Un écoulement turbulent peut être décrit comme la superposition d’un écoulement moyen, de
vitesse U, et de fluctuations, de vitesse u << U. On peut le caractériser par un nombre de Reynolds
Re(= vLµ/η) >> 10 ^3 ,ce qui signifie que la viscosité du fluide est insuffisante pour dissiper
l’énergie apportée au fluide. L’étude de certains aspects de ces écoulements fait appel à la physique
non linéaire, comme l’existence de plusieurs solutions et de transitions entre-elles. Il s'agit ici d'
observer l' influence de Re sur la multiplicité de ces solutions.
1) Description de l' expérience
On étudie ici l’écoulement de Von Karman ,c'est-à-dire l’écoulement très turbulent d’un fluide
dans un cylindre fermé par 2 turbines (à pales droites ou incurvées ) alimentées par 2 moteurs
indépendants et tournant en sens opposé. Les fluides étudiés ont un Re compris entre 10^2 et 10^7
(eau, glycérol, sodium).
Pour un faible temps de pose (1/150s), l'écoulement semble homogène, ce qui est dû au
caractère aléatoire des fluctuations. Pour un temps de pose plus long (1/20s), on distingue
l'écoulement moyen: cet écoulement, contrarotatif, comporte deux cellules superposées, tournant
chacune dans le sens de la turbine avec laquelle elle est en contact. Ces cellules sont séparées par
une couche de cisaillement.
Dans chaque cellule, le fluide a une circulation toroïdale (en
bleu sur la fig. 1). De plus, il remonte vers le centre de la
turbine par pompage centrifuge, est alors éjecté radialement
contre les parois du cylindre avant de rejoindre la couche de
cisaillement: c'est l'écoulement poloïdal (en rouge ).
fig. 1