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Ch I : lEucharistie dans le Nouveau Testament
Table des matières
I. LES NOMS DE CE SACREMENT : ................................................................................................................ 1
II. LA COMMUNAUTE QUI CELEBRE L’EUCHARISTIE DANS LA JOIE ............................................................... 2
III. LES RECITS DE L’INSTITUTION ................................................................................................................. 3
IV. L’EUCHARISTIE DANS LES LETTRES DE PAUL ........................................................................................... 4
V. L’EUCHARISTIE CHEZ SAINT JEAN ............................................................................................................ 5
I. Les noms de ce sacrement :
L'Eucharistie est un acte ecclésial et personnel qui transforme l'Eglise, la commu-
nauté et les personnes, et qui les provoque à de nouveaux engagements.
Le but de ce paragraphe met en relief un des aspects de l’eucharistie.
- La Cène du Seigneur : 1Co 11, 9 - 20, 21
Mémorial de la dernière cène du Seigneur et anticipation de la cène eschatologique
(Ap 19,9 ).
Repas fraternel qui précède l’agapê.
- La fraction du pain : Ac 2,42-46 ; 2, 7-11
C’est à l’origine une coutume juive pendant laquelle le pain est béni et rompu que
Jésus a pratiqué pendant les repas qu'il prenait avec ses disciples (Mt 15,19).
Le ressuscité se fait reconnaître à Emmaüs par la fraction du pain.
Elle conduit à l'exigence de vie en un seul corps et de service des plus pauvres (dia-
konia) (1Co 10,16 ; 11,17-22).
- L’eucharistie : remercier, rendre grâce
Issue des bénédictions juives (berakka) : mémoire des bienfaits de Dieu dans le pas-
sé et pour le présent (Gn 1,28 ; Sg 16,28).
Dans le Nouveau Testament, elle signe l'attitude d’actions de grâce permanentes
mais aussi les actions de grâce pour ce repas (cf. Jésus à la dernière Cène).
- La synaxe (assemblée eucharistique qui exige l'unité) : 1Co 11, 17-34
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- Le sacrifice : l’eucharistie actualise l’unique sacrifice du Christ (He 10,5-14), c'est
un sacrifice spirituel (1P2,5), pur et saint comme dans l'Ancien Testament (Mal 1,11)
- La communion : par la participation eucharistique, nous formons un seul corps
(1Co10,16 ; Didaché 9,5 ; 10,6).
- Le sacrement de l’autel : cf. Saint Augustin, sermon 59,3
- La sainte et divine liturgie ou la célébration des saints mystères.
- Le viatique, la provision de voyage pour le dernier voyage de la vie (Nicée)
- L’envoi en mission à partir du IV°s par l'expression "ite missa est".
II. La communau qui célèbre leucharistie dans la joie
Paul montre l'originalité du sacrifice chrétien par rapport aux sacrifices païens ; il
insiste sur l'unité nécessaire, il montre la réalité du salut annoncé.
Ac 2,42-46 : la fidélité à la Parole mène à la communion de vie (koinonia) et à la
fraction du pain (« avec joie et simplicité de cœur »).
Lc 13,24-35 : les disciples d’Emmaüs. Il s’agit d’une célébration liturgique : ren-
contre, Parole, fraction du pain, envoi en mission. On peut l'appeler "catéchèse histori-
sée" car elle est rement liée aux pratiques des premières communautés. Comme la
multiplication des pains, elle retrace l'expérience de la communauté qui vit du ressuscité
sous la nouvelle forme de sa présence. La structure évolue : du pain, au repas et au vin ;
puis au 2°s ne resteront que le pain et le vin.
De la dimension communautaire, 5 critères se dégagent pour montrer l'importance
de l'Eucharistie en lien avec la Parole, la charité et la communion :
- le caractère joyeux de la célébration ;
- la priorité du repas fraternel ;
- la dimension anamnétique ;
- l’unité ecclésiale et la vie dans la charité fraternelle ;
- la dimension eschatologique de l’eucharistie.
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III. Les récits de linstitution
Mt 26, 26-29 // Mc 14, 22-25
Lc 22, 15-20 // 1 Co 11, 23-26
Jean n’a pas de récit de l’institution mais plutôt celui du lavement des pieds (Jn 13).
Il a surtout le discours sur « le pain de vie » (Jn 6).
Quant aux autres récits, ils sont situés dans différents contextes : repas de Jésus, la
Cène pascale juive, l’événement de la Résurrection. Jésus mange avec des amis mais aussi
avec des pécheurs (geste de miséricorde : cf. Zachée). Il se manifeste comme prophète
d’un Dieu qui pardonne, ce dont tous ont besoin (par opposition au pharisaïsme), trans-
gressant l'ordre social et culturel. Il signifie la présence du Règne de Dieu comme gratui-
té, comme participation aux biens messianiques. Les repas de sus et la dernière Cène
sont constamment mis en rapport par les évangélistes.
La Pâque juive vient du mot « pesha » qui signifie saut, passage de l’esclavage à la
liberté. Elle est constituée de deux rites d’offrandes réunis en un seul (Dt 16,1-4) :
l’agneau (des éleveurs nomades) et les azymes (des agriculteurs sédentaires). La Pâque
juive est à la fois le mémorial du passage d’Egypte à la Terre Promise et l'annonce d’une
libération présente et même à venir (Is 30,29). C'est le sens donné dans la Mishna par
Rabbi Gamaliel.
La Cène de Jésus reprend les rites de cette Pâque (mais on ne sait pas si Jésus les a
célébrés lors de la dernière Cène) :
- Quiddush : la bénédiction de la première coupe puis la bénédiction des pains
azymes et leur partage) ;
- Haggadah : la bénédiction de la deuxième coupe suivi du dialogue rituel du mé-
morial de la libération d'Egypte et du partage de l'agneau ;
- Birkat ha mazon : les actions de grâce (berakka) suivies de la bénédiction sur la
troisième coupe ;
- Hallel : les louanges (Ps 114 à 117 et 135) puis la quatrième coupe.
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La particularité de la Cène du Seigneur est la présence vivante du Ressuscité (le
Christ) qui est la source ultime de l'Eucharistie pour l'Eglise. Le récit d’Emmaüs présente
plus clairement ce lien dans le repas entre le Ressuscité et la communauté (Jn 21, 14). Ce
repas implique la foi en Jésus-Christ ressuscité et l’expérience de la présence agissante de
Jésus-Christ ressuscité. C'est en effet Lui qui invite et qui partage le pain.
Aspects théologiques : les intentions pascales du dernier repas de Jésus.
Le dernière Cène est l’annonce de la mort de Jésus liée à la venue du Royaume. Le
premier sens donné à sa mort est celui du salut réalisé. Jésus rencontre une opposition
croissante et le don de sa vie est nécessaire : Jésus a prévu sa mort et il a uni sa mort à la
venue du Royaume (cf. les poèmes du Serviteur d’Isaïe, surtout celui du Serviteur souf-
frant).
- Sous l'aspect sacrificiel (agneau, serviteur de YHWH, sang pandu), l'Eucharistie
est un repas d'adieu qui inaugure le Royaume de Dieu (Mc 14,25). Elle est la nouvelle
Pâque du Christ qui rend présent le chemin vers le re en nous faisant participer par
anticipation aux agapes éternelles.
- Sous l'aspect expiatoire, les récits nous donnent le sens de la mort de Jésus
comme conclusion de la Nouvelle Alliance. L'expiation de Jésus sur la croix réalise la
pleine communication de l'homme avec Dieu. Elle ouvre cette perspective à tous les
hommes. Dans l'Ancien Testament, la mort est souvent interprétée comme expiation des
péchés (2Sam 21,3 ; Lv 2). Dans le Nouveau Testament (He 2,17 ; Rm 3,25 ; 1Jn 2,2 ;
4,10), le sens change : la mort de Jésus-Christ est comprise comme l'ouverture d'une
nouvelle relation à Dieu basée sur la réconciliation définitive rendue possible par l'unique
sacrifice du Christ. C'est une vie nouvelle qui est donnée par la mort du Christ (Ga 2,20).
L'amour réconciliateur du Père apparaît dans le sacrifice du Fils : toute l'annonce de
l'Evangile est sumée sur la croix. Par l'Esprit répandu (Ga 4,4), notre participation est
sacramentelle et réelle dans notre vie chrétienne. St Léon le Grand le dit dans un sermon
: "la réalité du salut de l'incarnation se trouve maintenant dans les sacrements". St Tho-
mas parlera "des arrhes de la gloire qui nous sont données dans l'Eucharistie".
IV. LEucharistie dans les lettres de Paul
Pour Paul, l'Eucharistie est la clé de son enseignement sur l'Eglise, elle est le centre
de la réalité du salut.
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- Cène du Christ et repas des idoles : 1Co 10 - 11
Dans la communauté, deux problèmes se posent :
- Peut-on manger des viandes offertes aux idoles ?
- Quelles discriminations lors de l’eucharistie ?
Les recommandations de Paul ont pour but l’unité de la communauté :
1. On peut manger des viandes sacrifiées sans participer aux repas sacrés et si on
ne scandalise pas d’autres chrétiens. La communion avec le Christ est une communion en
un seul corps qui est le Christ.
2. La communauté se réunit au moins une fois par semaine. Les riches arrivent les
premiers sans attendre les plus pauvres qui viennent après le travail. Cette attitude est
sévèrement critiquée par Paul à cause du lien organique entre la communion au corps
eucharistique et la communion ecclésiale : que chacun s’examine et révise son compor-
tement (discernement). L'argument ici développé est éthique, le partage des biens non
réalisé conduit au mépris des pauvres.
L'amour du Christ envers les hommes qui est donné dans l'Eucharistie amène à
l'amour des hommes entre eux qui en est en même temps une condition et un fruit.
Les points forts de la théologie de l'Eucharistie de Paul :
- L'ancrage dans le témoignage du Seigneur
- Basé sur la mort du Christ en croix
- Incompatibilité des pratiques discriminatoires
- L'Eucharistie édifie le corps du Christ dans l'unité
- L'accent mis sur la présence réelle du Ressuscité
- La dimension eschatologique qui dit le "déjà là et le pas encore" du salut.
V. Leucharistie chez saint Jean
Jn 2, 1-10 ; 13 ; 15, 1-7 ;19, 34-ss ;1 Jn 5, 6-8 et surtout Jn 6 le discours sur le pains
de vie sont les passages où Jean parle de l'Eucharistie.
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