RF = résultat net / fonds propres = ((résultat d’exploitation – impôts sur les sociétés) – intérêt) / fonds propres =
(rentabilité économique (dette + fonds propres) – (taux d’intérêt x dette)) / fonds propres
RF = RE + (RE – taux d’intérêt) x (dette/fonds propres)
Dettes/fonds propres correspond au ratio d’endettement. Quand RE > taux d’intérêt, RE > RF et RF est une
fonction croissante du ratio dette/fonds propres, ratio d’endettement. Dans ce cas, à RE donnée, l’augmentation de
l’endettement (dette/fonds propres augmente) améliore la RF.
Mais quand RE < taux d’intérêt, RF < RE et RF est une fonction décroissante du ratio dette/fonds propres. Dans
ce cas, à RE donnée, un endettement plus élevé engendre une RF plus faible voire négative.
C’est ce qu’on appelle l’ « effet de levier » de l’endettement sur la RF. Il vient simplement de ce que les
actionnaires sont servis en dernier sur le résultat de l’exercice, après les créanciers.
Si le résultat d’exploitation de l’entreprise est incertain et volatil, le risque est non négligeable que la RE devienne
inférieure au taux d’intérêt de la dette certaines mauvaises années et que, donc, si l’endettement est élevé, non seulement
la RF soit très faible, voire négative, mais que le résultat d’exploitation ne permette pas de payer le service de la dette
(dette x taux d’intérêt). On conçoit donc qu’il existe pour l’entreprise un taux d’endettement (dette/fonds propres)
optimal, qui est d’autant plus faible que le risque est élevé.
(…) Une start-up, toujours très risquée, ne peut se financer que sur fonds propres, et qui plus est sur fonds
propres risqués, procurés par ses fondateurs et des sociétés spécialisées en capital-risque. Par ailleurs, la RF est plus
volatile que la RE, donc l’investissement en fonds propres est plus risqué que l’achat de titres de dette d’une entreprise.
C’est la raison pour laquelle, les actionnaires sont fondés à demander une rentabilité des fonds propres (rentabilité
financière) supérieure à celle des titres de dette.
D’après Pierre-Noël Giraud, Principes d’économie, Grands Repères, 2016 p.104-106
Document – Dette versus fonds propres
Pour financer son développement à la fin d’un exercice, l’entreprise dispose d’abord de son cash flow. Rappelons
en la définition : c’est la monnaie qui reste à une entreprise à la fin d’un exercice lorsqu’elle a tout payé, y compris les
dividendes à ses actionnaires. S’il est insuffisant pour financer l’ensemble des investissements qu’elle souhaite, y compris
éventuellement l’acquisition d’autres entreprises, la direction de l’entreprise peut avoir recours à deux types de fonds
externes : les fonds propres et la dette. Ces deux types de fonds possèdent des caractéristiques très différentes.
Les caractéristiques de la dette sont les suivantes :
- l’apporteur de fonds est un prêteur : l’entreprise lui vend un titre de dette (une créance bancaire, une obligation) ;
- l’entreprise s’engage à verser des revenus convenus à l’avance : le remboursement de la dette augmenté des
intérêts ;
- l’intérêt est soit fixe, soit indexé sur un indice de taux sans risque augmenté d’une prime. Le niveau de la prime
dépend du risque de crédit que représente l’entreprise, c’est-à-dire du risque que l’entreprise fasse faillite ou
simplement rencontre des difficultés à assurer le « service » de sa dette. Ce risque est régulièrement mesuré, à la
demande et sur financement de l’entreprise, par les agences de notation ;
- la dette doit être remboursée et les intérêt doivent être payés en priorité : juste après les fournisseurs et le
personnel, et avant l’impôt sur les sociétés et les actionnaires.
Les caractéristiques des fonds propres sont les suivantes :
- l’apporteur de fonds est un associé : l’entreprise lui vend une part du capital social (des actions) ;
- posséder des actions donne le droit de voter à l’assemblée générale, qui choisit les dirigeants (et leur stratégie
pour l’entreprise) et qui décide de la répartition du résultat net entre dividendes et réserves ;
- les fonds propres n’ont pas légalement à être remboursés et ils n’ont pas vocation à l’être ;
- aucune garantie de rendement ne leur est donnée ;
- les actionnaires qui les ont apportés ou laissés dans l’entreprise sous forme de réserves lors des exercices
précédents ne sont rémunérés que s’il reste des revenus une fois que l’entreprise a tout payé.
La rémunération des actionnaires est plus risquée que celle des détenteurs de titres de dette. Elle doit être en
moyenne supérieure et d’autant plus élevée que les revenus de l’entreprise sont volatils et incertains, c’est-à-dire que le
niveau de risque est élevé.
Mais les risques et donc les coûts des deux types de financement externes dépendent aussi de la structure du
passif de l’entreprise – le rapport dettes/fonds propres – en raison de l’effet de levier de la dette sur le rendement des
fonds propres.
L’effet de levier de l’endettement sur la rentabilité des fonds propres vient de ce que les titulaires de titres de dette
émis par une entreprise sont servis en priorité sur son résultat d’exploitation, par rapport aux actionnaires, qui ne sont
propriétaires que du résidu qu’est le résultat net. On a :
RF = RE + (RE – taux d’intérêt) (dette/fonds propres)
Si RE > taux d’intérêt, alors RF > RE si la dette n’est pas nulle : c’est l’effet de levier de l’endettement.
Si RE et RF sont des variables aléatoires gaussiennes, on vérifiera que :
(RF) = (1 + dettes/fonds propres) (RE)
En conséquence si le dette est supérieure à zéro, (RF) > (RE) : la RF est plus risquée que la RE. En outre plus le ratio
dette/fonds propres est élevé, et plus les actionnaires demanderont un rendement minimum élevé. La dette est donc