Il existe de nombreux rapports et publications qui identifient les
principaux enjeux mondiaux relatifs au caractère non durable de notre
régime alimentaire. Nous souhaitons nous concentrer sur trois enjeux
liés à la production et à la consommation de viande.
2. L'impact de la viande sur l'environnement
Selon de récents rapports du GIEC, « personne ne
sera épargné par les incidences du changement
climatique6». De plus, l'agriculture et la production
alimentaire jouent un rôle étonnamment important
à cet égard et représentent jusqu'à 29% des
émissions mondiales de gaz à effet de serre7, le
rapport de l'ONU publié en 20061estime que la
contribution des ruminants à ces émissions serait
de l'ordre de 18%. Des rapports plus récents ont
revu ce chiffre à la baisse entre 11% et 15%8,9 et
même s'il est possible de réduire ces émissions, les
incidences de ce phénomène pourraient devenir
plus importantes à mesure que la demande de
viande croît et que les écosystèmes sont mis en
péril pour la production de céréales destinées
à l'alimentation des animaux. La production de
viande à partir de protéines végétales constitue
un procédé inefficace qui nécessite d'immenses
quantités de grains et de céréales pour nourrir
le bétail, alors que ces denrées pourraient
être utilisées pour la consommation humaine.
Actuellement, 90% des tourteaux de soja sont
utilisés pour l'alimentation animale et selon
certains analystes, plus de 40% des cultures
mondiales sont utilisées à cette fin, ce qui constitue
une exploitation très inefficace des denrées
alimentaires et des sols10,11
Certains rapports démontrent également que plus
de 15 000 litres d'eau12 sont nécessaires pour
produire un kilo de bœuf et que si la consommation
de viande croît selon les prévisions actuelles, la
quantité d'eau requise pour la culture d'aliments
destinés au bétail devrait doubler d'ici le milieu du
siècle. Dans la mesure où plus de 2,5 milliards de
personnes vivent déjà dans des zones touchées par
la pénurie d'eau et où le réchauffement climatique
annoncé devrait encore davantage réduire les
réserves en eau, les conflits pour l'or bleu devraient
s'intensifier à l'avenir. Notre appétit pour de la
viande toujours moins chère et en plus grande
quantité entraîne également un recours accru aux
engrais et pesticides, au détriment de la nature et
de la biodiversité5. De plus, bien que certains pays
tentent de réduire la consommation d'antibiotiques
comme activateurs de croissance pour la
production de viande, leur usage répandu suscite
des inquiétudes quant à l'existence de bactéries
résistantes aux antibiotiques et au retour de
pandémies chez les humains.
Voir page 17 pour les références bibliographiques
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Consommation de viande (en millions de tonnes)
aux États-Unis, dans l'UE et en Chine en 2012
USA UE CHINE
millions de tonnes
Fig. 1
4 5
L'avenir de l'alimentation2
1. Une demande insoutenable
À l'horizon 2050, la population mondiale devrait
dépasser les 9 milliards d'habitants, ce qui représente
une augmentation de 30% par rapport à aujourd'hui.
Afin de nourrir cette population plus grande, plus
riche et plus urbanisée, la production alimentaire
devra enregistrer une croissance de 70%. Il faudrait
donc augmenter la production céréalière de plus
d'un milliard de tonnes et la production de viande
de plus de 200 millions de tonnes.2La plus grande
partie de la croissance de la demande de viande
devrait provenir des marchés asiatiques, la Chine
consommant déjà plus de viande que les États-Unis
ou l'UE (Figure 1), bien que sa consommation
par habitant soit actuellement deux fois moins
importante que celle de ces deux marchés.3
En 2013, le rapport du gouvernement britannique
sur la sécurité alimentaire a souligné la nécessité de
modifier les comportements, afin que la viande soit
présentée comme un plaisir occasionnel au lieu d'un
besoin quotidien.4De plus, alors que la demande
commence à dépasser l'offre, les prix de la viande
augmenteront, faisant peser des contraintes sur
la chaîne d'approvisionnement. Certains rapports
indiquent en effet que l'intensification de l'agriculture
en vue de répondre à la demande pourrait comporter
des risques catastrophiques pour notre santé et notre
environnement,5ainsi que susciter des conflits pour
des ressources vitales telles que les terres et l'eau.
L'ONU a estimé que le
bétail (production de
viande) générait jusqu'à
18% des émissions de
gaz à effet de serre
Selon les estimations
au Royaume-Uni,
500 repas par an
contiennent de
la viande
Nous estimons pouvoir
jouer un rôle significatif
dans la résolution de chacun
de ces trois problèmes.
«Bien que la viande représente une source importante de protéines de haute qualité et de
plusieurs micronutriments, les régimes hypercaloriques contenant des quantités excessives
de viande rouge, en particulier de produits transformés à base de viande, sont associés à un
risque accru de contracter tout un éventail de maladies chroniques. Quorn constitue une
alternative faible en graisses, mais riche en protéines, qui peut remplacer ce type de produits
et donc potentiellement réduire ces risques. De plus, les propriétés uniques des fibres et/ou
protéines associées à Quorn peuvent présenter des avantages spécifiques en elles-mêmes. »
Andrew Salter BSc, PhD, RNutr
Professeur de biochimie nutritionnelle à l'université de Nottingham
3. Les incidences de la consommation
de viande sur la santé
Bien que la viande puisse jouer un rôle vital dans
un régime équilibré, la science a démontré qu'une
consommation excessive de viande rouge pouvait
causer des problèmes d'obésité, des maladies
cardio-vasculaires et du diabète. L'obésité est
pratiquement endémique dans de nombreuses
économies développées et un récent rapport de
l'Office for International Development (ODI)13 a
révélé une augmentation alarmante des niveaux
d'obésité dans les pays en développement
également. L'ODI estime qu'à l'échelle mondiale,
un tiers des adultes sont obèses ou en surpoids.
Une étude réalisée par l'université de Californie
du Sud14 a récemment démontré que des niveaux
élevés de protéines animales alimentaires chez
les personnes âgées de moins de 65 ans étaient
associés à un risque quatre fois plus élevé de
décès causés par le cancer comparé aux individus
observant un régime faible en protéines.
Il est évident que l'obésité, conjuguée à une
consommation excessive de graisses, de sucres
et de sel, est liée à une recrudescence à l'échelle
mondiale des maladies non contagieuses et le coût
de ce phénomène pour la santé publique constitue
une préoccupation majeure pour les gouvernements
du monde entier. Il est pourtant bien connu que
les changements de comportement ne sont pas
chose aisée, en particulier lorsque les personnes
concernées pensent que l'alternative proposée sera
moins satisfaisante. C'est la raison pour laquelle il
est si important de proposer des alternatives saines
et savoureuses à la viande.