CORNÉES : CORNUS 21 Famille 59 : CORNE/E. CORNEES [Synonymes : C O R N A C E ^ E , C O R N A C É E S ] (du genre type Cornus) Les plantes de cette Famille se reconnaissent à la fleur dont, le calice adhérent est surmonté de 4 divisions, et qui présente 4 pétiles, 4 étamines et un ovaire à 2 loges. Le fruit est une drape, à noyau osseux. Ce sont des arbustes ou des arbrisseaux dressés, à feuilles opposées. On a décrit environ 100 espèces de cette famille, qui sont répandues dans les contrées les plus diverses du globe. Genre 344 : CORNUS. CORNOUILLER (du mot latin cornu, corne ; bois ferme et solide comme de la corne). En allemand : Ilartriegel. En flamand: Kornoelie. En italien : Corno. En anglais : Dogwood. — Ce genre est caractérisé par la (leur dont les dents du calice sont très courtes, par le style unique terminé au sommet en un stigmate. Ce sont des arbres ou des arbustes à feuilles entières dont les nervures principales tendent à se rejoindre vers le sommet de la feuille. Les fleurs sont blanches ou jaunes, groupées en corymbes ou en ombelles simples. On a décrit environ 30 espèces de ce genre, qui se trouvent en Europe, en Asie et en Amérique. 1.264. Cornus más L. Cornouiller mâle (pl. 249 : 1.264, rameaux en fleurs ; 1.264 bis, rameau feuillé ; 1.264 ter, fruits). — C'est un arbuste, qui peut atteindre ordinairement jusqu'à 6 à 8 mètres de hauteur, remarquable par ses nombreuses petites fleurs jaunes qui apparaissent dès le mois de mars, avant que les feuilles de l'arbuste soient développées. On le rencontre sur les terrains calcaires dans presque toute l'étendue de notre Flore. Les rameaux de l'année, grisâtres ou verdâtres, sont couverts de poils abondants et persistants. Ils portent des feuilles simples, entières, à contour en forme d'ellipse mais aigu au sommet, à nervures secondaires principales courbées et convergentes vers le sommet de la feuille ; le limbe esl attaché sur un très court pétiole, et est parsemé de quelques poils couchés qui le rendent un peu rude au toucher ; en dessous, las feuilles sont d'une teinte plus pâle, et présentent, à l'aisselle des nervures, de petits paquets de poils un peu laineux. Les fleurs sont groupées en inflorescences qui ont l'apparence de petites ombelles simples opposées, ayant 6 à 10 rayons courts, placées chacune au centre d'un involucre formé par 4 bractées concaves, ovales et obtuses, égalant à peu près en longueur les rayons de l'ombelle. Le nectaire, situé autour et à la base du style, est formé par un anneau saillant et un peu quadrangulaire. Les pétales sont ovales-aigus et renversés. Le iruit est constitué par une drupe, d'environ 1 centimètre de longueur, rouge à la maturité complète, très rarement, blanchâtre ou jaunâtre, de saveur acidulée. C'est un arbuste ou même un petit arbre dont les tiges assez âgées sont cannelées et recouvertes d'une écorce mince, écailleuse, d'un jaune brunâtre. Déjà, en été, on voit se développer les gros bourgeons globuleux qui produiront les inflorescences au printemps suivant : les bourgeons à feuilles et les bourgeons à fruits sont recouverts de 2 à 4 écailles disposées par paires. En 20 ou 25 ans, l'arbuste peut atteindre jusqu'à 8 mètres de hauteur, mais il peut devenir beaucoup plus âgé et même vivre pendant plusieurs centaines d'années en s'accroissant alors avec une très grande lenteur. (On a trouvé des exemplaires présentant diverses anomalies : involucre de l'ombelle doublé : feuilles verticillées par :i ; accroissement très grand des fleurs et des fruits ; fleurs à parties semblables disposées par 5 ou par 6 ; étamines divisées, etc.). NOMS VULGAIRES. — En français: Cornier, Cornouilhr-des-bois, Aour.iier, Concilier, Savignon. En allemand: Haririegel, Corneclkirstlh, ICirschenhaHriegel, Cornclbaum, Dienkel, Zisserleinbaum, En alsacien : Cornslkirschen. En flamand : Cornoelie, Gele-Kornoelje, ll.Utclboom. En italien : Corno, Cornio, Corniolo, Corgnolo, Crognolo. Sanguine-maschio, Corniolo-maschio, Corna/o. En anglais : Corneliancherry, Cornel-tree, Corncl-dogivood. Cornejo m^dio USAGES ET PROPRIÉTÉS. — Quelquefois cultivé comme arbre fruitier. Les fruits (cornouilles ou cornioles) sont consommés en confitures : en Russie, on en fait des conserves. — Le bois est d'un blanc rougeâtre et rougeâtre au cœur lorsqu il est âgé. C'est peut-être le bois de nos régions qui est à la fois le plus dur, le plus tenace et le plus homogène. On l'utilise pour fabriquer des manches d'outils, des fourches, cannes, gaules, cercles de tonneau, etc. C est un bois difficile à fendre et qui est susceptible d'acquérir un beau poli : il est usité par les tourneurs : ce bois doit être bien sec avant d'être travaillé, sans quoi il se gerce et se déforme. —- Les fleurs sont visitées par les abeilles qui y recueillent un excellent nectar. — Cultivé comme arbuste ornemental ; il existe une variété « elegantissima », à feuilles panachées de blanc et de rouge, et une variété« variegata », à feuilles panachées de blanc. — Les fruits sont fébrifuges ; les feuilles peuvent servir à faire une infusion théiforme. — On trouve, dans les fruits, du saccharose et du sucre interverti ; les fleurs renferment de la quercétine ; l'écorce contient du malate de calcium, des matières pectiques et un peu plus de 8 pour 100 de tanin. DISTRIBUTION. — Préfère les terrains calcaires ; ne s'élève guère à plus de 900 m. d'altitude. — France : assez commun en général, mais de distribution fort inégale; par exemple: rare dans l'Eure, l'Aveyron et le Tarn; très rare dans le Plateau Central, extrêmement rare dans le Perche, la Beauce et la Sologne; çà et là dans le Jura, en Provence et les Alpes-Maritimes ; assez rare dans le Languedoc et dans le bassin du Rhône; assez commun dans l'Ouest mais manque en Bretagne; commun en Lorraine; çà et là dans le Limousin, etc. — Suisse : çà et là dans les cantons de Genève, de Vaud, du Valais, de Fribourg, Appenzell, Saint-Gall, Claris, Tessin. Grisons. — Belgique : assez commun dans la Région houillère ; assez rare dans la Région jurassique ; planté ou subspontané ailleurs, Europe : Europe centrale et méridionale. — Hors d'Europe : Asie Mineure, Arménie, Caucase. 1.265. Cornus sangulnea L. Cornouiller sanguin (pl. 249 : 1.265, rameau fleuri ; 1.265 bis, fruits). — C'est un arbrisseau, d'environ 1 à 5 mètres de hauteur, qui est très commun dans les bois, les haies, au bord des cours d'eau, dans presque toute l'étendue de notre Flore, et forme parfois des zones assez bien déterminées dans les basses altitudes des montagnes. Son feuillage, qui rougit dès le mois d'août, le fait distinguer avant l'automne de la plupart des arbrisseaux, arbustes ou arbres environnants. Ses fleurs blanches paraissent après les feuilles, et s'épanouissent en mai et juin. Les fruits sont complètement mûrs en octobre. Les jeunes rameaux sont droits, effilés, dressés, d'un rouge luisant et vif, surtout au printemps. Les feuilles, à pétiole peu allongé, ont un limbe à contour elliptique et aigu au sommet; les nervures principales secondaires sont arquées et convergentes vers le sommet de la feuille. Les fleurs sont disposées en corymbes rameux et il n'y a pas d'involucre à la base des inflorescences. Les pétales sont très étalés en dehors', beaucoup plus longs que larges, aigus vers le haut, couverts de petits poils sur la face qui est en dehors. Le nectaire, entourant la base du style, n'est pas très développé. Le fruit, d'environ 5 millimètres de longueur, globuleux, devient rouge puis noir à la maturité complète ; il est d'une saveur amère. C'est un arbrisseau dont la racine exhale une odeur nauséabonde et dont l'écorce a une odeur âcre et assez désagréable. Il est trèienvahissant, car il se multiplie abondamment par marcottes naturelles et aussi par des bourgeons qui naissent sur les racines. Les tiges sont recouvertes d'une écorce brune à fines