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lave de certaines éruptions volcaniques mais il est moins « rigide » que les autres couches.
Néanmoins, très grossièrement, sa viscosité est à celle de la glace d'eau, comme celle qui
s'écoule dans les glaciers, ce que la viscosité de la glace est à celle de l'eau. La raison
principale de l'état solide des matériaux mantelliques est que, quand on s'enfonce dans le
manteau, l'effet de pression, qui maintient l'état solide, augmente plus rapidement que l'effet
de température, qui provoque la fusion. En sens inverse, quand les matériaux mantelliques
remontent plus vite (et donc se dépressurisent) que ne le permet l'équilibre thermique par
diffusion de la chaleur transportée, par exemple par remontée adiabatique, le matériau peut
croiser son point de fusion commençante, et commencer à donner naissance à un magma dit
primaire ; ceci se produit à l'aplomb des dorsales à une profondeur d'environ 100 km
seulement. Le manteau terrestre total (supérieur + inférieur) représente 84 % du volume
terrestre.
(7) Panache de matière plus chaude qui, partant de la limite avec le noyau, fond partiellement
en arrivant près de la surface de la Terre et produit le volcanisme de point chaud.
(8) Noyau externe liquide essentiellement composé de fer à 80-85 %, plus environ 10-12 %
d'un élément léger non encore déterminé parmi le soufre, l'oxygène et le silicium, et enfin de
l'ordre de 5 % de nickel. Sa viscosité est estimée à de 1 à 100 fois celle de l’eau, sa
température moyenne atteint 4000°C et sa densité 10. Cette énorme quantité de métal en
fusion est brassée par convection, essentiellement de nature thermique (refroidissement
séculaire de la planète), et pour une plus faible partie de nature compositionnelle
(séparation, démixtion des phases). Ces mouvements interagissent avec les mouvements de la
planète, rotation quotidienne principalement, à plus longue échelle de temps, précession du
globe terrestre. La nature conductrice du fer permet le développement de courants électriques
variables qui donnent naissance à des champs magnétiques, lesquels renforcent ces courants,
créant ainsi un effet dynamo, en s’entretenant les uns les autres. Ainsi explique-t-on que le
noyau liquide est à l’origine du champ magnétique terrestre. La source d'énergie nécessaire à
l'entretien de cette dynamo réside très probablement dans la chaleur latente de cristallisation
de la graine.
(9) Noyau interne solide (également appelé « graine ») essentiellement métallique (alliage de
fer et de nickel principalement, en proportions environ 80 %-20 %) constitué par
cristallisation progressive du noyau externe. La pression, qui est de 3,5 millions de bars (350
GPa), le maintient dans un état solide malgré une température supérieure à 5000 °C et une
densité d’environ 13.
(10) Cellules de convection du manteau où la matière est en mouvement lent. Le manteau est
le siège de courants de convection qui transfèrent la majeure partie de l’énergie calorifique du
noyau de la Terre vers la surface. Ces courants provoquent la dérive des continents mais leurs
caractéristiques précises (vitesse, amplitude, localisation) sont encore mal connues.
(11) Lithosphère : elle est constituée de la croûte (plaques tectoniques) et d'une partie du
manteau supérieur. La limite inférieure de la lithosphère se trouve à une profondeur comprise
entre 100 et 200 kilomètres, à la limite où les péridotites approchent de leur point de fusion.
On trouve parfois à la base de la lithosphère (certains géologues l’y incluent) une zone
appelée LVZ (pour « Low Velocity Zone ») où on constate une diminution de la vitesse et une
atténuation marquée des ondes sismiques P et S. Ce phénomène est dû à la fusion partielle des
péridotites qui entraîne une plus grande fluidité. La LVZ n’est généralement pas présente sous
les racines des massifs montagneux de la croûte continentale.
(12) Asthénosphère : c’est la zone en dessous de la lithosphère