Dossier pédagogique
Autour du spectacle:
SOMMAIRE
1) L’origine du genre
2) Un art de l’improvisation
3) Réception des auteurs
4) Composition d’une troupe
5) Les personnages en quelques mots
6) Une scène type, Arlequin, serviteur de deux maître
7) Un genre traditionnel dans le théâtre contemporain.
8) Chronologie
9) Piste de réflexion pour un travail en classe
10) Bibliographie
Dans ce dossier vous trouverez des clés de compré-
hension et des pistes de réflexion ...
L’Origine du genre
La première troupe de « commedianti dell’arte » dont on a le
souvenir s’est formée en Italie du Nord, à Padoue, où huit ac
teurs, guidés par un certain Mafeo dei Re dit Zanini, ont sous-
crit en 1545 devant notaire un contrat professionnel établis-
sant la composition et le règlement de la troupe, appelée
Fraternal Compania. Indépendant et sans lieu fixe, cette
compagnie jouait aussi bien la tragédie et la pastorale que
la comédie.
Le terme commedia dell’arte soulignait alors la professionna-
lisation de cette troupe théâtrale. Le mot « arte » indiquait en
effet la corporation et l’habileté que requérait l’exercice du
métier. Ce n’est qu’à partir du XVIIIe siècle, au moment
elle inspirera des auteurs comme Goldoni ou Marivaux, que
la commedia dell’arte désignera un style de jeu, caractérisé
notamment par la pratique de l’impromptu (on emploie au
jourd’hui le terme d’improvisation) et la présence de person
nages masqués.
Héritières d’une tradition rurale qui remonte aux atellanes et
aux pantomimes de la Rome antique, les troupes de
la commedia dell’arte étaient, à l’origine, presque toutes iti-
nérantes. Vouées au voyage comme les jongleurs et les mar
chands, elles parcouraient l’Italie, dressant sur les places de
simples tréteaux, dotés de cors rudimentaires et de quel-
ques accessoires. Plus tard, la nécessité les conduira à cher-
cher protection et stabilité auprès des princes et de la cour
de France.*
La commedia dell’arte », in Jean-François Dusigne, Le Théâtre du Soleil, des traditions orientales
à la modernité occidentale, CNDP, décembre 2003, pp. 22-23
Un Art de l’Improvisation:
Les gestes et le jeu corporel priment sur le texte et
le décor.
Les dialogues sont basés sur un canevas décrivant les
actions et sont improvisés.
Il semble que les comédiens aient appris par cœur
des pans entiers des scénarios issus de nouvelles, de
comédies antiques et d'œuvres littéraires relatant des
faits historiques. Certains de ces textes furent publiés
pour la première fois en 1611, c'est-à-dire un siècle
après l'émergence du genre : ils s'articulent autour de
situations conventionnelles, qui aboutissent imman-
quablement à un dénouement heureux. Les mariages
contrariés, mais ivitables, et l'éternel conflit des gé-
nérations, qui en constituent les thèmes principaux,
servent de prétextes à des échanges vifs.
Le spectacle était ponctde lazzi, intermèdes comi
ques sans rapport avec l'intrigue (par exemple, un co-
médien faisait semblant d'attraper des puces et de les
manger). Des numéros de danse et d'acrobatie ainsi
que des morceaux de musique vocale et instrumenta-
le étaient appelés également à placer la pièce dans
un climat d'allégresse et de gaieté.*
*Larousse
RECEPTION DES AUTEURS
Molière et les italiens:
L’influence de la Commedia dell’arte sur Molière est si
bien remarquable sur ses œuvres que l’on peut sans
conteste affirmer que ce dramaturge français a
contribué à l’histoire de ce genre. Se partageant d’a
bord la salle du Palais Royal en 1658, Molière et les Ita-
liens vont longtemps se fréquenter. Molière vouera
une admiration extraordinaire pour Tiberio Fiorilli, inter-
prétant le personnage de Scaramouche.
Ses pièces se finissent toujours bien et c’est l’une des
caractéristiques principales des pièces italiennes. Tous
les malheurs qui peuvent s’abattre sur les personnages
ne sont qu’éphémères, et il vaut mieux en rire, car, tôt
ou tard, un retournement de situation est toujours pos-
sible.
Marivaux:
Le théâtre de Marivaux construit un pont entre la
bouffonnerie et l’improvisation traditionnelle de
la commedia dell'arte, avec ses personnages stéréo
typés (essentiellement Arlequin), source de burlesque,
et un théâtre littéraire et psychologique. Ce qui impli-
que que ce théâtre utilise divers niveaux de comique,
les domaines du ludique, du satirique et du poétique
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