Mur des préjugés Idée reçue Réalité Argumentation Une idée reçue très courante consiste à croire que les gens souffrent de la faim seulement en situation de famine ; or derrière le mot faim se cache beaucoup de cas et de réalité : La malnutrition chronique qui est une maladie persistant sur le long terme engendrant des carences nutritionnelles et provoquant des retards de croissance. La malnutrition aigüe sévère se produit sur un court laps de temps et est la conséquence de pratiques d’alimentation inadéquates. On parle de sécurité alimentaire lorsque les populations ont, à tout moment, un accès physique et économique à une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de mener une vie saine et active. La famine, est la situation la plus critique. Elle se définie par l’absence ou l’inaccessibilité généralisée des denrées alimentaires qui menace des populations entières. La famine s’emploie pour qualifier des situations de privation intense d’aliments. C’est un phénomène qui a quasiment disparu aujourd’hui, notamment grâce aux systèmes d’alerte préventifs mis en place dans de nombreux pays et à l’action des ONG, organisations internationales et humanitaires, qui sont chaque jour plus réactives et efficace en situation d’urgences. En chiffre absolu, c’est en Asie qu’il y a le plus de personnes qui souffrent de sousnutrition : 563 millions soit 13,9% de la population d’Asie-Pacifique, contre 239 millions de personnes touchées en Afrique. 1 Faim = Famine C’est en Afrique qu’il y a le plus de personnes qui souffrent de sous-nutrition FAIM = Famine, sousnutrition, insécurité alimentaire, manque d’accès à l’eau potable, santé, pratiques de soins inadéquates… C’est en Asie qu’il y a le plus de personnes qui souffrent de sousnutrition 1 3 Les principales causes de la faim sont les catastrophes naturelles. Les principales causes de la faim sont les conflits et la pauvreté. 4 Les gens sont sous-nutris parce qu’ils ne mangent pas assez. Les gens sont sousnutris parce qu’ils ne mangent pas assez et/ou équilibré. 5 Il n’y a pas assez La Terre produit assez de nourriture sur de nourriture pour 12 Terre pour tout le milliards d’habitants. monde 6 Seuls les pays riches peuvent lutter contre la faim. Tout le monde peut intervenir pour lutter contre la faim : tous les pays, les La pauvreté et les conflits restent les deux causes principales de la faim. Les populations n’ont pas assez d’argent pour acheter la nourriture ou n’ont pas assez de ressources pour en produire. La faim peut être également une arme de guerre pour des gouvernements ou des forces armées (populations volontairement affamées afin que le pouvoir ait accès à l’aide internationale ou à la reconnaissance diplomatique). La faim a donc bien souvent des causes humaines. La faim engendre la pauvreté / La pauvreté engendre la faim La sous-nutrition n’est pas seulement affaire de quantité mais aussi de qualité. Pour assurer un bon développement il faut avoir une alimentation équilibrée, diversifiée et adaptée à l’âge de l’enfant. La sous-nutrition peut aussi être liée à la culture et à des maladies. Etre sous-nutri, par exemple, peut être la conséquence de pratiques de soins inadéquates des mères enceintes ou allaitantes, ou bien encore des maladies qui entrainent la perte d’appétit. Quant aux maladies hydriques, elles limitent l’assimilation des nutriments par l’organisme touché (diarrhée, choléra…). Un rapport de la FAO a affirmé que la Terre produit assez de ressources pour 12 milliards d’habitants et la population mondiale en 2013 est d’un peu plus de 7 milliards. La faim n’est donc pas une question de quantité de nourriture disponible au niveau mondial mais résulte d’une mauvaise répartition des ressources et d’un accès limité à celles-ci. Tout le monde peut se mobiliser contre la faim - Les gouvernements de tous les pays du Sud et du Nord, - Les organisations internationales : Nations-Unies, Programme Alimentaire Mondiale, 2 citoyens… 7 La faim est une fatalité. - Des associations comme Action contre la Faim, La société civile c’est-à-dire tout le monde en s’informant et en se mobilisant, Il y a suffisamment de ressources sur Terre pour 12 milliard d’habitants, le problème étant principalement la répartition inégale de ces ressources. La hausse des prix des ressources causée par des changements climatiques, la spéculation financière, les catastrophes naturelles, les conflits… entrainent de graves crises alimentaires. Nous avons les moyens de soigner les personnes atteintes de sous-nutrition grâce aux progrès scientifiques qui ont permis de mettre au point des traitements adaptés comme la création de laits thérapeutiques. Ces traitements permettent de soigner un plus grand nombre de personnes grâce par exemple à l’apparition de traitements à domicile comme les aliments thérapeutiques prêts à l’emploi. Malgré l’augmentation de la population, la faim a reculé de six pour cent depuis 1990. Elle est passée de 18,6% à 12,5% de la population. Ces chiffres ravivent l’espoir d’atteindre le premier des Objectifs du Millénaire pour le développement : réduire de moitié le nombre de personnes souffrant de la faim avant 2015. 842 millions de personnes souffrent de la faim dans le monde : 12% de la population mondiale. Les principales victimes sont bien évidemment les populations les plus défavorisées qui ne bénéficient pas d’un apport nutritionnel suffisant. On retrouve principalement ces populations en Asie, en Afrique subsaharienne mais aussi en Amérique latine. On peut les classer en 3 catégories : - les ruraux pauvres - les citadins pauvres - les victimes de catastrophes En 2010, c’est 195 millions d’enfants âgés de moins de 5 ans qui ont souffert d’un retard de croissance dans les pays en développement et 55 millions d’enfants qui La faim n’est pas une fatalité. 8 1 personne sur 100 souffre de la faim. 1 personne sur 8 souffre de la faim. 3 souffrent de malnutrition aigüe. 9 Chaque jour, ce sont 8 500 enfants qui décèdent des conséquences de la sousnutrition dans le monde. On ne meurt plus de faim dans le monde Plus de 3.5 millions de décès sont causés par la malnutrition des mères et des enfants. La malnutrition aigüe sévère contribue à 1 million de ces décès. La majorité des victimes de sous-nutrition sont des enfants de moins de 5 ans, car ils sont plus fragiles et plus faibles. Les femmes enceintes et allaitantes sont aussi des victimes de sous nutrition car ce sont également des populations plus vulnérables. En 2012, un panel d’économistes mondiaux parmi les plus renommés, dont 4 prix Nobel, se sont réunis à Copenhague pour répondre à la question suivante : quelle est la manière la plus intelligente, la plus cohérente et la plus rentable de dépenser 75 milliards de dollars pour répondre aux grands défis du monde et réaliser le bien être de l’humanité ? Leur réponse : Il faut investir dans la nutrition et la lutte contre la faim. On meurt encore de faim dans le monde. 10 Investir dans la nutrition n’est pas rentable Investir dans la nutrition est rentable. La sous-nutrition cause des pertes économiques équivalentes à 2-3 % du PIB des pays touchés. A l’inverse, selon les prix Nobel réunis à Copenhague, même dans les pays très pauvres et en se fondant sur des hypothèses prudentes, chaque dollar dépensé pour la réduction de la sous-nutrition chronique permet un gain d’au moins 30 dollars. 4 11 Les agriculteurs ne sont pas touchés par la faim. 80 % des agriculteurs sont touchés par la faim. La majorité des êtres humains n’ayant pas assez à manger vivent au sein de communautés rurales pauvres dans les pays en développement. Beaucoup n’ont ni électricité, ni eau potable. Les services de santé publique, d’éducation et d’hygiène sont souvent inadéquats. Les personnes affamées et victimes d’insécurité alimentaire produisent souvent de la nourriture. Elles sont rarement propriétaires de leurs terres et travaillent comme journaliers agricoles pour assurer leur subsistance. C’est un travail souvent saisonnier, et la famille est contrainte de se déplacer ou de se séparer pour survivre. Ces populations ont du mal à mettre de l’argent de côté pour affronter les situations d’urgence. Même lorsqu’il y a suffisamment de nourriture, la menace de la faim est omniprésente. 5 Les distributions alimentaires sont indispensables dans les situations d’urgence (conflits ou catastrophes naturelles), mais peuvent avoir un effet pervers : un afflux trop massif et prolongé de nourriture venant de l’extérieur peut durablement perturber les marchés du pays voire faire baisser les prix de vente de la nourriture, fragilisant ainsi les filières agricoles en place, et faisant basculer les petits producteurs dans la précarité. Aujourd’hui les ONG comme ACF préfèrent d’autres alternatives afin de permettre une véritable relance économique et d’engager la restauration de l’autonomie alimentaire des populations afin d’éviter de les mener à la dépendance. Dans certaines régions où la nourriture existe mais reste trop chère, il est possible de distribuer de l’argent ou un travail d’utilité collective. Par exemple avec le programme des « bons d’achats Urbains » qui consiste à distribuer des bons d’achat alimentaire auprès des personnes dans le besoin et le programme « Cash for work » qui a pour but de confier des tâches comme nettoyer les rues ou bien réhabiliter des infrastructures agricoles en échange d’un soulagement financier. 12 Pour lutter contre la faim, il faut envoyer des sacs de riz. Pour lutter contre la faim il faut garantir une nourriture équilibrée, un accès à l’eau et à la santé, des pratiques de soins… Ce sont donc des programmes de restauration de l’autonomie alimentaire et de développement qui peuvent sortir des régions de la faim et non la distribution massive de nourriture. 6