Chansons à voix et à textes aux sonorités slaves et tango arrangées par Gustavo Beytelmann Yanowski, auteur-compositeur, interprète Gustavo Beytelmann, arrangements, collaboration à la composition, piano Cyril Garac, violon Yanowski entraîne Gustavo Beytelmann dans un voyage halluciné des troquets enfumés de Buenos Aires aux musiques trépidentes des cabarets slaves, rythmé par le vertigineux violon de Cyril Garac ! Yanowski, auteur, compositeur, interprète Gustavo Beytelmann, arrangements, collaboration à la composition, piano Cyril Garac, violon Fred Brémond, création lumières et scénographie Après douze années consacrées à la scène expressionniste avec Le Cirque des Mirages, le chanteur auteur/compositeur Yanowski souhaitait revenir à la forme savante qu’est la chanson, ornée de ses couplets-refrains, de sa mélodie répétitive. Forme savante, car tout comme l’art de la nouvelle, elle demande d’exprimer toute la complexité des sentiments, en un court instant, par l’utilisation d’images frappantes, précises et subtiles. Forme savante, parce qu’à l’instar des grandes expressions artistiques, la chanson a ce pouvoir de nous toucher profondément, de nous transporter et de faire surgir par réminescence ces moments que l’on croyait n’appartenir plus qu’au passé. Un tour de chant piano-violon où chaque chanson est un monde. Parce que le piano possède toutes les couleurs de l’orchestre et que le violon accompagne volontiers les sonorités slaves de l’album, la forme pianoviolon nous a semblé la plus appropriée pour un tel tour de chant. Le pianiste Gustavo Beytelmann, que l’on connaît entre autres pour ses talents de compositeur, de pianiste et d’arrangeur pour le Gotan Project ou pour ses collaborations artistiques avec Astor Piazzola et Mosalini, assure ici la difficile fonction d’arrangeur et de pianiste accompagnateur. Cyril Garac, immense violoniste de tango, teintera le spectacle d’une veine slave ou fantastique... De chansons pures à des chansons-histoires plus théatralisées, le défi consiste à élaborer un spectacle où chaque chanson dévoile véritablement un monde droit inspiré de la littérature naturaliste ou fantastique ; un homme confronté à l’image de son miroir, un couple de Prague qui achète une étrange poupée mécanique, une auberge slave dans laquelle les mourants font une dernière fête avant de partir, une mystérieuse vente aux enchères... Autant de mondes et de couleurs qui permettent en une heure trente de spectacle, de l’amour à la folie, de la peur à la tendresse, de faire le tour des émotions humaines. Biographie Petit-fils d’un anarchiste espagnol par sa mère, vaguement slave par son père, Yanowski grandit dans le milieu de la bohème parisienne entouré de saltimbanques, jongleurs, guitaristes, danseurs de flamenco, bateleurs et escrocs en tout genre que fréquentent ses parents. Mis au piano classique à l’âge de six ans, il se passionne très tôt pour la poésie, l’aventure, la boxe. Il quitte le lycée à dix-sept ans pour effectuer de nombreux voyages psycho-chamaniques (Mexique, Guatemala), puis revient en France et reprend des études de philosophie, qu’il abandonne pour se lancer dans la chanson. Sa rencontre avec le pianiste Fred Parker est déterminante. En l’an 2000, ils fondent «Le Cirque des Mirages», un duo de cabaret expressionniste aussi violent que poétique et provocateur. S’en suit la création de plusieurs spectacles, de nombreuses scènes parisiennes (Café de la Danse, Cigale, Européen, Trianon), festivals (Printemps de Bourges, festival de Marne, Chorus des hautes scènes...), albums (En Public, Fumée d’Opium) et DVD (Au trianon). Plus de mille concerts en douze ans. Poète, il publie en 2010 une anthologie de ses textes aux éditions Le Dilettante intitulée «Crimes d’orties blanches». Chanteur, il se perfectionne auprès de nombreux professeurs de lyrique (Jean-François Vauquelin, Lionel Sarrazin) Conteur, il interprètera l’une de ses nouvelles fantastiques au festival d’Avignon 2012, (Les contes du Mirage) ainsi qu’un conte pédagogique destiné aux enfants aux côtés de l’Orchestre National de France (26 Mai 2012 au Cirque d’Hiver). Parolier, il prépare actuellement un nouvel album du «Cirque des Mirages» aux accents rock-jazz. Compositeur, il travaille aujourd’hui à un album solo de 18 titres pour orchestre Symphonique (arrangement Richard Dubugnon) et à sa formule en trio pour la scène avec Gustavo Beytelmann au piano et Cyril Garac au violon. Un de ses grands poèmes lyriques (Elégie de l’amour obscur) sera mis en musique pour quatuor à cordes par Guillaume Connesson lors du Festival de la Meije Juillet 2012. Quelques dates Printemps 2000 Juin 2000 Avril 2003 Janv. / fév. 2004 Mars 2004 Juillet 2004 Octobre 2004 Octobre 2005 Janvier 2006 Mai 2006 2006 / 2007 Janvier 2008 Février 2008 Mars 2008 Juillet 2009 Octobre 2009 Novembre 2009 Juillet 2010 Juillet 2010 Mars / Avril 2011 Juillet 2012 Rencontre de Yanowski et Fred Parker Premier concert dans un cours de théâtre du 13ème arr. de Paris. Reprise tous les samedis soirs ; ils y jouent 3 ans Le Cirque des Mirages reçoit 5 prix au concours «Vive la Reprise» Série de concerts au Théâtre du Renard à Paris Café de la Danse Festival d’Avignon Premier album «Le Cirque des Mirages en public» Deuxième album «Fumée d’opium» 8 concerts au café de la Danse affichent «complet» Le Cirque des Mirages remplit La Cigale Tournée en France, Belgique, Canada Résidence aux Bains Douches à Lignières Résidence au Quai à Angers 6 concerts du 17 au 22 mars à l’Européen Festival d’Avignon Sortie du DVD «Dans les Arcanes du temps» 18 concerts du 10 au 29 aux Trois Baudets à Paris Zoofest de Montréal (Québec) du 15 au 21 Festival d’Avignon Théâtre du Rond-Point et Théâtre du Petit Saint-Martin à Paris Festival d’Avignon en cours... Troisième album «Le Miroir» Ce sont Dix huit chansons, écrites au fil des tournées, dix huit chansons originales, ainsi qu’un long poème mis en musique intitulé «Les magiciens de Bohème» que Yanowski nous présente aujourd’hui dans ce trio. Entre naturalisme et fantastique, elles nous parlent de l’amour, de la folie, de l’amitié, avec humour, poésie et dérision. Elles disent l’aventure, le voyage mais aussi la désillusion. Elles dépeignent un univers passionné, inspiré par la fougue des musiques d’Europe de l’Est, scandé par l’envolée trépidante des violons. Inséparables les unes des autres, miroir de la vie dans toutes ses formes, elles s’efforcent de retranscrire en quelques impressions vives toute la palette des émotions humaines. photo © Luc Detours Extraits de Presse sur Yanowski dans Le Cirque des Mirages « Performance impressionnante du chanteur Yanowski » FIGAROSCOPE « Yanowski dégage une intensité à faire peur. Avec des gestes grandiloquents, des silences étudiés, une énergie folle, il fait naître un monde où on pourrait croiser Dosto » LA PRESSE – MONTREAL « Les mîmes et la gestuelle grandiloquente de Yanowski » L’HUMANITE « Conteur contorsionniste » LE NOUVEL OBSERVATEUR « La qualité scénique et vocale est exceptionnelle » LA TERRASSE « Il est énorme, c’est-à-dire qu’il règne sur ses personnages et sur nous avec assurance et humour » MIDI LIBRE « Le grand Yanowski, expert en magie et en hypnotisme» LES TROIS COUPS Gustavo Beytelmann Biographie Gustavo Beytelmann est né en 1945 à Venado Tuerto, Argentine, au sein d’une famille mélomane. Très jeune il commence à jouer du piano et accompagne son père, violoniste amateur de talent, dans les fêtes familiales. A 13 ans, il rentre dans l’orchestre de bal où joue son père. Là, il apprend à interpréter professionnellement le tango et d’autres musiques qui se dansent. C’est à partir de cette expérience qu’il décide de dédier sa vie à la musique. En 1962, il étudie le piano, l’harmonie et la composition à l’Institut de Musique de l’Université de Rosario. Quelques années plus tard à Buenos Aires il étudie la composition avec Francisco Kröpfl. Dans cette ville il mène une vie professionnelle et artistique intense. Il compose des musiques pour le cinéma, il travaille pour l’industrie du disque comme pianiste et arrangeur, il fait partie de divers groupes de jazz. Depuis fin 1976 il vit à Paris. En mars 1977 Astor Piazzolla l’invite à participer à sa tournée européenne qui commence à l’Olympia à Paris. photo © Pedro Lombardi Un peu plus tard, avec d’autres musiciens argentins, il fonde « Tiempo Argentino », groupe à la vie éphémère mais une étape importante dans son évolution de compositeur. Puis il vit à Rome où il compose pour la radio, la télévision et le cinéma italien. De retour à Paris il crée avec Juan José Mosalini et Patrice Caratini un trio qui se produira en Europe et en Amérique pendant plus de 12 ans. Ils enregistreront 3 disques qui témoignent de leur contribution à l’évolution du tango. Parallèlement, Gustavo Beytelmann écrit pour le cinéma français et allemand. A partir de 1993, il intensifie son travail de composition. Il est compositeur en résidence à Dijon (1995/1998) et à Guebwiller (2002/2003). Sa musique est jouée régulièrement en Europe. Depuis 1996, il est directeur artistique du Département de Tango du Conservatoire de Rotterdam. En 2002, il est invité par l’Université de Seattle et de Bellingham (USA) à donner des master class sur sa musique. En 2004, il est invité par le festival de tango de Buenos Aires où il joue un récital de piano solo au Théâtre Colón. Gustavo Beytelmann est aussi l’ arrangeur et pianiste du groupe mythique Gotan Project avec qui il a collaboré pour trois albums: Inspiracion Espiracion (2004), Lunatico (2006), Tango 3.0 (2010). Depuis la saison 2005/2006, il donne régulièrement des master class à l’Académie de Musique de Monaco. En août 2008, il est le compositeur en résidence du festival international de Moritzburg (Allemagne). Cyril Garac Biographie Né le 15 octobre 1970 à Cannes. Il débute ses études musicales au conservatoire de Grasse puis au CNR de Nice, avant de les poursuivre au Conservatoire National Supérieur de musique de Paris où il obtient un Premier Prix à l’unanimité de violon et musique de chambre dans les classes d’Alain MOGLIA et Christian IVALDI. Lauréat de plusieurs concours nationaux et internationaux en France (Grand prix du forum musical de Normandie, Concours de cordes d’Epernay...), il se perfectionne par la suite auprès d’artistes tels que Philippe HIRSCHHORN, Joseph SILVERSTEIN (violon solo de l’orchestre Philharmonique de Boston), Sigmund NISSEL (Quatuor Amadeus)... Il est régulièrement invité dans les festivals de musique de chambre en France et à l’étranger (Varna Summer International Music Festival Bulgaria, Festival Enesco de Bucarest, Festival de Sintra au Portugal, Musicades de Lyon, Flâneries musicales de Reims...) auprès d’artistes tels que Christian Ivaldi, Joseph Silverstein, Michel DEBOST, Bruno GIURANNA, Alain MEUNIER... dans de nombreux Pays (Mexique, Japon, Argentine, Russie, Europe...). En tant que membre du quatuor à cordes Boréal (Paris) et de plusieurs ensembles de musique de chambre (Le Banquet, 2E2M, ...) il participe à la création et l’enregistrement discographique de plusieurs œuvres d’artistes contemporains (Eric FISHER, Gustavo BEYTELMANN...). Il travaille à plusieurs reprises pour le cinéma (conseiller artistique de Juliette Binoche pour le film « Alice et Martin », Jeanne Balibar pour le film « la comédie de l’innocence », enregistrement de la musique du film « je ne suis pas là pour être aimé », etc.) et les concerts dans lesquels il apparait font régulièrement objet de diffusions par les radios et télévisions nationales de plusieurs Pays (France, Pays Bas, Bulgarie...) L’envie de s’ouvrir à d’autres musiques le conduit tout naturellement au tango qui ne le quitte plus dés lors. Il se produit avec des artistes tels Gustavo BEYTELMANN, Juan José MOSALINI, Julia MIGENES et joue au sein du Quintette de Tango « el despues » (concerts en France, Japon, Pays Bas, Allemagne, Croatie, Grèce, Argentine...). Il est membre du quartet de Tango Tanguarda (www.tanguarda.com) et du trio Beytelmann (piano, violon, clarinette) et se produit régulièrement en musique de chambre avec les musiciens du Scottish Chamber Orchestra. Il est professeur titulaire au CRC de Puteaux. Discographie Sélective: “AN ARGENTINIAN AT THE LOUVRE” – GUSTAVO BEYTELMANN [Hamaco, 2001] “CRIME PASSIONNEL” – ASTOR PIAZZOLLA/JEAN GUIDONI [Sergent Major Company, 2001] “POR LA VUELTA” – SANDRA RUMOLINO [Arion, 2002] “Album REUNION” Quinteto de tango el despues (label Tipica) “EAU, VENT, ACIER” d’Eric Fischer, quatuor à cordes (quatuor Boréal- Label Daphénéo) “E . CHAUSSON / M. GUETTIER” : quatuors à cordes (Label Ameson) “Album Trio Beytelmann” octobre 2011 chez Milan Records L'album Symphonique Parallèlement au trio, un album est en préparation avec l’orchestre symphonique Le Balcon pour une sortie en septembre 2013. Pour Yanowski, le retour à la forme savante prend alors doublement son sens, le symphonique ayant toujours été sœur de la grande tradition chantée. Le compositeur Richard Dubugnon apparait comme l’arrangeur idéal, tant par ses véléités littéraires que par son inventivité. Dans les «Poèmes d’exil de Victor Hugo», il nous a montré qu’il pouvait être à l’écoute d’un texte de façon à en extraire tout le sens et la profondeur. Par ailleurs, à l’écoute de pièces telles que le «Mickroncerto» ou les «Arcanes symphoniques», on ne peut qu’être séduit par l’effervescence des idées, le don mélodique, et cet art aïgu de l’orchestration. D’autre part, il faut à la fois la vivacité d’un chef d’orchestre de talent, ainsi que l’audace et la folie créatrice d’un orchestre de chambre, pour oser s’adonner à l’exercice difficile d’une musique à la lisière du classique et de la musique populaire. La collaboration avec L’orchestre du Balcon et son chef Maxime Pascal est une évidence. Leur exceptionnelle qualité d’interprète mélée à leur esprit d’ouverture et de curiosité convient parfaitement à l’élaboration de ce projet. Un cabaret moderne, ou «cinéma aveugle» Dans cet album, on prolonge la tradition du cabaret francais expressionniste - proche du Grand Guignol - mise en relief par une composition symphonique totalement originale. On s’inspire de l’opéra, des techniques de traitement d’images et de la musique électronique, s’ouvrant ainsi vers de nouvelles perspectives a des modes d’expression limités uniquement par notre imagination. A mi-chemin héritiers du melodrame, du cabaret berlinois (Schoenberg et son Pierrot Lunaire, & Die Gluckische Hande) et de la chanson française avec accompagnement orchestral (Piaf, Brel orchestre par Francois Rauber etc.) on ajoute la dimension cinématographique : la parole et la musique remplacent les images, c’est du «cinéma aveugle». Extraits de Chansons C’est fragile la vie d’un homme C’est fragile la vie d’un homme Ça ne tient qu’à un rien Ça ne tient qu’à l’amour Et puis ça vous retient De dire à tous ceux-là Qu’on aime sans mot dire Qu’on voudrait les étreindre Du bout des larmes C’est fragile la vie d’un homme Ça s’accroche à un rien Ça s’accroche à l’azur Mais se brise pour rien Pour un caillou d’amour Posé là sans rien dire Ça s’efface un beau jour Du bout des larmes C’est si frêle qu’un silence Pourrait bien le briser Qu’une épine d’absence En écorche l’été Que la moindre promesse Posée sur les paupières Pèse déjà sa pluie de désespoir Ça ne dure qu’un instant Que le temps d’un baiser Que le temps d’une danse Le temps de s’y brûler De déployer son cœur Que déjà sans rien dire Il faut rendre ses ailes aux souvenirs C’est une histoire qui commence Deux grands yeux égarés Sur le comptoir immense Que bercent les fumées Ce sont déjà deux mains Qui tremblent qui s’attirent Qui voudraient s’embrasser Jusqu’à s’éteindre C’est un fil qui s’élance De l’été à l’été Des plaines d’insouciance À ne plus s’achever Mais lorsqu’on se retourne On se dit sans mot dire Qu’on est allé trop loin Pour jamais revenir L’auberge des adieux Quelque part entre ici-bas et l’ombre des enfers Quand le fossoyeur a fait son tri Qu’à sonné l’heure du trépas Les pauvres bougres qui s’en vont les pauvres hères S’en viennent brûler la noce une dernière fois pour toutes Dans l’auberge des adieux La nuit sera brune et blonde Ô lune de bohème et nous aurons de l’or au fond des yeux Et des gigues sur les planches Jusqu’au dernier adieu Entre brumes et clarté entre braise et sommeil Je suis arrivé devant l’entrée Laissant mon passé derrière moi Toute une vie avec ses peines et ses treilles Tout un chemin consummé une dernière fois pour toutes Dans l’auberge des adieux La nuit sera brune et blonde Ô lune de bohème et nous aurons de l’or au fond des yeux Et des gigues sur les planches Jusqu’au dernier adieu Qu’on fasse entrer mes amis mes oncles et frères Des fiffres d’Ukraine et des violons droits venus de Bravitskaia Une bourrique un poulet trois vieilles commères Un vieux rabbin qui sait jouer des balalaikas Je veux voir danser mes aïeux le diable les chiens et les morts Toutes les femmes sans nom que j’ai connues sur terre Que les vivants et les défunts viennent polker jusqu’à l’aurore Puisque demain recommence une dernière fois pour toutes Dans l’auberge des adieux La nuit sera brune et blonde Ô lune de bohème et nous aurons de l’or au fond des yeux Et des gigues sur les planches Jusqu’au dernier adieu La fête peut commencer faites mousser la bière De mes souvenirs faites couler toutes les larmes de ma voix Sur mon enfance qui s’enfuit par mes paupières Sur la fleur inconsolée de mes premiers émois Je veux revoir cet amandier où j’ai gravé mes premiers pleurs Je veux revoir cette fille qui m’a taillé les veines Puis je veux boire à la santé de ceux qui restent puisque je meurs Et que demain recommence une dernière fois pour toutes Dans l’auberge des adieux La nuit sera brune et blonde Ô lune de bohème et nous aurons de l’or au fond des yeux Et des gigues sur les planches Jusqu’au dernier adieu Voilà j’ai brûlé mes joies mes folies et mes peines Je n’ai plus rien à griser il ne reste que toi Toi dont les yeux de clair-obscur m’ouvrent le coeur et me retiennent Toi qui a su m’accueillir dans l’été de tes bras Je ne veux pas te voir tomber Sèche tes paupièr’et tes pleurs Continue d’aimer la vie la danse et les soleils Mais laisse-moi te caresser du bout des lèvres puisque je meurs Et que demain recommence une dernière fois pour toutes Dans l’auberge des adieux La nuit sera brune et blonde Ô lune de bohème et nous aurons de l’or au fond des yeux Et des gigues sur les planches Jusqu’au dernier adieu La Taverne de Colacase ...Alors tout roule en toi comme un fleuve d’images Tes mille vies passées et puis tant d’autres choses Tout le jeu infini de la métamorphose Et les jours et les nuits, des vagues de visages… Tu te revois manant accroché à la poupe Épouvantant les mers bouilleuses des Açores Lorsque pour saborder les nuits faisaient éclore Des boulets en pétale au-dessus des chaloupes Toi parti à douze ans pour de verts Caraïbes La caboche chauffée aux récits des corsaires Qu’on ne vit dépouiller les pages de la Bible Que pour empaqueter les kakis entrouverts Cette enfance sauvage à bouffer des insectes Ces pillages sans fin aux salves des couteaux Cette époque où la langue bleutée des oiseaux Se mêlait aux jurons des matelots abjects Toi maintenant brûlé, tanné par les soleils, Roi des nègres sans loi, sans caste, sans culture, Arborant sur tes bras l’écorce des coutures Et sur ce torse nu une lèpre vermeille Labourant écumant les galions espagnols Revenu conquérant de ces palais aztèques Chargé de perles d’or à taille de pastèque De masques ciselés, de vases, de véroles… Célébrant chaque nuit femmes de toutes races Sur la paille des mers en de sombres négoces Et la bouche pétrie sous le mortier des noces S’éveillant le coeur libre au chant des calebasses Ou déroulant fiévreux de violents vertiges Au milieu des fumées vives des sarbacanes Et changé en jaguar arpentant les savanes Sous la lumière écrue des lunes callipyges Toi qui vis sur ton sein fleurir les ecchymoses Et des jungles pousser de ta jambe de bois Des coulées de fruits verts aux grands ayahuascas Et de vastes contrées semées d’éléphants roses Dansant les nuits dansant sur les plages de braises Et mâchouillant le lait juteux des caoutchoucs Savamment emballé dans des feuilles de chou Qui donnent les visions et sucrent les punaises Qui pêchais au ciel clair des conques sidérales Des coraux en fleurette et montais l’hippocampe Ou traversais les flots en dressant une lampe Pour éclairer des fonds d’antiques cathédrales… Nous qui aimions matelots courir l’ardent désert La peau brûlée de soif aux côtés des Pawnees Indiens livrés au vent que vous avez honnis Hélés sur des pur-sang aux flambantes crinières Le visage farouche et bardé de peintures En entendant passer le Grand Serpent-corail Qui crache les vapeurs, et juché sur les rails Crapoter doucement la mousse des pâtures s’élever soudain au bruit lourd de la Bête La poitrine livrée aux sifflements des balles Ruer dans le wagon bondé de visages pâles Dans le chahut des scalps et le fracas des têtes Ou dévaler criant l’amour des plaines rousses Le plumage teinté aux danses des cancans Pour s’envoler pareil au gracieux pélican Au-dessus des vallées comme aux pointes des brousses… C’est la rue C’est la rue, la rue noire où pend la fuite rousse La rue dont le relent de misère étourdit Le mendiant taciturne, et c’est l’étrange bruit Du cabaret où pend une lucarne rousse L’estaminet crasseux, les chants, les cris, les bocks Le vent pluvieux chargé d’acres odeurs de bouffe, D’alcool, et des trottoirs cette fumée qui bouffe Bleue, sous le regard des vieux camelots qui s’en moquent C’est la rue, la rue sombre où penche le taudis Souffreteux, son égoût qui crache des gouttières Cependant qu’un quinquet au visage maudit, Miroite sur les eaux un étrange bestiaire Mais voilà qu’au milieu des bouffantes nuées On aperçoit soudain derrière la vitrine Par un trou lumineux qu’encercle la buée Un objet singulier qui lentement fascine C’est un petit jouet, un adorable écrin Qui cache en ses replis une âpre mécanique Et l’on entend déjà l’ineffable refrain Qui s’écoule enjoué de la boite à musique Elle dit l’amertume et la joie de l’enfance Les larmes contenues qui perlent sous le rire Un amour disparu, tout ce qu’on ne peut dire Et le temps qui s’enfuit par la ville en silence Elle dit la tristesse et la sourde inquiétude Que sent croître l’enfant à l’heure du sommeil Une chanson perdue, elle chante à l’oreille Ces mots qui d’une main calmaient la solitude Et comme le jouet continue sa rengaine On sent soudain rouler au creuset de sa joue Un long filet de larmes à la foi triste et doux Qui scintille humblement à la lune incertaine Alors, sous la croisée de ses paupières closes On se dit un instant qu’on a perdu sa vie Que le rouet des jours nous a tant asservi Qu’on a tout oublié de la candeur des choses Mais comme dans le ciel une étoile se crée Que la nuit peu à peu délaisse ses guenilles Tel un vieil alchimiste emportant un secret On reprend le chemin de la rue qui vacille Chansons à voix, chansons à textes, piano et violon Calendrier Janvier 2013 Première résidence aux Bains-Douches à Lignières Septembre 2013 Résidences de finalisation du concert et sortie de l’album Oct.-nov. 2013 Première tournée Janvier 2014 Sortie officielle du trio à Paris, Salle Gaveau à partir de 2014 Tournées Production & Diffusion 145, rue de Belleville 75019 Paris - 01 42 00 24 23 Les Sea Girls, Le Grandiloquent Moustache Poésie Club, Yanowski, Onstap, Milo & Olivia, Immo, Label Z, La Française de Comptages www.avrilenseptembre.fr Création graphique : Cindy Nikolic - www.cindygrandsiecle.com 11 Octobre 13 Décembre 2012 Présentation aux professionnels au Studio 7 Février 2013 Acousti et enregistrement piano-voix-violon