Quand l`extrême Scepticisme mène à la Vallée de l`Ignorance

Quand l’extrême Scepticisme mène à la Vallée de l’Ignorance
Ou
La non-applicabilité des principes de la thermodynamique au vide quantique
par Marc Hermans, mai 2002
"When any one says "theoretically", they really mean “not really”." David Parnas
2
1. INTRODUCTION ..................................................................................................................... 3
2. DE QUOI PARLONS-NOUS ? ................................................................................................ 4
3. LES FONDEMENTS DE LA THERMODYNAMIQUE....................................................... 5
4. VERS UNE PHYSIQUE HOLISTIQUE : LES MODELES ET LEURS LIMITES.......... 8
5. CONCLUSION.......................................................................................................................... 9
6. ANNEXES................................................................................................................................ 11
6.1. ANNEXE I: LES FONDEMENTS THÉORIQUES DE LA THERMODYNAMIQUE............................ 11
6.2. ANNEXE II: QUELQUES COMMENTAIRES DE PHYSICIENS..................................................... 13
6.3. ANNEXE III : L’INCOMPLÉTUDE DE LA THÉORIE QUANTIQUE............................................. 16
6.4. ANNEXE IV : L’EFFET AHARONOV-BOHM ........................................................................... 17
3
1. INTRODUCTION
Il existe deux façons de se laisser vivre sans problème: croire en tout ou douter de tout : les deux nous dispensent
de penser.”1
« Question d’un profane émerveillé:
-quand on sait tout ce qu'on sait sur le vide, qu'est-ce qu'on attend pour en faire une source
d'énergie?
Réponse d’un spécialiste:
-Impossible, par Carnot! Reculez, ténèbres de l'ignorance! relisez vos classiques du 19e siècle...:
aucune énergie ne peut être extraite d'un "réservoir de chaleur" se trouvant-par définition-au zéro
absolu ! »
En clair: l'application des « principes de la thermodynamique » au milieu énergétique du vide est
généralement le seul et dernier argument choc qui est censé dissuader les esprits curieux et
impertinents et "confondre" dans la foulée ceux qui osent vouloir transformer ce "milieu" en source
d'énergie utile...
Je verrai plutôt cette attitude pseudo-épistémologique comme une démarche de la dernière chance,
sorte de rempart intellectuel auto-protecteur de la part de ceux qui n'osent pas encore voir les
choses en face.
D'un côté le vide quantique est le lieu de toutes les folies, plus délirantes les unes que les autres. On
est dans la science spectacle, parfois directement inspirée d'Alice au pays des merveilles ou de la
série télévisée Star Trek!.. A en croire les "vrais" physiciens le vide serait, au niveau
microscopique, bouillonnant d'une activité visible et invisible, plein d'une énergie quasi infinie
(virtuelle ou non selon le cas) qui se déploie en 6 ou 26 dimensions, sans compter les univers
parallèles2 évoqués par certains et/ou nécessaires pour d'autres, mais quant à imaginer qu’il y a une
quelconque énergie « utile », alors là non, tout mais pas çà ! Le raisonnement se bloque et les
esprits se ferment comme une huître. « It’s just there », ainsi que l’écrit le professeur Louis
Bloomfield3 à propos de l’énergie du point zéro...
Le deuxième principe de la thermodynamique est ensuite brandi comme l’ultime argument censé
discréditer toute recherche en ce sens. Mais a-t-on vraiment cherché à trouver les bases de ce
phénomène ? Il semble que peu d’études sérieuses ont été faites jusqu’à ce jour pour (a) en
comprendre le mécanisme de base, encore moins pour (b) savoir si on peut le manipuler, et
quasiment aucune pour (c) investiguer des expériences et des phénomènes déjà connus dans
lesquels les principes de la thermodynamique classique ne seraient éventuellement pas
d’application…
1 “There are two ways to slide easily through life - to believe everything or to doubt everything. Both ways save us
from thinking.” Werner Schmidlin (réponse à un sceptique concernant le Lutec 1000)
2 Aaahh! les bons vieux univers parallèles! N'oubliez jamais les univers parallèles, ne sortez pas de chez vous sans
votre univers parallèle personnel. Quand vous vous trouvez en mauvaise posture (pendant une conférence ou dans un
dîner en ville par exemple) évoquez les univers parallèles: ça impressionne, ça ouvre des horizons, ça rend optimiste
et ça détend l'atmosphère. De plus ça ne coûte pas cher, c'est totalement invérifiable et dénué d'effets secondaires.
3 Louis A. Bloomfield: howthingswork.virginia.edu, 1997, Professor of Physics, The University of Virginia
(http://rabi.phys.virginia.edu/HTW/home_mar_1997.html )
Extrait: “Thus an electron that is localized at all--that is known to be within a certain region of space--must have a
certain minimum energy, even if it is stationary. This minimum energy is called zero point energy and it is a
consequence of trying to localize the particle within a certain region of space. Since the zero point energy is a base
level and can't be reduced, you can't use zero point energy to do anything useful. It's just there.”
4
Ce n’est que très récemment que des publications de haut niveau ont établi les bases de cette voie
de recherche4.
2. DE QUOI PARLONS-NOUS ?
Sans même évoquer les expérimentations visant à produire de l'énergie à partir des champs de point
zéro, des arguments rationnels sont émis par des physiciens montrant que le domaine d'application
de ces fameux principes de la thermodynamique s'arrête là où commence le vide quantique lui-
même. N'oublions pas que les lois de la thermodynamique concernent les propriétés statistiques de
l'énergie et de la matière quantifiée, et non du vide, dont les propriétés étranges et "contraires au
sens logique" n'ont été découvertes que bien plus tard, et dont les fondateurs de la
thermodynamique statistique ne soupçonnaient pas l'existence.
De fait, depuis Einstein et son interprétation des résultats de l’expérimentation de Michelson-
Morley5, les propriétés du vide ont été définies comme « par défaut »6. Elles ont en outre été
accumulées petit à petit, comme à reculons, toujours avec la conviction profonde (la croyance ?)
que cette toile de fond n’est que l’ antichambre du « néant ». Ce n’ est qu’ à demi-mot, et avec le
temps, que la théorie quantique reconnaîtra peu à peu le « vide » comme un médium actif et en fera
un de ses ingrédients de base. Quels trésors d’ingéniosité sémantique ont été déployés pour
conserver à la matière son caractère autonome et indépendant, un peu comme les épicycles de
Ptolémée avaient pour but de garder la Terre au centre du monde7.
4 Voir notamment les avancées de l’école de Prigogine dans le dossier en trois parties sur
http://www.scientecmatrix.com (accessible par >Opinions>Scientists who make a difference>Prigogine>Part 01 -
02 - 03). Voir également les extraits repris en annexe.
5 Les résultats de cette fameuse expérience font jusqu’ à aujourd’ hui l’objet de discussions et de ré-interprétations. Voir
notamment Finslerian Extension of Lorentz Transformations and First-Order Censorship Theorem, G. S.
Asanov, Foundations of Physics Letters, 15 (2): 199-207, avr. 2002
Résumé: Granted the post-Lorentzian relativistic kinematic transformations are described in the Finslerian
framework, the uniformity between the actual light-velocity anisotropy change and the anisotropic deformation of
measuring rods can be the reason proper for the null results of the Michelson-Morley-type experiments at the first-
order level.
6 Extraits de Michel Cassé, Du vide et de la création, Ed. Odile Jacob, 1993
p. 162 : « Ce serait un exercice bien attachant que de suivre la valorisation progressive du vide chez les physiciens
d’ Occident, tâche qui appellerait parallèlement une recherche tendant à préciser les traits sous lesquels s’ est présenté
le non-être depuis les philosophes présocratiques jusqu’à Bergson. » (…)
« Du vide on dira , maintenant de manière affirmée, quil est l’état minimal d’être, l’état d’énergie minimum du
système de champ qui constitue le monde, l’espace serein, le repos invisible des champs. » (…)
« Par cette ruse de langage on s‘accorde la liberté de considérer que l’énergie minimale du vide n’ est pas forcément
nulle, ce qui revient, le cas échéant, à lui attribuer un contenu. Et en lui affectant une énergie non nulle, on lui donne
une chance d’ évoluer. »
7 Au vu du « zoo » des particules connues actuellement et des efforts sémantiques pour préserver certaines apparences,
on peut parler du « mythe de la brique fondamentale » de la matière.
Lire à ce propos une récente lettre de Patrick Driessen publiée dans le Courrier des lecteurs du Sciences & Avenir
N°663 de mai 2002 (http://www.sciencesetavenir.com/articles/p663/COURRIER.html): « Il s’ est abattu une chape de
plomb de conformisme sur la science alors que plus aucun résultat marquant n’est apparu depuis environ cinquante
ans. Rien de comparable à la théorie de la relativité, à la théorie quantique, etc. Et qu’ on ne me parle pas de celle des
cordes (cette usine à gaz prédisant des dizaines de particules jamais observées) ni du modèle standard (qui ne
comporte pas moins de 26 paramètres entrés à la main). »
5
Malheureusement, suite à cette conviction scientifique, doublée d’un manque de motivation, on a
projeté sur le vide des propriétés de la matière elle-même. On peut tenter ici une analogie avec le
problème de la conscience. A chaque évolution de la technologie a correspondu une nouvelle grille
d’interprétation matérialiste. On a d’abord assimilé la boite noire qu’ est le cerveau humain à une
mécanique, puis à une super-réaction chimique, puis à un super-système cybernétique, puis à un
hologramme organique, et enfin au chaos quantique…
Ainsi que le montrent les travaux de David Bohm (http://www.archipress.org/episteme/bohm.htm),
de Jean-Pierre Vigier (http://qedcorp.com/pcr/vigier/slides/vigier.htm), de Mendel Sachs
(http://www.compukol.com/mendel/), de Laurent Nottale
(http://www.daec.obspm.fr/users/nottale/) et de bien d’autres il existe un lien intime et naturel entre
l’ espace-temps, les fluctuations d’ énergie, la « courbure », la gravitation, l’ inertie, ainsi que les
propriétés « non locales » des interactions fondamentales. Tout cela forme un tout indivisible, qui
peut devenir cohérent si on prend comme acteur fondamental et universel l’espace-temps lui-
même. Cela suppose de développer un nouveau langage conceptuel et un outil mathématique
approprié, qui fera apparaître d’une part de nouvelles propriétés8, et d’ autre part la matière et ses
interactions comme conséquence secondaire de ses propriétés de base.
Une des tendance actuelle de la physique est de faire des expériences virtuelles. Grâce à
l’ informatique on fait « tourner » des modèles mathématiques qui exécutent des calculs
astronomiques. Grisée par ses succès historiques, la physique a persisté dans des voies de moins en
moins fécondes. La plupart des miracles technologiques issus de l’application de la théorie
quantique ont été décrits et prédits il y a des dizaines d’années. (transistors Josephson, effets EPR,
effet Casimir, condensats de Bose-Einstein, …). Curieusement, certaines voies de recherche
trouvent des défenseurs beaucoup plus aisément que d’autres9
Car tout se passe « comme si » la matière était composée de « particules élémentaires »
« identiques » et « indiscernables ». Le problème est qu’ il faut à chaque niveau d’ échelle
(molécules, atomes, noyaux, protons, quarks, cordes, etc..) redéfinir cet élément « fondamental ». Il
s’ agit donc d’ un artefact, d’une commodité théorique, d’ un concept abstrait, d’ un cadre
interprétatif, plus ou moins facile à modéliser en partant des propriétés macroscopiques observables
de notre univers (lois de Newton, de Maxwell, etc..), mais EN AUCUN CAS d’une RÉALITÉ
microphysique10. Ce simple raisonnement n’est pas encore, en Occident, évident pour tous.
3. LES FONDEMENTS DE LA THERMODYNAMIQUE
“In this house, young lady, we OBEY the laws of thermodynamics”11
8 et permettront la venue du Quantum Vacuum Engineering. Voir notamment le site du CIPA : Technology Projects
for the Future: Quantum Vacuum Engineering - http://www.calphysics.org/newtech.html
9 Prenons par exemple le cas de la fusion nucléaire : malgré des résultats expérimentaux médiocres, et
systématiquement inférieurs aux attentes des spécialistes, de laborieux programmes de recherche-développement ont
été entrepris depuis des dizaines d’ années. Des milliards de dollars ont été investis et des milliers de chercheurs y ont
consacré leur carrière (des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent on en cherche… ).
10 Ne dit-on pas, en mécanique quantique, que les particules ne se matérialisent (c’est à dire se localisent) que lors du
collapse de la fonction d’onde…
11 Homer Simpson punissant Lisa pour la fabrication d’ une machine à mouvement perpétuel… Extrait du dessin animé
américain Les Simpsons (cité par Craig Callender)
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