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©Paul JEAN
à la fin du chapitre que le cas du strabisme accommodatif où le rôle de conseil de
l’opticien est important.
2 Compensations pour les malvoyants
Dans les malvoyants, il faut distinguer :
· les malvoyants jeunes pour lesquels l’opticien fournira l’équipement optique prescrit
mais qui sont en général pris en charge par une structure comprenant
ophtalmologues, orthoptistes, rééducation fonctionnelle …
· les malvoyants âgés dont le nombre est actuellement en augmentation compte tenu du
vieillissement de la population. Ces derniers recherchent un moyen pour continuer à
pouvoir lire, regarder les photos de leurs petits enfants, voir la télévision.
Nous ne traiterons que les cas rencontrés couramment en magasin d’optique.
2.1 Malvoyance due à une altération du sens lumineux
On utilise des filtres colorés qui sont généralement incorporés aux verres correcteurs et
montés dans des montures de lunettes comportant des coques latérales pour éviter le flux
lumineux incident latéral. Citons à titre indicatif les quatre principaux types de filtres utilisés:
- UV 400 nm (couleur rose) pour atténuer la diffusion dans le cas de troubles de
transparence;
- UV 450 nm (couleur jaune orange) améliore la perception des contrastes et neutralise les
radiations bleues dans le cas des DMLA;
- UV 550 nm (couleur brun rouge) dans le cas des rétinopathies pigmentaires;
- UV 650 nm (couleur rouge sombre) pour les achromates présentant une forte photophobie.
2.2 Atteinte de la rétine centrale
C'est le cas le plus fréquent et pratiquement celui pour lequel l'opticien s'intéressant à la
basse vision pourra proposer des aides efficaces.
Cette dégénérescence de la rétine centrale peut se traduire par une diminution de la densité
des récepteurs fonctionnels dans la zone maculaire ou par des scotomes centraux (perte totale
de fonctionnalité de la macula). Dans ce dernier cas, après une période d'apprentissage, une zone
pseudo maculaire peut se développer. Elle se crée en général au voisinage du scotome central
dans la région encore active de la rétine qui présente la meilleure acuité. Compte tenu de la
variation rapide de l'acuité en fonction de l'excentricité du point de la rétine concerné, l'acuité
sera faible.
La demande de compensation est plus importante pour la vision de près ou la vision
intermédiaire (télévision). En effet la lecture d'un journal nécessite une acuité de 6 à 7/10 alors
qu'une personne ayant une acuité de 2/10 conserve une autonomie de déplacement.
· Principe de la compensation
Le pouvoir de discrimination dépend de la densité des photorécepteurs fonctionnels contenus
dans la rétine centrale ou dans la zone pseudo maculaire. Si la densité des éléments sensoriels
diminue, la perception des détails va être altérée. Pour maintenir la discrimination, il faut
agrandir l'image rétinienne de façon à ce qu'un nombre suffisant d'éléments sensoriels encore
fonctionnels soient stimulés. Le moyen le plus simple d'agrandir l'image rétinienne d'un objet est
de le rapprocher de l'œil. Pour un sujet jeune ayant un fort pouvoir accommodatif ce
rapprochement pourra s'avérer suffisant en VP. Un sujet âgé devra disposer d'une aide visuelle.
Dans l'exemple suivant, on a représenté l'image rétinienne d'un mot équivalent au P5 à 40cm
sur l'aire maculaire (a). Sa dimension est inférieure à celle de la fovéa.