2 Actes du colloque AcquisiLyon 09, Lyon, 3 et 4 décembre 2009.
l’indicatif. Or les deux modes s’opposent comme nous
l’avons avancé plus haut.
Outre l’emploi dans la complétive du mode erroné
après il faut que, le même type d’erreurs a été constaté
après un support traduisant la subjectivité du lecteur,
exemple : « (3) En dernier lieu, c’est bien que
l’identification à un personnage peut être un
épanouissement personnel : le fait de fuir le monde réel,
s’évader et chercher ».
La subordonnée comprend un verbe à l’indicatif au lieu
du subjonctif. C’est une complétive ayant pour support un
adjectif, le mot bien utilisé pour apporter un jugement sur
l’identification au personnage romanesque, une sorte
d’appréciation subjective de cette identification. Lorsque
le support de la complétive appartient au champ du
jugement, il donne lieu à une idée regardante
inactualisante nécessitant l’emploi du mode inactuel
qu’est le subjonctif. Le procès exprimé par la périphrase
verbale peut être contenu dans le verbe à l’infinitif
être est bien admis et donc réel, soit «l’effet de
l’identification au personnage », mais a été soumis à un
jugement subjectif, donc il a été virtualisé.
3.2 Le cas des relatives
Relatives dont l’antécédent est un superlatif relatif (le
seul; le meilleur; le plus…). On décèle fréquemment la
présence du mode indicatif à la place du subjonctif dans
les relatives, exemples :« (1) : L’écrivain […] est le seul
parmi les artistes qui peut écrire les sentiments des
hommes » ; «(4): Dans nos jours, la guerre est la plus
forte épreuve que nous vivons dans un monde caractérisé
par l’intolérance et l’indifférence» ; « (5) : le racisme,
c’est le meilleur élément qui peut décrire correctement
cette mauvaise situation. »
D’après Guillaume [Gui70 : 44] «Le mode dans la
relative dépend de l’actualité et de l’inactualité de
l’antécédent ». Ainsi, c’est l’indicatif qui est à employer
dans le cas d’un antécédent actuel et le subjonctif dans le
cas d’un antécédent inactuel. Par ailleurs, il est à noter
que l’antécédent ne peut être inactuel qu’en présence d’un
environnement linguistique particulier. Dans ces
exemples, les relatives ayant pour antécédents des
pronoms introducteurs qui/ que des substantifs et un
environnement linguistique inactualisant : le seul, le
meilleur, la plus forte. Ces superlatifs relatifs sont de
nature à rendre l’antécédent inactuel. A chaque fois,
l’antécédent (les artistes, épreuve, élément) est isolé des
autres moyens pour être présenté de façon exclusive
c’est-à-dire pour être soumis à une appréciation subjective
qui relève du champ de la préférence, et ce, en même
temps que les autres moyens sont exclus. Ceci dit, mis
dans un cadre subjectif, l’antécédent est rendu inactuel et
exprime donc une idée regardante inactualisante qui
nécessite l’emploi du subjonctif dans la relative puisque
dans ce genre d’emploi «la pensée opère dans un champ
de comparaison plus ou moins vaste dont elle détache un
objet qu’elle isole de tous ceux qui y restent en mettant
sur lui la marque du superlatif » Guillaume [Gui70 : 40].
Relatives dont l’antécédent est un nom avec un article
indéfini. Exemples : (6) « par conclusion il faut avoir des
gens qui sont indifférence (pour indifférents) avec les
autres. » ; (7) D’abord, dans notre monde on ne trouve
jamais un homme qui est compréhensif et qui veut
accepter l’autre. », Dans les deux cas, les deux
propositions relatives s’appuient chacune sur un
antécédent indéterminé à cause de l’article indéfini qui
l’accompagne. La première relative qui sont indifférents
s’appuie sur le support nominal des gens ; or ces gens
existent seulement dans la pensée du locuteur et non pas
réellement : l’existence de ce genre de personnes est
souhaitée par le locuteur, voire nécessaire puisque nous
avons le verbe impersonnel traduisant la nécessité il
faut. Ces gens ne figurent donc pas sur la ligne
d’actualité de la pensée ; l’antécédent est donc inactuel,
d’où le besoin de recourir au mode subjonctif qui
virtualise l’action. G. Guillaume [Gui70 : 42] ajoute
concernant le mode dans la relative «que l’article de
l’antécédent est sujet à exercer une action sur le mode de
la relative » et d’expliquer que « l’article le, différemment
de l’article un pose comme acquise l’existence » de la
chose en question, ce qui amène l’emploi de l’indicatif.
Au contraire, l’article indéfini un revêt cette chose d’une
sorte d’indétermination, de virtualité qui appelle l’emploi
du subjonctif. Donc, pour les deux relatives, l’antécédent
est indéterminé (des, un) et alors virtualisé, c’est pourquoi
il requiert le recours au mode subjonctif.
3.3 Le cas des circonstancielles
Les difficultés d’emploi du subjonctif apparaissent aussi
dans les subordonnées circonstancielles qu’elles soient
finales, de manière, de temps ou de concession.
Les circonstancielles de but On parle de circonstancielle
de but chaque fois que la subordonnée vise à décrire « le
mobile rendant compte de la principale ; une relation de
finalité s’établit entre la proposition principale régissante
et la proposition subordonnée » Soutet [Sou00 :92]. Vu
que les circonstancielles de but manifestent une intention,
elles sont logiquement au subjonctif. Mais certains élèves
substituent le mode indicatif au mode subjonctif dans la
circonstancielle de but introduite par pour que, exemples :
(8) « Pour moi, accepter ce qu’on est un grand défaut car
il faut que nous changes pour qu’on peut se developper
et avoir les nouveaux technologies.» ; (9) « j’espère qu’il
arrive ce jour-là pour qu’on peut admirer les autres
types d’écrire pour les grandes écrivains ». En fait, cette
locution renferme l’idée regardante qui détermine le mode
à employer dans la subordonnée : l’indicatif si elle est
actualisante et le subjonctif dans le cas contraire
c’est-à-dire au cas où elle est inactualisante. Or pour que
exprime l’intention (le but) et non un résultat précis, donc
les actions rendues par les verbes à l’indicatif peut se
développer (exemple 8) et peut admirer (exemple 9) sont
tout simplement envisagées, voire souhaitées et donc
virtualisées d’où la nécessité d’employer le mode du
virtuel qu’est le subjonctif. Selon Camoun [Cam92 : p74],
ce type d’erreur substituant l’indicatif au subjonctif
constitue un véritable écart par rapport à la norme étant