6-7 Actualite - LE NOUVEAU PRATICIEN vétérinaire canine

12-22 Perte de vision BAT_Gabarit Bleu 21/07/2015 11:48 Page12
les pertes de vision
par opacité
des milieux oculaires
chez le chien et le chat
Hélène Arnold-Tavernier
Vétérinaire consultant en ophtalmologie,
13 rue du général de Négrier,
90000 Belfort
La perte de vision est un motif
de consultation fréquent
en ophtalmologie vétérinaire.
Les affections du segment antérieur,
entraînant une perte
de transparence,
sont faciles à diagnostiquer,
alors que les affections
du segment postérieur demandent
un examen plus approfondi.
Objectif pédagogique
❚ Savoir localiser une perte
de transparence
et diagnostiquer son origine
afin de proposer
un traitement adapté.
L
Essentiel
❚ La localisation, l’étendue
et l’aspect des opacités
des milieux transparents
sont des aides au diagnostic.
❚ Une perte de transparence
des milieux oculaires
responsable de cécité
peut être le signe d’appel
d’une maladie systémique
sous-jacente.
❚ La perte de transparence
des milieux intraoculaires
peut être uni ou bilatérale,
en fonction de son origine.
CANINE - FÉLINE
❚ Crédit Formation Continue :
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LE NOUVEAU PRATICIEN VÉTÉRINAIRE
canine-féline
vol 13 / n°59
84 - FÉVRIER 2015
a perte de vision d’un animal peut être
uni ou bilatérale. Lorsque la perte de
transparence concerne la cornée, la
chambre antérieure ou le cristallin, le propriétaire peut comprendre l’origine de la
perte de vision (opacité cornéenne, hémorragie dans la chambre antérieure, cataracte
directement visibles.)
l Il en va de même lorsque la perte de vision
fait suite à un traumatisme dont le propriétaire a été témoin (brûlure chimique, traumatisme perforant).
Dans ces cas urgents, le caractère aigu de
l’affection et les commémoratifs permettent
d’établir un diagnostic et de proposer un
traitement rapide.
En revanche, dans les autres cas, des examens complémentaires sont nécessaires pour
établir un diagnostic (encadré examens
complémentaires).
l Certaines affections chroniques de cornée
sont responsables d’une perte de vision
lorsqu’elles sont très évoluées (kératite pigmentée des brachycéphales, kératite
chronique superficielle à
médiation
immune, kératite éosinophilique, kératoconjonctivite sèche).
Des opacités présentes massivement dans la
chambre antérieure peuvent entraver la
vision :
- de la fibrine ;
- des protéines ;
- un hypopion (uvéite exsudative) ;
- un épanchement de lipides ;
- un hyphéma.
Les cataractes matures entraînent la cécité,
d’apparition brutale dans certains cas
(cataracte diabétique).
12
1
Ulcère à collagénase
chez un Cavalier king charles
(photo H. Arnold-Tavernier).
examens complémentaires
l L’ophtalmoscopie
directe et surtout indirecte,
lorsque la transparence des milieux le permet,
ainsi que la mesure de pression intraoculaire,
sont indispensables à l’examen oculaire.
l L’examen
de l’œil au biomicroscope permet
de localiser les opacités au sein des milieux
transparents (examen en fente de la cornée, du
cristallin et du vitré).
Un examen d'imagerie médicale est nécessaire,
dans de nombreux cas. Par exemple, lorsque
la cornée est totalement opaque, un examen
échographique permet d’explorer les milieux
intraoculaires.
Des opacités dans le vitré (hyalite, hémorragie) sont plus difficiles à diagnostiquer.
l Nous présentons les pertes de transparence
oculaire en progressant de la cornée vers le
segment postérieur. Les affections cornéennes
(opacités œdémateuses puis opacités pigmentées), puis les pertes de transparence de
l’humeur aqueuse sont décrites, avant d’aborder les opacités du cristallin, puis les pertes de
transparence du vitré.
LES OPACITÉS CORNÉENNES
ŒDÉMATEUSES
l Une lésion de l’épithélium ou de l’endothélium cornéen entraîne un œdème du
stroma et une perte de transparence, plus
ou moins marquée. L’examen en lampe à
fente fine montre un épaississement net de
la coupe cornéenne.
l Le contrôle de l’entrée de l’eau dans la
cornée et le maintien d’une relative déshydratation de cette cornée est fondamental