Pierre Somville, Brasillach écrivain Robert Brasillach est exécuté le

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© Université de Liège - http://culture.ulg.ac.be/ - 17/04/2017
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Pierre Somville, Brasillach écrivain
Robert Brasillach est exécuté le 6 février 1945 au fort de Montrouge,
quelques jours seulement après avoir terminé son livre sur André Chénier qui sera publié en 1947. Pierre
Somville, qui a enseigné l'Esthétique et la Philosophie de l'art à l'ULg de 1987 à 2007, consacre un bref
essai à cette plume de Je suis partout qui trouvait trop «timides» les premières lois anti-juives ou considérait
que les enfants devaient être déportés avec leurs parents. Il ne minimise ni ne justifie jamais l'horreur de tels
propos qu'il condamne, bien sûr, même si le procès de leur auteur lui apparaît «tout bien pesé et réflexion
faite (…) une parodie de justice».
Tout au long de ces pages, il rappelle que Brasillach fut aussi l'auteur d'une œuvre littéraire «injustement
oubliée» dont il entend défendre les «qualités». «Relayant, au risque de choquer, des idées qui ne sont
pas les miennes», il passe en revue les textes qui lui semblent importants, sans se départir de son esprit
critique et en en citant quelques extraits. Il relit ainsi ses Portraits et leur suite, Les Quatre jeudis, où
figurent notamment Colette, Proust, Cocteau ou Péguy, deux Histoires écrites avec son beau-frère Maurice
Bardèche, celles du cinéma («travail irremplaçable pour tout ce qui concerne l'époque archaïque et les
débuts du parlant») et de la Guerre d'Espagne («instruite mais le plus souvent orientée»), ou une pièce de
théâtre, Bérénice, représentée pour la première fois avec fracas en 1957. Il se plonge dans ses romans,
notamment Comme le temps passe, publié en 1937 («son "grand" roman», un Balzac sans sa «puissance
visionnaire»), Les Sept couleurs (sept techniques de récit différentes) ou La Conquérante (une saga
coloniale). Et bien sûr, il s'attarde sur ses écrits autobiographiques, Notre avant-guerre, qui couvre les
années 1930, sa suite, Journal d'un homme occupé (1940-1945), publié en 1955, ou Lettre à un soldat
de la classe 60 qui paraîtra un an après sa mort. Et Somville termine son livre en rappelant «avec force à
quel point les mots, pour l'homme de lettres précisément, peuvent avoir valeur d'actes». Soulignant «sans
équivoque» que, «comme tout autre, la collaboration intellectuelle se condamne donc d'elle-même».
Pierre Somville, Brasillach écrivain, Académie royale de Belgique, coll. L'Académie en poche
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