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PARcOuRS
DES EXPOSItIOnS
peintures tibétaines
anCiennes (tHanGkas)
Au musée Paul-Dupuy, 24 peintures tibétaines anciennes sont exposées
pour la première fois depuis plus de vingt ans. Objets d’entrainement à la
visualisation des divinités dans le bouddhisme tantrique, ces thangkas sont
répartis en cinq sections permettant d’aborder leurs techniques de création
et de restauration jusqu’à leurs usages dans la pratique du bouddhisme.
L’explication et le décryptage de ces peintures permettent de comprendre
l’origine du bouddhisme, son histoire et la pratique de la méditation.
seCtion i
Les techniques de création des thangkas et leur restauration
La création et la restauration des thangkas nécessitent des connaissances
très spécifiques. À l’entrée du parcours, un documentaire sur Marion Boyer,
spécialisée dans la restauration des thangkas, est projeté.
seCtion ii
La dévotion quotidienne au Bouddha historique
Pour évoquer la dévotion quotidienne au Bouddha historique, un autel sera
reconstitué avec les orandes traditionnelles. Un thangka représentant
Shakyamuni (ou le Bouddha historique) sera exposé au-dessus de l’autel ainsi
que quatre peintures relatant sa vie.
seCtion iii
«L’impermanence est la loi universelle»
Derniers mots du Bouddha historique, base des enseignements, ils fondent
toute la philosophie bouddhique et la pratique. Dans cette salle sont présen-
tées les images des divinités protectrices des enseignements du Bouddha, le
dharma.
Pour le pratiquant, ces divinités protectrices sont une métaphore des se-
cours que les enseignements du Bouddha apportent face aux diicultés qui
s’élèvent dans l’esprit de chacun sur la route de l’Éveil. Plus généralement, il
s’agit aussi d’une image de la nécessité de préserver l’authenticité des ensei-
gnements au cours des siècles.
musée
PAul-DuPuy
seCtion iV
Gurus et lignées : interdépendance et transmission des enseignements
Le bouddhisme repose sur un principe de transmission des enseignements du
Bouddha historique jusqu’à nous, sans changement au cours des siècles.
Les grands sages indiens des temps anciens, arhats et mahasiddas, ont reçu du
Bouddha lui-même la mission de protéger et de transmettre le dharma jusqu’à
l’avénement du Bouddha Maitreya, le bouddha du futur.
Chaque ordre monastique tibétain a développé une dévotion aux membres
de la lignée des origines jusqu’à aujourd’hui. Cette pratique, que l’on appelle
le guru yoga, sert à préparer l’esprit, à appréhender la notion centrale d’inter-
dépendance, selon laquelle rien n’a d’existence propre. Tous les phénomènes
sont conditionnés, composés et liés les uns aux autres. On ne peut donc prati-
quer le bouddhisme aujourd’hui que grâce aux pratiquants du passé.
seCtion V
Partie 1 : les Yidam des tantras inférieurs : Amitayus, Tara et Chenrezig
Les yidam = divinités d’élection
Cette section porte sur la pratique elle-même. La pratique bouddhiste repose
sur 2 voies :
• La méditation (entraînement de l’esprit)
• La pratique des divinités, autre forme d’entraînement de l’esprit par la vi-
sualisation des divinités et la récitation de leurs mantras. La méditation des
divinités (ou yidam) suppose une initiation (ou transmission de pouvoir) par
un maître authentique (détenteur d’une transmission de lignée et habilité à
transmettre l’initiation) qui est ensuite suivie d’un enseignement spécifique à
chaque yidam et de la lecture rituelle qui autorise la pratique (le loung).
En général, chaque pratiquant développe au quotidien une dévotion à une
divinité particulière. Les tantras définissent les caractères de chaque divinité
et la pratique qui lui est propre (mantras, récitation de textes, rituels, etc.).
On distingue les tantras inférieurs des tantras supérieurs, en ce sens qu’il
existe des rituels tantriques plus complexes et plus exigeants que d’autres
qui procurent un accès beaucoup plus rapide à l’Eveil (en une seule vie) mais
qui requièrent aussi un investissement et des conditions spécifiques que tout
pratiquant n’est pas en mesure de réunir.
Partie 2 : Le tantra de Kalachakra
Kalachakra est une divinité dont la pratique est l’une des plus complexes du
Vajrayana et nécessite une préparation et des conditions exigeantes.
Composé de cinq traités qui définissent une école philosophique à part en-
tière, le tantra de Kalachakra aurait été introduit au Tibet au Xe siècle, peut-être
depuis le Bengale.
Très en faveur chez les gelugpas, l’une des quatre lignées principales du
bouddhisme tibétain, ce tantra est pratiqué néanmoins par tous les ordres
monastiques mais il reste une aaire de pratiquants très aguerris.