivayam, 2007). Un taux maximal de 89,53 mg/g de colorant est fixé pour un temps d’équilibre de 45 minutes pour B-DTPB, 53,00 (mg/g) pour B-NHTPB et 33,51 (mg/g) pour B-MTPB. Pour des concentrations initiales d’orange II entre 50 et 150 mg/l par B-DTPB , B-NHTPB et B-MTPB , la capacité d’adsorption augmente de 49.30 à 89.53 mg/g et , 43.04 à 53.00 mg/g et de 20,25 à 33.51 mg/g respectivement. Ceci indique que la concentration joue un rôle important dans la capacité d’adsorption des matériaux étudiés. L’augmentation de la concentration induit l’élévation de la force d’entraînement du gradient de concentration donc l’augmentation de la diffusion des molécules de colorants en solution à la surface de l’adsorbant (Hasnain et al, 2007). Ces résultats sont supérieurs à ceux de Shin, 2008 qui a étudié l’adsorption du colorant orange II par une montmorillonite échangée au cetylpyridinium. La capacité maximum était de 16.96 (mg/g). De même Sarkar et al (Sarkar et al, 2011) qui ont étudié l’adsorption du colorant orange II par des palygorskites modifiée avec l’octadecyl trimethyl ammonium bromide (ODTMA) et le dioctadecyl dimethylammonium bromide (DODMA), la capacité maximale d’adsorption à 25°C était de 38.61 et 36,10 (mg/g) pour DODMA et ODTMA respectivement, (a) 100 35 qe (mg/g) 30 qe (mg/g) 40 60 30 40 20 20 0 0 20 40 Temps (min) 50 100 150 (mg/l) 20 15 5 0 20 40 60 80 100 120 140 25 10 10 0 (c)(c) 40 50 80 qe (mg/g) (b) 60 60 80 100 120 140 0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) 50 100 150(mg/l) Temps (min) 50 100 150 (mg/l) Figure V.B.3 : cinétique d’adsorption du colorant orange II à différentes concentrations par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ;m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 (mg/l)). 125 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B V.B.4.1.1 Modélisation de la cinétique d’adsorption Pour déterminer les constantes de vitesses d’adsorption, les données cinétiques sont analysées en utilisant les modèles cinétiques déjà cités dans l’étude bibliographique, à savoir le modèle du pseudo-premier ordre proposé par Lagergren, et celui du pseudo-second ordre de Ho et Mc Kay, la diffusion intra particulaire et le modèle d’Elovich. Le modèle le plus représentatif des données est discuté sur la base de la valeur du coefficient de corrélation R2. La modélisation des résultats expérimentaux par le modèle de Lagergren des cinétiques d’adsorption du colorant orange II par les trois matériaux testés pour différentes concentrations initiales du colorant est présentée sur la Figure V.B.4. V.B.4.1.1.1 Modèle cinétique du pseudo premier ordre Les paramètres du modèle de Lagergren et les coefficients de corrélation sont rassemblés dans le Tableau V.B.1. Ils ne sont pas satisfaisant pour les trois matériaux et les valeurs des capacités de sorption théoriques présentent un écart important par rapport aux valeurs expérimentales. Ceci confirme que le modèle de Lagergren ne s’applique pas dans ce cas. 2,5 (b) (c) 1,5 1,5 1,5 1 0,5 0 0 -0,5 20 40 60 1 log (qe-qt) 1 log(qe-qt) Log (qe-qt)) 2 2 (a) 2 0,5 0,5 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 -0,5 80 100 120 0 0 -0,5 -1 -1,5 20 40 60 80 -1,5 -2 -2,5 Temps (min) 50 100 150 (mg/l) -1 100 120 Temps (min) -1 50 100 150( mg/l) Temps (min) -2 50 100 150 (mg/l) Figure V.B.4 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l). 126 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B V.B.4.1.1.2 Modèle cinétique du pseudo second ordre Les courbes cinétiques selon le pseudo second ordre sont tracées sur la figure V.B.5. Elles sont linéaires dans tout le domaine de concentrations étudiées pour ce modèle. Le tableau V.B.1 rassemble les constantes de vitesse du pseudo second ordre K2, et les coefficients de corrélations R22 . Nous pouvons remarquer que le modèle du pseudo second ordre est adéquat pour décrire les cinétiques d‘adsorption du colorant orange II par les trois matériaux étudiés puisque le coefficient de corrélation est élevé (R2 = 0,99) (Errais et al, 2011). De même, les valeurs de qe calculées par le modèle de pseudo second ordre sont très proche de celle déterminée expérimentalement ce qui confirme ce résultat. Plusieurs études confirment que l‘adsorption des colorants sur les supports argileux obéissent au modèle du pseudo-second ordre (Li et al 2009 ; Yue et al. 2009 ; Wang et Li, 2005). 3 2,5 t/qt t/qt 2 1,5 1 0,5 0 0 20 40 60 80 100 120 140 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) 50 100 150 (mg/l) 8 7 (b) (b) 6 5 4 3 2 1 0 0 (c) (c) t/qt (a) 3,5 20 40 60 80 100 120 140 160 Temps (min) Temps (min) 50 100 150 (mg/l) 50 100 150 (mg/l) Figure V.B.5 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l). 127 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.1 : Paramètres cinétiques du premier et pseudo- second ordre en fonction de la concentration du colorant orange II BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB. Modèle cinétique du pseudo premier ordre Adsorbent B-DTPB B-NHTPB B-MTPB C0 qeexp qe K1 (mg/l) (mg/g) (mg/g) (min-1) 50 49.30 39.30 0.066 100 75.31 58.45 150 89.53 50 R12 Modèle cinétique du pseudo second ordre R22 q2 cal K2 h (mg/g) (g/mg/min) (mg/g/min) 0.93 49.75 0.0249 61.72 0.99 0.0481 0.92 80.00 0.0016 10.31 0.99 31.84 0.0409 0.91 91.74 0.0033 27.77 0.99 43.04 22.00 0.0414 0.97 45.87 0.0032 6.732 0.99 100 49.40 22.85 0.0310 0.96 53.47 0.0019 8.432 0.99 150 53.00 20.89 0.0398 0.98 56.17 0.0032 10.096 0.99 50 20.25 07.74 0.0688 0.91 21.18 0.0149 6.6840 0.99 100 26.29 06.91 0.0382 0.88 26.29 0.0120 8.2939 0.99 150 33.51 08.99 0.115 0.78 34.24 0.0190 22.275 0.99 V.B.4.1.1.3 Modèle cinétique de diffusion intra- particulaire La figure V.B.6, présente les résultats de l’application du modèle de diffusion -intra particulaire. Les courbes qt en fonction de t1/2 sont linéaires avec des facteurs de corrélation supérieurs à 0,9 (tableau V.B.2), mais les droites ne passent pas par l’origine indiquant que la diffusion intra- particulaire n’est pas l’étape limitante qui contrôle l’adsorption de l’orange 128 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B II sur les différents matériaux utilisés. Le tableau V.B.2 présente entre autres les constantes de diffusion intra -particulaire obtenues pour l’adsorption du colorant orange II par les différents adsorbants et les coefficients de corrélation y afférent. Selon le modèle de diffusion intra- particulaire l’adsorption se passe en deux phases : la diffusion de l’adsorbat vers la surface de l’adsorbant et l’interaction adsorbant- adsorbât. Comme l’indique la figure V.B.6 la couche limite C obtenu par la première partie de la courbe augmente avec l’augmentation de la concentration (Dogan et Alkan, 2003). Des résultats similaire ont été observé par Tsai et al (Tsai et al, 2005) pour l'adsorption de colorants basiques le violet 4, violet 3 et red 9 en solution aqueuse par de l'argile adsorbante. On observe également que les constantes de vitesse pour chaque matériau sont du même ordre de grandeur 6,2315, 6,2920 et 6,2450 mg /g min0.5 pour B-DTPB, 1.1447, 1.6885, 1.3585 mg /g min0.5 pour B-NHTPB et de 0.2423, 0.4520, 0.2618 mg /g min0.5 pour B-MTPB, les plus petites sont enregistrées pour le matériau B-MTPB. Ce qui confirme le caractère moins volumineux de ce phosphonium qui favorise la diffusion. (a) (c) 35 50 80 70 60 50 30 40 30 20 1 00 30 20 10 0 0 2 4 6 8 10 12 25 qe (mg/g) 40 0 40 (b) 60 qe (mg/g) qe (mg/g) 100 90 20 15 10 5 2 4 6 14 8 10 12 14 0 0 t1/2 2 100 6 8 10 12 14 t 1/2 t 1/2 50 4 150 (mg/l) 50 100 150 (mg/l) 50 100 150 (mg/l) Figure V.B.6: Application du modèle de diffusion intra-particulaire en fonction de la concentration initiale à l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (T=20°C ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; C0=50, 100 et 150 mg/l). 129 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.2 : Paramètres de diffusion intra-particulaire d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB. Adsorbents B-DTPB B-NHTPB B-MTPB C0 (mg/l) Kid (mg /g min0.5) C (mg/g) R² 50 6,2315 41,07 0,990 100 6,2920 26,55 0,999 150 6,2450 41,45 0,988 50 1.1447 31.50 0.951 100 1.6885 31.81 0.964 150 1.3585 38.96 0.960 50 0.2423 18.09 0.9339 100 0.4520 21.3 0.9430 150 0.2618 31.33 0.9369 V.B.4.2 Effet de la température La température a deux effets majeurs sur le processus d'adsorption .L'augmentation de la température est connue pour augmenter le taux de diffusion des molécules d'adsorbat à travers la frontière extérieure de la couche et dans les pores internes de la particule d’adsorbant, en raison de la diminution de la viscosité de la solution. En outre, modifier la température va changer la capacité à l'équilibre de l'adsorbant pour un adsorbat donnée (Dogan et al, 2006). 130 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Jozja, 2003, Perche, 2004 ont montré qu’une augmentation de la température peut entraîner soit une augmentation soit une diminution de la quantité adsorbée Lorsque l’adsorption est exothermique, la quantité adsorbée diminue quand la température augmente. Au contraire, quand la quantité adsorbée augmente avec la température, l’adsorption est endothermique. Pour étudier l’influence de la température sur les cinétiques d’adsorption des adsorbats par les différents types d’argiles, les expériences ont été réalisées dans un intervalle de température allant de 20 à 60°C. La figure V.B.7, représente l’influence de la température sur l’adsorption du colorant. On remarque que l’augmentation de la température dans l’intervalle étudié pour l’orange II se traduit par une diminution de la capacité d’adsorption des adsorbats par les argiles, le processus est exothermique et l'adsorption est physique en raison de l'affaiblissement des forces d'attraction entre le colorant orange II et les sites de l’organo-bentonite (B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB). Ainsi il est intéressant de noter que l’apport du chauffage joue un rôle important dans la cinétique de rétention du colorant, indépendamment de leur affinité pour ce support. Ce même résultat a été observé par Ozcan et al 2007 pour l’adsorption du colorant Reactive Blue 19 par la bentonite modifiée par le dodecyltrimethylammonium bromide (DTMA). Le travail réalisé par Hemsas (Hemsas, 2008) concernant l’adsorption des deux colorants, le bleu Palanil et le jaune Terazil sur grignons d’olives, montre que l’augmentation de la température entre 15 à 20°C induit une augmentation de la capacité d’adsorption, puis une diminution de la capacité d’adsorption au delà de 20°C. L’élévation de température à partir de 20C° a pour incidence de déstabiliser les forces physiques mises en jeu. 131 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS (a) 100 (b) 60 30 40 qe (mg/g) qe (mg/g) qe (mg/g) 60 30 40 20 20 10 20 40 60 80 100 120 140 0 0 40 25 20 15 10 5 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) 20 (c) 40 35 50 80 0 0 PARTIE B 0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) Temps (min) 60°C 20 40 60°C 20 40 60°C Figures V.B.7 : Effet de la température sur la cinétique d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C). Le Tableau V.B.3 présente les constantes de vitesses du pseudo premier-ordre (k1), les constantes des vitesses du pseudo second-ordre (k2), la vitesse initiale d’adsorption (h) , la capacité d’adsorption d'équilibre calculée qe,the et la capacité d’adsorption d'équilibre expérimentale qe, exp pour les différents matériaux. La validité des modèles cinétiques est examinée à partir de la valeur R2 du coefficient de régression linaire, reportée dans le Tableau V.B.3. Pour le modèle du pseudo premierordre, le coefficient de corrélation est respectivement toujours inférieur ou égal à 0,93. En revanche, l'application du modèle de pseudo second-ordre conduit à des coefficients de régression bien meilleurs, et supérieurs ou égaux à 0,999. Les valeurs estimées de qe,the, par les modèles cinétiques de premier ordre, ont donné des valeurs significativement différentes par rapport aux valeurs expérimentales. Par contre, pour le modèle cinétique de pseudo second-ordre les valeurs calculées de qethe sont très proches des valeurs de qe, exp pour les différents matériaux. L’adéquation avec le pseudo-second ordre donne à penser que cette adsorption dépend de l'adsorbat ainsi que de l'adsorbant et que le processus est chimique en plus de physique. Le modèle du deuxième ordre donne une meilleure description de la 132 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B cinétique de la réaction d’adsorption. Un résultat similaire a été obtenu par Ahmad et coll. lorsqu’ils ont étudiés l’adsorption du colorant RBB19 sur la sciure du bois (Ahmad et al, 2011). 2,5 2 (a) 1,5 (b) (c) 1,5 2 1 log (qe-qt) 1,5 log (qe-qt) log (qe-qt) 1 1 0,5 0,5 0,5 0 0 -0,5 20 40 60 80 100 120 -1 20 40 40 60 80 100 20 Temps (min) 20 60°C 40 40 60 80 100 -1 Temps (min) -1,5 -1,5 20 0 0 -0,5 0 0 -0,5 -1 Temps(min) (c) -2 60°C 20 40 60°C Figure V.B.8 : Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la température pour l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C). 4 2,5 (a) 3 1,5 2,5 2 1 1,5 1 0,5 0,5 20 40 60 80 100 120 140 0 0 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) 20 40 8 7 6 5 4 3 2 1 0 0 (c) (c) t/qt t/qt t/qt 2 0 0 (b) (b) 3,5 20 40 60 80 100 120 140 Temps (min) 60°C 20 40 Temps (min) 60°C 20 40 60°C Figure V.B.9 : Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la température pour l’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (C0=150 (mg/l) ; pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C). 133 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.3 : Paramètres cinétiques du pseudo- second ordre pour la cinétique en fonction de la température de l’adsorption du colorant orange II par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB. Modèle cinétique du pseudo premier ordre Adsorbent B-DTPB B-NHTPB B-MTPB T qeexp qe K1 (°C) (mg/g) (mg/g) (min-1) 20 89.53 31.84 0.0409 40 79.78 27.02 60 74.86 20 R12 Modèle cinétique du pseudo second ordre R22 q2 cal K2 h (mg/g) (g/mg/min) (mg/g/min) 0.91 91.74 0.0021 17.67 0.99 0.0776 0.91 82.64 0.0034 23.21 0.99 23.07 0.1073 0.79 75.18 0.0054 53.42 21.58 0.0400 0.98 56.17 0.0032 10.096 0.99 40 45.51 14.65 0.0389 0.93 47.84 0.0043 9.8412 0.99 60 39.13 7.16 0.0271 0.85 40.32 0.0076 12.35 0.99 20 33.51 08.99 0.115 0.78 34.24 0.0190 22.275 0.99 40 23.57 10.66 0.0435 0.84 24.50 0.0089 5.342 0.99 60 16.67 6.08 0.0363 0.87 17.51 0.0116 3.556 0.99 30.52 0.99 V.B.4.2.2 Energie d’activation Les paramètres thermodynamiques de l'adsorption sont déterminés à partir des données expérimentales obtenues à différentes températures. La constante de vitesse de 134 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B d'adsorption est liée à la température de l'équation d’Arrhenius. L’énergie d’activation peut être estimée également en utilisant l’équation d’Arrhenius (Stiller, 1989): LnK2=Ln A-Ea/RT Dans le cas présent, K2 est la constante de vitesse du pseudo-second (g / mg / min), Ea est l'énergie d'activation d'Arrhenius de l'adsorption, A est le facteur d'Arrhenius, R est la constante des gaz parfait et T est la température. Le tracé de ln K2 en fonction de 1/T (figure V.B.10) donne une droite. Cette linéarité prouve la validité de l’équation d’Arrhenius. Les énergies d’activation déduites des pentes. Sont présentées dans le tableau V.B.4. La magnitude de l’énergie d’activation donne une idée sur le type d’adsorption (Özcan et al, 2004 ; Özcan et Özcan, 2004) qui peut être physique ou chimique. Les processus physiques ont généralement des énergies dans la gamme de 5 à 40 kJ/mol, alors que les énergies d’activation plus élevés (40 à 800 kJ/mol) suggèrent une chimisorption (Özcan et al, 2004 , Deniz et Saygideger, 2010). Les énergies obtenues sont de 19,12, 17.91 et 13.45 kJ mol-1 pour B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB respectivement, ce qui confirme le caractère physique de cette adsorption. Ces valeurs sont en rapport avec les valeurs de la littérature, où l’énergie d’activation a été trouvée égale à 12.6 et 22.4 kJ/mol pour l’adsorption du colorant acide bleu 193 par Na-bentonite et DTAB-bentonite respectivement (Özcan et al, 2004). 135 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B 1/T (K-1) 0 0,0029 -1 0,003 0,0031 0,0032 0,0033 0,0034 0,0035 ln K2 -2 -3 -4 -5 -6 -7 B-MTPB B-NHTPB B-DTPB Figure V.B.10 : Courbes d’Arrhenius d’adsorption du colorant orange II par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB. V.B.5 ISOTHERMES D’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB A DIFFERENTES TEMPERATURES Cette étude a pour objectif de tester les modèles qui peuvent décrire avec précision les résultats expérimentaux des isothermes d’adsorption du colorant orange II par les trois matériaux. Pour apprécier l’affinité du colorant sur les différents types d’argiles, nous avons tracé les isothermes d’adsorption en utilisant le mode opératoire suivant : Des quantités de 1g/l de B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB sont dispersées dans des solutions de colorant de concentrations variant de 30 à 220 mg/l. Les échantillons sont mis sous agitation pendant un temps de contact de 120 minutes à différentes températures. Après centrifugation à 3000 tr/min la concentration du surnageant est analysée par UV -visible à 485nm aux températures de 20, 40 et 60°C. 136 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B La figure V.B.11 représente une distribution du colorant, entre l'adsorbant et la solution, dans les conditions d'équilibre et aux températures de 20, 40 et 60°C. Leur connaissance permet notamment de connaître la capacité maximale d’adsorption. Il est souvent possible, d’approcher ou de modéliser les valeurs expérimentales obtenues dans ces phénomènes d’adsorption, par des équations d’équilibre. D’après les résultats, on observe que les isothermes d’adsorption de l’Orange II par les organo- bentonites ont la même allure pour les températures étudiées. Les isothermes sont de type L d’après la classification de Gilles et coll, type caractéristique des adsorbants microporeux de diamètre inférieur à 25Å (Chitour, 2004). Les isothermes obtenus de type L, donnent des coefficients (1/n <1). Ceci signifie que l’adsorption est plus importante pour les faibles concentrations (Bouras, 2003). La quantité adsorbée de colorant sur les bentonites modifiées augmente plus au moins rapidement pour les faibles concentrations, puis s’atténue pour atteindre un plateau correspondant à la saturation des sites d’adsorption. La température a une grande influence sur l’adsorption du colorant orange II, puisque la quantité adsorbée diminue lorsque la température augmente de 20 à 60°C. L’adsorption est de nature exothermique ce qui confirme son caractère physique. 137 (b) 60 40 (c) 40 35 50 30 40 30 20 25 20 15 10 10 5 0 0 20 40 60 80 100120140160180200 0 0 20 40 60 80100120140160180200 Ce (mg/l) Ce (mg/l) 20 PARTIE B qe (mg/g) (a) 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 20 40 60 80 100 120 140 160 qe (mg/g) qe (mg/g) Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 60 20 40 Ce(mg/l) 60°C 20 40 60°C Figure V.B.11 : Isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes températures (pH=6 ; m/V= 1g/l ; T=20, 40 et 60 °C). V.B.5.1 Application de modèles pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB. Il existe de nombreux modèles théoriques qui ont été développés pour décrire les isothermes d'adsorption. Nous nous intéresserons aux modèles de Langmuir, Freundlich, Elovich, et Temkin déjà utilisés précédemment. Le traitement des résultats expérimentaux a été réalisé dans un premier temps avec les différentes équations linéarisées afin de déterminer les constantes, et dans un deuxième temps, les isothermes ont été reconstituées à partir des valeurs ainsi déterminées. Les résultats des paramètres caractérisant chaque modèle pour les trois matériaux sont résumés dans les tableaux V.B.5 et V.B.6. V.B.5.1.1 Modèle de Freundlich Les paramètres de l’équation de Freundlich (KF et n) diminuent avec l’augmentation de la température. Les coefficients de corrélation sont éloignés de l’unité. Les valeurs des capacités maximales d’adsorption (Tableau V.B.5) déterminées à l’aide de l’équation de Freundlich sont inférieures aux quantités adsorbées à l’équilibre. Ceci signifie que 138 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B l’hypothèse de l’existence de différents types de sites d’adsorption d’énergies différentes, distribués selon une loi exponentielle en fonction de la chaleur d’adsorption n’est pas en accord avec l’expérience. Ces résultats plaident en faveur de l’inapplicabilité de l’équation de Freundlich pour l’étude des isothermes d’adsorption du colorant orange II par B-DTPB, BNHTPB et B-MTPB. (a) 2 1,8 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 ln qe ln qe 1,5 (b) 4,5 4 3,5 3 2,5 2 1,5 1 0,5 0 0 1 0,5 0 0 0,5 1 1,5 2 1 2 3 4 5 60°C 20 40 1 1,5 2 2,5 ln Ce ln Ce 40 0,5 6 ln Ce 20 (c) ln qe 2,5 60°C 20 40 60°C Figure V.B.12 : Application du modèle de Freundlich pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). V.B.5.1.2 Modèle de Langmuir Le modèle de Langmuir a été plus satisfaisant par rapport au modèle précédent pour la description du processus d'adsorption du substrat sur les deux supports, car les coefficients de corrélation R2 sont proches de 1. La valeur de qm obtenue à partir de l'équation de Langmuir est pratiquement la même que la valeur expérimentale pour nos trois matériaux. Les valeurs de RL obtenues sont comprises entre 0 et 1. Il apparaît à travers ces résultats que l’adsorption du colorant orange II par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB est favorable aux conditions expérimentales. D’après les valeurs obtenues pour qmax, le B-DTPB est meilleur pour 139 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B l’adsorption du colorant orange II par rapport à B-NHTPB et B-MTPB. Sa capacité de rétention est de 73,19 mg/g. Ceci signifie que l'adsorption se produit en monocouche sur une surface homogène sans aucune interaction entre les molécules adsorbées, (Bulut et al, 2006). De tels résultats ont été trouvé par Abramian et El-Rassy (Abramian et El-Rassy, 2009) pour l’adsorption du colorant orange II par des aérogels de titane pour des concentrations de 10 à 1500 mg/l la capacité d’adsorption diminue de 402,83 à 332,29 (mg/g) pour des températures de 30 à 50°C. 0,25 0,2 0,15 (b) 1 1,6 0,8 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,6 0,4 0,2 0,1 0,05 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0 0 0,05 0,1 0,15 0,2 0,25 0,3 0,35 Ce (g/l) 10 20 (c) 1,8 Ce/qe (g/l) Ce/qe (g/l) 0,35 0,3 Ce/qe (g/l) 1,2 (a) 0,45 0,4 0,4 0,2 0 0 0,05 10 20 0,15 0,2 0,25 Ce (g/l) Ce (g/l) 30°C 0,1 30°C 10 20 30°C Figure V.B.13 : Application du modèle de Langmuir pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C. 140 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.4 : Paramètre de Langmuir et de Freundlich de l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB. Modèle de Freunclich Modèle de Langmuir 1/n R2 33.02 0.184 0.840 76.33 66.75 31.87 0.165 0.835 60 60.21 31.44 0.147 0.892 20 53.78 26.61 0.1551 0.8787 54.94 B-NHTPB 40 46.20 23.73 0.1444 0.8541 47.84 60 38.49 24.20 0.1014 0.8696 39.21 0.8525 T°C qmax(mg/g) 20 73.19 B-DTPB 40 B-MTPB Kf (mg/g) 0.3287 RL R2 0.314 0.020 0.999 69.44 0.263 0.024 0.998 61.34 0.539 0.012 0.998 0,343 0.019 0.999 0.2580 0.025 0.999 0.4427 0.0148 0.999 38.91 0.05 0,117 0.989 qm (mg/g) b (l/g) 20 33.79 7.00 40 23.06 4.83 0.3195 0.955 27.70 0.03 0.181 0.996 60 15.29 3.11 0.3205 0.8988 18.55 0.03 0.181 0.999 V.B.5.1.2.3 Modèle de d’Elovich Les valeurs des paramètres obtenus par le modèle d’Elovich sont présentées dans le tableau V.B.5. L’isotherme d’Elovich ne convient pas à toute la gamme de concentration étudiée pour l’adsorption du colorant orange II par les trois matériaux étudiés. Les coefficients de régression linéaire sont au dessous de ceux trouvés lors de l’application du modèle de Langmuir. 141 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Les quantitées maximale calculées ne correspondent pas aux valeurs expérimentales. Ceci signifie que l’hypothèse de recouvrement exponentiel des sites d’adsorption n’est pas en accord avec l’expérience dans le domaine de concentration étudié. 1 (b) 20 40 60°C (c) 0,5 0 0 -0,5 5 10 15 20 25 30 35 40 ln (qe/Ce) ln (qe/Ce) ln (qe/Ce) 4 (a) 3 3,5 2,5 3 2 2,5 1,5 2 1 1,5 0,5 1 0 0,5 0 -0,5 0 -0,5 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 -1 -1,5 -1 qe (mg/g) -2 -1,5 -1 -1,5 -2 10 20 30 40 50 60 -2,5 -3 qe (mg/g) qe (mg/g) 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.B.14: Application du modèle d’Elovich pour l’isotherme d’adsorption du colorant II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/L, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). V.B.5.1.2.4 Modèle de Temkin La figure V.B.15 présente le tracé de l’application de la forme linéaire du modèle de Temkin. D’après le tableau V.B.5 on remarque que, B diminue avec l’augmentation de la température pour les trois matériaux. Elle passe de 9.766 à 6.611, de 6.343 à 3.120 et de 8.110 à 3.767 pour B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB respectivement. 142 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Ces variations de la constante de Temkin obtenue à partir de ce modèle confirment le résultat obtenu lors de l’analyse de l’effet de la température indiquant que l’adsorption est exothermique. On remarque que les cœfficients de corrélation sont inférieurs à ceux du modèle de Langmuir, ce qui laisse penser que le modèle de Langmuir traduit mieux nos (a) 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 (b) 70 35 30 qe (mg/g) 50 40 30 20 10 0 0 1 2 3 4 5 (c) 40 60 qe (mg/g) qe (mg/g) résultats expérimentaux. 1 6 2 3 4 5 ln Ce 6 25 20 15 10 5 0 0 1 40 3 4 5 6 ln Ce ln Ce 20 2 60°C 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.B.15: Application du modèle de Temkin pour l’isotherme d’adsorption du colorant orange II par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB (m/V=1g/l, pH= 6, et T = (◊) 20, (□) 40 et (Δ) 60 °C). 143 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.5 : Paramètres de Temkin et de Elovich pour l’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB Temkin B-DTPB T°C B=RT/b 20 9.766 KT (l/mg) Elovich R2 qm (mg/g) Kelv R2 22.11 0.924 13.38 1.50 0.869 40 7.609 70.94 0.860 10.92 1.72 0.787 60 6.611 125.72 0.836 9.57 1.91 0.777 20 6.343 49.82 0.904 8.48 1.98 0.862 B-NHTPB 40 5.266 62.47 0.889 7.09 2.26 0.842 60 3.120 2.1 103 0.889 4.06 8.14 0.831 20 8.110 0.528 0.869 15.03 1.07 0.713 B-MTPB 40 5.611 0.447 0.970 8.63 1.11 0.930 60 3.767 0.935 6.16 1.04 0.844 0.397 V.B.6 DETERMINATION DES PARAMETRES THERMODYNAMIQUES D’ADSORPTION DU COLORANT ORANGE II PAR BMTPB, B-NHTPB ET B-DTPB D’une façon générale, le phénomène d’adsorption est toujours accompagné d’un processus thermique qui peut être soit exothermique (ΔH<0) ou endothermique (ΔH > 0) (Rytwo et Ruiz-Hitzky, 2004). La mesure de la chaleur d’adsorption ΔH est le principal critère qui permet en définitive de différencier la chimisorption de la physisorption. 144 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Les valeurs des chaleurs d’adsorption ΔH sont reportées dans le tableau V.B.6. La valeur négative de ΔH pour les différents adsorbants indique la nature exothermique de l’adsorption les valeurs sont inférieurs à 40 Kj mole-1 qui indique la nature physique de l’adsorption et confirme les résultats obtenus lors de la détermination de l’énergie d’activation. Les valeurs de ΔG sont positives pour B-MTPB ce qui reflète la nature non spontanée du processus d’adsorption dans la gamme de température étudiée. Un résultat similaire a été trouvé par Ada et coll. (Adaa et al, 2009) lorsqu’ils ont étudié l’adsorption du colorant RBB 19 sur une poudre fine de ZnO. Ce phénomène a été également observé dans l’adsorption du méthyle orange par la chitosane (Zhu, 2010)), l’adsorption des colorants acides sur une bentonite activée par un acide (Hameed et. El-Khaiary, 2008) et l’adsorption de différents colorants anioniques sur des cendres volantes (Coal Fly Ash) modifiés par HDTMA (Pansuk., Vinitnantharat, 2011). Les valeurs négatives de ΔS indique une diminution du désordre à l’interface solide/solution durant l’adsorption du colorant orange II par B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB. 145 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B Tableau V.B.6 : Paramètres thermodynamiques d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB. Adsorbants B-DTPB B-NHTPB B-MTPB T°C ΔG (Kj mole-1) 20 -0,21 40 -1,09 60 -1,75 20 -1,59 40 -0,95 60 -0,31 20 3,54 40 5,12 60 6,70 ΔH (Kj mole-1) ΔS (j mole-1K-1) -9,20 -32,90 -10,98 -32,03 -19,58 -78,96 V.B.7 CARACTERISATION DES MATERIAUX APRES ADSORPTION Dans le but de confirmer le mécanisme d’adsorption du colorant orange II par les différents matériaux élaborés, des caractérisations par DRX, IR et ATG ont été réalisées après adsorption. V.B.7.1 Spectroscopie infrarouge La comparaison des spectres IR du B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB et du même matériau après adsorption de colorant orange II, est représentée sur la figure (figureV.B.16). Pour mieux distingué les changements du à l’adsorption du colorant orange II sur les 146 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B organophosphoniums, les spectres sont séparés en deux parties une couvrant la gamme 4000 – 400 Cm-1 et l’autre entre 2000 et 400 Cm-1. Les bandes caractéristiques de l’orange II à 1030, 1089 1121 et 1211 cm-1, sont masquées par les bandes de vibrations par la matrice organophile. O R A N G E II O R A N G E II (a) B -D T P B -O R A N G E II Transmitance % Transmitance % B -D T P B -O R A N G E II B -D T P B 4000 3500 3000 (b) 2500 2000 1500 1000 B -D T P B 500 2000 1500 W a v e n u m b e rs (C m -1 ) 1000 500 W a v e n u m b e rs (C m -1 ) O R A N G E II O R A N G E II B -N H T P B O R AN G E II Transmitance % Transmitance % B -N H T P B O R A N G E II B -N H T P B B -N H T P B 20 00 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 15 00 10 00 50 0 W a v e n u m b e rs ( C m - 1 ) 500 W a v e n u m b e rs (C m -1 ) (c) ORANGE II BMTPB Orange II Transmitance % Transmitance % Orange II ORANGE II BMTPB B-MTPB 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 -1 Wavenumbers (Cm ) B-MTPB 2000 1500 1000 500 -1 W avenumbers (Cm ) FigureV.B.16 : Spectre infrarouge de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) B-MTPB après adsorption du colorant orange II. V.B.7.2 spectre DRX après adsorption Afin de confirmer l’adsorption du colorant sur les différents adsorbants, B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB, des diagrammes de diffraction de rayons X ont enregistrés et comparés. L’examen des diffractogrammes (figure V.B.17), montre qu’en adsorbant le colorant orange 147 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B II, les distances réticulaire sont identiques à ceux du matériaux avant adsorption, cela peut être expliqué par le fait de l’échange dans la couche interfoliaire et difficile, par la présence d’importantes forces électrostatiques entre le colorant et la surface de l’argile. Des résultats similaires ont été trouvés par Mao-Xu Zhu et al, 2005, en étudiant la fixation du colorant bleu brillant R par Mg AlCO3. En conclusion, la fixation du colorant orange II par les organophoniums se produit principalement à la surface par une adsorption physique sans aucune modification structurale (Reis et al 2004). Pour le spectre d’adsorption du colorant orange II par B-MTPB on remarque que la distance à légèrement augmenter ce qui confirme l’intercalation du colorant entre les feuillet, en conséquent, en plus de l’adsorption physique à la surface, la fixation du colorant orange II est régie par son intercalation dans l’espace interfolliaire de B-MTPB. 1 9 ,4 9 ° A B -D T P B - O R A N G E II 1 8 ,3 8 B -N H T P B - O R A N G E II 1 6 ,0 2 B -M T P B - O R A N G E II 10 20 30 40 50 60 70 80 Deux TETA FigureV.B.17: diffractogramme DRX de B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB après adsorption du colorant orange II. 148 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B V.B.7.3 Analyses thermiques La figure V.B.17 montre la courbe ATG et dérivée des matériaux organophosphoniums. Pour chacun des matériaux, on observe que l’on retrouve la même allure pour la courbe avant et après adsorption du colorant. La perte de poids au delà de 350°C correspondant au colorant orange II est de l’ordre 19,44% pour B-MTPB, de 21,08 % pour B-NHTPB et de 21,43 % pour B-DTPB. (a) BDTPB B D T P B O r a n g e II 0 ,2 BDTPB B D T P B O R A N G E II 100 90 Weight % DerivWeight % 0 ,3 80 70 0 ,1 60 200 400 600 800 1000 T e m p e r a tu r e °C 0 ,0 200 400 600 800 1000 T e m p e r a tu r e ° C 105 (b) 95 3 2 1 BNHTPB B -N H T P B O R A N G E II 100 90 Weight (%) Differencial Temperature 4 BNHTPB B N H T P B O ra n g e II 85 80 75 0 70 65 -1 200 400 600 800 200 1000 T e m p e ra tu re °C Deriv. Weight (%/°C) 0 ,1 6 (c) 600 T e m p e ra tu re (° C ) BM TPB B M T P B O R A N G II 100 0 ,1 4 0 ,1 2 0 ,1 0 0 ,0 8 0 ,0 6 800 1000 B-M TPB BMTPB O RA 95 Weight % 0 ,1 8 400 90 85 80 0 ,0 4 75 0 ,0 2 0 ,0 0 70 - 0 ,0 2 200 400 600 800 1000 T e m p e r a tu r e (° C ) 200 400 600 800 1000 Température °C FigureV.B.18 : Analyse thermique (ATG) et (DTAG) de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) BMTPB après adsorption du colorant orange II. 149 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B CONCLUSION Les objectifs de ce chapitre étaient d’étudier et de modéliser l’adsorption d’un colorant anionique l’orange II, à partir de solutions aqueuses. Les effets des paramètres opératoires tels que la concentration initiale du soluté, la température du milieu, le pH initiale ont été étudiés. L’influence du pH sur la capacité d'adsorption des différents matériaux montre que la quantité maximale du colorant orange II adsorbée sur les différents matériaux est observée pour un milieu légèrement acide (pH=6), la capacité d'adsorption de B-MTPB diminue nettement au delà de pH 8. Ces résultats peuvent être expliqués par la charge de la surface, qui est chargée positivement à des pH acides ce qui favorise l’attraction électrostatique entre le colorant anionique et la surface des matériaux. En revanche, dans les conditions de pH basiques, la surface de l’adsorbant est chargée négativement, ce qui engendre des répulsions électrostatiques entre les anions du colorant et la surface des matériaux. Par conséquent, la sorption à pH acides est meilleure. L’étude des cinétiques indique que le temps optimal nécessaire pour atteindre l’équilibre est de 60 min. Elle a également permis de montrer, dans le cas de ces matériaux, que la capacité de rétention augmente avec la concentration initiale. Pour des concentrations initiales d’adsorption du colorant orange II entre 50 et 150 mg/l par B-DTPB , B-NHTPB et B-MTPB , la capacité d’adsorption augmente de 49.30 à 89.53 mg/g et , 43.04 à 53.00 mg/g et de 20,25 à 33.51 mg/g respectivement. Ceci indique que la concentration joue un rôle important dans la capacité d’adsorption des matériaux étudiés. L’étude de la modélisation des cinétiques d’adsorption du colorant orange II par BMTPB, B-NHTPB et B-DTPB a permis la comparaison des capacités de l’adsorption théoriques obtenues par les modèles du modèle du pseudo premier et second ordre avec celles 150 Chapitre V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE B des données expérimentales et révèle que le modèle du pseudo second ordre donne la meilleure corrélation avec les résultats expérimentaux. La variation de la température de 20 à 60°C influe sur l’adsorption du colorant orange II par les organophoniums. Cette capacité diminue avec l’augmentation de la température, le processus étant exothermique. La description des isothermes par les modèles d’adsorption montre que l’adsorption est de nature physique. Les isothermes sont de type L correspondant à la formation d’une mono couche et suivent le modèle de Langmuir. La valeur négative de ΔH pour les différents adsorbants indique la nature exothermique de l’adsorption. Les valeurs sont inférieures à 40 Kj mole-1 ce qui confirme la nature physique du phénomène. 151 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C PARTIE C ADSORPTION DU 2.4 DICHLOROPHENOL PAR B-MTPB, B-NHTPB ET B-DTPB V.C.1 INTRODUCTION Dans cette partie du travail, nous étudierons comment les argiles échangées au phosphoniums peuvent servir éventuellement à fixer des composés phénoliques chlorés ; L’adsorption de molécules organiques par des minéraux argileux a été largement étudiée au cours des dernières décennies et les résultats ont été rapportés par différents auteurs (Weiss, 1969 ; Mortland, 1970 ; Theng, 1974, 1979 ; Lagaly, 1981 ; Yariv et Cross, 2002 ; Lagaly et al, 2006). Cependant les études sur les interactions entre l’argile modifiée par les phosphoniums et les chlorophénols ont été peu étudiés a notre connaissance jusqu’à ce jour. Giora et al ont étudiée l’adsorption du 2 Chlorophenol (2CP) , du 2,4,5- trihlorophenol (TCP), du 4 nitrophenol (4NP) et du 2,4,6 trinitrophenol par une montmorillonite échangée au tetraphenylphosphonium chloride (Giora et al, 2007) . Monique et al ont étudiée l’adsorption du phenol et 2-, 3- et 4-chlorophenol par une montmorillonite échangée au tetramethylphosphonium (Monique et al, 1998). La bentonite naturelle n’a pas d’affinité pour les chlorophenols, car la contribution de l’adsorption physique par la surface argileuse et les bordures de feuillet silicates sont négligeables (Matthes et Kahr, 2000 ; Bickmore et al, 2003 ; Kaviratna et al ,1996). L’augmentation du pouvoir adsorbant de l’argile peut être améliorée en rendant la bentonite 152 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C organophile par échange en particulier par des ammoniums quaternaire ou des phosphoniums. V.C.2 EFFET DE LA MASSE DE L’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB L’effet de la masse de l’adsorbat 2,4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB a été étudié pour des masses de 10 à 50 mg et pour une concentration de 2,4 DCP de 0.5 mmole/l à pH= 6 et T= 25°C. Les résultats sont représentés sur la Figure V.C.1. Cette figure indique que le pourcentage d’adsorption augmente très rapidement avec la quantité croissante du matériau de 10 à 50 mg. Au delà de cette quantité, le pourcentage devient constant. Selon Perrin et al (Perrin, et al 1974) il existe un rapport entre la concentration d’adsorbat et la concentration d’adsorbant qui représente le maximum de pourcentage d’adsorption. Une augmentation de l'adsorption avec la concentration massique de l’adsorbant peut être attribuée à une plus grande surface et la disponibilité de plus de sites d'adsorption. L’argile traitée par MTPB a un taux d’efficacité de 19.65 % pour le 2,4 DCP de 46.28% pour l’argile traitée par NHTPB et de 72.39% pour l’argile traité par DTPB pour une concentration de 2,4 DCP de 0,5 mmole/l et un rapport argile solution de 1g/l. 153 % d'adsorption CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C 80 70 60 50 40 30 20 10 0 0 10 20 30 40 50 masse (g) B-DTPB B-NHTPB B-MTPB Figure V.C.1: Effet de la masse de l’adsorbant sur l’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB (T=20°C, C0=0,5 mmole/l, pH= 6). V.C.3 EFFET DU PH POUR L’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB, et B-DTPB L'optimisation de la valeur du pH pour le milieu d'adsorption joue un essentiel rôle dans les études d'adsorption. L'adsorption du 2,4 DCP sur la surface d'un solide tel que l’argile organophile dépend principalement de deux facteurs. Le plus importants est le degré de dissociation de 2,4 DCP et l'autre, est la charge sur la surface du solide. Les deux facteurs dépendent du pH du soluté. Le premier facteur peut être qualitativement prévu par le pKa=7,85 de l'électrolyte faible (2,4DCP), parce qu'à une solution à pH inférieur au pKa, la molécule de 2,4 DCP restera non dissociée (Liu, et Huang, 1992). Le second facteur dépend de la quantité du surfactant inversant la charge de l’argile (Banat, 2000). 154 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C L’étude de l’influence du pH sur l’adsorption du 2.4 DCP par les matériaux utilisés a été menée en utilisant des solutions de 2.4 DCP mise en contact avec l’adsorbant à la concentration de 0,5 mmole/l et pour des pH variant entre les valeurs 2 et 10. L'effet du pH initial de la solution sur le pourcentage d'adsorption du 2,4 DCP sur les matériaux B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB est montré sur la figure V.C.2. Les résultats montrent que l’adsorption du 2.4 DCP est peu affectée par le pH pour des valeurs inférieur à 7. Ces résultats indiquent que le composé phénolique est préférentiellement adsorbé sur les surfaces de l’argile modifiée sous sa forme moléculaire. Le 2.4 DCP commence à se dissocier à un pH supérieur à la valeur de pKa. L’adsorption du composé phénolique est réduite de façon remarquable lorsque le pH est supérieur au pKa (Kim et al, 1996). Cependant, la quantité adsorbée dépend également de la charge extérieure des matériaux. À pH basique, les surfaces sont négativement chargées et le 2,4DCP est également dissocié en phénolate ce qui explique cette baisse de la quantité adsorbée au delà de 8. % d'adsorption 80 70 60 50 40 30 20 10 0 2 3 4 5 6 7 8 9 10 pH DTPB NHTPB MTPB Figure V.C.2 : Effet du pH pour l’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et BMTPB (T=20°C, C0=0,5 mmole/l, m/V=1g/l). 155 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C V.C.4 CINETIQUE D’ADSORPTION DU 2.4 DCP SUR B-NHTPB BMTPB ET BDTPB V.C.4.1 Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par B-NHTPB BMTPB et B-DTPB à différentes concentrations. L'évolution des courbes d’élimination des adsorbats par les argiles peut être décomposée en trois phases: une première très rapide, suivie d’une deuxième de rapidité moyenne, pour atteindre le palier de saturation. Ce phénomène peut être expliqué en première étape par l’existence des sites d’adsorption facilement accessibles, suivie d'une diffusion vers des sites d'adsorption moins accessibles avant d'atteindre un équilibre d'adsorption où tous les sites deviennent occupés. Les cinétiques d’adsorption de 2,4 dichlorophénol sur les trois matériaux B-DTPB, BNHTPB et B-MTPB et à trois concentrations (1, 1,5 et 2,5 mmole/l) sont présentées sur la figure V.C.3. La figure V.C.3 montre que le 2,4 DCP s'adsorbe rapidement. Un équilibre est atteint au bout de 60 minutes pour B-DTPB, 40 minutes pour B-NHTPB et 30 minutes pour B-MTPB. Pour des concentrations initiales de 2,4 DCP de 1 mmole/l à 2,5mmole/l, la capacité d’adsorption augmente de 0,7942 à 1,3655 mmole/g (129,45 à 222,57 mg/g) et de 0,4316 à 1,2510 mmole/g (70,35 à 203,91 mg/g) et de 0,5791 à 1,0038 (94,39 à 163,61 mg/g) pour BDTPB, B-NHTPB et B-MTPB respectivement. La capacité d'adsorption augmente avec l'augmentation de la concentration du 2.4 DCP ceci est peut être due à une probabilité plus élevée de collision entre les molécules phénoliques et la surface adsorbante, (Noeline et al, 2005). 156 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Les capacités d'adsorption maximales obtenues dans ce travail sont plus élevées que celles rapportés par Bentaleb sur l’adsorption du 2.4 DCP par une ilite d’Adrar échangée aux Cétyltriméthylammonium bromide (CTAB), et le Dodécyl- triméthylammonium bromide (DTAB) Pour des concentrations initiales de 2,4 DCP de 0,5 mmol/l à 1,5 mmole/l, la capacité d’adsorption augmente de 0,0077 à 0,4705 mmole/g et de 0,2957 à 0,4947 mmole/g pour I-DTAB et I-CTAB (Bentaleb, 2007). Tahani et al ont étudié l'adsorption du 2.6 DCP en solution aqueuse par une argile pontée à l’aluminium (13 mg/g) et sur une argile échangée modifiés par un tensioactif cationique le chlorure de benzyl trimethyl ammonium (BTMAC) par laquelle la capacité d’adsorption est de (29,2 mg/g) (Tahani et al, 1999). Khenifi et al ont étudié l’adsorption du 2.4 DCP par une montmorillonite échangée au Cetyltrimethylammonium bromide (CTAB). Pour une concentration de 5 mmole/l la quantité 1,4 1,2 1 1,2 1 qe (mmole/l) 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 qe (mmole/l) qe (mmole/l) fixée était de 0,95 (mmole/g) (Khenifi et al, 2009). 0,8 0,6 0,4 0,2 20 40 60 80 100 120 1,5 2,5 (mmole/l) 0,6 0,4 0,2 0 0 20 40 60 80 100 120 Temps (min) 1 0,8 0 0 20 Temps (min) 1 1,5 2,5 (mmole/l) 40 60 80 100 120 Temps (min) 1 1.5 2.5 (mmole/l) Figure V.C.3 : Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes concentrations (pH=6 ; T=20°C , m/V=1g/l, C0=(◊)1 mmole/l, (□) 1,5mmole/l ;(Δ)2,5mmole/l). 157 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C V.C.4.1.1 Modélisation des cinétiques d’adsorption du 2.4 DCP à différentes concentrations Dans le but d‘examiner le mécanisme du processus d‘adsorption, nous avons considéré des modèles cinétiques pour analyser nos résultats expérimentaux. Plusieurs modèles comme le modèle du pseudo premier ordre, du pseudo second ordre, de diffusion intra particulaire et le modèle d’Elovich sont appliqué dans le but de décrire le phénomène de l’adsorption l‘adsorbat par l’argile modifiée. La conformité entre les résultats expérimentaux et les modèles cinétiques est exprimée par le facteur de corrélation empirique R2. V.C.4.1.1.1 Modèle cinétique du pseudo premier ordre La modélisation des résultats expérimentaux des cinétiques de sorption du 2.4 DCP par les trois matériaux testés pour différentes concentrations initiales du colorant par le modèle de Lagergren est présentée sur la Figure V.C.4. Les paramètres du modèle de Lagergren et les coefficients de corrélation sont rassemblés dans le Tableau V.C.1. D’après les résultats du tableau V.C.1 les coefficients de corrélation sont faibles pour les trois matériaux et les valeurs des capacités de sorption théoriques présentent un écart important par rapport aux valeurs expérimentales. Ceci confirme que le modèle de Lagergren n'est pas adéquat pour la description des cinétiques d’adsorption. 158 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 0,5 (a) 0,5 Temps (min) 0 Temps (min) PARTIE C (b) 0,5 0 0 -5 5 -0,5 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 -0,5 log (qe-qt) log (qe-qt) -0,5 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 -1 log (qe-qt) -1 -1,5 -1,5 -2 -2 -2,5 -3 -2,5 -3,5 -3 Temps (min) (c) 15 25 35 45 55 65 75 85 -1 -1,5 -2 -2,5 -3,5 1 1,5 2,5 (mmole/l) 1 1,5 2,5 (mmole/l) 1 1,5 2,5 (mmole/l) Figure V.C.4: Application du modèle cinétique du pseudo premier ordre en fonction de la concentration initiale de l’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l). V.C.4.1.1.2 Modèle cinétique du pseudo second ordre D‘après les résultats obtenus indiqués dans le Tableau V.C.1, nous remarquons que le modèle de pseudo second ordre est fiable pour déterminer l‘ordre des cinétiques d‘adsorption du 2.4 DCP par l‘argile puisque le coefficient de corrélation est plus élevé (R2 = 0,99). De même, et d‘après les valeurs de qe citées dans le Tableau V.C.1, nous remarquons que cette valeur calculée par le modèle de pseudo second ordre (qecal) est très proche de celle déterminée expérimentalement. Le modèle du pseudo second ordre est le mieux adapté pour décrire le comportement d'adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB. Le mécanisme d'adsorption est probablement une physisorption (Ahmaruzzaman, 2008). 159 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Des résultats similaires ont été publiés par l’équipe de Ho et Mc Kay 1999, qui attestent que la plupart des systèmes d’adsorption sur les matériaux solides suivent une cinétique de pseudo- second ordre. Les valeurs des constantes de vitesse k2 obtenues, diminuent de 0,6542 à 0,0485 g/mmole min pour l’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB et de 1,4825 à 0,2158 g/mmole min pour B-NHTPB et de 1,0344 0,2451 g/mmole min pour B-MTPB quand la concentration (a) 160 140 120 100 80 60 40 20 0 0 (b) 250 350 20 40 60 80 100 120 140 200 300 250 t/qt 200 150 100 50 0 0 150 100 50 20 Temps (min) 1 1,5 2,5 (mmole/l) (c) t/qt t/qt initiale de 2,4DCP augmente de 1 à 2.5 mmole/l pour l’adsorption de 2,4 DCP. 40 60 80 100 120 Temps (min) 1 1,5 2,5 (mmole/l) 0 0 20 1 40 60 80 100 120 Temps (min) 2,5 (mmole/l) 1,5 Figure V.C.5: Application du modèle cinétique du pseudo second ordre en fonction de la concentration initiale du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l). 160 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Tableau V.C.1 : Paramètres cinétiques du pseudo premier et second ordre de la cinétique d’adsorption en fonction de la concentration du 2.4 DCP par B-DTPB, B-NHTPB et BMTPB. Modèle cinétique du pseudo premier ordre Adsorbants B-DTPB B-NHTPB C0 qeexp qe1 K1 (mmole/L) (mmole/g) (mmole/g) (min-1) 1 0.7942 0.4743 0.0333 1.5 1.0500 0.5605 2.5 1.3655 R22 q2 cal K2 h (mmole/g) (g/mmole/min) (mmole/g/min) 0.7513 0.8034 0.6542 0.4222 0.999 0.0499 0.789 1.0744 0.6338 0.7316 0.999 1.599 0.060 0.939 1.5513 0.0485 0.1167 0.996 0.4316 0.4575 0.0631 0.734 0.4376 1.4825 0.2838 0.999 1.5 0.6286 0.6668 0.1195 0.789 0.6465 0.8248 0.3447 0.999 2.5 1.2510 0.5923 0.0958 0.818 1.2873 0.2158 0.3576 0.999 0.5791 0.5745 0.0914 0.857 0.5926 1.0344 0.3632 0.999 1.5 0.7669 0.5996 0.0414 0.882 0.8041 0.3225 0.2085 0.998 2.5 1.0038 0.8958 0.0732 0.9489 1.0454 0.2451 0.2678 0.997 1 1 B-MTPB R12 Modèle cinétique du pseudo second ordre V.C.4.1.1.3 Modèle cinétique de diffusion intra- particulaire Les données de la cinétique d’adsorption de 2, 4 DCP figure V.C. 3 sont de nouveau traitées pour déterminer si la diffusion intra-particulaire est l’étape limitante et aussi pour déterminer la constante de vitesse de diffusion ki. Les quantitées fixées sur B-DTPB, BNHTPB et B-MTPB en fonction de la racine carrée du temps de contact à différentes concentrations de 2,4 DCP sont illustrées sur la figure V.C.6. 161 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Les courbes ne passent pas par l’origine, ce qui confirme que le processus de diffusion intraparticulaire qui contrôle l’adsorption de 2,4 DCP sur les deux matériaux n’est cependant pas la seule étape contrôlant la vitesse dans le processus de l’adsorption. (a) 1 qe (mmole/g) qt (mmole/g) 1,2 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 2 4 6 8 10 12 t1/2 1 1,5 2,5 (mmole/l) 1,2 (b) 1,4 1,4 1,2 1 1 0,8 (c) qe (mmole/g) 1,6 0,6 0,8 0,4 0,6 0,4 0,2 0,2 0 0 0 0 2 4 6 t1/2 1 8 2 4 10 12 1,5 2,5 (mmole/l) 6 8 10 12 t1/2 1 1,5 2,5 (mmole/l) Figure V.C.6: Cinétiques de diffusion à l’adsorption du 2,4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l). Les coefficients de corrélations pour le modèle de diffusion intra- particulaire du 2.4 DCP sur les différents matériaux sont présentés dans le tableau V.C.2. Ces coefficients sont supérieurs à 0.84, mais restent inférieurs à ceux du modèle du pseudo second ordre. L’adsorption se fait en deux étapes : adsorption sur la surface des matériaux puis une diffusion intra particulaire. La première étape de la courbe indique un contrôle de la double couche et la seconde correspond à la diffusion intra-particulaire ou diffusion dans les pores de l’adsorbant. Des résultats semblables ont été reportés par Sankar et al (Sankar et al, 1999) pour l’adsorption d’un colorant acide et d’un colorant direct sur charbon actif. La pente de la seconde partie de la courbe est définie comme étant la constante de diffusion intra particulaire et l’intersection de cette droite avec l’axe des y donne l’effet de la 162 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C double couche diffuse sur l’adsorption. Une valeur importante de cette intersection montre une grande contribution de l’adsorption à l’interface (couche double). TableauV.C.2 : Constantes du modèle de diffusion intra- particulaire pour l’adsorption de 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB. C Adsorbents 0 2,4 DCP ki (mmole/g/ min ½) C (mmole/g) R² ( mmol / L ) B-DTPB 1 0,600 0,879 1,5 0,0272 0,86 0,928 2,5 0,1129 0,373 0,994 1 0,0165 0,3159 0,814 1,5 0,0378 0,4089 0,952 2,5 0,0493 1,0009 0,841 0,3946 0,969 B-NHTPB B-MTPB 0,0279 1 0,0285 1,5 0,0543 0,4057 0,985 2,5 0,0877 0,4142 0,985 V.C.4.1.1.4 Modèle cinétique d’Elovich La cinétique d’adsorption du 2.4 DCP sur les différents matériaux préparés a été examinée en utilisant l’équation d’Elovich. Pour des adsorptions chimiques sur des adsorbants hétérogènes. 163 (b) (a) 1,6 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 PARTIE C 1 1 2 3 ln t 1,5 4 5 2,5 (mmole/l) (c) 1,2 1,4 1,2 1 0,8 0,6 0,4 0,2 0 0 1 qe(mmole/g) qe (mmole/g) qe (mmole/g) CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 0,8 0,6 0,4 0,2 0 1 2 3 4 5 0 6 1 2 ln t 4 5 6 Ln t 1,5 2,5 (mmole/l) 1 3 1 1,5 2,5 (mmole/l) Figure V.C.7 Cinétiques d’application du modèle d’Elovich à l’adsorption du 2,4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB. (m/V=1g/L, pH= 6, T= 20°C et C0= (◊) 1, (□) 1,5 et (Δ) 2,5 mmole/l). Tableau V.C.3 : paramètres du modèle d’Elovich d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB. C0 (mg/L) B-DTPB B-NHTPB B-MTPB β R2 1 23,36 0,0439 0, 9514 1,5 20,44 0,0509 0, 9682 2,5 3,71 0,2779 0, 9629 1 31,15 0,032 0, 9102 1,5 22,52 0,045 0, 9129 2,5 10,90 0,100 0,9548 1 23, 52 0,0432 0, 9137 1,5 11,97 0,0863 0, 9784 2,5 7,41 0,1426 0, 9136 164 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Le tracé du modèle d’Elovich pour les différents systèmes donne des cœfficients de corrélation empirique très faibles par rapport à ceux du modèle du pseudo second ordre (tableauV.C.3). Le modèle d’Elovich n’est pas applicable dans ce cas et ne peut être pris en considération V.C.4.2 Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB à différentes températures La figure V.C.8 présente la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par B-DTPB, BNHTPB et B-MTPB à 20, 40 et 60°C pour une concentration initiale de colorant de 2,5 mmole/l. Les courbes de l’influence de la température sur la fixation du 2.4 DCP ont la même allure. La cinétique d’adsorption à 60°C est plus lente que celle à 20 et 40°C durant les 40 premières minutes. A l’équilibre, la capacité d’adsorption du 2.4 DCP augmente de 1,3655 à 2,2677 (mmole/g) pour B-DTPB de 1,2648 à 2,2820 (mmole/g) pour B-NHTPB et de 1,0038 à 2,1308 (mmole/g) pour B-MTPB avec l’augmentation de la température de 20 à 60°C indiquant que l’adsorption du 2.4 DCP est contrôlée par un processus endothermique. Le même résultat a été observé par Ammar et al pour l’adsorption des chlorophenols par un matériau silicaté (Ammar, 2007). Yan Zhou et al, 2011 Ont étudie l’adsorption par trois bentonites modifiées par des tensioactifs organiques pour éliminer le 2,4-DCP à partir de solution aqueuse. Parmi les trois bentonites étudiées, l’argile modifié par le chlorure octadécyle diméthyl benzyl d'ammonium (ODBAC), s'est révélée être le plus efficace, une capacité d'adsorption de 281,8 mg / g à 30 ◦C (Yan Zhou et al, 2011). 165 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS (a) 2,5 2 1 0,5 20 40 60 80 100 120 qe (mmole/g) 1,5 1,5 1,5 1 0,5 0 0 0 20 20 40 60 80 100 120 20 60 20 40 60°C 40 60 80 100 120 Temps (min) Temps (min) Temps (min) 40 1 0,5 0 (c) 2,5 2 qe (mmole/g) qe (mmole/g) (b) 2,5 2 0 0 PARTIE C 20 40 60 Figure V.C.8 : Cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 ,m/V=1g/l ,T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60). V.C.4.2.1 Modélisation des cinétiques d’adsorption du 2.4 DCP à différentes températures V.C.4.2.1.1 Modèle cinétique du pseudo premier ordre La validité de l'équation de Lagergren est d’abord testée en traçant log (qe -qt) en fonction de t. D'après les résultats du tableau V.C.4, l'équation de Lagergren n'est pas applicable dans le cas de la rétention du 2.4 DCP et ce pour les trois types de supports étudiés à différentes températures. 166 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 1 10 20 30 (b) Temps (min) 0,5 40 50 60 70 80 0 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 -0,5 log (qe-qt) -1 -1 -2,5 -3 20 40 60°C 0,5 0 0 -0,5 20 40 60 80 100 -1,5 -2 -2 Temps (min) -1 -1,5 -1,5 (c) 1 log (qe-qt) log (qe-qt) 0,5 0 0 -0,5 1 (a) Temps (min) PARTIE C -2,5 -2 -3 -2,5 -3,5 -3 -4 -3,5 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.C.9 : Application du modèle pseudo premier ordre à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60). V.C.4.2.1.2 Modèle cinétique du pseudo second ordre La figure V.C.10 montre que les résultats expérimentaux obtenus suivent parfaitement la variation linéaire donnée par l’équation représentative d’une cinétique du pseudo deuxième ordre, et les valeurs pour la constante k2 pour les trois supports sont reportés dans le tableau V.C.4. Nous constatons que B-MTPB a des constantes de vitesse d’adsorption k2 plus élevées que les autres matériaux. Ceci peut indiquer que l’interaction entre le 2,4 DCP et le matériau B-MTPB est plus forte que celle entre B-NHTPB et B-DTPB. Cette différence est due probablement à la longueur des chaînes alkyl DTPB C30H40Br P> NHTPB C24H28 Br P>MTPB C19H18BrP. 167 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 100 (a) 80 (b) 40 20 0 0 20 40 60 80 100 120 0 (c) 140 120 100 t/qt t/qt t/qt 60 100 90 80 70 60 50 40 30 20 10 0 PARTIE C 80 60 40 20 0 20 40 60 80 100 120 0 20 Temps (min) 40 60°C 20 40 60°C 60 80 100 120 Temps (min) Temps (min) 20 40 20 40 60°C Figure V.C.10: Application du modèle du pseudo second ordre à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60). Tableau V.C.4 : paramètres du modèle du pseudo premier et du second d’ordre pour l’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB à différentes températures. Adsorbants T qeexp qe1 K1 (C°) (mmole/g) (mmole/g) (min-1) R12 q2 cal K2 h (mmole/g) (g/mmole/min) (mmole/g/mi R22 n) B-DTPB B-NHTPB 20 1.3655 1.0998 0.0472 0.888 1.4827 0.0652 0.1433 0.998 40 1.8520 1.4005 0.0842 0.978 1.9790 0.0821 0.3215 0.999 60 2.3677 1.4025 0.0711 0.832 2.4764 0.0818 0.5016 0.997 1.2648 0.7730 0.0614 0.942 1.2926 1.4825 0.2838 0.999 40 1.6808 0.6668 0.1195 0.789 1.7488 0.1051 0.3214 0.999 60 2.2820 0.7730 0.0614 0.942 2.4715 0.048 0.2941 0.999 1.0038 0.8958 0.0732 0.9489 1.0454 0.2451 0.2678 0.997 40 1.2957 0.7700 0.0396 0.896 1.3511 0.1778 0.3245 0.997 60 2.1308 1.9739 0.0854 0.8325 2.3441 0.0858 0.4714 0.973 20 20 B-MTPB 168 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C V.C.4.2.1.3 Modèle de la diffusion intra- particulaire Afin de tester la validité de l’expression cinétique de diffusion intra-particulaire, il a été tracé l’évolution de la racine carrée du temps en fonction de la quantité fixée la courbe V.C.11 représente les cinétiques de la diffusion intra particulaire pour les trois supports B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB. Ce modèle décrit bien les points expérimentaux et permet d’accéder aux valeurs du cœfficient de diffusion intra particulaire comme nous le remarquons sur la figure V.C.11, Les valeurs de Ki, constante de vitesse et R2 cœfficients de corrélation sont représenté dans le tableau V.C.11 (a) (b) 2,5 2 qe (mmole/g) 1,5 1,5 1,5 1 0,5 0 0 2 4 6 8 10 1 1 0,5 0,5 0 0 0 0 2 40 4 6 8 10 12 2 t1/2 40°C 4 6 8 10 12 12 t 1/2 20 (c) 2,5 2 2 qe (mmole/g) qe (mmole/g) 2,5 20 40 t (1/2) 60°C 20 40 60°C Figure V.C.11 : Application du modèle de diffusion intra-particulaire à la cinétique d’adsorption du 2.4 DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB à différentes Températures (pH=6 , m/V =1g/l , T°C=(◊)20,(□),40 et (Δ)60). Les coefficients de corrélation pour le modèle de Morris et Weber sont tout à fait acceptables, indiquant que le modèle s’applique bien pendant la période initiale et qu’il ne s’applique pas à tout le processus d’adsorption. Les courbes ne passent pas par l’origine, ce 169 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C qui confirme que le processus de diffusion qui contrôle l’adsorption du 2.4 DCP sur les différents adsorbant n’est pas l’étape limitante. Un résultat semblable a été rapporté précédemment par Khenifi et al (khenifi et al, 2009) pour l’adsorption du 2.4 DCP par une argile échangée au CTAB. Tableau V.C.5 : Constantes de diffusion intra particulaire d’adsorption de 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB ki (mmole/g/ min 0.5) Adsorbents T °C B-DTPB 20 0,168 0,100 0,970 40 0,027 0,86 0,928 60 0,112 0,373 0,994 20 0,155 0,121 0,909 40 0,037 0,408 0,952 60 0,049 1,000 0,841 20 0,155 0,121 0,909 40 0,207 0,174 0,870 60 0,259 0,272 0,935 B-NHTPB B-MTPB C (mmole/g) R² 170 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C V.C.5 ISOTHERMES D’ADSORPTION DU 2.4 DCP PAR B-MTPB, B-NHTPB et BDTPB A DIFFERENTES TEMPERATURES Différentes concentrations du 2,6-Dichlorophenol (de 0.2 a 2.2 mmole/l) a pH= 6 et un rapport masse volume de 1g/l, sont agités à une température constante pendant (120 min), au bout duquel l’équilibre est atteint. Les mélanges ont été centrifuges et les surnageants ont été analyses par UV visible à la longueur d’onde (λ=280 nm). Les isothermes d’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB sont représentées sur la figure V.C. 12. Les courbes montrent un comportement différent selon le phosphoniums inséré. La meilleure adsorption se produit lorsque la bentonite est échangée par le DTPB. La forme de l’isotherme du 2,4 DCP adsorbé par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB ne montre pas le plateau caractéristique d'une monocouche dans la gamme de concentration utilisée. Ce qui induit que l’adsorption ne peut être représentée par le modèle de Langmuir. Des résultats similaires ont été trouvé par Giora et al (Giora et al, 2007) pour l’adsorption du 2,4,5trichlorophenol, 2-chlorophenol, 4-nitrophenol par une montmorillonite échangée avec le tetraphenylphosphonium chloride . D’après la figure V.C.12, on remarque que la quantité fixée qe augmente avec l’augmentation de la température. Des résultats similaires ont été trouvés par Ammar et al pour l’adsorption du p-Chlorophenol (p-CP), o-Chlorophenol (o-CP) et m-Chlorophenol (mCP) par un matériau silicaté (Ammar, 2007) L'argile modifiée par DTPB utilisée lors de notre étude possède une capacité d'adsorption de 2,4 DCP plus importante que celle de l’argile modifiée par NHTPB et MTPB, ce résultat pouvant s'expliquer par la différence de longueur de la chaîne des tensioactifs étudiés. Ces résultats sont principalement dus à l’augmentation de l’hydrophobicité de la surface argileuse avec la longueur de la chaîne alkyl sachant que le degré de partition des 171 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C solutés organiques augmente lorsque le nombre des chaînes hydrocarbonée dans le cation organique augmente (Lee et al, 2001) 1,2 2 2,5 (b) (a) 1,5 qe (mmole/g) 0,8 1 1,5 0,6 1 0,4 0,5 0,2 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 (c) 2 qe (mmole/g) qe (mmole/g) 1 0,5 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 Ce (mmole/l) 1,2 1,4 0 0 0,2 0,4 0,6 0,8 1 1,2 1,4 Ce (mmole/l) Ce (mmole/l) 20 40 60°C 20 40 60°C 20 40 60°C Figure V.C.12: Isothermes d’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, ( m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C). VI.C.5.1 Modélisation des isothermes d’adsorption du 2.4 DCP sur différents matériaux V.C.5.1.1 Application du modèle de Freundlich Le Tableau V.C.6 récapitule les paramètres calculés par le modèle de Freundlich (Freundlich, 1906), ainsi que les coefficients de corrélation entre les données expérimentales et les données modélisées. En se basant sur les valeurs du coefficient de corrélation empirique R2, on remarque que le modèle de Freundlich donne de bons résultats par rapport à celui de Temkin et de Dubinin –Radushkevich (D-R). Les valeurs du paramètre de Freundlich 1/n indiquent de façon générale que l’adsorption est beaucoup plus importante sur B-DTPB et B-NHTPB, où la valeur du paramètre de Freundlich 1/n est inférieure à un (1/n < 1). En ce qui concerne le B-MTPB, la valeur du même coefficient (1/n > 1) suggère que les liaisons d’adsorption sont faibles et plutôt de types 172 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C physiques. Les isothermes de type S (1/n > 1) indiquent généralement que les molécules de 2,4 DCP ne s’accrochent au solide que par l’intermédiaire d’un seul groupement et l’adsorption devient progressivement plus facile au fur et à mesure que la quantité adsorbée augmente. Ainsi, la surface de l’argile organophile facilite l’adsorption des molécules du chlorophénol qui se fixe preferentiellement de façon verticale. Ce phénomène a été observé par Bentaleb qui a fixé le 2.4 DCP par une illite d’Adrar échangée au Cétyltriméthylammonium bromide (CTAB), et le Dodécyl- triméthylammonium bromide (DTAB) (Bentaleb, 2007). ln Ce -1 0,5 0 -5 -4 -3 -2 -1,5 -2 -2 -2,5 -3,5 -3 -4 -2,5 20 40 60°C -3,5 -4,5 20 40 60°C 1 -1,5 -3 -2 -1 -0,5 0 -1 -2,5 -1,5 1 0,5 ln qe -1 (c) 0,5 0 -4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5-0,5 0 0,5 0,5 0 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 -0,5 ln Ce ln qe ln Ce (b) ln qe 1 (a) 20 40 60°C Figure V.C.13: Application de modèle de Freundlich pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, ( m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C). V.C.5.1.2 Application du modèle de Temkin Les résultats de la linéarisation des isothermes expérimentaux par le modèle de Temkin qe =f (Ln Ce), sont présentés sur la figure V.C.14. Les paramètres de l'équation de Temkin sont présentés dans le tableau V.C.6. La constante de Temkin B augmente avec l’augmentation de la température pour tous les adsorbants utilisés (B-DTPB, B-NHTPB et BMTPB). Ce qui confirme le caractère endothermique de l’adsorption comme trouvé précédemment lors de l’étude cinétique. Les coefficients de corrélations R2 sont inférieurs à 173 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C ceux du modèle de Freundlich se qui laisse supposer que ce modèle n’est pas applicable dans ce cas. 1 1,5 0,5 0,8 qe (mmole/g) 1 (c) 1,2 0,6 2 1,5 1 0,4 0,5 0,2 0 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 -0,5 0 0 -4,5 -4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 -4 -3,5 -3 -2,5 -2 -1,5 -1 -0,5 0 0,5 -0,5 -0,2 ln Ce ln Ce 20 40 60°C 2,5 qe (mmole/g) (b) 2 qe (mmole/g) (a) 20 40 ln Ce 60°C 20 40 60°C Figure V.C.14 : Application du modèle de Temkin pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, (m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C). V.C.5.1.3 Application du modèle de Dubinin –Radushkevich (D-R) Dans le modèle d'adsorption de Dubinin –Radushkevich, L’énergie moyenne E d’adsorption est inférieure à 8 KJ.mol-1, ce qui indique que la physisorption prédomine lors de l’adsorption du 2.4 DCP par ces matériaux (B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB). Les coefficients de corrélation sont inférieurs à ceux du modèle de Freundlich, ce qui signifie que l’adsorption du 2.4 DCP par les matériaux étudiées, ne suit pas le modèle de Dubinin – Radushkevich (D-R) mais plutôt le modèle de Freundlich. 174 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 1 ln qe -1 -1,5 -2 4E+07 5E+07 1E+072E+07 3E+07 6E+07 7E+07 8E+09E+07 7 -1 -1,5 -2 20 40 (c) (c) -1,5 -2 -3 -2,5 -3,5 -3 -4 -3,5 60°C Eps 2 0 80000000 40000000 60000000 0 20000000 -0,5 0 0 0 -1 -2,5 -4,5 -2,5 1 ln qe 8E+07 9E+07 ln qe 7E+07 4E+07 5E+07 6E+07 1E+07 2E+07 3E+07 (b) (b) 0,5 0 0 -0,5 0,5 0 0 -0,5 Eps 2 0,5 (a) Eps 2 PARTIE C -4 20 40 20 60°C 40 60°C Figure V.C.15: Application du modèle de D -R pour l’adsorption du 2,4DCP par (a) DTPB, (b) NHTPB et (c) MTPB, (m/V= 1g/L; pH=6 et T=20, 40 et 60°C). Tableau V.C.6: paramètres des modèles de Freundlich, Dubinin –Radushkevich (D-R) et Temkin pour l’adsorption du 2.4DCP par B-MTPB, B-NHTPB et B-DTPB. Dubinin –Radushkevich T°C 20 qm (g/g) 0,941 Temkin KDR E R2 4 10-8 3,53 0.960 3,53 Freundlich KT (L/g) R2 Kf 0,294 20,72 0.945 0,961 0.966 0,582 16,84 0.931 2,502 0.941 4,483 B 1/n 0,631 40 1,697 4 10-8 60 2,292 3 10-8 4,08 0.978 0,610 20 0,460 4 10-8 3,53 0,852 0,174 16,98 0,708 0,941 0,896 B-NHTPB 40 0,744 8 10-8 2,5 0.924 0,337 6,34 0,853 0,660 1,129 60 0,880 6 10-8 2,88 0.897 0,841 0,918 20 0,836 10-7 2,23 0.966 40 2,446 5 10-8 3,16 0.981 0,797 60 2,59 2 10-8 0.984 0,648 B-DTPB B-MTPB 5 0,380 0,372 23,35 8,55 0,944 0,999 0,995 R 0,974 0,995 0,900 0,984 0,995 0,989 5,02 0,889 0,644 1,431 0.992 14,36 0.911 4,682 1,229 0.997 55,24 0.927 10,235 0,845 175 0.996 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C V.C.6 GRANDEURS THERMODYNAMIQUES L’étude de l’influence de la température, nous a permis de déterminer les paramètres thermodynamique caractérisant les liaisons adsorbat-adsorbant. Aprés avoir tracé ln Kd=f (1/T) (figure V.C.16) les grandeurs thermodynamiques sont calculées, et représentées dans le tableau V.C.7 2,5 1/T (K-1) 2 1,5 1 0,5 0 0,0029 -0,5 0,003 0,0031 0,0032 0,0033 0,0034 0,0035 ln Kd -1 B-MTPB B-NHTPB B-DTPB Figure V.C.16: paramètres thermodynamiques du 2.4 DCP par B-MTPB, B-NHTPB et BDTPB. D’après les résultats présentés dans le tableau V.C.7 les valeurs positives de la variation de l’enthalpie standard ΔH° (ΔH°>0) confirment que le processus de fixation de notre polluant (2.4 DCP) sur les différents matériaux synthétisés est endothermique (Ajay et al, 2004). Pour les matériaux B-DTPB et B-NHTPB, les valeurs de ΔH° sont inférieures à 40Kj /mole, cela veut dire que le processus d’adsorption est régi par un phénomène physique (physisorption) dans lequel les molécules du 2.4 DCP adsorbées sont liées par des forces de Vand der Waals et des forces électrostatiques d’attraction- répulsion de petites énergies. Par contre pour le B-MTPB la valeur de ΔH° = 58,44 (Kj mole-1) suggère une physisorption et 176 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C une adsorption chimique, ou les molécules adsorbées sont liées par des forces de plus grandes énergies, généralement supérieurs à 40Kj /mole. Un tel comportement a également été observé lors de l’adsorption du 2,4-didichlorophenol et le 2,6-didichlorophenol en solution aqueuse par le β-cyclodextrin/attapulgite composite (Jianming et al, 2011). D’après le tableau V.C.7 on peut remarquer pour B-DTPB et B-MTPB que plus la température est élevée, plus la valeur de ΔG° est négative. Cela veut dire que le processus est favorable dans ces conditions, par contre pour B-NHTPB les valeurs de ΔG° sont positives. Ce phénomene a été également observé par Ammar et al pour l’adsorption du p-Chlorophenol (p- CP) ,oChlorophenol (o-CP) and m-Chlorophenol (m-CP) sur un matériaux silicaté ( Ammar, 2007). Les valeurs positives de l’entropie standard ΔS° reflètent l’affinité du 2.4 DCP par les matériaux B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB pour le 2.4 DCP, et plus ces valeurs de ΔS° sont élevée plus on a une augmentation du désordre à l’interface solide-solution pendant l’adsorption. (Yu et al, 2004). 177 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Tableau V.C.7: paramètres thermodynamiques de l’adsorption du 2.4 DCP par B-MTPB, BNHTPB et B-DTPB. Adsorbants B-DTPB B-NHTPB B-MTPB T°C ΔG (Kj mole-1) 20 -0,89 40 -3,49 60 -5,20 20 1,49 40 0,94 60 0,38 20 1,29 40 -2,60 60 -6,50 ΔH (Kj mole-1) ΔS (j mole-1K-1) 23,30 82,56 9,65 27,81 58,44 195, 02 V.C.7 CARACTERISATION DES MATERIAUX APRES ADSORPTION DU 2.4 DCP V.C.7.1 caractérisation des matériaux après adsortion du 2.4 DCP par IR Les spectres IR des matériaux argileux après adsorption du 2.4 DCP sont présentés sur la figure V.C.17. Comme pour l’adsorption du colorant orange II on ne peut observé les bandes du 2.4 DCP qui sont masquées par le spectre de l’argile échangée aux phosphoniums. La bande correspondante à la vibration d’élongation OH du phénol est située à 3607 Cm-1 (OH libre) ou 3250 Cm-1 (liaison H intermoléculaires) de l’argile sont confondus avec la bande OH de l’eau interfoliaire de l’argile (Ovadyahu et al, 1996). De même la liaison CCl présente deux pics du 2.4 DCP vers 1102 et 1054 Cm-1 ; qui sont masquées par les bandes de vibrations Si-O de l’argile (Robinson, 1995). La bande à 2931 Cm-1 caractéristique de la 178 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C vibration CH du phosphonium. La bande à 1483 Cm-1 observée après adsorption du 2.4 DCP est une bande caractéristique du phénol (Daimay et al, 1991). Elle est attribuée à la vibration de flexion de la liaison C-H. La présence d’une bande à 921 Cm-1 est due à la vibration de déformation OH liée à Al3+ (Tabak et al, 2007). 2.4 DCP PUR (a) 2.4 DCP PUR 2.4 DCP B-DTPB Transmitance(%) Transmitance(%) 2.4 DCP B-DTPB B-DTPB B-DTPB 40 00 3500 3000 25 00 20 00 1500 1000 500 2000 1800 -1 W aven um be rs (C m ) 1600 1400 1200 1000 800 600 400 -1 W avenumbers (Cm ) (b) 2.4 DCP 2 .4 D C P B-NHTPB 2.4 DCP Tranmistance (%) Transmitance (%) 2 .4 D C P -B - M T P B B-NHTPB B -M T P B 4000 3500 3000 2500 2000 1500 1000 500 W a v e n u m b e rs (C m -1 ) 20 00 15 00 100 0 500 W avenum bers (C m -1) (c) 2.4 DCP 2.4 DCP B-NHTPB 2.4 DCP-B-MTPB Transmitance (%) Tranmistance (%) B-NHTPB 2.4 DCP B-MTPB 4000 3500 3000 2500 2000 W a ve nu m b ers (C m -1 ) 1500 1000 500 2000 1500 1000 500 W avenumbers (Cm-1) Figure V.C.17 : Spectre IR du (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) B-MTPB après adsorption du 2.4 DCP V.C.7.2 Caractérisation des matériaux après adsorption du 2.4 DCP par DRX Les spectres DRX après adsorption du 2.4 DCP par les différents matériaux montre que les distances réticulaires pour les trois matériaux n’augmentent pas. Ceci confirme, 179 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C comme pour l’adsorption du colorant orange II, que l’adsorption se produit également à la surface des organophosphoniums. 1 9 .4 9 ° A 1 8 .3 8 ° A B - D T P B - 2 .4 D C P 1 6 ,0 0 ° A B -N H T P B - 2 .4 D C P B -M T P B - 2 .4 D C P 10 20 30 40 50 60 70 80 D e u x te ta Figure V.C.18 : Diffractogramme DRX du B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB après adsorption du 2.4 DCP. V.C.7. 3 Caractérisation des matériaux après adsorption du 2.4 DCP par ATG, DATG La figure V.C.19 montre l’analyse ATG des matériaux après adsorption. On peut remarquer qu’il y’a une perte de masse après adsorption pour les trois phosphoniums qui est respectivement de 18,53% pour B-DTPB, de 17,65% pour B-NHTPB et de 17,38 % pour B-MTPB. 180 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS 0 ,2 BDTPB B D T P B 2 .4 D C P 100 95 Weight % Deriv weight % 105 DTPB 2 .4 D C P B D T P B (a) 0 ,3 PARTIE C 90 85 80 75 0 ,1 70 65 0 ,0 20 0 4 00 60 0 8 00 60 1 0 00 200 400 600 800 1000 T em p e ra tu re °C T e m p é r a tu r e ° C BNHTPB 2 .4 D C P B N H T B Deriv.Weight (%/°C) ) 100 BNHTPB 2 .4 D C P B N H T P B 95 Weight (%) (b) 90 85 80 75 70 200 400 600 800 1000 65 200 T e m p é ra tu re (°C ) 400 600 800 1000 T e m p e ra tu re °C B M TP B 2 .4 D C P B M T P B B -M T P B 2 .4 D C P B -M T P B 100 95 0 ,1 0 Weight % Deriv weight % (c) 0 ,1 5 0 ,0 5 90 85 80 75 0 ,0 0 200 400 600 800 1000 70 200 T e m p é ra tu re °C 400 600 800 1000 T e m p e ra tu re ° c Figure V.C.19 : Analyse thermique (ATG) et (DTAG) de (a) B-DTPB, (b) B-NHTPB et (c) B-MTPB après adsorption 2.4 DCP. CONCLUSION Ce chapitre avait pour objectif principal l’application des argiles dans l'adsorption du 2.4 DCP. Elle nous a permis de dégager quelques conclusions. Les résultats obtenus relatifs à la cinétique, la thermodynamique et les isothermes d’adsorption ont été exploités pour éclaircir le mode de fixation du polluant par l’adsorbant. L’étude de l’influence de la concentration initiale sur la cinétique a montré que le processus d’adsorption suit le modèle de pseudo-second ordre. A l’équilibre, la capacité d’adsorption du 2.4 DCP augmente de 1,3655 à 2,2677 (mmole/g) pour B-DTPB de 1,2648 à 181 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C 2,2820 (mmole/g) pour B-NHTPB et de 1,0038 à 2,1308 (mmole/g) pour B-MTPB avec l’augmentation de la température de 20 à 60°C indiquant que l’adsorption du 2.4 DCP est contrôlée par un processus endothermique. L’adsorption du 2.4 par ces matériaux adsorbants est caractérisée par des isothermes linéaires où l’adsorption n’est pas limitée, indiquant ainsi un mécanisme d’adsorption due au partage du soluté entre l’eau et la phase organique contenue dans l’argile. La température a un effet limité sur la fixation dans la plage de température considérée Le modèle de Freundlich décrit mieux l’adsorption du 2 .4 DCP. Les valeurs des coefficients de corrélation, pour les trois températures étudiées, étant proches de l’unité. Les valeurs de ΔH inférieurs à 40 kj sont égale à 23,70 , 9,65 et de 58, 48 Kj/mole pour BDTPB, B-NHTPB et B-MTPB respectivement. La caractérisation après adsorption montre que l’adsorption du 2.4 DCP se fait sur la surface des matériaux. 182 CHAPITRE V : RESULTATS ET DISCUSSIONS PARTIE C Références bibliographiques Adaa. K; Ergeneb. A; Tanb Yalçın. E, Adsorption of Remazol Brilliant Blue R using ZnO fine powder S: Equilibrium, kinetic and thermodynamicmodeling studies. 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Les argiles modifiées sont des matériaux en plein développement, particulièrement intéressants en raison de l’amélioration de leurs propriétés physicochimiques, et de leur intérêt dans le domaine de l’adsorption. Etant donné le vif intérêt porté à ces matériaux ces dernières années, nous nous sommes intéressés aux interactions de trois phosphoniums le bromure de méthyle triphényl phosphonium, MTPB, le bromure n- hexyl triphenyl phosphonium, NHTPB et le bromure de dimethyle triphenyl phosphonium DTPB, par bentonite de Maghnia sodée et modifié par des cations compensateurs puis à l’adsorption du colorant orange II et à l’élimination du 2.4 DCP par des argiles échangées aux phosphoniums. La bentonite à l’état brute contient un certain nombre d’impuretés (quartz, carbonates etc.) et a d’abord subie une purification par les méthodes classiques de traitement, puis homogénéisé par échange ionique avec du chlorure de sodium. Nous avons dans un premier lieu caractérisé la bentonite avant et après purification et échange au sodium par les méthodes classiques de caractérisation RX, IR, ATG, MEB. Les différentes analyses ont permis de confirmer les résultats suivants : -Sa capacité d’échange cationique déterminée par la méthode du bleu de méthylène est d’environ 101.25 meq/100g d’argile et de 111. meq/100g d’argile par la méthode de conductimetrie. -L’examen du spectre de la bentonite sodée confirme la disparition des raies des impuretés majeures au cours de la purification notamment le Quartz, la calcite et la cristobalite. 194 Conclusion générale -La bentonite utilisée est constituée essentiellement de montmorillonite .Le spectre de l’argile sodée présente une raie d001 à 11,93 A°correspondant au minéral comprenant une couche d’eau. Les ions métalliques, (Cu2+, Al3+) ont été choisi, pour étudier le comportement des phosphonims DTPB, NHTPB et MTPB lors de leur adsorption par de la bentonite échangée avec ces métaux. L’échange de la bentonite sodique par ces métaux est réalisé selon une procédure classique qui fait appel à un échange cationique. L’analyse par diffraction des rayons X montre que l’échange par les différents cations ne donne pas un changement important de la distance interfoliaire. En suite une argile organophile a été préparée en échangeant le cation compensateur de l’argile (B-Na) par les cations de phosphoniums DTPB, NHTPB et MTPB à une quantité égale à la capacité d’échange cationique (CEC) ce qui réduit le degré d’hydratation de la surface de l’argile en donnant une argile organophile avec des propriétés organophiles permettant une élimination des polluants étudiés. Les résultats de diffraction des rayons X des matériaux préparés B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB préparés montre une augmentation importante de l’espace interfoliaire d001 et suggère la formation de bicouche. La distance réticulaire d001 passe de 11,93Å pour l’argile sodée à 15,99 Å pour BMTBP, 18,38Å pour B-NHTPB 19,49Å pour B- DTPB. Les spectres infra rouges des bentonites modifiées (MTPB-Bentonite et NHTPBBentonite et Bentonite- DTPB) font apparaître la bande entre 2900 et 2800 correspond aux vibrations de valence CH et la bande à 1434 relatives aux vibrations du groupe P - H confirmant l’insertion des phosphoniums. L’analyse par spectroscopie électronique à balayge MEB montre la différence d‘aspect de l’argile sodée avant et après intercalation des phosphoniums. 195 Conclusion générale Les résultats obtenus relatifs à l’étude des interactions des trois phosphoniums avec l’argile sodée montrant que : - L’adsorption du MTPB NHTPB et DTPB, par Na-Bentonite est peu sensible à l’influence du pH -l’étude de l’influence de la concentration initiale sur la cinétique a montré que le processus d’adsorption suit le modèle du pseudo second ordre et la capacité d’adsorption augmente avec l’augmentation de la concentration. Le DTPB par sa chaîne alkyl plus longue semble se fixer en plus grande quantité que le MTPB et NHTPB. L’isotherme d’adsorption du MTBP, NHTPB et DTPB par, Cu-Bentonite et Al-Bentonite ont la même allure que ceux de Na-Bentonite, ce qui signifie que le cation compensateur n’a pas d’effet sur l’adsorption des phosphoniums. - D’après nos résultats on a pu constater que l‘élimination du colorant orange II par l’argile échangée aux phosphoniums est meilleur aux pH acides ce qui augmentait les capacités d‘adsorption de ce colorant anionique. -L’étude de l’adsorption du colorant orange II par B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB indique que le processus de rétention est rapide car l’équilibre d’adsorption est atteint au bout de 20 min. La diffusion intra-particulaire n’est pas l’étape limitante, et le phénomène de sorption est de nature physique. L’étude de l’adsorption du colorant orange II sur les différents matériaux à différentes températures du milieu réactionnel a montré que l’adsorption est exothermique les valeurs de l’enthalpie confirmant le processus d’adsorption physique. Les résultats obtenus à travers cette étude ont montré que le B-DTPB est le meilleur adsorbant comparé aux B-NHTPB et B-MTPB. La quantité d’orange II fixée est alors dans l’ordre suivant : B-DTPB > B-NHTPB > B-MTPB. 196 Conclusion générale L’élimination du 2.4 DCP par les différentes argiles modifiées est meilleure à pH 6. La cinétique de fixation est rapide pour les trois matériaux et l’équilibre est atteint en 60 minutes pour B-DTPB, 40 minutes pour B-NHTPB et 30 minutes pour B-MTPB. Pour des concentrations initiales de 2,4 DCP de 1 mmole/l à 2,5mmole/l, la capacité d’adsorption augmente de 0,7942 à 1,3555 mmole/g , 0,4316 à 1,2648 mmole/g et de 0,5791 à 1,0038 pour B-DTPB, B-NHTPB et B-MTPB respectivement. Les régressions linéaires ont montré que la cinétique est contrôlée par le modèle du pseudo second ordre .La diffusion intraparticulaire n’est pas l’étape limitante qui contrôle l’adsorption du 2.4 DCP sur les différentes organobentonites. L’adsorption du 2.4 DCP sur ces matériaux adsorbants est caractérisée par des isothermes linéaires où l’adsorption n’est pas limitée, indiquant ainsi un mécanisme d’adsorption due au partage du soluté entre l’eau et la phase organique contenue dans l’argile. L'argile modifiée par DTPB possède une capacité d'adsorption de 2,4 DCP plus importante que celle de l’argile modifiée par NHTPB et MTPB, ce résultat pouvant s'expliquer par la différence de longueur de la chaîne des tensioactifs étudiés. L’étude thermodynamique nous a permis de constater que le processus d’adsorption est spontané, et endothermique. 197