Nations Unies
A
/CONF.225/L.1*
Deuxième Conférence
des Nations Unies sur les pays
en développement sans littoral
Vienne, 3-5 novembre 2014
Distr. limitée
3 novembre 2014
Français
Original : anglais
14-63780V* (F)
*1463780*
Point 11 de l’ordre du jour
Adoption des documents finals de la Conférence
Projet de résolution dépo par le Président
Programme d’action de Vienne en faveur des pays
en développement sans littoral pour la décennie
2014-2024
La deuxième Conrence des Nations Unies sur les pays en développement
sans littoral,
Réunie à Vienne du 3 au 5 novembre 2014,
Adopte comme document final de la Conférence le Programme daction de
Vienne en faveur des pays en développement sans littoral pour la décennie 2014-
2024, annexé à la présente résolution.
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Annexe
Programme daction de Vienne en faveur des pays
en développement sans littoral pour la décennie 2014-2024
I. Introduction
1.
On compte, en Afrique, en Asie, en Europe et en Amérique du Sud, 32 pays en
développement sans littoral dont la population totale est de lordre de 440 millions;
ces pays connaissent des difficultés particulières du fait de leur manque daccès
territorial direct à la mer, de leur éloignement et de leur isolement des marchés
mondiaux. Leur commerce international est tributaire du transit par dautres pays.
La multiplication des passages de frontière, léloignement des grands marchés, la
pesanteur des formalités de transit et linsuffisance des infrastructures augmentent
de façon consirable les frais de transport et les autres coûts de transaction, ce qui
nuit à la compétitivi des pays en développement sans littoral, réduit leur
croissance économique et compromet leur capaci d’assurer un développement
économique soutenu, le progrès humain et social et la pservation de
lenvironnement. L’absence d’accès à la mer est lun des principaux facteurs
explicatifs de l’incidence relativement élevée de l’extrême pauvreté et des
probmes structurels dans ces pays. En tant que groupe, ils figurent parmi les pays
en développement les plus pauvres et beaucoup sont également classés parmi les
pays les moins avancés, en raison de leurs capacités limies et du fait quils ne
peuvent compter que sur de rares produits de base pour leurs recettes d’exportation.
2.
Dans la plupart des cas, les voisins de transit des pays en question sont
eux-mes des pays enveloppement, qui partagent souvent pour l’essentiel la
même structure économique et souffrent des mêmes pénuries de ressources. Les
pays de transit les moins avancés connaissent une situation particulièrement
difficile. Les pays en développement de transit doivent eux aussi faire face à des
difficultés supplémentaires liées au transport en transit et à ses incidences sociales
et financres, ainsi qu’à ses répercussions en termes d’infrastructures. Ces pays ont
eux-mes besoin d’aliorer les dispositifs administratifs et techniques auxquels
leurs voisins sans littoral sont censés se plier, quil sagisse de leur système de
transport ou de leurs services douaniers ou administratifs.
3.
Adopté en 2003, le Programme d’action dAlmaty: Répondre aux besoins
particuliers des pays en développement sans littoral et créer un nouveau cadre
mondial pour la coopération en matre de transport en transit entre les pays en
développement sans littoral et de transit
a
témoignait de la ferme volonté de la
communauté internationale de répondre aux besoins et probmes de développement
particuliers des pays en veloppement sans littoral et de mieux assurer leur
intégration complète dans léconomie mondiale grâce à la mise en œuvre de mesures
concrètes par toutes les parties prenantes dans les domaines prioritaires que sont les
questions fondamentales de la politique de transit, le développement et lentretien
des infrastructures, le commerce international et la facilitation du commerce, les
mesures internationales dappui et les processus de mise en œuvre et d’examen.
__________________
a
Rapport de la Conférence ministérielle internationale des pays en développement sans littoral et
de transit, des pays donateurs et des organismes internationaux de financement et de
développement sur la cooration en matière de transport en transit
,
Almaty (Kazakhstan),
28 et 29 août 2003
(A/CONF.202/3, annexe I).
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4.
Les pays en développement sans littoral et leurs besoins particuliers sont
désormais plus largement reconnus au niveau international et à l’ONU en
particulier. La communauté internationale a reconnu la nécessité de sattaquer aux
probmes particuliers des pays en développement sans littoral dans les textes issus
du Sommet mondial de 2005
b
et des autres réunions de haut niveau sur les objectifs
du Millénaire pour le développement, ainsi que dans le document final de la
Conférence des Nations Unies sur le développement durable tenue à Rio de Janeiro
en 2012, intitulé Lavenir que nous voulons
c
. Sil est vrai que des progrès ont été
accomplis dans lapplication du Programme daction dAlmaty pendant la période à
lexamen, la communauté internationale doit continuer daider les pays en
développement sans littoral, notamment sous la forme d’une assistance financre et
technique, car ces pays ont encore beaucoup à faire pour être à même de profiter
pleinement de la mondialisation, de connaître une croissance économique soutenue
qui profite à tous et un développement durable, d’éliminer la pauvreté, de créer des
emplois et de mener les transformations structurelles nécessaires.
5.
Il faut donc d’urgence adopter un programme d’action décennal global et
novateur qui soit axé sur les résultats et fasse fond sur des partenariats renouvelés
ambitieux pour aider les pays en développement sans littoral à jouir des avantages
du commerce international, à transformer la structure de leur économie et à
connaître une croissance durable qui profite à tous. Les probmes et besoins
particuliers des pays en développement sans littoral sont connus, et il convient de
leur accorder l’attention voulue lors de la formulation du programme de
développement pour l’après-2015.
II. Examen et évaluation de la mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty
6. Depuis l’adoption du Programme d’action dAlmaty, la croissance économique
sest quelque peu accérée dans les pays en développement sans littoral, mais est
restée modeste. Le taux de croissance de leur produit intérieur brut (PIB) est ainsi
passé de 4,5 % en 2003 à 6,3 % en 2013
d
. Il existe toutefois d’importantes disparités
entre ces pays, dont beaucoup sont extrêmement vulnérables aux chocs extérieurs.
Les taux de croissance économique élevés ne se sont pas traduits par une réduction
rapide de lextrême pauvreté. Dans deux tiers de ces pays, le PIB par habitant reste
encore bien inférieur à 1 000 dollars
e
. Malg des progrès en matre de
développement social, la moitié de ces pays se trouvent toujours en queue de liste
du classement selon lindicateur du développement humain et nombre d’entre eux
continuent de connaître une pauvreté géralisée, une forte insécurité alimentaire,
une mortalité infantile et maternelle élevée et des moyens d’assainissement
rudimentaires.
7. Les pays en développement sans littoral et les pays de transit ont engagé
dimportantes réformes pour redier à certains aspects matériels et immatériels du
transport en transit. Ils ont alio lharmonisation des régimes, des lois, des
procédures et des pratiques du transit avec les pays de transit. Plusieurs accords
__________________
b
solution 60/1 de lAssemblée gérale.
c
solution 66/288 de lAssemblée générale, annexe.
d
Calculs du Bureau du Haut-Représentant pour les pays les moins avancés, les pays en
veloppement sans littoral et les petits États insulaires en développement, effectués à partir de
dones de la Division de statistique de lONU sur le taux de croissance annuel du PIB.
e
A/69/170.
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régionaux et sous-régionaux de facilitation du transit ont été conclus et adoptés.
Certains pays en développement sans littoral et pays de transit ont conclu des
accords commerciaux régionaux, institué des zones de libre-échange et des unions
douanières, pour instaurer un cadre institutionnel favorable, avec des organes de
facilitation du transport et des échanges ou des commissions de coordination, ainsi
que des caisses déquipement routier. Les formalités aux frontières ont été
simplifiées et harmonisées, ce qui a réduit les délais et amélioré lefficacité des
opérations. Il faut toutefois poursuivre ces réformes pour réaliser de nouveaux gains
defficacité et préserver durablement les résultats obtenus.
8. Le coût éle du transport et des transactions commerciales reste un obstacle
majeur qui empêche les pays en développement sans littoral de réaliser leur
potentiel commercial. Bien que le temps nécessaire pour importer ou exporter un
article dans les pays en développement sans littoral soit passé respectivement de
57 jours en 2006 à 47 jours en 2014 et de 49 à 42 jours, il demeure pratiquement le
double de ce qu’il est dans les pays de transit
f
. Le coût moyen de lexportation d’un
conteneur pour un pays en développement sans littoral est de 3 204 dollars contre
1 268 dollars pour un pays de transit; et celui de l’importation dun conteneur est de
3 884 dollars contre 1 434 dollars dans un pays de transit
g
. Pour que les pays en
développement sans littoral puissent réduire les coûts de transport et aliorer la
compétitivité de leurs exportations sur les marcs régionaux et mondiaux, il
demeure essentiel que des systèmes de transport en transit rs, fiables et efficaces
soient en place. L’absence d’acs à la mer a donc d’énormes répercussions
négatives sur le développement géral des pays en développement sans littoral. On
estime que ces pays ont en moyenne un niveau de développement inférieur de 20 %
à ce qu’il aurait été s’ils avaient accès à la mer
h
.
9. On sefforce, aux niveaux national, sous-régional et régional, de développer et
daliorer les seaux routier et ferroviaire et de mieux entretenir les
infrastructures existantes. Dans toutes les régions, on a créé des ports secs et ouvert
des guichets uniques aux frontières. Malgré ces progrès, la faiblesse des
infrastructures reste l’un des principaux obstacles à la pleine exploitation par les
pays en développement sans littoral de leur potentiel commercial. Le transport
aérien de marchandises a augmenté dans certains pays en développement sans
littoral et le nombre de décollages d’avions-cargos enregistrés pour lensemble du
groupe de pays est passé de 200 000 environ en 2003 à 362 800 en 2013
i
Mais les
pays en développement sans littoral ont beaucoup de mal à trouver les vastes
ressources que nécessitent, dans le transport rien, l’investissement dans
l’infrastructure, lentretien et la remise en état des équipements et le remplacement
des flottes aériennes vieillissantes, ce qui limite les possibilités dexpédition par
voie aérienne des marchandises ayant une grande valeur unitaire ou des
marchandises à expédier très rapidement comme les documents, les produits
pharmaceutiques, les articles dhabillement à la dernière mode, lélectronique de
grande consommation et les produits agricoles et produits de la mer périssables.
__________________
f
Banque mondiale,
Doing Business in 2014.
g
Daprès les données de la Banque mondiale,
Doing Business in 2014
.
h
The Development Economics of Landlockedness
, Bureau du Haut-Représentant pour les pays les
moins avans, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en
veloppement.
i
Données de la Banque mondiale.
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10. Malg quelques progrès, les pays en développement sans littoral sont en
retard par rapport aux autres pays en développement en ce qui concerne
l’infrastructure de télécommunications, notamment l’accès à Internet à haut débit,
qui peut jouer un rôle crucial dans lalioration de la connectivité et de la
compétitivité des entreprises et la facilitation du commerce international.
11. Grâce en grande partie à la hausse des cours mondiaux des produits de base,
les exportations totales de marchandises des pays en développement sans littoral
sont pases de 44 milliards de dollars des États-Unis en 2003 à 228 milliards en
2013. Les importations ont également augmenté. La part des pays en développement
sans littoral dans les exportations mondiales de marchandises a doublé au cours de
la dernière décennie, mais elle reste encore très faible, à 1,2 % environ, preuve que
ces pays continuent à occuper une place marginale dans les marchés mondiaux
j
.
12. En outre, plusieurs pays en veloppement sans littoral sont fortement
tributaires des exportations de quelques ressources minérales et de produits
agricoles à faible valeur ajoutée, qu’ils exportent vers un petit nombre de marchés
k
ce qui les rend très vulrables aux fluctuations rapides des cours et à linstabilité
de la demande. Le problème est encore aggravé par leur faible capacité productive
et leurs faiblesses structurelles, ce qui les empêche dexporter des marchandises à
forte valeur ajoutée ou de diversifier leurs exportations et leurs marchés.
13. L’aide publique au développement (APD) versée aux pays en développement
sans littoral a plus que doub entre 2003 et 2012, passant de 12,2 milliards de
dollars à 25,9 milliards
l
. Elle couvre plus de 20 % des dépenses de ladministration
centrale dans 16 pays en développement sans littoral
m
. Les versements au titre de
lAide pour le commerce à ces pays sont passés de 3,5 milliards de dollars en 2006 à
plus de 5,9 milliards en 2012l. Cette forme daide a permis de faciliter le commerce
et le développement de l’infrastructure correspondante.
14. Le Programme daction dAlmaty a, dans une certaine mesure, été intégré dans
les stratégies nationales de développement des pays en développement sans littoral,
mais il doit être mieux intégré dans ces stratégies aux niveaux national, régional et
mondial.
15. Si la question des changements climatiques ne faisait pas partie des sujets à
aborder dans le cadre de lexamen de la mise en œuvre du Programme d’action
dAlmaty, il reste néanmoins que les pays en développement sans littoral sont
également vulnérables aux changements climatiques qui aggravent la désertification
et la dégradation des sols. Ces pays sont toujours toucs, de manière
disproportionnée, entre autres, par la désertification, la dégradation des sols et la
sécheresse, puisque 54 % d’entre eux sont classés comme terres arides
n
. Sur les
29 pays dont 20 % au moins de la population vit sur des terres dégradées, 14 sont
des pays en développement sans littoral
o
. Certains pays de ce groupe sont aussi
toucs par les inondations, notamment celles causées par la rupture des barrages
__________________
j
CNUCED, statistiques annuelles sur la valeur et les parts des exportations et des importations,
1948-2013.
k
A/68/157.
l
Statistiques sur le développement international du Comité daide au développement de
lOrganisation de cooration et de développement économiques.
m
Banque mondiale.
n
Calcul effectué à partir des données du projet du PNUE sur lavenir de lenvironnement mondial.
o
A/67/210.
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