JEUDI 29 SEPTEMBRE 2016 ❷
Communiqué spécial hépatologie
Traitements HÉPATITEC CHRONIQUE : LA NOUVELLE FRONTIÈRE DU 100%
L’année 2015 a marqué un véritable tournant dans le
traitement de l’hépatiteC chronique, avec de nouveaux
antirétroviraux à action directe. Acteur majeur dans
ce domaine, AbbVie annonce encore d e prochaines
innovations.
© ABBVIE / V. MAZET / DR
©SUPERSONIC IMAGINE / DR
© BAYER / DR
Sensibilisation AMÉLIORER LE DÉPISTAGE
DU CANCER DU FOIE
Enjeux INQUIÉTANTE PROGRESSION DE LA STÉATOSE HÉPATIQUE
Innovation FAIRE RAYONNER
L’ÉCHOGRAPHIE DANS LE LARGE
SPECTRE DES MALADIES DU FOIE
EVALUER EN 60 SECONDES
les maladies du foie par
une technique non inva-
sive, c’est ce que permet la
technique d’échographie
innovante de SuperSonic
Imagine, une PME localisée
à Aix-en-Provence. Utilisant
les ondes ultrasonores pour
suivre la propagation d’ondes
de cisaillement, l’échographe
Aixplorer ® peut, en plus de
l’imagerie conventionnelle, visualiser et analy-
ser en temps réel la dureté des tissus. En hépato-
logie, celle-ci donne aux médecins une informa-
tion directe, quantitative et reproductible sur la
dureté du foie, qui augmente avec la sévérité de la
fi brose et de la cirrhose.
« Cette mesure est un pa-
ramètre important qui aide à la détermination
non invasive du degré d’avancement de la ma-
ladie, permettant d’éviter la biopsie et ses com-
plications. Le besoin clinique est important, no-
tamment avec l’arrivée des antiviraux d’action
directe pour traiter l’hépatite C »
, déclare Jacques
Souquet, Vice-Président Fondateur et Directeur
de l’Innovation de SuperSonic Imagine.
L’échographie permet aussi d’évaluer la stéatose
hépatique qui, lorsqu’elle évolue vers la stéato-
hépatite non alcoolique (NASH), peut conduire à
une fi brose et à des complications cardio-vascu-
laires. La population à haut risque NASH est pro-
bablement la plus importante à identifi er, car la
NASH touche de 10 à 20 % des patients ayant une
stéatose, eux-mêmes représentant en moyenne
AVEC QUATRE fois plus de cas qu’en 1980, soit
de 8 000 à 9 000 nouveaux cas par an en France,
et l’un des pronostics les plus sombres, le can-
cer du foie est devenu un enjeu majeur de santé
publique.
« Les traitements n’ont que peu pro-
gressé et la seule marge de manœuvre à court
terme pour lutter contre ce cancer dévastateur
est de mieux identifi er et de mieux surveiller
les maladies chroniques du foie, comme la cir-
rhose »,
explique le Dr Jean-Claude Barbare,
Coordinateur du Réseau des Investigateurs
pour le Carcinome Hépatocellulaire (Réseau
RICH), au CHU d’Amiens, en Picardie. En e et,
« 90 % des cancers du foie se développent chez
des malades
atteints de
cirrhose,
pour qui la
pratique ré-
gulière d’une
échographie
permet un
diagnostic
plus précoce
du cancer ».
Une cam-
pagne de sen-
sibilisation des professionnels de santé a été
menée en 2014 et 2015 par des institutions re-
présentant médecins et patients ainsi qu’avec
le soutien du laboratoire pharmaceutique
Bayer, pour rappeler l’importance de suivre les
patients atteints de cirrhose par une échogra-
phie tous les six mois. Plus de 700 spécialistes
et 16 000 généralistes ont été rencontrés. Une
troisième action est prévue à partir de sep-
tembre 2016 pour les professionnels de santé
25 % de la population mon-
diale.
« Notre technologie
propose une panoplie d’ou-
tils diagnostiques pour les
maladies du foie, incluant le
cancer, la cirrhose, la fi brose
et, plus en amont, la stéa-
tose. Nous devrions disposer
bientôt d’outils spécifi ques
NASH qui autoriseront une
véritable stratégie de dépis-
tage pour des populations à
risque, et leur prise en charge précoce »
, ajoute
Claude Cohen-Bacrie, Vice-Président Fondateur
et Directeur scientifi que de SuperSonic
Imagine. L’échographie devient un outil de
mesure de paramètres tissulaires du foie, véri-
tables biomarqueurs de ces pathologies. Cette
avancée sera utile au recrutement des patients
dans les études thérapeutiques permettant de
valider les critères d’inclusion des patients dans
ces essais par un examen rapide et non invasif.
Ces maladies du foie ne concernent pas seu-
lement les pays occidentaux. Elles touchent
plus de 300 millions de personnes en Chine,
en raison surtout de l’épidémie d’hépatite B.
SuperSonic Imagine possède une fi liale dans
ce pays et y mène plusieurs études cliniques
multicentriques pour démontrer la perfor-
mance de sa technique dans l’évaluation de
la sévérité de la fi brose hépatique chez des
patients atteints d’hépatite B chronique. Une
innovation française à la conquête du monde !
A. P.
en contact avec la population à risque : addic-
tologues, médecins du travail... Un programme
essentiel à mener, selon le laboratoire Bayer.
« Il
est important de prendre en considération le
patient dans sa globalité et de soutenir des
actions qui peuvent permettre une meilleure
prévention et prise en charge »
, souligne le
Dr Azzedine Boudjadja, Directeur médical
de Bayer HealthCare France. Le laboratoire a
également développé le programme Amplio,
dont l’objectif est de sensibiliser et d’infor-
mer le patient pendant et après les soins. Une
période tout à fait critique est celle des soins
à domicile. Le laboratoire a mis au point, avec
les équipes d’oncologie du centre Eugène-
Marquis de Rennes et du centre François-
Baclesse de Caen, une solution sous forme de
jeu de cartes éducatif – le jeu JEPETO – pré-
sentant six di érentes situations du quoti-
dien (toilette, vacances ou week-end, nourri-
ture et transit…) à partir duquel l’infi rmier(e)
peut entamer facilement une discussion avec
le patient. Ce jeu permet au patient de devenir
un véritable acteur de ses soins, en prévenant
et en gérant mieux les e ets secondaires des
thérapies ciblées orales.
L’oncologie est l’un des trois domaines prio-
ritaires pour Bayer, avec l’ophtalmologie et la
cardiologie. Bayer a mené plus de dix essais
cliniques de phase III dans les cancers du rein
et du foie.
« Plus de 15 000 patients ont été
traités au cours de ces essais dans ces deux
cancers depuis plus de dix ans, ce qui refl ète
notre engagement fort dans ce domaine »,
conclut le Dr Azzedine Boudjadja. A. P.
Jacques Souquet, Claude Cohen-
Bacrie et l’échographe Aixplorer®
En mesurant l’élasticité du tissu par une technique d’imagerie
élastographique couplée à l’échographie, la PME innovante SuperSonic
Imagine permet le diagnostic de la fi brose et de la stéatose ainsi que
la couverture d’un très large spectre des maladies du foie.
QUELS SONT les grands
progrès dans les traitements
des maladies hépatiques?
Sans nul doute, les avancées dans
les hépatites virales, avec l’arrivée
de traitements e caces, permettant
à présent la guérison (hépatite C)
ou le contrôle au long cours de la
maladie (hépatite B). En revanche,
la stéatohépatite non alcoolique
(NASH) est une maladie en plein
essor, favorisée par les change-
ments diététiques et de style de vie.
Elle survient chez des individus en
surpoids, avec des complications mé-
taboliques comme le diabète, l’hyper-
tension artérielle, les dyslipidémies
ou encore l’apnée du sommeil.
Quelles sont les conséquences
de la NASH ?
Alors que pour la majorité des sujets
ayant un foie gras métabolique, il n’y
n’aura pas de conséquences néfastes,
une partie des patients atteints de
NASH vont, eux, lentement abîmer
leur foie, ce qui entraînera à terme
l’apparition d’une cirrhose et parfois
d’un cancer primitif du foie. On peut
en e et avoir une cirrhose sans avoir
bu d’alcool ni être infecté par les virus
des hépatites! Le danger est que, sou-
vent, les patients ne ressentent rien et
la maladie passe inaperçue. D’où l’im-
portance d’identifi er les personnes à
risque et, parmi celles-là, celles ayant
une forme évolutive. Cette progres-
sion est lente, mais au-delà d’un ni-
veau de sévérité le traitement par le
régime et l’activité physique ne suf-
fi sent plus. Au stade de la cirrhose et
du cancer du foie, les traitements sont
malheureusement très limités, d’où
l’intérêt d’agir en amont et de préve-
nir l’apparition de ces complications.
On estime que, dans la population
mondiale, 20millions de personnes
pourraient mourir de cette
maladie. Comment réagir?
En commençant par informer e ca-
cement les professionnels de santé et
le grand public de l’e et délétère sur
le foie du surpoids, d’une alimentation
trop riche et du manque d’exercice
physique. Il faut éduquer les patients
à la nécessité du dépistage et d’un
diagnostic précis. On peut, grâce à des
examens sanguins simples et à une
échographie du foie, savoir quels sujets
à risque adresser chez l’hépatologue
pour des investigations spécialisées.
Existe-t-il des traitements?
Les deux traitements les plus promet-
teurs, l’acide obeticholique et l’Elafi bra-
nor, sont actuellement à l’essai dans de
grandes études internationales visant
Bien suivis, deux tiers des patients atteints de cancer du foie
sur cirrhose pourraient être diagnostiqués à un stade curatif.
Pour atteindre ce chi re, des actions de sensibilisation sont menées,
soutenues par le laboratoire Bayer.
Conséquence de nos changements alimentaires
et d’un manque d’activité physique, la stéatose hépatique
toucherait près d’un quart de la population mondiale!
Le PrVlad Ratziu, professeur d’hépatologie à l’hôpital
de la Pitié-Salpêtrière, présente les enjeux médicaux
posés par cette maladie.
INFORMATION COMMUNIQUÉE PAR BAYER
Dr Azzedine Boudjadja
à confi rmer leur
e cacité et leur
sécurité d’em-
ploi. Chacun a
fait la preuve
préliminaire de
son e cacité.
De nombreuses autres molécules sont
à l’étude. L’essentiel est que ces essais
puissent être menés à terme, car il
n’y a pas d’autre voie pour mettre
des médicaments à la disposition des
patients. Il est donc nécessaire que les
patients participent à ces essais thé-
rapeutiques, qui sont encadrés par
une législation et des considérations
éthiques strictes. De grands travaux
de recherche collaboratifs, acadé-
miques et industriels sont actuel-
lement menés afi n de comprendre,
dépister et juguler la maladie. A. P.
BONNE NOUVELLE pour les patients
infectés par le virus de l’hépatite C
en France. Aujourd’hui, les nouveaux
traitements permettent véritable-
ment de guérir, avec un taux de réus-
site exceptionnel. Ce qui a transfor-
mé la prise en charge de cette mala-
die invalidante et mortelle.
Pour autant, ces avancées ne doivent
pas faire oublier les défi s qui restent
à relever tant au niveau du dépistage
et du diagnostic, qu’à celui des traite-
ments.
«Il faut continuer à travailler
pour réussir à guérir 100% des patients
atteints d’hépatiteC chronique, ce qui
n’est pas encore le cas aujourd’hui.
Nous devons nous assurer que chaque
patient réponde au traitement, quel
que soit le type de virus de l’hépatiteC
par lequel il a été infecté. Des amélio-
rations peuvent également être obte-
nues dans la réduction de la durée du
traitement »,
détaille Jérôme Bouyer,
Président d’AbbVie France.
En tant qu’entreprise biopharmaceu-
tique, AbbVie a investi, en 2015, 19%
de son chi re d’a aires en recherche
et développement, soit 4,3 milliards
de dollars. Des e orts portés par les
6 500 collaborateurs dans le monde,
spécifi quement a ectés à la R&D.
Dans le domaine de l’hépatiteC chro-
nique, AbbVie est un acteur majeur.
Grâce à cet engagement, de nouvelles
innovations sont en développement
et les dernières données médicales
sont présentées aux 79es Journées
scientifi ques de l’AFEF, telles que
les résultats sur une durée de trai-
tement optimisée et sans ribavirine
pour certains patients.
«Une réduc-
tion du temps de traitement appor-
terait plus de confort au patient, avec
un impact positif pour le système de
santé»,
précise Jérôme Bouyer. «
En
parallèle, nous progressons sur une
nouvelle génération de traitements
qui visent à soigner tous les géno-
types d’hépatiteC, avec d’emblée des
durées de traitement optimisées
.
Notre ambition est de pouvoir guérir
«Notre ambition est
de pouvoir guérir 100 %
des patients traités»
100% des patients traités, car c’est ça,
le vrai succès! »
Ces développements
s’inscrivent dans une approche col-
laborative avec les professionnels de
santé, les chercheurs, les associations
de patients, mais également avec les
acteurs du système de santé. AbbVie
est très engagé dans le débat public
actuel sur l’accès à l’innovation et la
pérennité de la qualité du système
de soins.
«Maîtriser les dépenses du
système de santé et préserver l’accès
et la valorisation de l’innovation
sont de la responsabilité de tous»,
conclut Jérôme Bouyer. A. P.