Document1 - 18.04.2017 SVT – Première Sx Contrôle n° 4 – Jeudi 14 janvier 2014 Durée 85 minutes Sujet de type partie 1 Thème : La tectonique des plaques : l’histoire d’un modèle L’âge de la lithosphère océanique, qui représente près des trois quarts de la surface du globe, n’est jamais supérieur à 180 Ma (à titre de comparaison l’âge de la lithosphère continentale peut localement atteindre près de 4 milliards d’années). QUESTION Montrez comment le modèle de la tectonique des plaques permet d’expliquer le devenir de la lithosphère océanique depuis la dorsale jusqu’à la fosse. Votre exposé structuré présentera une introduction, un développement, une conclusion et sera accompagné d’un schéma de synthèse. Autoévaluation A B C D E Éléments d’évaluation Critères Indicateurs Synthèse Question clairement énoncée et respectée. Problématique posée par le sujet comprise. Présence d’une introduction et d’une conclusion pertinentes. Présence d’un développement structuré. Mise en relation et articulation des connaissances. Organisation du texte : une idée par paragraphe. Présence d’un schéma de synthèse grand, clair, légendé et titré. Correction orthographique et grammaticale. Eléments scientifiques attendus Définitions : lithosphère océanique, dorsale océanique, fosse océanique. Flux géothermique élevé au niveau de la dorsale, remontée de l’isotherme 1300°C et de péridotite. Décompression adiabatique et fusion partielle des péridotites superficielles. Formation d’un magma basaltique puis de la croûte océanique (basaltes et gabbros selon lavitesse de refroidissement qui dépend de la profondeur de mise en place). A mesure que l’on s’éloigne de l’axe de la dorsale : - augmentation de l’âge de la lithosphère océanique de manière symétrique et parallèle ; - épaississement et augmentation de densité de la lithosphère océanique. Subduction : la densité de la lithosphère océanique devient supérieure à celle de l’asthénosphère et coule. Plan de Wadati-Benioff Notion de cellule de convection. Synthèse maladroite ou partielle Barème (la note sur 20 est multipliée par 2,5) 5 4 3 Rédaction et schématisation correctes Rédaction et schématisation correctes Rédaction et/ou schématisation maladroite(s) Rédaction et schématisation correctes 6 2 Aucun des éléments scientifiques attendus 7 Éléments scientifiques partiels Rédaction et/ou schématisation maladroite(s) 8 Rédaction et/ou schématisation maladroite(s) Rédaction et schématisation correctes Éléments scientifiques complets Aucune synthèse Rédaction et/ou schématisation maladroite(s) Synthèse pertinente 1 0 Document1 - 18.04.2017 Éléments de correction Ce qui est écrit en italiques n’est pas exigible. II. La lithosphère océanique disparaît au niveau d’une fosse A. La lithosphère océanique évolue avec l’âge Introduction La surface du globe terrestre est fracturée en plaques lithosphériques rigides constituées de la croûte (océanique ou continentale) et de la partie supérieure du manteau supérieur (formée de péridotites). Les fonds océaniques, dont la profondeur moyenne est d’environ 4800 m présentent deux reliefs caractéristiques : l’un positif, qui culmine à 2000 m de profondeur sur 2000 km de large, serpente sur près de 70 000 km dans tous les océans du monde, c’est la dorsale océanique ; l’autre négatif, profond de 6000 à plus de 11000 m sur environ 100 km de large, ce sont les fosses océaniques que l’on trouve principalement tout autour de l’océan Pacifique. On se propose de préciser de quelle manière la lithosphère océanique se forme en permanence au niveau de la dorsale pour disparaître ensuite au niveau des fosses de sorte qu’elle se renouvelle entièrement en 180 Ma au plus. I. La lithosphère océanique se forme au niveau d’une dorsale A. Les conditions de pression et de température permettent la fusion partielle des péridotites Au niveau de la dorsale on observe un flux géothermique élevé qui permet à la fois une remontée de matériel asthénosphérique et une remontée de l’isotherme 1300°C qui marque la limite mécanique entre lithosphère et asthénosphère au sein du manteau supérieur. Il en résulte une décompression adiabatique (diminution de pression à température constante) des péridotites asthénosphériques formées d’olivines, de pyroxènes et de plagioclases. Cela provoque une fusion partielle des péridotites car les plagioclases fondent en premier. Le magma obtenu a donc une composition chimique différente de la péridotite prise dans son ensemble. Il est globalement de nature basaltique mais sa composition peut sensiblement varier en fonction du taux de fusion de la péridotite (entre 1 et 20 % de la péridotite initiale). B. Le magma basaltique donne naissance à la croûte océanique Après refroidissement le magma basaltique donnera des basaltes et des gabbros qui ont même composition chimique mais qui se distinguent par leur vitesse de refroidissement, rapide, en surface, pour les basaltes (structure microlitique) ou lente, en profondeur, pour les gabbros (structure grenue). Cette croûte océanique (basaltes et gabbros) surplombe la péridotite appauvrie dont elle est issue. Le tout formant un ensemble solidaire sur le plan mécanique (bien que composition chimique différente) : la lithosphère océanique. La lithosphère océanique se forme alors en bandes parallèles et symétriques, de part et d’autre de l’axe de la dorsale, de sorte que plus on s’éloigne de la dorsale plus l’âge de la lithosphère océanique augmente. Ainsi, au niveau des fosses, qui sont situées sur la bordure de la plaque opposée à celle de la dorsale, l’âge de la lithosphère océanique est-il à son maximum. En s’éloignant de l’axe de la dorsale, la lithosphère océanique s’éloigne de la zone de flux géothermique élevé et refroidit. Le géotherme 1300°C s’enfonce, ce qui incorpore des péridotites du manteau à la lithosphère océanique. Il en résulte un épaississement progressif de la lithosphère océanique et une pente qui s’accentue progressivement au niveau de la LVZ (zone située au sein du manteau supérieur, vers 100 km de profondeur, où la ductilité de la péridotite permet le glissement horizontal de la lithosphère sur l’asthénosphère sous-jacente). B. La densité de la lithosphère océanique devient supérieure à celle de l’asthénosphère La densité de la lithosphère océanique augmente alors pour deux raisons : incorporation de matériel mantélique dense (la densité des péridotites est supérieure à celle des basaltes et des gabbros) ; refroidissement à masse constante entraînant augmentation de masse volumique. Quand elle atteint l’âge de 35 Ma la densité de la lithosphère océanique devient supérieure à celle de l’asthénosphère et a donc tendance à couler. Elle ne le fait pas forcément car elle peut être retenue en surface du fait de sa rigidité. C. la lithosphère océanique plonge dans l’asthénosphère L’âge limite de la lithosphère océanique est de 180 Ma car à cet âge la rigidité de la plaque n’est jamais suffisante pour permettre son maintient à la surface de l’asthénosphère. Elle plonge alors obligatoirement sous une autre lithosphère, océanique ou continentale, on parle de subduction. En plongeant, la lithosphère océanique froide, rigide et cassante provoque l’apparition de foyers sismiques selon un plan incliné, que l’on peut suivre jusque vers 700 km de profondeur, le plan de Wadati-Benioff. En surface, le plongement (la courbure) de la lithosphère océanique entraîne un relief négatif particulièrement important (pouvant dépasser 10 000 m), la fosse océanique. Remarque. Les courants de convection mantéliques (imaginés par Holmes en 1929 puis prudemment repris par Hess en 1960) sont le moteur du déplacement des plaques. La dorsale océanique, où le flux géothermique est plus élevé que la moyenne, marque la partie ascendante d’une cellule de convection alors qu’une fosse océanique, où le flux géothermique est inférieur à la moyenne, en marque la partie descendante. Schéma de synthèse : voir le cours figure n° 29 du chapitre 2.3 légendée et titrée. Conclusion Les mécanismes d’accrétion océanique niveau des dorsales et de subduction au niveau des fosses océaniques entraînent un renouvellement permanent et obligatoire de la lithosphère océanique. Cela explique que son âge ne puisse pas être supérieur à 180 Ma. Ce comportement s’oppose à celui de la lithosphère continentale qui ne se renouvelle pas (ou très peu) et qui donc s’accumule au cours du temps.