L
es moteurs électriques à courant
alternatif sont absolument partout,
leur robustesse n’est plus à démon-
trer. Leur comportement en toutes
circonstances est bien connu, la technologie
est maîtrisée depuis des décennies. On leur
demande malgré tout de faire encore
quelques efforts, notamment en matière de
rendement ou de tenue dans des environ-
nements très difficiles.
Pourtant, malgré leurs états de service, les
moteurs en tant que tels n’occupent guère le
devant de la scène de l’actualité. On en parle
cependant, mais de manière indirecte. Les
grands constructeurs d’automatismes ont en
effet mis au point des solutions pour mieux
piloter ces moteurs, pour les “ménager” et aug-
menter leur longévité en exploitation, réduire
leur consommation, les
protéger. L’environnement
du moteur est en train
d’évoluer radicalement.
On s’est toujours préoc-
cupé de protéger les
moteurs et les personnes
amenées à travailler avec
eux : c’est le vaste domai-
ne des départs-moteurs.
Ceux-ci assurent notam-
ment une protection
contre les surcharges et les
courts-circuits, ils per-
mettent de mettre ou
d’enlever le courant en
toute sécurité.
Pendant longtemps, on s’est contenté de ces
fonctions de base. Puis sont arrivés les démar-
reurs, qui permettent de maîtriser le courant
du moteur et donc d’augmenter sa durée de
vie. Ils évitent aussi les à-coups supportés par
la charge entraînée, ce qui là aussi contribue
à assurer la longévité des installations. Ces
démarreurs assurent la protection contre les
surcharges, une fonction “régalienne” de tout
départ-moteur. Les démarreurs électroméca-
niques peuvent aussi assurer la fonction “iso-
lement”, qui garantit qu’aucun courant ne
peut traverser le démarreur lorsque le démar-
reur est hors service. Le démarreur électro-
nique ne peut pas en dire autant. La commu-
tation du courant appliquée au moteur est en
effet assurée par des thyristors, qui sont des
composants électroniques : ceux-ci ne sont
pas à l’abri de courants de fuites lorsque le
démarreur est hors service
mais qu’il reste sous tension.
Il faut donc, dans ce cas, pré-
voir un dispositif d’isole-
ment, un contacteur par
exemple.
Les variateurs de vitesse évo-
luent exactement dans le
même contexte : ils assurent
des fonctions de protection
contre les surcharges mais
ne vont guère au-delà. Et si
l’utilisation des variateurs de
vitesse se répand même en
dehors des applications
d’automatismes (les varia-
teurs permettent de faire d’énormes écono-
mies d’énergie), on aura toujours besoin de
départs-moteurs. Ceux-ci assurent plusieurs
fonctions de base.
Des fonctions de base
incontournables
Sectionneur. Lorsque lon veut intervenir en
toute sécurité sur une installation électrique,
il faut travailler hors tension.Il faut assurer une
coupure franche, avec une distance diélectrique
suffisante, pleinement apparente (visible ou
avec un indicateur ouvert), de façon à isoler
électriquement le matériel sur lequel on tra-
vaille du reste de linstallation électrique. Cet-
te fonction est assurée par le sectionneur.
«Celui-ci n’a pas de pouvoir de coupure et il ne peut sur-
tout pas être manœuvré en charge sous peine d’exploser »,
avertit Benoît Tupler, gérant doffre Protection
48 MESURES 750 - DECEMBRE 2002
uide d’achat
G
AUTOMATISMES
Les départs-moteurs
Les départs-moteurs sont utilisés depuis presque aussi longtemps que les moteurs existent. Ils assurent plusieurs fonctions,
notamment la mise sous tension du moteur, la protection de celui-ci contre les courts-circuits et les surcharges, et enfin l’isole-
ment électrique lorsque le moteur est mis hors tension. Sur le plan technologique, les départs-moteurs ont beaucoup évolué
au cours de ces dernières années, ils sont de plus en plus intégrés et disposent de fonctions de communication qui facilitent
leur intégration dans les applications d’automatismes.
L’essentiel
Les départs moteurs assu-
rent des fonctions de pro-
tection et d’isolement
galvanique
La plupart du temps, ils
sont constitués d’éléments
séparés qu’il faut associer
de façon judicieuse
Pour simplifier le travail,
les constructeurs préconi-
sent des assemblages
pré-étudiés, dont le
comportement en cas
de court-circuit est
connu précisément de
performances
Les départs-moteurs sont de plus en plus intelligents, ils deviennent étanches et s’intègrent dans
les entrées/sorties pilotées par les automates.
Siemens
et commande moteur” à Schneider Electric.
Il existe des équipements qui ne font que du
sectionnement. Mais dans de nombreux cas,
la fonction du sectionnement est assurée par
des appareils multifonctions tels que les inter-
rupteurs, les disjoncteurs et les contacteurs
disjoncteurs.
Interrupteur. Lorsquune installation élec-
trique est sous tension, il est parfois nécessaire
de linterrompre en pleine charge, pour
effectuer un arrêt durgence par exemple.
Cette fonction est assurée par linterrupteur,
qui est un appareil mécanique capable d’éta-
blir, supporter et interrompre des courants
aussi bien dans les conditions normales que
les conditions anormales.
Linterrupteur est souvent associé à un sec-
tionneur. Dans sa position douverture, celui-
ci satisfait aux conditions disolement spéci-
fiées par les normes propres aux
sectionneurs.
Les disjoncteurs peuvent sans problème rem-
plir la fonction dinterrupteur.
Protection contre les courts-circuits. Des
incidents peuvent toujours survenir sur les
installations, se traduisant par une élévation
rapide et importante du courant absorbé.
Afin d’éviter la détérioration des installations
et des appareillages, ainsi que les risques dac-
cidents humains, il faut se protéger des
courts-circuits. Plusieurs solutions sont envi-
sageables, notamment les fusibles et les dis-
joncteurs magnétiques.
Une des difficultés est de définir le courant
de court-circuit et donc le pouvoir de cou-
pure du disjoncteur. Celui-ci dépend en effet
des caractéristiques de linstallation, de sa
configuration, de la longueur et du type des
câbles utilisés, du schéma de liaison à la ter-
re adopté.«C’est un métier et peu de constructeurs
dominent le sujet », affirme M.Tupler.
Dans le calcul, il faut être précis et ne pas fai-
re dexcès de zèle.Il faut que le départ-moteur
accepte des pointes de courant, sinon linstal-
lation ne pourra pas démarrer ou ne suppor-
tera pas une surcharge temporelle.Au démar-
rage, un moteur standard absorbe de 6 à 8fois
son courant nominal et le disjoncteur doit
accepter ce courant. On considère comme
courant de court-circuit un courant de 10 à 13
fois le courant nominal du moteur
Protection contre les surcharges. Les
moteurs sont souvent amenés à supporter des
surcharges, notamment des surcharges méca-
niques (au niveau de la charge entraînée) qui
ont pour effet daugmenter de façon impor-
tante le courant absorbé, provoquant un
échauffement du moteur. Un échauffement
excessif accélère lusure du moteur et réduit
sa durée de vie. Il peut même entraîner sa
destruction. Il est donc important de détecter
les surcharges afin de déclencher des dispo-
sitifs de limitation du courant qui traverse le
moteur. Les protections contre les surcharges
sont assurées par deux types d’équipements :
les relais thermiques et les relais électroniques.
49
MESURES 750 - DECEMBRE 2002
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uide d’achat
Que faut-il pour piloter le moteur ?
Applications simples Accélération : non contrôlée Départ-moteur associé à un
Faibles puissances (<15 kW), Couple de démarrage : 2 à 3 Cn* démarrage étoile-triangle
branchement direct du moteur Courant de démarrage : 6 à 7 In**
sur le réseau, Vitesse : vitesse nominale du moteur
process peu exigeants Couple maximal : 2 à 3,5 Cn*
sur le comportement du moteur Décélération : arrêt roue libre, freinage électrique possible
Applications avec Accélération : contrôlée par application d’une rampe simple Démarreur et/ou ralentisseur
démarrages difficiles Couple de démarrage : réglable de 0,5 à 1 Cn* Protection thermique intégrée
Nécessité de protéger le moteur Courant de démarrage : limitable de 2 à 5 In** Sur certains modèles, protection
et la mécanique entraînée Vitesse : vitesse nominale du moteur contre les courts-circuits incorporée
Couple maximal : limitable ou égal à Cn*
Décélération : contrôlée par application d’une rampe simple
Applications avec plusieurs Accélération : maîtrisée par l’application d’une rampe élaborée Variateur
régimes de vitesse Couple de démarrage : réglable jusqu’à 2 Cn* Protection thermique intégrée
Courant de démarrage : limité entre 1 et 1,5 In** Sur certains modèles, protection
Vitesse : réglable, y compris au-delà de la vitesse nominale contre les courts-circuits incorporée
Couple maximal : limitable jusqu’à 2 Cn*
Décélération : maîtrisée, avec freinage
Cn* : couple nominal - In** : courant nominal
Type d’application Caractéristiques Solution
Les constituants utilisés dans un départ-moteur
Composants d’un départ-moteur
Fonction de base Description Interrupteur Contacteur Relais Disjoncteur Disjoncteur
sectionneur thermique magnétique magnéto-thermique
Sectionnement Assure la mise hors tension de l’installation.
Séparation des circuits des sources d’énergie
Interruption Connexion et interruption des courants dans
les conditions normales ou en cas de surcharge
Protection contre Protection contre les dommages causés par
les courts-circuits les courants de courts-circuits
Protection contre Protection du moteur contre les effets des
les surcharges courants de surcharge
Commutation Etablissement et coupure du courant en charge
OUI OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
OUI
Souvent, ceux-ci sont intégrés dans des équi-
pements tels que les disjoncteurs (on parle
alors de disjoncteur magnéto-thermiques ou
disjoncteurs moteurs), les démarreurs ou
les variateurs de vitesse.
Le relais thermique est de loin le dispositif
le plus répandu. Il convient bien pour les
surcharges faibles et prolongées. Il est ainsi
dénommé parce quil donne une image ther-
mique des enroulements du moteur mais
aussi parce que son principe repose sur un
contact bilame qui souvre sous leffet de la
température. Concrètement, chaque enrou-
lement chauffant est raccordé en série avec
une phase du moteur et est bobiné autour
du bilame (association de deux métaux
assemblés par laminage et dont les coeffi-
cients de dilatation sont très différents).
Lorsque le courant atteint la valeur préréglée,
le bilame souvre, provoquant louverture du
contact du relais inséré dans le circuit de la
bobine du contacteur, déclenchant ainsi ce
dernier. Dans une protection thermique, le
courant de déclenchement nest pas le seul
paramètre à considérer. Il faut aussi préciser
la durée pendant laquelle le courant de sur-
charge est toléré. Il faut en effet autoriser des
surcharges ponctuelles. Cette durée est pré-
cisée par des normes. On parle alors de clas-
se de déclenchement. Chaque classe défi-
nit, en fonction du courant de
déclenchement, la durée pendant lequel la
surcharge est tolérée avant que le relais ne
soit actionné. Ces classes de déclenchement
prennent notamment tout leur sens au
moment des démarrages et redémarrages des
moteurs, surtout dans les applications où il
faut développer des forts couples de démar-
rage. «Avec des relais thermiques bien choisis,certains
industriels font l’économie d’un démarreur,dont le coût est
beaucoup plus élevé », observe Patrick Domange,
chef de produits électromécaniques à Moeller.
Le relais à sonde thermique PTC est aussi
un relais thermique mais fonctionnant de
façon radicalement différente. Ici, des cap-
teurs sont placés sur les enroulements du
moteur, permettant de connaître leur tem-
pérature réelle. Ces capteurs présentent un
temps de réponse très court.
Il existe aussi les relais électromagnétiques,
basés sur une mesure directe du courant tra-
versant les conducteurs dalimentation du
moteur. Une bobine, traversée par le courant
à contrôler, et soumise à un champ magné-
tique (appliqué par un aimant), provoque
lattraction de larmature mobile dun cir-
cuit magnétique et louverture du contac-
teur principal.
Les relais électroniques, enfin, peuvent rece-
voir un capteur de courant ou un capteur de
température. Ils sont aisément programmables
et peuvent assurer toutes sortes de protec-
tion : surcharges thermiques, déséquilibres,
absence ou inversion de phases, défauts diso-
lement à la terre, marche à vide, etc.
Commutation. Son rôle est d’établir et de
couper le circuit dalimentation du moteur.
Les disjoncteurs-moteurs et les interrupteurs,
voire les démarreurs et les variateurs de vites-
se, peuvent dans certains cas assurer la fonc-
tion commutation. Mais le produit le plus
répandu et de loin, cest le contacteur élec-
tromagnétique. «Il faut dire quil ny a pas photo!
Un disjoncteur va typiquement assurer vaillamment
100000 manœuvres alors quun contacteur peut aller à
100 millions de manœuvres.Il y a un rapport 100 entre
les deux…»,indique Guillaune Maigret, chef
de produits Commande et Protection Moteurs
chez Siemens.Le contacteur comporte un élec-
troaimant. Lorsque la bobine de l’électroai-
mant est alimentée, le contacteur se ferme,
établissant ainsi le circuit entre le réseau dali-
mentation et le moteur. Dans le circuit de
commande (bobine) du contacteur, on
50 MESURES 750 - DECEMBRE 2002
G
uide d’achat
Les classes des relais thermiques
Classes de Plages du temps (Tp) de déclenchement
déclenchement 1,05 In* 1,2 In* 1,5 In* 7,2 In*
10 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 4 min. 4 s < Tp < 10 s
20 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 8 min. 6 s < Tp < 20 s
30 Tp > 2 h Tp < 2 h Tp < 12 min. 9 s < Tp < 30 s
In * : courant nominal du moteur
La coordination totale
Schneider Electric a une longue tradition des départs-moteurs intégrés,
comme l’atteste la gamme Integral Telemecanique. La gamme TeSys modè-
le U annoncée récemment (lors de la précédente édition d’Elec) s’ins-
crit dans cette lignée. Celle-ci couvre des puissances jusqu’à
250 kW. Elle est modulaire, compacte, facile à mettre en œuvre
(le câblage est réduit de 80 %). Surtout, la coor-
dination totale est garantie : en cas de court-cir-
cuit, il suffit de réarmer, le départ-moteur est immédiate-
ment opérationnel (pas besoin d’aller vérifier si un relais
thermique ou le contacteur ont été endommagés).
La gamme TeSys Model U comporte des modules de contrôle qui servent à
personnaliser le départ-moteur. De plus, ils le rendent intelligent et facilitent
les diagnostics : il est par exemple possible de comptabiliser le nombre de
manœuvres et déclenchements des éléments, le temps de fonctionnement, de
connaître en permanence l’état du moteur (sous-charge ou surcharge, etc.).
Les TeSys disposent d’une connexion pour bus de terrain Asi qui facilitent
leur intégration dans les automatismes.
Faciliter l’intégration
Chez Siemens, l’accent est mis sur la facilité d’intégra-
tion. C’était le premier argument avancé lorsque la
gamme de départs-moteurs Sirius est sortie il y a
quelques années. La gamme est sortie d’un bloc, avec
d’emblée tous ses accessoires. La taille a été réduite,
les modules s’emboîtent les uns dans les autres (limi-
tant les câblages), plusieurs départs-moteurs peuvent être accolés les uns
aux autres, les contacts auxiliaires se font par le haut ou par le bas.
Les produits sont également très communicants, avec des connexions sur
bus de terrain Profibus ou Asi, qui réduisent considérablement les câblages.
Ces principes ont également été retenus dans les départs-moteurs ET200S
“High Feature”, intégrés sur un bloc d’entrées/sorties d’automates et qui
permettent d’économiser jusqu’à 80 % du câblage par rapport à une solu-
tion classique.
51
MESURES 750 - DECEMBRE 2002
G
uide d’achat
retrouve généralement des arrêts d’urgence
et les dispositifs de protection thermique.
Le pouvoir de fermeture et le pouvoir de
coupure, qui définissent les valeurs maxi-
males du courant (respectivement) à la fer-
meture et à l’ouverture du circuit, consti-
tuent deux critères essentiels des contacteurs.
Dans certaines applications, par exemple dans
le cas d’un pont roulant ou de l’entraîne-
ment du tapis d’une caisse de supermarché,
le problème n’est pas la surcharge mais plu-
tôt la fréquence des démarrages et redémar-
rages. Les contacteurs sont très sollicités et
dans ces cas-là, un autre paramètre impor-
tant est à considérer : le nombre de
manœuvres, appelé aussi la “durabilité élec-
trique”. En effet, les contacteurs électroma-
gnétiques sont des dispositifs mécaniques,
avec des contacts que l’on actionne… et qui
s’usent si l’on s’en sert. Les constructeurs
donnent des indications assez précises sur le
nombre de manœuvres de leurs contacteurs.
Sur ses modèles de puissance, Siemens intègre
même un module de détection dusure des
contacts de puissance.
Les contacteurs statiques nont pas de pro-
blèmes de durée de vie mais ils nassurent
pas la fonction isolement.
L’importance de la coordination
On la vu, si les quatre grandes fonctions
(sectionnement, protection contre les courts-
circuits et les surcharges, commutation) que
doit assurer un départ moteur sont claire-
ment identifiées, plusieurs dentre elles peu-
vent être assurées par un même équipement.
Dans ces conditions, il nest pas toujours faci-
le de choisir la configuration la mieux adap-
tée. Par exemple, les démarreurs ou les varia-
teurs de vitesse ont des fonctions de protec-
tion incorporées. Cest autant de moins à fai-
re pour le départ-moteur.
Les grandes fonctions des départs-moteurs
peuvent être assurées par des appareils mono-
fonctions. Cest évidemment la solution qui
offre le plus de possibilités, notamment en
termes de puissances couvertes. Mais cette asso-
ciation peut se révéler encombrante et coû-
teuse,et elle nécessite pas mal dopérations de
Les catégories d’emploi des contacteurs
Catégories Caractéristiques du courant commuté Applications typiques
à l’établissement à la coupure
AC1 Courant thermique Courant thermique Commande de démarreurs ou de variateurs électroniques,
du contacteur du contacteur couplage de résistances de démarrage
AC2 Courant voisin Courant voisin Machines de levage de forte puissance : ponts roulants,
de 2,5 In* de 2,5 In* portiques
AC3 Courant de démarrage In (coupure Toues applications courantes : pompes, ventilateurs,
de 6 à 8 In* moteur lancé) compresseurs
AC4 Courant de démarrage Courant de démarrage Machines et levage de petite puissance à usage intensif :
de 6 à 8 In* de 6 à 8 In* palans, concasseurs, positionnement manuel, etc.
*In : courant nominal du moteur
52 MESURES 750 - DECEMBRE 2002
G
uide d’achat
montage/câblage. De plus, il faut vraiment être
un spécialiste pour réaliser les bons assem-
blages. Pour faciliter le travail,les constructeurs
proposent des appareils multifonctions.
Il est par exemple possible de réaliser un
départ-moteur à trois éléments. Ceux-ci peu-
vent être un bloc “fusibles” (protection contre
les courts-circuits), un relais thermique (pro-
tection contre les surcharges) et un contac-
teur (sectionnement et commutation). Les
quatre fonctions peuvent également être assu-
rées par un disjoncteur (sectionnement, pro-
tection contre les courts-circuits), un relais
thermique et un contacteur.
Il existe aussi des associations de deux pro-
duits, c’est-à-dire l’association d’un disjoncteur
moteur (c’est-à-dire un disjoncteur associé à
un relais thermique) et un contacteur : le pre-
mier assure les fonctions de sectionnement et
de protection contre les courts-circuits et les
surcharges, le second assure la commutation.
Il existe enfin des associations où tout est
intégré dans un même ensemble. On gagne
beaucoup en simplicité de mise en œuvre, le
câblage est plus simple et il ne faut pas d’ex-
pertise particulière pour choisir la configu-
ration la mieux adaptée.
Pour faciliter la conception de l’architecture
des départs-moteurs, les constructeurs pro-
posent dans leurs catalogues des associations
d’éléments : c’est la notion de la coordina-
tion. En suivant les recommandations des
constructeurs, l’utilisateur est assuré que son
départ-moteur va vraiment se comporter en
conformité à la norme IEC 947. Celle-ci fixe
trois types de coordination, qui définissent le
comportement des appareillages sur court-
circuit et le niveau de service après son inter-
ruption (voir notre tableau).Avec la coordi-
nation totale, l’utilisateur est assuré que son
départ-moteur ne peut pas se détériorer,
qu’un court-circuit ne détruira pas le contac-
Une longue tradition
Moeller est présent
depuis pratique-
ment un siècle sur
le marché des
départs-moteurs et
s’enorgueillit d’être
la première à avoir
sorti un disjonc-
teur-moteur (“ça date de vieux”, c’était
en 1950…). La société a poursuivi
dans la voie de l’intégration, avec
notamment son PKZ0, un ensemble
disjoncteur-contacteur.
En plus de son métier d’origine (élec-
tricien), la société a par la suite déve-
loppé une activité d’automatismes et
le mariage des deux s’est concrétisé
l’an passé avec l’annonce du démar-
reur-moteur
Xstart qui s’in-
tègre dans une
architecture d’automates.
Dans un registre plus clas-
sique, on retiendra les contacteurs
DILM185 à 820, qui peuvent être pilo-
tés à partir d’un interrupteur, d’un
automate ou d’un détecteur d’auto-
matismes. On mentionnera aussi le
relais électronique ZEV de protection
thermique : celui-ci couvre la plage 1 à
820A et est extrêmement facile à
câbler sur une installation existante.
Une architecture
décentralisée
En matière de départs-
moteurs, ABB a une
approche relativement
originale. A côté de
l’offre “classique” d’ABB
Entrelec, il existe la
gamme Insum propo-
sée par ABB Spie Tableaux. Cette derniè-
re développe des tableaux de distribu-
tion basse tension, sur cahier des
charges. « Insum est un départ-moteur
intelligent qui n’est pas vendu en tant
que produit mais en tant que “solution”,
intégré dans les armoires que nous
livrons », explique Alain Grave, direc-
teur commercial de ABB Spie Tableaux.
Cette gamme annoncée il y a deux ans
était sans doute destinée à permettre à
la société de se démarquer de ses
concurrents tableautiers. Cette solution
décentralisée basée sur un réseau de
terrain Lon permet en effet de réaliser
jusqu’à 16 % d’économies au niveau de
l’installation (au niveau du câblage,
essentiellement) et jusqu’à 25 % en
exploitation (diagnostics précis, moins
de dépannages). Il n’est toujours pas
envisagé de commercialise Insum en
tant que produit, ABB Spie Tableaux ne
pouvant (ou préférant ne pas) garantir
que cette gamme se marie bien (en
termes de CEM) avec les produits de la
concurrence… Un des points forts d’In-
sum est que tout est
paramétrable. « Cet
aspect est important dans
bien des projets, qui évo-
luent souvent en cours de
route. Ici, il n’y a rien à changer ou à recâ-
bler, il suffit de modifier le paramétrage
par logiciel », poursuit M. Grave.
Schématiquement, Insum est constitué
de deux modules de base. On trouve
d’abord une passerelle qui permet de
faire l’interface avec le système de
contrôle de process (automate, par
exemple). La connexion entre les deux
est assurée par un bus de terrain clas-
sique (Modbus ou Profibus, par
exemple). Cette passerelle peut abriter
jusqu’à 4 routeurs de réseaux de ter-
rain Lon : sur chacun d’eux, il est pos-
sible de raccorder jusqu’à 32 unités de
contrôle moteur (MCU), installées dans
des tiroirs extractibles à chaud. Les
modules MCU assurent des fonctions
très diverses : démarrage (plusieurs
types), protections diverses, diagnos-
tics, alarmes, etc.
Toujours plus simples
Chez Rockwell Auto-
mation, les dernières
évolutions en matiè-
re de départs-
moteurs portent
notamment sur le tout nouveau systè-
me de montage141A, qui se veut très
simple et assure une séparation entre
la partie puissance et la partie com-
mande. Il en résulte une implantation
claire, une bonne
compatibilité
électromagné-
tique et un dépan-
nage facilité. La
partie puissance
est câblée sur un connecteur débro-
chable.
Autre point important, il est également
possible de tester la partie commande
avant de raccorder la partie puissance.
Les barres de puissance sont protégées
contre les contacts accidentels, même
lorsque l’on retire les alimentations.
Le système de montage 141A peut être
utilisé pour les démarreurs directs (tous
types) et les variateurs. Le logiciel MCS
Star4 permet la sélection des compo-
sants des départs-moteurs, leur comman-
de et leur assemblage.
Par ailleurs, Rock-
well vient d’enrichir
sa gamme de relais
électroniques pro-
grammables de
protection des
moteurs, avec
notamment des modèles à effet Hall
(capables de travailler du continu à plu-
sieurs kHz) et des modèles connectables
sur le bus de terrain DeviceNet.
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