Elle est entrée dans le temps depuis la création du monde. Au livre de la Genèse, nous découvrons
que l’acte créateur de Dieu est une parole qui fait advenir à l’existence, comme un appel à sortir
du tohu-bohu. C’est la Parole qui crée l’univers avec le souffle de la vie.
Puis cette parole va accompagner l’histoire de l’homme, l’histoire du peuple d’Israël.
Benoît XVI poursuit au n°6.
« La nouveauté de la révélation biblique vient du fait que Dieu se fait connaître dans le
dialogue qu’il désire instaurer avec nous. La Constitution dogmatique Dei Verbum (du
concile Vatican II) avait exposé cette réalité en reconnaissant que « Dieu invisible dans
l’immensité de sa charité, (…) s’adresse aux hommes comme à des amis, et converse avec
eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion. »
Ce long dialogue, nous le savons, s’est prolongé, s’est accompli en Jésus de Nazareth, le Verbe, la
Parole devenue chair. Le Verbe de Dieu s’est incarné. Cf. le prologue de l’Évangile de Jean.
N°7 §1 : Comme nous le montre de manière claire le Prologue de Jean, le Logos désigne à
l’origine le Verbe éternel, c’est-à-dire, le Fils unique engendré par le Père avant tous les
siècles et qui lui est consubstantiel : le Verbe était auprès de Dieu, et le Verbe était Dieu.
Mais ce même Verbe, affirme saint Jean, « s’est fait chair » (Jn 1, 14) ; c’est pourquoi Jésus
Christ, né de la Vierge Marie, est réellement le Verbe de Dieu qui s’est fait consubstantiel à
nous. Par conséquent, l’expression « Parole de Dieu » indique ici la personne de Jésus
Christ, le Fils éternel du Père, fait homme.
N°7 § 2 « La Parole divine se révèle donc au cours de l’histoire du salut et elle parvient à sa
plénitude dans le mystère de l’incarnation, de la mort et de la résurrection du Fils de Dieu.
La Parole de Dieu est encore celle qui est prêchée par les apôtres, dans l’obéissance au
commandement de Jésus ressuscité : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne
Nouvelle à toute la création » (Mc 16, 15). La Parole de Dieu est donc transmise dans la
Tradition vivante de l’Église. Enfin, la Parole divine, attestée et divinement inspirée, c’est
l’Écriture Sainte, l’Ancien et le Nouveau Testament. Tout cela nous fait comprendre
pourquoi, dans l’Église, nous vénérons beaucoup les Saintes Écritures, bien que la foi
chrétienne ne soit pas une « religion du Livre » : le Christianisme est la « religion de la
Parole de Dieu », non d’« une parole écrite et muette, mais du Verbe incarné et vivant »[19].
L’Écriture doit donc être proclamée, écoutée, lue, accueillie et vécue comme la Parole de
Dieu, dans le sillage de la Tradition apostolique dont elle est inséparable »
3. Une parole, le Verbe fait chair, venant habiter l’Église pour nous sanctifier, nous
envoyer et nous conduire à Dieu
Si le Verbe s’est fait chair, si l’Évangile de jour en jour nous livre cette Parole, non pas seulement
de mots, parole écrite et muette, comme écrit le pape Benoît XVI, quand nous l’écoutons, nous
nous disposons devant le Christ qui parle, nous enseigne, se livre à nous pour nous donner la vie.
De même que le souffle de Dieu, l’Esprit Saint, a ressuscité Jésus le Christ mort en croix et que ce
même souffle le rend présent à nos vies aujourd’hui, dans toute sa divinité, dans toute son
humanité, de même la Parole qu’il a prononcée hier pour ses disciples, nous rejoint, nous atteint
aujourd’hui par ce même Esprit qui anime nos corps et nos esprits si nous le laissons habiter en
nous, par ce même Esprit qui dans l’Église interprète cette Parole pour aujourd’hui, par ce même
Esprit qui nous permet à notre tour de l’incarner (cette Parole), de la mettre en œuvre, de la
transmettre en acte, en charité, sans jamais être naïf, en reconnaissant que si nous y parvenons,
c’est parce que le Verbe et l’Esprit sont là en nous.
Nous entendions mardi dernier, ce passage du livre d’Isaïe, au chapitre 55, versets 10 et 11 :
« La pluie et la neige qui descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la
terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer, donnant la semence au semeur et le pain