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Ce changement va aboutir à une nouvelle souche, un nouveau type, un nouveau variant, un nou-
vel isolat (terme important), un nouveau mutant (tous ces termes désignant la souche virale ob-
tenue).
Il existe différents types de mutations avec des résultats différents :
Les mutations substitutives telles les mutations non-sens avec l’apparition d’un codon de ter-
minaison qui va arrêter la transcription, et donc la réplication virale (ces mutations peuvent par-
fois être létales) , les mutations mauvais-sens avec la substitution d’acides aminés par d’autres
acides aminées.
Les insertions avec l’ajout d’acides aminés.
Les délétions qui entrainent la disparition d’acides aminés, ou de gènes entiers. Elles peuvent
également entraîner l’absence d’éléments régulateurs tels que des promoteurs.
Les taux de mutation sont très variables selon les virus. Il existe des virus génétiquement stables et
des virus génétiquement instables.
Les virus à ADN sont génétiquement stables, ils ont un taux de mutation estimé à 1 nucléotide muté
pour 10^9 nucléotides par cycle de réplication virale.
Les virus à ARN sont génétiquement instables (on peut citer le VIH et le VHC, virus de l’hépatite C,
comme virus à ARN), ils ont un taux de mutation estimé à 1 nucléotide muté pour 10^4 nucléotides
par cycle de réplication virale.
On considère qu’à chaque cycle de réplication virale, il y a au moins une mutation qui apparaît dans
le génome viral.
Lorsque l’on s’intéresse aux virus génétiquement instables (comme les virus à ARN) on remarque que
les principales mutations rencontrées sont dues à des erreurs de transcription par les enzymes virales
(ARN polymérase ou Reverse Transcriptase).
La Reverse Transcriptase (« transcriptase inverse » en francais) a été découverte en 1975 par Howard
Temi et Baltimore, et a fait l’objet d’un prix Nobel. C’est une enzyme retrouvée notamment dans le
VIH ou le VHB (virus de l’hépatite B) et qui permet de transcrire l’ARN viral en ADN viral, qui pourra
ensuite s’intégrer dans le génome de la cellule cible (cellule hôte) et infecter cette dernière.
Le VIH et le VHB font donc partie des rétrovirus, famille de virus qui tire son nom de la RT.
La particularité de ces enzymes est qu’elles sont dépourvues de système de correction, ce qui ex-
plique qu’à chaque erreur de transcription de l’ARN viral en protéine virale, ou de transcription in-
verse de l’ARN viral en ADN viral, aucun système de réparation ne sera mis en place pour stabiliser le
génome du virus. Il y a donc une accumulation des erreurs au cours des cycles de réplications succes-
sifs.