La répartition du volcanisme (fig.a) est
très voisine de celle de la séismicité terrestre;
ceci traduit le fait que la plus grande partie de
l'énergie libérée par la Terre est évacuée au
niveau des frontières des plaques
lithosphériques. Il existe plus de 1 000 volcans
actifs à la surface de la Terre, la très grande
majorité est concentrée :
-soit dans les zones d'extension (ou d'accrétion}
: rifts qui sont le plus souvent immergés et
constituent les dorsales ou rides médio-
océaniques;
-soit dans les zones de subduction où s'affrontent
les plaques océaniques ou continentales.
Il existe toutefois un volcanisme, plus restreint,
intraplaques (océaniques ou continentales) lié à
l'existence de « points chauds » .
1. Zones d'accrétion
Le volcanisme de rifts traduit l'expansion des
fonds océaniques. C'est un volcanisme fissural
relativement calme et quasi permanent,
accompagné d'hydrothermalisme. Les laves sont
dominées par les basaltes tholéiitiques et se
consolident généralement en pillow-lavas. Il leur
est souvent associé des roches ultrabasiques
(péridotites) et des roches sédimentaires
siliceuses, les radiolarites, qui se forment à leur
voisinage. Cette trilogie constitue le cortège
ophiolitique qui, incorporé aux chaînes de
montagnes, signe l'existence des « océans
disparus ».
Ce type de volcanisme est généralement sous-
marin mais certains édifices peuvent émerger. Il
en a été ainsi pour les volcans qui jalonnent ou
ont jalonné la ride médio-atlantique : Islande,
Açores, Sainte-Hélène, et, parmi les plus
anciens, très éloignés aujourd'hui de la dorsale,
Madère, les îles Canaries et celles du Cap Vert .
C'est ainsi qu'un nouveau volcan situé sur la
dorsale, l'île Surtsey, a surgi au sud de l'Islande
en 1963. Les rifts continentaux évolués, creusets
de nouveaux océans (Afar, Rift Valley de
l'Afrique orientale), ont, après une phase alcaline
de pré-ouverture, un volcanisme du même type.
2. Zones de subduction
Les zones d'affrontement de plaques (zones de
subduction) sont le siège d'un volcanisme, de
type calco-alcalin, andésitique, beaucoup plus
brutal et associé à une forte séismicité. C'est, en
particulier, le volcanisme de la « ceinture de feu
» du Pacifique. En fait, trois possibilités peuvent
se présenter :
-affrontement de deux plaques océaniques. Par
exemple, la subduction de la plaque Atlantique-
ouest sous la plaque Caraibe détermine le
volcanisme de l'arc des Petites Antilles
(montagne Pelée à la Martinique, Soufrière à la
Guadeloupe...). Ce volcanisme d'arc se retrouve
autour du Pacifique nord (Aléoutiennes) et ouest
(Tonga, Mariannes, Indonésie) ;
-affrontement d'une plaque océanique et d'une
plaque continentale. C'est le cas de la
subduction de la plaque Pacifique-est sous la
plaque sud-américaine, génératrice du
volcanisme andin ;
-suture de deux plaques continentales. D'après
certains auteurs, le volcanisme de subduction
pourrait se faire sentir longtemps encore après la
cicatrisation de l'affrontement. Les meilleurs
exemples en sont apportés par la subduction de
la plaque Afrique sous l'Europe (volcanisme
méditerranéen) et celle de la plaque indienne
sous l'Asie (volcanisme himalayen).
La nature des plaques qui s'affrontent intervient
dans la composition des produits volcaniques
émis.
Le volcanisme des Rocheuses, en particulier
celui du parc de Yellowstone (Wyoming) serait
aussi la relique d'une subduction, mais pour
d'autres serait celui d'un « point chaud » : c'est à
deux types de volcanisme (subduction et «
points chauds ») qu'appartiennent la plupart des
grands édifices qui comptent d'ailleurs parmi les
montagnes les plus élevées du globe:
Aconcagua, point culminant des Amériques
(7010m), Kilimandjaro, point culminant
d'Afrique (6010m), Mont Mac Kinley en Alaska
(6200 rn), point culminant de l'Amérique du
Nord, Ararat (5 156 rn), Popocatepetl (5 452 rn).
La montagne la plus haute du globe est en fait le
Mauna Kea, volcan des Hawaï, haut de 4 200
met dont la base repose par plus de 5000 rn de
fond, soit au total près de 10000 rn. La
montagne la plus élevée du système solaire
connue est le volcan du mont Olympe, sur Mars,
haut de 25 km, dont la base (600 km de
diamètre). couvrirait plus de la moitié du
territoire de la France.