RACINES 44 juin 2012
Je voudrais tout d'abord dire que
c'est peut-être parce que l'on
connaît mieux cette histoire-là que
celle d'autres départements qu'on a
l'impression qu'il y a plus de résistants
en Deux-Sèvres, qu'ailleurs. En réalité,
le nombre de résistants ici est le même:
environ 3 % d'une population qui tour-
nait autour de 300 000 habitants à
l'époque. On peut scinder la période
du développement de la Résistance en
deux temps : avant et après le prin-
temps 1943, et avec un aspect en par-
tie géographique. Avant 1943, c'est
plutôt l'émergence des réseaux ; après
vient celle des mouvements. La ligne
de partage a lieu au cours de l'été
1943, on verra plus loin pourquoi.
Rappelons d'abord que, face à
l'avancée massive de l'armée alle-
mande entre juin 1940 et juin 1941,
il n'y a qu'un seul pays qui résiste
encore, tout en étant totalement isolé
et bombardé : c'est la Grande-Bre-
tagne. Pour les Anglais, à cette époque,
l'élément essentiel c'est d'avoir des ren-
seignements sur l'ennemi et sur sa pré-
sence en France. Car c'est des
aérodromes français que partent les
bombardiers allemands. D'où le besoin
d'avoir des infos sur toute la façade lit-
torale, contrôlée par les occupants (à
Bordeaux, Nantes, Saint-Nazaire, La
Rochelle ou en Bretagne) et sur leurs
capacités de bombarder. Ce que l'on
recherche surtout, ce sont donc des
gens capables de recueillir sur place
ces infos et pouvant les transmettre.
Ce qui signifie que les tout premiers
réseaux qui interviennent, disposent
d'appareils radio venant de Londres.
On trouve alors des réseaux anglais et
des réseaux de la France libre, qui ont
les mêmes objectifs (obtenir des ren-
seignements) mais des stratégies dif-
férentes : les Anglais ont des impératifs
militaires urgents, alors que les actions
de la France libre sont à plus longue
échéance. Sachant aussi que les pre-
miers résistants ne disposaient que de
rares armes : quelques fusils de chasse,
Les historiens Michel Chaumet et feu Jean-Marie Pouplain
ont consacré un ouvrage(1) à la Résistance en Deux-Sèvres durant
la Seconde Guerre Mondiale. Michel Chaumet nous explique
comment sont nés et se sont développés ces réseaux.
Par Yvelise Richard
La Résistance
dans les Deux-Sèvres
Devant la mairie de Thouars, sur laquelle
flotte le drapeau nazi, deux soldats allemands
montent la garde. Face aux forces occupantes,
des Deux-Sévriens vont se lever et résister.
(© Photo PINEL - Conservatoire de la Résistance & de la Déportation des Deux-Sèvres & des régions limitrophes)
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qui dans le Thouarsais ont été cachés
dans des planques, avant les réquisi-
tions. Deuxième aspect : la résistance
des réseaux est en symbiose avec la
résistance anti-pétainiste ! Or en 1940,
en France, il y a très peu de personnes
anti-Pétain : celles-ci vont se doter des
moyens d'informer la population en
créant les tout premiers journaux clan-
destins (disons plutôt tracts) : une feuille
volante ou un recto-verso au mieux,
parfois avec des moyens rudimentaires
(à la machine à ronéotyper).
Le tournant de 1943
Le changement s'amorce avec l'an-
née 1943. Les Allemands connaissent
leurs premiers revers. C'est l'année de
Stalingrad, du débarquement anglo-
américain en Afrique du nord et des
premiers échecs des alliés de l'Axe, que
sont les Japonais, contrés par les Amé-
ricains. Naît alors un espoir de renver-
sement militaire !
Et puis, les mentalités changent : de
plus en plus de gens se détachent du
pétainisme et adhèrent à l'idée qu'il
faut agir contre l'occupant. 1942, c'est
la grande année des rafles de Juifs ;
elles ont ébranlé l'opinion, selon les
lieux. Dans le sud des Deux-Sèvres,
très protestant, le fait que Vichy ait livré
en masse les juifs étrangers en 1942
perturbe terriblement les consciences.
L'autre point qui va mobiliser contre
Vichy et l'occupant, c'est le STO ! Ins-
tauré à l'automne 1942, il prend son
extension en 1943. Les jeunes Fran-
çais qui ne font plus leur service mili-
taire, à 20 ans (il n'y a plus d'armée
française !) sont invités fermement à
aller travailler en Allemagne. Or il y a
un refus de ces jeunes qui ne veulent
pas servir de main-d'œuvre pour la
machine de guerre allemande. Une
partie d'entre eux va se tourner vers la
résistance, via des filières organisées.
Ou bien prendre le maquis (en par-
tant travailler dans les fermes ou dans
les exploitations forestières).
De la région thouarsaise et dans le
nord du département démarre alors
un mouvement qui va s'étendre sur la
Gâtine. Mais encore peu dans le sud
des Deux-Sèvres : c'est l'Organisation
civile et militaire (OCM), qui vise à pré-
parer la libération militaire de la
France occupée. L'OCM mène aussi
une réflexion globale sur l'après-
guerre, et se développe au niveau
national en zone Nord, sous la
conduite d'Alfred Touny, militaire de
réserve (et industriel dans le civil). Ce
mouvement – qui recrute d'anciens
militaires, des chefs d'entreprise, des
paysans, des médecins… – s'implante
particulièrement bien en Poitou-Cha-
rentes, ainsi qu'en Vendée (en sud-
Vendée surtout). Il reçoit des
parachutages d'armes (sept en tout).
Car les armes (et les munitions) sont
le point faible des résistants qui en
manquent terriblement.
Parallèlement, une opération d'in-
toxication menée par les Anglais vise
à faire croire aux Allemands à un
débarquement dès 1943, sur la façade
atlantique, sur les côtes vendéennes
par exemple. Pour que cette intoxica-
tion fonctionne, il fallait que les gens
chargés de faire passer l'information
soient eux-mêmes convaincus qu'elle
soit vraie. Les équipes dans le dépar-
tement se connaissent assez bien. Elles
sont chapeautées par un chef dépar-
temental puis régional et tout fonc-
tionne bien, tant au niveau de la cache
des armes que des renseignements
que réclame Londres. Jusqu'à ce qu'en
août 1943 des arrestations massives
(52 résistants) décapitent l'OCM. On
estime, sans certitude, que le nombre
des membres de cette organisation
s'élevait à deux à trois fois plus (envi-
ron 150 personnes).
Le mouvement Libé-Nord
Le deuxième mouvement de libéra-
tion en Deux-Sèvres, Libé-Nord, prend
plus dans le sud des Deux-Sèvres (dans
le Mellois ou dans le pays niortais).
Là, les membres sont plutôt des ins-
tituteurs, des fonctionnaires issus de
la gauche.
La volonté d'agir contre l'occupant,
RACINES 45 juin 2012
Edmond Proust prend la tête
des FFI à partir de janvier 1944.
Le Centre régional Résistance et Liberté (CRRL) à Thouars est né en
1997, des volontés conjuguées d'anciens résistants deux-sèvriens, soucieux de
préserver et de transmettre la mémoire et les valeurs du conseil national de la
Résistance. Se sont associés à la démarche la ville de Thouars, le département
des Deux-Sèvres, la région Poitou-Charentes et des régions limitrophes, le minis-
tère de l'Éducation nationale et le secrétariat d'État aux Anciens combattants. Lieu
de mémoire sur la période 1933- 1945, avec une salle d'exposition permanente,
le CRRL est aussi une mine de ressources pédagogiques de recherche qui accueille
le grand public et les classes, de l'école primaire au lycée pour les informer sur
cette période de l'histoire contemporaine et les faire “réfléchir plus largement sur
la notion de citoyenneté”, dans le monde d'aujourd'hui.
Contact : Les Écuries du château, Rond point du 19 mars 1962, 79100 Thouars. Tél. 05 49 66 42
99. Accueil des groupes sur réservation. Ouvert du jusqu’au 30 juin, du lundi au vendredi et le
dimanche de 14 h à 18 h ; du 1er juillet au 30 septembre, tous les jours de 14 h à 18 h et du 1er
octobre au 31 mars, du lundi au vendredi de 14 h à 18 h.
Le centre régional Résistance et Liberté
(© Photo PINEL - Conservatoire de la Résistance & de la Déportation des Deux-Sèvres & des régions limitrophes)
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RACINES. Vivre entre Sèvre et Loire
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Guy Micheneau, adolescent
durant la Seconde Guerre mondiale,
a vu arriver les enfants juifs au Noir-
vault, son village, situé dans la cam-
pagne de Montcoutant. À 87 ans, il
se souvient et raconte.
Pourquoi et comment Le Noir-
vault a-t-il accueilli des enfants
juifs durant l'Occupation ?
Éva Fradin, la fille de Noémie et
de Camille Fradin, nos voisins,
connaissait le docteur Chertok, à Paris.
Il s'occupait de résistance et faisait
partir les enfants juifs loin de la capi-
tale. C'était devenu dangereux pour
eux d'y rester. C'est lui et Éva qui, à
partir de 1942, ont fait venir les
enfants juifs que Noémie Fradin
hébergeait chez elle. Éva faisait le lien,
en les descendant en train ; nous, on
allait les chercher, avec la jument et
la charette, à la gare de La Chapelle-
Saint-Laurent. Tout le village était dans
le secret. Dans les huit foyers (sept
protestants, un catholique), tous ont
tenu leur langue. Nous étions une
communauté très liée. Mes parents
étaient des amis des Fradin. Mais tout
le village était solidaire pour veiller
RACINES 46 juin 2012
l'opportunité de le faire concrète-
ment, va réunir des hommes prêts à
agir contre l'occupant, très présent
dans toutes les communes de la zone
Nord. A la fin de la guerre, la divi-
sion de Waffen-SS Götz von Berlichin-
gen stationne à Thouars. Et en avril
1944, Himmler vient haranguer les
troupes dans la ville.
L'arrestation des 52 membres de
l'OCM va changer la donne : le sud
du département va reprendre le flam-
beau par rapport au nord, à partir du
groupe de l'OCM de Bordeaux et des
membres envoyés en Deux-Sèvres où
se reconstitue un nouveau réseau. Cela
finit par prendre corps. En même temps
apparaît une entité appelée l'Armée
secrète (l'AS) qui finit par regrouper les
membres de Libé-Nord et de l'OCM.
L'AS est dirigée par Edmond Proust(2)
devenu chef de la Résistance. Enfin,
les Francs-tireurs partisans (FTP), sou-
vent issus du Parti communiste, ré-
émergent à partir du début 1944 pour
se fondre avec l'AS dans les Forces
françaises de l'intérieur (FFI). C'est
Edmond Proust qui, le 15 août 1944,
donne l'ordre du soulèvement géné-
ral depuis son poste de commande-
ment de Sainte-Eanne. Avant de
rejoindre après la libération du dépar-
tement le commandement du 114e
régiment d'infanterie qui participera
au combat de la poche de La Rochelle
jusqu'à la capitulation allemande du
8 mai 1945.
(1) La Résistance en Deux-Sèvres, Geste édi-
tions, Niort, 1994. Récrit et réédité avec de
nouveaux documents en 2010.
2) Edmond Proust était l'un des fondateurs de la
Maïf (mutuelle et assurance des instituteurs de
France), crée en 1934.
Les enfants cachés du Noirvault
À côté d'Edmond Proust (déjà cité), instituteur et engagé de longue date
dans le mouvement solidaire (il est l'un des fondateurs de la Maif), et qui sera
désigné chef des FFFI lors de l'arrestation du colonel Faucher en 1944, il convient
de citer quelques hommes qui ont combattu dans la Résistance dans les Deux-
Sèvres.
Daniel Bouchet, médecin à Saint-Loup-sur-Thouet, a travaillé avec le premier
réseau gaulliste qui s'est mis en place, la Confrérie Notre-Dame (CND) et ensuite
avec l'OCM. Condamné à mort deux fois, il a été déporté à Buchenwald où il a
eu un comportement admirable, et d'où il est revenu. En tant que maire, il s'élève
très tôt contre le comportement des forces occupantes (il dénonce notamment le
vol d'une radio par les soldats allemands chez une de ses administrées).
À Thouars, il est difficile de ne pas évoquer aussi André Chauvenet, chirur-
gien à l'hôpital, qui est l'un des tout premiers résistants, avec André Colas, son
collègue, médecin radiologue, et Gabriel Richetta, percepteur à Thouars, qui
doit être le premier résistant des Deux-Sèvres (dès juillet 1940). Ensemble, ils ont
constitué un petit groupe d'hommes, travaillant en réseau (comptant de nom-
breux médecins) qui refusent l'armistice et toutes ses conséquences. Des hommes
qui disent : “Ce n'est pas acceptable, cet armistice. On ne peut pas laisser notre
pays occupé !” Des hommes qui se lèvent et qui agissent !
Résistants du Thouarsais
Parmi les actions de sabotage relevées dès 1941, on recense l'explo-
sion d'une guérite de transmission téléphonique à Niort, la coupure des câbles
qui relient Poitiers à La Rochelle. Ces actions sont le fait de communistes. Elles
vont entraîner des répressions sévères et mener à l'arrestation de nombreux com-
munistes du département. Mais c'est surtout à partir d'août 1944, où c'est le
déchaînement des sabotages (sur les routes ou le chemin de fer, et sur les moyens
de communication) pour ralentir la remontée des forces allemandes vers la Nor-
mandie. Une stratégie de harcèlements, de guérilla multiforme.
Parmi les 66 sabotages recensés durant l'été 44, certains se retournent contre
leurs auteurs. Comme ces deux jeunes normaliens sans expérience, venus poser
des pains de plastique sur la voie ferrée Poitiers - Niort qui vont, par méconnais-
sance, être les premières victimes de l'explosion en août 1944.
La fin des combats
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sur les petits, qui avaient, à l'époque,
de 4 à 18 ans.
Qui étaient ces enfants ?
C'était des enfants juifs dont les
parents restaient à Paris car ils étaient
engagés dans la résistance et les mou-
vements luttant contre les Allemands
(Mouvement national contre le
racisme). Sur les sept enfants accueil-
lis, certains, arrivés dès 1942, sont
repartis très vite, parce que leurs
parents avaient peur, en particulier
au moment où la Gestapo est venue.
Pour les enfants qui restaient, on
disait que c'était des réfugiés ou des
cousins. Et on changeait leur prénom.
Anna, qui avait 18 ans comme moi,
on l'appelait Jacqueline. Elle avait
un bébé, Guy (surnommé Guy-
tou), qui avait quelques mois à
son arrivée. Son mari avait été
arrêté et déporté en camp de
concentration.
Chez nous, les petits allaient à
l'école de Pugny à pied, à un kilomè-
tre du Noirvault. L'institutrice savait mais
les autres enfants de l'école, non. Le
cordonnier de Pugny savait aussi: c'est
lui qui ressemelait les chaussures des
enfants, pour rien du tout !
À la fin de la guerre, certains
parents sont venus chercher leurs
enfants (les Rayski, les Grimberg, les
Braun…). D'autres non. Ils avaient
été arrêtés et déportés.
Vous avez parlé d'un pas-
sage de la Gestapo au Noir-
vault. Qui avait parlé ?
Début 1944, les hommes de la
Gestapo sont venus dans le village.
Ils ne cherchaient pas les enfants mais
une certaine Jacqueline, qu'on leur
avait ordonné d'arrêter. Interrogé par
la Gestapo, Daniel, le fils de Noémie
Fradin, a juste eu la présence d'esprit
de s'adresser à Jacqueline en lui
demandant “As-tu vu Jacqueline ?”,
pour lui permettre de s'échapper un
peu plus haut dans le village. On a
été vendu par un locataire de Mme
Fradin.
Heureusement, ils n'ont pas trouvé
les enfants qui étaient absents à ce
moment-là. Mais on avait, en plus,
cinq réfractaires du STO dans le vil-
lage. Dont un qui s'est vite échappé
dans les champs de genêts qui bor-
dent Le Noirvault. Du coup, le pas-
teur les a rassemblés pour les envoyer
dans la résistance. Plus tard, certains
de ces jeunes gens sont morts lors
d'une attaque à Lussac-les-Châteaux.
Pour les enfants, aussi, le pasteur
Casalis a fait en sorte d'en envoyer
ailleurs après le passage de la Ges-
tapo. Il était dans la résistance à Lyon
avant son arrivée à Montcoutant et
avait gardé des contacts dans les
filières. Il a fait partir la petite Paulette
Braun dans le sud du département.
Les enfants cachés ont-ils
gardé des contacts avec les vil-
lageois du Noirvault ?
Oui, avec quelques-uns. Certains
sont revenus une fois et puis, on ne
les a plus revus (comme Thomas Bes-
tel). Après la guerre, on a fait des ras-
semblements avec eux, des fêtes de
village. Ceux qui sont revenus le plus,
c'était Jacqueline et son fils Guytou.
Ils étaient restés très longtemps ici.
Avec Mme Fradin et sa fille, on
avait été reçu à l'ambassade d'Israël
où on lui avait remis sa décoration(1).
(1) Noémie Fradin a été reconnue comme
Juste parmi les Nations par l'État d'Israël le 10
octobre 1985. Elle a reçu un diplôme d'hon-
neur ainsi qu'une médaille sur laquelle est
gravée cette phrase du Talmud : “Quiconque
sauve une vie sauve l'univers tout entier”.
RACINES 47 juin 2012
Dans tout le sud des Deux-Sèvres, on trouve des communautés protes-
tantes où la résistance prend une forme particulière. Certes militaire - rappelons
qu'Edmond Proust, le chef de l'Armée secrète- est lui-même d'origine protestante,
mais surtout, protectrice envers les plus faibles. Là où ce pays s'est illustré, c'est
dans la cache des juifs et des réfractaires au STO.
Notamment au Noirvault et dans le Pays mellois, où cela se fait au vu et au su
de tout le monde. Toute la population est complice de cette cache. Entraînant cette
résistance, les pasteurs jouent un rôle important dans l'aide à tous ceux qui sont
persécutés par le régime de Vichy et les Allemands. Ils hébergent les familles de
réfugiés juifs extérieurs au département, venus de l'est de la France, de Moselle
et des Ardennes. Ou les juifs étrangers, installés à Paris avant guerre. Par ailleurs,
des filières se mettent en place pour faire passer les réfractaires vers les maquis.
La culture de résistance et d'aide aux persécutés est ancrée dans l'histoire pro-
testante depuis les Dragonnades et s'inscrit naturellement encore durant l'Occu-
pation. Dès l'instant où la persécution provient du sommet de l'État, cette population
est forcément solidaire avec les persécutés.
Les Protestants face à l'occupant
Guy Micheneau devant la maison
de la famille Fradin, au Noirvault.
Noémie Fradin et l'un de ses petits
protégés Guy Neustadt, venu avec
sa maman, Anna, renommée Jacqueline
dans le village.
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