présenter plus de risques que de bénéfices. Par exemple,
il a été observé chez des fumeurs ayant consommé des
compléments alimentaires à base de bêta-carotène, une
augmentation de risque de cancer du poumon (WCRF/
AICR, 2007).
lLa consommation de sel et d’aliments salés augmente
de manière probable le risque de cancer de l’estomac
(WCRF/AICR, 2007). La proportion des forts consom-
mateurs (apports totaux en sel supérieurs à 12 g par jour)
représente près d’un quart des hommes et 5 % des femmes
(USEN, 2007).
Quels facteurs nutritionnels diminuent le risque de cancers ?
Parmi les facteurs qui diminuent le risque de cancers avec un
niveau de preuve jugé convaincant ou probable, il faut retenir
l’activité physique, la consommation de fruits et légumes et
l’allaitement.
lA côté de son implication dans la protection vis-à-vis de
la surcharge pondérale (facteur de risque convaincant de
plusieurs cancers), l’activité physique est associée à une
diminution de risque de cancers du côlon, du sein après
la ménopause et de l’endomètre. Dans le cas du cancer
du côlon, pour laquelle la relation est jugée convaincante,
le pourcentage de diminution du risque pour les individus
les plus actifs par rapport aux moins actifs se situe entre
18 et 29 % selon le type d’activité physique considéré ou
son intensité (WCRF/AICR, 2007). Pour l’année 2000, il
a été estimé qu’en France, environ 2200 décès par cancers
étaient attribuables à l’inactivité (IARC, 2007). En France,
entre 63 et 79 % des adultes de 18 à 74 ans pratiquent
un niveau d’activité physique équivalent à au moins 30
minutes d’activité physique modérée par jour au moins
5 fois par semaine (USEN, 2007 ; Beck et al., 2007). Un
niveau d’activité physique élevé est pratiqué par 44 à 46 %
des adultes (Afssa, 2007 ; Beck et al., 2007).
lLa consommation de fruits et légumes a un effet protec-
teur jugé comme probable sur les cancers des voies aéro-
digestives supérieures (œsophage, cavité buccale, larynx
et pharynx), les cancers de l’estomac et du poumon (pour
les fruits seulement) (WCRF/AICR, 2007). De plus, faibles
en calories, les fruits et légumes participent au maintien
d’un poids corporel normal et à la prévention du surpoids
et de l’obésité. Une alimentation riche en fibres (céréales
complètes, fruits, légumes, légumineuses) est associée à un
moindre risque de développer un cancer colorectal (niveau
de preuve probable). Moins de la moitié (43 %) de la popu-
lation adulte consomme au moins 5 fruits et légumes et
environ un tiers en consomme moins de 3,5 portions par
jour (USEN, 2007).
2. La corpulence est généralement estimée par l’indice de masse corporelle (IMC) qui
est calculé par le rapport poids (kg) sur taille2 (m2). Le surpoids correspond à un IMC
compris entre 25 et 29,9 ; l’obésité correspond à un IMC supérieur à 30 ; un poids
normal correspond à un IMC compris entre 18,5 et 24,9. Une augmentation de l’IMC
de 5 kg/m² correspond approximativement à un changement de catégorie d’IMC.
3. Les aliments à faible densité énergétique (légumes, la plupart des fruits…) apportent
à poids égal moins de calories que les aliments à forte densité énergétique (huile,
beurre, aliments gras et sucrés…).
1. CE QUE L’ON SAIT
Quels facteurs nutritionnels augmentent le risque de
cancers ?
Les données convaincantes sur les facteurs qui augmentent
le risque de cancers concernent principalement le surpoids et
l’obésité, la consommation de boissons alcoolisées et l’excès
de viandes rouges ou de charcuteries.
lLe surpoids et l’obésité augmentent le risque de nombreux
cancers. En considérant une augmentation de l’indice de
masse corporelle (IMC)2 de 5 kg/m2, il a été estimé un pour-
centage d’augmentation du risque de 8 % pour le cancer du
sein, 14 % pour le cancer du pancréas, 15 % pour le cancer
colorectal, 31 % pour le cancer du rein, 52 % pour le cancer
de l’endomètre et 55 % pour celui de l’œsophage (WCRF/
AICR, 2007). Il a été également estimé qu’en France, pour
l’année 2000, le surpoids et l’obésité ont été responsables
d’environ 2300 décès par cancer (IARC, 2007). En 2007,
le surpoids concernait 31 à 32 % de la population adulte
en France, et l’obésité 12 à 17 % (USEN, 2007 ; Afssa,
2007). Le risque de surpoids ou d’obésité est diminué de
manière convaincante par la pratique d’activité physique
et de manière probable par la consommation d’aliments à
faible densité énergétique3 (WCRF/AICR, 2007).
lLa consommation de boissons alcoolisées augmente le
risque de plusieurs cancers. L’augmentation du risque de
cancers par verre de boisson alcoolisée par jour est estimée
à 9 % pour le cancer du côlon-rectum, 10 % pour le cancer
du sein, 28 % pour le cancer de l’œsophage et 168 % pour
le cancer de la bouche, du pharynx et du larynx (WCRF/
AICR, 2007). Il a été estimé qu’en France, la consommation
quotidienne de boissons alcoolisées concerne 13,7 % des
individus âgés de 12 à 75 ans (Beck et al., 2007). Celle-ci
s’avère presque trois fois plus fréquente chez les hommes
que chez les femmes (20,3 % versus 7,3 %) et touche essen-
tiellement les générations âgées (42 % des 65-75 ans).
l La consommation excessive de viandes rouges (bœuf, porc,
mouton et chèvre) et charcuteries augmente le risque de
cancer du côlon et du rectum. Les données permettent
d’estimer une augmentation de 29 % du risque de can-
cer colorectal par portion de 100 g de viandes rouges
consommée par jour et une augmentation de 21 % du
risque par portion de 50 g de charcuteries consommée
par jour (WCRF/AICR, 2007). Un quart de la population
consomme au moins 500 g de viandes rouges par semaine :
39 % des hommes et 13 % des femmes et plus d’un quart
de la population consomme au moins 50 g de charcuteries
par jour (Afssa, 2007).
lLes données actuelles concernant les compléments ali-
mentaires incitent à la prudence car leur utilisation peut
FICHES REPÈRE
NUTRITION ET PRÉVENTION DES CANCERS
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