Habitat
Dans l’ensemble de son aire, la gérardie de Skinner pousse dans des prairies
sèches à humides, dans des bois clairsemés à sol peu épais sur calcaire, chert ou
granite, dans des clairières, des landes ou des escarpements rocheux et dans des
creux dunaires. Toutes les populations canadiennes de l’espèce poussent dans des
prairies mésiques à humides. Les populations situées sur le territoire de la PNWI
poussent dans la prairie à grandes graminées, sur un loam sableux.
Biologie
La gérardie de Skinner fleurit de la fin de l’été au début de l’automne. Les fleurs
sont éphémères : la plupart tombent avant la fin de la matinée où elles se sont
ouvertes, mais certaines durent jusqu’au milieu de l’après-midi. L’espèce est pollinisée
par des abeilles, mais elle possède un potentiel élevé d’autopollinisation. Aucun cas de
prédation sur la partie aérienne des plantes n’a été observé, mais les capsules sont
parfois vidées de leurs graines par les larves d’un insecte non identifié. Les graines
de la gérardie de Skinner ne semblent pas posséder de mécanisme de dispersion à
grande distance. Elles sont vraisemblablement dispersées à faible distance par le
vent lorsque les capsules éclatent, ou par les eaux de ruissellement au cours de
fortes pluies.
La gérardie de Skinner est une hémiparasite (pratiquant un parasitisme partiel)
dont les racines produisent des organes spécialisés (haustoriums) qui se fixent aux
racines des plantes hôtes. L’espèce a probablement diverses plantes hôtes, mais la
seule espèce hôte confirmée est le barbon à balais.
Taille et tendances des populations
Au total, 6 populations de gérardie de Skinner (selon le critère de séparation par
une distance de plus de 1 km) sont répertoriées pour le Canada, et 5 d’entre elles se
trouvent sur le territoire de la PNWI. L’une de ces dernières est probablement disparue
par suite d’un changement d’utilisation des terres alors que 2 autres n’ont pas été
revues respectivement depuis 1985 et 1997, et on pense qu’elles sont peut-être
disparues. Il reste cependant des milieux favorables à l’espèce dans ces 2 sites, et il est
possible que l’espèce soit tout simplement demeurée inaperçue. La majeure partie de
l’effectif canadien de la gérardie de Skinner est répartie entre 2 populations situées sur
le territoire de la PNWI. En 2008, le nombre d’individus florifères a été estimé à environ
6 000 pour 3 sous-populations de l’une de ces populations et à environ 17 000 pour
2 sous-populations de l’autre population. L’espèce n’a pas été revue à La Salle
en 2008, mais quelques individus y avaient été observés quelques années auparavant.
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