52 MESURES 750 - DECEMBRE 2002
G
uide d’achat
montage/câblage. De plus, il faut vraiment être
un spécialiste pour réaliser les bons assem-
blages. Pour faciliter le travail,les constructeurs
proposent des appareils multifonctions.
Il est par exemple possible de réaliser un
départ-moteur à trois éléments. Ceux-ci peu-
vent être un bloc “fusibles” (protection contre
les courts-circuits), un relais thermique (pro-
tection contre les surcharges) et un contac-
teur (sectionnement et commutation). Les
quatre fonctions peuvent également être assu-
rées par un disjoncteur (sectionnement, pro-
tection contre les courts-circuits), un relais
thermique et un contacteur.
Il existe aussi des associations de deux pro-
duits, c’est-à-dire l’association d’un disjoncteur
moteur (c’est-à-dire un disjoncteur associé à
un relais thermique) et un contacteur : le pre-
mier assure les fonctions de sectionnement et
de protection contre les courts-circuits et les
surcharges, le second assure la commutation.
Il existe enfin des associations où tout est
intégré dans un même ensemble. On gagne
beaucoup en simplicité de mise en œuvre, le
câblage est plus simple et il ne faut pas d’ex-
pertise particulière pour choisir la configu-
ration la mieux adaptée.
Pour faciliter la conception de l’architecture
des départs-moteurs, les constructeurs pro-
posent dans leurs catalogues des associations
d’éléments : c’est la notion de la coordina-
tion. En suivant les recommandations des
constructeurs, l’utilisateur est assuré que son
départ-moteur va vraiment se comporter en
conformité à la norme IEC 947. Celle-ci fixe
trois types de coordination, qui définissent le
comportement des appareillages sur court-
circuit et le niveau de service après son inter-
ruption (voir notre tableau).Avec la coordi-
nation totale, l’utilisateur est assuré que son
départ-moteur ne peut pas se détériorer,
qu’un court-circuit ne détruira pas le contac-
Une longue tradition
Moeller est présent
depuis pratique-
ment un siècle sur
le marché des
départs-moteurs et
s’enorgueillit d’être
la première à avoir
sorti un disjonc-
teur-moteur (“ça date de vieux”, c’était
en 1950…). La société a poursuivi
dans la voie de l’intégration, avec
notamment son PKZ0, un ensemble
disjoncteur-contacteur.
En plus de son métier d’origine (élec-
tricien), la société a par la suite déve-
loppé une activité d’automatismes et
le mariage des deux s’est concrétisé
l’an passé avec l’annonce du démar-
reur-moteur
Xstart qui s’in-
tègre dans une
architecture d’automates.
Dans un registre plus clas-
sique, on retiendra les contacteurs
DILM185 à 820, qui peuvent être pilo-
tés à partir d’un interrupteur, d’un
automate ou d’un détecteur d’auto-
matismes. On mentionnera aussi le
relais électronique ZEV de protection
thermique : celui-ci couvre la plage 1 à
820A et est extrêmement facile à
câbler sur une installation existante.
Une architecture
décentralisée
En matière de départs-
moteurs, ABB a une
approche relativement
originale. A côté de
l’offre “classique” d’ABB
Entrelec, il existe la
gamme Insum propo-
sée par ABB Spie Tableaux. Cette derniè-
re développe des tableaux de distribu-
tion basse tension, sur cahier des
charges. « Insum est un départ-moteur
intelligent qui n’est pas vendu en tant
que produit mais en tant que “solution”,
intégré dans les armoires que nous
livrons », explique Alain Grave, direc-
teur commercial de ABB Spie Tableaux.
Cette gamme annoncée il y a deux ans
était sans doute destinée à permettre à
la société de se démarquer de ses
concurrents tableautiers. Cette solution
décentralisée basée sur un réseau de
terrain Lon permet en effet de réaliser
jusqu’à 16 % d’économies au niveau de
l’installation (au niveau du câblage,
essentiellement) et jusqu’à 25 % en
exploitation (diagnostics précis, moins
de dépannages). Il n’est toujours pas
envisagé de commercialise Insum en
tant que produit, ABB Spie Tableaux ne
pouvant (ou préférant ne pas) garantir
que cette gamme se marie bien (en
termes de CEM) avec les produits de la
concurrence… Un des points forts d’In-
sum est que tout est
paramétrable. « Cet
aspect est important dans
bien des projets, qui évo-
luent souvent en cours de
route. Ici, il n’y a rien à changer ou à recâ-
bler, il suffit de modifier le paramétrage
par logiciel », poursuit M. Grave.
Schématiquement, Insum est constitué
de deux modules de base. On trouve
d’abord une passerelle qui permet de
faire l’interface avec le système de
contrôle de process (automate, par
exemple). La connexion entre les deux
est assurée par un bus de terrain clas-
sique (Modbus ou Profibus, par
exemple). Cette passerelle peut abriter
jusqu’à 4 routeurs de réseaux de ter-
rain Lon : sur chacun d’eux, il est pos-
sible de raccorder jusqu’à 32 unités de
contrôle moteur (MCU), installées dans
des tiroirs extractibles à chaud. Les
modules MCU assurent des fonctions
très diverses : démarrage (plusieurs
types), protections diverses, diagnos-
tics, alarmes, etc.
Toujours plus simples
Chez Rockwell Auto-
mation, les dernières
évolutions en matiè-
re de départs-
moteurs portent
notamment sur le tout nouveau systè-
me de montage141A, qui se veut très
simple et assure une séparation entre
la partie puissance et la partie com-
mande. Il en résulte une implantation
claire, une bonne
compatibilité
électromagné-
tique et un dépan-
nage facilité. La
partie puissance
est câblée sur un connecteur débro-
chable.
Autre point important, il est également
possible de tester la partie commande
avant de raccorder la partie puissance.
Les barres de puissance sont protégées
contre les contacts accidentels, même
lorsque l’on retire les alimentations.
Le système de montage 141A peut être
utilisé pour les démarreurs directs (tous
types) et les variateurs. Le logiciel MCS
Star4 permet la sélection des compo-
sants des départs-moteurs, leur comman-
de et leur assemblage.
Par ailleurs, Rock-
well vient d’enrichir
sa gamme de relais
électroniques pro-
grammables de
protection des
moteurs, avec
notamment des modèles à effet Hall
(capables de travailler du continu à plu-
sieurs kHz) et des modèles connectables
sur le bus de terrain DeviceNet.