abysses - Galerie de Minéralogie et de Géologie

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MUSÉUM NATIONAL D’HISTOIRE NATURELLE
abysses
L’exposition
21 / 11 / 2007 - 8 / 5 / 2008
DOSSIER DE PRESSE
abysses
Muséum national d’Histoire naturelle
SOMMAIRE
Naissance d’une passion
Introduction
Parcours de l’exposition
Connaître et protéger
Une exposition unique au monde
Interview de la commissaire générale
La Fondation TOTAL
Les partenaires
Les acteurs/les contacts
Informations pratiques
Couverture : © Peter Batson, ExploreTheAbyss.com
Ci-contre : © David Wrobel
l’exposition
21 novembre 2007 - 8 mai 2008
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UN MONDE ENCORE INCONNU
« Imaginez ce que l’on pourrait savoir de la faune de France pour ne l’avoir explorée :
1° que d’un ballon
2° à travers une couche permanente et épaisse de nuages
3° au moyen d’un grappin et d’un panier à salade balancés à l’aveuglette au bout d’une ficelle.
Qu’aurait-on pêché, et encore avec de la chance, au bout de 50 ans, ou d’un siècle même ?
Pas grand-chose, je le crains : un coq de clocher, quelques branches d’arbres, une ou deux
pommes de pin, une coiffe bretonne, un bébé alsacien, un soutien-gorge, quelques coquilles
d’huîtres, un couvercle de seau de toilette et des ressorts de sommier, un buisson d’aubépine
(avec un nid de pinson d’ailleurs), un rat mort, des bouts de fil télégraphique, un sergent de
ville, et passablement de papier sali… (…)
Nous en sommes là pour la faune abyssale. »
NAISSANCE D’UNE PASSION
INTRODUCTION
LE PARCOURS DE L’EXPOSITION
En 2001, Claire Nouvian, auteur et réalisatrice de films scientifiques et animaliers,
découvre à l’Aquarium de Monterey, en Californie, des images exceptionnelles du monde
des grandes profondeurs. Coup de foudre. Elle s’immerge dans cet univers inconnu et
fascinant et décide très vite de le porter à la connaissance du plus grand nombre.
« Tout d’abord, les abysses sont plongés dans l’obscurité. Et cette obscurité-là est
bien plus oppressante que celle de la plus sombre des grottes sur terre. »
UN PREMIER ESPACE D’INTRODUCTION
Robert D. Ballard
Ce sas est un lieu de transition entre le monde de la surface et la
plongée dans les abysses qui attend le visiteur. Une coupe simplifiée
des océans est présentée, de façon à distinguer nettement les
« tranches » de profondeur divisant le règne de l’entre-deux-eaux
ainsi que les différents écosystèmes du fond.
Les abysses… Synonymes d’obscurité, de pression écrasante, de profondeurs
extrêmes et, pour beaucoup encore, d’absence de vie… L’exposition ABYSSES va
montrer combien pourtant, au fond des océans, la vie est foisonnante, étonnante,
au-delà de toute imagination.
En 2006, elle publie Abysses aux éditions Fayard, paru en six langues, quatre fois
réédité depuis.
Ce livre, qui fait dorénavant référence, met à la portée du grand public les nombreux
phénomènes régissant la vie dans les abysses.
C’est dans un espace unique, transformé en écrin sombre, que se déroule le parcours
de l’exposition. Un sas d’introduction permet de passer du monde de la surface à
celui des abysses. La visite se déroule ensuite en deux temps, selon un découpage
correspondant à la réalité des profondeurs : l’entre-deux-eaux (l’espace « pélagique ») et
le fond des océans (l’espace « benthique »). Les spécimens disposés sur des colonnes
ou dans des aquariums sont présentés telles des œuvres d’art. Les photographies,
enchâssées sur des caissons lumineux, ont un relief saisissant.
Dans le prolongement de son travail d’auteur, Claire Nouvian a entièrement conçu
l’exposition ABYSSES. Grâce à une étroite collaboration avec des chercheurs du
monde entier, elle est parvenue à rassembler photos et spécimens n’ayant jamais
été exposés jusqu’à maintenant.
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Une chronologie illustrée de films et de photos, étayée de citations,
situe les grandes étapes de l’exploration profonde. Ces images
nous rappellent que les premières observations directes des
abysses sont récentes et que, jusque-là, seule notre imagination
nous permettait d’envisager, très imparfaitement, ce monde des
profondeurs.
Théodore Monod, Bathyfolages, 1954.
On considère traditionnellement que le point de départ de l’océanographie profonde se situe
en 1872 avec le voyage de Sir Charles Wyville Thomson qui navigue pendant quatre ans autour
du globe à bord du Challenger et explore les fonds en utilisant pour la première fois des sondes
modernes. Dans les années 30, les explorateurs William Beebe et Otis Barton s’immergent pour
la première fois dans les abysses. Ils atteignent avec leur bathysphère
câblée la profondeur record de 922 mètres et observent, in situ, la
vie dans les grands fonds. Mais c’est Auguste Piccard qui, dans les
années 1950, ouvre la voie à l’exploration des très grands fonds
en développant un bathyscaphe permettant la navigation libre
(sans câble). En 1960, l’un des submersibles qu’il a conçus
descend à 10 916 mètres dans la Fosse des Mariannes, l’endroit
le plus profond des océans, situé au cœur du Pacifique. Record
non battu depuis. Cette avancée technologique a permis
d’entamer l’ère de l’exploration scientifique des abysses.
À gauche : G.I. Matsumoto © 2003 MBARI
Ci-dessus : © 2003 MBARI
C-contre : © 1999 MBARI
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© David Shale / Claire Nouvian
L’ENTRE-DEUX-EAUX
Après cette première mise en contexte, le visiteur quitte le monde de l’air pour celui de l’eau. Il se retrouve in situ,
accompagné par une sonorisation discrète mais enveloppante, résolument abyssale, il avance dans une semi-obscurité
qui évoque la nuit océanique. De chaque côté de la salle, sont présentés photographies, spécimens et vidéos. Une ligne
d’aquariums située au centre de la pièce avec des animaux remarquables, rythme le parcours. Comme une créature
des profondeurs, le visiteur se dirige vers les tâches de lumière qui attirent son regard. Alors sortent de la pénombre
les radiolaires, animaux primitifs semblables à de minuscules planètes armées de piquants, ou le poulpe à ventouses
lumineuses, Stauroteuthis syrtensis, merveilleuse ballerine rose à grandes nageoires en forme d’oreilles.
Avec les plongées profondes entre deux eaux, dites « pélagiques », on découvre que la « colonne d’eau », c’est-à-dire
la masse d’eau qui s’étend entre la surface et le fond, jusque-là imaginée comme un désert dénué d’intérêt, est en
fait densément peuplée.
La répartition de la faune obéit à des frontières invisibles : salinité, concentration en oxygène, température,
et surtout, pénétration de la lumière. Tant que celle-ci est disponible (jusqu’à 1 000 mètres de profondeur) même
très faiblement, cela joue sur l’apparence, le comportement et même l’organisation de la faune. Ce premier kilomètre
marin de l’entre-deux-eaux est un vaste théâtre d’ombres chinoises, c’est la zone crépusculaire des océans.
Au-delà de 1 000 mètres, l’obscurité devient totale, la surface très éloignée impose des contraintes particulières
aux créatures des abysses.
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La bioluminescence :
le mode de communication
le plus répandu sur terre…
La lumière, absorbée par l’eau, chute très rapidement
dans les océans, les animaux répondent alors à
l’obscurité en fabriquant leur propre lumière.
Ce phénomène s’appelle la bioluminescence.
Relativement rare sur terre (seuls les vers luisants
et quelques champignons produisent de la lumière…),
elle est monnaie courante parmi la faune océanique :
jusqu’à 90% des organismes pélagiques sont
bioluminescents, et peuvent grâce à cela se signaler,
se reconnaître, effrayer un prédateur ou attirer une
proie... En effet, plutôt que d’attendre passivement
celle-ci dans l’obscurité, certaines créatures
déploient un « piège » luminescent : un leurre qui
ressemble à s’y méprendre à des bactéries lumineuses
qui recouvrent parfois les débris organiques.
La bioluminescence est sans aucun doute le moyen
de communication le plus répandu sur la planète !
De 200 à 1 000 mètres le crépuscule des océans
L’exploration de ces profondeurs a permis de comprendre quelques-uns des phénomènes qui régissent les mers et les océans et de découvrir une faune inconnue.
La ménagerie de verre
La migration verticale – les « fonds fantômes » des océans
La grande surprise qui attendait les chercheurs effectuant les
premières plongées entre deux eaux fut la prépondérance des
organismes gélatineux. Jusque-là, ils ne les avaient vus qu’écrasés,
en masses informes, dégoulinant littéralement des filets. In situ, ils
les découvraient fidèles à leur réalité : étranges dentelles vivantes,
méduses, salpes, ceintures de vénus, cténophores ou siphonophores
qui constituent majoritairement le plancton. Ces organismes gélatineux
forment le tissu vivant le plus représenté de l’entre-deux-eaux et, en
masse, la population animale la plus abondante de notre planète.
Il existe une migration qui par sa taille, sa fréquence et le nombre d’individus qu’elle concerne
ridiculise les migrations des gnous ou même des oies ! Il s’agit de la migration verticale, qui se
produit chaque nuit dans tous les océans du monde. Dès le soleil couché, des centaines d’espèces
et des milliards d’organismes montent des profondeurs des océans, pour gagner les eaux de surface
où la nourriture abonde grâce au processus de la photosynthèse. Toute la nuit durant, le festin se
poursuit, pour cesser, dès les premières lueurs du jour avec l’apparition des prédateurs. Pour leur
échapper, il suffit alors de redescendre à l’abri, dans l’obscurité.
Créatures adaptées à la vie sans obstacle rigide, elles sont souvent
composées d’eau (jusqu’à 98 %) et de collagène. En effet, la lumière
qui pénètre jusque dans leur domaine peut les révéler à leurs
prédateurs, elles s’en défendent donc en étant transparentes.
Cette migration verticale concerne aussi bien des crustacés et des céphalopodes que des poissons,
comme les Myctophidés - les « poissons lanterne ». Leur nombre est si important qu’ils forment une
couche suffisamment dense pour réfléchir les ondes des sondeurs acoustiques des navires, troublant
ainsi pendant longtemps les marins qui pensaient qu’il s’agissait de fonds se soulevant sous leurs
navires. Ces derniers baptisèrent le phénomène les « fonds fantômes » des océans. Dorénavant
surnommée la « Deep Scattering Layer », on sait maintenant que cette migration ne concerne que les
espèces et organismes vivant au maximum jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.
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Un fossile vivant
Le taux d’oxygène dissout dans l’eau diminue avec la profondeur, pour atteindre son seuil le plus bas
( seulement 5 % de la saturation en oxygène de l’air ) entre 600 et 1 300 mètres dans certaines zones.
C’est ce qu’on appelle la « couche d’oxygène minimal ». La grande majorité des animaux ne peut y séjourner que
très brièvement, or il existe une créature extraordinaire capable d’y vivre durablement : c’est le vampire
des abysses Vampyroteuthis infernalis, « star » des océans profonds, dont les images sont rarissimes.
Véritable fossile vivant dont les origines remontent à plus de 200 millions d’années, il vit à son aise dans ce
milieu hostile en extrayant l’oxygène de l’eau grâce à une protéine tout à fait particulière, l’hémocyanine.
Steven Haddock © 2007 MBARI
Au-delà de 1 000 mètres la nuit des océans
Des adaptations remarquables
Le seuil de l’obscurité totale est variable en fonction du nombre de particules
en suspension dans l’eau : il se situe entre 600 et 1 000 mètres de profondeur,
1 000 mètres étant la limite au-delà de laquelle il devient impossible de
détecter le moindre photon d’origine solaire.
À cette profondeur, les animaux ne migrent plus vers la surface. Ce sont le plus
souvent des créatures statiques, au métabolisme lent, qui doivent recourir à
la ruse pour trouver leur repas plutôt qu’à la force ou à la rapidité.
Plus que le manque de lumière ou d’oxygène, que la pression exercée par l’eau, c’est
tout simplement la pauvreté des ressources alimentaires qui limite le développement
de la vie en profondeur.
Dans l‘entre-deux-eaux, la nourriture est « traversante », elle tombe en pluie fine
difficile à attraper, de la surface jusqu’au fond. La faune « bathypélagique » (vivant
entre 1 000 et 4 000 mètres de profondeur) pratique donc l’affût pour se nourrir et
les différentes espèces doivent disposer d’une flottabilité irréprochable afin de ne
pas avoir à utiliser leur énergie pour se maintenir à une profondeur donnée. Les
squelettes sont souvent petits, les corps ronds, les peaux dépourvues d’écailles
trop « coûteuses » à produire. Certains poissons possèdent des substances
gélatineuses permettant une flottabilité neutre, les requins profonds, par exemple,
ont un foie riche en huile plus légère que l’eau. Comme les repas sont rares, il
n’est pas envisageable de « rater son coup » lorsqu’une proie se présente. Aussi
voit-on des adaptations étonnantes chez certaines espèces : les dents du poisson
vipère Chauliodus sp. sont si grandes qu’elles ne logent même plus dans sa gueule,
celles du poisson ogre Anoplogaster cornuta sont plus courtes mais très acérées…
L’estomac du grandgousier Saccopharynx sp. est extensible et peut enfler de façon à
lui permettre d’avaler un animal aussi gros que lui !
Avec l’obscurité, l’apparition des couleurs
Les poissons pélagiques vivants à proximité de la surface des océans sont majoritairement
argentés ou bleus, les couleurs vives n’existant qu’aux abords des récifs coralliens et…
dans les grandes profondeurs. En effet, contre toute attente, plus on s’enfonce dans
l’océan plus les animaux ont une peau pigmentée de marron, de rouge et de rose, clair
ou foncé. Il s’agit d’une adaptation logique : le rouge est la première longueur d’onde à
disparaître dans l’eau, les autres couleurs suivent. Ainsi en se couvrant de rouge, les
créatures marines deviennent invisibles, échappent à leurs prédateurs et, camouflent à
leur tour la bioluminescence des proies qu’elles ont avalées !
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Ci-contre : Steven Haddock © 2002 MBARI
LA VIE SUR LE FOND
Un écran sur lequel un film en exclusivité mondiale est projeté
marque la rupture entre l’entre-deux-eaux et le benthique :
choc garanti, magie, fascination des images inédites
issues de plongées récentes effectuées par différents
instituts de recherche dans le monde.
Le visiteur découvre ensuite en trois étapes la vie au
fond des océans : d’abord l’immense étendue de la plaine
abyssale avec sa faune peu dense mais très diverse,
puis celle tout aussi étonnante qui, profitant du relief,
vit dans des oasis luxuriantes.
Pour finir, la chimiosynthèse est expliquée à travers une
déclinaison des lieux où se produit ce phénomène extraordinaire.
Ci-contre : © 2000 MBARI
La plaine abyssale : une faible densité d’individus
mais une grande diversité d’espèces
Exceptions faites de la bioluminescence animale
et des faibles lueurs émanant des cheminées
hydrothermales, les abysses sont plongés dans
les ténèbres. Une obscurité qui interdit toute
croissance végétale, aussi la vie des fonds
marins est-elle purement microbienne ou animale.
Le fond est le réceptacle final de toute la
nourriture particulaire qui traverse la colonne
d’eau. Ces particules forment un tapis organique
vital plus ou moins épais, mis à profit par toutes
sortes de créatures, mais qui ne peut en aucun
cas soutenir de très fortes densités animales.
C-contre : © 2002 MBARI/NOAA
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Aussi voit-on une opposition distincte se dessiner entre
une quantité très faible d’organismes par mètre carré
(« biomasse ») et une diversité d’espèces très grande.
On estime que le domaine benthique abrite plus de
80% des espèces marines, même si les 1 000 premiers
mètres des océans, pour une diversité moindre,
accueillent la plus grande biomasse planétaire. Cinq
kilos d’organismes en moyenne sont présents par mètre
carré dans les écosystèmes marins de surface, pour un
gramme par mètre carré dans les grandes profondeurs,
mais le nombre d’espèces restant à découvrir au fond
des océans est sans doute des dizaines de fois supérieur
au nombre d’espèces que l’on connaît en surface.
Le relief : un facteur déterminant pour la répartition du vivant
En 1984, nouveau coup de théâtre, on découvre les premiers suintements de méthane
affleurant au niveau du plancher océanique. Appelés « sources froides » en opposition
aux sources hydrothermales brûlantes, les suintements de méthane accueillent
également une faune très particulière adaptée aux environnements chimiques.
Le plancher océanique est plat sur près de la moitié de sa surface, mais il n’en présente
pas moins par endroits un relief accidenté : canyons sous-marins, volcans et « seamounts »,
marges continentales… Ces sites exposés à des courants accrus sont des habitats
très privilégiés, véritables « pièges à particules » où se concentre de ce fait une vie
éblouissante par rapport à la faible densité animale de la plaine abyssale.
Dans ce monde sans lumière, des bactéries très spécialisées se
substituent aux plantes vertes pour produire la matière
organique à la base de la chaîne alimentaire et
l’énergie chimique (chimiosynthèse) remplace
l’énergie solaire (photosynthèse) !
Les écosystèmes chimiosynthétiques
L’hydrothermalisme sous-marin n’est connu que depuis les années 80. En 1977, les
Américains découvrent par 2 500 mètres de fond sur l’axe de la dorsale des Galápagos
des sources hydrothermales auxquelles sont associés de grands bivalves. Des
plongées françaises et américaines ultérieures révèlent l’existence de luxuriantes
communautés animales groupées autour de « cheminées » hautes parfois d’une
dizaine de mètres d’où s’échappent des fluides riches en sulfures métalliques, qui
atteignent des températures parfois très élevées (jusqu’à 350°C.)
Depuis, on a trouvé au fond des océans
des populations animales adaptées aux
suintements d’hydrocarbures comme le
pétrole ou l’asphalte...
Bandeau, de gauche à droite :
© 2002 MBARI/NOAA
© Ifremer/A. Fifis
© Ifremer/Campagne Exomar 2005
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Ci-contre : © Ifremer-Victor/Campagne Phare 2002
CONNAÎTRE ET PROTÉGER
UNE EXPOSITION UNIQUE AU MONDE
150 millions d’années, c’est le temps qu’il a fallu à l’océan Atlantique pour atteindre sa taille actuelle à partir d’une fissure dans le continent.
60 à 100 mètres, c’est la largeur des chaluts profonds. Ces « entonnoirs » géants sont plus grands qu’un terrain de football.
90% des baleines qui meurent s’échouent dans les abysses. Leur cadavre peut nourrir pendant des dizaines d’années la faune
profonde, mais la chasse aux cétacés a réduit leurs effectifs d’au moins 75 %, diminuant d’autant le nombre d’individus
susceptibles d’atteindre le fond.
Les stocks de poissons en surface se sont amenuisés ces dernières années à tel point que la pêche exerce maintenant une
pression sur les ressources profondes. On estime qu’en quelques décennies seulement, les récifs profonds ont été détruits
sur une superficie correspondant à 6 fois la taille de l’Europe, empêchant ainsi les requins, les poissons et les céphalopodes
de venir y pondre leurs œufs et précipitant leur déclin.
L’émerveillement et l’étonnement devant le spectacle du peuple des profondeurs justifieraient à eux seuls l’exposition ABYSSES,
mais en présentant, pour la première fois, la faune de l’entre-deux-eaux et du fond des océans, cet événement souhaite
témoigner de la fragilité des hautes mers qui, bien que représentant plus de 60% de la surface du globe, ne sont protégées
par aucune convention internationale.
Ci-contre : © Kevin Raskoff
Bandeau page de gauche : © David Shale
Bandeau page de droite : Steven Haddock © 2006 MBARI
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Les animaux
La présentation des spécimens
Que ce soit par le biais de submersibles, de robots ou de chaluts, accéder
aux très grandes profondeurs des océans nécessite par définition des moyens
exceptionnels (moins d’une dizaine de submersibles dans le monde sont
capables d’aller au-delà de 1 000 mètres de profondeur !). Les créatures
présentées dans l’exposition sont des animaux rarissimes dont il n’existe pas
d’autres spécimens aussi bien conservés ailleurs. Les bêtes excessivement
fragiles des profondeurs sont le plus souvent méconnaissables, tant elles
sont abîmées par les filets qui les remontent. La plupart des spécimens de
l’exposition ABYSSES ont été attrapés in situ à des fins scientifiques par
les échantillonneurs des submersibles ou chalutés avec soin au cours de
campagnes océanographiques menées aux quatre coins du monde. Le public
pourra ainsi découvrir en exclusivité mondiale des créatures uniques :
plusieurs espèces de cérates - poissons dotés d’une canne à pêche à leurre
lumineux - des rhinochimères au nez interminable, ainsi qu’un spécimen de
chimère bleue extraordinairement rare… L’exposition ABYSSES dévoile la plus
grande collection de créatures profondes jamais réunie.
À cause de la température élevée, de la lumière, du taux d’oxygène ou encore de la salinité
de l’eau, les animaux profonds sont incapables de survivre en surface. La faune abyssale ne
peut ainsi être montrée au public que sous une forme préservée. Habituellement, c’est dans
l’alcool que les créatures sont conservées, mais ce liquide détruit progressivement leurs
pigments et altère leurs couleurs naturelles. Les spécimens de l’exposition ABYSSES ont été
pêchés très récemment et n’ont, en outre, jamais séjourné dans l’alcool. De plus, la façon dont
les animaux sont déployés et fixés dans la résine à l’intérieur des aquariums a fait l’objet
d’une attention particulière. Cette première mondiale offre une chance unique de prendre
contact avec la réalité des abysses sans passer par le filtre des photographies ou des films.
Le film
En partie tourné spécifiquement pour l’exposition ABYSSES, en partie issu des archives de divers
instituts de recherche dans le monde ainsi que des images du prestigieux film de Stephen Low
« Volcan des Abysses » tourné en Imax, le film diffusé au cours de la visite, offre une gamme
d’images époustouflantes, dont certaines n’ont jamais été montrées auparavant...
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Interview
Claire Nouvian
Commissaire générale de l’exposition
Comment est née l’exposition ABYSSES ?
© Eric Vernazobres
Le projet est né lorsque j’ai découvert les images tournées en profondeur par l’institut de
recherche de l’Aquarium de Monterey en Californie (MBARI) en 2001, j’ai plongé à pieds joints
dans les abysses avec une envie immédiate de faire part de ces découvertes extraordinaires
au plus grand nombre. En France à l’époque, le public n’avait jamais été informé de la richesse
de la faune profonde, en dehors de celle vivant aux abords des sources hydrothermales et
cela grâce à la place majeure qu’occupe notre institut national, l’Ifremer, dans ce domaine
de recherche. En revanche, nous ne connaissions rien du monde de l’entre-deux-eaux. J’ai
donc décidé d’aborder ce thème fascinant de façon globale et de diverses manières : en
imaginant une série de documentaires pour la télévision, un livre, une exposition... J’ai
commencé par les documentaires et le livre (entre 2001 et 2006), et ai développé le concept
de l’exposition sur plusieurs années avec l’aide d’architectes, de graphistes, de concepteurs
d’aquariums et de taxidermistes, afin de présenter dans les meilleures conditions le monde
des profondeurs. Depuis ce coup de cœur « abyssal » à l’Aquarium de Monterey, mes
connaissances et mon réseau scientifiques se sont suffisamment consolidés pour rendre
possible la création de cet événement exceptionnel !
En quoi peut-on dire que cette exposition est unique au monde ?
Quels sont, selon vous, les animaux les plus étonnants de l’exposition ?
La préservation des fonds marins est un sujet d’actualité, comment abordez-vous la question ?
Tout d’abord, l’exposition présente une iconographie qui n’a jamais été réunie jusqu’à
présent. Nous avons capitalisé sur la recherche massive faite pour mon livre. Ainsi, pour
faire notre choix, nous avons disposé de plus de 7 000 photographies faites dans les
profondeurs, provenant de sources très variées. Un grand nombre d’entre elles ont été prises
au cours de différents types de missions océanographiques : sur des dorsales océaniques,
au-dessus de la plaine abyssale, aux abords de canyons sous-marins, de seamounts, dans
l’entre-deux-eaux, etc. C’est un fonds iconographique d’une grande richesse et d’une
grande rareté. J’ajoute que ce qui est vrai des photographies l’est des images vidéo, car les
chercheurs pensent, eux aussi, qu’il est grand temps de faire connaître les abysses et de
partager avec le grand public, les découvertes sensationnelles récemment faites dans les
profondeurs océaniques. Ainsi, les instituts de recherche qui collaborent avec nous depuis
plusieurs années pour ce projet – l’Ifremer en France et les instituts américains (MBARI en
particulier) - ont mis à notre disposition des bandes vidéo d’une qualité extraordinaire.
C’est une question difficile car chaque animal présente des adaptations remarquables,
c’est pourquoi j’insiste sur la lecture des notices qui accompagnent les créatures. Je pense
que la palme revient à un poisson, Stylephorus chordatus, qui a des yeux tubulaires et un
immense goitre, à la façon d’un pélican, qui se termine par une minuscule bouche.
La disproportion entre les deux lui permet de créer un courant fort et d’aspirer ses proies,
un peu comme lorsqu’on avale des spaghettis en les aspirant ! Cet animal est tellement
rare que je pensais réellement qu’il s’agissait d’une légende. Je ne tenais plus en place
lorsque la chercheuse américaine Tamara Frank me l’a donné pour l’exposition. Nous avons
aussi une créature très surprenante qui a valeur d’œuvre d’art si l’on en juge par
sa rareté : un grandgousier (Saccopharynx sp.) qui m’a été remis par le biologiste
Steven Haddock. Ce poisson en parfait état est, à ma connaissance, le seul spécimen au
monde attrapé in situ. Cette anguille des profondeurs a des mâchoires-bâton immenses et
un estomac extensible, ce qui lui permet d’ingurgiter des proies gigantesques par rapport
à sa taille. Le spécimen que nous présentons venait d’ailleurs d’avaler, juste avant d’être
capturé, un assez grand poisson qui déforme son estomac. Nous avons fait une radio
pour tenter d’identifier la proie mais, malheureusement, le résultat était illisible car la
digestion déjà trop avancée. Nous disposons également d’un couple de « dragons » des
profondeurs, offert par l’ichthyologue américain Tracey Sutton : Echiostoma barbatum, des
animaux absolument magnifiques. Tous leurs organes bioluminescents ventraux et latéraux
sont conservés, leur peau - d’une délicatesse extrême - est intacte, les photophores avec
lesquels ils émettent de la lumière sont « comme neufs ». C’est la première fois que je
vois des dragons en si bon état. Lorsqu’on garde à l’esprit le fait que ces poissons n’ont
jamais été filmés, car ils fuient les lumières des submersibles, c’est réellement une grande
émotion de pouvoir les détailler à sa guise.
En premier lieu en présentant la diversité biologique des océans profonds. Je suis très
concernée par les questions de conservation des ressources et des habitats profonds, mais
me suis rendue compte avec la sortie de mon livre Abysses qu’il est difficile d’intéresser
le public aux questions de préservation sans avoir au préalable montré ce qu’il existe dans
les grandes profondeurs. La majorité des gens pensent que les océans profonds ne recèlent
aucune trace de vie, ignorant parfois même l’existence des sources hydrothermales pourtant
découvertes en 1977, événement qui a eu un retentissement international fracassant dans
la communauté scientifique… Il n’est donc pas surprenant que beaucoup n’aient jamais
entendu parler de coraux vivant jusqu’à 2 000 mètres de profondeur, bien qu’ils soient déjà
menacés par le chalutage profond.
Ensuite, cette exposition offre une double « première » mondiale grâce à deux choses :
D’une part, la collection d’animaux profonds réunie ici est à proprement parler unique,
certains de ces animaux n’ayant jamais encore été montrés au public. Le fait de disposer
d’un réseau international très étendu a permis de multiplier les dons de créatures, à
l’aspect parfois surréaliste. Nous pouvons donc offrir un panorama allant de minuscules
poissons pélagiques (vivant dans l’entre-deux-eaux), à des spécimens de bien plus grande
taille comme les chimères ou les requins profonds, en passant par des « monstres » de
taille moyenne comme nos cérates (le « méchant » des abysses dans Le Monde de Nemo !).
D’autre part, le mode de présentation de ces animaux n’a jamais été utilisé auparavant.
En effet, grâce à la collaboration avec le talentueux taxidermiste du MNHN Christophe
Gottini, c’est la première fois que des animaux marins sont présentés, suspendus dans
leur milieu aqueux, grâce à des fils invisibles pris dans des parois de résine coulées sur les
bords des aquariums. Le fait que ces créatures n’aient pas été naturalisées au préalable
signifie que tout ce que nous voyons d’elles est naturel, rien n’a été retouché.
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L’exposition s’attachera donc à présenter la richesse
de ce milieu puis, distillera au fil de la visite quelques
informations marquantes : des chiffres sur l’état des
populations, sur la longévité des poissons profonds,
l’âge auquel ils atteignent leur maturité sexuelle,
etc. C’est une façon de s’engager pour la préservation
de cet environnement fragile et de s’adresser tout
particulièrement au public jeune et scolaire, pour que
ces acteurs du monde « à transformer » de demain ne
soient pas bloqués par une culpabilité qui ne leur incombe
pas et qui serait, en outre, contre-productive. Il faut
continuer à les faire rêver et leur donner envie de se battre
pour ce qui vit encore sur terre.
Ce ne sont là que quelques exemples, car le cérate blanc nain, Haplophryne mollis, avec ses
petites cornes sur la tête et son gros bouton entre les deux yeux mérite aussi vraiment le
détour, sans parler du terrifiant poisson ogre Anoplogaster cornuta qui semble avoir
« la peau sur les os » ou du monstre Himantolophus groenlandicus avec sa gueule immense
et son leurre bioluminescent pendant du crâne en guise de canne à pêche…
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Steven Haddock © 2003 MBARI
Le Muséum national d’Histoire naturelle et les Abysses
Philippe Bouchet
Professeur au Muséum national d’Histoire naturelle / Directeur de l’unité Taxonomie-Collections
Depuis quand le MNHN est-il engagé dans les campagnes d’exploration des abysses ?
Quelles sont les prochaines missions du MNHN liées aux abysses ?
Depuis l’histoire de l’exploration des grands fonds marins. D’ailleurs, le Muséum national
d’Histoire naturelle (MNHN) se distingue des autres Muséums d’Histoire naturelle parce
que nos chercheurs sont aussi des hommes de terrain qui montent des expéditions
océanographiques.
Trois campagnes océanographiques dans le Pacifique Sud et Pacifique Ouest sont programmées
pour 2008.
Tout d’abord deux missions en Nouvelle-Calédonie, fruits de la collaboration entre le MNHN
et l’IRD. Puis, dans le cadre des missions CoMARGE, une nouvelle expédition aura lieu aux
Philippines en partenariat avec la Smithsonian Institution de Washington.
De quelles façons les scientifiques du MNHN participent-ils à la connaissance de la
biodiversité « abyssale » ?
Le MNHN a t-il prêté des spécimens de ses collections pour l’Exposition ABYSSES ?
À la fois par leur participation aux grands programmes de l’Ifremer et par la mise en oeuvre
de leurs propres expéditions.
Dans le premier cas, des spécialistes du MNHN, qui ont une expertise sur tel ou tel groupe
d’animaux, étudient et décrivent des échantillons collectés au cours des explorations
conduites par submersible. J’ai pu ainsi nommer moi-même un certain nombre d’espèces de
gastéropodes inconnues jusque-là et ai même baptisé l’une d’entre elles Ifremeria nautilei !
Très peu, nos spécimens conservés depuis de nombreuses années dans l’alcool ne convenaient
pas car ils étaient dépigmentés et peu attractifs. Mais comme je le disais plus haut le MNHN
a participé en apportant des échantillons « frais » récupérés dès que le chalut arrivait sur
le pont et conservés avec les plus grands soins.
Ensuite, à travers nos propres programmes. Depuis plus de 25 ans, avec l’Institut de Recherche
pour le Développement (IRD), nous sommes particulièrement actifs dans l’exploration des
grands fonds avec un programme majeur intitulé « Tropical Deep-Sea Benthos », qui a
permis la découverte de plus de 2 000 espèces nouvelles. Nous allons jusqu’à 1 500 mètres
de profondeur et utilisons les techniques classiques de dragage et de chalutage. C’est au
cours de l’une de ces campagnes d’exploration, AURORA, menée aux Philippines en mai 2007
que nous avons collecté des échantillons pour l’exposition ABYSSES.
Dans le cadre de cette exposition, ce que nous appelons « abysses » est tout ce qui se
trouve en dehors de la zone éclairée, soit à partir de quelques centaines de mètres de
profondeur. En océanographie, nous réservons le mot «abysses» à ce qui vit à plus de 2 500
mètres. À ces profondeurs-là, les grandes plaines abyssales ne sont pas encore menacées
par les activités de type industriel ou commercial. Mais depuis ces 30 dernières années,
la pêche s’exerce de plus en plus profondément. Ainsi, de quelques centaines de mètres
à 1 500 mètres de profondeur, les monts sous-marins et les récifs de coraux profonds sont
en réel danger, d’autant plus que ces écosystèmes sont peuplés d’animaux à croissance très
lente. Les milieux et les populations mettent donc beaucoup de temps à récupérer.
Pour vous, les abysses sont-ils en danger ?
Enfin, sur un plan international, nous participons au « Census of Marine Life » soutenu
par la Fondation américaine Sloan, qui rassemble dans un grand réseau mondial tous les
spécialistes de la biodiversité marine. Dans le cadre du Census, le projet CoMARGE a plus
spécialement pour objectif l’étude des marges continentales et insulaires, c’est-à-dire les
profondeurs allant de quelques centaines de mètres à 2 500 mètres. Notre mission AURORA
2007 a ainsi bénéficié d’un label CoMARGE.
Christophe Gottini
Ingénieur d’étude, taxidermiste au département des galeries, spécialisé en mammifères et oiseaux
Vous avez travaillé pour l’exposition ABYSSES sur des animaux atypiques. Quel procédé de
conservation avez-vous mis au point afin de les présenter au plus proche de leur aspect naturel ?
L’alcool utilisé dans les techniques traditionnelles de conservation décolore les pigments et est
interdit dans les lieux publics. Nous avions donc imaginé un système permettant d’encapsuler
complètement les animaux dans de la résine. Cette technique aurait aussi facilité l’itinérance de
l’exposition, les blocs de résine étant simples à transporter. Mais nous nous sommes heurtés à des
problèmes techniques assez importants, ce qui fait que nous avons opté pour un autre procédé tout
à fait novateur : les parois des aquariums dans lesquels sont placés les spécimens sont recouvertes
de résine, ce qui donne un effet miroir et permet d’ancrer de façon invisible les points de fixation,
tandis que les spécimens baignent dans du formol à une très faible densité (2 %). Nous avons fait
du travail sur mesure et au cas par cas. En tout 49 spécimens sont présentés dans l’exposition, pour
300 à 350 collectés qui vont être ensuite en partie intégrés dans les collections du MNHN, tandis
qu’une autre partie va voyager avec l’exposition.
Cette méthode a permis de présenter des animaux ayant gardé leur volume et leurs pigments
intacts, on a ainsi presque l’impression de les regarder dans l’eau. Ce procédé de conservation est
unique au monde car c’est la première fois que l’on parvient à montrer des spécimens « frais » non
conservés dans de l’alcool.
Que vous a apporté ce travail pour l’exposition ABYSSES ?
Le défi technique consistant à travailler sur des spécimens que je ne connaissais pas du tout m’a
beaucoup stimulé. Mon travail sur l’exposition, qui a débuté en février 2007, m’a tout de suite
conduit à repenser les techniques traditionnelles de taxidermie et m’a permis de mettre au point
une méthodologie nouvelle dont je me resservirai par la suite.
Claire Nouvian, la commissaire générale de l’exposition, par son enthousiasme, m’a entraîné dans
son aventure. Et puis, j’ai été rapidement fasciné par les formes si particulières des animaux des
abysses, leurs techniques de chasse, leur art du camouflage… C’est un monde incroyable qui touche
quasiment à l’imaginaire. J’en ai profité aussi pour approfondir mes connaissances, car il fallait
parler le même langage que les scientifiques du monde entier qui travaillaient sur l’exposition.
Maintenant je connais bien tous les spécimens et je les appelle par leurs petits noms !
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© Eric Vernazobres
FONDATION D’ENTREPRISE TOTAL pour LA BIODIVERSITÉ ET LA MER : 15 ANS DÉJÀ
Entretien avec Guy Sallavuard
Directeur de la Fondation Total pour la biodiversité et la mer
MNHN : Quand et pourquoi le Groupe a-t-il créé la Fondation d’entreprise Total pour la
Biodiversité et la Mer ?
S’agissant du contenu des projets, la Fondation privilégie trois axes d’intervention :
- la recherche et le renforcement de la connaissance des écosystèmes marins et côtiers et
des enjeux liés à leur préservation,
- la sensibilisation, pour la diffusion des connaissances par des opérations d’information
et d’éducation à l’intérieur et à l’extérieur du Groupe,
- la réhabilitation, pour contribuer à maintenir la biodiversité des écosystèmes fragiles,
préserver les espèces rares ou menacées qui y vivent et éradiquer les espèces invasives.
C’est en 1992, au lendemain du Sommet de Rio sur l’environnement et le développement
durable qu’a été créée la Fondation d’entreprise Total pour la biodiversité et la mer,
répondant ainsi à un souhait exprimé par le personnel du Groupe de voir Total s’engager
par le mécénat dans la protection de l’environnement.
À côté d’autres dispositifs, il exprime donc concrètement l’un des engagements sociétaux
du Groupe en faveur de l’environnement et du développement durable.
MNHN : Quels sont les partenaires avec laquelle la Fondation travaille ?
MNHN : Quelle est la mission de la Fondation ?
La Fondation apporte son soutien à de nombreux partenaires tels que le Muséum national
d’Histoire naturelle, le Parc National de Port-Cros, le Conservatoire du littoral, l’Ifremer,
l’UICN, la Sloan Foundation et d’autres organismes scientifiques internationaux.
La Fondation se focalise sur la préservation de la biodiversité des territoires et plus
particulièrement des espaces marins et côtiers.
Les objectifs de la Fondation sont de :
- contribuer à la protection des zones sensibles,
- améliorer la connaissance en soutenant des programmes de recherche scientifique sur la
biodiversité et les écosystèmes,
- sensibiliser et informer le public aux enjeux de la biodiversité et en particulier les jeunes,
- contribuer à promouvoir une culture environnementale auprès des équipes de Total.
MNHN : Pouvez-vous citer des projets soutenus par la Fondation ?
Depuis sa création, la Fondation a soutenu plus de 150 projets à travers le monde dans 40 pays.
A titre d’exemples, je citerai la mise en place d’un réseau de surveillance de la biodiversité
du Littoral Atlantique en Bretagne coordonné par l’Ifremer, la réalisation de sentiers
pédagogiques de découverte des mangroves en Guyane, Guadeloupe et Martinique
avec le Conservatoire du Littoral, l’éradication de l’algue invasive Caulerpa Taxifolia en
Méditerranée, le suivi et la protection des tortues marines en Oman, la protection du dugong
dans les Émirats Arabes Unis, la réalisation d’un inventaire de l’entomofaune au Qatar,
le recensement de la vie marine avec la Sloan Foundation. Ces quelques exemples illustrent
la diversité des actions financées par la Fondation.
Pour atteindre ces objectifs, la Fondation met les moyens du Groupe à la disposition des
acteurs scientifiques publics et associatifs, qui ont à la fois mission et compétence pour
étudier et préserver la biodiversité et la mer.
MNHN : Comment la Fondation sélectionne t-elle les projets qu’elle soutient ?
La Fondation soutient les projets proposés par les filiales et les salariés du groupe ainsi
que par des partenaires extérieurs. D’un point de vue formel, les projets proposés par les
partenaires extérieurs sont soumis à l’approbation du Conseil d’administration, présidé
par Thierry Desmarest, et composé de personnalités scientifiques extérieures et de
représentants de Total.
Les projets proposés par les filiales et par les salariés du Groupe sont validés par un Comité
d’évaluation réunissant des collaborateurs représentant les branches et les secteurs du Groupe.
La Fondation en bref :
En 15 ans, le soutien de plus de 150 programmes dans 40 pays
25 projets en cours de réalisation en 2007
Une dotation du Groupe de 8 millions d’euros sur la période 2003 - 2007
http://www.total.com/fondation/fr/
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Steven Haddock © 2004 MBARI
Partenaires officiels
Axson Technologies www.axson.fr
Éditions Fayard www.editions-fayard.fr/
Ex Nihilo et Agat Films & Cie www.agatfilms.com
Depuis 70 ans, Axson Technologies est leader dans le domaine des polymères : résines
et élastomères destinés au design, à l’outillage et prototypage. L’expertise d’Axson
Technologies s’étend également aux technologies avancées des composites, aux adhésifs
structuraux et aux résines diélectriques.
Les solutions proposées par Axson Technologies sont notamment utilisées dans
l’aérospatiale, l’automobile, la construction, les énergies renouvelables et le transport.
La diversité d’applications des résines Axson Technologies répond également aux besoins
d’autres marchés, tels que l’art, la décoration d’intérieure, le mobilier, le design, etc.
Axson Technologies est très fier de participer à la création de l’exposition ABYSSES en
fournissant la résine Translux. Cette résine transparente permet de présenter les animaux
de la manière la plus réaliste qui soit.
Créé en 1857, la librairie Arthème Fayard est considérée comme l’une des maisons d’édition
de littérature générale les plus prestigieuses en France. Elle publie près de 450 livres
chaque année dans des domaines aussi variés que la fiction, l’histoire, les sciences en
général, les documents ou les essais. En octobre 2006, les éditions Fayard publient le livre
de Claire Nouvian, Abysses, qui fut aussitôt salué par la critique et rencontra un succès
national et international (plus de 100 000 exemplaires publiés dans le monde).
Ex Nihilo et AGAT Films & Cie se sont rapprochés en 1984. Ce collectif de producteurs est
devenu l’un des leaders de la production indépendante, télévision et cinéma, en France.
Les sociétés regroupent huit producteurs associés qui travaillent dans des domaines de
production très variés. En télévision, la société est présente dans la production de films
documentaires sur les arts, l’histoire, les sciences ou les faits de société. Agat Films & Cie
est aussi producteur de films de cinéma et de programmes de spectacles vivants pour les
chaînes du service public.
Agat Films & Cie a produit les documentaires écrits par Claire Nouvian : Océanautes, sur
la conquête des profondeurs (réalisation Jérôme Scemla, Arte, 2005) et Expédition dans
les abysses, sur le recyclage des carcasses de baleines dans les grands fonds (réalisation
Claire Nouvian, Arte, 2004).
Bluepark www.bluepark.fr
Scandia Aquariums www.scandia-aquariums.com
Bluepark est un studio d’effets visuels et de postproduction en haute définition pour les
téléfilms et le cinéma. Dans le cadre de son développement, Bluepark produit des courtsmétrages et teste de nouveaux effets visuels.
Situé à Paris dans le 8ème arrondissement, Bluepark est dirigé par Christophe Robledo,
qui officie pour certains projets en tant que consultant en postproduction numérique.
Scandia Aquariums est une entreprise cannoise spécialisée dans la construction d’aquariums
sur mesure.
Fort de 30 ans d’expériences, son savoir-faire professionnel lui permet de répondre aux
exigences les plus pointues, comme le démontrent les réalisations prestigieuses produites
en France comme à l’étranger : l’aquarium du Pavillon de Monaco à l’Exposition Universelle
de Séville en 1992, les aquariums de l’aéroport de Nice C.A., l’aquarium de la CMA CGM à
Marseille, celui du Casino Croisette à Cannes et les aquariums de Marineland à Antibes,
ainsi que de nombreuses réalisations en Arabie Saoudite et dans le Middle East (aquariums
visibles sur le site web ).
Scandia Aquariums a été honoré de participer à la conception et à la réalisation des
aquariums de l’exposition ABYSSES.
Afin de présenter les spécimens de l’exposition dans les meilleures conditions possibles,
Scandia Aquariums a apporté toute son expertise et son savoir faire pour concevoir et
réaliser des aquariums sur mesure en respectant un cahier des charges très exigeant d’une
part et en s’efforçant d’apporter la solution la plus esthétique possible d’autre part.
Association BLOOM www.bloomassociation.org
Créée en 2004 par Claire Nouvian, Bloom est une association de loi 1901 ayant pour but
de protéger l’environnement et plus particulièrement les océans profonds à travers une
démarche d’éducation et de vulgarisation des problématiques environnementales auprès
du public. Ces objectifs se traduisent par la mise en œuvre d’actions diverses : publications
littéraires, projections de films et opérations de communication, organisation d’événements,
d’expositions et de conférences.
Depuis trois ans, Bloom travaille avec les Instituts de recherche du monde entier pour
collecter et présenter au public les plus belles images et collections d’animaux des grands
fonds marins, ainsi que le résultat de leurs travaux scientifiques récents de façon simple et
accessible. Bloom a également identifié les outils les plus adaptés à la sensibilisation du
public, des entreprises et des institutions quant à la fragilité et à la nécessaire protection
des environnements profonds.
The Stephen Low Company www.stephenlow.com
The Stephen Low Company est une société de production cinématographique spécialisée
dans la production et la distribution de films diffusés sur écran géant. Créée en 1985,
la société est à l’origine de plus d’une douzaine de films tournés en IMAX incluant : Titanica,
Beavers, Super Speedway et Pilote de chasse : Opération Drapeau rouge, ainsi que de
trois productions révolutionnaires en IMAX 3D. La société basée à Montréal a développé
des projets cinématographiques pour de grandes entreprises, des expositions mondiales,
des musées et des centres de science. Le travail de la société inclut des productions
indépendantes mais aussi des coproductions et des collaborations avec des organisations
telles que Rutgers University, l’Armée de l’air américaine, la société IMAX, Sony Nouvelles
Technologies et Columbia Pictures.
Digimage CMC www.cmc-video.fr/digimage
Digimage est une société de postproduction numérique. Elle intervient sur les marchés de la
publicité, du téléfilm, du documentaire, de la restauration de film de catalogue et de longmétrages. La compétence de ses équipes et la reconnaissance acquise auprès des plus grands
chefs opérateurs garantissent une restitution parfaite et précise, quel que soit le support de
diffusion choisi. Digimage offre ainsi la possibilité de conjuguer le meilleur de chacune des
technologies existantes à ce jour avec, pour seule exigence, la qualité du film réalisé.
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Partenaires scientifiques
Mécène
Ifremer www.ifremer.fr
MBARI www.mbari.org
L’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) a pour mission de
conduire et de promouvoir des recherches fondamentales et appliquées, des activités
d’expertise et des actions de développement technologique et industriel.
L’Ifremer contribue, par ses travaux et expertises, à la connaissance des océans et de
leurs ressources, à la surveillance du milieu marin et littoral et au développement durable
des activités maritimes. À ces fins, il conçoit et met en oeuvre des outils d’observation,
d’expérimentation et de surveillance, et gère la flotte océanographique française pour
l’ensemble de la communauté scientifique.
L’Institut de Recherche de l’Aquarium de Monterey est un institut à but non lucratif où
chercheurs et ingénieurs collaborent étroitement pour explorer et étudier l’océan.
Les laboratoires et bureaux de MBARI sont situés à Moss Landing en Californie du Nord,
à quelques minutes de navigation du canyon sous-marin de Monterey. Les chercheurs de
MBARI peuvent ainsi étudier les profondeurs océaniques sans avoir à trop s’éloigner des
côtes. MBARI a été fondé par le visionnaire entrepreneur en électronique David Packard et
est financé par la Fondation David et Lucie Packard.
SM
DeepOcean Quest www.deepoceanquest.com
RAINBOW ADVISORY SERVICES, LTD
DeepOcean Quest fut fondé pour explorer les grandes profondeurs océaniques, le plus
grand et le moins connu des écosystèmes de notre planète. Les explorations menées par
DOQ prennent plusieurs formes, allant de l’exploration de régions sous-marines inconnues
aux études scientifiques de l’environnement et de la biodiversité profonde.
Pour mener à bien son ambitieux programme d’exploration, DOQ dispose d’un navire de
recherche de dernière génération, le MV Alucia et de trois submersibles : le Dual Deep
Worker et les Deep Rover 1 et 2 capables de plonger jusqu’à 1 000 mètres de profondeur.
DOQ travaille avec et pour les membres de la communauté scientifique, les gouvernements,
les acteurs privés, les cinéastes, les organisations non gouvernementales et les entreprises,
en leur permettant d’explorer des régions des océans inaccessibles jusqu’à présent.
Sous la direction de Pierre Naim depuis 1997, la société Rainbow Advisory Services conseille
particuliers et sociétés pour leurs investissements mobiliers sur les marchés émergents.
Rainbow suit de très près l’activité de Claire Nouvian depuis 2004 et est membre fondateur,
via M. Naim, de l’association à but non lucratif BLOOM.
RAINBOW encourage tout particulièrement le développement de la portée internationale
des projets de BLOOM. La constance de son soutien a ainsi permis à l’association de réaliser
d’ambitieux projets tel que le livre Abysses et d’envisager dès sa conception l’exposition
ABYSSES comme un événement itinérant à l’étranger.
Japan Agency for Marine-Earth Science and Technology www.jamstec.go.jp
NIWA www.niwa.cri.nz
Les principaux objectifs de l‘institut japonais JAMSTEC sont de promouvoir la recherche
scientifique maritime et les technologies qui y sont associées et de contribuer à l’avancement
des recherches académiques concernant les océans.
JAMSTEC considère la Terre comme un système unique qui est largement influencé par
l’océan. JAMSTEC est impliqué dans une large gamme de recherche fondamentale pour
améliorer notre connaissance des changements environnementaux mondiaux.
NIWA (National Institute of Water & Atmospheric Research), est un institut de recherche
néo-zélandais qui emploie plus de 600 personnes. NIWA fournit des services d’étude et
de recherche scientifiques à travers huit centres nationaux ayant pour mission, l’étude
de la biodiversité et de la biosécurité marine, du climat et des solutions énergétiques, de
la côte et des océans, de la pêche et de l’aquaculture, des catastrophes naturelles et des
ressources en eau. NIWA possède et utilise deux navires de recherche.
Claire Nouvian a rejoint l’équipe de NIWA pour une campagne de trois semaines financée par
le Ministère de la Pêche à bord du navire de recherche Tangaroa. L’objectif du voyage était
d’étudier les populations d’empereurs sur leur lieu de reproduction à l’est de la NouvelleZélande. Claire en a profité pour collecter des spécimens de poissons benthiques pour
l’exposition ABYSSES.
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Rutgers University
Rutgers est l’une des meilleures universités de recherche publique à la réputation
internationale en ce qui concerne l’océanographie. Elle fait partie de la prestigieuse
Association des Universités Américaines (AAU) - les 61 principales institutions nordaméricaines reconnues pour la qualité et la portée de leurs recherches et de leurs programmes
éducatifs. Fondé à Rutgers par le biologiste et explorateur océanique, le Docteur Fred
Grassle et basé à New Brunswick (New Jersey) depuis 1993, l’Institut de Sciences Marines
et Côtières - Institute of Marine and Coastal Sciences (IMCS) - a rapidement pris sa place
parmi les dix premières organisations de recherche océanographique nationales en termes
de financement par l’agence scientifique américaine, la National Science Foundation.
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Acteurs / contacts
COMMISSARIAT GÉNÉRAL
Claire Nouvian
Pierre-Yves Gagnier (MNHN)
COMMISSARIAT SCIENTIFIQUE
Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN)
Renata Boucher-Rodoni
Pascale Joannot
Samuel Iglésias
CONSEILLERS SCIENTIFIQUES
Peter Batson
(Deep Ocean Quest, Australie)
Philippe Bouchet
(Muséum national d’Histoire naturelle – MNHN)
Matthew Dunn
(National Institute of Water and Atmospheric Research - NIWA,
Nouvelle-Zélande)
Tamara Frank
(Harbor Branch Oceanographic Institution - HBOI, USA)
Steven Haddock
(Monterey Bay Aquarium Research Institution - MBARI, USA)
Peter MacMillan
(NIWA, Nouvelle-Zélande)
Bertrand Richer-de-Forges
(Institut de Recherche pour le Développement - IRD, Nouméa)
Michel Ségonzac
(Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer
- Ifremer)
Brad Seibel
(University of Rhode Island, USA)
Andrey Suntsov
(National Oceanic and Atmospheric Administration - NOAA, USA)
Informations pratiques
Tracey Sutton
(Harbor Branch Oceanographic Institution - HBOI, USA)
Marsh Youngbluth
(HBOI, USA)
Edith Widder
(Ocean Research & Conservation Association - ORCA, USA)
Les Watling
(University of Hawaii at Manoa, USA)
PRODUCTION
Laure Fournier
(Fondation Total pour la biodiversité et la mer)
PRODUCTION DÉLÉGUÉE
Claire Forest
Christophe Hébert
(Columbia River Oregon)
COMMUNICATION
Laetitia Paquerot (MNHN)
Matthieu Carton, graphisme (MNHN)
COORDINATION DES PARTENARIATS
Claire Forest, Christophe Hébert (Columbia River Oregon)
Sébastianne Fourreau (MNHN)
RECHERCHE ICONOGRAPHIE & SPÉCIMENS
Claire Nouvian (Association BLOOM)
ASSISTANTES COMMISSARIAT GÉNÉRAL
Samantha Bailey
Elizabeth Flew
Caroline Rolin
SCÉNOGRAPHIE
Jean-Jacques Bravo (Agence MOSTRA)
Clémence Farrell
RÉDACTION & TRADUCTION DES TEXTES
Peter Batson
Claire Nouvian
Sara Roumette
Elizabeth Flew
Samantha Bailey
COORDINATION
Myriam Nony, Cyril Gros (Agence MOSTRA)
MUSIQUE ORIGINALE
Greg Corsaro
GRAPHISME
Sarah Cassenti
Julien Gaubert
Claire Nouvian
Silja Salé
Corentin Seguin de Brouin
PRÉPARATION DES SPÉCIMENS
Christophe Gottini (MNHN)
Allan Gottini
Yves-François Séguillon (MNHN)
COORDINATION DE LA POST-PRODUCTION
Christophe Robledo - Bluepark / Caroline Rolin / Jacques Dioulon
RELATIONS PRESSE
Estelle Merceron (MNHN)
Laurence Paoli, Fabienne Griffon, Julien Martinet (URBAN NOMAD)
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MONTAGE AUDIOVISUEL
Jean-Baptiste Mihout
ABYSSES
Du 21 novembre 2007 au 8 mai 2008
Tous les jours de 10 h à 17 h, sauf le mardi et le 1er mai
Ouverture jusqu’à 18 h le samedi et le dimanche à partir du 30 mars 2008
Billetterie : Achat sur place ou sur le réseau Fnac / Carrefour
Fermeture des caisses 45 minutes avant la fermeture du site
Tarifs : 7 / 5 €
Muséum national d’Histoire naturelle
Jardin des Plantes
Galerie de Géologie et de Minéralogie
36 rue Geoffroy Saint-Hilaire
75 005 Paris
Métro : Jussieu, Austerlitz
Contacts Presse :
URBAN NOMAD
Agence Conseil en Communication
Laurence Paoli
[email protected]
Fabienne Griffon
[email protected]
Tél. : + 33 (0)1 43 72 08 00
Fax : + 33 (0)1 43 72 09 00
www.mnhn.fr/abysses
Il est interdit de scanner ou d’utiliser sans autorisation les images reproduites dans ce dossier.
Pour obtenir des images libres de droit, merci de vous adresser à Urban Nomad.
Ci-contre : © Marsh Youngbluth, Harbor Branch Oceanographic Institution
Double-page suivante : Steven Haddock © 2003 MBARI
Dos : © L.P. Madin, WHOI
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