IES. Miguel de Molinos 1º Bachillerato SECTION BILINGUE PHILOSOPHIE. ©
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1. 5. Philosophie et science
Lorsqu’il est question du rapport de la philosophie avec les sciences, la
philosophie est couramment qualifiée de « mère de toutes les sciences ». Cette optique
relève d’une considération quant à l’histoire des idées, où la philosophie apparaît en
quelque sorte comme un lieu d’émulation, propre à l’émergence de disciplines appelées
à acquérir leur autonomie. Ainsi, par exemple, on remarque qu’alors qu'Isaac Newton
désignait encore ses travaux sous l’appellation de philosophie (son maître ouvrage de
1687 portant le titre de Philosophiae Naturalis Principia Mathematica), les
développements en ce domaine appartiennent maintenant au domaine de la physique.
De même, pour n’évoquer que quelques exemples supplémentaires, c’est de travaux et
recherches en philosophie que sont issues, à la fin du XIXe siècle, des disciplines
comme la sociologie et la psychologie ; tout comme la gérontologie s’est, quant à elle,
forgée en tant que discipline (se rattachant maintenant en partie à la psychologie)
seulement dans la seconde moitié du XXe siècle, sous l’impulsion de travaux et
recherches en philosophie.
Cela signifie-t-il pour autant que la philosophie ne
serait que le balbutiement des sciences ? Qu’elle ne serait
en quelque sorte qu’une manière de désigner les disciplines
n’ayant pas encore « abouti » ? Il existe bien sûr plusieurs
positions théoriques à cet égard, mais avant même de s’y
attarder, il faut noter qu’une attention aux milieux de la
recherche fondamentale révèle que s’il est permis de dire
que la philosophie est la mère des sciences, il est en
revanche aussi vrai que les sciences sont susceptibles
d’engendrer, ou à tout le moins de nourrir, la philosophie.
Ainsi, on peut remarquer que des travaux fondamentaux en science impliquent, bien
souvent, des questions et des recherches de nature proprement philosophique,
principalement en ce qui relève de l’appareillage conceptuel nécessaire à l’articulation
et l’évolution de la discipline. Au XXe siècle par exemple, le développement des
sciences cognitives et des neurosciences a contribué à l’essor de la philosophie
contemporaine de l'esprit et au renouveau des recherches en philosophie de l'action.
Aussi, les questions liées aux corrélats neuraux de la conscience, qui s’avèrent vitales
dans le domaine des neurosciences, nécessitent les ressources conceptuelles propres à
des secteurs philosophiques tel que la philosophie analytique de l’esprit – et dans une
certaine mesure de la philosophie du langage –, ainsi que de la phénoménologie (qu’on
pense par exemple aux réévaluations des notions husserliennes d’image, de conscience
d’image et de phantasia ; ou encore au traitement de la problématique de la corporéité
en phénoménologie).
La gérontologie est l'étude les conditions physiologiques, pathologiques,
psychologiques, sociales… associées au processus du vieillissement humain. La
gériatrie s'intéresse plus spécifiquement aux maladies de la vieillesse.