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Ces deux techniques calculent généralement un diamètre équivalent de particules sphériques.
Dans le cas de particules sphériques ou équiaxes, la valeur calculée est donc proche de la valeur
réelle, par contre, dans le cas de particules anisotropes, il s'agit d'une valeur théorique approchée.
Exemple de répartition
granulométrique obtenue
sur une poudre d’alumine
Outre leur taille, les particules se différencient également par leur forme. Celle-ci est dictée par la
nature du réseau d'atome (maille cristalline) et par les procédés d'obtention des poudres. Les par-
ticules peuvent ainsi être sphéroïdales, équiaxes, se présenter sous forme de plaquettes, de fibres
ou d'aiguilles. On peut définir un cœfficient d'anisotropie, qui correspond au rapport de la plus
grande dimension de la particule sur la plus petite. La microscopie optique conventionnelle ou
électronique à balayage
(voir p.29)
permet d'observer la forme et de caractériser l'anisotropie
des particules. Des particules à cœfficient d'anisotropie élevé présentent une faible aptitude à
l'empilement (structure poreuse) et conduisent à un comportement des suspensions rhéoépaissis-
sant pour de faibles concentrations en poudre. Les techniques d’analyse d’images permettent de
quantifier ce type de paramètres.
Exemples d’observation de poudres au microscope électronique à balayage
Surface spécifique
La surface spécifique d'une poudre correspond à la surface développée par unité de masse, poro-
sité ouverte comprise. Elle rend compte de la forme des particules et de la rugosité de leur surfa-
ce. La comparaison de la surface spécifique et de la taille mesurée des particules renseigne sur
l'état d'agglomération de la poudre. La technique de mesure granulométrique verra l'agglomé-
rat poreux tandis que la mesure de surface spécifique verra la surface des particules constituant
ces agglomérats. La surface spécifique peut varier de quelques dizaines de cm2/g à quelques cen-
taines de m2/g, la valeur moyenne des poudres céramiques couramment employées étant com-
prise entre 3 et 15 m2/g.
Plus la surface spécifique d'une poudre est élevée, plus la tendance à l'agglomération est forte,
mais plus la réactivité au frittage est importante.
La surface spécifique est classiquement mesurée par adsorption d’un gaz dans des conditions
sèches
(p.15).
Une technique utilisant l’adsorption moléculaire sélective dans des suspensions
aqueuses est parfois rencontrée.
Le calcul de la surface spécifique utilise la méthode BET 5 points.
ÉCOULEMENT DES POUDRES
Parmi les procédés de mise en forme des céramiques, le pressage requiert un bon écoulement de
la poudre et un remplissage homogène de la matrice ou du moule afin d’obtenir des densités uni-
formes de façon reproductible.
Afin de déterminer cette coulabilité, on utilise une méthode normalisée
(voir p.16).
NOTIONS SUR LES CARACTÉRISATIONS
DES MATÉRIAUX CÉRAMIQUES
Quelque soit le procédé de mise en forme utilisé, l’élaboration d’une pièce céramique implique
une séquence d'opérations qui modifie les caractéristiques chimiques et physiques du système.
L’amélioration des propriétés de l’objet final et de leurs reproductibilités (fiabilité), nécessite donc
l'identification de ces caractéristiques, à chaque étape du procédé.
Les poudres céramiques présentent des caractéristiques chimiques et physiques très diverses qu'il est
nécessaire de contrôler pour fabriquer des pièces aux propriétés désirées et de façon reproductible.
Ainsi, la taille et la répartition en taille des particules, leur forme et leur état d'agglomération,
leur surface spécifique, leur degré de pureté et la nature chimique de leur surface ont une
influence déterminante.
CARACTÉRISTIQUES CHIMIQUES
Elles concernent principalement le degré de pureté des poudres et la nature de la surface des par-
ticules. La pureté est liée à la provenance des matières premières et aux procédés de transforma-
tion qui entraînent la présence d'impuretés (fer, métaux lourds, sels, carbone...). Elle va condi-
tionner en grande partie la réactivité au frittage, avec la formation éventuelle d'une seconde
phase intergranulaire, et les propriétés finales de la pièce (mécaniques, chimiques, électriques...).
Les propriétés de surface des particules contrôlent les mécanismes d'adsorption d'espèces et les
mécanismes de dissolution. Elles vont gouverner les propriétés de dispersion, d'homogénéité et le
comportement rhéologique des suspensions et des pâtes céramiques.
CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES
Les caractéristiques physiques d'une poudre sont, i) la masse volumique, ii) la taille et la forme des
particules, iii) la surface spécifique.
Masse volumique
La masse volumique théorique correspond à la masse par unité de volume du matériau dense ou
des particules denses sans porosité. Elle est calculée.
La masse volumique apparente d’un matériau tient compte de sa porosité ouverte et fermée. Elle
peut être mesurée et il est souvent intéressant de la connaître avant mise en forme de la poudre.
Cette analyse est effectuée avec un pycnomètre à hélium
(voir p.13).
Taille et forme des particules
La granulométrie des particules céramiques peut varier fortement suivant la finalité des produits.
Dans le cas des matériaux pour le réfractaire ou l'industrie du bâtiment, la taille des particules
varie entre un micromètre et quelques millimètres. A l'opposé, certaines poudres synthétisées par
voie chimique ont une taille voisine de la dizaine de nanomètres. De façon générale, l'échelle
varie de quelques microns à quelques dizaines de micromètres dans le cas des céramiques tradi-
tionnelles, tandis qu'elle est comprise entre 0,1 et 100 µm pour les céramiques techniques.
Une poudre est caractérisée par l'étendue de la distribution en taille des particules et par le dia-
mètre médian (notée d50), taille pour laquelle 50% de la population de particules a une taille
inférieure à d50 (figure ci-contre). De même, on définit un d90 et un d10.
Ces caractéristiques peuvent être déterminées par différentes techniques mais les plus souvent
rencontrées en céramique sont la méthode de sédimentation (détection par absorption des RX)
ou, comme au CTTC, la méthode de diffraction laser
(voir p.14).
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