Limitations thérapeutiques et soins palliatifs aux Urgences. I. Faure

publicité
Démarche éthique en (aux)
urgences
Isabelle Faure
Adrienne Reix
PH urgences Saint-André
Le dilemme de l’urgentiste ..
Urgences vitales.
Urgences « palliatives ».
Accompagnement de fin de vie.
Prise de décision de limitation de soins en urgence.
Services d’urgence: carrefours des états de crise.
Responsabilité primordiale dans la mise en route d’une
démarche éthique pour certains malades.
Urgences
SAU ensemble des hôpitaux français
SAU hôpital Saint André Bordeaux
Taux hospitalisation moyen
20 %
60 %
Nombre patients > 75 ans
15 %
26 %
Taux hospitalisation patients
de > 75 ans
50 %
84 %
Décès
0,2 %
0,3 % (200 / an)
Patients de plus en plus âgés, dépendants, co-morbidités
–Défaillance(s) aigüe(s) d’organe(s)
–Réanimation lourde et soins invasifs semblent inappropriés
–Bénéfice attendu et qualité de vie espérée
PLUSIEURS QUESTIONS
Jusqu’où faut- il aller dans la prise en charge ?
Réanimation, chirurgie, angioplastie
Rien
Sédation +- terminale (au delà du confort)
Traitements adaptés au cas par cas
Quels sont les objectifs ?
Qualité de vie
Esperance de vie
Comment assurer une prise en charge globale valable sur le plan éthique :
Des patients en fin de vie
De ceux pour lesquels la question du niveau de soins à appliquer se pose de façon évidente
Comment éviter les décisions solitaires (arbitraires) ?
En urgence …
Urgentiste
Prise en charge simultanée d’un flux de patients
Manque de temps
Souhaits du patient ?
Difficulté de joindre les médecins
référents ..
Charge morale importante
Isolement
Pression de la famille
Peu ou pas de formation
en soins palliatifs
Patient en fin de vie
Décision de Limitation
Cadre éthique
Les limitations et arrêt des thérapeutiques actives en réanimation
adulte ».SRLF.2002 (actualisation 2009)
Ethique et urgences : réflexions et recommandations» SFMU ».2003
Prise en charge de la personne âgée de plus de 75 ans aux
urgences ».SFMU 2004.
Loi Léonetti 2005.
Décret du 6 février 2006 relatif aux directives anticipées prévues par
la loi n° 2005-370 du 22 avril 2005
Rapports du CCNE 2013/ 2014
Cadre éthique
Pas d’obstination déraisonnable
Droits des patients renforcés
Consentement libre et éclairé du patient
directives anticipées
Personne de confiance
Collégialité et transparence du processus décisionnel en cas de
limitation ou d’arrêt thérapeutique:
Souhait du patient si conscient ou directives anticipées si inconscient
Médecin en charge du patient
Equipe de soins
Médecin consultant extérieur: médecin traitant +/- médecin spécialiste
Personne de confiance, famille
Aux urgences: les situations cliniques de LAT
o DEFAILLANCE PROFONDE D’UNE FONCTION VITALE dont la conséquence sera:
 Absence de récupération d’une autonomie des fonctions vitales
 Ou qualité de vie déraisonnable (si une indépendance des thérapeutiques de suppléance est possible)
o
AFFECTION AIGUE INTERCURRENTE chez un patient :
 A la qualité de vie dramatiquement limitée,
 Porteur d’une pathologie chronique évolutive,
 Au pronostic à court terme défavorable en termes d’espérance de vie, d’accentuation de la dépendance et
d’aggravation de la qualité de vie future.
o PATIENT PALLIATIF
o porteur d’une pathologie connue évolutive, souvent néoplasique, adressé par son médecin traitant ou une
structure de soins de suite ou de long séjour, parfois sous la pression de l’entourage, pour valider que le
patient est bien au dessus de toute ressource thérapeutique.
o Patient conscient, informé, apte à consentir et qui demande lui-même la limitation ou l’arrêt d’un
traitement actif de sa défaillance d’organe.
Limitation thérapeutique
Pas de soins de réanimation
Pas d’intubation, pas de ventilation mécanique
Pas de RCP
Pas de drogues vaso-actives
Pas d’épuration extra-rénale
Donc pas de transfert en réanimation
Pas de geste invasif chirurgical ou endoscopique
Limitation ≠ Abandon
Traitements curatifs et confort applicables dans les services de médecine ou au
domicile du patient
Les affections aigues totalement ou partiellement réversibles doivent être traitées
même si la qualité de vie antérieure était réduite :
déshydratation ,
infections aigues,
maladies thrombo- emboliques,
occlusions fonctionnelles …
Poursuite des soins palliatifs
Anxiété
Douleur
Dyspnée
Agitation
Arrêt thérapeutique collégial si mort imminente ou en fonction de l’évolution.
Comment fait- on ?
Volonté:
Histoire médicale
Maintenant?
Directives anticipées?
Patient
Co-morbidités
Défaillances actuelles
Autonomie habituelle
médecin traitant
médecins spécialistes
Equipe soignante
Médecin
Famille
Personne de confiance
Entourage
Réflexion pluri-disciplinaire
Réanimateur
Décision de limitation
ou abstention
thérapeutique
Comment fait- on ?
Démarche éthique aux urgences du CHU de
Bordeaux
Outil informatique
Traçabilité du processus décisionnel
Les difficultés rencontrées
Recueil de la volonté du patient:
Domicile, Ehpad …
Collégialité
Quelle place donne t’on vraiment au patient
si demande de prolonger la vie nous semble
déraisonnable?
si demande d’euthanasie?
Réflexion interdisciplinaire et EMSP
Chiffres
263 patients ont eu en 2012 un dossier de démarche éthique avec
décision de limitation thérapeutique aux urgences
Typologie de ces 263 patients
Lieu de vie
131 patients
132 patients
EHPAD
Domicile
33 seuls
25%
99 en famille 75%
HAD 10%
Age
< 75 ans 11
75-85 ans 31
85-95 ans 76
>95 13
8%
23%
58%
10%
< 75 ans 34
75-85 ans
85-95 ans 54
>95
25%
24%
40%
8%
Chiffres
Motif d’entrée
Terrain
Jour et heure d’arrivée
DC
Délai DC
EHPAD 131 patients
Domicile 132 patients
Respiratoire
76 58%
Conscience-coma
9
7%
Sepsis
24 8%
Autres
23 17%
Dément-grabataire
86 65%
Néoplasie palliative
5 4%
Maladie chron term
13 10%
Autres
23 17%
9-19H sem
62
47%
Nuit
53
40%
Jours WE
17
13%
Respiratoire
72 54%
Conscience-coma 15 11%
Sepsis
13 10%
Autres
33 25%
Dément-grabataire 40 30%
Néoplasie palliative 46 35%
Maladie chron term 24 18%
Autres
23 17%
9-19H sem 49
37%
Nuit
51
38%
Jours WE 33
25%
69
0-48H
2-5J
>5J
52%
37
15
17
54%
21%
25%
86
0-48H
2-5J
>5J
64%
48
15
23
56%
17%
27%
Constat
Peu de recueil des directives anticipées
Personne de confiance nommée dans 50 %
Pas de consigne sur le type d’intervention médicale en cas de mise en jeu du pronostic vital
Peu de prescription anticipées
L’absence de référents médicaux et familiaux rendent peu collégiales les décisions de
limitations thérapeutiques
Travail orienté sur les patients résidents en EHPAD
Travail en amont des urgences avec l’ARS
Améliorer le recueil et actualisation des directives anticipées et
personne de confiance
Améliorer la tenue et actualisation du dossier liaison urgences avec
notamment un projet d’accompagnement personnalisé
Prescriptions anticipées réalisées et actualisées
Aide à la prescription en EHPAD notamment sur les 2 grands
symptômes présents en fin de vie
Faciliter l’intervention des équipes mobiles de soins palliatif en
EHPAD
Développer le partenariat HAD, EHPAD, service d’urgence
Actuel dossier liaison urgence
4. Projet de Prise en Charge
Risque(s) identifié(s) et réponse(s) préconisée(s) face à ce(s) risque(s) :
indiquer les recommandations pour la prise en charge soignante :
indiquer les recommandations pour la prise en charge médicale :
Nom et Fonction de l’évaluateur :
Date :
Signature :
Projet d’accompagnement personnalisé
Directives anticipées datant de moins de 3 ans :  Oui
si oui, date de rédaction :
Date réunion pluridisciplinaire :
 Non
+ annexer une copie
Aide à la décision du niveau d’intervention médicale
Critères de décision
Maladie principale :
Co-morbidités associées :
Risques de décompensation aigue identifiés: (fausses routes, dyspnée, douleur, troubles de la conscience…)
Niveaux d’intervention (cocher un des niveaux) :
 Niveau d’intervention maximal curatif : transfert aux urgences, soins intensif et réanimation envisageables
 Prise en charge d’un épisode aigu potentiellement réversible, transfert urgence envisageable, pas de réanimation invasive (intubation)
 Prise en charge palliative symptomatique, soins de confort, transfert à éviter
 Prise en charge palliative terminale : soins de confort, pas de transfert
Prescriptions anticipées personnalisées:
Validation de la décision par le patient  Oui  NA
Participants à la réflexion
Famille
 Oui
Représentant légal
 Oui
Personne de confiance  Oui
Médecin traitant
 Oui
Médecins spécialistes  Oui
Soignants
 Oui
 Non
 Non
 Non
 Non
 Non
 Non
Sous l’égide du médecin coordinateur
Conclusion
Démarche éthique avec limitation thérapeutique
peut se faire en urgence
Au cas par cas
Traçabilité témoignant de la réflexion
Réflexion pluridisciplinaire
Anticiper ces décisions dans les lieux de vie du
patients
Eviter les passages aux urgences
Permettre les thérapeutiques au domicile du patient
Améliorer les transmissions aux urgences lorsque l’état clinique ne
permet pas le maintien sur le lieu de domicile
Téléchargement