
Les décharges sont obtenues à l’aide de deux électrodes,
l’une pointue et l’autre plane sur laquelle est posé le
solide isolant. L’électrode acérée est reliée à la borne
haute tension du transformateur, l’électrode plane est
mise à la terre et l’ensemble est placé dans l’air à
pression atmosphérique.
L’électrode haute tension est un cylindre de 3 mm de
diamètre qui se termine par une pointe de 0,3 mm de
rayon de courbure. Les échantillons de solide isolant
utilisés sont des disques de polymère, de 13 cm de
diamètre et de différentes épaisseurs.
Le courant de décharge est enregistré à l’aide d’un
oscilloscope à mémoire que nous avons branché aux
bornes d’une résistance R de 940 Ω. L’oscilloscope de
marque HAMEG type HM1705-2 a une bande passante
de 150 MHz et un taux d’échantillonnage de 200 MS/s.
Les informations obtenues et enregistrées par
l’oscilloscope sont transmises à un ordinateur via une
interface RS 232 pour y être traitées.
Pour assurer la protection de l’oscilloscope contre
d’éventuelles surtensions, nous avons placé des diodes
Zener en tête bêche en parallèle avec la résistance de
mesure R.
La protection de la station de mesure contre les
perturbations dues au champ électromagnétique émis
par les décharges électriques, est assurée en couvrant les
appareils de mesure avec du papier aluminium relié à la
terre. Nous avons utilisé des câbles coaxiaux pour les
différentes connexions afin d’éviter les phénomènes
induits par les champs perturbateurs.
RESULTATS EXPERIMENTAUX ET
DISCUSSION
Courant de décharge
Dans cette partie nous présentons les résultats
expérimentaux de l’étude des courants de décharge sur
des échantillons de PMMA.
En faisant varier la tension appliquée nous mesurons les
plus grandes impulsions positives et négatives.
Pour une même tension, les impulsions de courant sont
moins nombreuses et elles ont une amplitude, en
général, plus grande en alternance positive qu’en
alternance négative. Les impulsions de courant
apparaissent durant le premier cadran de chaque
alternance positive et négative de la tension.
Le nombre et l’amplitude des impulsions augmentent
avec la tension appliquée aussi bien en alternance
positive que négative.
La période d’activité (temps entre l’apparition de la
première impulsion et l’extinction de la dernière
impulsion pendant une alternance) s’élargit quand la
tension appliquée augmente [9,10].
L’apparition par intermittence des décharges est due à
l’accumulation puis la disparition de la charge sur le
solide isolant. En effet, la charge qui s’accumule à la
surface du solide réduit le champ électrique appliqué et
la décharge s’éteint [8]. Avec l’augmentation de la
tension (partie ascendante de l’alternance) le champ
augmentera et une nouvelle décharge apparaîtra. Alors
que lorsque la tension décroît (2
e
quadrant de
l’alternance), une fois la décharge inhibée par la charge
d’espace, elle reste éteinte jusqu’à ce que la tension
reprenne sa croissance après son passage par zéro. Ceci
explique la non-apparition ou du moins le nombre très
réduit de décharges durant la phase de décroissance de
la tension.
L’amplitude des impulsions varie dans une grande
plage. C’est pourquoi nous nous intéresserons, pour
chaque niveau de tension, aux impulsions de courant
négative et positive ayant la plus grande amplitude. En
fonction de la nature et des dimensions de l’isolant
solide ainsi que de la tension appliquée, nous
caractériserons ces impulsions maximales de courant
par leur amplitude, charge, temps de montée et temps de
descente.
Forme des impulsions du courant de décharge
La figure 2 montre la forme des impulsions de courant.
Le temps de montée est pratiquement le même pour les
impulsions positives et les impulsions négatives dans la
limite des essais que nous avons effectués et il varie
peu. Nous avons constaté que le temps de descente des
impulsions négatives, contrairement à celui des
impulsions positives, varient dans une assez large plage
(Fig.2 b et c).
Les faibles temps de montée correspondent à une grande
vitesse de propagation du streamer. Le temps de montée
est dû au déplacement des électrons qui ont une grande
mobilité alors que le temps de descente est dû au
déplacement des ions qui ont une faible mobilité
[8].L’impulsion de courant négative de la figure 2.c.
présente un palier après la valeur de crête qui serait dû
au déplacement lent des ions.
Fig. 2. Impulsions de courant : a)
positive ; b et c) négatives
0,213 mA
500 ns
2,13 mA
500 ns
0,532 mA
500 ns