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où les portes sont verrouillées (GALLAGHER et DOBRIN, 2006) et être seul dans sa
chambre (HAYES, 2005), sont des facteurs de risque de conduites suicidaires chez les
jeunes contrevenants. De plus, le type de programmation mis en place dans les unités de
réadaptation repose sur de nombreuses activités de groupe ainsi que sur une vie de
groupe, qui souvent, agissent de manière contreproductive. Les approches individualisées
semblent plus adaptées (ex. : l’approche Wraparound ‐ «enveloppante» ‐ de BURNS et
GOLDMAN),
notamment parce qu’il y a une grande concomitance des troubles
. Elles
sont toutefois difficilement réalisables dans une organisation de services misant sur la vie
de groupe. De plus, le niveau de spécialisation nécessaire pour une intervention
spécifique auprès de cette clientèle est difficilement atteignable dans le cadre actuel
d’organisation de services d’un centre de réadaptation.
La prise en charge des jeunes contrevenants violents à risque élevé de récidive et
souffrant de problèmes de santé mentale est donc dans un état parcellaire. Cette prise
en charge devrait pourtant reposer sur des dimensions multiples, compte tenu de la
variété des besoins d'intervention de cette clientèle.
Une grande proportion des jeunes
contrevenants présentant des problèmes de santé mentale n’ont jamais reçu,
antérieurement à leur placement en établissement, de diagnostic psychiatrique.
Lorsqu’ils présentent des troubles, la référence en vue de recevoir des services en santé
mentale n’est pas systématique. McREYNOLDS et COLL. (2008) affirment que, sur une
proportion de 30 % de jeunes contrevenants ayant au moins un trouble mental,
uniquement 5 % sont référés pour recevoir des services. Selon TEPLIN, ABRAM,
MCCLELLAND, WASHBURN et PIKUS (2005), seulement 16 % des jeunes contrevenants
identifiés comme ayant besoin de services en santé mentale sont traités dans les six
premiers mois de leur détention.
Le présent article résume nos activités mises en place et prévues jusqu’au 31 mars 2015,
et celles que nous souhaitons déployer pour la prochaine année 2015-2016.
Depuis septembre 2014, SÉISM se décline en deux volets soit l’actualisation du projet et
son développement en cours d’expérimentation. SÉISM se veut d’abord un projet
Burns, B.J. and Goldman S.K. (Eds.) (1999) Promising practices in wraparound for children with serious
emotional disturbance and their families. Systems of Care: Promising Practices in Children's Mental
Health, 1998 Series, Volume IV. Washington, D.C.: Center for Effective Collaboration and Practice,
American Institutes for Research
Selon l’étude d’Abram et coll (Abram, K.M., Washburn, J.J., Teplin, L.A., Emanuel, K.M., Romero, E.G., &
McClelland, G.M. (2007). Posttraumatic Stress Disorder and Psychiatric Comorbidity Among Detained
Youths. Psychiatric Services, 58(10), 1311‐ 1316.) portant spécifiquement sur le TSPT chez les jeunes
contrevenants, 98% des adolescents présentant ce trouble avait au moins un autre diagnostic en
concomitance.
Chitsabesan, P., Kroll, L., Bailey, S., Kenning, C. Sneider, S., MacDonald W., et Thodosiou, L. (2006).
Mental health needs of young offenders in custody and in the community. British Journal of psychiatry.
2006, 188: 534‐540
AACAP (2005). Practice Parameter for the Assessment and Treatment of Youth in Juvenile Detention and
Correctional Facilities. Journal of the American Academy of Child and Adolescent Psychiatry, 44:10, 1085‐
1098