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l’impact du champ proche principalement attribué soit aux ondes directes, et l'impact des offsets
dans les milieux à fort contraste latéral de vitesse. Ainsi, la formulation locale de la dispersion
revient à considérer une ouverture étroite de la distance des récepteurs (RDW : Receiver Distance
Window). L’hypothèse dans un milieu latéralement homogène est ainsi respectée « localement ».
Cette méthode, introduite par Bohlen et al (2004) pour un seul tir est redéfini pour un ensemble de
tirs (Grandjean, 2006). D’autres études sur la méthode se sont intéressées à l’impact d’une interface
même légèrement pentée, sur les erreurs de mesure de vitesses au niveau des basses fréquences, et
par conséquent sur les images de dispersion (Bodet, 2005).
Simulations numériques
Nous proposons dans le cadre de ce travail, à travers d’exemples synthétiques simples, de mettre en
évidence les limites de la méthode SASW. Pour cela, Un milieu de référence est considéré. Il s’agit
d’un modèle tabulaire à trois couches (figure1). On se propose sans la suite de tester l’impact de
différents modèles de vitesse s’écartant de ce milieu de référence sur la qualité des diagrammes de
dispersion.
Modèle de référence : nous avons considéré un modèle tabulaire à trois couches (70*30m) avec
des vitesses constantes au niveau de chaque couche et un facteur de qualité constant Q=100. La
source utilisée est un Ricker à 40Hz. Elle est placée en surface, à 10m du bord du modèle. 24
géophones, espacés de 2m sont utilisés. Les déports minimal et maximal sont respectivement de
5m et 51m. Des conditions absorbantes permettent de diminuer considérablement les réflexions
d’origine numérique. Le choix de l’échantillonnage temporel ( t) ainsi que du pas de maillage
spatial ( x= z) vérifient les conditions de stabilité et de divergence numérique définies par
Virieux (Virieux, 1986) pour la modélisation, par différences finies, de la propagation des ondes
P-SV dans un milieu élastique. Les résultats (figures 2b, 2c) montrent respectivement le
sismogramme ainsi que la courbe de dispersion obtenue.
Interface pentée : l’interface, limite des deux premières couches, est caractérisée par une pente
de 10%. Les autres caractéristiques des différentes couches sont conservées. Un lissage du
modèle est effectué pour éviter les effets de diffraction. L’effet de l’interface pentée se décèle
surtout au niveau des basses fréquences ou le spectre devient plus large.
Effet d’une couche avec Vs2<Vs1 : nous avons considéré dans ce cas une couche de faible
caractéristique (V2<V1). Les images de dispersion obtenues montrent bien l’impact au niveau de
l’image de dispersion ou on ne retrouve plus la forme classique (Figures2d, e et f).
Effet hétérogénéité latérale : l’image de la courbe de dispersion montre un spectre plus large au
niveau des hautes fréquences. L’énergie est beaucoup plus dispersée (Figures2i, j et k).
Effet d’anisotropie : l’anisotropie de vitesse traduit le fait que la vitesse de propagation d’une
onde dépend de sa direction de propagation. Ces effets d’anisotropie ne sont souvent pas pris en
compte dans la modélisation des ondes sismiques. (Couches supposées isotropes). Pour tenir
compte de ces effets, une approximation classique consiste à supposer que le milieu est isotrope
dans tout plan perpendiculaire à un axe de donné. En pratique, on parle souvent de milieu
transverse isotrope à axe de symétrie verticale. Les relations définies par Thomsen fournissent
des approximations valables pour les faibles valeurs d’anisotropie (Thomsen, 1986). Ces effets
sont d’autant plus importants que le milieu est complexe.
Discussion et perspectives
Nous avons vu à travers de ces tests sur des modèles synthétiques simples les limites de la méthode
SASW une fois que les milieux deviennent plus complexes et s’écartent de l’approximation 1D. Les
conséquences se traduisent par des distorsions sur les courbes de dispersion qui pourraient aboutir à
des modèles de vitesse erronés si elles étaient inversées dans le cadre d’une approximation 1D.
Pour pouvoir aborder le problème inverse dans le cas des milieux 2D, une alternative consiste à
inverser les formes d’ondes élastiques dans le domaine espace fréquence en 2 dimensions. Toute
l’information issue de l’onde sismique est ainsi exploitée. La formulation théorique,