bibliographie estivale prépa sciences po 2015

Bibliographie indicative pour la préparation de l’épreuve d’histoire aux concours
d’entrée à Sciences-Po Paris et aux IEP de province pour l’été 2014
Les concours d’entrée à Sciences-Po Paris et aux IEP cessitent une préparation sur
longue et sérieuse, dès le niveau de première et en parallèle de la préparation du baccalauréat.
En histoire, les épreuves ont l’avantage de suivre le même programme que les classes de
première et terminale : de la fin du XIXe siècle à nos jours.
Cependant, si bien connaître son cours et la méthode de l’épreuve peut suffire pour obtenir
une note satisfaisante au baccalauréat, cela n’est pas le cas pour le concours. En effet, un
concours ne demande pas d’être au niveau mais bien d’être au dessus des autres candidats.
Nous allons profiter du temps qui nous est imparti pour nous préparer à ces épreuves. Nous ne
chercherons pas l’exhaustivité, simplement la capacité à vous repérer dans la foule
d’historiens, d’idées, de concepts et d’évènements que constitue votre programme.
Les concours d’entrée à Sciences-Po Paris et dans les IEP ne requièrent pas de tout savoir sur
tout. Les examinateurs vont plutôt chercher dans vos dissertations et vos commentaires de
documents la capacité à vous repérer dans le temps et l’espace du programme, à faire des
liens entre différents évènements et conjonctures, à décrire et analyser des phénomènes en
tant qu’historien. Cela demande une connaissance solide du programme mais aussi une
familiarité que vous n’obtiendrez qu’en vous constituant une réserve personnelle de
références.
À partir de la rentrée, ce travail se fera en groupe afin de maximiser vos résultats. Pendant les
vacances, nous vous demandons de commencer seul à consulter des ouvrages parmi ceux que
nous vous recommandons ci-dessous. Ce ne sont pas les seuls livres que nous vous
demanderons de connaître mais c’est un premier socle très solide. D’autres férences
suivront en fonction des thèmes que nous aborderons dans l’année.
Commencez par choisir les ouvrages selon vos goûts : un livre dont le thème vous intéresse
ou bien au contraire, un livre qui évoque un thème sur lequel vous ne connaissez rien. Pour
vous aider, nous avons sélectionné les titres de « valeurs sûres » pour que vous ne perdiez pas
votre temps avec un ouvrage peu apprécié aux concours. Nous les avons ensuite hiérarchisés
en différentes catégories.
- les outils : ce sont des manuels. Ils sont exhaustifs dans la description des évènements. Avec
eux, tout est passé au peigne fin. Un manuel est une sorte de fiche toute prête dont il faut
plus ou moins tout retenir. Leur taille peut faire peur mais les informations sont beaucoup
répétées pour en rendre l’apprentissage plus facile. Cependant, ils ne sont pas originaux (tous
les candidats aux concours les connaissent) et ils ne problématisent pas assez leur propos :
s’ils sont essentiels, ils ne sont pas suffisants. Nous vous demandons de maîtriser au moins
un manuel pour le concours, c’est-à-dire d’en connaître tout le contenu. Cela paraît difficile,
c’est en fait assez simple. N’espérez pas maîtriser un manuel d’ici à la rentrée : il faut que
les vacances restent des vacances ! Fixez-vous l’objectif d’en avoir extrait toutes les
connaissances d’ici le mois de janvier de terminale pour ensuite garder le temps de la
morisation.
- les références : ce sont des ouvrages d’historiens connus et reconnus. Il est bon de vous
familiariser avec le style et le questionnement des historiens. Il ne faut pas lire ces ouvrages
de la première à la dernière page : introduction, conclusion, table des matières, puis quelques
chapitres qui ont l’air centraux et desquels vous tirerez les idées et les exemples, cela suffit
amplement. Reprendre la thèse et l’exemple d’un historien connu dans une dissertation
pour illustrer une idée montre que votre niveau de travail et d’érudition : c’est une
excellente chose.
- les piliers : ce sont des thèses d’historien qui ont fait beaucoup de bruit alors leur époque de
parution. Vous devez les connaître, en connaître les idées, savoir pourquoi ils ont compté,
pourquoi ils ont été critiqués. Vous ne pouvez pas réutiliser ces thèses dans une dissertation
mais certains sujets même du concours sont des clins d’œil à ces ouvrages. Contentez-vous de
les parcourir mais retenez bien les titres.
Nous ne vous demandons pas de tout connaître pour la rentrée. Plus le concours
approche, plus le temps s’accélère : plus vous en lirez, plus vous gagnerez du temps pour la
suite. N’oubliez pas de garder une trace écrite de vos lectures, sous forme de fiche. Lire sans
prendre de notes peut être agréable mais c’est une perte de temps. Une fiche doit être limpide
et agréable, sinon vous n’aurez pas envie de l’apprendre. N’hésitez pas à avoir recours à un
code de couleurs.
N’oubliez pas aussi que l’histoire, ce n’est pas que dans livres d’histoire. Pour vous mettre
dans l’ambiance, vous pouvez aussi écouter les podcasts des émissions d’histoire de France
Inter et France Culture, regarder sur Youtube les émissions « le dessous des cartes » qui
offrent des rétrospectives géopolitiques intéressantes ou encore regarder des films d’époque
(le Dictateur de Chaplin, Metropolis d’Abel Ganz ou 2001, l’odyssée de l’espace de Kubrick
pour en citer quelques uns) ou lire des auteurs des XIXe et XXe siècles (Turgenev, Zola,
Zweig, Céline, Fitzgerald, Woolf, Camus, Duras pour citer nos préférés…)
Au fil de ces lectures, nous vous souhaitons de comprendre que l’histoire est bien plus que le
récit des évènements ou la succession de régimes politiques. Nous vous souhaitons aussi de
comprendre la richesse et la complexité du XXe siècle. Nous vous souhaitons enfin de
prendre du plaisir à augmenter de la sorte votre culture générale en histoire.
Bon courage et bonne lecture,
Mme Ramos et M. Duquesnoy
I. Les outils
Serge Bernstein et Pierre Milza, Histoire du XXe siècles en quatre tomes :
- Tome 1 : 1900 1945, la fin du monde européen, « Initial », Hatier, 1996, 502 pages.
- Tome 2 : 1945 1973, le monde entre guerre et paix, « Initial », Hatier, 1996, 490 pages.
- Tome 3 : 1973 1990, la fin du monde bipolaire, « Initial », Hatier, 2010, 286 pages.
- Tome 4 : 1990 à nos jours, vers le monde nouveau du XXIe siècle, « Initial », Hatier, 350
pages.
Ces quatre tomes sont les quatre Évangiles de la préparation du concours de Sciences-Po.
Tous les candidats partent de là. Ils sont factuels, organisés en entrées thématiques courtes,
complètes et illustrées d’exemples. Cependant, les exemples manquent d’originalité, les
descriptions sont exemptes d’analyse, le manuel ne pose pas de question : ils ne suffisent pas
à préparer une épreuve de dissertation.
Bernard Droz et Anthony Rowley, Histoire générale du XXe siècle en quatre tomes :
- Tome 1 : Jusqu’en 1949 : déclins européens, « Points Histoire », Seuil, 1986, 360 pages.
- Tome 2 : Jusqu’en 1949 : la naissance du monde contemporain, « Points Histoire », Seuil,
1986, 285 pages.
- Tome 3 : Depuis 1950 : expansion et indépendances, « Points Histoire », Seuil, 1987, 517
pages.
- Tome 4 : Depuis 1950 : crises et mutations de 1973 à nos jours, « Points Histoire », Seuil,
1992, 525 pages.
Comme le Bernstein & Milza, le Droz & Rowley est exhaustif et précis. Son avant-propos est
une réflexion intéressante sur le siècle qui vous inspirera certainement. De plus, Bernard Droz
est une référence sur le thème de la décolonisation. Ces manuels pourront donc compléter les
précédents avec d’autres exemples, peut-être une focal différente sur certains thèmes, un style
différent aussi : il faut varier les plaisirs. Attention cependant : les plans tiroirs proposés ne
conviennent pas pour une dissertation. Certains développement sont lents et compliqués : ne
vous engagez pas à tout lire, ce n’est pas la peine. Évitez notamment le tome 4, complètement
dépassé quant à l’analyse du nouvel ordre international.
Jean-Baptiste Duroselle, André Kaspi, Histoire des relations internationales en deux
tomes :
- Tome 1 : De 1919 à 1945, douzième édition, Armand Colin, 2001, 450 pages.
- Tome 2 : De 1945 à nos jours, quinzième édition, Armand Colin, 2009, 720 pages.
C’est un grand classique de l’histoire à Sciences-Po. Le découpage est pratique : les sous-
chapitres ne font jamais plus de deux pages. Il est recommandé pour les questions de
diplomatie et pour les éclairages ponctuels sur des traités, sur des batailles etc… Attention : il
ne traite que de relations internationales : le programme du concours ne se limite pas qu’à ça.
Arnaud Pautet, Précis d’Histoire du XXe siècle, Ellipses, 2012, 330 pages.
C’est un excellent manuel qui propose des conseils de méthodologie, des cartes, des frises,
des repères bibliographiques, des problématiques, des sujets-types pour Sciences-Po, etc. Il
est vraiment très pratique. Il est en revanche totalement insuffisants : je le recommande pour
les premières et pour les terminales qui cherchent à se rassurer. Il faudra vite aller plus loin.
De plus, il est difficile à ficher puisqu’il est déjà une fiche : c’est assez fastidieux de recopier
un manuel…
II. Les références
René Rémond, Regard sur le siècle, Presses de Sciences-Po, 2007, 130 pages.
Une référence. René Rémond marqué l’histoire de Sciences-Po. C’est un potentiel livre de
chevet.
Bernard Bruneteau, Les Totalitarismes, Armand Colin, 1999, 240 pages.
Un ouvrage déconcertant qui ne concernent que les plus motivés (que vous êtes tous !).
Limitez-vous à la troisième partie, qui décrit chaque totalitarisme. Bernard Bruneteau est la
référence actuelle sur le sujet.
E. J. Hobsbawn, L’Âge des extrêmes, histoire du court XXe siècle, A. Versailles, 2008, 800
pages.
C’est un livre magnifique. Les chapitres sont courts et indépendants les uns des autres donc
vous pouvez sauter ce qui vous intéresse moins. Les exemples sont bien exploités, longs,
détaillés. Chaque chapitre commence par des citations réutilisables.
Tony Judt, Retour sur le XXe siècle, Une histoire de la pensée contemporaine pour en finir
avec l’ère de l’oubli, édition Héloïse d’Ormesson, 2008, 620 pages.
Un livre assez accessible, les Américains sont doués en « vulgarisation », ce qui ne signifie
pas simplification ! Entre histoire et culture générale, chaque chapitre relie une riode à
pensée : Arendt et le totalitarisme, Camus et la culture en France, Jean-Paul II et l’ère post-
soviétique. Cela offre une profondeur philosophique aux analyses sans donner mal à la tête.
C’est une bonne histoire des courants de pensée du siècle.
Pierre Grosser, Pourquoi la 2e Guerre mondiale ?, Complexes, 1999.
C’est un livre d’historiographie : comment l’histoire a-t-elle appréhendé la Seconde Guerre
mondiale, quels concepts a-t-elle mise au point. C’est un ouvrage pour aller plus loin.
Les ouvrages qui suivent sont des références fiables. Les titres en disent assez long. Je les ai
classés chronologiquement selon leur thème. À vous d’établir vos priorités.
André Kaspi, Les Américains, 1607 1945, « Points Histoire », Seuil, 1986.
Pierre Verley, La Première Révolution industrielle, 1750 1880, Armand Colin, 2008.
Dominique Kalifa, la culture de masse en France 1860 1930, Lacouverte, 2001.
Fabrice Abbad, Histoire du Japon, 1868 1945, « Cursus », Armand Colin, 1992.
Elika M’Bokolo, L’Afrique au XXe siècle, Seuil, 1985.
Enzo Traverso, L’Histoire comme champ de bataille, La Découverte, 2011.
Stéphane Audouin-Rouzeau, Annette Becker, 14 18, Retrouver la guerre, Gallimard,
2000.
Arnold Joseph Toynbee, Le massacre des Arméniens, le meurtre d’une nation, 1915 1916,
Payot et Rivages, 2004.
Saul Friedländer, L’Allemagne nazie et les Juifs, 2 tomes, Seuil, 2008.
Nicolas Werth, Histoire de l’Union soviétiques, « Tempus », PUF, 2008.
George-Henri Soutou, La Guerre froide, 1943 1990, Hachette Pluriel, 2011.
François Fejtö, Histoire des démocraties populaires, « Points Histoire », Seuil, 1979.
Bernard Droz, La fin des colonies françaises, Découvertes Gallimard, 2009.
Marie-Thérèse Bitsch, Histoire de la construction européenne de 1945 à nos
joursBruxelles, Complexe, 2008.
Pierre Rosanvallon, La démocratie inachevée, Histoire de la souveraineté du peuple en
France, Gallimard, 2010.
III. Les piliers
Georg Lachmann Mosse, De la Grande guerre aux totalitarismes, la brutalisation des
sociétés européennes, Hachette, 1999.
La notion de brutalisation est extrêmement féconde. Vous devez absolument la connaître et
l’utiliser habilement.
Francis Fukuyama, La Fin de l’Histoire et le dernier homme, Champs Flammarion, 1993.
En 1993, Fukuyama pensait que sans l’URSS, l’histoire était terminée. Lourde erreur mais
l’introduction est très intéressante.
Samuel Huntington, Le choc des civilisations, Odile Jacob, 2007.
Une vision de l’histoire selon laquelle la violence provient des chocs entre les différentes
civilisations. C’est un peu réducteur mais utile pour comprendre la vision du monde selon les
néo-conservateurs américains.
Robert Paxton, La France de Vichy, 1940 1944, Seuil, réedition de 1999.
Le premier historien à parler de Vichy n’était pas français. Grâce à lui commença un long
travail d’introspective national.
Henry Rousso, Vichy, un passé qui ne passe pas, Fayard, 1994.
Lire l’introduction. Impérativement.
Maurice Agulhon, La République, 2 tomes, Hachette Pluriel, 1990.
Une grande référence de Sciences-Po qui réunit histoire et théorie politique. A connaître.
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