COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 1 ANALYSES DE L’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT PAR MISSIONS ET PROGRAMMES EXERCICE 2011 COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 3 ANALYSES DE L’EXECUTION DU BUDGET DE L’ETAT PAR MISSIONS ET PROGRAMMES EXERCICE 2011 COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES MAI 2012 COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 5 Comptes d’opérations monétaires Compte 951 - Emission des monnaies métalliques Compte 952 - Opérations avec le fonds monétaire international Compte 953 - Pertes et bénéfices de change COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 7 Sommaire Synthèse ....................................................................................9 Introduction .............................................................................13 I. LE COMPTE EMISSION DES MONNAIES METALLIQUES .....................................................................14 A - La traduction budgétaire du privilège de battre monnaie .14 B - Une présentation peu transparente des opérations ............15 C - Une programmation insatisfaisante, des prévisions incomplètes..............................................................................18 D - Recommandation de la Cour .............................................22 II. LE COMPTE OPERATIONS AVEC LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL ........................................22 A - Un compte sans impact budgétaire ...................................22 B - Des opérations dont le fonctionnement est peu intelligible .................................................................................................23 C - Une recommandation non suivie d’effet ...........................25 III. LE COMPTE PERTES ET BENEFICES DE CHANGE .26 A - Des opérations de nature diverse.......................................26 B - Une exécution satisfaisante en 2011 .................................29 COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 9 Synthèse Chiffres exécution (en M€) Emission des monnaies métalliques Dépenses = 173,39 Recettes = 240,00 Solde = 66,61 Opérations avec le Fonds monétaire international Dépenses =3 010,77 Recettes = 4 438,69 Solde = 1 427,91 Pertes et bénéfices de change Dépenses = 36,88 Recettes = 29,01 Solde = - 7,88 La Cour présente l’analyse des trois comptes d’opérations monétaires dans une seule note. Ces comptes possèdent la caractéristique commune d’une prévision indicative et d’une autorisation limitative de découvert. Leurs dépenses ne sont pas soumises à autorisation d’engagement et ne font pas l’objet de crédit de paiement. Elles n’entrent pas dans le périmètre de la norme de dépense. De même, les trois comptes d’opérations monétaires ne font pas l’objet d’une démarche de performance. Une structure budgétaire artificielle et une exécution sans grand rapport avec les dépenses de l’Etat Les comptes d’opérations monétaires sont des comptes spéciaux dont la nature est diverse : − le compte Emission des monnaies métalliques retrace les opérations auxquelles donnent lieu l’émission et le retrait des pièces de monnaies ayant cours légal. Ces monnaies comprennent les monnaies courantes et les monnaies de collection ; − le compte Opérations avec le Fonds monétaire international retrace les opérations de la France avec cette institution, telles qu’elles sont enregistrées dans les comptes de la Banque de France et, pour certaines d’entre elles, de l’Etat ; 10 COUR DES COMPTES − le compte Pertes et bénéfices de change regroupe les opérations en devises réalisées par l’Etat pour sa gestion courante, mais aussi les opérations liées à l’exercice éventuel de la garantie de change donnée par l’Etat aux banques centrales africaines ainsi que les actions, le cas échéant, du Fonds de stabilisation des changes. 1 - L’exécution budgétaire 1. Le compte Emission des monnaies métalliques présente un résultat budgétaire qui a été exactement conforme à la prévision pour 2011 (67 M€), bien que, comme les années précédentes, les dépenses et les recettes du compte aient été amplement sous-évaluées. 2. Le compte Opérations avec le Fonds monétaire international n’est pas un compte budgétaire dans la mesure où les opérations retracées sur ce compte ne donnent lieu à aucun flux budgétaire. Ce compte a des liens avec la comptabilité de la Banque de France qui gère les opérations avec le FMI et aussi avec la comptabilité générale de l’Etat car la quote-part en euros de la France dans le FMI est inscrite à l’actif du bilan de l’Etat. En 2011, l’encours de ce compte a été multiplié par trois et reflète notamment l’accroissement des interventions du FMI en faveur d’Etats de la zone euro, financées pour partie par des tirages du Fonds sur la quote-part française et sur les prêts que lui accorde la France. 3. Le compte Pertes et bénéfices de change présente en 2011 une perte nette de 7,9 M€ qui est sans effet sur le solde du budget général. Elle tient aux « taux de chancellerie » retenus dans les opérations de gestion en devises effectuées par les comptables publics, ces taux ayant été dans l’ensemble légèrement surévalués par rapport au taux effectif de l’euro vis-à-vis des autres monnaies. 2 - Des informations incomplètes et peu transparentes La présentation des opérations réalisées sur le compte Emission des monnaies métalliques est peu transparente en raison de l’hétérogénéité des données qui sont renseignées pour les prévisions puis pour l’exécution. Sa programmation est insatisfaisante car le compte retrace en dépenses l’exécution des frais encourus sur l'activité des monnaies de collection mais aucune prévision n’en est faite. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 11 Pour le compte Opérations avec le Fonds monétaire international la Cour a déjà signalé antérieurement qu'il convenait d'enrichir l'information sur les mouvements intervenus pendant l’exercice dans le cadre de la présentation des comptes de l’Etat alors que ces mouvements ne sont pas retracés de façon lisible dans le compte « budgétaire ». En définitive, les comptes d’opérations monétaires ne bénéficient pas d’un niveau d’information approprié et sont parfois de compréhension peu aisée. ___________ PRINCIPALES RECOMMANDATIONS __________ Au titre de l’exercice recommandations principales : 2011, la Cour formule deux Compte Emission des monnaies métalliques Inclure dans les documents en annexe des projets de loi de finances une prévision distincte portant sur les dépenses et les recettes des monnaies de collection ainsi que sur le montant du seigneuriage revenant à l’Etat. Compte Opérations avec le Fonds monétaire international Présenter dans l'annexe au compte général de l’Etat les informations figurant à la section 2 du compte et, en conséquence, supprimer le compte d’opérations monétaires Opérations avec le FMI. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 13 Introduction Les comptes d’opérations monétaires constituent l’une des catégories de comptes spéciaux mentionnées à l’article 18 de la LOLF. L’article 23 de la loi organique dispose que les évaluations de recettes et les prévisions de dépenses ont un caractère indicatif et que seul le découvert, fixé pour chacun d'entre eux, a un caractère limitatif. Les comptes d’opérations monétaires sont gérés par le ministère de l’économie, des finances et de l’industrie. Au sein de la direction générale du Trésor, trois bureaux (Bancfin 4, Budget et Europe 1) suivent respectivement les trois comptes Emission des monnaies métalliques, Opérations avec le Fonds monétaire international, Pertes et bénéfices de change. Les monnaies métalliques comprennent les monnaies courantes et les monnaies de collection ayant cours légal et pouvoir libératoire en France. L’émission des monnaies relève du pouvoir régalien de l’Etat et la fabrication et le retrait des pièces sont confiés à l’établissement public La Monnaie de Paris1 tandis que la responsabilité de la circulation monétaire incombe à la Banque de France. Les relations financières entre l’Etat et La Monnaie de Paris ont été précisées dans un contrat pluriannuel d’entreprise, pour la période 2008-20122. Les opérations avec le FMI sont gérées par la Banque de France. Le compte budgétaire ne décrit aucun flux budgétaire car les opérations qu’il retrace sont prises en charge par la Banque de France ; en particulier, lorsque le FMI effectue des tirages sur les ressources mises à disposition par la France (quote-part ou prêts), ce tirage est immédiatement contrebalancé par le rachat à l’Etat par la Banque de la créance sur le FMI qui a résulté du tirage. Les Pertes et bénéfices de change n’ont retracé en 2011 que des opérations de l’Etat en devises, les deux autres catégories d’opérations ayant été inactives. 1 2 En vertu de l’article L.121-2 du code monétaire et financier. Le contrat pluriannuel d’entreprise pour la période 2008-2012 a été signé le 27 juin 2008 et modifié par avenant le 10 novembre 2010. 14 COUR DES COMPTES I. LE COMPTE EMISSION DES MONNAIES METALLIQUES A - La traduction budgétaire du privilège de battre monnaie L’émission des monnaies métalliques relève du privilège de l’Etat de battre monnaie. Sa mise en œuvre est confiée à l’établissement public La Monnaie de Paris3 tandis que la mise en circulation et le retrait des monnaies courantes s’effectuent sous la responsabilité de la Banque de France. La structure du compte d’opérations monétaires n’a pas évolué depuis sa création en 1960 alors que l’administration des monnaies et médailles est devenue l’EPIC de La Monnaie de Paris en 2007. Les monnaies métalliques comprennent les monnaies courantes et les monnaies de collection ayant cours légal et pouvoir libératoire en France. Les monnaies de collection se distinguent des monnaies courantes par une valeur faciale le plus souvent très supérieure et une composition métallique plus noble4. Pour mettre en circulation les monnaies courantes, la Banque de France verse à l’Etat le montant de la valeur faciale des pièces. Ce versement représente une recette sur le compte d’opérations monétaires. A l’inverse, le retrait des pièces entraîne le rachat de la valeur faciale des pièces par l’Etat à la Banque de France et constitue une dépense sur le compte. Les recettes budgétaires issues des monnaies courantes excèdent celles provenant des monnaies de collection en raison de leur volume supérieur. Du côté des dépenses, l’Etat prend en charge les frais engagés par La Monnaie de Paris. Les relations financières entre l’Etat et La Monnaie de Paris sont régies par un contrat pluriannuel d’entreprise. Ainsi, pour les monnaies courantes, l’Etat verse à La Monnaie de Paris le prix de cession fixé dans le cadre du programme de frappe annuel. Le prix de cession a deux composantes : le coût des flancs métalliques et la « valeur ajoutée de transformation ». Pour l’année 2012, 3 4 En vertu de l’article L.121-2 du code monétaire et financier. La valeur faciale des pièces de collection a été fixée par le décret n°2001-926 du 4 octobre 2001 à 500€, 200€, 100€, 50€, 25€, 20€, 15€, 10€, 5€, 4€, 3€, 1,5€, 75c, ½€, 25c, 1/5€ et 15c. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 15 la commande a été établie de manière prévisionnelle, avec une fourchette de +/-15 %. En ce qui concerne les monnaies de collection, le compte d’opérations monétaires retrace en dépenses les frais liés à ces monnaies. Cependant, aucune prévision concernant ces frais n’est indiquée dans le compte. B - Une présentation peu transparente des opérations 1 - L’hétérogénéité des données renseignées en prévision et en exécution Les documents budgétaires annexés au PLF et au PLR ne comportent pas de tableau récapitulatif des dépenses et des recettes du compte. La présentation, littéraire, ne comprend que quelques chiffres, insuffisants pour la bonne information. En outre, les données ne sont pas identiques en prévision et en exécution. Le tableau ci-dessous récapitule les données issues des PAP et les RAP en prévision et en exécution, et fait apparaître les lignes qui ne sont pas chiffrées. Catégories de données renseignées sur le compte Emission de monnaies métalliques PAP RAP Chiffrée Chiffrée Variation de la circulation monétaire - - Valeur faciale des pièces restituées en métropole Chiffrée Chiffrée Valeur faciale des pièces restituées dans les DOM Chiffrée - Frais de fabrication des monnaies courantes et de collection Chiffrée - Remboursement frais de fabrication des monnaies courantes - - Remboursement frais de fabrication des monnaies de collection - - Remboursement des pièces démonétisées - Chiffrée Frais de commercialisation - Chiffrée Total de dépenses 16 COUR DES COMPTES Total de recettes Chiffrée Chiffrée - - Valeur faciale des pièces mises en circulation en métropole Chiffrée Chiffrée Valeur faciale des pièces mises en circulation dans les DOM Chiffrée - Produit de la vente des pièces démonétisées - Chiffrée Produit de la vente des valeurs faciales des monnaies de collection - Chiffrée Remboursement de trop perçu sur flancs métalliques - Chiffrée Différentiel constaté entre recettes et dépenses - Chiffrée Variation de la circulation monétaire Source : Cour des comptes Ainsi, les données fournies sur les frais prévisionnels à la charge de l’Etat manquent de précision et ne correspondent pas aux mentions indiquées en exécution, ce qui ne permet pas de faire de rapprochement. 2 - Des compensations d’opérations réalisées sous l’intitulé de « valeur faciale » En recettes et en dépenses du compte, figurent deux intitulés se référant à la valeur faciale : la « valeur faciale des monnaies mises en circulation en métropole et dans les DOM» en recettes, et la « valeur faciale des monnaies restituées en métropole et dans les DOM » en dépenses. Ces intitulés ainsi que leur présentation en recettes et dépenses sont conformes aux exigences de l’article de la loi qui a institué le compte5. En réalité, du fait de la compensation opérée quotidiennement entre flux de recettes et flux de dépenses par la Banque de France, le compte ne retrace 5 Article 3 de la loi de finances rectificative pour 1960 n°60-1356 du 17 décembre 1960. Ce compte est crédité de la valeur nominale des pièces émises et du produit des pièces démonétisées. Il est débité de la valeur nominale des pièces retirées de la circulation et du montant des sommes versées à l’administration des monnaies et médailles en règlement des dépenses de fabrication qu’elle expose pour le compte de l’Etat. » COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 17 que la valeur faciale excédentaire des mises en circulation par rapport aux retraits journaliers en recettes et inversement en dépenses. Depuis 2011, la compensation mensuelle est également effectuée pour les monnaies circulant dans les DOM, gérée par l’IEDOM. Un nouveau libellé est apparu sur le compte « Différentiel constaté entre recettes et dépenses » qui, outre la difficulté de compréhension, crée une présentation qui n’est pas homogène avec les monnaies courantes de la métropole. 3 - L’agrégation de frais de différentes natures L’intitulé du poste de dépenses appelé dans le PAP « frais de fabrication des monnaies courantes et de collection » est inapproprié car il agrège en réalité des dépenses de plusieurs natures, différentes selon les monnaies. Ces dépenses ne constituent pas toutes des frais de fabrication. Pour les monnaies courantes, la notion de frais de fabrication désigne improprement le prix de cession versé par l’Etat à La Monnaie de Paris qui comprend également la marge commerciale négociée pluri-annuellement avec cet établissement. Pour les monnaies de collection ayant cours légal, le compte retrace en exécution les frais de fabrication, les frais d’études et de conception ainsi que les frais de commercialisation engagés par La Monnaie de Paris. Ce montant est élevé ; il représente 37 % des dépenses du compte6. Au total, la ligne « Frais de fabrication des monnaies » devrait être éclatée entre une ligne « versement du prix de cession des monnaies courantes » et une ligne « prise en charge des frais de fabrication des monnaies de collection ». 4 - L’absence de calcul de la variation de la circulation monétaire La présentation dans les PAP et RAP de deux lignes non renseignées intitulées « variation de la circulation monétaire » en dépense et en recette, nuit à la compréhension du fonctionnement du compte. En réalité, la variation de la circulation monétaire représenterait un solde intermédiaire de gestion du compte. Ce solde pourrait être utilement 6 En effet, le coût unitaire de fabrication des pièces de collection est plus important que celui des pièces courantes car le métal servant à leur fabrication est plus précieux. 18 COUR DES COMPTES calculé7 car il expliquerait une partie du résultat du « seigneuriage » obtenu par l’Etat. C - Une programmation insatisfaisante, des prévisions incomplètes 1 - La persistance des stocks issus de la mise en place de l’euro Le besoin de monnaies courantes est la somme de la frappe courante et de la frappe de sécurité8. La mise en circulation effective de l’euro en France a montré la surestimation des besoins initiaux, s’agissant notamment des coupures de 1 euro et 50 cents. A fin de novembre 2010, la Banque de France estimait que l’excédent de stock de pièces, rapporté au montant annuel des sorties nettes9, représentait encore 15,4 ans pour les pièces de 50c et 81,3 ans pour les pièces de 1€. Aussi, en 2011, l’Etat a t-il décidé de procéder à la destruction de stocks excédentaires. Suite à un appel d’offres lancé en juillet 2011, un marché public de prestations d’enlèvement, de transport et de transformation de 2,8 M€ pour 2 ans a été conclu le 22 octobre avec La Monnaie de Paris, seul soumissionnaire. Ce coût pour l’Etat sera déduit du produit de la vente des métaux attendu de près de 21 M€. 2 - Des prévisions incomplètes Les dépenses et recettes budgétaires liées aux monnaies de collection ne font l’objet d’aucune prévision dans le PLF. Les contraintes de gestion dans les relations entre l’Etat et La Monnaie de Paris ne font pas obstacle à un exercice de prévision des dépenses sur cette catégorie de monnaie. Les frais de fabrication et les frais de commercialisation des monnaies de collection ont représenté plus de 63,3 M€ de dépenses en 2011, soit 37 % des dépenses effectuées sur le compte. 7 On soustrairait la valeur faciale des pièces mises en circulation de la valeur faciale des pièces retirées de la circulation auquel on ajouterait le montant du remboursement des pièces démonétisées et le différentiel constaté sur les DOM. 8 Depuis 2007, l’Etat constitue un stock de sécurité (SDS) afin de prévenir toute pénurie sur les coupures. 9 Observées sur les 12 derniers mois jusqu’en novembre 2010. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 19 Le calendrier de commande de l’Etat à La Monnaie de Paris est compatible avec la programmation budgétaire : une proposition de commande est soumise en juin à la DGTrésor pour l’année suivante10. Il serait donc justifié que dans le PLF, soient mentionnées des prévisions de dépenses et de recettes distinctes sur les monnaies courantes et les monnaies de collection et que dans le projet de loi de règlement, une exécution apparaisse également séparément pour les deux catégories de monnaies. Si le PAP et le RAP mentionnent que « les prévisions des recettes et des dépenses du compte des émissions de monnaie métalliques reposent sur la moyenne des trois derniers exercices », en réalité, seules les monnaies courantes, mises en circulation et restituées, font l’objet d’une telle prévision. 3 - Des dépenses très supérieures à la prévision Evolution des dépenses budgétaires du compte Emission des monnaies métalliques (2010-2012) En M€ Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévisi on 2012 Variation de la circulation monétaire 67,6 107,7 64,2 91 Frais de fabrication des monnaies 80,0 43 108,7 43,7 Remboursement des pièces détériorées 0,2 NS 0,4 NS TOTAL 147,8 150,7 173,4 134,7 Source : RAP 2010, PAP 2011 et 2012, DGTrésor Les dépenses du compte se sont accrues de 17 % entre 2010 et 2011, du fait de l’augmentation importante des frais de fabrication des monnaies (de 80 M€ à 108,7 M€ entre 2010 et 2011). 10 L’article 5.8 du contrat d’entreprise pluriannuel entre l’Etat et La Monnaie de Paris stipule, au sujet des monnaies de collection, que l’établissement public doit présenter en juin de l’année en cours un programme prévisionnel de fabrication pour l’année à venir aux services de la DGTrésor. Le programme doit préciser le volume de fabrication envisagé pour l’année à venir et les valeurs faciales. 20 COUR DES COMPTES Elles ont été sous-estimées à hauteur de 22 M€ dans la prévision de dépenses pour 2011. Les écarts avec les réalisations se sont élevés à moins 40 % sur le poste de variation de la circulation et à plus 150 % sur le poste des frais de fabrication des monnaies. Les justifications détaillées par nature de dépenses sont exposées dans le tableau ci-dessous. Dépenses du compte Emission des monnaies métalliques en 2011 En euros Prévision 2011 Exécution 2011 Valeur faciale des monnaies restituées en métropole 87 700 000 63 326 752 Valeur faciale des monnaies restituées dans les DOM 20 000 000 841 183 Frais de fabrication des monnaies courantes 43 000 000 45 436 359 Frais de fabrication des monnaies de collection - 62 904 965 Frais de commercialisation des nouvelles pièces de collection - 413 800 Remboursement des pièces détériorées - 394 806 Frais de dénaturation des pièces retirées - 900 TOTAL 150 700 000 173 318 765 Source : DGTrésor Le remboursement des pièces détériorées aurait pu faire l’objet d’une prévision car son montant n’est jamais nul : de 200 000€ en 2010, il a atteint près de 395 000€ en 2011. 1 - Des recettes également en décalage avec la prévision Evolution des recettes budgétaires 2010-2011 En millions d’euros Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévision 2012 Variation de la circulation monétaire 183,2 207,3 174,6 208 COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 21 En millions d’euros Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévision 2012 Monnaies de collection vendues 32,1 - 65,4 - TOTAL 221,4 207,3 240,0 208,0 Source : RAP 2010, PAP 2011 et 2012, DGTrésor Le tableau ci-dessous présente les justifications détaillées. Recettes du compte Emission des monnaies métalliques en 2011 En euros Prévision 2011 Exécution 2011 Valeur faciale des monnaies mises en circulation en métropole 185 000 000 168 163 683 Valeur faciale des monnaies mises en circulation dans les DOM 18 000 000 6 471 882 Valeur faciale des monnaies de collection - 64 571 900 Monnaies de collection vendues à La Monnaie de Paris - 0 Recettes diverses - 792 770 TOTAL 203 000 000 240 000 235 Source : DGTrésor L’écart particulièrement élevé entre la prévision et la réalisation sur les pièces mises en circulation dans les DOM provient de la compensation de montant opéré désormais par l’IEDOM et l’Etat. En recettes diverses, est présenté l’excédent éventuel de métal commandé par La Monnaie de Paris lors de la fabrication des monnaies, que cet établissement rembourse à l’Etat. 2 - Un résultat final conforme à la prévision, en dépit des écarts Evolution du compte 2010-2012 En M€ Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévision 2012 Recettes 221,4 207,3 240,0 208,0 Dépenses 147,8 150,7 173,3 134,7 22 COUR DES COMPTES En M€ Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévision 2012 Solde 73,6 66,6 66,7 73,3 Source : DGTrésor En 2011, le solde des opérations a respecté la prévision, à 100 000€ près. Chaque année, à l’exception de 2010, l’exécution budgétaire s'est trouvée dans la même configuration. D - Recommandation de la Cour La Cour réitère la recommandation émise en 2010 et la complète. Recommandation n°1 : Inclure dans les documents en annexe des projets de loi de finances une prévision distincte portant sur les dépenses et les recettes des monnaies de collection ainsi que sur le montant du seigneuriage revenant à l’Etat. II. LE COMPTE OPERATIONS AVEC LE FONDS MONETAIRE INTERNATIONAL A - Un compte sans impact budgétaire Le compte d’opérations monétaires retrace les opérations que le FMI réalise à partir des ressources apportées par la France et qui sont déposées par le FMI à la Banque de France. Les ressources du FMI sont constituées de la part en euros de la quote-part au « capital » du Fonds versée par la France. Celle-ci est retracée dans la comptabilité générale de l’Etat en immobilisations financières, à l’actif du bilan. Les ressources du FMI sont également constituées par la quote-part en avoirs de réserve (or et devises) qui est enregistrée au passif du bilan de la Banque de France. La mobilisation par le FMI de ces ressources n’a d’incidence que dans le bilan de la Banque de France. Elles comprennent enfin les prêts que certains Etats membres, dont la France, accordent au Fonds. Lorsque le FMI mobilise une ressource provenant de la quote-part en euros, il porte à l’encaissement des bons du Trésor à vue émis par l’Etat et qu’il avait souscrit antérieurement. Le compte du Trésor à la COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 23 Banque de France est mouvementé en débit puis aussitôt crédité, par l’achat par la Banque de France de la créance de l’Etat sur le FMI. Ce mécanisme permet ainsi d’assurer la neutralité en trésorerie des opérations effectuées pour le compte du FMI. Le compte d’opérations monétaires comprend deux sections : − la première section intitulée « Relations avec le FMI » enregistre les variations de la créance que l’Etat détient sur le FMI. Le résultat de cette section est enregistré dans la comptabilité générale de l’Etat. En effet, l’incidence des opérations du FMI réalisées avec la France est retracée dans un compte de créance financière vis-à-vis du FMI. Ce compte est classé dans les créances rattachées à des participations financières non contrôlées de l’Etat. − la deuxième section intitulée « Relations avec la Banque de France » enregistre les variations de la dette de l’Etat à l’égard de la Banque de France, suscitées par les opérations réalisées par le FMI. Le compte d’opérations monétaires ne décrit donc aucun flux budgétaire de l’Etat envers le FMI. Le solde du compte est sans incidence sur le solde du budget général. B - Des opérations dont le fonctionnement est peu intelligible 1 - Les principales opérations réalisées en 2011 Des tirages sur la France pour un montant total de 2,1 Md€ Ces tirages sont destinés à financer les prêts du FMI aux autres Etats membres. Tirages effectués par le FMI sur la France Montant (en €) Prélèvement sur la quote-part 641 963 607 Tirage sur le prêt bilatéral /nouveaux accords d’emprunt 1 313 465 621 Tirage sur prêt Banque de France au PRGT 204 894 550 Total 2 160 323 778 24 COUR DES COMPTES La Grèce a été l’un des bénéficiaires des prêts du FMI financés par la France, avec l’Irlande et le Portugal. Dépôt d’une partie de la contribution de la Chine Le FMI a reçu en 2011 la contribution de la Chine à l’augmentation de sa quote-part et a déposé une partie de cette somme à la Banque de France pour 200 M€. Ce dépôt a donné lieu à la souscription de bons du Trésor français. Transfert hors de France de 650 M€ issus d’une vente d’or à l’Inde Le dépôt de cette somme avait donné lieu antérieurement à souscription de bons du Trésor, qui ont été encaissés par le FMI. Requalification de tirages en tirage sur les nouveaux accords d’emprunt Le FMI a requalifié les tirages effectués en 2010 sur le prêt bilatéral de la France en tirages sur les nouveaux accords d’emprunts (NAE) pour un montant total de 1,2 Md€. 2 - Les dépenses et recettes du compte en 2011 Dépenses du compte Opérations avec le FMI en 2011 Section Relations avec le FMI 1 236 983 709 Participation en avoirs de change 0 Participation en euros 0 Concours supplémentaire 1 178 772 508 Opération sur DTS 58 207 139 Ajustement des avoirs en euros sur le FMI 4 060 Section Relations avec la Banque de France 1 773 788 228 Participation en euros 200 886 936 Concours supplémentaires 1 518 360 171 Opération sur DTS 54 541 122 TOTAL des dépenses 3 010 771 937 Source : DGTrésor COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 25 Recettes du compte « Opérations avec le FMI » en 2011 Section Relations avec le FMI 390 186 565 Participation en avoirs de change 0 Participation en euros 0 Concours supplémentaire 0 Opération sur DTS 54 541 122 Ajustement des avoirs en euros sur le FMI 335 645 443 Participation en euros 0 Section Relations avec la Banque de France 4 048 502 520 Participation en euros 1 293 162 701 Concours supplémentaire 2 697 132 679 Opération sur DTS 58 207 139 TOTAL des recettes 4 438 689 085 Source : DGTrésor Evolution du solde du compte 2010-2012 En euros Exécution 2010 Prévision 2011 Exécution 2011 Prévision 2012 Recettes 1 562 165 234 0 4 438 689 085 0 Dépenses 1 500 135 173 0 3 010 771 937 0 62 030 061 0 1 427 917 148 0 Solde Source : DGTrésor L’activité observée en 2011 sur le compte a été plus intense qu’en 2010. C - Une recommandation non suivie d’effet Depuis plusieurs années, la Cour estime que le compte d’opérations monétaires n’aurait plus d’utilité dès lors que l’information qu’il contient sur les mouvements qu’opère le FMI à partir de la quotepart en euros de la France serait transférée en information à l’annexe au compte général de l’Etat. Cette mention au compte général de l’Etat serait plus judicieuse pour éclairer le compte de créances rattachées aux participations financières non contrôlées par l’Etat que les documents budgétaires qui n’éclairent pas de façon suffisamment intelligible la signification des opérations. 26 COUR DES COMPTES Elle reconduit en 2011 la même recommandation. Recommandation n°2 : Présenter dans l’annexe au compte général de l’Etat les informations figurant à la section 2 du compte et supprimer, en conséquence, le compte d’opérations monétaires Opérations avec le FMI. III. LE COMPTE PERTES ET BENEFICES DE CHANGE A - Des opérations de nature diverse 1 - Trois catégories d’opérations en devises − les opérations ordinaires en devises effectuées par des comptables principaux ; − les opérations de recettes et de dépenses liées à la prise en charge éventuelle du solde net des opérations du Fonds de stabilisation des changes (FSC) ; − l’exécution des garanties de change accordées par la France aux banques centrales d'Afrique Centrale et de l'Ouest, pour maintenir la valeur en DTS des avoirs en euros déposés au Trésor. 2 - En pratique, une seule catégorie active : les opérations en devises des comptables publics La garantie de change donnée aux banques centrales africaines liées à l’euro n’a pas été appelée depuis 2003. Cette garantie de change a été accordée par l'Etat aux instituts d'émission d'Afrique Centrale et de l'Ouest11 sur leurs avoirs en euros déposés au Trésor ; elle est destinée à maintenir la contrevaleur en DTS des avoirs en euros, à la fin de chaque année12. 11 Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (BCEAO): avenant à la convention en septembre 2005. Banque des Etats d'Afrique centrale (BEAC): avenant à la convention en juillet 2007 Banque centrale des Comores (BCC) : convention révisée en mars 1988. 12 Les pertes de change éventuellement constatées sont fonction des variations journalières de la valeur de l'euro par rapport au droit de tirage spécial (DTS), auquel font référence les conventions conclues avec les instituts d'émission. Lorsque l’euro COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 27 La probabilité d’appel s’est éloignée avec la réduction des garanties accordées par la France aux banques centrales africaines, à la suite de la renégociation des conventions intervenue en 2005 et 2006. Par ailleurs, le fonds de stabilisation des changes (FSC) est mis en sommeil depuis la création de l’euro. Il avait pour vocation de conserver un volant de devises d’intervention afin de défendre la parité du franc. Dans le cadre de l’Eurosystème, ces interventions sont désormais confiées à la Banque centrale européenne. Toutefois, dans l’hypothèse où des tensions financières interviendraient au plan international, la Direction générale du Trésor n’exclut pas que de nouvelles missions puissent être attribuées au FSC. Les opérations ordinaires en devises de l’Etat sont les seuls mouvements du compte. Elles sont rattachées à trois comptables principaux : − les opérations réalisées à l’étranger par les postes consulaires sont rattachées à la Trésorerie générale de l’Etranger (TGE) ; celle-ci réalise également des opérations de trésorerie consistant à mettre des encaisses de devises à la disposition des régies diplomatiques13 ; − les opérations initiées par le réseau des payeurs et les trésoreries métropolitaines sont rattachées au SCBCM ; − l’Agence comptable des services industriels de l’armement (ACSIA). Les comptables enregistrent les opérations aux conditions d’achat et de vente de devises obtenues auprès de la Banque de France. Simultanément, ils font apparaître sur un « compte d’imputation provisoire » un résultat de change des opérations, obtenu en appliquant un « taux de chancellerie » qui est un taux de change calculé et dédié à cette imputation budgétaire. Il existe quatre comptes d’imputation provisoire qui distinguent l’origine des pertes et des bénéfices de change selon que les opérations se rattachent au fonctionnement ou à la trésorerie14. . s’apprécie contre le DTS, les bénéfices de change générés sont portés en compte de réévaluation. Ceux-ci servent le cas échéant à couvrir les pertes de change ultérieures. 13 Les encaisses en devises constituent des fonds de roulement qui représentent en général 3 mois de dépenses de fonctionnement. 14 Gains de change sur opérations financières et de trésorerie, CIP n° F 475.126.16. Gains de change sur opérations de fonctionnement et d’investissement, CIP n° C 475.126.12. 28 COUR DES COMPTES Le taux de chancellerie est fixé par la DGT deux fois par mois, le 1er et le 16 du mois, pour les 141 devises usuelles. 3 - Une portée limitée assortie d’une autorisation de découvert conséquente La portée limitée du compte Le solde du compte représente actuellement le cumul des différences de change, pertes et bénéfices, engendrées par les opérations ordinaires en devises. Ces différences de change sont distinctes des pertes et des gains de change enregistrés dans la comptabilité générale de l’Etat15. La tenue de la comptabilité budgétaire en devises ne sert actuellement qu’à modifier la répartition de la charge des dépenses et du produit des recettes en devises entre le Trésor et les ministères dépensiers ou ceux destinataires des recettes, car le taux de chancellerie n'a qu'un effet purement interne. Une autorisation de découvert qui n’a pas été utilisée Depuis 2006, le découvert autorisé sur le compte s’élève à 400 M€. Il doit couvrir le montant des différences de change résultant des opérations ordinaires des comptables publics, mais également les pertes de change qui pourraient résulter d'une dépréciation de l'euro vis-à-vis du droit de tirage spécial (DST), entrainant la mise en œuvre des garanties par les banques centrales africaines. En vertu des conventions passées avec celles-ci, le résultat des garanties de change est tributaire du cours de l’unité de compte du FMI de l’exercice précédent. En 2010, l’euro s’est fortement déprécié par rapport au DTS, de -6,68 % par rapport au cours à fin 2009. Les pertes de change substantielles qui en ont résulté, d’un montant de 550,9M€, ont cependant été neutralisées par les fonds disponibles sur les « comptes de réévaluation ». Pertes de change sur opérations financières et de trésorerie, CIP n° A 471.126.16. Pertes de change sur opérations de fonctionnement et d’investissement, CIP n° J 471.126.12. 15 Le résultat de change en comptabilité générale porte sur les encaisses de trésorerie en devises ainsi que les créances et dettes en devises figurant en compte de tiers. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 29 Sur ces comptes, est porté, depuis 2003, l’ensemble des gains consécutifs à l’appréciation constante de l’euro par rapport aux autres devises composant le DTS. Du fait de la mise en œuvre de ce mécanisme, qui a ramené le montant global des trois réserves de réévaluation à 1 191,4 Md€, les pertes de change constatées en 2010 sont restées sans incidence sur le résultat 2011 du compte spécial. B - Une exécution satisfaisante en 2011 1 - La tendance vers un équilibre du solde en 2011 Evolution du compte Pertes et bénéfices de change depuis 2006 En € Bénéfices Pertes Solde 2006 19 968 404 12 124 064 7 844 340 2007 12 076 211 17 892 250 - 5 816 039 2008 26 664 159 27 416 681 - 752 522 2009 37 303 770 43 110 453 - 5 806 683 2010 30 235 990 56 265 802 - 26 029 812 2011 29 011 112 36 887 347 - 7 876 235 2012 (prévision) 25 000 000 - 30 000 000 -5 000 000 Sources : DGTrésor- bureau Europe 1 et PLF 2011 Le solde des pertes et bénéfices de change doit par construction être proche de zéro car les sous-évaluations et les surévaluations des cours de change comptables par rapport aux cours réels tendent à se compenser dans la durée. Cependant, l’ajustement des taux de chancellerie qui n’est effectué que deux fois par mois, contribue à retarder le rééquilibrage16. En outre, les écarts de change dépendent également du volume des transactions effectuées par l’Etat dans chaque devise. 16 D’autres facteurs sont également susceptibles d’influencer les écarts de change constatés par les comptables publics : la réalisation d’opérations exceptionnelles d’investissement, le volume des encaisses de trésorerie, les dépenses et recettes réalisées durant la période considérée ainsi que, dans certains cas, le décalage entre le cours des devises sur le marché international des changes et celui imposé aux services à l’étranger par le système bancaire local. 30 COUR DES COMPTES Dans ces conditions, le bureau gestionnaire vise à ce que l’écart moyen entre le taux de chancellerie et le cours réel du marché soit le plus réduit possible. A l’aune du solde du compte, la gestion des opérations en devises de l’Etat a été dans l’ensemble légèrement plus performante en 2011 qu’en 2010. En outre, le montant des recettes et dépenses du compte a été fortement réduit : en recettes, les bénéfices de change se sont légèrement réduits, d’un montant de 30,2 M€ à 29 M€, et en dépenses, les pertes de change ont décru, d’un montant de 56,2 M€ à 36,9 M€. Le solde négatif du compte signifie que la valeur de l’euro a été globalement surestimée, mais dans une moindre mesure que dans les années précédentes. 2 - Quelques écarts unitaires de change élevés en 2011 La DGTrésor a réalisé pour la Cour une synthèse destinée à mieux cerner l’origine des pertes et bénéfices de change en 2011. Il en ressort que les prêts aux Etats étrangers libellés en dollars sont à l’origine de 22 % des pertes et bénéfices du compte ; afin de minimiser les pertes, il conviendrait d'étudier s'ils ne peuvent donner lieu à une couverture du risque de change par l’Etat. 3 - Une recommandation de 2010 partiellement satisfaite En 2010, la Cour avait recommandé d’étudier le moyen de mieux prendre en compte le facteur d’instabilité du cours de l’euro vis-à-vis du dollar dans l’exécution des dépenses et des recettes du compte. En pratique, en 2011, le taux euro/dollar a été mieux appréhendé dans l’exécution des opérations réalisées sur le compte. COMPTES D’OPERATIONS MONETAIRES 31