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détermination de la réponse du climat à différents forçages et/ou à leurs combinaisons, sa
quantification et son incertitude restent toujours une question scientifique ouverte, même si elle a
évolué au cours de ces dernières années. Il est important de continuer à soutenir les études visant à
mieux comprendre les mécanismes sous-jacents à la sensibilité climatique et à l'origine de la
dispersion des modèles en privilégiant une approche type-processus et modes de variabilité. Pour
déterminer la confiance qui peut être accordée aux résultats de modélisation, il est tout aussi
important de soutenir les études visant à expliquer la robustesse de certains résultats de
modélisation, en interprétant par exemple les résultats des modèles complexes à la lueur de théories
ou de modèles plus simples. Enfin, il est essentiel d'encourager les études visant à proposer des tests
observationnels applicables aux modèles d'une part et aux observations du climat présent ou passé
d'autre part, qui permettraient de contraindre efficacement la sensibilité climatique ou les
rétroactions.
Axe D) Spécificités régionales du climat: compréhension, prévision, descente d'échelle (enjeux
1,2,3). Estimer la part de la variabilité et des mécanismes de grande échelle versus celle des
conditions locales est un défi pour mieux comprendre les climats régionaux aussi bien en termes de
fluctuations climatiques que météorologiques (des échelles décennales aux échelles de temps
courtes jusqu'aux événements extrêmes), que de changements anthropiques et projections futures.
Les études visant à mieux comprendre le transfert de la petite échelle (e.g. processus côtiers,
orographiques etc.) vers la plus grande et vice-versa doivent être encouragées et conduites aussi
bien à partir d'observations que de modélisation. L'estimation de la prévisibilité climatique
régionale dans l'atmosphère, l'océan, l'état du sol (ressources en eau) etc., ses sources et ses
incertitudes doivent être quantifiées et comprises en termes de processus. Il est également essentiel
de bien identifier et de repousser les limites des méthodes actuelles de descente d’échelles à la fois
pour l'atmosphère, l'océan et la cryosphère, les continents.
Axe E) Mécanismes de variabilité du cycle de l’eau et du niveau de la mer (enjeux 1,2,3). Le cycle
de l'eau, avec ses multiples facettes allant de la précipitation et de l'hydrologie de surface au niveau
des mers impliquant des processus cryosphériques et d'hydrologie profonde, est un aspect
extrêmement critique des changements climatiques.. Il est essentiel de réduire les incertitudes,
encore très larges en la matière dans les projections globales et la modélisation régionale, par une
meilleure compréhension des mécanismes physiques contrôlant le cycle de l'eau et le niveau de la
mer ainsi que les rétroactions multiples pouvant conduire à des changements abruptes, de très forte
amplitude ou de type « non retour » déjà identifiés dans le passé. Il est nécessaire aujourd'hui d'aller
au delà des analyses classiques intégrées pour d'une part mieux comprendre la distribution
statistique entière des paramètres du cycle de l'eau (à la fois en terme spatial et temporel), et d'autre
part identifier, hiérarchiser et quantifier le rôle des processus sous-jacents aux changements du
niveau de la mer et à ses signatures régionales, ainsi qu'aux différentes composantes du cycle
hydrologique. .
Pilier F :) Acquisition, développement et pérennisation des jeux de données (enjeux 1,2,3). Les
observations de toute nature et de toute origine constituent un des socles de nos domaines
scientifiques. Des campagnes expérimentales dédiées aux études de processus particuliers à celles
consacrées aux enregistrements climatiques (reconstructions paléoclimatiques pour les périodes pré-
instrumentales, data-rescue ensuite) sur des échelles de temps allant de la dizaine d'années à
plusieurs millénaires, des produits satellitaires à la production de réanalyses (atmosphérique,
océanique, surface terrestre), il est essentiel de répondre aux besoins croissants de "mesures" avec
une fréquence temporelle plus élevée et/ou une couverture spatiale plus dense pour la
compréhension, la modélisation et la prévisibilité du climat. Ceci nécessite notamment de soutenir
des travaux d'acquisition, d'intercalibration, d'homogénéisation, de modélisation des observables et