Mais cette augmentation brutale de la température avait été décelée il y a déjà quelques années, en
Norvège en 1998, puis au Svalbard en 1999. Cette anomalie de température s'est déplacée à une
vitesse qu'il a été facile de calculer:
Source: Polyakov et al, 2005
Cette vitesse (3,8 cm/s en 1999, puis 1,5 cm/s depuis) permet de préciser la vitesse de déplacement
de l'eau Atlantique vers le bassin Arctique.
Si le réchauffement de cette masse d'eau ne fait guère de doutes, il ne serait imputable, compte tenu
de cette vitesse de déplacement qu'à un réchauffement de l'Atlantique qui daterait des années 90. Le
réchauffement important observé en Atlantique Nord depuis 2003 (et surtout en 2006: + 2°C en
moyenne) laisse imaginer ce qui va se passer dans les prochaines années en Arctique: d'ici 5 à 10
ans, la température moyenne de l'eau atlantique en Arctique devrait probablement augmenter de
2°C, donc atteindre des valeurs de l'ordre de + 4°C ce qui boulverserait l'équilibre thermique de
l'Arctique.
Avant la réalisation de la campagne océanographique 2006, Igor Dmitrenko, responsable
scientifique de NABOS commentait ces résultats: « Nos résultats suggèrent que l'océan Arctique
est en transition vers un nouvel état, plus chaud, avec un lien possible avec la diminution constatée
de la glace de mer. ».
Quels nouveaux éléments a apporté la campagne NABOS 2006 ?
3: NABOS 2006: la confirmation du réchauffement de l'Arctique
Quelques données supplémentaires ont été recueillies lors de la campagne 2006. Elles sont encore
en traitement dans les laboratoires du IARC (International Arctic Research Center) à Fairbanks.
Mais nous pouvons présenter ici quelques résultats de la campagne 2006: