à avoir une vision globale de l’état de santé de son patient, à
coordonner ses plans de soins et à l’orienter dans le système
de santé.
La valorisation de la médecine familiale est capitale aux yeux
du Collège. Elle doit faire l’objet d’actions concrètes. Le Col-
lège recommande, par ailleurs, de dénoncer toute manœuvre
de dénigrement de l’omnipratique, que ce soit dans les
milieux d’enseignement, de formation ou de pratique.
LA COLLABORATION INTERPROFESSIONNELLE
La principale mission du médecin de famille ? Offrir aux
patients un suivi à long terme en première ligne. Sa res-
ponsabilité va de la promotion de la santé jusqu’au suivi
des maladies chroniques, en passant par les soins pour les
malaises aigus.
Le rôle de médecin de famille vient toutefois avec des obli-
gations. D’abord auprès des patients. Selon le CMQ, « les
citoyens du Québec doivent pouvoir, s’ils le désirent, s’ins-
crire auprès d’un médecin de famille et être vus en temps
opportun par celui-ci ou par un professionnel de l’équipe à
laquelle il appartient. »
Le médecin de famille doit aussi être accessible pour les
spécialistes et les professionnels de la santé qui traitent ses
patients. Lui ou un membre de son équipe doit pouvoir être
joint, que ce soit par téléphone, télécopieur ou Internet. « Le
médecin de famille ne peut prétendre à son rôle de chef
d’orchestre de l’équipe de première ligne et d’intégrateur
des informations de santé que s’il est vraiment disponible
en temps opportun. »
Le problème de l’accès aux soins ne repose toutefois pas
uniquement sur les épaules de l’omnipraticien. « Lorsqu’il est
question d’accessibilité aux soins, les médecins, notamment
les médecins de famille, sont souvent ciblés. Or, plusieurs
problèmes de santé requièrent la contribution simultanée
d’autres professionnels de la santé pour compléter l’éva-
luation des problèmes ou pour assurer les traitements »,
note le Collège, qui reconnaît que l’accès à certains inter-
venants comme le psychologue, le physiothérapeute ou la
nutritionniste peut être difficile. Tout comme obtenir des
consultations auprès des médecins spécialistes de deuxième
et troisième lignes n’est souvent pas aisé.
La collaboration entre médecins de famille et spécialistes
est particulièrement nécessaire. Les consultants ont aussi
leur effort à faire. « Il est important d’insister de nouveau
sur le rôle attendu des médecins spécialistes afin que ces
derniers concentrent leur niveau de prise en charge à la
clientèle qui exige leur compétence particulière tout en se
rendant disponibles auprès du médecin de famille afin de
le soutenir dans son travail clinique. »
NEUF RECOMMANDATIONS
Certains instruments sont essentiels pour les équipes de
soins. « Le dossier médical électronique (DME) est un outil
incontournable en première ligne : il faut rapidement en
appuyer et en faciliter l’utilisation par les médecins de famille
et les équipes interprofessionnelles de première ligne », sou-
ligne le Collège dans son document.
L’énoncé de position se penche également sur l’enseigne-
ment. Il mentionne entre autres la nécessité de « garantir
une présence forte des médecins de famille enseignants
qui représentent des modèles de rôles positifs, tout au
long des études médicales. » Il recommande aussi d’offrir
un programme de mentorat d’au moins un an aux jeunes
omnipraticiens.
Le CMQ se prononce, par ailleurs, sur l’organisation des
soins. Il conseille entre autres de terminer la création du
réseau des groupes de médecine de famille (GMF), qui inclut
les GMF-R et les GMF-U. À un niveau territorial, il propose
que les départements régionaux de médecine générale
(DRMG) s’occupent en priorité du développement et de
l’organisation des soins de première ligne dans les cliniques
médicales, dont les GMF, et les CLSC.
L’énoncé du Collège comporte en tout neuf recomman-
dations qui vont du renforcement de la première ligne aux
moyens d’améliorer la collaboration interprofessionnelle, en
passant par l’importance de la formation des médecins de
famille jusqu’au renforcement du DRMG et aux différents
mandats qui pourraient lui être confiés. //
ENCADRÉ CONCLUSION
DE L’ÉNONCÉ DE POSITION
L’Énoncé de position du Collège des médecins du Québec conclut
que « la première ligne de soins et de services de santé sera d’au-
tant plus ecace qu’elle pourra compter sur l’expertise de méde-
cins de famille motivés et en nombre susant pouvant s’appuyer,
notamment, sur une équipe interprofessionnelle dynamique, un
DME performant et fonctionnel, un accès en temps opportun aux
plateaux techniques et aux médecins spécialistes, des approches
cliniques basées sur les meilleures données et adaptées au milieu
de première ligne, des locaux appropriés, une rémunération réel-
lement incitative et en lien avec la responsabilité et les tâches
requises ainsi que la capacité, le cas échéant, de recruter de
nouveaux jeunes médecins adéquatement formés et soutenus
par un programme de mentorat. »
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Le Médecin du Québec, volume 51, numéro 4, avril 2016