Mirian Perez Peirano - Département des sciences de la Terre et de l

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UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À MONTRÉAL
Département des sciences de la Terre et de l'Atmosphère
Paquin, Dominique
Maîtrise en sciences de la Terre
Année : 1999
Directeur : Serge Lebel
Codirecteur : Alfred Jaouich
Langue : Français
Caractérisation bio-géochimique des dépôts anthropiques
du Bau de l'Aubésier (Vaucluse, France)
RÉSUMÉ :
L'abri sous roche du Bau de l'Aubésier est situé dans le Sud-Est de la France (Vaucluse). Cette cavité est creusée dans le calcaire Urgonien (Crétacé inférieur) et le remplissage quaternaire de 14 mètres d’épaisseur est composé à 96 % de CaCO3. Ces
dépôts superposés sont constitués d’éboulis cryoclastiques localement cimentés, d’une
matrice détritique calcaire et de dalles d’effondrement. La séquence stratigraphique
supérieure est associée au contexte du début de la dernière Glaciation (stades isotopiques 3 à 5). Les dépôts de l’ensemble inférieur sont datés de la fin du Pléistocène
Moyen (stades isotopiques 6 et 7).
Dans ce remplissage, les couches archéologiques noires IV et H-1 sont épaisses de 15
à 50 cm et l’étendue de la couche IV peut atteindre jusqu’à 44 mètres carrés. Ces couches sont remarquables par les apports anthropiques dominants et leur ancienneté.
Dans le but de caractériser les constituants biogéochimiques des sédiments de cinq
niveaux archéologiques du remplissage, nous avons développé une démarche générale
et appliqué différents types d’analyses : extraction et caractérisation des lipides, granulométrie de la fraction fine, analyses élémentaires organique et inorganique et étude
minéralogique par diffraction aux rayons X.
Un résultat intéressant a été de reconnaître la présence de lipides dans toutes les couches archéologiques. Cependant, les proportions varient et elles sont plus importantes
dans les niveaux anthropiques marqués par une coloration noire où des acides gras et
stérols ont été identifiés.
Les analyses élémentaires organiques ont permis de démontrer que 50 % du carbone
retrouvé dans les couches anthropiques noires est d’origine organique. Dans le reste du
remplissage, les apports sont différents et l’essentiel du carbone est d’origine inorganique.
Les analyses élémentaires inorganiques montrent que les couches archéologiques
contiennent des proportions élevées d’éléments allochtones au remplissage géologique.
Ces éléments proviennent entre autre de l’os (phosphore), des végétaux (potassium) et
de la combustion (cuivre et potassium). Ils sont en relation avec l’intensité des activités
humaines.
L’examen minéralogique par diffraction aux rayons X a également permis de bien mettre
en évidence les apports anthropiques. On retrouve une grande variabilité de minéraux
d’apatite liée à la présence de l’os. La chaux et la portlandite qui sont des marqueurs de
la combustion, ont été détectés dans les couches noires qui contiennent de très nombreux témoins du feu.
Mots clés : Abri sous roche, archéologie, Pléistocène Moyen, couche anthropique, géobiochimie, lipides, minéralogie.
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