8ème conférence de la Société Française d’Electrostatique, 3-5 juillet 2012, Cherbourg-Octeville, France. Influence des Caractéristiques de l'Interface Air-Solide sur les Impulsions de Courant et la Charge Associée M. A. HANDALA1*, N. KIRECHE1, E. BELHITECHE1 Laboratoire de haute tension Université Mouloud Mammeri, BP 17 RP, de Tizi-Ouzou, 15000, Algérie *E-mail : [email protected] Résumé : L’isolation mixte gaz/solide est présente dans les matériels électriques tels que les transformateurs, les disjoncteurs, les lignes de transport d’énergie. Cette association solide/gaz, comme c’est le cas aussi des inclusions accidentelles de gaz dans le volume d’un diélectrique fait apparaître une interface qui constitue le point faible de l’isolation où, en cas de contrainte électrique élevée, apparaitront en premier lieu des décharges électriques (décharges partielles). Les mécanismes qui gouvernent l’interaction entre la décharge électrique et la surface du solide isolant sont encore mal connus. L’étude des caractéristiques des impulsions de courant de décharge peut nous aider à mieux comprendre le processus de décharge et le niveau de dégradation du diélectrique. Nous Avons étudié les impulsions du courant de décharge et la charge associée dans une isolation composée air-solide. Les caractéristiques des impulsions dépendent de la durée d’exposition du diélectrique aux décharges, de l’épaisseur de la couche d’air, de la nature du diélectrique ainsi que du niveau et de la polarité de la tension. Après l’avoir exposée à des décharges, la surface du diélectrique est observée au microscope électronique et sa dégradation mise en évidence. La déstabilisation électrique de la charge déposée à la surface de l’isolant par le faisceau électronique du MEB génère une arborescence de surface. INTRODUCTION L’interaction des décharges avec les surfaces diélectriques, les polymères en particuliers, présente un intérêt aussi bien pour les applications industrielles que pour la recherche fondamentale. Nous citerons le cas du traitement de surface des polymères pour améliorer leur mouillabilité afin de les rendre facilement imprimables [1], la production de feuilles d’électrets utilisées dans le matériel électro acoustique [2]. A côté de ces applications, les décharges de surface peuvent être indésirables, telles que celles qui se produisent dans les isolateurs de traversée des transformateurs à haute tension, les extrémités de l’enroulement moyenne tension du stator des alternateurs, les extrémités de câbles, etc. De façon générale, l’utilisation de l’air en association avec un solide isolant réduit la rigidité diélectrique de l’isolation [3]. En effet, du fait de la différence des permittivités des deux milieux, le champ électrique dans le gaz est d’autant plus grand que la permittivité du solide est élevée, entrainant l’apparition de décharges partielles dans le gaz entre l’électrode haute tension et la surface du diélectrique. Lorsque ce dernier est un polymère, matériau très utilisé dans les systèmes à haute tension pour sa bonne résistance mécanique, son faible poids et sa facilité de façonnage et de mise en œuvre, il est très sensible à l’activité des décharges partielles qui constituent la cause principale de la dégradation de ces isolations [4]. Ainsi, la fiabilité et le coût du matériel électrique dépendent plus des caractéristiques de la surface du solide isolant que de ses propriétés en volume [5]. La mesure de la charge de surface a une grande importance pour l’évaluation des performances électriques des matériaux isolants utilisés en haute tension [6] La charge qui s’accumule à la surface du diélectrique a une influence sur la nature de la décharge [7,8]. Les décharges à la surface d’isolants restent une préoccupation dans la mesure où elles sont responsables du claquage des isolations. C’est pourquoi il est nécessaire de connaître l’évolution du courant de décharge en fonction des caractéristiques de l’isolation composée. MONTAGE EXPERIMENTAL Le schéma du dispositif expérimental que nous avons utilisée est montré dans la figure 1. L’alimentation haute tension est assurée par un transformateur d’essai monophasé 100 kV, 10kVA, 50Hz. Electrode haute tension g Solide isolant d’épaisseur “e” d 380 V 50 Hz V R Transformateur 100 kV – 10 kVA 50 Hz Z osc PC Z : diodes zener R : résistance de OSC : Oscilloscope V : mesure de la tension Fig.1. Schéma du dispositif expérimental Les décharges sont obtenues à l’aide de deux électrodes, l’une pointue et l’autre plane sur laquelle est posé le solide isolant. L’électrode acérée est reliée à la borne haute tension du transformateur, l’électrode plane est mise à la terre et l’ensemble est placé dans l’air à pression atmosphérique. L’électrode haute tension est un cylindre de 3 mm de diamètre qui se termine par une pointe de 0,3 mm de rayon de courbure. Les échantillons de solide isolant utilisés sont des disques de polymère, de 13 cm de diamètre et de différentes épaisseurs. Le courant de décharge est enregistré à l’aide d’un oscilloscope à mémoire que nous avons branché aux bornes d’une résistance R de 940 Ω. L’oscilloscope de marque HAMEG type HM1705-2 a une bande passante de 150 MHz et un taux d’échantillonnage de 200 MS/s. Les informations obtenues et enregistrées par l’oscilloscope sont transmises à un ordinateur via une interface RS 232 pour y être traitées. Pour assurer la protection de l’oscilloscope contre d’éventuelles surtensions, nous avons placé des diodes Zener en tête bêche en parallèle avec la résistance de mesure R. La protection de la station de mesure contre les perturbations dues au champ électromagnétique émis par les décharges électriques, est assurée en couvrant les appareils de mesure avec du papier aluminium relié à la terre. Nous avons utilisé des câbles coaxiaux pour les différentes connexions afin d’éviter les phénomènes induits par les champs perturbateurs. augmentera et une nouvelle décharge apparaîtra. Alors que lorsque la tension décroît (2e quadrant de l’alternance), une fois la décharge inhibée par la charge d’espace, elle reste éteinte jusqu’à ce que la tension reprenne sa croissance après son passage par zéro. Ceci explique la non-apparition ou du moins le nombre très réduit de décharges durant la phase de décroissance de la tension. L’amplitude des impulsions varie dans une grande plage. C’est pourquoi nous nous intéresserons, pour chaque niveau de tension, aux impulsions de courant négative et positive ayant la plus grande amplitude. En fonction de la nature et des dimensions de l’isolant solide ainsi que de la tension appliquée, nous caractériserons ces impulsions maximales de courant par leur amplitude, charge, temps de montée et temps de descente. Forme des impulsions du courant de décharge La figure 2 montre la forme des impulsions de courant. Le temps de montée est pratiquement le même pour les impulsions positives et les impulsions négatives dans la limite des essais que nous avons effectués et il varie peu. Nous avons constaté que le temps de descente des impulsions négatives, contrairement à celui des impulsions positives, varient dans une assez large plage (Fig.2 b et c). b a RESULTATS EXPERIMENTAUX ET DISCUSSION Courant de décharge Dans cette partie nous présentons les résultats expérimentaux de l’étude des courants de décharge sur des échantillons de PMMA. En faisant varier la tension appliquée nous mesurons les plus grandes impulsions positives et négatives. Pour une même tension, les impulsions de courant sont moins nombreuses et elles ont une amplitude, en général, plus grande en alternance positive qu’en alternance négative. Les impulsions de courant apparaissent durant le premier cadran de chaque alternance positive et négative de la tension. Le nombre et l’amplitude des impulsions augmentent avec la tension appliquée aussi bien en alternance positive que négative. La période d’activité (temps entre l’apparition de la première impulsion et l’extinction de la dernière impulsion pendant une alternance) s’élargit quand la tension appliquée augmente [9,10]. L’apparition par intermittence des décharges est due à l’accumulation puis la disparition de la charge sur le solide isolant. En effet, la charge qui s’accumule à la surface du solide réduit le champ électrique appliqué et la décharge s’éteint [8]. Avec l’augmentation de la tension (partie ascendante de l’alternance) le champ 2,13 mA 0,532 mA 500 ns 500 ns c 0,213 mA 500 ns Fig. 2. Impulsions de courant : a) positive ; b et c) négatives Les faibles temps de montée correspondent à une grande vitesse de propagation du streamer. Le temps de montée est dû au déplacement des électrons qui ont une grande mobilité alors que le temps de descente est dû au déplacement des ions qui ont une faible mobilité [8].L’impulsion de courant négative de la figure 2.c. présente un palier après la valeur de crête qui serait dû au déplacement lent des ions. Effet du niveau de tension sur le courant maximum de décharge La figure 3 montre la variation du courant maximum en fonction de la tension en polarités positive et négative pour un échantillon de styrène acrylonitrile (SAN) de 3 mm d’épaisseur en série avec un intervalle d’air de même épaisseur. 50 40 30 20 10 0 0 1/6 2/6 3/6 Rapport g/d SAN 3 mm + 3 mm d'air Impulsions positives Impulsions négatives 120 100 10kV 8kV 6kV 4kV 10 80 60 40 20 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 Tension (kV) Fig. 3. Courant maximum de décharge en fonction de la tension Courant de décharge (mA) Courant maximum (mA) 10kV 8kV 6kV 4kV 60 Fig. 4. Courant maximum de décharge en polarité positive en fonction de la position de l’interface air-solide 160 140 constant quant l’épaisseur de l’intervalle d’air augmente et que celle du solide diminue (Fig. 5) Courant de décharge (mA) En polarité positive, les impulsions caractérisent les streamers [11]. Ceux-ci se propagent plus vite sur la surface du solide que dans l’air grâce à la photo ionisation et à la photo émission du solide isolant. Alors qu’en polarité négative, les impulsions de Trichel caractérisent un régime diffus ou homogène [11]. 8 6 4 2 0 0/6 L’amplitude maximum des impulsions de courant augmente avec la tension appliquée pour les deux polarités. Cependant, les impulsions positives sont nettement plus grandes que les impulsions négatives. Les streamers positifs se développent sur des distances plus longues que celles des streamers négatifs [3]. Influence de la position de l’interface sur le courant maximum de décharge Pour une distance inter électrodes constante de 6 mm, nous avons utilisé successivement des plaques de PMMA de 6 mm, 5 mm, 4mm et 3 mm. Nous avons relevé l’amplitude maximum des impulsions de courant en polarité positive en fonction du rapport g/d (g : épaisseur de l’intervalle d’air et d : distance inter électrodes) (Fig.4) L’amplitude maximum des impulsions de courant diminue en passant de g = 0 mm à g = 1 mm puis croit avec l’épaisseur de l’intervalle d’air. Lorsque la décharge se développe sur la surface du solide isolant (g = 0 mm), la multiplication électronique est favorisée par l’émission secondaire du diélectrique. A partir de g = 1 mm l’amplitude des impulsions croit de façon quasilinéaire avec la diminution de l’épaisseur du solide isolant. En polarité négative, le courant diminue aussi en passant de g = 0 mm à g = 1 mm, mais il reste quasi 1/6 2/6 3/6 Rapport g/d Fig. 5. Courant maximum de décharge en polarité négative en fonction de la position de l’interface air-solide En polarité négative, l’accumulation d’électrons à la surface du solide isolant empêche le champ électrique de croître [12] et les décharges ne se développent plus malgré l’augmentation de la tension [13]. Le champ électrique est aussi réduit par l’accumulation d’ions négatifs formés par attachement d’électrons libres avec les molécules d’oxygène dans l’intervalle d’air, l’oxygène étant électronégatif [12]. Influence de l’état de surface du diélectrique sur le courant de décharge Un vieillissement sous décharges d’une plaque de PMMA de 3 mm en série avec un intervalle d’air de même épaisseur a montré que le courant de décharge augmente avec la durée du vieillissement (Fig. 6). Pour étudier l’influence de la dégradation de la surface du diélectrique sur le courant de décharge, nous avons procédé à trois essais sur un échantillon de PMMA de 4 mm d’épaisseur en série avec un intervalle d’air de 2 mm d’épaisseur : le premier essai avec une surface vierge, le deuxième avec une surface usée avec du papier de verre et le troisième avec une couche conductrice déposée sur le PMMA au-dessous de la pointe haute tension. La figure 7 montre que le courant de décharge présente les plus grandes valeurs dans le cas de la surface conductrice et les plus faibles pour l’échantillon vierge. Le nombre d’impulsions de courant augmente aussi quand la surface devient conductrice. Les charges d’espaces s’évacuent plus facilement dans ce cas et leur effet inhibiteur sur le champ appliqué est réduit. 90 Impulsions négatives Impulsions positives Courant maximum (mA) 80 70 60 50 40 en recourant à l’enregistrement de la courbe de courant impulsionnel puis au calcul de la charge par intégration. Une fois l’impulsion maximale enregistrée et les données la caractérisant (tableau des valeurs) transmises à l’ordinateur via l’interface RS 232, nous procédons au calcul de la charge par intégration de I(t). La charge représente le nombre d’électrons qui, lors du développement des avalanches électroniques, sont recueillis ou émis (suivant la polarité) au niveau de l’électrode haute tension. Le courant de décharge à la surface de l’isolant solide sera transmis à la terre à travers la résistance de mesure après avoir traversé l’isolant solide sous forme d’un courant de déplacement. L’intensité étant définie comme le nombre de charges électriques traversant un circuit par unité de temps, la charge impulsionnelle est calculée comme suit : 30 Q = ∫ I (t ).dt 20 2 4 6 8 10 12 Avec ∆ t = durée de l’impulsion Temps de vieillissement (heures) Fig.6 Courant de décharge en fonction de la durée de vieillissement 55 PMMA avec couche conductrice PMMA avec surface rugueuse PMMA vierge Courant de décharge (mA) 50 45 40 35 30 25 20 15 10 4 5 6 7 8 9 ∆t 14 10 Tension (kV) La charge impulsionnelle est donc donnée par le calcul de l’aire des impulsions de courant. La figure 8 montre la variation de la charge maximale de l’impulsion de courant en polarités positive en fonction de la tension pour différentes épaisseurs de styrène acrylonitrile (SAN) sans couche d’air (g = 0 mm). La charge varie globalement en U2. L’épaisseur du solide isolant a aussi une influence sur la charge produite. La charge maximale augmente lorsque l’épaisseur du solide diminue (Fig.9). Nous pouvons interpréter l’allure de la courbe Q=f(U) de la façon suivante : Lorsqu’une impulsion de courant est enregistrée, la décharge correspondante s’étend sur une longueur L à la Fig. 7. Courant de décharge en fonction de la tension pour différents états de surface du diélectrique +160 Impulsions positives +140 SAN 3 mm 4 mm 5 mm 6 mm +120 CHARGE ASSOCIEE A LA DECHARGE ELECTRIQUE Charge (nC) +100 +80 +60 +40 La charge superficielle a toujours une influence sur le phénomène de claquage de l’isolant soumis à un champ électrique élevé [14]. Les modifications chimiques induites par les décharges à la surface du solide isolant dépendent de la charge produite [15]. Plusieurs méthodes sont utilisées pour mesurer la charge superficielle : figures de Lichtenberg [16,17,18], sonde électrostatique [19,20], effet Pockels (méthode électrooptique) [21], etc. Evaluation de la charge associée à une impulsion maximum de courant A défaut de mesurer directement la charge superficielle, nous avons utilisé une méthode indirecte pour l’évaluer +20 +0 0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 Tension (kV) Fig. 8. Charge positive maximale en fonction de la tension appliquée surface d’un isolant d’épaisseur d. La capacité du diélectrique à l’endroit où se produit la décharge est proportionnelle à la longueur de cette dernière : C = K1.L/d Comme la longueur de la décharge est proportionnelle à la tension appliquée [22], nous pouvons écrire C = K1(K2.U)/d +140 SAN Impulsions positives +120 Charge (nC) +100 22 kV 20 kV 18 kV 16 kV 14 kV 12 kV a U I +80 +60 +40 0,106 mA +20 Décharge en retour 2 ms +0 3 4 5 6 Epaisseur du solide isolant (mm) Fig. 9. Charge positive en fonction de l’épaisseur du solide isolant Nous savons aussi que la charge est égale au produit de la tension par la capacité Q = C.U D’où l’expression de la charge en fonction de la tension appliquée et de l’épaisseur du solide isolant Q = K1.K2.U2/d Q = K.U2/d La charge est proportionnelle au carré de la tension et elle est inversement proportionnelle à l’épaisseur du diélectrique. DECHARGE EN RETOUR On considère d’abord le cas où la pointe de l’électrode haute tension est posée sur le diélectrique. Du fait du changement de la polarité en tension alternative, il est attendu qu’il n’existe pas d’accumulation de charge d’espace à la surface de l’isolant. En réalité, la décharge en polarité positive étant plus longue que celle en polarité négative, il subsistera toujours une charge positive sur le diélectrique solide [3]. La charge superficielle a une influence sur le phénomène de claquage de l’isolant soumis à un champ électrique élevé [14]. Elle détermine, aussi la forme de la décharge de surface [23]. Nous avons constaté, pour des tensions appliquées supérieures à 10 kV, l’apparition d’impulsions inverses de courant. Elles se produisent en général juste avant le passage par zéro de la tension (Fig.10), ce qui est aussi relevé par [6,24]. Ces impulsions ont une amplitude d’autant plus grande que la tension appliquée est élevée. Elles sont le résultat de décharges dues à la charge d’espace qui se forme à la surface du solide isolant [24]. Juste avant le passage par zéro de la tension, cette charge d’espace provoque une décharge inverse vers la pointe de l’électrode haute tension. Cette décharge se produit du fait que lorsque la tension tend vers zéro, le champ électrique appliqué devient très faible devant celui de la charge d’espace. Une observation au MEB de la surface de l’échantillon de PMMA soumis aux décharges de surface a montré le développement d’une arborescence de surface (Fig. 11) b Décharge en retour I U 0,106 mA 2 ms Fig. 10. Décharge en retour après une alternance : a) positive ; b) négative Cette dernière serait générée par déstabilisation électrique de la charge déposée à la surface du diélectrique par le faisceau du microscope électronique [25] Fig.11. Micrographie MEB de PMMA soumis à des décharges électriques CONCLUSION Le nombre et l’amplitude des impulsions de courant augmentent avec la tension. Leur nombre est plus important en alternance négative qu’en alternance positive. Cependant leur amplitude est plus grande en polarité positive. Le temps de montée moyen des impulsions positives et négatives est pratiquement le même. Le temps de descente des impulsions négatives est plus grand que celui des impulsions positives. L’insertion d’une couche d’air en série avec le solide isolant fait croître le courant maximum de décharge. Pour une même distance inter électrodes, les impulsions de courant présentent une amplitude plus grande lorsque l’épaisseur d’air incluse est plus grande. En polarité négative, le courant varie très peu avec l’épaisseur de la couche d’air pour les distances que nous avons étudiées. L’état de surface du diélectrique a une grande influence sur les caractéristiques du courant de décharge.. REFERENCES [1] C. Y. Kim, J. Evans, and D.A.I. Goring, “CoronaInduced Autohesion of Polyethylene”, J. Appl. Polym. Sci., 15, pp. 1365-1375, 1975. [2] G.M. Sessler, Ed. « Electrets »,, Springer-Verlag, Berlin, 1980 [3] J.H Mason, “Discharges”, IEEE Trans. Insul., Vol. EI-13, N°4, pp. 211-238, 1978. [4] K. Temmen, “Influence of the degre of parallel partiel discharges on the degradation of the insulation material”, IEE Conference Publication N° 467, High Voltage Engineering Symposium, 1999. [5] T.W. Dakin, et al., “Breakdown of gases in uniforme fields – Paschen curves for N2, air and SF6”, Electra, N° 32, pp. 61-82, January 1974. [6] Y.L. Sam, P.L. Lewin, A.E. Davies, J.S. Wilkinson, S.J. Sutton and S.G. Swingler, “Surface discharge measurements of polymeric materials” IEE Proc. Sci. Meas. Technol., Vol. 150, N° 2, pp. 43-52, 2003. [7] V.N. Maller and K.D. Srivastave, “Corona inception phenomena in solid-air composite systems” IEEE, Trans., EI, Vol. EL-18, N° 4, pp. 402-408, 1983. [8] R.S. Nema and F. Zahra “Study of Corona Pulses inAir-Solid Interface” I.E.E.E. Conference Record of International Symposium on Electrical Insulation, pp. 407-410, Virginia, USA, 1998. [9] J. Lewis, T.S. Sudarshan, J.E. Thompson, D. Lee and R.A. Dougal, “Pre-breakdown and Breakdown Phenomena of Dielectric Surface in Vacuum and Nitrogen Gas Stressed by 60 Hz Voltage” IEEE Conf. Record 6 Interfacial Phenomena in Practical SystemsGaithburg, MD, USA, 19-20 september 1988. [10] Y. Yamano, Y. Takahashi and S. Kobayashi, “Improving Insulator Reliability with Insulating Barriers”, IEEE Transactions on Electrical Insulation, Vol. 25, N° 6, pp. 1174-1179, 1990. [11] R. Messaoudi, A. Younsi, F. Massine, B. Despax andC. Mayoux, “Influence of Humidity on Current Waveform and Light Emission of a Low-Frequency Discharge Controlled by a Dielectric Barrier”, IEEE Trans. on Dielectr. and Electr. Insul., Vol.3, N° 4, pp. 537-543, 1996. [12] R.J. Van Brunt, “Physics and Chemistry of Partial Discharges and Corona – Recent Advances and Future Challenges”, IEEE Trans. On Electr. Insul. and Dielectr. Phenomena, Vol.1, N° 5, pp. 761-784, 1994. [13] Y.H. Kwon, I.H. Park, S. Hwangbo, D.Y. Yi and M.K. Han, “The Space Charge Effect on PD and Dielectric Barrier Discharge in XLPE under High AC Voltages”, IEEE Conference on Electrical Insulation and Dielectric Phenomena, Vol. 1, pp.145-148, 2000. [14] E. Nasser, “Development of Spark in Air from a Negative Point”, J. Appl. Phys., Vol. 42, pp.2839 2847, 1971. [15] M. Gamez-Garcia, R. Bartnikas and M.R. Wertheimer, “Correlation of Surface Degradation and Charge Trapping in XLPE Subjected to Partial Discharges”, IEEE Conference Record of the International Symposium on Electrical Insulation, pp.287-291, Boston, 1988. [16] Y. Murooka and S. Koyama, “A Nanosecond Surface Discharge Study in Low Pressures”, J. Appl. Phys. Vol. 50, pp. 6200-6206, 1979. [17] H. Hidaka and Y. Murooka, “3.0-ns Surface Discharge Development”, J. Appl. Phys. Vol. 59, pp. 87-92, 1985. [18] Y. Takahashi, H. Fujii, S. Wakabayashi, T. Hirano and S. Kobayashi, “Discharges due to Separation of Corona-charged Insulating Sheet from a Grounded Metal Cylinder”, IEEE Trans. Insul., Vol.24, N°4, pp. 573-580, 1989. [19] H. Okubo, M. Kanegami, M. Hikita and Y. Kito, “Creepage Discharge Propagation in Air and SF6 Influenced by Surface Charge on Solid Dielectrics”, IEEE Trans. Dielectr. Electr. Insul., Vol.1, pp. 294-304, 1994. [20] O. Farish and I. Al-Bawy, “Effect of Surface Charge on Impulse Flashover of Insulator in SF6”, IEEE Trans. Electr. Insul., Vol. 26, N°3, pp. 443-452, 1991. [21] Y.L. Sam, P.L. Lewin, A.E. Davies, J.S. Wilkinson, S.J. Sutton and S.G. Swingler, “Dynamic AC Surface Discharge Characteristic of PMMA and LDPE”, Proceedings of the 2001 IEEE 7th International Conf. Solid Dielectr., pp. 159-162, June 25-29, 2001 [22] A.B. Saveliev and G.J. Pietsh, “On the structure of dielectric barrier surface discharges”, International Symposium on High Pressure Low Temperature Plasma Chemistry, “Hackone VIII”, Vol. 2, pp. 229-233, 2002. [23] Y.C. Zhu, T. Takada, Y. Inoue and D. Tu, “Dynamic Observation of Needle-Plane Surface Discharge using the Electro-optical Pockels Effect”, IEEE Trans. Dielectr. and Electr. Insul., Vol. 3, N° 3, pp. 460-468, 1996. [24] Y. Murooka, T. Kakada and K. Hidaka, “Nanosecond Surface Discharge and Charge Density Evaluation PartI: Review and Experiments” IEEE Electr. Insul. Magazine, Vol 17, N° 2, pp. 6-16, 2001. [25] C. Le Gressus, F. Valin, M. Henriot, M. Gautier, J. P. Duraud, T.S. Sudarshan and R.G. Bommakanti, “Flashover in wide-band-gap high-purity insulators: Methodology and mechanisms”, J. Appl. Phys. Pp. 6325-6333, 1991.