l'incompréhension.
Vendredi, des professionnels du secteur agricole ont observé un sit-in de protestation
auprès du siège de la délégation de l'Union Européenne à Rabat. Un sit-in similaire est
convoqué pour ce mardi.
Au sein de la Fifel (fédération interprofessionnelle marocaine de production et
d'exportation de fruits et légumes), la mobilisation est totale.
Un tsunami économique et social
Pour les producteurs et les exportateurs, dont beaucoup ont investi en fonction du
marché européen, le coup est rude et peut s'avérer mortel. Plusieurs dizaines de milliers
d'emplois sont menacés, voire 100.000 ou 150.000.
Si le système de dédouanement des fruits et légumes à l'entrée de l'UE change, ce qui
pourrait arriver dès ce lundi, 30% à 70% des exportations marocaines de tomates seront
immédiatement évincées, selon les simulations réalisées par la profession. Dans un
second temps, c'est la totalité des tomates marocaines qui seraient évincées, car l'origine
ne serait plus considérée comme fiable. L'ensemble de la filière fruits et légumes finira
par être gravement touchée et en particulier les concombres, courgettes et
clémentines. La Fifel évoque un effondrement programmé de l'ensemble de la filière.
Irrespect des engagements et entrave au commerce
Dans un communiqué publié dimanche, la Fifel 'considère que ces nouvelles
dispositions constituent une entrave supplémentaire au commerce en totale contradiction
avec l'esprit et la lettre tant du Code de Douanes Communautaire que des règles de
l'Organisation Mondiale du Commerce et les dispositions pertinentes des différents
Accords liant le Maroc et l'Union Européenne. En imposant ce nouveau mécanisme,
l'Union Européenne viendrait ici modifier le cadred'application de ces accords'.
D'une part ces accords prévoient des conditions particulières d'accès des produits
marocains, mais de plus une clause prévoit que le Maroc doit être consulté avant tout
changement. Il s'agissait d'accord avec concessions réciproques. Par exemple, le Maroc
a accordé à l'Europe un quota de céréales avec des droits d douane préférentiels.
Le Maroc visé ?
La Fifel n'écarte pas la possibilité que le Maroc soit particulièrement visé par ces
mesures. Leur portée est certes générale puisqu'elles touchent tous les pays tiers, mais
les pressions exercées par des groupes de producteurs européens concurrents du Maroc
sont incriminées par les professionnels marocains.
Actuellement, les fruits et légumes marocains accèdent au marché européen sous un
'encadrement drastique, quantitatif, calendaire et avec l'obligation du respect, parles fruits
et légumes du Maroc, d'un prix minimum de vente également appelé prixd'entrée",
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