Crédit photo couverture : Contrefish.com Le programme INTERREG IIIA – ALCOTRA A LA DECOUVERTE DES PLUS BEAUX PAYSAGES GEOLOGIQUES DU PAYS DU MONT-BLANC Partenaires – Objectifs du Colloque transfrontalier Dans le cadre du projet de coopération transfrontalière « A la découverte des plus beaux paysages géologiques du Pays du Mont-Blanc », financé par le programme européen Interreg IIIA 2000-2006 ALCOTRA France-Italie (Alpes), le Centre de la Nature Montagnarde de Sallanches et le Musée Régional de Sciences Naturelles de Saint Pierre (Vallée d’Aoste) ont l’honneur de présenter ce colloque public transfrontalier. Ce colloque transfrontalier a pour objectif la rencontre des scientifiques, des techniciens et des élus autour de la question de la gestion des risques naturels d’origine géologique dans cet espace à la géologie et au relief contrastés qu’est le Pays du Mont-Blanc. Le public pourra y trouver des réponses scientifiques et techniques à ses attentes spécifiques sur les risques et la sécurité. Cette publication recueille l’ensemble des résumés des communications présentées lors de ce colloque. Le Projet Interreg L’objectif général du projet est de coordonner les ressources et les compétences scientifiques et techniques actuelles autour de la géologie et de la géomorphologie du Pays du Mont-Blanc. Il se traduit par le développement d’outils et d’actions de valorisation du patrimoine géologique et géomorphologique de ce territoire afin d’en accroître le niveau de connaissance et d’utilisation. Les activités programmées jusqu’à l’automne 2007 permettront la publication d’un guide sur les paysages géologiques de la zone du Mont-Blanc, la mise en réseau des acteurs du territoire ; la formation et l’information des professionnels de la montagne, des élus et du grand public ; ainsi que la réalisation de divers supports pédagogiques novateurs illustrant entre autres la formation de la chaîne alpine ainsi que son évolution au cours des glaciations. FONDS EUROPEEN DEVELOPPEMENT REGIONAL Programme 9h00 Bienvenue : Allocution d’introduction Georges Morand, Maire de Sallanches. Présentation du projet et des deux structures Ivana Grimod, Directrice du Musée Régional des Sciences Naturelles de Saint-Pierre. Eric Pajeot, Directeur du Centre de la Nature Montagnarde. Introduction des sessions et médiateur : François Amelot, Géologue au CNM. 9H30 LE PAYS DU MONT BLANC, UN ESPACE SOUMIS A DE NOMBREUX RISQUES D’ORIGINE GEOLOGIQUE Une identité géologique et géomorphologique à l’origine de nombreux aléas : le point sur quelques catastrophes historiques. François Amelot, Géologue, Centre de la Nature Montagnarde, Sallanches. Sylvain Coutterand, Géomorphologue, Laboratoire EDYTEM, Université de Savoie. La sismicité du Pays du Mont-Blanc : historique et évolution récente de la prise en compte du risque sismique dans l’aménagement du territoire. Fabrice Deverly, Directeur Régional Rhône-Alpes du BRGM, Lyon. 11H00 LA GESTION DE CRISE AU PAYS DU MONT-BLANC DANS L’ACTUALITÉ RÉCENTE Deux crises vécues : Sixt-Fer-à-Cheval (2003) et les Contamines (2005). Jérôme Liévois et Alison Evans, Géologues, Service de Restauration des Terrains en Montagne de HauteSavoie, Annecy. L’activité torrentielle de l’automne 2000 dans le Val d’Aoste : la gestion de crise et ses enseignements pour l’aménagement du territoire. Raffaele Rocco, Ing., Assessorat du Territoire, de l´Environnement et des Ouvrages Publics de la Région Autonome Vallée d'Aoste et Iris Voyat, Ing. Fondation Montagne Sûre. La route des Gorges de l’Arly, un axe stratégique sous haute surveillance. Pierre Potherat, Chef du Groupe Mécanique des Roches, CETE de Lyon. 14h00 LES IMPACTS DU RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQUE SUR LE RISQUE GÉOLOGIQUE Introduction de la session - Connaître et gérer le risque géologique : une exigence renforcée par les changements climatiques. Jean-Marc Vengeon, Directeur du Pôle Grenoblois Risques Naturels. Les conséquences du réchauffement climatique sur la stabilité des terrains de haute montagne. Philip Deline, Enseignant-chercheur, Laboratoire EDYTEM, CNRS - Université de Savoie. La prévention des risques d’origine glaciaire en Vallée d’Aoste. Fondation Montagne Sûre, Région Autonome Vallée d’Aoste, Assessorat du Territoire, de l´Environnement et des Ouvrages Publics, Courmayeur. De nouvelles méthodes d’investigation pour l’étude de l’évolution des parois de haute montagne : application au cas des Drus. Philip Deline, Enseignant-chercheur, et Ludovic Ravanel, étudiant en Master de Géographie, Laboratoire EDYTEM, CNRS - Université de Savoie. Une nouvelle méthode de surveillance et de prévention des risques géologiques : l’utilisation de capteurs sismiques. Philippe Mourot, Ing., Directeur du Bureau d’Etudes Myotis, Saint-Martin d’Hères et Fabrice Guyoton, Géophysicien, Bureau d’Etudes Géolithe, Crolles. 16h50 RISQUES GÉOLOGIQUES, PRATIQUE DE LA MONTAGNE ET SÉCURITÉ : QUELLE RESPONSABILITÉ DES ÉLUS ? Le circuit de l’information, de l’aléa à la prise de décision - L’intégration des risques exceptionnels dans les documents de gestion du risque. Jean-Marc Bonino, Directeur du Service Aménagement et Montagne, Mairie de Chamonix-Mont-Blanc. Table ronde entre élus et experts : Les mesures prises face aux risques géologiques liés à la pratique des sports de montagne. Animée par Jean-Marc Vengeon, Directeur du Pôle Grenoblois d’Etudes et de Recherches pour la Prévention des Risques Naturels. Avec la participation d’élus de l’Espace Mont-Blanc. 18h00 Synthèse et clôture du colloque. Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches RECHAUFFEMENT CLIMATIQUE ACTUEL ET DYNAMIQUE DES VERSANTS DE HAUTE MONTAGNE Philip DELINE(1) (1) Laboratoire EDYTEM (UMR 5204 CNRS - Université de Savoie), CISM, Université de Savoie 73376 Le Bourget-du-Lac, France ([email protected]) Variabilité naturelle du climat en montagne… Les changements climatiques ne sont pas un phénomène nouveau dans l’histoire de la Terre, y compris dans son histoire récente. Ainsi, entre le XIIIe siècle et le milieu du XIXe siècle, les Alpes − comme la plupart des régions du monde − ont connu une baisse des températures et une hausse des précipitations. Pendant cette période dite du Petit Âge Glaciaire, les glaciers alpins ont été affectés par plusieurs avancées importantes de leur front : la Mer de Glace a ainsi avancé de 1125 m entre 1570 et 1610, ou encore de 562 m entre 1800 et 1822 (NUSSBAUMER, 2006). Ces fluctuations glaciaires ont pu être plus importantes encore dans un passé plus lointain. Ainsi, il y a plus de 25 000 ans, la vallée de la Doire Baltée comme celle de l’Arve étaient occupées par de très grands glaciers, dont l’épaisseur dépassait par exemple 1500 m à l’emplacement de Sallanches (fig. 1). Figure 1 - Reconstitution de l’englacement de la région du massif du Mont Blanc lors du dernier maximum glaciaire (LGM) (COUTTERAND, 2005). Compte tenu du remblaiement sédimentaire glacio-lacustre et fluvio-glaciaire de l’ombilic de Sallanches après le retrait du glacier, l’épaisseur de la glace à Sallanches dépassait probablement 1500 m lors du LGM. 40 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches …et adaptations des sociétés montagnardes Pour faire face aux variations climatiques récentes comme celles du PAG, les hommes ont usé de différentes méthodes : construction de chapelles (Ruitor, 1607), processions religieuses (d’Aoste au Ruitor pendant 4 jours avec le chef de Saint Grat en 1603, puis annuelle depuis La Thuile de 1607 à 1870 ; Chamonix, 1644), bénédictions (Aletschgletscher, 1653 ; Chamonix, 1664, 1669), suppliques aux autorités. Pour contrer les vidanges catastrophiques du lac juxtaglaciaire du Ruitor qui, à l’aval, ravagent à une vingtaine de reprises au moins plusieurs villages de la Vallée d’Aoste à partir de 1284, des projets de percement de tunnel de dérivation ou de barrage sont étudiés en 1596, 1752 et 1879 − qui ne seront pas réalisés du fait de leurs coûts (fig. 2). Figure 2 - Plan établi en 1752 par Dominique Carelli, ‘ingénieur topographe du Roi’, prévoyant la construction d’un barrage à l’exu-toire du lac du Ruitor pour empêcher ses vidanges brutales déclenchées par le mouvement du front du glacier. Par sa brutalité, le changement climatique actuel… Contrairement aux changements climatiques passés, celui qui affecte la Terre depuis un siècle et demi est à la fois très rapide et très fort : pendant le seul XXe siècle, la température moyenne de l’hémisphère nord a augmenté de 0.8°C (+ 0.6°C depuis 1985) −, la température moyenne hivernale en haute altitude s’étant même accrue de 3°C entre 1979 et 1994. Parce que le forçage anthropique sur ce réchauffement est essentiel via l’effet de serre additionnel engendré par les émissions très importantes de gaz carbonique et de méthane, cette élévation de température devrait se poursuivre voire s’accélérer : les différents scénarii prévoient une augmentation de la température moyenne de la Terre de 1.4°C à 5.8°C au XXIe siècle (IPCC, 2001). …affecte fortement le milieu montagnard Les limites d’étages de végétation connaissent une translation lente vers le haut, qui pourrait atteindre 600 et 800 m pour les limites inférieure (2200 m actuellement) et supérieure (2800 m actuellement) de l’étage alpin en cas de hausse de la température moyenne de 3.8°C (OZENDA & BOREL, 1991). Cette mutation pourrait entraîner la régression de l’Epicéa en basse altitude dans certaines vallées intra-alpines (Valais, Vallée d’Aoste), alors que cette essence qui tolère un stock hydrique faible protège certains de leurs versants, notamment contre les avalanches (BADER & KUNZ, 1998). Toutefois, d’autres phénomènes qui présentent un accroissement sur le XXe siècle ne sont pas principalement contrôlés par le réchauffement climatique. Ainsi, les incendies qui ont affecté la partie méridionale des Alpes suisses sont passés de 33 dans la 1e moitié du XXe siècle à 90 par an dans la 2e, mais c’est les évolutions de la gestion de ces forêts qui semble le facteur principal de cette hausse. 41 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches Vers une intensification des processus torrentiels ? Des crues alluviales et torrentielles ont ravagé plusieurs vallées des Alpes occidentales depuis le début des années 1990. C’est ainsi que celles d’octobre 2000 ont dramatiquement marqué la mémoire des Valdôtains et affecté leur territoire (fig. 3). Déclenchée par 3 jours de précipitations intenses (> 170 mm, avec un maximum de 605 mm), cette crise a engendré 259 laves torrentielles et 385 mouvements de terrain, 11 morts, un coût de 750 M€ (191 M€ de dégâts, 69 M€ en interventions d’urgence, 490 M€ pour la réalisation d’ouvrages de protection) ; ainsi, la petite commune de Charvensod a dû évacuer 749 de ses 2304 hab et a subi 9M€ de dégâts. Figure 3 - Dépôts de la crue d’octobre 2000 dans la localité de Nus (Vallée d’Aoste). Les enjeux sont devenus importants sur ce cône de déjection du torrent de Saint-Barthélémy depuis un siècle : extension de l’habitat, axes routier et autoroutier, bâtiments agricoles et industriels, d’où un accroissement notable de la vulnérabilité. Pour autant, d’autres crues dramatiques ont eu lieu en Vallée d’Aoste en des temps qui n’étaient pas caractérisés par le changement climatique actuel, comme les crues alluviales et torrentielles de mai et octobre 1846, à la fin du PAG − plus d’une trentaine de localités gravement affectées, parfois à deux reprises. Si la question d’une intensification de ce type d’aléa dans la période post-PAG reste posée, l’accroissement de la vulnérabilité des biens et des personnes ne fait en revanche pas de doute, et il importe donc de prendre en compte l’évolution de la part de ces deux composantes du risque lorsque l’on analyse l’éventuelle exacerbation de celui-ci (fig. 3). Glaciers en retrait : des joyaux menacés S’il est un phénomène qui illustre bien auprès de l’opinion publique le réchauffement climatique actuel en montagne, c’est certainement le retrait qui affecte le front des glaciers depuis la fin du PAG. Celui-ci peut être considérable : en 2006, le front de la Mer de Glace se situe ainsi à près de 2,3 km en amont de son extension maximale au PAG (NUSSBAUMER, 2006). Et alors que de nombreux petits glaciers ont déjà disparu ou sont en train de disparaître, une canicule comme celle de l’été 2003 a engendré la fusion de plus de 5 % du volume total des glaciers de la Suisse… Au-delà de l’atteinte au patrimoine naturel alpin que représente cette dynamique qui s’accélère, la réduction de l’aire englacée (5 % du territoire en Vallée d’Aoste) a des conséquences sur la disponibilité de la ressource hydrique (hydroélectricité, irrigation, eau potable) et sur les pratiques sportives sur glacier (ski d’été, alpinisme) Glaciers en retrait : les risques associés Les modifications de la dynamique actuelle de la plupart des glaciers produisent une série de phénomènes qui peuvent engendrer des risques pour les sociétés montagnardes : • Formation de lacs supraglaciaires et juxtaglaciaires, comme le lac de Rochemelon (Haute-Maurienne) ou le Lago Effimero sur le glacier du Belvedere (Piémont), d’un volume de 3 Mm3 en 2002 et dont la vidange brutale aurait menacé le village de Macugnaga (fig. 4). 42 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches Figure 4 - Lago Effimero, lac supra-glaciaire qui s’est formé sur le glacier du Belvedere (massif du Mont Rose, Piémont) en juin 2002 et a atteint un volume de 3 Mm3 en juillet. Une très lourde opération de surveillance, mesures et pompage a dû être mise en œuvre pour éviter une vidange catastrophique. • • • Chute de séracs depuis le front de glaciers suspendus en haute altitude (dont c’est le mode normal d’ablation), comme au glacier des Grandes Jorasses en 1997 et 1998, mais aussi de glaciers de plus basse altitude dont le front s’est retiré sur un gradin rocheux. Ainsi, le front du glacier de Frébouge (Val Ferret) s’est écroulé en partie en septembre 2002, engendrant une avalanche de séracs de 100 000 m3 de glace qui a recouvert la partie supérieure du cône, heureusement non fréquentée ce jour-là. Vidange de poche d’eau intraglaciaire, comme celle qui s’est produite par exemple à deux reprises en juillet 2003 au front du glacier de Frébouge, à l’aval immédiat duquel elle a engendré d’importantes laves torrentielles. Décompression des pieds de versant du fait de la diminution voire de la disparition de la pression glaciaire, ce qui favorise éboulements et écroulements. Permafrost en fusion : des versants déstabilisés La dégradation du permafrost dans les terrains de haute montagne (c’est-à-dire de leur tranche superficielle qui est d’ordinaire à température constamment négative) du fait du réchauffement climatique actuel se traduit également par une intensification de phénomènes à risques : • Les formations superficielles telles que les talus d’éboulis ou les tills déposés par les glaciers sont plus facilement mobilisés lorsque la glace interstitielle qu’elles contenaient se dégrade ou disparaît : la formation de laves torrentielles est favorisée lors d’épisodes pluvio-orageux (fig. 5). Figure 5 - Profondes incisions à 2200 m d’altitude dans les tills (dépôts morainiques) à l’aval du glacier d’Ormelune (Valgrisenche, Vallée d’Aoste) suite à des précipitations orageuses intenses. Cette incision a été favorisée par la dégradation actuelle du permafrost dans ces dépôts. 43 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches • Les parois rocheuses à permafrost de haute altitude sont affectées par des processus gravitaires : éboulements de quelques dizaines de m3, avec par exemple une très haute fréquence dans le massif du Mont Blanc lors de l’été 2003 (fig. 6) ; écroulements dont les volumes sont variables, de quelques milliers de m3 comme à la Tour des Grandes Jorasses en mai 2002, à plusieurs centaines de milliers de m3 comme aux Drus en juin 2005, voire à plusieurs millions de m3 comme à la Punta Thurwieser (Valtellina, Italie) en septembre 2004 (fig. 7). Figure 6 - Eboulement en août 2003 sur le versant sud des Arêtes de Rochefort (massif du Mont Blanc). En août et septembre, de très fréquents éboulements ont affecté ce versant (comme de nombreux autres du massif), probablement du fait de la dégradation exceptionnelle du permafrost cet été 2003. Figure 7 - Panorama du versant sud de la Punta Thurwieser (Valtellina, Italie) après l’écroulement du 18 septembre 2004 (photo FOSSATI). Le volume rocheux écroulé (environ 2,5 Mm3) a parcouru des distances horizontale et verticale de 2500 m et 1400 m. 44 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches Ainsi, le très fort contrôle qu’exercent les processus glaciaires et périglaciaires (permafrost) sur la morphodynamique actuelle des versants de haute montagne souligne l’importance d’une meilleure compréhension de ceux-ci et de leurs interactions avec les processus gravitaires et torrentiels si l’on veut appréhender les risques qui leur sont associés et permettre leur gestion de la manière la plus efficace qu’il soit en contexte de changement climatique accéléré. Bibliographie BADER, S. & KUNZ, P. (Eds), 1998. Climat et risques naturels. La Suisse en mouvement. Georg/vdf, Genève/Zürich, 312 p. COUTTERAND, S., 2005. Paléogéographie de la région du massif du Mont Blanc pendant le dernier maximum glaciaire : approche chronologique. In Deline, P. Giardino, M. & Nicoud, G., Le Quaternaire des vallées alpines : fronts glaciaires, mouvements de versant et comblements alluviaux dans les vallées de l’Arve, d’Aoste et de Suse. Cahiers de Géographie, 3 : 80-82. IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) Working Group I, 2001. Summary for policymakers. Shanghaï, 20 p. www.ipcc.ch NUSSBAUMER, S., 2006. Fluctuations of the Mer de Glace (Mont Blanc area, France) AD 1500-2050. Mémoire de master, Université de Berne, 143 p. OZENDA, P. & BOREL, J.-L., 1991. Les conséquences écologiques possibles des changements climatiques dans l’arc alpin. Rapport Futuralp, 1 : 49 p. 45 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches NOUVELLES METHODES D’ETUDE DE L’EVOLUTION DES PAROIS ROCHEUSES DE HAUTE MONTAGNE : APPLICATION AU CAS DES DRUS Ludovic RAVANEL & Philip DELINE Laboratoire EDYTEM (UMR 5204 CNRS - Université de Savoie), CISM, Université de Savoie 73376 Le Bourget-du-Lac, France ([email protected]) Importance des processus gravitaires en haute montagne Du grand écroulement rocheux sur le glacier de la Brenva (massif du Mont Blanc) en janvier 1997, qui a mobilisé près de 2 millions de m3 de granite, à la chute de blocs décimétriques liée au dégel printanier, la haute montagne rocheuse est affectée par différents processus gravitaires mettant en jeu des volumes très variables. Si l’éboulement rocheux désigne une chute de blocs généralement individuels, l’écroulement correspond à la chute soudaine d’un volume rocheux supérieur à 100 m3 avec fragmentation en débris hétérométriques. Dans la dernière décennie, de grands écroulements (volume > 1 million voire 10 millions de m3) se sont produits en haute montagne à travers le monde, du Mount Munday (Colombie Britannique, 1997) à Kolka-Karmadon (Ossétie du Nord, 2002) ou au Mc Ginnis Peak (Alaska, 2002). L’écroulement récent le plus important dans les Alpes est celui qui a affecté la Punta Thurwieser (Valtellina, Italie) en septembre 2004 : d’un volume d’environ 2.5 millions de m3, il a parcouru une distance (horizontale) de 2500 m. Facteurs contrôlant les écroulements rocheux Contrairement aux éboulements qui sont des phénomènes saisonniers, les écroulements sont un processus exceptionnel, ni annuel ni saisonnier car contrôlé, au-delà des conditions structurales, par trois principaux facteurs dont le rythme est très variable et qui peuvent se combiner : • La décompression des versants des cirques et vallées glaciaires après le retrait post-würmien des glaciers : le relâchement des contraintes statiques à proximité de la surface des parois provoque une détente qui ouvre des fissures et déstabilise le volume rocheux par appel au vide. • La sismicité. • Les modifications du permafrost dans les parois rocheuses (c’est-à-dire de leur tranche superficielle à température constamment négative) sous l’influence des changements climatiques qui ont caractérisé les derniers 12 000 ans (fin du Tardiglaciaire et Holocène). Réchauffement climatique actuel, dégradation du permafrost et écroulements rocheux en haute montagne Le climat actuel de la Terre est caractérisé par un réchauffement rapide et intense. Pendant le seul XXe siècle, la température moyenne de l’hémisphère nord a augmenté de 0.8°C (+ 0.6°C depuis 1985) − la température moyenne hivernale en haute altitude s’étant même accrue de 3°C entre 1979 et 1994 −, tandis que les différents scénarii climatiques prévoient une augmentation de la température moyenne de la Terre de 1.4°C à 5.8°C au XXIe siècle (IPCC, 2001). Ce réchauffement entraîne une dégradation du permafrost des parois rocheuses de haute altitude. Comme cela a pu être constaté lors de certains des nombreux écroulements qui se sont produits dans les Alpes pendant l’été caniculaire de 2003, à la Punta Thurwieser en 2004 ou aux Drus en juin 2005, la niche d’arrachement est souvent caractérisée par la présence de glace ou par des écoulements d’eau. Ces observations suggèrent une modification d’état de la glace interstitielle et, plus généralement, de l’état d’équilibre thermique du permafrost (ou pergélisol), qui expliqueraient, au moins en partie, une possible plus grande occurrence des écroulements en haute montagne. 48 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches De la nécessité de mieux évaluer processus gravitaires et modification du permafrost et de comprendre leur relation La rareté des données sur les éboulements et les écroulements (hors événements extrêmes dépassant 1 million de m3) tant passés qu’actuels ne permet pas d’évaluer rigoureusement une éventuelle augmentation de la fréquence (ainsi que de l’intensité) de ces événements dans la période récente. De même, la distribution des températures dans les parois et leur évolution passée, récente et actuelle restent très mal connues et comprises, faute de données suffisamment nombreuses pour valider les modèles proposés. tandis que la gélifraction fournit des clastes décimétriques à pluridécimétriques), les écroulements rocheux de tailles moyennes n’ont fait l’objet que de très peu d’études. Ils n’en modifient pas moins, et de manière parfois sensible, la physionomie des montagnes. Vers une première réponse scientifique : le projet PERMAdataROC Depuis mars 2006, le projet INTERREG III A 2000-06 ALCOTRA France-Italie PERMAdataROC (Elaboration d’une base de données et expérimentation de méthodes de mesure des mouvements gravitaires et des régimes thermiques des parois rocheuses de haute montagne caractérisées par le permafrost) poursuit deux objectifs : • réunir des données sur le régime thermique des parois rocheuses de haute montagne et les mouvements gravitaires qui les affectent. En France comme en Italie, les rares données existantes sont éparses et ne permettent pas l’étude de la corrélation entre modification du permafrost et intensification des mouvements gravitaires. • fournir aux gestionnaires du risque en montagne des procédures de choix et de mise en œuvre des méthodes et instruments les plus pertinents pour la surveillance des parois présentant des signes d’une activité gravitaire récente (situations à risque). Ce projet se déroulera sur deux ans (mars 2006 - mars 2008), avec deux campagnes de mesures estivales (2006 et 2007) qui complèteront celle menée de manière anticipée en 2005. Il associe le laboratoire EDYTEM (CNRS Université de Savoie) à la Fondation Montagne sûre (Vallée d’Aoste), chef de file, à l’ARPA (Agence Régionale pour la Protection de L’Environnement, Vallée d’Aoste), à l’IRPI-CNR (Conseil National de la Recherche, Turin) et au CESI (Milan), partenaires ; une collaboration étroite est développée avec l’Université de Zürich. Mis en œuvre sur 6 sites pilotes au Cervin (1) et dans le massif du Mont Blanc (5), le projet PERMAdataROC s’articule autour de 4 axes : • CENSI_CRO : recensement et constitution d’une base de données des éboulements et écroulements actuels sur les parois rocheuses supraglaciaires (massif du Mont-Blanc seul). Cet objectif sera réalisé au moyen d’une étroite collaboration avec les guides de haute montagne et gardiens de refuge de Chamonix et Courmayeur, principaux ‘agents recenseurs’ des mouvements gravitaires actuels. Cette base de données sera complétée par un recensement des événements historiques à partir du dépouillement de la presse, des livrets de guides et livres de refuges et des études antérieures. • PERMA_TEMP : définition, expérimentation, validation et standardisation des méthodes et instruments de mesure des régimes thermiques de parois rocheuses sur les sites pilotes. L’installation de capteurs mesurant la température en continu dans ces parois permettra d’en connaître les caractéristiques thermiques et leur évolution pendant l’année. • PERMA_CRO : définition, expérimentation et validation des méthodes de mesure de l’activité gravitaire (laserscan, géophones et photogrammétrie oblique terrestre) sur des parois rocheuses des sites pilotes. Ce volet du projet permettra à la fois d’acquérir des données sur le rythme et l’intensité des éboulements et écroulements actuels et de déterminer l’intérêt et les limites des différentes méthodes pour le suivi des situations à risque. • PERMA_COM : organisation de deux séminaires de présentation des activités et des résultats et édition d’un guide final de présentation des résultats, destinés tant à la communauté scientifique qu’aux acteurs du territoire que sont les élus et les gestionnaires du risque. Les Drus : reconstituer la dynamique gravitaire récente de la face ouest et comprendre celle actuelle, en relation avec la dégradation du permafrost L’étude des écroulements qui ont affecté depuis un siècle et demi la face ouest du Petit Dru (3733 m), sommet remarquable et symbolique de la vallée de Chamonix, contribue à une meilleure connaissance de l’instabilité des 49 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches parois de haute montagne, au moyen d’une démarche fondée sur les emboîtements d'échelles spatiales et temporelles et sur une double approche : • qualitative, avec un travail de reconstitution historique, de description des volumes rocheux ainsi que des cicatrices d’écroulements ; • quantitative, avec la mise en place de méthodes de quantification des volumes écroulés et de modélisation de la structure actuelle de la paroi dans l’optique d’analyser les écroulements récents et d’effectuer des comparaisons avec des modèles futurs. Comparaison et interprétation des photographies anciennes des Drus La connaissance des écroulements historiques constitue un volet fondamental dans le diagnostic morphogénique des parois rocheuses. Si l’écroulement de 1997 aux Drus a été le premier à marquer véritablement les esprits dans la vallée de Chamonix, il n’est toutefois pas la première modification de la surface du versant depuis la dernière période froide, c'est-à-dire le Petit Âge Glaciaire (PAG). Compte tenu de la variabilité de la morphogenèse des versants en haute montagne, il est nécessaire de mettre en œuvre une démarche diachronique qui requiert des séries de données depuis la fin de PAG. A partir des nombreux documents disponibles (photographies, gravures, peintures, récits), il a été possible de reconnaître les limites des cicatrices des écroulements antérieurs à celui de 2005. Plusieurs étapes ont été nécessaires : • La phase préliminaire consiste à rechercher et sélectionner les documents iconographiques. Si les écroulements de septembre 1997, de l’été 2003 et de juin 2005 font partie de la ‘mémoire alpine’ récente, les ressources documentaires antérieures sont plus disparates. Il a d’abord été nécessaire de rassembler le plus grand nombre d’iconographies de bonne qualité, avec un angle de représentation proche. Une vingtaine de documents sur les 150 rassemblés couvre la période de la fin du PAG jusqu’à 1997, avec grossièrement un document retenu pour chaque décennie. • Puis l’étude approfondie des documents a permis de relever d’éventuelles modifications significatives de la paroi (morphologique et colorimétrique) pour chaque sous-période considérée, qui témoignent de l’occurrence d’un mouvement de masse (fig. 1). Figure 1 – Comparaison morphologique sur la face ouest du Petit Dru entre des photographies de 1972 et 1995 (RAVANEL, 2006). • Cette première étude conduit à compléter la série photographique pour les années pour lesquelles les modifications ont été reconnues par (i) d’autres photographies permettant de préciser les dates d’écroulements et (ii) l’utilisation de documents écrits contemporains (récits d’alpinisme, cahiers de courses, livres de refuges, topoguides, revues d’alpinisme). 50 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches • • L’étape de photo-interprétation consiste à analyser, interpréter et synthétiser des informations qui ont depuis généralement disparues du terrain, pour établir l’inventaire, la représentation graphique et l’analyse statistique des cicatrices d’écroulement. L’opération finale de photo-comparaison consiste à tracer avec la plus grande précision possible les limites des différentes cicatrices, le lien avec le terrain étant indispensable pour vérifier et ajuster ces limites. Entre la fin du PAG (1850) et 2005, 8 épisodes principaux d’écroulement ont ainsi pu être reconnus, caractérisant l’évolution morphologique de la paroi ouest des Drus. Datés de 1905, 1935-40, 1950, années 1970, 1992, 1997, 2003 et 2005 (fig. 2), ils ont mis en œuvre un volume total de 0.32 à 0.35 Mm3 − dont près de 80 % lors de l’écroulement de 2005 (RAVANEL, 2006). Suivi de l’évolution de la face ouest des Drus par scannerisation laser Pour suivre l’activité gravitaire qui affecte actuellement une paroi rocheuse et pouvoir éventuellement la corréler avec les données thermiques recueillies sur celle-ci, des levés topographiques réguliers (fréquence annuelle voire saisonnière) sont indispensables. Ils permettent non seulement de connaître et d’analyser la topographie précise de la paroi et de ses cicatrices, mais également l’évolution de celle-ci (volumes et distribution des écroulements) par comparaison diachroni-que des levés. Si l’étude des dépôts d’écroulement est généralement praticable en milieu de haute montagne, l’accès aux parois est en revanche plus délicat, en particulier lorsqu’elles sont instables. L'acquisition de données topométriques peut résulter de deux méthodes. La photogrammétrie oblique (aérienne ou terrestre) sur les grandes parois rocheuses, qui suppose l’acquisition de couples stéréoscopiques permettant de restituer le modelé, est une méthode dont l’expérimentation est en cours au sein de plusieurs équipes de recherche dans l’arc alpin ; à travers l’axe PERMA_CRO, le projet PERMAdataROC participe à cette expérimentation. Figure 2 Extension spatiale des écroulements dans la face ouest du Petit Dru depuis 1950 (RAVANEL, 2006). La niche d’arrachement de 2005 se développe de 3140 à 3670 m d’altitude. 51 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches La scannérisation laser a été appliquée aux Drus comme sur les autres sites d’étude de PERMA_CRO depuis 2005. La technique de la mesure par scanner laser terrestre (ou LIDAR, LIght Detection And Ranging) est basée sur l'émission-réception d'un signal lumineux (dans l’infrarouge) à très faible dispersion spatiale et grande précision temporelle. La mesure du temps de vol (trajet aller-retour du rayon laser) permet de mesurer une distance de plusieurs centaines de mètres avec une précision du centimètre. Cette distance, associée à la connaissance des deux angles d’émission du rayon avec l’horizontal et la verticale permet de déterminer les coordonnées en x, y et z du point balayé. Générant des impulsions de très courte durée, un laserscan émet et reçoit plusieurs milliers d’impulsions par seconde, ce qui permet de lever de vastes surfaces topographiques rapidement et avec une haute résolution. Ainsi, l’instrument utilisé par le laboratoire EDYTEM (ILRIS 3D, d’Optech ; fig. 3), qui est un système intégré et transportable mis au point pour des inspections industrielles et minières, acquiert 2000 points par seconde avec une grande précision : la résolution d’acquisition d’un point et l’exactitude du modèle sont de l’ordre de 3 mm pour un objet situé à 100 m. Figure 3 Mission laserscan d’octobre 2005 (photo S. GRUBER). Après détermination des fenêtres de prise de vues et de l’espacement des points, l’acquisition des points s’effectue automatiquement. Les types de fichiers numériques obtenus peuvent alors être transformés (parsérisation) pour être exploités dans des suites logicielles permettant de traiter des nuages de points de grande taille. Pour cette étude, l’extraction d’un modèle polygonal a été effectuée sous la suite logicielle PolyWorks (fig. 4). Les 6 nuages de points acquis lors de la campagne de mesure d’octobre 2005 depuis l’arête des Flammes de Pierre ont été alignés avant de traiter le résultat afin d’obtenir un modèle polygonal : un maillage triangulaire (maillage TIN) est produit (fig. 5), qui est utilisé pour mesurer des caractères géométriques de la paroi, estimer les volumes mis en jeu lors des principaux écroulements, extraire des entités géométriques et construire un modèle numérique de terrain. Ce MNT aide à comprendre la relation entre fracturation et écroulements. Ce MNT d’octobre 2005 sera prochainement comparé avec celui qui sera tiré des récentes mesures d’octobre 2006, afin d’étudier la dynamique gravitaire de la paroi sur une période d’un an. Figure 4 : Diagramme du traitement à l’aide du logiciel PolyWorks des nuages de points acquis par scannérisation laser (RAVANEL, 2006). 52 Actes du Colloque Géologie et risques naturels : la gestion des risques au Pays du Mont-Blanc – 18 Nov. 2006 - Sallanches Figure 5 : Modèle polygonal ou TIN (Triangular Integrated Network) de la face ouest du Petit Dru en octobre 2005 (RAVANEL, 2006). Régimes thermiques dans la face ouest des Drus : capteurs et modélisation Pour pouvoir déterminer la part de la dégradation probable du permafrost dans la dynamique gravitaire actuelle des parois rocheuses, il est nécessaire de collecter des données sur celui-ci. La caractérisation et le suivi des régimes thermiques de ces parois sont assurés par la pose de capteurs (thermistors) qui enregistrent à intervalles réguliers la température dans la roche durant l’année entière à différentes profondeurs (10, 30 et 60 cm). Les différents sites pilotes du projet PERMAdataROC vont permettre un suivi entre 3300 et 4000 m d’altitude et selon les différentes expositions et pentes. Dans le cadre de l’axe PERMA_TEMP, deux capteurs ont ainsi été installés en octobre 2006 à proximité des Drus (Flammes de Pierre) en exposition nord et sud. Leurs données permettront d’améliorer un premier modèle de distribution et de variation de la température interne des parois des Drus élaboré par nos collègues de l’Université de Zürich pour des versants idéalisés (pente moyenne de 70°, orientations NW et SE, données de températures de l’air à la Jungfraujoch pour la période 1990-99). Alors que les mesures laserscan permettront une reconstitution géométrique fine du pilier intégrant la microtopographie, ce premier modèle encore grossier suggère que les écroulements actuels affectent un permafrost dont la température est comprise entre -2 et -5°C. BIBLIOGRAPHIE IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change) Working Group I, 2001. Summary for policymakers. Shanghaï, 20 p. www.ipcc.ch RAVANEL, L., 2006. Contribution à l’étude des écroulements dans les parois à permafrost de la haute montagne alpine ; l’exemple du Petit Dru (massif du Mont-Blanc) depuis la fin du PAG. Mémoire de Master 1, Université de Savoie, 116 p. 53 Ce colloque a pu être réalisé grâce au soutien financier ou technique des organises suivants Cette seconde édition du document (décembre 2006) a été révisée et augmentée de la contribution sur l’intégration des risques exceptionnels dans les documents de gestion du risque présentée dans la session 4 par Mr Jean-Marc Bonino. Edité par le Centre de la Nature Montagnarde 74700 – SALLANCHES www.centrenaturemontagnarde.org Conception et réalisation : François AMELOT - CNM Impression : Imprimerie Nouvelle – SALLANCHES – Novembre 2006