Mémoires de
Saint-Jacques
Rédaction et publication
«Groupe Mémoire» du Centre de
la Lande - Juin 2004 - 5 €
2
SOMMAIRE
- Saint-Jacques à la veille de la
2nde Guerre mondiale
- Repères et phases de l’histoire
de Saint-Jacques pendant la
Deuxième Guerre
- Saint-Jacques à l’heure
allemande
- Les bombardements
- La résistance à Saint-Jacques
- L’aérodrome de Saint-Jacques
de la Lande
- Les terrains militaires
- Le Mur de l’Atlantique passait-il
à St-Jacques ?
- Le Haut Bois
- La butte de la Maltière
60e anniversaire de la
guerre 39 - 45
N° spécial
Groupe
de
Saint-Jacques de la Lande
Mémoire
SOMMAIRE
3 Éditorial
SAINT-JACQUES DE LA
VEILLE DE LA 2E GUERRE
MONDIALE À LA LIBÉRATION
Saint-Jacques en 1939
Repères et phases de l’histoire
de Saint-Jacques pendant la
Deuxième Guerre
Saint-Jacques à la fin de la
Deuxième Guerre
TÉMOIGNAGES ET
DOCUMENTS
Saint-Jacques à l’heure allemande
Les faits majeurs racontés par...
Les bombardements
La résistance à Saint-Jacques
Autres témoignages
LES LIEUX DE MÉMOIRE
L’aérodrome
Les terrains militaires
Le Mur de l’Atlantique passait-il à
St-Jacques ?
Le Haut Bois
La butte de la Maltière
ÉDITORIAL
HISTOIRE ET MÉMOIRE DE
LA DEUXIÈME GUERRE
Tous nos remerciements à ceux qui ont
acheté le premier numéro de notre
revue et à ceux qui ont souscrit un
abonnement annuel pour trois numéros. Ces
adhésions sont pour nous un précieux encou-
ragement et assurent une base solide pour la
poursuite de notre projet.
A la différence du numéro 1, ce deuxième
numéro de « Mémoires de Saint-Jacques »
est entièrement consacré à un seul thème : la
Deuxième Guerre mondiale. C’est une pé-
riode bien courte à l’échelle d’une vie humaine
et à fortiori d’une commune. Elle nous paraît
d’autant plus courte qu’elle est désormais loin-
taine. En réalité, ces années de la Deuxième
Guerre mondiale ont été interminables pour
ceux qui les vécurent car ce furent des années
de sang et de larmes, de privations et de souf-
frances qui se prolongèrent au-delà de la guerre.
Ce furent aussi pourtant, des années d’espoir,
de résistance et même d’allégresse, lorsque les
occupants durent quitter précipitamment le ter-
ritoire certains d’entre eux pensaient s’être
installés pour mille ans !
Dans ce numéro spécial, le lecteur ne retrou-
vera pas les rubriques annoncées comme devant
être habituelles. Nous leur avons substitué trois
autres pour ordonner nos articles sur Saint-Jac-
ques pendant la Deuxième Guerre mondiale.
Dans la première, « Saint-Jacques de 39 à
45 », les articles visent à donner une vue globa-
le de la commune et de son histoire, de la veille
de la guerre au lendemain de la Libération.
Dans la seconde, « Documents et témoi-
gnages », nous avons utilisé les archives mu-
nicipales et surtout les récits recueillis depuis
plusieurs années par Renée Thouanel auprès
des Jacquolandins contemporains de cette pé-
riode : plus d’une centaine de témoins !
Enn, avec les « Lieux de mémoire », ce
numéro évoque les principaux sites de la com-
mune concernés par la guerre. Le plus triste-
ment célèbre est celui de la Maltière. Mais il
y en eut bien d’autres très importants : l’aéro-
drome, le Bourg, le Haut-Bois, les camps de
la Marne et de Verdun
Nous n’avons pu, bien entendu, citer tous
les témoignages ni traiter tous les aspects de
la Deuxième Guerre mondiale à Saint-Jacques.
Mais nous aurons l’occasion d’y revenir. Dans
l’évocation de ces années de guerre, ce numéro
spécial a cherché à en donner la description la
plus dèle possible, une vue historiquement
correcte sans être humainement désincarnée.
Et comme le dit la formule classique d’aver-
tissement des productions ciné-matographi-
ques et autres à substrat historique : « toute
ressemblance avec des situations actuelles est
fortuite » .
Auguste Charlou
4
Au début du mois de
septembre 1939, Saint-
Jacques avait conservé
son double visage traditionnel
de commune à la fois agri-
cole et résidentielle. Mais les
années 30 avaient accentué son
éclatement et renforcé l’em-
prise militaire.
Une commune agricole et
résidentielle
L’agriculture y tenait une
place qu’on a peine à imaginer
aujourd’hui. On y dénom-
brait une bonne cinquantaine
d’exploitations, parmi les-
quelles de « belles fermes »
comme celle de la Gautrais,
tenue par les Delabouëre ou
celle du Haut-Bois, tenue
par les Guédard. Près des
deux-tiers du territoire étaient
cultivés en céréales, plantes
fourragères, légumes…ou
occupés par des prairies. Les
fermes employaient plusieurs
centaines de travailleurs, parmi
lesquels nombre d’ouvriers
agricoles et des « patous », les
enfants qui y passaient leurs
vacances scolaires à garder
les vaches et autres tâches
annexes. Ce n’est pas tout à
fait par hasard que le maire de
Saint-Jacques en 1939, et ce
depuis 14 ans, était un agricul-
teur : Francisque Daniel, qui
tenait la ferme de Mi-Voie.
Saint-Jacques était aussi une
commune résidentielle pour
des notables urbains, rennais
ou autres, qui y possédaient
des maisons d’une dimension
et d’un confort bien supérieurs
aux habitations ordinaires.
La majorité de ces maisons
bourgeoises était appelée
pompeusement « manoir »,
à l’exemple du Manoir du
Bourg, (la Rivière, la Buho-
tière, Maloré…) ou même,
dans le cas de la Pérelle, du
Pèlerinage, de la Reuzerais
et bien sûr du Haut-Bois, du
qualicatif de « château » !
Une commune éclatée
Ce caractère éclaté décou-
lait d’abord de sa ruralité.
En effet, selon les critères du
recensement de 1936, plus de
4 habitants sur 5 vivaient dans
des «villages et des hameaux».
C’est dire combien l’habitat
était dispersé sur les 12 km2 de
son territoire. Même au Bourg
ou dans un quartier en voie
d’urbanisation comme celui
du Pigeon Blanc, il y avait
des exploitations maraîchères
comme celle des Lanoë, des
fermes avec leurs bâtiments
d’habitation et d’exploitation,
leurs champs : la Croix Verte,
la Rablais, le Temple de
Blosne
L’éclatement de la commune
tenait aussi au tronçonnement
de son territoire par les routes
nationales de Nantes et de
Redon, mais surtout par la voie
ferrée. A défaut de passerelle,
de pont ou de tunnel, comme
aujourd’hui, il y avait des
passages à niveau, à la
Rablais, au Petit Haut-Bois, à
la Calvenais et à proximité de
la Rivière.
Mais l’éclatement de la
commune venait surtout du
renforcement du second pôle
de concentration de la popu-
lation, celui de l’ex-Faubourg
de Nantes, désormais appelé
le Pigeon Blanc. C’est lui qui
avait été le principal béné-
ciaire du doublement de la
population durant l’entre-deux-
guerres. Le signe le plus révé-
lateur de la forte croissance de
ce pôle était l’existence depuis
le début des années 30, d’une
école publique, école qu’il
avait fallu agrandir en 1935 !
L’emprise militaire
renforcée
Cette emprise, qui remon-
tait au moins au début du
XIXe siècle, était déjà loin
d’être négligeable à Saint-
Jacques avant les années 30 :
la Courrouze et le Polygone,
le camp de Verdun et celui de
la Marne. Durant la décennie
précédant la guerre, elle s’ac-
crut encore par une création et
des extensions.
La création, c’était celle
d’un camp d’aviation à proxi-
mité du Bourg. Les extensions
concernaient le Polygone et ce
terrain d’aviation. La première
avait entraîné les démolitions
de l’antique château de la
Maltière et de la ferme du
Bois-Teilleul. La seconde,
qui datait de 1935, avait porté
à plus de 100 hectares l’em-
prise de l’aérodrome. Or cet
aérodrome n’avait qu’un trac
SAINT-JACQUES DE LA VEILLE DE LA 2e GUERRE
MONDIALE À LA LIBÉRATION
SAINT-JACQUES EN 1939
commercial dérisoire. C’était
surtout une installation mili-
taire supplémentaire !
Une commune en mutation
Au moment commence
la Seconde Guerre mondiale,
Saint-Jacques était donc en
pleine mutation. Sa population
avait dépassé 2 000 habitants
au recensement de 1936. A
côté de l’agriculture tradition-
nelle, se développaient des
activités liées à la proximité
de la grande ville, de celle des
installations militaires et de
l’Atelier Rennais ou Arsenal.
Le Bourg n’était pas resté à
l’écart de ces transformations.
Il y avait plusieurs commerces
et ateliers : élevage de volailles
et de lapins Hélianthis de
Beucherie, restaurant Gauthier,
boulangerie Piel, menuiserie
Demeuré… et même un photo-
graphe ! Le long de la route
de Redon qui le traversait
alors, de nouvelles maisons,
avaient été construites grâce à
la loi Loucheur. Elles étaient
modestes, mais elles aussi
témoignaient de l’essor de la
commune.
Enn, avec ses environs
(Cours-Jouault, Pas-Hubert,
Rivière, Gautrais, Calvenais)
le Bourg regroupait 40% de
la population ! Et il avait ère
allure, avec son école-mairie et
tout à proximité, le château du
Pèlerinage et son grand parc,
quelques fermes encore, une
gare, une belle Avenue bordée
d’arbres partant de la route de
Redon vers la Calvenais, son
antique Manoir et enn son
église encore pourvue de son
clocher.
A.C.
Place de la Mairie,
à la veille de la 2nde Guerre Mondiale
SAINT-JACQUES DE LA VEILLE DE LA 2e GUERRE
MONDIALE À LA LIBÉRATION
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