Dossier de presse de la Saison 2016/2017

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Centre Dramatique National Nancy Lorraine
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DIR ECTION MI CH E L DIDYM
CONTACT PRESSE NANCY EMMANUELLE DUCHESNE, SECRÉTAIRE GÉNÉRALE
[email protected] - +33(0)3 83 37 78 03
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SOMMAIRE
Édito. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
Artistes associés et cartes blanches . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
RICHARD II . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 6
LE PETIT COUCHER DE STANISLAS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
MEURTRES DE LA PRINCESSE JUIVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
NEUE STÜCKE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .13
COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
TOM À LA FERME. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .18
LA CANTATRICE CHAUVE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .20
ÉMILE FRIANT, UNE VIE DE PEINTURE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
TABLEAU D’UNE EXÉCUTION. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
PLAY LOUD. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .27
SALES GOSSES. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .29
DOM JUAN . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 31
LE VENT SE LÈVE (LES IDIOTS / IRRÉCUPÉRABLES ?) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
FEMME VERTICALE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 36
LE MALADE IMAGINAIRE. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 39
LA MOUSSON D’HIVER . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
LES ÉVÉNEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .43
LES ÉPOUX . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 46
​MENSONGES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 49
LA MATE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Musique Action - Carte blanche à Ouïe/Dire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .54
Nancy Jazz Pulsations. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
Manu Jazz Club . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .56
​Productions en tournées. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .57
Tarifs et abonnements. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .59
Partenaires. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .60
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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CDN
N A NC Y
LORRAINE
ÉDITO
« L’hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus. Le
personnage d’homme de bien est le meilleur qu’on puisse jouer aujourd’hui, et la profession
d’hypocrite a de merveilleux avantages. » Dans la bouche de Dom Juan, cette profession
de foi n’étonne pas. Pour lui, tout est bon pour jouir « pleinement » - comme il dit - et ses
désirs égoïstes n’ont pas de limites. Molière, encore cette saison, nous accompagne et nous
fait réfléchir. Après une tournée qui l’a mené en Suisse, en Belgique, en Allemagne et en
Chine, et a fait rire dans tant de villes, Le Malade imaginaire revient pour nous rappeler que
les charlatans sont légion à vouloir nous faire prendre des vessies pour des lanternes. La
Luxembourgeoise Myriam Muller, en dépoussiérant son Dom Juan, nous montre que dans
notre société la vulgarité se porte bien et qu’elle sait s’habiller d’éclats nouveaux pour séduire.
La poudre aux yeux et comment y réagir est également le thème du Vent se lève (Les Idiots /
Irrécupérables ?).
Nos spectacles tournent dans le monde entier et nous passons les frontières sans encombre
pendant que des milliers de migrants meurent en Méditerranée dans un fatalisme et une
indifférence ahurissants. L’Europe, notre Europe dresse des murs et des barbelés. La
séduction de nouveaux fascismes aux sourires carnassiers fait froid dans le dos. Nous
manquons de mémoire. Les capitaux, eux, n’ont pas de frontières et se jouent des peuples
et des nations en crise pour le profit de quelques « élus ». L’hypocrisie des paradis fiscaux
ne choque pas grand monde. C’est toujours la faute des autres ? Certainement pas. Être
consommateur, ce n’est pas forcément suffisant pour être
responsable. Alors, au théâtre, peut-on résister ? Nos paroles peuventelles porter ? Notre
saison, en tout cas, prétend ne pas baisser les bras. Nous dirons les nuances et la complexité
lorsque l’on veut nous faire entendre le simplisme et de commodes discours binaires.
Le monde d’Armando Llamas et de Meurtres de la princesse juive (...) est un monde dans
lequel on circule, un monde où les identités ne sont pas assignées à résidence, où tout être
humain est digne d’intérêt, fût-il situé au plus bas de l’échelle sociale. Homme ou « femme,
on le devient », disait Simone de Beauvoir. Les différences de genre impliquent-elles un rôle
déterminé dans la société, dans l’amour, dans la sexualité ? Ces questions, les femmes de
Femme verticale nous les posent.
Comment dégager le vrai du faux dans tout ce qu’on nous raconte ? Qui peut-on croire ? Qu’y
a-t-il derrière les façades rutilantes ? Faut-il se défier de tout ? Est-ce la faute d’un système
? Ou la nôtre, à nous, qui préférons le confort du mensonge ? Le théâtre démasque, dévoile,
dénude en incarnant. Ionesco donne un coup de pied hilare dans l’ordre un peu rance d’une
bien-pensance qui rend fou avec La Cantatrice chauve. Mensonges interroge le faux qui a des
accents de vérité dans la politique, l’histoire ou la religion. Il y a aussi des transparences qui
cachent beaucoup comme dans Play Loud.
Que ce soit avec le festival Ring, les rencontres franco-allemandes de Neue Stücke, les
Moussons d’été et d’hiver, résolument internationales, c’est au monde entier que nous
ouvrons les portes de nos théâtres. C’est vital, l’échange et le partage sont ce qui nous
nourrit. C’est un plaisir, aussi, de découvrir d’autres visions, d’autres langues, d’autres usages
que les nôtres. C’est un étonnement qui réveille, parfois, de se rendre compte que, séparés par
tant de kilomètres, nos aspirations sont les mêmes, qu’il y a du grand et du sacré dans l’humain
lorsqu’on voudrait que les seuls critères d’appréciation du monde soient la fonctionnalité, les
chiffres et la rentabilité. « Marche ou crève » ?
Au théâtre, la mort n’existe pas. C’est toujours un jeu.
Et de jouer - pour secouer la vie - nous ne nous priverons pas.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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ARTISTES ASSOCIÉS
ET CARTES BLANCHES
Michel Didym souhaite associer plusieurs artistes à cette nouvelle saison afin de faire
découvrir leurs univers artistiques au public. Performances, rencontres, regards croisés,
visites, ateliers de pratique et d'écriture...
Deux comédiens, un directeur de musée, un metteur en scène et une compagnie ont carte
blanche !
DAVID AYALA
Il est si l’on peut dire un habitué des plateaux de la Manufacture, où il a présenté Jean la
chance, Le Roi Lear, Richard III, Hedda Gabler, Macbeth (The Notes) et bien d’autres. Cette
saison, il est metteur en scène de Le Vent se lève (Les Idiots / Irrécupérables ?), et acteur sous
la direction de Claudia Stavisky dans Tableau d’une exécution. Tout au long de la saison, David
Ayala proposera des rendez-vous philosophiques et cinématographiques avec des invités qui
prolongeront son travail ou feront écho aux créations de ce créateur-acteur
ROMANE BOHRINGER
Romane Bohringer est venue jouer pour la première fois à La Manufacture dans Face de
Cuillère, de Lee Hall, que mettait en scène Michel Didym. Ils se sont retrouvés dans J’avais un
beau ballon rouge, d’Angela Dematté. Le Palmarès du Théâtre a décerné le prix « Coup de cœur
du Théâtre public » à Romane Bohringer et Richard Bohringer pour leur interprétation dans
ce spectacle. Elle alterne théâtre et cinéma : Le Conte d’hiver, Oncle Vania, Embrassons-nous
Folleville, entre autres, avec Pierre Pradinas. Au cinéma, Romane Bohringer reçoit un César
pour le film de Cyril Collard Les Nuits fauves. Elle tourne notamment avec Claude Miller, Martine
Dugowson, Yves Angelo, Agnieska Holland, Bigas Luna, Olivier Dahan, Benoît Cohen, Richard
Bohringer.
Elle revient avec deux spectacles cette saison : Les Événements et La
Cantatrice chauve. Romane Bohringer a carte blanche.
COMPAGNIE MAVRA
Double présence pour la compagnie Mavra cette année avec les spectacles Play Loud, de Falk
Richter et Dans les rapides de Maylis de Kerangal, lors de la mousson d’hiver. La « jeune »
compagnie mavra, n’a pas chômé depuis sa création, en 2008 des spectacles : Low, de Daniel
Keene, La Nuit, d’après Maupassant, L’Île des esclaves, de Marivaux, Rendez-vous au jardin des
plaisirs, un cabaret. Ils ponctueront la saison de performances, de formes musicales inédites,
dans ou hors-les-murs
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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BRUNO RICCI
À peine sorti de l’École du Théâtre National de Strasbourg, Bruno Ricci crée son solo, Peppino,
dans lequel il rend hommage aux enfants de l’immigration italienne Ses racines sont dans
les Abruzzes Il le joue près de trois cent fois Ensuite, une pièce écrite par Fellag, Comment
réussir un bon petit couscous. Au cinéma, il est dans L’appartement, de Gilles Mimouni, La
tête en friche, de Jean Becker, Le Capital de Costa gavras et beaucoup d’autres À la television,
il joue dans la série L’ Héritier Hollywood lui tend les bras Au côtés de Tommy Lee Jones, il est
l’équipier du super-héros au bouclier tricolore dans Captain America : The First Avenger (2011)
Après avoir été le secrétaire de Montaigne dans Voyage en Italie, l’irrésistible Thomas Diafoirus
dans Le Malade imaginaire, il sera les vies et légendes de Stanislas Leszczynski dans Le Petit
coucher de Stanislas.
CHARLES VILLENEUVE DE JANTI
À l’occasion de l’exposition consacrée à l’artiste Émile Friant au Musée des Beaux-Arts de
Nancy, Charles Villeneuve de Janti directeur du musée et historien de l’art, proposera douze
lectures qui évoqueront ce grand peintre et graveur nancéien dans le parcours déambulatoire
Émile Friant, une vie de peinture.
PROGRAMME DÉTAILLÉ DES CARTES BLANCHES
DISPONIBLE EN SEPTEMBRE
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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RICHARD II
WILLIAM SHAKESPEARE / GUILLAUME SÉVERAC-SCHMITZ
COLLECTIF EUDAIMONIA
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4 > 8 OCT
GRANDE SALLE
De William Shakespeare
Conception Guillaume Séverac-Schmitz
/ Collectif Eudaimonia
Avec Jean Alibert, François de
Brauer, Olivia Corsini, Baptiste
Dezerces, Pierre Stefan Montagnier,
Thibault Perrenoud et Nicolas Pirson
Traduction, adaptation, dramaturgie
Clément Camar-Mercier
Scénographie Emmanuel Clolus
Lumières Pascale Bongiovanni
Costumes Emmanuelle Thomas
Son Yann France, Guillaume
Séverac-Schmitz
Régisseur général et son Yann France
Régisseur lumières Héla Skandrani
Administrateur de production
Alain Rauline
Assistante de production Cécile Usaï
Attaché de diffusion Olivier Talpaert
Construction Les Ateliers du Grand T,
Théâtre de Loire Atlantique
Production déléguée Le collectif
Eudaimonia | Coproductions Théâtre
de l’Archipel - Scène nationale
de Perpignan, Les théâtres AixMarseille/Gymnase-Bernardines,
Le théâtre Montansier de Versailles,
Le Cratère - Scène nationale
d’Alès. | Aide à la création du
Ministère de la culture et de la
communication - DRAC Languedoc
Roussillon, du Conseil Régional
Languedoc Roussillon, du Conseil
départemental de l’Aude et de la
SPEDIDAM. | Avec le soutien du
dispositif d’insertion de l’École
du Nord, soutenu par la Région
Nord-Pas de Calais et la DRAC
Nord-Pas de Calais, de l’ARCAL - Cie
Nationale d’art lyrique, du théâtre
Jacques Cœur de Lattes, de la Cie
Sandrine Anglade et de Réseau en
scène Languedoc Roussillon/réseau
de diffusion. | Remerciements au
Conservatoire National Supérieur
d’Art Dramatique de Paris (CNSAD),
au théâtre le Sillon de Clermont
l’Hérault, au Conservatoire de
Vincennes, à la Cie HO-Sara Llorca.
TRAME
Écrite par William Shakespeare en 1595, La vie et la mort du roi Richard II, raconte l’abdication
de ce roi, dont le règne a duré 22 ans (1377-1399). Cette pièce historique commence après
l’assassinat du duc de Gloucester, oncle du roi. Suite à une querelle à ce propos, il banni
Bolingbroke, duc de Lancastre et Mowbray, duc de Norfolk. Profitant d’avoir pillé la fortune
de Jean de Gand, père de Bolingbroke, Richard part faire la guerre en Irlande. À son retour,
Bolingbroke est revenu en Angleterre, réclamant l’héritage de son père. Forcé (ou non, selon
les interprétations...), Richard donnera son royaume et sa couronne à Bolingbroke, le laissant
devenir Henry IV, nouveau roi d’Angleterre. Sur un
malentendu (ou non, selon les interprétations...), le nouveau roi fera assassiner Richard, alors
tourmenté par la folie, dans sa cellule de prison.
PARCOURS D’ACTEURS
Richard II comprend une trentaine de rôles dans sa version originale. Ici, nous avons adapté
l’œuvre pour qu’elle soit jouée par sept interprètes. C’est un choix délibéré et mûrement
réfléchi.
Certains acteurs n’ont qu’une seule partition, comme Richard par exemple, et d’autres ont une
partition composée de plusieurs rôles. L’ensemble de l’équipe a donc à défendre un parcours
équivalent en taille au sein du spectacle, permettant ainsi de créer une solidarité très forte au
plateau et un véritable esprit de troupe.
PRINCIPES DE MISE EN SCÈNE
Par son lyrisme et sa poésie, Richard II renferme un univers symbolique très puissant qui
embrasse la vie des personnages. La mise en scène s’empare de ces symboles en déployant
leur portée théâtrale.
Les éléments naturels comme l’eau et le vent sont très souvent utilisés comme métaphore
pour renforcer le caractère sacré de l’œuvre.
En effet, en plus du travail fondamental autour de la direction d’acteur, il me semblait
important d’aborder la pièce par cet angle poétique et vibrant de la sacralisation.
Ces deux principes du travail de mise en scène (les acteurs et le sacré) dialoguent et
fusionnent selon les situations en s’appuyant sur de simples accessoires de jeu (drap
blanc, tabourets, table) qui permettent l’évocation des lieux et du cadre des situations. Ces
accessoires sont manipulés par les acteurs eux mêmes. C’est un théâtre qui se fait et se
défait à vue. Ce travail quasi artisanal du développement de la pensée par l’image permet de
plonger le spectateur dans l’énergie de la pièce et convoque son imagination.
Guillaume Séverac-Schmitz
LE MOT DU COLLECTIF
Le travail du Collectif Eudaimonia tire son énergie de l’esprit de groupe et de la cohésion qui
l’anime durant la création. Nous avons le souhait profond de parler au monde avec un constant
souci de vérité et nous pensons que le théâtre est une fête; qu’il doit l’être à l’endroit du partage
et de la joie.
Nous abordons ici Shakespeare à travers l’histoire d’un homme qui perd tout, mais qui dans
sa chute nous révèle qu’il y a une manière de gagner qui consiste à perdre. Pour la raconter,
 2H15 - Dès 14 ans
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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nous mettons l’humain au centre de notre création en instaurant un dialogue permanent entre
les acteurs et les concepteurs. Nous tendons vers un théâtre moderne où la créativité et la
sensibilité de chacun des membres de l’équipe sont au service de l’œuvre que nous défendons.
Nous avons construit un projet exigeant, créatif, rassembleur et résolument populaire. Nous
sommes parti du texte, de ce qu’il met en jeu et de ce qu’il dit. Nous sommes parti de ce
qu’écrit Shakespeare, sans complexe, sans préjugés, en ayant l’ambition de toucher les enjeux
dramatiques de son texte, pour en révéler la puissance en tentant de démontrer qu’il y a dans
chacune de ses œuvres une part très intime de nous-même. Notre travail sur Richard II tend à
témoigner de cette universalité.
Si l’on continue encore à monter Shakespeare aujourd’hui, c’est qu’il y a dans son œuvre quelque
chose d’immortel, d’intemporel, d’infini mais aussi quelque chose qui demande toujours à
être ré-interrogé, redécouvert, réinterprété. L’ambition du spectacle tente de réunir ces deux
pôles : embrasser la poésie géniale de l’auteur et l’ampleur de sa pensée tout en comprenant
aujourd’hui la portée du discours de la pièce que ce soit d’un point de vue humain, politique mais
aussi théâtral.
En effet, si Richard II est l’histoire d’un roi qui chute, c’est aussi celle d’un acteur qui laisse le
premier rôle. Rarement ce geste, souvent assimilé à la quintessence même du tragique, est
interprété comme une gloire, une réussite : comme s’il n’y avait pas plus royal que de laisser sa
place...
Tant de contradictions et de questionnements sont soulevés quand vous êtes confrontés à
l’œuvre du dramaturge anglais : si en cerner toutes les ambiguïtés est une priorité, savoir les
éclairer pour les rendre lisibles et efficaces lors du passage au plateau est une nécessité. C’est
dans cette perspective d’efficacité et de lisibilité que la mise en scène se doit d’être tout aussi
épique et spectaculaire qu’intime et poétique. L’œuvre est adaptée pour pouvoir être jouée
par une troupe de sept acteurs. Ainsi le théâtre est sans cesse mis en abyme, il se construit
à vue par les acteurs eux-mêmes. En entretenant un rapport concret avec les spectateurs, le
lieu de représentation devient plus qu’une simple salle de spectacle mais l’Angleterre entière
du roi Richard. Shakespeare l’avait compris: le théâtre a bien les épaules pour rêver de grandes
Histoires.
Le collectif Eudaimonia
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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LE PETIT COUCHER DE STANISLAS
JEAN-PHILIPPE JAWORSKI / BRUNO RICCI
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20 > 23 OCT
PLACE STANISLAS
Jardin éphémère - entrée libre
29 > 30 OCT
LUNÉVILLE - CHÂTEAU DES LUMIÈRES
4 > 5 NOV
NANCY - PALAIS DU GOUVERNEMENT
Carte blanche à Bruno Ricci
Conception Michel Didym
Avec Bruno Ricci
(distribution en cours)
Son Dominique Petit, Hubert Parisot
Lumières Sébastien Rébois
Coproduction
Parcs et Jardins de la Ville de Nancy
Centre Dramatique National
Nancy Lorraine, La Manufacture
En collaboration avec
l’Orchestre National de Lorraine
Spectacle présenté
dans le cadre des Festivités
du 250ème Anniversaire
de la réunion de la Lorraine
à la France – 2016
 40min
Château de Lunéville, au cœur de l'hiver : Stanislas Leszczynski, le vieux roi de Pologne, duc
de Lorraine et de Bar, se réveille dans une chambre glaciale. Gardes et valets sont endormis,
personne ne répond aux appels du souverain ; en revanche, une dame mystérieuse veille
silencieusement sur Stanislas et refuse de se dévoiler. Un peu piqué par tant d'impertinence,
le roi s'efforce de deviner qui est sa visiteuse. Passant en revue les femmes de sa famille
et de sa cour, le voici qui égrène ses souvenirs et déroule le roman tragi-comique de son
existence… De Varsovie à Versailles, de Dantzig à Lunéville et Commercy, il nous entraîne
dans les intrigues, les guerres et les fêtes du siècle des Lumières, au milieu d'un carrousel de
cosaques, de jésuites, de philosophes et de petites marquises. Celui que Frédéric II de Prusse
appelle « ce roi de Pologne toujours élu et toujours détrôné » revit son couronnement et sa
chute ; le monarque déchu fuit la férocité des armées russes : l'aventurier masqué parcourt
toutes les routes du continent ; l'exilé de Wissembourg s'attendrit au souvenir du mariage de
sa fille avec le roi de France ; le duc de Lorraine et de Bar adoucit les rigueurs de l'occupation
française… Face à la confidente énigmatique, Stanislas fait toutefois plus que se raconter : il
pèse ce que vaut l'existence d'un homme.
JEAN-PHILIPPE JAWORSKI
Jean-Philippe Jaworski a « fait un peu d’archéologie » comme il dit, puis suivi des études de
lettres modernes Agrégé de lettres modernes.
Jaworski a collaboré au magazine Casus Belli, créé Tiers Âge, un jeu de rôle gratuit sur la Terre
du Milieu, et Te Deum pour un massacre, un jeu de rôle historique sur les guerres de religion.
En 2004, une nouvelle fait dire à quelques spécialistes attentifs qu’une belle plume venait
d’éclore en Lorraine...
En 2007, un éditeur exigeant ose publier Janua Vera, un recueil de nouvelles de fantasy, a
priori voué à un simple succès d’estime... Un site Internet de fans d’imaginaire aura raison
avant tous les autres, et lui décerne son Prix annuel. Actu SF, le site d’imaginaire le plus
fréquenté du Net, sonne aussitôt l’alerte. La plupart des professionnels laissent dire... Mais,
entre temps, le bouche à oreille a fait son office et, en moins d’un an, le tirage est épuisé.
Aussitôt, Gallimard décide de le rééditer dans sa célèbre collection de poche, Folio.
Gagner la guerre, son premier roman, va laisser sans voix presque tout ce que la critique
française compte encore de compétences... Les lecteurs de Janua Vera, déjà conquis, vont
retrouver le personnage de Benvenuto Gesufal, tueur à gages cynique et habile, devenu un
narrateur particulièrement bien placé pour nous révéler les intrigues et les crimes qui se
nouent dans chaque grande famille de Ciudalia ! Le ton, machiavélique, du roman est donné
par la quatrième de couverture, qui reprend l’un de ces morceaux de bravoure que Don
Benvenuto accumulera au long des chapitres pour le plus grand plaisir du lecteur : «Gagner
une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand
ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé
à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter
les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais,
pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les
couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon... »
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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Après Janua Vera, le recueil qui inaugure ces passionnants « Récits du vieux royaume »,
Gagner la guerre (Prix Imaginales 2009) impose une incroyable machine fictionnelle où tout
s’agence comme à la manœuvre : style impeccable, sens de la narration, capacité à enchaîner
les rebondissements, maîtrise totale du dénouement... Les coups de théâtre s’enchaînent
alors, révélant aussi une construction exemplaire.
Même pas mort (Les Moutons électriques), premier volume d’une éblouissante trilogie
celte, a confirmé cette « sucess story » à la française, et lui a valu en 2014 un second prix
Imaginales.
Dernièrement Le Sentiment du fer, recueil de nouvelles est paru chez Hélios (2015).
BRUNO RICCI
Il est diplômé de l’École Supérieur d’Art Dramatique du Théâtre National de Strasbourg
(Promotion 1992).
Au théâtre, il joue avec Jean-Louis Hourdin, Gildas Bourdet, Laurent Lafargue, Joël Jouanneau,
Jean-Marie Villégier, Christophe Perton, Michel Didym. Pendant deux ans, il joue Comment
réussir un bon petit couscous, écrit et mis en scène par Fellag. Il écrit et interprète Peppino
dans une mise en scène de Mario Gonzales.
Il fait ses débuts au cinéma dans L’Appartement aux cotés de Monica Bellucci et Vincent
Cassel, il joue également dans Cash d’Éric Besnard et La Loi De Murphy de Christophe Campos
en 2009. Suivent les tournages de La Tête En Friche de Jean Becker, Captain America : the
first avenger, de Joe Johnston (2010), Le Capital de Costa-Gavras (2012), Three days to kill
de Joseph Mc Ginty Nichol (2012) et La Confrérie des Larmes de Jean-Baptiste Andrea (2013).
Parallèlement à sa carrière cinématographique, Bruno Ricci mène brillamment sa barque au
petit écran et figure au casting de nombreuses séries.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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MEURTRES DE LA PRINCESSE JUIVE
BON TITRE, PUBLICITÉ MENSONGÈRE
:
11
3 > 11 NOV
GRANDE SALLE
Avec
Luc-Antoine Diquéro
Et Ariane Berendt, Marie Brugière
Tristan Cottin, Léo Grange
Léonie Kerckaert, Amaranta Kun
Lorenzo Nieddu, Marion Pastor
Gabriel Rouvière, Chloé Sarrat
Alexandre Servage
Assistanat à la mise en scène
Élodie Chamauret
Scénographie Caroline Frachet
Laure Montagné
Son Caroline Mas, Estelle Lembert
Lumières Pia Marmier, Théo Tisseuil
Costumes Adélie Antonin,Gabrielle Marty
Assistanat à la conception
des costumes
Fanny Buchs
Régie plateau Laure Montagné
Coupe, réalisation et régie de
production des costumes
Bettina Amstutz
Nina Aubanel, Coline Bavois
Sofia Bencherif, Isabelle Fos-André
Océane Gerum, Claire Gollentz
Margaux Haffner, Juliette Le Soudier
Philippine Marret, Laurine Petito
Fleur Peyfort, Charlotte Torres
Alice Verron, Chloé Vos
Construction du décor Lucie Auclair
Juliette Desproges, Rudy Gardet
Marianne Joffre, Élodie Quenouillère
Irène Vignaud, Jordan Vincent
Coproduction
Centre Dramatique National Nancy
Lorraine, La Manufacture
ENSATT - École Nationale Supérieure
des Arts et Techniques du Théâtre
 2H30 (durée estimée)
CRÉATION
Dès 15 ans
23 > 30 JUIN 2016
ÉCOLE NATIONALE SUPÉRIEURE
DES ARTS ET TECHNIQUES
DU THÉÂTRE (ENSATT)
STUDIO LERRANT
DE ARMANDO LLAMAS / MISE EN SCÈNE MICHEL DIDYM
COLLABORATION LUC-ANTOINE DIQUÉRO
ÉLOGE DES ENTRE DEUX
Serge entame un voyage lointain au Pakistan, sans doute pour oublier que son amant Raoul
l’a quitté. Cette quête assez ordinaire de l’amnésie - comme si voyager revenait à perdre la
mémoire de la douleur amoureuse - croise plusieurs autres fils narratifs qui entretiennent
entre eux des relations discrètes et même parfois secrètes. Ainsi découvre-t-on la relation
entre Albertine et Suzanne, ou celle de l’homme d’affaires suisse M. Schultz et de sa femme ;
de cette Madame Schultz et d’un jeune homme canadien ; de celle entre Esther et Eulogia, de
celle entre Lakhsmi et de son mari Ali, ou même de celle de Jacques et d’ouvriers pakistanais,
de celle entre Roger, le serveur du café et de sa femme.
La violence circule. Tous les couples croisés en chemin ont fait ou font l’expérience de la
violence, sous diverses formes, dans la relation à leur(s) partenaire(s). Les vingt points de
suture qu’a subis l’idéaliste Jacques, victime de ses amis pakistanais, Albertine les connaît
aussi mais autrement, dès la scène d’ouverture en forme de « genèse ». Lakshmi, la femme
d’Ali, n’est pas explicite sur ce qu’elle a subi, mais elle fuit le Pakistan avec son bébé en
compagnie de Serge. Au passage Llamas évoque la « locataire du château de Wildfeld »,
allusion au premier roman féministe d’Anne Brontë qui racontait justement les mésaventures
d’une femme qui quitte son mari abusif et débauché. Dans la scène du « café triste », le
serveur sentimental regrette l’absence de tendresse et se plaint d’être considéré comme
un morceau de viande ou un paquet de muscles. Quand les uns ou les autres se laissent
aller à philosopher, ils en viennent tous à rêver de relations parfaites, plus amicales que
passionnelles, peut-être même dénuées de désir sexuel.
Sans doute faut-il considérer avec un brin d’humour, Armando Llamas faisant l’apologie
de la relation platonique. En tout cas, il ne se prive pas de mettre en jeu des personnages
violemment punis de s’abandonner aux joies d’une rencontre fugitive, tel le malheureux
jeune canadien, à peine une silhouette croisée dans un aéroport, assassiné par une
(pourtant) honnête mère de famille suisse, heureuse de faire plaisir à son mari.
À qui se fier, donc, dans cet univers de l’entre-deux, des entre deux, véritable sujet de la
pièce ?
Comment vivre à deux, entre deux pays, entre deux voyages, entre deux sexualités ? Les
étrangers se croisent, s’insultent ou sympathisent, et le jeu des apparences est une fois de
plus trompeur. Les citoyens des pays réputés sages ne le sont pas toujours, et les athlètes
taillés pour l’amour aiment tenir des discours fleur bleue. Quant aux femmes, quand elles ne
sont pas abusées par des débauchés, elles sont définitivement dénuées d’illusions, et, loin
de tout projet d’arrimage, elles repartent en voyage.
Le voyage, ce mouvement perpétuel, est sans doute une solution pour fuir la banalité grise,
mais elle vous rattrape vite, dès que l’on sort des rassurantes zones de transit, espaces de
l’entre-deux par excellence.
Mieux vaut en sourire, pourtant. Il ne s’agit pas d’une pièce triste, mais d’une comédie douceamère, qui ne ressemble à aucune autre. Armando Llamas, qui ne s’interdit décidément rien,
fait se croiser les destins, les genres et les styles. La parole est tour à tour ordinaire, lyrique,
vulgaire, elle rompt avec ce que l’on attend des personnages et de ce qui est raconté, avec
une belle allégresse, comme si elle apparaissait au fil de la plume.
Ce serait un étrange ballet baroque des impossibles amours ; une ballade du café triste où les
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serveurs ont des états d’âme et où passent toutes sortes de silhouettes croquées dans notre
quotidien. Ce serait une ode aux voyageurs qui prennent le risque de l’altérité ; ce serait la
comédie des erreurs amoureuses, et ça nous ferait sourire.
Celui ou celle qui a pris parti pour le père périra par le père. Le père est un leurre. Pourtant
l’humanité entière se fait chier à cause du père. Les princesses font obstacle à toute vie.
Mes personnages essayent d’y échapper. Quelques-uns réussissent. D’autres échouent. Des
destinées se tissent en pure perte. Mais n’est-ce pas l’amour la perte la plus grande à laquelle
on puisse prétendre ?
Armando Llamas
Sissi impératrice ou Guernica. Romy Schneider ou Picasso.
Comme s’il était impossible d’aimer les deux.
Le jardinier de Lisbeth est complètement pétée somme les trois collégiennes de choisir leur «
tendance ».
Entre le populaire et le classique, le bon goût et le kitsch.
Autant de précipices de style dans lesquels Armando ne tombe pas. Les êtres qu’il fait évoluer
sur scène ne sont jamais innocents de l’histoire de l’Art et s’ils peuvent - comme leur auteur
- évoluer dans des univers postmodernes raffinés comme dans les zones les plus troubles
des séries B, voire des séries Z, leur rapport à la culture est toujours conscient. Leur maîtrise
du politique est affirmée. Le choc de la pensée classique et des formes d’expressions les plus
contemporaines amène l’écriture d’Armando Llamas dans, des paysages dramaturgiques
tout à fait singuliers, où le technicolor se fond au réalisme social. On appelle ça un style, on
pourrait presque dire qu’il fait école.
Toutes les micro-implosions de sens générées par cette langue sont à la source d’une
écriture si dense que toujours l’on a pu constater des attitudes extrêmement radicales,
d’enthousiasme ou de rejet. Intelligence et sens critique.
Ce que de nombreux critiques et dramaturges constatent, c’est qu’il s’agit d’une œuvre
extraordinairement ouverte et qu’il faudra de nombreuses générations pour épuiser les
richesses de ce texte magique où jamais il n’est question de sexe mais d’amour, de toutes les
dérives de la pensée amoureuse, de tous ses abîmes et de tous ses égarements.
Depuis plus de six ans je viens régulièrement voir les travaux de l’ENSATT et j’ai été conquis par
la génération qui va sortir. Elle possède des qualités extraordinaires qui peuvent s’accorder
parfaitement au génie d’Armando Llamas.
C’est avec cette troupe et Luc Antoine Diquéro que nous avons décidé de nous lancer dans cette
comédie politique.
Paris, Budapest, Hiroshima, Mantes-la-jolie, Abu Dhabi seront quelques uns des lieux que nous
allons traverser ensemble.
Ce spectacle viendra clore l’apprentissage d’une génération en les inscrivant aussi socialement
dans la vie artistique de notre pays.
Michel Didym
ARMANDO LLAMAS - AUTEUR
Né en 1950 à Santibanez dei Bernesga (Espagne), il vit en Argentine de 1951 à 1973, année
où il s’installe en France.
Journaliste de formation, artiste aux multiples facettes, il peint, écrit, s’intéresse à la
dramaturgie, joue. On lui doit ainsi les paroles de nombreuses chansons, pour des interprètes
argentins, espagnols, mexicains ou français - notamment les Rita Mitsouko -, des articles de
presse dans Le Monde, Libération, le Magazine littéraire, etc. et quelques scénarios.
Dans les théâtres, il a mis en scène ses premières pièces à Paris, a travaillé à l’administration
de l’Athénée-Louis Jouvet (1979-1981) et a été dramaturge de Claude Régy aux Ateliers
contemporains (1981-1988). Dans le même temps, il a été lecteur pour la revue l’Action
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théâtrale, conseiller littéraire de la revue du Théâtre National de la Colline, puis conseiller
artistique des rencontres de Brou à Bourg-en-Bresse en 1990. Boursier à deux reprises du
C.N.L. (1984, 1986), puis de la Fondation Beaumarchais (1993), il est invité la même année
en résidence par l’Institut Français de Vienne.
À partir de 1993, il vit en Espagne et participe à plusieurs mises en scène de ses pièces et
adaptations. Llamas écrit son œuvre théâtrale en français. Certaines de ses pièces sont
montées par Stanislas Nordey, Philippe Adrien ou Michel Didym. Il collabore à la Mousson
d’été, festival des écritures contemporaines à Pont-à-Mousson.
Plus tard, l’auteur espagnol apprend qu’il est atteint du VIH. C’est une découverte qui
bouleversera son écriture. La première œuvre sur laquelle il se penche après cette
douloureuse nouvelle est Trente et une pièces autobiographiques, parue en 2000 aux éditions
Relié. Suivront les pièces Gustave n’est pas moderne et Lisbeth est complètement pétée.
Armando Llamas succombe de sa maladie en 2003, à l’âge de cinquante-trois ans. Avant sa
mort, l’auteur travaillait sur l’œuvre intitulée L’Amour renaît des os brûlés des Sodomites qu’il
n’a pas eu le temps de terminer.
MICHEL DIDYM - METTEUR EN SCÈNE ET COMÉDIEN
Comédien et metteur en scène de théâtre et d’opéra, il est directeur artistique de la Mousson
d’été et de la Maison européenne des écritures de théâtre contemporaines.
En 1989, lauréat du prix Villa Médicis-Hors les murs, il dirige plusieurs ateliers à New York et à
San Francisco sur des textes contemporains français. Désireux d’approfondir sa relation avec
le théâtre contemporain, il fonde en 1995 avec sa Compagnie Boomerang La mousson d’été,
événement annuel destiné à la promotion des écritures contemporaines, qui a lieu fin août à
l’Abbaye des Prémontrés à Pont-à-Mousson. En 2001, il fonde La Meec (Maison européenne
des écritures contemporaines) qui a pour mission de favoriser l’échange de textes, la
traduction d’auteurs français et européens et leur création. Depuis 1990, il a mis en scène de
nombreux textes, principalement contemporains.
Ses dernières créations : Le Mardi à Monoprix de Emmanuel Darley et Invasion ! de Jonas
Hassen Khemiri (Suède) en 2009, Le tigre bleu de l’Euphrate de Laurent Gaudé en 2010,
Confessions sur le mode d’un théâtre intime, presque privé, où le spectateur se retrouve seul
face à un acteur l’espace d’une confidence, Chroniques d’une haine ordinaire d’après Pierre
Desproges en 2011.
En juin 2012, il met en place un nouveau rendez-vous : le Théâtre d’Été. À cette occasion,
il créé et joue - aux côtés de Catherine Matisse - Savoir-vivre d’après des textes de Pierre
Desproges. En octobre, il présente Comparution immédiate d’après les chroniques
judiciaires de Dominique Simonnot. En avril 2014, à l’occasion du Festival RING (Rencontres
Internationales des Nouvelles Générations), il propose un spectacle où il place le spectateur
en position de jury avec Examen, une commande d’écriture à dix auteurs français et
allemands. Ce travail s’inscrit dans la suite de Divans et Confessions. En janvier 2013, il réunit
Romane Bohringer et Richard Bohringer dans une mise en scène du texte d’Angela Dematté
J’avais un beau ballon rouge. La même année, le « Palmarès du Théâtre » a décerné le
prix « Coup de cœur du Théâtre public » à Richard Bohringer et Romane Bohringer pour leur
interprétation dans ce spectacle. En janvier 2015, il crée Le Malade imaginaire de Molière au
Théâtre national Nancy Lorraine - La Manufacture. Le spectacle a été présenté en France, en
Belgique, en Allemagne, en Suisse et en Chine.
Dernièrement il créé Sales gosses de Mihaela Michailov (décembre 2015), Krise Expert en
avril 15, dans le cadre du festival RING et Meurtres de la princesse juive, bon titre, publicité
mensongère d’Armando Llamas à l’ENSATT en juin 2016.
Michel Didym est directeur du Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture
depuis le 1er janvier 2010. Il y instaure de nouveaux événements comme le Festival RING
(Rencontres Internationales des Nouvelles Générations), Neue Stücke (Semaine de la
dramaturgie allemande), et le Théâtre d’été (spectacle itinérant en Région Lorraine, au
Luxembourg et en Allemagne).
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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NEUE STÜCKE
SEMAINE DE LA DRAMATURGIE ALLEMANDE
DU 15 AU 18 NOVEMBRE 2016
Neue Stücke est réalisé en partenariat avec le Goethe-Institut Nancy, le Badisches
Staatstheater de Karlsruhe, Nancy Jazz Pulsations, l’Institut Européen de Cinéma et
d’Audiovisuel (IECA), Sciences Po Paris, Campus de Nancy, l’Université de Lorraine, le
Conservatoire régional du Grand Nancy et la MG EL. Neue Stücke est devenu un temps fort
régulier autour de la culture allemande, en favorisant les échanges entre auteurs français et
allemands ainsi que les créations franco-allemandes. Cette année, nous vous proposons des
rencontres, des concerts, des performances, deux spectacles phares et un nouvel épisode
de Krise Expert, avec des nouveaux textes dramatiques français et allemands qui seront
présentés avec le soutien du Goethe-Institut.
15 NOV
GRANDE SALLE
 1h30 - spectacle en allemand
surtitré en français
ICH BEREUE NICHTS (Je ne regrette rien)
Accusé par le gouvernement américain de trahison
et d’espionnage après avoir révélé en 2013 le détail
des écoutes massives opérées par la CIA et la NSA,
Edward Snowden est aujourd’hui en exil. Informaticien
de talent, il refuse d’être le simple rouage d’un
système de surveillance affolant et nous donne par là
une leçon de conscience et de responsabilité. L’acteur
Thomas Halle restitue avec subtilité ce que peut être
le questionnement d’un de ces lanceurs d’alerte
(whistleblowers), nouveaux justiciers d’un monde où
la transparence affichée peut cacher de redoutables
opacités.
Un projet de Jan-Christophe Gockel, Thomas Halle et Konstantin Küspert Mise en scène Jan-Christoph Gockel Avec Thomas Halle
et Angela Pfützenreuter, Julia Marquardt, Valentina Luzi Scénographie et costumes Julia Kurzweg Musique Matthias Grübel
Dramaturgie Konstantin Küspert, Marlies Kink Pédagogie théâtrale Verena Lany Production Badisches Staatstheater de Karlsruhe
DEMOCRACY – IM RAUSCH DER DATEN
Sur le mode d’un thriller politique, le captivant
documentaire de David Bernet, Democracy – Im
Rausch der Daten (Democratie – Le vertige des
données), emporte le spectateur dans le monde
étonnant et complexe du processus législatif du
Parlement européen. Le film retrace, à travers
l’engagement de personnalités politiques pour la
défense des citoyens contre les dangers du monde
digital, le long travail qui a pu aboutir à la loi sur la
protection des données personnelles.
16 NOV
GRANDE SALLE
 1h40 - film en VOST français
En présence du réalisateur
Un film en lien avec Ich bereue nichts En partenariat avec l’IECA Nancy
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MANU JAZZ CLUB
MAXIME BENDER 4TET
Ses précédents projets ont permis de révéler ses
différentes facettes en tant que compositeur et
leader. À présent, le talentueux saxophoniste Maxime
Bender franchit un pas décisif hors des sentiers
battus du jazz. Dans un quartet de musiciens venant
du Luxembourg, de Suisse et d’Allemagne, la sécurité
des structures harmoniques et rythmiques qui
constituent généralement l’identité d’un quartet de
jazz est dissoute et recyclée en une musique plus
libre, nouvelle et très excitante. Cette dernière laisse
place à des espaces de composition spontanée et à
une communication musicale instantanée
17 NOV
LA FABRIQUE
concert
Maxime Bender Saxophone Simon Seidi Piano Oliver Lutz Contrebasse Silvio Morger Batterie
JEDERMANN RELOADED
Un acteur accompagné de deux musiciens incarne
avec gourmandise les vingt personnages de ce
classique allemand où un homme riche rencontre le
personnage de la mort et tente de négocier un sursis.
Philipp Hochmair et sa bande revisitent l’œuvre
en performance rock-disco-punk sans négliger sa
puissante dimension existentielle. Unanimement
salué en Allemagne comme un événement, ce
spectacle, interprété en français et en allemand, nous
apporte une pensée alerte et du plaisir à partager.
18 NOV
GRANDE SALLE
 1h45 - Concert-performance
surtitré en français
Performance suivie d’un concert au bar du théâtre
D’après Jedermann de Hugo von Hofmannsthal (1911) Avec Philipp Hochmair, Tobias Herzz Hallbauer, Jörg Schittkowski
(Elektrohand Gottes) Lumières et régie générale Hanns Clasen Traduction Jill Strasmann Production Philipp Hochmair
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
14
COMBAT DE NÈGRE ET DE CHIENS
BERNARD-MARIE KOLTÈS / LAURENT VACHER
15
22 > 25 NOV
GRANDE SALLE
De Bernard-Marie Koltès
Mise en scène Laurent Vacher
Avec Quentin Baillot
Daniel Delabesse, Dorcy Rugamba
Stéphanie Schwartzbrod
Collaboratrice à la mise en scène
Adèle Chaniolleau
Scénographie Jean-Baptiste Bellon
Création sonore Michael Schaller
Création lumière Victor Egea
Costumes Marie Odin
Maquillage Catherine Saint Sever
Régisseur général Cédric Marie
Administration et production
Véronique
Felenbok et Clara Prigent
Relations presse et extérieures
Olivier Saksik
Production Compagnie du Bredin
Coproduction Théâtre Ici&LàMancieulles, Château Rouge –
Annemasse
Avec le soutien de l’ADAMI
La Compagnie du Bredin est
subventionnée
par la DRAC Lorraine – Ministère de
la Culture et par la Région Lorraine
w
 2H30 - Dès 14 ans
LÀ COMMENCE L’HISTOIRE
Quelque part en Afrique. L’arrêt d'un chantier. Un pont «inachevable».
Des gardiens sur des miradors, une porte qui claque, un coup de feu, un chien qui aboie, un
camion qui roule trop vite, un geste maladroit, une parole qui blesse, un ouvrier mort.
Horn, soixante ans, chef de chantier, patron ou du moins faisant office de - fait venir une
femme de France : Léone. Il lui a promis le mariage, bien qu'il soit impuissant.
Léone a suivi Horn voyant là l’occasion de changer de vie, de laisser enfin ce qu'elle a raté
derrière elle. Elle n'attend plus rien des choses de l'amour, mais se surprend à avoir du désir
pour Alboury.
Alboury, lui ne fait pas confiance aux Blancs. Il n’a qu'un but : chercher le corps de son frère
mort, ouvrier sur le chantier, assassiné par Cal.
Cal, la quarantaine, alcoolique naufragé ayant raté sa carrière, se regarde s’enfoncer, les pieds
dans la boue.
Horn sait que Cal a tué le frère d’Alboury. Il doit gagner du temps, et corrompre Alboury, qui ne
partira pas sans le corps de son frère.
Quatre personnages, piégés dans cet enclos, épiés par des gardiens invisibles et menaçants.
L’histoire dure une nuit, juste une nuit où chacun affûte ses arguments, affine ses coups et
charge ses armes.
Laurent Vacher
« J'avais besoin d'aller en Afrique pour écrire tout, n'importe quoi... pour moi l'Afrique, c'est
une découverte essentielle, essentielle pour tout. Parce que c'est un continent perdu,
absolument condamné... Et puis il y a un degré de souffrance... Quand on pense qu'il y a des
mômes qui passent toutes leurs journées à faire l'aller jusqu'au puits et le retour du puits
on se dit : mais comment peut-on encore s'intéresser à des problèmes sentimentaux... Ils
passent leurs journées à ça et ils meurent à la fin en ayant passé leur vie entière à chercher
de l'eau : je vous jure que ça vous remet à votre place. »
Bernard-Marie Koltès
Je me suis immergé à plusieurs reprises en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale, et
notamment au Tchad. L'histoire douloureuse de ce pays, le désastre de la colonisation comme
le mythe de la coopération y ont laissé des blessures profondes, qui ne se refermeront pas de
sitôt.
Des cultures ont été brisées par la colonisation, par l’appétit des colons qui se sont approprié
toutes ces richesses. La décolonisation n’a laissé qu'un modèle de pouvoir où la corruption
et l’autoritarisme font office de référence. Des deux côtés, nous avons appris à vivre avec, à
nous mépriser les uns les autres, à souffrir mille douleurs.
Malgré de vains efforts pour rester sourds et aveugles face à un tel constat, la fracture est là :
la misère des uns soutient la richesse des autres.
Combat de nègre et de chiens parle sûrement moins de l'Afrique que du rapport des
occidentaux et plus particulièrement de la France à cette Afrique.
En ce début de siècle, qui désespérément cherche une nouvelle voie, la pièce nous raconte la
faillite du siècle précèdent. Il ne s'agit pas de se réfugier dans le passé, ou de courir comme
des chiens fous vers le futur, mais de parler du présent.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
15
(...)
Bernard Marie Koltès ne théorise pas au sujet du monde en général, il parle des gens, des
êtres humains qui, sur la complexité du monde, se débattent et survivent.
Il décrit des personnages qui nous sont proches, nous montrant leurs failles, qui ressemblent
étrangement aux nôtres.
Il nous livre ici une vision poétique de l’être humain.
Dans cette quête insatiable d'une nouvelle humanité, il nous redonne espoir.
Laurent Vacher
Bien sûr que je déteste le théâtre, parce que le théâtre ce n’est pas la vie; mais j’y reviens
toujours et je l’aime parce que c’est le seul endroit où l’on dit que ce n’est pas la vie.
Bernard-Marie Koltès
APRÈS LE WESTERN
J’ai toujours était fasciné par « Il était une fois dans l’ouest », par le rythme de ses lourds
silences. Mon imaginaire a toujours peuplé ces silences de cris de souffrance, d’airs d’opéra,
de morceaux de rock. Les personnages enfermés dans leurs histoires de vengeance, les
regards irradiant la violence, l’héroïsme ou encore la bêtise, tant de raisons placent ce
western dans ma salle des trésors. À chacune de mes lectures de Combat de nègre et de
chiens, je pense à ce film. Se superposent dans les deux œuvres ces sensations d’apparition,
un mystère qui y plane, des histoires qui se télescopent révélant des liens de haine ou
d’amour. « Il était un fois dans l’ouest » se passe des mots, et fait parler les colts.
Dans Combat de nègres et de chiens, les mots et les paroles jaillissent en rafales, précises et
meurtrières.
Laurent Vacher
BERNARD-MARIE KOLTÈS
Bernard-Marie Koltès est né dans une famille bourgeoise de Metz. Fils de militaire de carrière,
il voit très peu son père durant son enfance. Supportant mal l'éloignement de sa famille, il vit
difficilement sa scolarité au collège en pensionnat. Il effectue son premier voyage au Canada
à 18 ans, voyage qui le marqua profondément.
Il s’initie à la musique de Johann Sebastian Bach avec l’organiste Louis Thiry. Il voit, à l’âge de
vingt ans, Maria Casarès dans Médée. Désirant devenir acteur, il passe le concours d'entrée
du Théâtre national de Strasbourg (TNS) mais il n'est pas admis. Il envoie sa pièce Les
Amertumes, écrite d'après Gorki, à Hubert Gignoux, alors directeur du TNS, qui impressionné
par le talent de Koltès, lui propose d’intégrer l’école; il y entre en section régie, mais fonde
très vite sa propre compagnie pour laquelle il commence à écrire et à mettre en scène ses
pièces : le « Théâtre du Quai ».
En 1970, il écrit L’Héritage que Maria Casarès lit pour la radio. Ses premières pièces,
expérimentales, ne connaissent pas le succès et Koltès les reniera lorsqu'il évoluera vers un
style plus narratif à la fin des années 1970, notamment à partir de Combat de nègre et de
chiens. Entre un passage au Parti communiste français (1975-1978), de nombreux voyages
en Amérique latine, en Afrique et à New York, Koltès crée de nombreuses pièces, comme le
long monologue écrit pour Yves Ferry, La Nuit juste avant les forêts, qui est monté en OFF au
Festival d'Avignon en 1977 par l’auteur, puis, à sa demande, par Moni Grégo au CDN de Lille.
Son théâtre, en rupture avec celui de la génération précédente, met en scène la perpétuelle
tentative de communication entre les hommes. Koltès a conçu le personnage de Roberto
Zucco à partir de l’histoire réelle du tueur Roberto Succo. Au début des années 1980, il
rencontre Patrice Chéreau, qui devient son metteur en scène. Mais l’écrivain, malade, meurt
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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en 1989 suite à des complications liées au SIDA.
Bernard-Marie Koltès, dont les textes sont traduits dans une trentaine de langues, est un
des dramaturges français les plus joués dans le monde. Avec Retour au désert, il entre au
répertoire de la Comédie-Française, dans une mise en scène de Muriel Mayette-Holtz.
En février 2015, les manuscrits et les archives personnelles de Bernard-Marie Koltès sont
données au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France par son
frère François Koltès.
LAURENT VACHER
Après des débuts laborieux dans la mécanique, le commerce des produits maraîcher, coursier,
militaire, surveillant de sieste, tueur, manutentionnaire, réparateur de dériveur, producteur
etc...
Laurent Vacher prend des cours de théâtre à l’école Jacques Lecoq puis chez Andréas
Voutsinas. Il joue dans plus d’une vingtaine de spectacles, puis petit à petit se lance dans la
mise en scène et créé sa compagnie : La compagnie du Bredin en 1998 avec la création Les
Oranges d’Aziz Chouaki.
En plus de son activité en France, Laurent Vacher met régulièrement en scène des spectacles
à l’étranger : Tchad, Paraguay, Mauritanie, Mali...
LA COMPAGNIE DU BREDIN
Laurent Vacher a créé la compagnie du Bredin en 1998. Après trois ans de résidence,
une saison en artiste associé au Carreau-Scène nationale de Forbach, une résidence au
Théâtre Gérard Philippe de Frouard, la compagnie est actuellement en résidence au Théâtre
Ici&La, à l’action culturelle du Pays de Briey. Elle mène sur le territoire un véritable projet
d’investigation locale mettant en jeu l’histoire architecturale avec celle de l’urbanisme
industriel de la région.
Par ailleurs, Laurent Vacher est conseiller à la Mousson d’Eté depuis sa création : comité de
lecture, choix des comédiens et organisation artistique de la manifestation.
Il conseil et collabore avec le secours populaire pour la mise en place d’ateliers et de sorties
culturelles et artistiques en direction de public en difficulté.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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TOM À LA FERME
MICHEL MARC BOUCHARD
JESSICA CZEKALSKI ET ALEXANDRE DOLLE
17
29 NOV > 9 DÉC
LA FABRIQUE
De Michel Marc Bouchard
(Éditions Théâtrales)
Mise en scène Jessica Czekalski et
Alexandre Dolle
Avec Laure Budzinski, Alexandre
Dolle,
Maxime Keller, Nadine Ledru
Chorégraphies Camille Michel
Régie plateau Anna Moriot
Création Sonore Maxime Keller
Création lumière Élise Lih Drouet
Scénographie Martin Clor
Production Compagnie Stasima
Production déléguée Centre
Dramatique National Nancy
Lorraine, La Manufacture
Texte publié aux éditions Théâtrales,
éditeur et agent de l’auteur
 1H50 - Dès 15 ans
L'HISTOIRE
Tom, jeune publiciste, se rend à la campagne dans la famille de son compagnon décédé
accidentellement, afin d’assister aux funérailles de celui-ci. Arrivé sur place, il réalise que
personne ne connaît son existence ni le lien le liait au défunt. Il se trouve alors pris dans un
stupéfiant jeu de rôle organisé et toxique, qui le fascinera autant qu’il l'effrayera.
Mettre en scène Tom à la ferme de Michel Marc Bouchard est un désir qui m'habite depuis
deux ans. À la première lecture de cette pièce, il m'est apparu qu'elle enfermait tout ce qui me
semble indispensable au théâtre : des
personnages forts et dépassés par les situations dans lesquelles ils se sont
enfermés, des relations entre eux qui ne passent pas nécessairement par le
dialogue, une ambiguïté continue entre chacun d'entre eux, et un message
contemporain sur la vie d'aujourd'hui, la différence et les difficultés à
communiquer.
Il m'a alors semblé que je manquais encore de maturité artistique pour
m'attaquer à un tel monument. C'est pourquoi j'ai attendu d'évoluer encore un
peu, de comprendre ce que mon regard et mes partis pris pouvaient apporter à
cette œuvre, avant de me lance pleinement dans ce travail.
Je me suis alors entouré des comédiens qui m'ont paru pouvoir apporter chacun à leur
personnage. Une chorégraphe a rapidement intégré l'equipe, afin de travailler les parties
dansées ainsi que toutes les transitions que j'apporte à la mise en scène principalement
basés sur le corps et la possibilité de transmettre et de communiquer à travers celui-ci. Il m'a
ensuite semblé essentiel d'intégrer le personnage du défunt. Non pas comme un « esprit »,
un « fantôme » ou autre apparition mystique, mais tout simplement comme une présence
qui habite cette ferme isolée et qui reste au centre de toute l'histoire.
C'est pourquoi j'ai voulu intégrer dans la scénographie ce mur transparent, à
travers lequel nous pouvons voir à plusieurs moments des ombres, que ce soit
celle de Francis dansant avec le défunt au tout début de la pièce ou celle du défunt lui-mème,
dansant lorsque la tension monte, comme pour comprendre ce que lui ressent également, à
travers tous les passages clefs de l'œuvre.
La cuisine, la chambre de Francis et l'extérieur sont les trois espaces présents sur scène. Les
personnages passent ainsi d'une partie à l'autre tout au long de l'histoire. J'ai pris le parti de
mettre en avant les transferts que chaque personnage réalise sur un autre. Tom faisant un
transfert de son amant sur le fière de. celui-ci, Agathe faisant un transfert de son fils décédé
sur Tom, Francis faisant un transfert de son frère disparu sur Tom.
Concernant Sara, il m'a semblé qu'il était plus intéressant d'en faire un personnage fort,
intelligent, embarqué dans une-histoire qu'elle ne contrôle plus, plutôt que d'en faire
une midinette qui ne réfléchit pas. Elle est la clef d'un certain dénouement et en faire un
personnage secondaire aurait été un manque à la pièce.
Tom à la ferme est ma prermière mise en scène d'une pièce intégrale. Il n'est nullement ici
question de faire un copier-coller de ce que j'ai déjà pu voir sur cette œuvre, ni de faire une
redite de l'adaptation- cinématographique, extrêmement réussie, réalisée par Xavier Dolan.
J'ai voulu au contraire apporter un regard nouveau, motivé par la jeunesse, le travail, et
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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l'ambition de la compagnie, qui puisse apporter aux spectateurs ce que j'ai toujours considéré
comme une œuvre réussie sur les planches, c'est à -dire- un beau moment de divertissement
ainsi qu'une véritable réflexion sur des sujets forts qui suscitent la discussion et le débat à la
sortie.
ALEXANDRE DOLLE
Il intègre la classe d'Arts Dramatiques au Conservatoire de Nancy en septembre 2010. C'est
là qu'il étudie des œuvres telles que Le songe d'une nuit d'été de William Shakespeare,
L'échange de Paul Claudel ou encore Ubu roi d'Alfred .Jarry. Il y découvre également l'art du
masque, du clown et de I'improvisation à travers la classe de Boutros El Amari, domaine qu'il
approfondira par un stage encadré par Hélène Cinque au théâtre du soleill.
En 2012, il travaille avec la compagnie "Les gueules de Gluck" dans laquelle il interprète le
rôle de Raphaël Blondin dans leur création originale A traveler man de Jean-Baptiste Aubert
et Aurélien Munier. II enchaîne ensuite avec le rôle d'lsmaïl dans Croisades de Michel Azama
dans une mise en scène de Christophe Pichard puis dans Ie rôle d'Octave des Caprices
de Marianne. Il collabore également avec le réalisateur Hugo Le Gourrierec avec lequel il
tournera La tombée des masques puis Anna, sélectionnés dans plusieurs festivals. Durant
cette période, il travaille également sous la direction de Michel Didym, directeur du Centre
Dramatique National de Lorraine, dans trois créations originales : Confessions en 2012, Divans
en 2013 puis Examen de 2014 à 2016.
Il crée en novembre 2015 le spectacle Je veux tout vivre, avec Laure Budzinski et Camille
Michel, pour la compagnie Stasima dont il est le directeur artistique.
Parallèlement, il retrouve Michel Didym dans sa dernière création Sales gosses, de Mihaela
Michailov où il assure l'assistanat à la mise en scène.
JESSICA CZEKALSKI
Jessica a obtenu un baccalauréat option théâtre à Sarreguemines en 2012. Titulaire d'une
licence Études culturelles et du diplôme universitaire d'études théâtrales à la faculté de
lettres de Nancy, elle prépare actuellement un master de théâtre à I'université de Bordeaux .
Elle travaille sous la direction de Michel Didym dans deux de ses créations, Divans puis
Examen, où elle interprète tour à tour une comédienne déstabilisée dans son interprétation
puis une jeune scientifique nymphomane postulant pour un voyage dans un autre univers.
Elle établit par la suite un travail de recherche autour des textes Perceptions, d'Aiat Fayez et
That moment, de Nicoleta Esinencu, dont elle proposera une perspective de mise en scène en
décembre 2015.
Elle collabore activement avec la compagnie Stasima depuis sa création.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
19
LA CANTATRICE CHAUVE
EUGÈNE IONESCO / PIERRE PRADINAS
19
13 > 17 DÉC
GRANDE SALLE
De Eugène Ionesco
Mise en scène Pierre Pradinas
Avec Romane Bohringer
Julie Lerat-Gersant
Aliénor Marcadé-Séchan
Matthieu Rozé, Stéphan Wojtowicz
(distribution en cours)
Scénographie Orazio Trotta
Simon Pradinas
Assistant à la mise en scène
Aurélien Chaussade
Production déléguée
Compagnie Le Chapeau Rouge
Coproduction Théâtre de l’Union
– Centre Dramatique National du
Limousin, Bonlieu Scène nationale
Annecy, Acte 2, La Passerelle, Scène
nationale de Saint-Brieuc,
Centre Dramatique National Nancy
Lorraine,La Manufacture
 1H30 (durée estimée)
Dès 10 ans
« Une des raisons pour lesquelles La Cantatrice chauve fut ainsi intitulée, c’est qu’aucune
cantatrice, chauve ou chevelue, n’y fait son apparition ».
Eugène Ionesco, Notes et contre-notes
RÉSUMÉ
Il est neuf heures du soir‚ dans un intérieur bourgeois de Londres, le salon de M. et Mme
Smith. La pendule sonne les « dix-sept coups anglais ».
M. et Mme Smith ont fini de dîner. Ils bavardent au coin du feu. M. Smith parcourt son
journal. Le couple se répand en propos futiles, souvent saugrenus, voire incohérents. Leurs
raisonnements sont surprenants et ils passent sans transition d’un sujet à un autre.
Ils évoquent notamment une famille dont tous les membres s’appelent Bobby Watson.
M Smith, lui, s’étonne, de ce qu’on mentionne « toujours l’âge des personnes décédées et
jamais celui des nouveaux nés». Un désaccord semble les opposer, mais ils se réconcilient
rapidement. La pendule continue de sonner « sept fois », puis « trois fois », « cinq fois »,
« deux fois »...
Mary, la bonne, entre alors en scène et tient, elle aussi, des propos assez incohérents. Puis
elle annonce la visite d’un couple ami, les Martin. M et Mme Smith quittent la pièce pour aller
s’habiller. Mary fait alors entrer les invités, non sans leur reprocher leur retard. (...)
Ce qui est drôle dans cette œuvre, c’est déjà son soustitre, « anti-pièce » : d’après l’auteur,
vous allez donc voir une pièce qui n’en est pas une, et non seulement ça, mais une pièce
qui s’oppose à toutes les pièces écrites jusque-là… Et le fait est, les tentatives infructueuses
trouvées sur internet le montrent : « La Cantatrice chauve » ne se résume pas.
Monsieur et Madame Smith reçoivent les Martin à la maison... Tout est anglais dans cette
histoire, les gens, la pipe, le fauteuil, le journal, jusqu’au dix septième coup de la pendule...
Même le silence est anglais prévient l’auteur. Mais Ionesco, qui a eu l’idée de la pièce en
apprenant justement l’anglais par une méthode bien connue écrit dans ses mémoires « si
j’avais voulu et n’avais pas réussi à apprendre l’italien, le russe ou le turc, on aurait pu tout
aussi bien dire que la pièce résultant de cet effort vain était une satire de la société italienne,
russe ou turque ».
Les Smith, donc, reçoivent les Martin à la maison... Ils parlent de choses et d’autres sans rien
échanger de personnel, on pense d’abord à une comédie de boulevard, une pièce intimiste
à thèse, et puis cela dérape... C’est cette situation à la fois banale et universelle que choisit
Ionesco pour finalement écrire une des pièces les plus comiques du XXème siècle. Pourtant,
les Smith et les Martin, ces « braves bourgeois » vivent un profond malaise. Ce qui fait ici la
matière du comique n’est pas drôle, c’est l’inspiration angoissée de l’auteur, sans artifice,
sans truc et sans blague, si proche de nous, qui nous amuse. C’est la critique des conventions
théâtrales quelles qu’elles soient, des dialogues naturalistes, des petites morales... Plus
qu’une satire du conformisme, Ionesco fait la «comédie de la comédie », selon sa propre
expression. Et c’est réjouissant : il ne nous accable pas, il partage avec nous l’absurdité de
nos postures, il nous fait rire de nous-même et ce n’est pas désespérant parce que grâce à
lui, on se comprend mieux, et on est pris d’une furieuse envie de réagir.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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Le théâtre de Ionesco n’a pas pris une ride. La case « absurde » nous a souvent fait ranger
son œuvre au rayon de l’extravagance : si c’est absurde, alors tout est possible, on peut tout
dire mais ça ne veut rien dire. Or, le théâtre de Ionesco, c’est tout le contraire, il dit sans dire, il
fait comprendre à la manière d’un tableau de Magritte, on est frappé par l’évidence de ce qu’il
dépeint.
Au mot « absurde », Ionesco préférait celui d’« étonnement ». Ce qui est absurde, en effet, ce
n’est pas son théâtre, c’est le monde qu’on découvre dans le miroir qu’il nous tend : le nôtre. Et
ce reflet ne vieillit pas. Mieux, il se réincarne au gré des métamorphoses de nos sociétés, et
sous nos yeux étonnés, les Smith et les Martin continuent d’échanger des banalités sur leur
radeau dérivant dans la houle...
Cette pièce emblématique est un élément essentiel dans mon parcours de metteur en scène,
je n’ai cessé d’y penser, de m’y référer dans ma pratique du théâtre.
D’abord elle est une interrogation sur la raison d’être de la représentation elle-même, ensuite
elle ouvre de nouvelles perspectives narratives et enfin, elle abolit la frontière traditionnelle
entre tragique et comique. Depuis que je l’ai découverte, à mes débuts, je ne supporte rien au
théâtre qui soit dénué d’humour ou d’une connivence avec le spectateur.
Pour monter un texte tel que La Cantatrice chauve, j’ai réuni des acteurs très concernés
et capable de travailler dans un esprit de troupe. C’est un nouveau registre pour Romane
Bohringer avec qui nous réaliserons notre 8ème collaboration depuis 2002.
Le rôle de la musique sera important dans mon approche de la pièce, c’est pourquoi elle sera
composée spécialement pour ce projet.
Pierre Pradinas, 28 février 2016
EUGÈNE IONESCO
Auteur dramatique et écrivain français d’origine roumaine, Eugène Ionesco (1909-1994) est
le fondateur de ce que l’on a appelé le « théâtre de l’absurde ». Ses premières pièces, ou
plutôt «anti-pièces», dépourvues d’action, s’attachent à déstructurer le langage, symbole de
l’aliénation, voire de l’exclusion.
Bien que revenu à un langage plus classique dans la seconde partie de son œuvre, Ionesco
continue à témoigner de son « étonnement d’être », dénonçant la matérialité de cette vie
terrestre qui détourne l’homme de sa quête spirituelle.
Opérant une fusion constante entre le comique et le tragique, mêlant de manière très subtile
l’humour à une profonde désespérance, il invente un théâtre où le non-sens et le grotesque
aboutissent au fantastique.
Après des débuts difficiles, où ses premières pièces se jouent devant des salles vides, vient
la reconnaissance internationale et son théâtre, plus particulièrement La Cantatrice chauve,
Les Chaises, Rhinocéros et Le Roi se meurt, est traduit dans toutes les langues. Très impliqué
dans la lutte pour les droits de l’homme, il publie des chroniques et parcourt le monde.
Durant les années quatre-vingt et quatrevingt- dix, il s’adonne à la peinture, thérapie contre
la dépression. Avant-gardiste mais publié de son vivant dans la bibliothèque de la Pléiade,
Satrape du Collège de Pataphysique et membre de l’Académie française, clown et mandarin,
Ionesco aimait à déstabiliser et demeure une personnalité complexe à l’image de son œuvre.
Source : Bibliothèque Nationale de France
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
21
PIERRE PRADINAS auteur, metteur en scène
Il crée la compagnie du Chapeau Rouge en 1978 à Avignon avec un groupe de comédiens dont
Catherine Frot, Yann Collette, Thierry Gimenez, Alain Gautré, Jean-Pierre Darroussin... Il choisit
et met en scène les pièces qu’elle produit.
Baptisé du nom d’une rue d’Avignon où une salle de danse transformée en théâtre accueille
ses créations, le collectif se fait connaître en France et à l’étranger.
De 1985 à 1987, Pierre Pradinas dirige le Centre Dramatique Régional de Picardie. De 1992
à 1998, le Chapeau Rouge est en résidence au Théâtre La Piscine de Châtenay-Malabry. De
2002 à 2014 Pierre Pradinas est directeur du Théâtre de l’Union, Centre Dramatique National
du Limousin.
Passionné par le travail avec les comédiens, il s’investit également dans la transmission. Il
est ainsi à l’origine de la création de l’école du Passage avec Niels Arestrup en 1990. De 1995
à 1997, il enseigne l’art dramatique à l’École nationale supérieure des arts et techniques du
théâtre (Ensatt). De 2002 à 2014, parallèlement au Théâtre de l’Union, il dirige l’Académie,
École Supérieure Professionnelle de Théâtre du Limousin.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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ÉMILE FRIANT, UNE VIE DE PEINTURE
PHILIPPE CLAUDEL / CHARLES VILLENEUVE DE JANTI
16 DÉC > 22 JAN
MUSÉE DES BEAUX-ARTS DE NANCY
Carte blanche à
Charles Villeneuve de Janti
Parcours déambulatoire d’après
Au revoir Monsieur Friant
de Philippe Claudel
et des correspondances du
peintre
Avec Michel Didym
Coréalisation
Musée des Beaux-Arts de Nancy,
Centre Dramatique National Nancy
Lorraine, La Manufacture
Dans le cadre de l’exposition
Émile Friant, le dernier naturaliste ?
Présentée au Musée
des Beaux-Arts de Nancy
du 8 octobre 2016
au 30 janvier 2017
 1H (durée estimée)
Le Musée des Beaux-Arts de Nancy, prépare une exposition monographique dédiée au peintre
Émile Friant. Le musée conserve depuis sa mort son fonds d’atelier. Outre une première
exposition monographique en 1988 à Nancy, Friant a plus récemment fait l’objet d’une
publication par le professeur Henri Claude et d’une exposition au Musée Georges de la Tour de
Vic-sur-Seille, en 2005.
L’artiste ne s’est enfermé ni dans le réalisme, ni dans un art pompier et l’exposition se
propose de montrer la complexité de son art qui allie parfois une touche qui rappelle celle des
Impressionnistes et un réalisme photographique. Les choix de ses compositions créent de
temps à autre une atmosphère d’étrange mélancolie, avec des portraits d’une grande intensité
psychologique. Comme nombre de ses contemporains, il céda aussi à l’appel des voyages, en
particulier celui d’Orient. Le rapport à la photographie sera également évoqué.
Qui a visité une fois au moins le Musée des Beaux-arts de Nancy se souvient de ce tableau
fascinant, ouvrant les collections, à droite en entrant : La Toussaint.
Un mendiant assis, une couverture sur les genoux, présente sa sébile à la porte du cimetière.
À droite, tranchant l’air pâle de novembre, une famille vient fleurir ses morts, impeccablement
vêtue de noir.
L’enfant, en passant, tend une pièce au mendiant.
Né à Dieuze, en 1863, Émile Friant, après les Beaux-Arts de Nancy, fuit les poses académiques.
Il préfère saisir l’instantané. Féru de photographie, il s’inspire de ses cadres et de ses
profondeurs de champ. Avant les Surréalistes, il parvient à capter l’étrangeté du réel, qui
acquiert, dans son regard, une dimension presque fantastique comme dans Les Amoureux, sur
la passerelle métallique, les voiles noirs et la tombe de La Douleur, Le Trimardeur, au bord de
son abri sous la pierre.
Il y a la Lorraine, la ville, Nancy, ses alentours, les canaux, les mariniers et les faubourgs,
les salons et les boudoirs. Et puis, la guerre. Des gravures, des estampes, plusieurs vies de
peinture, des doutes, des ruptures.
Le Musée ouvre ses réserves et présente les nouvelles œuvres en sa possession à partir
d’octobre 2016. Michel Didym, à douze reprises, lira, au cœur du musée et des tableaux, des
extraits du livre de Philippe Claudel, Au revoir, Monsieur Friant.
Un texte passionnant sur la vie de Friant, ses toiles et ses dessins, et ses propres souvenirs
d’enfance. Il évoque sa grand-mère éclusière, qui connut le peintre, et se glisse dans une
connivence intime avec Friant.
CHARLES VILLENEUVE DE JANTI
Charles Villeneuve de Janti, diplômé en muséologie (2004), est un ancien élève de l’École du
Louvre et de l'Institut national du patrimoine (promotion Erik Satie, 2006).
Nommé conservateur au Petit Palais en 2007, il y est chargé des collections d'arts graphiques
des XIXe et XXe siècles. Il y est commissaire d'une exposition sur William Blake et travaille sur
Félix Ziem.
Il se voit confier la direction du musée des Beaux-Arts de Nancy en 2013.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
23
TABLEAU D'UNE EXÉCUTION
HOWARD BARKER / CLAUDIA STAVISKY
10 > 13 JAN
GRANDE SALLE
De Howard Barker
Mise en scène Claudia Stavisky
Texte français Jean-Michel Déprats
Avec David Ayala, Éric Caruso
Geoffrey Carey, Christiane Cohendy
Anne Comte, Valérie Crouzet
Simon Delétang, Sava Lolov
Philippe Magnan, Mickaël Pinelli
Assistante à la mise en scène
Louise Vignaud
Scénographie et costumes
Graciela Galán
Lumières Franck Thévenon
Son Jean-Louis Imbert
(distribution en cours)
Production
Célestins - Théâtre de Lyon
Coproduction Comédie de Caen CDN de Normandie,
Comédie de SaintÉtienne - Centre
dramatique national
Avec le soutien
du Grand Lyon, la métropole
 2H (durée estimée)
Dès 15 ans
«La protagoniste, la femme peintre Galactia, avec qui tous les critiques sympathisent
volontiers, y fait figure de pacifiste. Je suis tenté de me demander quelle aurait été la
réception de la pièce si j’avais eu le courage et l’imagination de la représenter comme une
apôtre de la violence.»
Howard Barker,
Le Culte de l’accessibilité et le théâtre de l’obscurité.
« «L’art du théâtre» - se donne comme expérience
viscérale avant d’être intellectuelle.»
Howard Barker, Death, the One and the Art of Theatre.
« La réflexion éthique est indissociable chez Barker
de la recherche esthétique d’une forme nouvelle :
l’omniprésence de la figure de l’artiste dans ses textes,
comme la femme peintre Galactia dans Tableau d’une
exécution. Devant le constat de la nécessité d’une
forme neuve pour dire l’homme qui a découvert sa
non-humanité, Barker s’emploie a inventer un nouveau
langage de la scène, un nouveau théâtre. »
Extrait de Introduction : Le théâtre de la Catastrophe et ses
enjeux, Elisabeth Angel-Perez, Howard Barker et le théâtre de
la catastrophe, ouvrage collectif, Editions Théâtrales.
République de Venise, 1571, en pleine Renaissance. Galactia, femme et peintre, se voit
commander un tableau monumental pour commémorer la bataille de Lépante et glorifier
la victoire de l’État Vénitien sur l’Empire Ottoman. Au lieu de mettre en scène l’apologie du
combat, elle choisit de peindre la vérité d’une guerre, sa réalité faite de chairs mortes et de
corps à vif. Le troublant tableau vient alors heurter le politique, entraînant Galactia dans un
duel où l’art se fait l’ennemi des mécaniques du pouvoir.
Cru et cruel, Tableau d’une exécution fouille en une vingtaine de tableaux la sphère intime et
publique de la création d’une œuvre d’art à travers le parcours tortueux d’une femme à l’état
brut. Dans une langue d’une profondeur poétique sans concession aucune, vive et mordante,
les mots dévoilent des corps sensibles, convulsifs, acérés. Rien n’est montré dans cette pièce
et pourtant la poésie est toute entière sur le plateau. Peintre autant qu’auteur, Howard Barker
confronte l’exécution d’une œuvre d’art à la mise à mort de l’expérience créatrice face au
pouvoir politique.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
24
(...)
Pouvez-vous, en quelques mots, présenter Tableau d’une exécution ?
C. S. : En 1571, dans la République de Venise, une femme peintre, prénommée Galactia, se voit
commander un tableau monumental en commémoration de la bataille de Lépante. Mais au lieu
de glorifier la victoire chrétienne face à l’Islam, elle peint la vérité de la guerre, dans toute sa
violence, son atrocité, sa morbidité. Bien sûr, le tableau heurte ses commanditaires. Galactia
est alors entraînée dans un bras de fer où les impératifs de l’art s’opposent aux mécanismes
du pouvoir. En une vingtaine de tableaux, à travers le parcours d’une femme à l’état brut,
Howard Barker fouille les sphères intimes et publiques de la création d’une œuvre d’art. Il le
fait dans une langue radicale et profondément poétique. Dans une langue vive, mordante, qui
dévoile des corps et des êtres d’une sensibilité à fleur de peau.
Voilà longtemps que vous pensez à mettre en scène Tableau d’une exécution. Pour quelles
raisons cette pièce, davantage qu’une autre œuvre de Howard Barker, vous habite-t-elle ainsi
?
C. S. : Pour moi, Tableau d’une exécution contient la totalité des thèmes qui composent l’œuvre
de Howard Barker. C’est un véritable condensé des sujets qui le préoccupent, et qui me
touchent : le rapport entre intime et politique, le parcours d’une femme complexe, jusqu’auboutiste, qui est, à certains égards passionnante, à d’autres détestable... Tableau d’une
exécution est traversé, dans sa dimension tragique, par un souffle shakespearien. Un souffle
qui éclaire intensément ce qui rend humain un être humain.
Comme nous venons de le dire, ce théâtre ne s’applique pas à résoudre des sujets mais,
au contraire, à éclairer des thématiques pour tenter d’en faire surgir un maximum de
dimensions, de questionnements. Sur quelles perspectives ouvrent, selon vous, les sujets
que vous venez d’évoquer ?
C. S. : Sur la question fondamentale du rapport entre l’art et la politique, entre la sphère
intime et la sphère publique. Sur le processus de création artistique. Sur la lutte constante
pour la survie d’une femme libre et indépendante. Sur la question du désir et de l’amour. Sur
l’assujettissement de l’individu à ses désirs... Ce que j’aime énormément dans cette pièce,
c’est que sa dimension épique s’exprime à travers un point de vue intime.
Quels aspects de la condition féminine Tableau d’une exécution éclaire-t-il ?
C. S. : Pour Howard Barker, la liberté ultime, pour une femme, ou plutôt le point central de
toutes ses libertés, est justement de pouvoir être entièrement ce qu’elle est. C’est-à-dire un
être humain qui possède un sexe de femme. Il a exploré cette question dans presque toutes
ses pièces, ce qui lui a même valu d’être accusé parfois de pornographie. Cette liberté ultime
- qui est aussi l’énigme la plus insaisissable pour un homme et, en particulier, pour l’homme
qu’il est - est concrétisée par le cri orgasmique de la femme, par la libération d’énergie que
provoque l’orgasme féminin. Ce cri devient ainsi la marque fondamentale de l’altérité qui
se joue entre l’homme et la femme. C’est aussi, peut-être, le point de cristallisation de la
peur viscérale que ressent l’homme face à cette altérité. Cette façon de traiter la condition
féminine condense, en ellemême, toute la pensée féministe que l’on a pu développer depuis
la fin du XIXème siècle.
Dans cette pièce, que dit Howard Barker — qui est aussi peintre —sur l’art pictural ?
C. S. : Il parle de l’énigme de la représentation. La quête artistique de Galactia est de
représenter l’horreur de la guerre, l’horreur de la déconstruction de l’humain, l’irreprésentable.
C’est précisément ce que cherche Howard Barker à travers son œuvre. Il me parait impossible
de dissocier le peintre de l’auteur ou du metteur en scène... « l’art du théâtre se donne
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
25
comme expérience viscérale avant d’être intellectuelle », proclame t-il. Le corps devient alors
le lieu de l’Histoire. Le politique se loge dans l’intime et le charnel. Sa peinture est brutale,
nue. Il fait dire à Galactia « Mais c’est le travail de l’artiste d’être brutal, voilà ce qui est difficile
». Chez Barker la peinture et le théâtre se nourrissent mutuellement, font partie du même
univers.
(...)
L’une des dimensions fondamentales du théâtre de Howard Barker est le langage qu’il
déploie. Comment pourriez-vous le caractériser ?
C. S. : C’est un langage au couteau. L’écriture de Barker est nerveuse, spasmodique : elle
développe en permanence la puissance de la convulsion et de l’explosion. C’est pour cela qu’il
n’y a aucun moment de calme, aucun moment de répit. Tout y est charnel. Tout y est brutal.
Tout y est brutal, et en dehors de tout naturalisme, dans un «discours tragique qui doit
être poétique», pour reprendre les mots de l’auteur. Quel type de poétique souhaitezvous
engendrer à travers votre mise en scène ?
C. S. : Une poétique de la chair et des corps en mouvement. Galactia dit «il me faut inventer
un nouveau rouge pour tout ce sang, un rouge qui pue ». Dans son atelier, représenté à
travers un espace à la fois abstrait et très concret, la peintre travaille avec acharnement,
rage, persévérance. Comme Barker, la Renaissance que j’ai envie de faire surgir est une
Renaissance de boue, de faim, de déchets, de sang... très loin de l’univers magnifié que
convoquent, par exemple, les films de Franco Zeffirelli.
Vous avez confié le rôle de Galactia à Christiane Cohendy. Pourquoi ce choix ?
C. S. : Parce que c’est une actrice physique et animale. J’aime que Galactia soit une femme
mûre qui, malgré son âge, reste profondément charnelle. C’est un personnage aventureux,
inattendu et insaisissable. Je trouve que Christiane Cohendy a beaucoup de Galactia en elle.
Entretien réalisé par Manuel Piolat Soleymat, décembre 2015.
HOWARD BARKER
Howard Barker, né en 1946 à Dulwich (Angleterre), est un dramaturge et poète britannique.
Issu d'un milieu populaire et marqué par l'après-guerre de son enfance, Howard Barker est de
la même génération qu'Edward Bond et Harold Pinter.
Son œuvre, largement traduite en français, comprend plus d'une cinquantaine de pièces, des
recueils de poésie et des textes réunis sur le théâtre, ainsi qu'un livret d'opéra.
Son « théâtre de la catastrophe », expression forgée par Howard Barker lui-même, décrit
une humanité cruelle par nature et, paradoxalement, toujours séduisante d'intelligence et de
lucidité. Le dramaturge n'épargne personne, pas même le poète, qui « se dissimule souvent
dans la métaphore comme une créature timide se réfugie dans les bois » (in Treize objets,
traduit par Jean-Michel Déprats, éditions Théâtrales/Maison Antoine Vitez).
Les thèmes très présents de la mutilation, de l'arrogance de l'establishment, des violences
spectaculaires ou invisibles font de son théâtre une œuvre puissante, nouvelle. Cette
violence a aussi longtemps éloigné ses pièces de la scène, en Angleterre et ailleurs. Il devient
aujourd'hui plus fréquentable et a été monté à Nanterre, à Besançon, à Rouen ou à Bordeaux.
Claudia Stavisky mettra en scène Tableau d'une exécution (Scenes from an Execution)
d'Howard Barker au Théâtre des Célestins, en 2016.
CLAUDIA STAVISKY
http://www.celestins-lyon.org/index.php/Personnes/Claudia-Stavisky
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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PLAY LOUD
FALK RICHTER / JEAN-THOMAS BOUILLAGUET - CIE MAVRA
25
24 > 27 JAN
GRANDE SALLE
De Falk Richter
Mise en scène Jean-Thomas
Bouillaguet
Traduction Anne Monfort
Avec David Bescond
Jérémie Gasmann, Fabio Godinho
Emeline Touron
(distribution en cours)
Scénographie René Maury
Création musicale Reno Daniaud
Lumières Vincent Dono
Costumes Éléonore Daniaud
Regard chorégraphique
Alexandre Lipaux
Son Nicolas Gardel
Assistant à la mise en scène
Stéphane Roblès
Production
Compagnie Mavra
T.l.L - Théâtre lci et Là
de Mancieulles,
Centre Dramatique National
Nancy Lorraine, La Manufacture,
CCAM – Scène nationale de
Vandœuvre-lès-Nancy,
ACB - Scène nationale de Bar-Ie-Duc
Partenaires financiers DRAC Lorraine
Conseil Départemental de la Meuse,
Conseil Régional du Grand Est, Ville
de Commercy
Avec le soutien du dispositif
Quint’est et de
Ia compagnie du Jarnisy
Coréalisation Centre Dramatique
National Nancy Lorraine, La
Manufacture, CCAM – Scène
nationale de Vandœuvre- lès-Nancy
 1H30 - Dès 14 ans
SOUVENIRS CRISES, AMOURS
Play Loud parle de notre génération, d'une génération sacrifiée. Depuis notre naissance, nous
vivons dans une crise perpétuelle, une crise certes économique, mais aussi une crise existentielle.
L'apparition des réseaux sociaux fait bouger notre rapport à l'autre, ce qui était encore de l'ordre de
l'intime devient public, on partage tout, on like tout (nos dernières photos de vacances, nos états
d'âme, nos ruptures, notre quotidien, nos vies ... ). Plus besoin de se voir pour discuter, échanger,
débattre, il suffit de consulter mon statut !
Bien loin de la mythologie soixante-huitarde, le couple est devenu pour nous un refuge, une bouée
de sauvetage à laquelle on essaie tant bien que mal de se raccrocher.
Play Loud est un montage de paroles, de scènes confrontant quatre trentenaires en proie à
des questionnements sur le couple, la famille et la société. Ces quatre acteurs deviennent des
performeurs, ils utilisent tout ce que propose le théâtre afin d'expérimenter les différents types
de relation, les empêchement de la rencontre. Ils évoquent leurs souvenirs, leurs rêves, leurs vies
secouées par les crises et le monde néo-libéral. Des vies qui manquent de repères, où les
« modèles » relèvent souvent du virtuel ou de l'image internet, de la télévision, de facebook...
UNE POCHETTE D'ALBUM ROCK
La pièce construite comme un album rock contient des pistes indépendantes, scènes ou
monologues. Elle est ponctuée de morceaux rock et d'intermèdes vidéos. La musique est
l'élément moteur, c'est à travers elle que les personnages expriment profondément leur quête
d'amour et de liberté. La musique impacte nos vies et imprègne nos émotions, elle correspond
toujours à des moments forts. On se souvient tous du morceau de musique que l'on a écouté en
boucle lors de notre première rupture, le premier disque acheté qui marque notre émancipation
ou encore de notre premier slow.
Il ne s'agit pas pour nous de créer un concert rock, mais la musique et le chant seront des
modes d'expression au-delà de la parole, quand le langage ne suffit plus. Tantôt joués en direct,
tantôt enregistrés, la musique et le chant exprimeront les désirs profonds, les pulsions et
s'inscriront dans la continuité des scènes. Ils participeront à l'expression des états d'âme, quand
les mots n'ont plus de sens, traduiront les problèmes de communication des personnages.
Du punk à la ballade en passant par la country ou le rock garage ... La musique, au service des
acteurs peut intervenir sous diverses formes. Les acteurs peuvent se saisir d'un instrument
en « live » pour satisfaire une « lubie » musicale, passer un morceau enregistré, écouter de la
musique au casque, être prisonnier d'un tube écouté en boucle...
PRISONNIERS DE L'IMAGE
Nourris par l'image, les personnages de Play Loud se construisent à travers les scènes cultes
des films et les musiques de leurs jeunesses. Ils vivent sous l'emprise des écrans et de la
domination esthétique des grandes majors d'Hollywood. Ils passent leur temps à regarder
des extraits de films qui les ont marqué, à rejouer des scènes cultes de leur adolescence. La
frontière entre la fiction et la réalité n'est jamais très claire pour eux, ils se réfugient dans
l'écran comme pour fuir la réalité, afin de s'en construire une autre préférant aux véritables
émotions, l'émotion factice délivrée par l'écran.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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À l'instar de la musique, la vidéo traduit l'espace mental et tortueux des personnages, un
espace au-delà des mots où la réalité vrille. Un espace où ils parviennent à être eux-même ...
Sur scène, l'écran est un appui de jeu pour les comédiens à la fois annonciateur des
différentes pistes de l'album, accompagnant ou servant aux différentes expérimentations
des personnages.
FALK RICHTER
Falk Richter (né en 1969 à Hambourg) est l'un des metteurs en scène les plus importants
de sa génération. Depuis 1994 il a travaillé avec de nombreux théâtres et opéras, tels que la
Schaubühne de Berlin, l'Opéra de Vienne ou l'Opéra Nomori de Tokyo. Il a en outre participé à
de nombreux festivals, notamment celui de Salzbourg ou celui d'Avignon.
Il met en scène des opéras, ses propres pièces, des textes classiques et contemporains
et traduit également des auteurs comme Martin Crimp et CarylChurchill. Ces dernières
années il a développé des projets indépendants à partir de ses propres pièces en compagnie
d'un ensemble de musiciens, d'acteurs et de danseurs. En 2000 il crée Nothing Hurts au
Theatertreffen de Berlin. Il s'agit de sa première collaboration avec Anouk van Dijk, avec
laquelle il réalise ensuite les projets TRUST, PROTECT ME et Rausch.
Toujours en 2000 il reçoit de l'Académie des Arts de Berlin le prix de la meilleure pièce
radiophonique pour Nothing Hurts. De 2000 à 2004 il est metteur en scène associé au
Schauspielhaus de Zürich, à partir de 2006 à la Schaubühne de Berlin, et depuis 2011 au
Schauspielhaus de Düsseldorf. Il est professeur à l'Université de Hambourg et à l'école Ernst
Busch de Berlin. Les mises en scène faites par Richter de Unter Eis, de TRUST, de PROTECT ME
et de My Secret Garden ont été jouées dans de nombreux festivals renommés en Europe,
en Amérique du Nord et en Australie. Ses pièces sont traduites dans plus de vingt-cinq
langues, notamment en japonais, en chinois, en hébreux, en arabe et en russe; elles sont
jouées partout dans le monde. Depuis 2007 les pièces de Richter sont jouées de plus en plus
fréquemment dans les pays francophones, qu'elles soient dirigées par l'auteur lui même, par
d'autres metteurs en scène, ou encore par des collectifs.
Depuis 2006 Richter est artiste associé au Théâtre National de Bruxelles et continue de
monter des pièces à la Schaubühne de Berlin. En France, il collabore avec Stanislas Nordey
pour le festival d'Avignon et au TNS.
EMELINE TOURON ET JEAN-THOMAS BOUILLAGUET - CIE MAVRA
Ils se rencontrent et se forment au conservatoire de Nancy auprès de François Rodinson,
Nathalie Seliesco, Catherine Riboli, Frédéric Merlo, Didier Kerckaert et Mauss Zouheyri.
Ils suivent des stages avec Annie Mercier, Charles Tordjman, François Clavier, Jacques
Rebotier, Gildas Milin, François Bon, Jean-Christophe Quenon, Jean-Pierre Vincent, Julie
Brochen et Jean-Yves Ruf.
Ils créent la compagnie Mavra en 2008. Après la création de Nos Optimistes d'après cinq
contes de Maupassant, une collaboration commence entre la compagnie et la scène nationale
de Bar-le-Duc entre 2009 à 2013. Elle permet la création de quatre spectacles, Law de Daniel
Keene, La Nuit de Maupassant, Rendez-vous au Jardin des Plaisirs (cabaret textes-chansons)
et L'Île des Esclaves de Marivaux.
Ils sont également collaborateurs artistiques et comédiens pour les spectacles de François
Rodinson au CDN de Nancy.
Ils jouent également pour d'autres metteurs en scène : Mauss Zouheyri, Philippe Dubos, Didier
Manuel, Hocine Chabira ...
En 2014, ils créent Les Naufragés pour le festival Renaissance(S), une adaptation de L'Île des
Esclaves de Marivaux pour un hangar de 3000m2 et avec la présence de 25 comédiens amateurs.
En 2015, ils créent ensemble l'adaptation du roman Dans les Rapides de Maylis de Kerangal.
Ils sont artistes associés au Théâtre de Mancieulles de 2015 à 2018
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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SALES GOSSES
MIHAELA MICHAILOV / MICHEL DIDYM
27
31 JAN > 10 FÉV
GRANDE SALLE
De Mihaela Michailov
Mise en scène Michel Didym
Traduction Alexandra Lazarescou
Avec Alexandra Castellon
Philippe Thibault / Jérôme Boivin
et la participation de Jérémy Ferry
Scénographie Philippe Poirot et
Daniel Mestanza
Création musicale Philippe Thibault
Création lumière Yannick Schaller
Costumes Augustin Rolland
Conseiller artistique et technique
Olivier Irthum
Assistant à la mise en scène
Alexandre Dolle
Décor Atelier de construction du
Théâtre de la Manufacture
Production
Centre Dramatique National
Nancy Lorraine, La Manufacture
Théâtre National Timisoara
(Roumanie)
Le texte a été présenté en 2014
en première lecture française, à
l’initiative de la Mousson d’hiver et
en partenariat avec
la Maison Antoine Vitez.
Traduction réalisée avec le soutien
de la Maison Antoine Vitez.
Spectacle créé le 1er décembre
2015 au CDN Nancy Lorraine, La
Manufacture.
 1H20 - Dès 12 ans
LE NARRATEUR.– Mes enfants sont bien scolarisés.
Mes enfants sont bien éduqués.
Mes enfants sont parfaitement institutionnalisés.
Mes enfants ont toutes les chances de réussir.
Ils se lèvent à l’heure qu’il faut, ils étudient à l’école qu’il faut, ils ont les amis qu’il faut, ils
m’obéissent et ils ne désirent que ce qui leur faut. Ils sont parfaitement intégrés.
Sur les cent soixante-huit heures de la semaine, mes enfants en dorment cinquante-six. Ils
leur restent cent douze heures par semaine pour construire leur identité. Selon de récents
sondages, les enfants regardent la télévision cinquante-cinq heures par semaine. Il leur reste
cinquante-sept heures par semaine pour grandir. Mes enfants passent trente heures par
semaine à l’école, ils ont également besoin d’environ huit heures pour se préparer, aller et
revenir de l’école, et ils passent en moyenne sept heures par semaine à faire leurs devoirs –
un total de quarante-cinq heures. Pendant cette période, ils sont sous surveillance constante.
Ils n’ont ni de temps pour eux-mêmes ni d’intimité et ils sont punis s’ils tentent de faire valoir
leur individualité. Il leur reste douze heures par semaine pour pouvoir exister.
Mihaela Michailov s’est inspirée d’une histoire vraie, celle d’une enseignante qui a ligoté une élève
dans sa salle de classe, les mains derrière le dos, et dont les petits camarades ont suivi l’exemple
en la ligotant à leur tour. La jeune fille a été retrouvée attachée dans les toilettes de l’école après
avoir été sauvagement mutilée.
C’est ici l’histoire d’une petite fille rêveuse et ascolaire qui crée de petits animaux avec des
élastiques et qui se retrouve punie par son professeur durant une leçon fondamentale sur la
démocratie. Elle est ensuite exposée en exemple pendant la récréation, puis torturée par ses
camarades de classe.
Après le divorce de ses parents cette petite fille de 11 ans est élevée par sa mère. Elle ne
parvient pas à s’intéresser à l’école : elle sèche, ne fait pas ses leçons ou les fait dans l’autobus,
elle veut être libre. S’il est vrai qu’elle prend l’école à la légère, les professeurs, quant à eux, ne
s’intéressent pas non plus à elle, ils ne cherchent pas à la comprendre, ou à savoir pourquoi
elle est médiocre et semble si indifférente. Kaléidoscope du système éducatif, ce monologue, à
l’humour mordant, enchevêtre les voix du parent, du bon élève, du mauvais élève, du professeur.
« Qu’est-ce qui caractérise la polis athénienne ? » demande l’enseignante. On y répond, on met
la question en pratique, on organise des élections.
Au fond, c’est quoi : être un ou une sale gosse ?
Ne pas se soumettre aux règles qu’imposent les adultes ?
Ne pas finir son assiette ?
Refuser d’être un enfant dressé ?
Désobéir ?
Avoir de la personnalité ?
Autant de questions qui font de ce texte un manifeste majeur pour ceux qui sont concernés
ou acteurs de la transmission. Cette pièce coup-de-poing met en lumière la question centrale
de nos pratiques et de nos politiques pédagogiques confrontées à la recherche forcenée de la
rentablilité et de la productivité.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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« Qu’est-ce qui caractérise la polis athénienne ? » demande l’enseignante. On y répond, on met
la question en pratique, on organise des élections.
Au fond, c’est quoi : être un ou une sale gosse ?
Ne pas se soumettre aux règles qu’imposent les adultes ?
Ne pas finir son assiette ?
Refuser d’être un enfant dressé ?
Désobéir ?
Avoir de la personnalité ?
Autant de questions qui font de ce texte un manifeste majeur pour ceux qui sont concernés
ou acteurs de la transmission.
Cette pièce coup-de-poing met en lumière la question centrale de nos pratiques et de nos politiques
pédagogiques confrontées à la recherche forcenée de la rentablilité et de la productivité.
MIHAELA MICHAILOV
Née en 1977 à Ploesti en Roumanie, Mihaela Michailov est auteure dramatique, critique de
théâtre et danse et professeure de dramaturgie à l’École nationale supérieure de théâtre et de
cinéma de Bucarest. Elle est membre de nombreux jurys nationaux et internationaux dans ces
disciplines. Elle publie des chroniques de théâtre et danse dans les plus importants journaux
de Roumanie.
Après des études de lettres et de dramaturgie, elle vient d’achever une thèse sur la radicalité
du corps dans le théâtre contemporain.
Mihaela Michailov a reçu le prix UNITER (l’équivalent roumain des Molières) de la meilleure
pièce en 2006 avec Le Complexe Roumanie, mise en scène au Théâtre national de Bucarest.
Elle a été invitée pour des résidences de dramaturgie au Lark Theatre de New York et en juin
2009 au Royal Court Theatre de Londres.
Elle a collaboré avec de nombreux metteurs en scène roumains tels que : Alexandra Badea,
Alexandru Dabija, Radu Apostol, David Schwartz, Ioana Paun.
Ses pièces ont été mises en scène dans les plus importants théâtres de Roumanie : Théâtre
National de Bucarest, Théâtre de l’Odéon, Théâtre National de Timisoara, Théâtre Foarte Mic,
Théâtre Luni-Green Hours.
Mihaela Michailov travaille notamment dans les milieux marginalisés avec des personnes
expulsées.
Elle est co-fondatrice du centre Vârsta4 (Centre d’Art communautaire pour le 4ème âge) dédié
à des projets artistiques pour les personnes âgées. Elle a été programmatrice au Festival de
dramaturgie roumaine de Timisoara. Elle est coéditrice de la revue d’art politique – GAP.
Ses textes traitent de la révolution roumaine, du conflit entre les générations, des événements
de l’Histoire récente et de la violence à l’école.
Depuis 2002, elle a écrit plus de dix pièces de théâtre, dont quatre pour les adolescents, qui
ont été traduites en anglais, allemand, français, hongrois et créées en Roumanie, France,
Angleterre, Allemagne et États-Unis.
En juin 2014, le spectacle Le Prof de religion a été sélectionné par le Festival de dramaturgie de
Wiessbaden – New Plays from Europe (Neue Stücke aus Europa).
En octobre-décembre 2015 elle est artiste en résidence aux Récollets, Paris.
La Petite Soldate a été mis en espace dans le cadre du Festival international de théâtre jeune public à
Iasi en octobre 2013 et a été créé au Théâtre de la Jeunesse de Piatra Neamt en février 2015.
Ses pièces : Le Complexe Roumanie (Complexul Romania), Interdit aux moins de 18 ans
(Interzis sub 18 ani), Faites de la place ! (Faceti loc !), La famille Offline (Familia Offline),
Comment Barbie traverse la crise économique (Cum traverseaza Barbie criza mondiala), J’ai
peur (Mi-e frica), Le bal (Balul), Têtes brulées (Capete înfierbîntate), Sales Gosses (Copii rai),
Sous terre (Sub Pamânt), La Petite soldate (Fetita soldat).
MICHEL DIDYM - METTEUR EN SCÈNE
(Cf page 11)
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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DOM JUAN
MOLIÈRE / MYRIAM MULLER
29
7 > 10 FÉV
SALLE POIREL
De Molière
Mise en scène Myriam Muller
Avec Caty Baccega, Garance Clavel
Fabio Godinho, Alain Holtgen
Marja-Leena Junker,Brice Montagne
Mathieu Moro, Renelde Pierlot
Valéry Plancke, Delphine Sabat
Franck Sasonoff, Jules Werner
Scénographie Jeanny Kratochwil
Lumières Philippe Lacombe
Décor sonore Bernard Vallery
Costumes Caroline Koener
Assistant à la mise en scène
Antoine Colla
Production déléguée
Les Théâtres de la Ville
de Luxembourg
Spectacle créé
au Studio du Grand Théâtre
de Luxembourg
le 29 septembre 2015
 2H (durée e)
Dès 15 ans
L‘HISTOIRE
Dom Juan, jeune noble libertin, en permanence accompagné de son valet Sganarelle vient de
déshonorer Elvire qu’il a séduite et abandonnée. Cette nouvelle atteinte a la bonne conduite
et a la morale de son temps lui vaut d’être recherché et menacé. Mais Dom Juan s’en moque,
il séduit sans relâche, blasphème a tout va et continue a nier ce que tous redoutent, le Ciel.
Dans sa course permanente, Dom Juan découvre le tombeau d’un commandeur qu’il a
tué récemment. Par bravade, il invite le mort a dîner et, d’un signe de la tête, la statue du
commandeur accepte. Sganarelle, son père, Elvire, un spectre, tous tentent de lui faire entendre
raison mais Dom Juan s’obstine. Sentant que sa situation commence à être périlleuse, Dom
Juan décide de tromper son monde et fait l’éloge de l’hypocrisie. Trop tard, son châtiment
sera inéluctable: La statue du commandeur apparaît une nouvelle fois, Dom Juan meurt et
Sganarelle se retrouve seul.
LA PIÈCE
La principale particularité de cette pièce réside sans doute dans son ambiguïté : il y a autant de
lectures possibles de Dom Juan qu’il y a de lecteurs. Donc autant de mises en scène possible
qu’il y a de metteurs en scène.
Et cette spécificité est incarnée par le personnage même de Dom Juan, lui aussi profondément
ambigu.
NOTE À LA MISE EN SCÈNE
Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes
mises à mal, maris poussés à bout…
Débauché, oisif, libertin, impie, mais néanmoins séducteur, Dom Juan vient à bout des
situations les plus scabreuses. Vivant dans la transgression, il lui reste l’ultime provocation,
une invitation à dîner lancée à la statue du Commandeur, l’homme qu’il tua naguère.
Dom Juan raconte la descente aux enfers du célèbre libertin. Une œuvre d’une intensité
exceptionnelle, énigmatique et difficile à catégoriser: une comédie, une tragédie, un conte
moraliste? La pièce raconte les deux derniers jours de Dom Juan en ce monde, les étapes d’un
effondrement, d’une descente aux enfers.
L’histoire d’un suicide
Dom Juan transgresse tous les codes moraux, sociaux et religieux de son temps. Il est oisif, vit
au crochet de ses créanciers et de sa famille. C’est un homme à qui on a donné la permission (ou
qui se donne la permission) de tout faire: de tuer, parce que son rang lui assure cette impunité,
de se marier tous les mois, d’enlever une fille non consentante, d’en tirer une autre du couvent
pour l’abandonner après la nuit de noce. Son libertinage, l’abus de pouvoir, l’indifférence à tout
devoir social et même à la simple existence d’autrui, l’oisiveté, les dettes: autant de traits qui
dessinent fort précisément une certaine caste. Les agissements de Dom Juan sont ceux de
tous ses pairs et le reflet d’une société en crise qui positionne ses envies et désirs personnels
avant tout.
Mais Dom Juan n’est pas uniquement cela. C’est aussi un homme qui bat en brèche toute morale
établie, remet en cause l’ordre bourgeois et les idées reçues. Il défie Dieu et ce faisant, on pourrait
dire qu’il devient une sorte de pionnier, pour ainsi dire le premier martyr de la laïcité !
Pourtant chez Molière, pas de thèse, aucune démonstration. Il ne se fait ni prédicateur ni
philosophe. Et c’est précisément ce qui rend Dom Juan fascinant, car devant nous vit et meurt
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
31
– aussi vrai que si nous le rencontrions sur notre route – un homme qui a parié contre Dieu.
Un homme qui, dans son orgueil, s’est cherché et trouvé un rival digne de lui. Partant du mythe
de ce banal envoûteur de femmes, Molière a créé une étonnante figure de libertin (au sens
étymologique du terme, c.à.d. de libre penseur, d’affranchi) qui nous engage et nous force à
nous questionner sur les questions fondamentales et existentielles, qui sont: la destinée
humaine, le sens de la vie.
Myriam Muller
... toute spéculation autour d’une œuvre est plus ou moins stérile, du moment qu’elle ne nous
livre rien d’essentiel : à savoir le secret de la puissance d’attraction que cette œuvre exerce.
André Breton, Flagrant Délit
MYRIAM MULLER Mise en scène
Myriam Muller a co-signé trois mises en scène avec Jules Werner : Angels in America de Tony
Kushner (2008), Un garçon impossible de P.S. Rosenlund (2010) et La Longue et Heureuse vie
de M. et Mme Toudoux (2011) d'après Feydeau aux Théâtres de la Ville de Luxembourg.
Elle a également mis en scène Le Misanthrope de Molière (2012) et La Leçon de Ionesco
(2012) au Théâtre du Centaure. Dernièrement elle a monté toujours aux Théâtres de la Ville
de Luxembourg et en coproduction avec La Comédie de St-Etienne Pour une heure plus belle
(2013) d'après trois courtes pièces de Daniel Keene et Blind Date de Théo van Gogh en création
mondiale en langue française. Ce spectacle s'est aussi joué au NEST, CDN de Thionville.
Elle s'apprête à monter Oncle Vania de Tchekhov au Théâtre du Centaure. Elle est également
comédienne et a joué de nombreux rôles en français, allemand, luxembourgeois et anglais.
Molière, Shakespeare, Strindberg, Coward, Ibsen, Bergman, Hanokh Levin, Kroetz, Tchekhov,
Claudel. Comédienne de cinéma, elle a aussi réalisé deux courts métrages en 2012 et 2013.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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LE VENT SE LÈVE
(LES IDIOTS / IRRÉCUPÉRABLES ?)
PASOLINI - DEBORD - BOND - SADE... / DAVID AYALA
7 > 10 MARS
GRANDE SALLE
Conception, réalisation
et mise en scène
David Ayala
D’après Le Bel aujourd’hui
(écriture scénique collective)
Avec des textes de Pier Paolo
Pasolini, du Comité Invisible, D.A.F.
de Sade, Guy Debord, Philippe
Muray, Edward Bond
Avec (co-créateurs)
Sophie Affholder, Fabienne Augié
David Ayala, Elodie Buisson
Diane Calma, Roger Cornillac
Hervé Gaboriau, Stéphane Godefroy
Christophe Labas-Lafite
Silvia Mammano, Alexandre Morand
Maryse Poulhe, Véronique Ruggia
Philippe Sturbelle
Scénographie et costumes Jane Joyet
Vidéo Benoît Lahoz
Son Laurent Sassi
Lumières Jean-Michel Bauer
Régie générale Jean-Marie Deboffe
Assistantes à la mise en scène
Nadège Samour, Amandine Du Rivau
Administratrice de production
Silvia Mammano
Production Compagnie la Nuit Remue En
coproduction avec Les Célestins – Théâtre
de Lyon, le théâtre Jean-Claude Carrière
– Domaine d’O (Montpellier), le Théâtre
Firmin Gémier / La Piscine – Pôle National
des Arts du Cirque d’Antony et de Chatenay–
Malabry, le Théâtre 95 de
Cergy Pontoise – scène conventionnée pour
les écritures contemporaines, le Centre
dramatique national Nancy Lorraine, La
Manufacture
et le théâtre Liberté de Toulon. Avec le
soutien du Théâtre national de Toulouse
Midi-Pyrénées, centre dramatique national,
du Théâtre 13
à Paris, de l’Adami et de l’association
Selectron libre (Paris) Avec l’aide à la
création de la DRAC Languedoc-Roussillon/
Midi Pyrénées et la participation financière
du Conseil Régional du LanguedocRoussillon/Midi-Pyrénées.
Remerciements Théâtre l’Escabeau
de Briare, Printemps des Comédiens
(Montpellier)
 2H (durée estimée)
Dès 15 ans
On leur parle toujours comme à des enfants obéissants, à qui il suffit de
dire : « il faut », et ils veulent bien le croire. Mais surtout on les traite comme des enfants
stupides, devant qui bafouillent et délirent de dizaines de spécialisations paternalistes,
improvisées de la veille, leur faisant admettre n’importe quoi en le leur disant n’importe
comment ; et aussi bien le contraire le lendemain.
Guy DEBORD (Œuvres cinématographiques complètes)
Il est vrai que les puissants ont été dépassés par la réalité, avec leur pouvoir clérical-fasciste
qui leur colle à la peau comme un masque liquide ; mais les représentants de l’opposition ont
été dépassés eux aussi par la réalité, avec sur leur peau, comme un masque ridicule, leur
progressisme et leur tolérance. Une nouvelle forme de pouvoir économique a réalisé à travers
le développement une sorte fictive de progrès et de tolérance. Les jeunes qui sont nés et
se font formés pendant cette époque de faux progressisme et de fausse tolérance sont en
train de payer de la manière la plus atroce cette falsification (le cynisme du nouveau pouvoir
qui a tout détruit). Les voici autour de moi, une ironie idiote dans le regard, un air bêtement
rassasié de tout, des attitudes de voyous offensifs et aphasiques – lorsqu’il ne s’agit pas
d’une douleur et d’une appréhension, presque, de jeunes filles de pensionnat – avec lesquels
ils vivent la réelle intolérance de ces années de tolérance.
Pier Paolo PASOLINI (Lettres luthériennes : Petit traité de pédagogie)
Sept ans après l’aventure de Scanner (Nous tournons en rond dans la nuit et nous sommes
dévorés par le feu), qui a « galvanisé » les publics d’une façon tout à fait inattendue (!), il
nous est apparu évident d’en écrire et d’en fabriquer la suite, la continuité. Pour nous cette
évidence s’inscrit dans la cohérence de la « logique de l’imagination » chère à Debord. Ce qui
a fait la force de Scanner c’est la pertinence de son propos et l’impact qu’il a eu sur chacune
des personnes des publics concernés, après ces 5 ou 6 années, le monde n’est toujours plus
le même et jamais plus comme avant. Mais d’une manière qui nous échappe. Les paroles de
Debord résonnent toujours plus fort, de manière plus implacable, indépassable. Même ses
plus ardents détracteurs sont au pied du mur : devant le flagrant délit du chaos, devant la
terrible constatation : l’échec de « l’Empire » est sous nos yeux.
Dans Scanner, tout l’édifice des théories et des films de Debord rendaient compte en
les analysant et en les décortiquant, de tous les systèmes d’aliénation des sociétés
spectaculaires marchandes.
Avec Le Vent se lève nous voulons aller plus loin, pour tout dire dans
l’au-delà de la simple constatation de cette aliénation : montrer comment cette aliénation
a incorporé (et décorporé) les individus, les a phagocytés, et littéralement dévorés (de
l’intérieur et par l’extérieur) pour en faire des êtres quasiment post-humains. Cette aliénation
planétaire a un nouveau nom : Le Vent se lève. Pour aller vite l’Empire décervèle, rend fou et
obèse et globalement idiotise. C’est un amer constat. Simpliste et vérifiable à la seconde, où
que vous regardiez. L’Empire peut se permettre aussi, après les avoir rendu fous, d’assassiner
les gens. Mais avant cela il y a le stade de l’idiotie. Lorsque tout référent idéologique a disparu,
lorsque l’amnésie de l’histoire a asséché les consciences, lorsque le politique a essoré les
corps et désespéré les esprits, lorsque l’ultra consommation et l’ultra médiatisation ont pris
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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entièrement possession du monde, comme une religion révélée, et lorsque le virtuel est
devenu le nouveau «shoot» des masses, alors nous assistons à la naissance drolatique et
pathétique d’un nouvel être, d’une sorte de mutant emblématique qui peuple toutes les rues
et les maisons de notre monde et qui jouit d’une souveraineté sans borne : l’idiot.
Le spectacle Le Vent se lève (Les Idiots / irrécupérables ?) va s’employer à traquer et montrer
sur scène les comportements d’abord dits « normaux » et « a normaux » des citoyensspectateurs décrits par Debord en son temps, puis de voir comment le curseur de l’histoire
a fait déraillé la machine de l’Empire pour arriver à notre monde peuplé d’idiots. C’est-à-dire
selon la définition du dictionnaire, des êtres privés de leur capacité d’intelligence et de
discernement par une puissance oppressante. Montrer cela d’abord dans le comportement
banal puis forcément déviant de tous les actes quotidiens (habitat, santé, nourriture,
relations affectives et sexuelles et systèmes de représentation de l’individu) mais aussi, dans
les nouvelles tendances de la société marchande : le délire planétaire télévisuel, les jeux
vidéo, le politique, le médiatique, le culturel et l’artistique. Montrer comment les corps et les
esprits sont possédés par leurs addictions consuméristes et les plonge dans des transes de
dépossession d’eux même : ne s’appartenant plus, et rendant corps et âme allégeance à cet
obscur objet du désir : la chose matérielle magiquement convoitée, c’est-à-dire la vénération
du vide. Le monde dans sa globalité tel que nous le percevons aujourd’hui doit pouvoir se
retrouver dans la transposition que nous en ferons dans Les Idiots. L’idiotie dont nous allons
traiter ne désigne pas une maladie mentale même si dans son mode d’apparition elle peut
en prendre certains aspects. L’idiotie dont nous parlons est un syndrome sociétal provoqué
par une addiction proposée par un système politico-économique qui est le système de l’ultra
libéralisme. Nous sommes tous atteints de ce syndrome à partir du moment où nous vivons
dans l’Empire.
PROPOSITIONS DRAMATURGIQUES
Les textes et les images de Debord, de Pier Paolo Pasolini et d’autres auteurs vont intervenir
comme un crible ou un scanner, encore une fois, et transcender cette vision de notre monde
par son souffle prophétique et du coup, salvateur. Car même s’il y a dans le titre le mot «
irrécupérables » (qui s’applique aussi à Debord d’un point de vue politique), il y aura dans Les
Idiots une volonté salvatrice et jamais cynique, une foi en la capacité humaine à s’extirper de
ses faux pas, encore et toujours grâce à la pertinence des analyses de Debord, de Pasolini
et de Sade et à la fulgurance de leurs poésies qui n’est pas hermétique. Ses œuvres sont là
comme le monolithe de 2001 L’Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick : c’est un mystère qui
peut tout transcender et rendre l’humain et l’utopie visibles et transparents. On peut tout voir,
tout sentir, tout comprendre à travers eux.
À priori la première partie du spectacle promet d’être très visuelle, les textes de Debord,
Pasolini et Sade n’intervenant que très tardivement dans la séquence. Celle-ci étant
construite sur des situations de tragi-comédie extirpées de la vie quotidienne et par des
visions transposées dans l’excès et l’exagération de ces situations. Les textes et les images
des auteurs interviendront de manière plus abondante dans la deuxième et la troisième
partie. Cette troisième partie étant nommée La Chambre des Désirs. Elle interrogera la
capacité d’être encore humain dans le monde globalement «idiotisé».
David Ayala
DAVID AYALA, conception, réalisation et mise en scène
David Ayala suit la formation du Conservatoire National de Région de Montpellier, Atelier
Jacques Bioulès (formation J. Lecocq). Théâtre École du Passage (Niels Arestrup), Licence
de Lettres Modernes (Université Paul Valery à Montpellier). Stages : Alain Françon, Ariane
Mnouchkine, Edward Bond, Joël Jouanneau, David Warrilow, Mario Gonzales, Claude Evrard,
Pascal Elso, Juliette Binoche etc...
Comédien depuis 1990, travaille notamment sous la direction de Dan Jemmett dans Ubu et
La Comédie des erreurs, Dog Face et Macbeth (The Notes), Jacques Bioulès dans Folianne,
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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Rideau, La Vedette, Le roi Gordogane et Lionel Parlier dans Toto le Mômo, dont il est aussi
le concepteur, Joël Dragutin dans le Mariage de Figaro, La Baie de Naples, La Double
inconstance, Messieurs les ronds de cuir, Sandrine Barciet dans La Mouette, Paul Golub dans
Le Songe d’une nuit d’été, MacBeth, Hamlet sur la route, Celle qui courait après la peur et
La Puce à l’Oreille de Feydeau, Marie Montegani avec Andromaque, Geneviève Rosset dans
Britannicus, L’École des femmes, Jean Boillot dans Coriolan de Shakespeare, Pierre Pradinas
dans Fantomas revient de Gabor Rassov, Maldoror, L’enfer et Ubu Roi, Jean-Claude Fall dans
Jean la chance de B. Brecht inédit et Le Roi Lear, Richard III et Le fil à la patte, Richard Brunel
dans Hedda Gabler. Simon Abkarian, Le dernier Jour du jeûne.
Il est metteur en scène, Laisse venir l’imprudence (et tu penseras grâce à la rage) d’après
Hamlet de Shakespeare et des textes de Angelica Liddell de Edward Bond. Avec les élèves
de 3ème et 4ème année de l’école d’art dramatique Les Enfants Terribles (Paris 20). Copies - un
certain nombre (21 visages ?) de Caryll Churchill. Ma Peau sur la Table (Féérie), d’après les
derniers romans et interviews de L.-F. Céline. Scanner – nous tournons en rond dans la nuit et
nous sommes dévorés par le feu – d’après l’œuvre critique, politique et cinématographique
de Guy Debord. Toto le Mômo d’après La conférence du Vieux Colombier et Les Cahiers de
Rodez d’Antonin Artaud. Moha le fou, Moha le sage de Tahar Ben Jelloun. Armatimon – Furie
des Nantis d’après Timon d’Athènes de Shakespeare et la Furie des Nantis d’Edward Bond.
Sous le phare obsédant de la peur (mes occupations) d’après Henri Michaux. Nomen Nescio
de François Clarinval. Paradoxe sur le comédien de Diderot. Docteur Faustroll d’Alfred Jarry.
Plume (démontages) d’après L’espace du dedans d’Henri Michaux. En attendant Godot de
Samuel Beckett. Apparitions/Visions de Roger Blin, chantier à Sortie Ouest.
Il est également acteur dans plusieurs films longs, moyens et courts métrages au cinéma.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
35
FEMME VERTICALE
CHEDID BADINTER - DESPENTES - WOOLF - NIN - VEIL... / ÉRIC MASSÉ
33
13 > 16 MARS
LA FABRIQUE
Conception et jeu Éric Massé
D’après des textes de Nelly Arcan,
Élisabeth Badinter, Geneviève
Brisac, Andrée Chedid, Virginie
Despentes, Catherine Millet, Anaïs
Nin Simone Veil, Virginia Woolf...
et des citations de Simone de
Beauvoir,Olympe de Gouges
Collaboration artistique
Richard Brunel
Collaboration scénographique et
technique Pierre Haderer
Vidéo Fabienne Gras
Costumes Dominique Fournier
Son et régie générale
Raphaël Parseihian
Musique (pour les textes d’Anaïs
Nin et
Virginie Despentes) Julie Binot
Lumières Florent Oliva
Construction Christophe Petit
Didier Raymond et Davis Bétourné
Coproduction Comédie de Valence,
Centre Dramatique National DrômeArdèche, Scène nationale 61 et la
Compagnie des Lumas. Avec le
soutien des Châteaux de la Drôme
dans le cadre de la manifestation «
Elles ». La Compagnie des Lumas est
en convention triennale avec la Drac
Auvergne-Rhône-Alpes, la Région
Auvergne-Rhône-Alpes et la Ville
de Saint-Etienne. Elle est soutenue
par le Conseil Général de la Loire.
Remerciement à l’atelier de
taxidermie « Au Saint-Hubert
»- Gilbert Renouf (Carouges), et
pour leur voix, Julie Binot, Raphaël
Parseihian et
les membres du collectif artistique
de la Comédie de Valence - CDN
Drôme-Ardèche : Richard Brunel,
Norah Krief et Olivier Balazuc.
 1H - Dès 15 ans
Le spectacle emprunte son nom à l’œuvre littéraire d’Andrée Chedid, Lucy, la femme verticale
qui donne la parole à la première femme de l’humanité. Des millions d’années après cette
célèbre Lucy, qui, sortie sous les pioches et les plumeaux de l’anonymat, s’est redressée pour
une longue marche, la femme verticale nous invite à poursuivre le chemin.
Après avoir lu dans Le deuxième sexe de Simone de Beauvoir qu’on ne naît pas femme mais
qu’on le devient, une certaine Juliette a pris son destin en main. Dans la peau d’Éric Massé,
la belle à peine fardée et sur talons aiguilles trouve son chemin à travers les mots de celles
qui osent transgresser interdits et tabous. A partir de fragments d’œuvres féminines, Juliette,
transporte son auditoire vers un monde peuplé de femmes, qu’elles soient femmes célèbres
ou héroïnes de fiction. Son identité s’affirme au gré de ces usurpations, de ces incarnations
éphémères.
Dans une savante alchimie d’engagement littéraire, de réalisme et d’humour, elle cherche à
transformer le plateau en caisse de résonance d’une parole libérée - parfois crue, souvent
poétique, toujours intime - et, par la même occasion, à se transformer elle-même. Sur une
scène jonchée de livres, entre deux tabourets de bar design, derrière un triptyque d’écrans
où sont projetés des films d’actualité et des images d’archives, où les fantômes du passé
se mêlent aux fantasmes du présent, Juliette murmure, éructe, susurre, vocifère. Et les
spectateurs, interpellés, troublés, deviennent ses partenaires essentiels.
Femme verticale s’invente dans une interaction complice avec le public, l’invitant parfois sur
scène à donner chair à certaines fantaisies.
Voyageant entre textes de romans, journaux intimes, chansons et essais, Juliette invente
un spectacle qui associe sa quête identitaire à celle d’identité littéraire de nombreuses
écrivaines, et, emprunte leurs mots aux sulfureuses Nancy Huston, Catherine Millet,
Nelly Arcan et Virginie Despentes, aux féministes Geneviève Brisac, Simone de Beauvoir
et Elisabeth Badinter, aux très emblématiques Simone Veil et Olympe de Gouges et aux
poétesses Anaïs Nin, Virginia Woolf et Andrée Chédid. Femme verticale réunit des écrits
de femmes téméraires : leurs auteures ont toujours bravé le consensus et devancé les
législateurs. Par leurs œuvres elles ont choqué, non par volonté de provocation, mais par
nécessité et intégrité intellectuelle. Car, comme l’écrivait Virginia Woolf, « nous ne pouvons
siéger dans des comités si nous devons également servir le thé ».
Aujourd’hui l’émancipation de la moitié du genre humain est irréversible et se poursuit
grâce à ces femmes toujours « trop tout ce qu’elles sont » car elles écrivent sans fard et
se positionnent dans un refus des limites assignées à leur sexe avec humour et grande
tendresse.
« Ces prolottes de la féminité, celles qu’on n’épouse pas, avec qui on ne fait pas d’enfant,
les moches, les vieilles, les camionneuses, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, les
hystériques, les tarées, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf. Et je commence
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
36
par là pour que les choses soient claires : je ne m’excuse de rien, je ne viens pas me plaindre.
(...) Parce que l’idéal de la femme blanche, séduisante mais pas pute, bien mariée mais pas
effacée, travaillant mais sans trop réussir, pour ne pas écraser son homme, mince mais
pas névrosée par la nourriture, restant indéfiniment jeune sans se faire défigurer par les
chirurgiens de l’esthétique, maman épanouie mais pas accaparée par les couches et les
devoirs d’école, bonne maîtresse de maison mais pas bonniche traditionnelle, cultivée mais
moins qu’un homme, cette femme blanche heureuse qu’on nous brandit tout le temps sous
le nez, celle à laquelle on devrait faire l’effort de ressembler, à part qu’elle a l’air de beaucoup
s’emmerder pour pas grand chose, de toutes façons je ne l’ai jamais croisée, nulle part. Je
crois bien qu’elle n’existe pas. »
Virginie Despentes, King Kong théorie.
Femme verticale est mue par la volonté farouche que chacun soit reconnu et considéré
dans la société comme un individu à part entière, sans distinction de sexe. C’est pourquoi,
sur scène, dans ce théâtre de paroles et d’ombres se noue un mariage intime entre le sexe
du comédien et le genre féminin, un « transgenre », qui ne différencie plus l’appartenance
sexuelle de l’être, mais la confond.
Une sélection non exhaustive qui s’enrichit, évolue au gré du temps de l’actualité et des
rencontres, et qui regroupe actuellement la verve littéraire de ces femmes :
Elisabeth Badinter une femme ambitieuse ne se dénature pas
L’ambition féminine au XVIIIe siècle, Flammarion © Flammarion, 1983
Nancy Huston stérilité militante à travers le parcours de Nadia rebaptisée Nada
Instruments des ténèbres © Editions Actes Sud, Babel, 1996
Simone Veil fer de lance du combat pour l’avortement
« Les hommes aussi s’en souviennent – Une loi pour l’histoire » © Editions Stock, 2004
Une vie © Editions Stock, 2007
Marie-Olympe de Gouges du droit des femmes à la tribune
Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1792
Geneviève Brisac pour la reconnaissance d’une identité littéraire féminine
La marche du cavalier © Editions de l’Olivier, 2002
Anaïs Nin sortir de la matrice littéraire des hommes
Journal de l’amour, 1932-1939, version non expurgée © La Pochotèque, 2003
Virginia Woolf du mutisme à l’éclosion littéraire
Journal de Virginia Woolf © Editions Stock, 1953
Catherine Millet entre libération et possessions
Jour de souffrance © Flammarion, 2008
Simone de Beauvoir l’infériorisation de la femme vue par une existentialiste
Le deuxième sexe © Gallimard, NRF, 1949
Nelly Arcan se donner ce que la nature refuse
A ciel ouvert © Editions du Seuil, 2007
Virginie Despentes « la prolotte de la féminité », plus King Kong que Kate Moss
King Kong Theorie © Grasset, 2006
Virginie despentes répond à Lionel Jospin et aux anti-mariage pour tous
© Têtu, nov.2012
Andrée Chedid à la recherche du sens
Lucy, la femme verticale © Flammarion, 1998
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
37
ÉRIC MASSÉ
Après avoir obtenu un baccalauréat français (arts plastiques), il obtient un diplôme
équivalent après une année d’étude aux États-Unis, où il participe à plusieurs productions
(ballet et théâtre). À son retour en France il suit une formation d’acteur au CNR de Bordeaux
puis à l’École Nationale de la Comédie de Saint-Etienne (sous la direction de Robert Cantarella,
Adel Hakim, Ludovic Lagarde,....), où il interprète Lorenzo dans Lorenzaccio de Dušan
Jovanoviæ (Ljubljana – Slovaquie).
Il joue dans des créations atypiques croisant les arts (théâtre, vidéo, danse, slam,...). Il joue
principalement des textes contemporains, comme Le silence de Wahlalla dans une mise en
scène de Richard Brunel (CDN Drôme-Ardèche, TNP de Villeurbanne).
Il est souvent distribué dans des rôles qui interrogent les genres aussi bien au théâtre
(Femme Verticale, Docteur Camiski ou l’esprit du sexe,... ) qu’au cinéma, et participe à divers
projets cinématographiques expérimentaux dont en Espagne Goya : pintar hasta perder la
cabeza d’Emilio Casanova.
En créant la Compagnie des Lumas en 2000, à Saint-Etienne avec sa complice Angélique
Clairand, il développe un parcours original de metteur en scène alternant créations et
immersions dans des centres hospitaliers, prisons... Parallèlement il intègre l’Unité nomade
de formation à la mise en scène - Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique de Paris
(stages au TNS, au Festival d’art lyrique d’Aix-en-Provence, à Paris avec Jean-Pierre Vincent et
en Pologne avec Kristian Lupa).
Avec sa compagnie il est accueilli en résidence à Comédie de Saint-Etienne, aux Célestins
– Théâtre de Lyon, aux Subsistances, à la Comédie de Clermont-Ferrand, au Théâtre de
Villefranche-sur-Saône, à La Mouche de Saint-Genis-Laval, à la Comédie de Valence – Centre
Dramatique National Drôme-Ardèche et les Scènes nationales 61, du Jura et de Blois...
Comme acteur et metteur en scène, il travaille dans les salles de théâtre mais aussi hors les
murs (espace public, hôtels, appartements, usines,...), en France et à l’international, comme
aux États-Unis (St Louis), en Slovaquie (Kozice – capitale européenne 2013), au Maroc
(Meknès et Fès), en Chine.
En 2010, il est lauréat de la Villa Médicis Hors les Murs et effectue une résidence au THAV
(Taipei –Taïwan). Il y développe « présences absentes », un projet de recherche autour des
fantômes, spectres, apparitions lié à la création de Macbeth et de Migrances. Il y est invité à
nouveau en 2011, puis en 2013, dans le cadre du Festival Croisement, où il est joue à Pékin,
avec le collectif artistique de Valence, dans un projet original de monologues en chambre
d’hôtel : Room in town.
Depuis 2010, Éric Massé poursuit son travail d’acteur et de metteur en scène dans le réseau
des scènes françaises et en particulier avec deux collectifs d’artistes dont celui de la
Comédie de Valence et celui de la Scène Nationale 61.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
38
LE MALADE IMAGINAIRE
MOLIÈRE / MICHEL DIDYM
35
21 > 23 MARS
SALLE POIREL
De Molière
Mise en scène Michel Didym
Avec André Marcon ou Michel Didym
Norah Krief ou Agnès Sourdillon
Jeanne Lepers, Catherine Matisse
Bruno Ricci, Jean-Marie Frin
Barthélémy Meridjen ou
François de Brauer,
Didier Sauvegrain
et une fillette
dans le rôle de Louison
Musique Philippe Thibault
Scénographie Jacques Gabel
Lumières Joël Hourbeigt
Costumes Anne Autran
Assistante à la mise en scène
Anne Marion-Gallois
Chorégraphie Jean-Charles Di Zazzo
Maquillage et perruque
Catherine Saint Sever
Enregistrement et mixage musique
Bastien Varigault
Avec le Quatuor Stanislas
Laurent Causse, Jean de Spengler
Bertrand Menut, Marie Triplet
Modiste Catherine Somers
Couturières Liliane Alfano
Anne Yarmola
Coproduction Centre Dramatique
National Nancy Lorraine, La
Manufacture, TNS – Théâtre National
de Strasbourg, Théâtre de Liège,
Célestins – Théâtre de Lyon
Construction du décor Ateliers du
Théâtre National de Strasbourg,
Ateliers du CDN Nancy Lorraine
Réalisation des costumes Ateliers du
Théâtre de Liège, Séverine Thiébault
Avec la participation artistique du
Jeune théâtre national.
Spectacle créé le 13 janvier 2015 au
CDN Nancy Lorraine, La Manufacture
 2H - Dès 12 ans
- Mais enfin, venons en aux faits. Que faire donc, quand on est malade ?
- Rien, mon frère
- Rien ?
-R
ien. Il ne faut que demeurer en repos. La nature d’elle même, quand nous la laissons faire, se
tire doucement du désordre où elle est tombée. C’est notre inquiétude, c’est notre impatience
qui gâte tout, et presque tous les hommes meurent de leurs remèdes, et non pas de leurs
maladies.
Cette phrase de Beralde, le frère du malade, que j’ai lue sur mon lit d’hôpital, a produit sur mon
esprit une impression très forte et a immédiatement déclenché une profonde passion pour
cette ultime comédie-ballet de l’auteur de Tartuffe et du Misanthrope. Il y avait aussi cette
idée qu’il est totalement incongru qu’un homme puisse vouloir en guérir un autre. Que ce
serait là une folie, une « momerie ». Tout m’a mené à l’origine de cette pensée, à Montaigne et
ses Essais et à son magnifique Voyage en Italie.
Puis, le temps et la nature aidant à raccommoder corps et esprit, décision fut prise de
s’attaquer à ce monument de la littérature mondiale !
L’auteur ne le sait pas encore, mais c’est son œuvre testament. Il y met tout son art et tout
son savoir-faire, développés dans la fréquentation assidue des dramaturgies anciennes et des
comédiens italiens.
La brouille avec Lully, le musicien ami, complice depuis 10 ans de collaboration, s’est
transformée en guerre.
Lully a désormais l’exclusivité royale pour les orchestres et les chanteurs et Molière devra
réduire sa volonté d’opéra à de simples intermèdes.
Mais dans l’action de sa pièce, nul ne lui dicte sa loi. Sa langue et son esprit sont au sommet
et il dépasse cette filiation de pensée avec Montaigne en inventant, un piège où la captation
d’héritage (où l’on veut envoyer les filles du premier lit au couvent) se mêle à un mariage
forcé avec un médecin. Car le père Argan, notre malade, est une sorte de fou. Il met sa fortune
et sa passion dans la pharmacie, la médecine et les soins permanents à sa personne. Il veut
des infirmières et des docteurs autour de lui. D’autres, en voyant arriver l’âge et la peur de
la mort, ont tendance à se réfugier dans la religion comme si leur soudaine bigoterie pouvait
leur ouvrir les portes du paradis. D’autres encore se surprotègent et accumulent en vain des
précautions inutiles : ils vont jusqu’à ajouter à leur prison physique des camisoles mentales
limitant leurs pensées et restreignant l’usage de leur raison au nom de leur santé. Ils perdent
le sens de la vie et de l’humour.
« Oui, nous rions beaucoup car très souvent nous avons envie de pleurer » déclarait Georges
Wolinski. C’est vrai qu’il faut beaucoup d’humour dans la vie et de la distance, il faut en toutes
circonstances rester droit et éveillé.
C’est debout que Molière termina la 4ème représentation du Malade en ce février 1673. Dans
sa loge du Palais Royal, sa grande fatigue et le sang qu’on avait vu jaillir de sa bouche lors
des derniers « juro » de la cérémonie finale, le poussa à demander une chaise à porteur pour
rentrer chez lui et ne pas finir cette fatale nuit.
Il en fallu du courage à Jean-Baptiste Poquelin pour porter haut ce nom de Molière que les
persifleurs et les dévots fondamentalistes de la congrégation de Jésus avaient traîné dans la
boue, l’opprobre et l’excommunication, lui qui faisait rire des faux dévots et des intégristes de
tout bord.
Il en fallait de l’aplomb pour s’attaquer à la faculté de Médecine réactionnaire de Paris et
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
39
soutenir les thèses des modernes de celle de Montpellier tout en étant ce même malade.
La pensée politique de Molière transparaît aux charnières de chaque scène. Sa vision
humaniste, sa confiance dans notre intelligence développent un sens critique aigu dans nos
consciences et nous offrent des clés pour démasquer les impostures et savoir discerner la
raison du sophisme.
Mais Molière ne serait rien sans sa troupe, il a écrit des rôles savoureux et magnifiques autour
d’Argan : pour la femme Béline et les filles Angélique et Louison ; pour Diafoirus et Monsieur
Purgon. Surtout, il fait de Toinette la servante, un Sganarelle au féminin sachant mêler mauvaise
foi, impertinence et intelligence n’ayant rien à envier à ces Messieurs. Les paroles de Molière
contre le mariage forcé sont limpides. La place naturelle qu’il donne à la Femme dans la société,
en en faisant l’égale de l’Homme, ouvre le long chemin de combats à venir.
S’il est vrai que « le silence de l’artiste est la fin de la liberté », écoutons simplement la parole de
Molière.
Michel Didym
MICHEL DIDYM - METTEUR EN SCÈNE
(Cf page 11)
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
40
LA MOUSSON D’HIVER
3 > 6 AVR
ABBAYE DES PRÉMONTRÉS
Un moment pour les jeunes et par les jeunes
qui n’est pas interdit aux moins jeunes !
Pont-à-Mousson
La Meéc (Maison européenne des écritures
LA MANUFACTURE
contemporaines), en collaboration avec le Théâtre de
la Manufacture, organise depuis 2004 à l’Abbaye des Prémontrés de Pont-à-Mousson
des journées destinées à faire découvrir aux lycéens et aux étudiants lorrains le
meilleur de l’écriture théâtrale contemporaine. La Mousson d’hiver propose aux
jeunes spectateurs des ateliers de pratique théâtrale, des spectacles, des lectures et
des mises en espace avec des artistes. Une expérience forte.
3 AVR
DAYS OF NOTHING - Fabrice Melquiot
GRANDE SALLE
 1h05 - à partir de 13 ans
De Fabrice Melquiot © L’Arche Editeur
Mise en scène Matthieu Roy Cie du Veilleur
Avec Philippe Canales
et Hélène Chevallier
Scénographie Gaspard Pinta
Maquillages, coiffures, effets spéciaux
Kuno Schlegelmilch
Costumes Noémie Edel
Lumières Manuel Desfeux
Création Vidéo Nicolas Comte
Espaces Sonores Mathilde Billaud
Collaboratrice artistique à la mise en
scène Johanna Silberstein
Assistante à la mise en scène
Marion Lévêque
Un auteur, Rémi Brossard, est invité à intervenir dans
un collège de la région parisienne. Il y rencontre deux
adolescents qui perturberont son projet initial vers
une fin qu’il ne soupçonnait pas.
Fabrice Melquiot, à travers ce texte très personnel,
interroge le fonctionnement de la création littéraire et
la complexité du système éducatif.
Un pertinent dispositif sonore et vidéo nous plonge au
cœur des mouvements intérieurs des personnages.
Production Cie du Veilleur – La Cie du Veilleur (en compagnonnage avec le Théâtre de Thouars Scène conventionnée) est conventionnée par
le Ministère de la Culture et de la Communication (DRAC Poitou-Charentes), la Région Poitou-Charentes, le Département de la Vienne et la
Ville de Poitiers. | L’Arche est éditeur et agent théâtral du texte représenté www.arche-editeur.com
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
41
4 > 6 AVR
DANS LES RAPIDES - Maylis de Kerangal
LA FABRIQUE
 1h30 - à partir de 14 ans
De Maylis de Kerangal
Mise en scène
Jean-Thomas Bouillaguet
Musique Kate Bush et Blondie
Avec Émeline Touron
Lumières Vincent Dono
Vidéo Philippe Hariga
Collaboration à la scénographie
René Maury
Costumes Eléonore Daniaud
Trois adolescentes, au Havre, en 1978. Elles font du
stop, elles rêvent de New York. Entre Debbie Harry, la
chanteuse de Blondie et Kate Bush, leur cœur vacille.
L’adaptation scénique du roman de Maylis de Kerangal
par la compagnie Mavra (qui n’était pas née en
1978) n’idéalise pas cette période mais dépeint avec
sensibilité cet âge de l’adolescence où l’on cherche
avec passion soi-même, le monde, les autres, et ce
qui relie tout ça. La musique, sensuelle, ponctue
cette virée.
Production Compagnie Mavra – T.I.L – Théâtre Ici&Là de Mancieulles | Partenaires OMA Commercy, Festival Lire le Roman, ACB, Scène nationale
de Bar-le-Duc, Ville de Commercy. Dans les rapides est publié aux éditions Naïve.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
42
LES ÉVÉNEMENTS
DAVID GREIG / RAMIN GRAY
39
25 > 29 AVRIL
GRANDE SALLE
De David Greig
Mise en scène Ramin Gray
Musiques John Browne
Avec Romane Bohringer
Antoine Reinartz
et Pierre-Emmanuel Kuntz (piano)
Et la participation de Yves Storper /
François Picard (en alternance)
Et à chaque représentation
une chorale associée au spectacle
Traduction Dominique Hollier
Dramaturgie Oda Radoor et
Brigitte Auer
Assistant à la mise en scène
Yves Storper
Scénographie Chloe Lamford
Création sonore Alex Caplen
Création lumière Sébastien Rebois
Costumes Bohringer
Production Centre Dramatique
National Nancy Lorraine, La
Manufacture
Les Théâtres de la Ville
de Luxembourg
Actors Touring Company (Londres)
Spectacle créé le 21 avril 2016 dans
le cadre du Festival RING
(Rencontres
Internationales Nouvelles
Générations) au
Centre Dramatique National Nancy
Lorraine, La Manufacture
Ce spectacle a été présenté pour la
première fois en langue anglaise
le 4 août 2013 au Traverse Theatre
d’Edimbourg sous le titre The
Events.
L’auteur David Greig est représenté
dans les pays francophones par
Renauld & Richardson, Paris (info@
paris-mcr.com) en accord avec
Casarotto
Ramsay & Associates, Londres. La
traductrice Dominique Hollier est
représentée dans le monde entier
par Renauld & Richardson Paris.
 1H30 - Dès 12 ans
« Je ne veux pas comprendre ce qui m’est arrivé »
« Je sais ce qui m’est arrivé »
« Je veux comprendre ce qui lui est arrivé à lui »
Partant d’un événement terroriste imaginaire, la pièce de David Greig tourne autour d’une
simple question : pourquoi ?
Les Événements (The Events) raconte l’histoire de Claire, honnête, généreuse pasteur de
gauche qui dirige une chorale en milieu communautaire. Elle vit un jour un drame terrible :
un jeune homme qu’elle connaissait vaguement tire sur ceux «qui ne sont pas d’ici» pour
tenter de s’affirmer dans la société. La pièce n’est pas un biopic sur ce genre d’événements
tragiques, elle suit le personnage de Claire dans ses efforts pour comprendre comment
quelqu’un peut commettre un acte aussi effroyable et se concentre sur la réaction des
communautés face à cette agression, et à la difficulté de continuer à vivre ensuite.
Cette pièce audacieuse de David Greig explore notre désir destructeur de sonder l’insondable
né du besoin de tourner et retourner ce genre d’événements pour essayer de les comprendre.
Le meilleur forum pour ces efforts de compréhension reste l’espace public et commun du
théâtre.
UNE CHORALE
Chaque soir, une chorale différente est associée au spectacle.
La présence sur scène d’une chorale locale est un élément capital de la pièce.
En partie spectateurs, en partie acteurs, les choristes jouent le rôle du chœur, de la
communauté, et de la conscience de Claire. Ils chantent une chanson de leur choix ainsi que
des morceaux que nous leur aurons demandé de préparer.
Les chorales reçoivent les textes et partitions à l’avance, et nous recommandons six à huit
semaines de répétitions afin qu’ils soient bien préparés. Nous leur fournissons également
la musique d’accompagnement et des enregistrements des chansons. La chorale doit avoir
répété à l’avance.
La veille de la représentation, il est prévu 3h de répétition de chant pour la chorale. Le jour du
spectacle, 1h30 est nécessaire pour se concentrer davantage sur la façon de s’intégrer dans
la représentation.
Nous travaillons avec des chorales de 15 à 100 chanteurs.
Tout acte théâtral tourne autour d’une transaction entre deux communautés : les acteurs
sur scène et la communauté improvisée qui compose ce que nous appelons un public.
Quand Anders Breivik a tué 77 personnes en Norvège en juillet 2011, son geste pour détruire
une communauté a simultanément et involontairement galvanisé d’autres communautés
partout dans le monde. De la simple manifestation de peine et de chagrin à l’écriture et à la
représentation de cette pièce, en passant par les tonnes de témoignages, débats enflammés,
processus judiciaires, analyses psychiatriques, il est clair que nous avons besoin de tourner
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
43
et retourner ce genre d’événement pour essayer de comprendre. Et bien sûr, le meilleur
forum pour ces efforts de compréhension reste l’espace public et commun du théâtre. Mais
se pourrait-il, comme le suggère David Greig, que certaines choses échappent au domaine du
compréhensible ?
(...) Dans un monde où tout le monde semble être en déplacement (chose que Breivik trouvait
manifestement très perturbante), cette question nous a paru importante à explorer. Depuis,
les événements de Boston et de Woolwich ont malheureusement maintenu le propos à l’ordre
du jour. Dans la pièce, le personnage fictif du Garçon inventé par David cristallise beaucoup
de ces jeunes hommes déconnectés qui semblent commettre ces actes, tandis que le besoin
de comprendre obsessionnel de Claire semble nous tendre un miroir à nous, public, et à notre
besoin de clore et tourner la page.
De nombreuses pièces, depuis le Chœur des Vieillards de l’Orestie, ont trouvé les moyens
d’incarner sur scène la communauté, soulignant ainsi le rôle central du théâtre dans la vie de
la cité. (...) En concevant cette nouvelle pièce avec David, j’avais à cœur de créer un lien plus
profond avec les publics et de trouver le moyen de les représenter plus fidèlement. D’où l’idée
d’inviter une chorale locale à nous rejoindre sur scène chaque soir partout où nous jouons
pour faire l’expérience directe du combat pour non seulement digérer mais aussi incarner ce
qui est en jeu. (...)
Ramin Gray, juillet 2013 (publiée en anglais avec le texte aux éditions Faber and Faber)
Quand j’ai écrit ma note d’intention lors de la création du spectacle à Edimbourg en 2013, je
pensais à l’affaire Breivik, au bombardement du marathon de Boston, et à la décapitation d’un
soldat britannique à Woolwich au Sud de Londres.
Ces atrocités étaient teintées de conflits ethniques, religieux et politiques. J’étais loin
d’imaginer que Les Événements (The Events) se jouerait plus de 400 fois au Royaume-Uni,
et ferait une tournée en Irlande, aux États-Unis, en Autriche et en Norvège. Mais il est évident
que notre vie quotidienne est de plus en plus troublée par ces incidents avec une régularité
déprimante. C’est donc avec douleur et même quelque appréhension que je me demande
comment le public français recevra le spectacle.
Les différences entre nos deux pays sont petites même si notre approche de l’intégration des
communautés d’autres cultures a toujours été très différente. Là où le Royaume-Uni a suivi
une politique de multiculturalisme, encourageant les identités étrangères à s’épanouir, la
France a suivi l’idéal républicain, tout le monde étant français indépendamment des ethnies,
langues ou religions. Il est clair que ni l’une ni l’autre de ces approches a très bien réussi.
Partant d’un événement terroriste imaginaire, la pièce de David Greig tourne autour d’une
simple question : pourquoi ?
Lui et moi nous avons travaillé pour concilier des points de vue contradictoires, proposant
des regards multiples et des explications possibles à l’inexplicable. Si la pièce reste utile
aujourd’hui, c’est peut-être parce qu’il y a assez d’ouvertures pour que les spectateurs
projettent leurs propres expériences, pensées et sentiments sur l’action. J’espère que ce que
nous avons à offrir vous sera utile.
Chaque véritable moment de terreur a cherché à perturber le sens des activités ordinaires,
partagées - le marathon, l’après-midi au centre commercial, les jeunes scouts - , mais avec
les attaques de Paris, cela s’est rapproché de notre foyer spirituel, le théâtre, un lieu où
les mots, la musique et le mouvement s’unissent pour créer des liens d’amitié et de bien
commun. Je sais que lorsque vous assisterez au spectacle, les souvenirs et images de 2015
planeront sur la soirée mais j’espère que lorsque nous nous rassemblerons, ce sera aussi un
moment de réflexion, de discussion et de douce harmonie.
Ramin Gray, Londres - 13 janvier 2016 (suite aux événements de novembre 2015)
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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RAMIN GRAY Metteur en scène
Né à Londres en 1963, Ramin Gray a grandi à Oxford, Téhéran, New-York et Paris. Il est
actuellement Directeur Artistique d’Actors Touring Company.
En tant qu’artiste associé au Royal Court Theatre, Ramin Gray a mis en scène une quinzaine
de pièces (Motortown de Simon Stephens, The Ugly One de Marius von Mayenburg, Ladybird de
Vassily Sigarev,...)
Il a également mis en scène The American Pilot de David Greig et I’ll be the Devil de Leo Butler
pour la Royal Shakespeare Company.
À l’international, il a mis en scène des pièces de Gregory Motton, Simon Stephens, Denis Kelly,
Marius von Mayenburg et David Greig en Autriche, en Allemagne, en France, en Russie, en
Norvège et aux Etats-Unis.
Depuis 2009, Ramin Gray a mis en scène des opéras au Hamburgische Staatsoper (Opéra d’État de
Hambourg) : Death in Venice de Benjamin Britten, Bliss de Brett Dean, La Bianca Notte de Beat Furrer.
En 2013, il a mis en scène The Importance of Being Earnest de Gerald Barry au Royal Opera
House de Londres.
ROMANE BOHRINGER En 1991, Romane Bohringer est révélée au théâtre dans La tempête, mise en scène par Peter
Brook. Elle travaille depuis avec Hans Peter Cloos (Roméo et Juliette, Lulu) - Irina Brook (La
ménagerie de verre, La bonne âme de Se-Tchouan), Michel Didym (Face de cuillère de Lee
Hall), Adeline Defay (À la recherche du temps perdu de Marcel Proust), Pierre Pradinas (Le conte
d’hiver, Fantômas revient, L’Enfer et Les amis du placard de Gabor Rassov, 29 degrés à l’ombre
et Embrassons-nous Folleville d’Eugène Labiche, Oncle Vania de Tchekhov) et Philippe Rebbot (Un
privé à Babylone de Richard Brautigan).
En janvier 2013, elle joue au côté de son père Richard Bohringer dans J’avais un beau ballon rouge,
spectacle mis en scène par Michel Didym. Le « Palmarès du Théâtre » a décerné le prix « Coup de
cœur du Théâtre public » à Romane Bohringer et Richard Bohringer pour leur interprétation dans
ce spectacle.
Au cinéma, Romane Bohringer reçoit en 1992 le César du meilleur jeune espoir féminin pour le
film de Cyril Collard Les nuits fauves. Elle choisit souvent des œuvres exigeantes, aux côtés de
réalisateurs aussi divers que Claude Miller (L’accompagnatrice), Martine Dugowson (Portraits
chinois), Yves Angelo (Le colonel Chabert), Agnieska Holland (Rimbaud Verlaine), Bigas Luna
(La Femme de chambre du Titanic), Olivier Dahan (Le Petit Poucet), Benoît Cohen (Nos enfants
chéris), Chantal Richard (Lili et le baobab), Richard Bohringer (C’est beau une ville la nuit),
Maïwenn Le Besco (Le bal des actrices), Gilles Bourdos (Renoir).
ANTOINE REINARTZ Né à Nancy, Antoine suit les cours du Studio d’Asnières, de la Manufacture de Lausanne puis du
Conservatoire National d’Art Dramatique de Paris, dont il sort diplômé en juin 2014.
Au théâtre, il joue à Paris sous la direction de Loic Renard (Hot House, d’Harold Pinter) et de Cyril
Hériard Dubreuil (Déchirements, aux côtés notamment de Julie Brochen et Maud le Grevellec).
Il tourne en Italie les pièces Remulus (mise en scène Camille Pawlotski) et Le rêve d’un homme
ridicule (mise en scène Elise Lhomeau), ce qui l’amène à travailler par la suite à Malmö en Suède (Six
efter Rene Polleschs Sex nach Mae West, Annika Nyman).
Depuis 2010, il fait partie du Collectif 49701, qui adapte Les trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas
sous forme de série théâtrale. Trois saisons ont déjà été créées.
Il lit les œuvres de Proust, Primo Levi et Sade à la Fondation des Etats-Unis, pour Paris Nuit Blanche, à
la Sorbonne et à la Mairie du 11ème arrondissement.
Au cinéma, il tourne pour Fanny Sidney, Anne Brouillet et Cécile Paysant. Il joue Max dans Quand je ne
dors pas, de Tommy Weber, et Jérémie dans Nous sommes jeunes et nos jours sont longs de Cosme
Castro et Léa Forest. Il tourne prochainement sous la caméra de Robin Campillo.
Il réalise un premier court-métrage For the record, adapté du travail photographique de Darcy Padilla,
et le clip du Disney Gone Wild Ball. Son second court-métrage est en court d’écriture.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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LES ÉPOUX
DAVID LESCOT / ANNE-LAURE LIÉGOIS
41
9 > 12 MAI
GRANDE SALLE
De David Lescot
Mise en scène et scénographie
Anne-Laure Liégeois
Avec Olivier Dutilloy et Agnès
Pontier
Assistante à la mise en scène
Audrey Tarpinian
Lumières Dominique Borrini
Son François Leymarie
Vidéo Grégory Hiétin
Scénographie et costumes
Anne-Laure Liégeois
Régie générale et plateau, assistanat
technique à la scénographie
Antoine Gianforcaro
Régie son et video Guillaume
Monard
Régie lumière Patrice Lechevallier
Couture Élisa Ingrassia
Production déléguée Le Volcan Scène nationale du Havre
Production Le Festin
Cie Anne-Laure Liégeois
Coproduction Théâtre 71 - Scène
nationale de Malakoff
Avec le soutien du Cratère - Scène
nationale d’Alès. Le Festin est
subventionné par le Ministère de
la Culture. Anne-Laure Liégeois est
artiste associée au Volcan Scène
nationale du Havre et aux 3T –
Théâtres de Châtellerault.
Spectacle créé le 6 mai 2015 au
Cratère - Scène Nationale d’Alès
 1H40 - Dès 12 ans
UN HOMME, UNE FEMME
Un homme et une femme. Des gens très ordinaires, dans la Roumanie du XXe siècle.
Ils viennent tous les deux de la campagne. Un peu de la même manière l’un et l’autre, ils en
viennent à militer au Parti communiste. Rien ne semble les distinguer de leurs camarades. À
part qu’ils sont peut-être un peu moins doués que la moyenne.
Ils sont des êtres sans éclat dans un monde sans horizon.
Comme le milieu des militants ouvriers à Bucarest dans les années 1930 est plutôt restreint,
ils en viennent inévitablement à se rencontrer. Elle est élue reine du bal lors d’un pique-nique
organisé par les Jeunesses Communistes en 1939, alors qu’elle est loin d’être la plus jolie.
Mais c’est parce qu’il a su intriguer pour elle auprès de ses camarades de section.
Ils deviennent les époux que l’on sait, prennent le pouvoir, instaurent la plus implacable des
tyrannies en Europe de l’Est, restaurent Byzance derrière le Rideau de Fer, et pendant plus de
20 ans font régner la peur au plus profond de chacun des Roumains, avant de finir exécutés
publiquement, devant des caméras de télévision, aux yeux du monde entier.
Ce serait donc l’histoire complète, du début à la fin, des époux Ceausescu. Pourquoi revenir
sur eux aujourd’hui ? Est-ce que l’histoire ne les a pas suffisamment jugés ? Est-ce que leur
sort n’est pas réglé pour l’éternité ?
Je crois plutôt que, tout en appartenant à l’Histoire, ils sont devenus une sorte de mythe.
Des personnages mythiques. Et je crois qu’il est bon de reprendre les mythes, pour les
réinterroger, pour en délivrer des versions nouvelles, et mieux nous voir nous-mêmes à
travers eux. Pour parler des événements d’aujourd’hui, des dictatures actuelles, je crois aux
vertus du détour, qui est une lentille théâtrale, qui nous permet de regarder sans être pétrifiés
par la proximité de notre sujet.
Ce mythe là, c’est celui de l’alliance de l’amour et du pouvoir, du couple qui prolifère sur le
crime et sur l’horreur. C’est Macbeth et sa Lady, s’ils avaient tenu vingt ans. C’est le Père et la
Mère Ubu. Ce serait aujourd’hui, peut-être, Bachar et Asma el-Assad.
Les époux Ceausescu, c’est donc un mythe dont le théâtre peut s’emparer. Une fable terrible, à
faire frémir, mais dont il faut arriver à rire, pour s’en libérer. Car il y a du grotesque dans cette
démesure, dans cette ostentation mégalomaniaque, dans ce goût du spectacle, dans ce culte
de la personnalité, d’autant qu’elles n’étaient pas gâtées au départ, ces personnalités.
Ce serait donc une comédie noire, une fresque historique à la fois riche et pauvre, une
ambitieuse saga, une épopée grandiose jouée par deux acteurs, une manière de faire entrer la
grande histoire (celle d’un pays, celle de notre époque) dans la petite (celle d’un couple).
David Lescot
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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UNE COMMANDE D’ANNE-LAURE LIÉGEOIS À DAVID LESCOT
Après la fréquentation des époux Macbeth, le désir m’a poursuivie de pénétrer l’intimité d’un
autre couple plus contemporain et uni lui aussi par le goût du pouvoir. Les Ceausescu se sont
imposés aussitôt, ne serait-ce que parce qu’ils étaient une entité immédiate : LES Ceausescu.
Et puis il y avait la Roumanie qui m’est intimement chère ; et puis les années 60 à 80 qui
font partie du début de mon histoire ; et puis le communisme qui ne cesse de m’interpeller
; et puis l’intrigante et vicieuse malice des Ceausescu, qu’on retrouve chez beaucoup de
dictateurs, celle qui consiste à utiliser le spectacle pour l’exercice de l’autorité"; et puis le
besoin de penser encore, comme dans la plupart de mes spectacles, comment l’intime mène
le monde. il y avait aussi la conscience d’avoir vécu à proximité d’un pays violent et de n’avoir
rien su, rien vu, ou rien voulu savoir et voir, la nécessité aussi d’en apprendre plus sur le rôle
de la France et de l’occident dans cette histoire-là. Essayer de comprendre cela. Il y avait
encore le souvenir traumatique de ce procès tronqué, de cette exécution quasi en direct à
la télévision, de ces reportages aberrants, le sentiment de ne rien comprendre. Il y avait les
textes de David Lescot que j’admirais pour leur rythme et leur engagement, David Lescot
avec lequel je n’avais encore jamais travaillé. Et enfin il y avait le désir joueur de passer une
commande à un auteur, un auteur qui écrive aujourd’hui un texte d’aujourd’hui pour ces deux
comédiens-là, Agnès Pontier et Olivier Dutilloy, sur cette histoire-là et le pari pour moi de
mettre en scène un texte commandé. Un texte entier, une pièce de théâtre. Un luxe, un luxe
de kamikaze ! Il y avait tous ces désirs-là.
...
Je crois qu’on rira dans la salle. J’ai ri en lisant, j’ai ri en rêvant la pièce sur la scène, nous
avons ri en répétant. Il fallait que ça soit drôle pour que ça soit admissible.
Anne-Laure Liégeois
Indissociables, on les appelait « Les Ceausescu ». Ils ont dirigé d’une main de fer, durant
plus de vingt ans, la République Socialiste de Roumanie. Olivier Dutilloy et Agnès Pontier
s’emparent de leur destinée tragi comique. Sous la direction vive et généreuse d’Anne Laure
Liégeois. Dans la peau de ce couple à la fois ridicule et monstrueux, Agnès Pontier et Olivier
Dutilloy font mouche. Ils donnent corps, avec beaucoup de liberté, aux accents burlesques
de cette tragi comédie historique. La tragi comédie d’un homme et d’une femme ordinaires,
auxquels le destin aurait attribué des habits trop grands pour eux.
Manuel Piolat Soleymat - La Terrasse
DAVID LESCOT
Son écriture comme son travail scénique cherchent à mêler au théâtre des formes nondramatiques, en particulier la musique.
Il met en scène ses pièces Les Conspirateurs (1999, TILF), L’Association (2002, Aquarium) et
L’Amélioration (2004, Rond-Point).
Sa pièce Un Homme en faillite qu’il met en scène à la Comédie de Reims et au Théâtre de la Ville
à Paris en 2007, (avec Pascal Bongard, Norah Krief, Scali Delpeyrat), obtient le Prix du Syndicat
national de la critique de la meilleure création en langue française.
Il interprète son texte L’Instrument à pression, mis en scène par Véronique Bellegarde avec les
musiciens Médéric Collignon et Philippe Gleizes et les acteurs Jacques Bonnaffé et Odja Llorca.
Il co-met en scène en 2006 Troïlus et Cressida de Shakespeare avec Anne Alvaro et les élèves
de l’ERAC.
Il rencontre en 2000 la metteuse en scène Anne Torrès, pour laquelle il signe et interprète la
musique du Prince de Machiavel. C’est encore pour Anne Torrès qu’il écrit Mariage créée en
janvier 2003 avec Anne Alvaro et Sid Ahmed Agoumi.
Il compose de nombreuses musiques de scène (Troïlus et Cressida de Shakespeare, Le Fou
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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d’Elsa d’après Aragon, Le Bleu du Ciel d’après Georges Bataille et Bernard Noël).
Il joue à la Maison de la Poésie son texte La Commission Centrale de l’enfance, accompagné
d’une guitare électrique tchécoslovaque des années 60 (autant dire rare).
Il obtient en 2008 le Prix Nouveau Talent Théâtre de la SACD. Il remporte la même année
le Grand Prix de Littérature dramatique pour sa pièce L’Européenne. Il la met en scène à la
Comédie de Reims en mai 2009.
Ses textes sont publiés aux Editions Actes Sud-Papiers.
ANNE-LAURE LIÉGEOIS
Metteur en scène de théâtre, Anne-Laure Liégeois signe aussi la scénographie et les
costumes de la plupart de ses spectacles. Elle s’intéresse particulièrement dans ses
créations au thème du pouvoir et du jeu des corps. Elle tisse dans chaque spectacle un lien
privilégié avec la peinture et le cinéma.
En 1992, elle traduit Le Festin de Thyeste de Sénèque en conclusion de ses études de
Lettres Anciennes et l’adapte pour la scène. Puis elle crée Le Fils de Christian Rullier, forme
spectaculaire avec 50 comédiens se jouant dans des lieux industriels désaffectés. C’est son
premier spectacle déambulatoire.
Embouteillage (2000), spectacle de route pour 27 auteurs, 50 acteurs et 35 voitures, ou
Ça (2005), vaste dispositif pour plaine et clairière conçu sur le principe de La Ronde de
Schnitzler, illustreront son goût pour ce type d’expériences théâtrales.
En 2003, elle est nommée à la direction du Centre Dramatique National d’Auvergne qu’elle
quitte en 2011 à la fin de ses trois mandats. Elle reprend alors son activité en dirigeant la
Compagnie Le Festin.
Ses mises en scène font autant appel à des textes contemporains qu’à ceux d’auteurs du
Répertoire.
Son travail d’écriture pour la scène l’associe régulièrement à des équipes d’auteurs qu’elle
inclut dans des formes composites (Ça, Embouteillage, Karaoké, Les Rencontres de Hérisson
2007-2011).
Entre 2010 et 2013, elle crée à La Comédie Française, Burn Baby Burn de Carine Lacroix,
Le bruit des os qui craquent de Suzanne Lebeau, Une Puce, épargnez-la de Naomi Wallace
(entrée au Répertoire), La Place Royale de Corneille.
En 2014, elle a créé Macbeth de Shakespeare. Les Époux de David Lescot, ainsi que The Great
Disaster de Patrick Kermann. Elle travaille actuellement sur la préparation d’un Don Quichotte
(novembre 2016) d’après Cervantès, sur un texte de Büchner Lenz et sur Les Soldats de Lenz
(2017).
Anne-Laure Liégeois est artiste associée au Volcan Scène nationale du Havre.
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MENSONGES
CARNEVALI - ESINENCU - LOLLIKE - MAVRITSAKIS - MIRO - SONNTAG
VÉRONIQUE BELLEGARDE
16 > 19 MAI
GRANDE SALLE
Conception, mise en scène
et scénographie
Véronique Bellegarde
Avec les textes
de six auteurs européens
Davide Carnevali (Italie)
Nicoleta Esinencu (Moldavie)
Christian Lollike (Danemark)
Yannis Mavritsakis (Grèce)
Josep Maria Miro (Catalogne)
Frédéric Sonntag (France)
Avec Éric Berger, Christophe Brault
Odja Llorca et Philippe Thibault
Traductions Catherine Lise Dubost
Laurent Gallardo, Alexandra
Lazarescou, Caroline Michel
et Michel Volkovitch
Collaboration à la dramaturgie
Frédéric Sonntag
Lumières Philippe Sazerat
Musique Philippe Thibault
Vidéo Olivier Garouste
Photos Philippe Delacroix
Costumes Laurianne Scimémi
Administration Fabienne Coulon
Production Le Zéphyr
Coproduction le Théâtre Jean Vilar
/ Vitry sur Seine, avec l’aide au
compagnonnage avec un auteur
(DRAC Île-de-France/
DGCA), le soutien du Centre national
du Théâtre, de La Chartreuse de
Villeneuve-lez-Avignon (Centre
National des Écritures du Spectacle),
de La Mousson d’été, de la Maison
Antoine Vitez (Centre international
de la traduction théâtrale), du
Conseil des Arts du Danemark et de
l’Institut Ramon Llull
Avec le soutien de l’ADAMI « La
culture avec la copie privée »
La compagnie Le Zéphyr est
soutenue par la DRAC île-de-France
/ Ministère de la Culture. Le site
d’information MEDIAPART est
partenaire de,Mensonges http://
blogs.mediapart.fr/blog/mensonges
et papa te raconte encore des histoires :
maman est partie dans un autre pays
au pays des cons
là-bas il y a un champ –
le champ des miracles
et si à minuit tu creuses un trou
tu peux y mettre des pièces de monnaie ou même des billets de banque
tu arroses bien et tu prononces les mots magiques
krex-pex-fex
tu peux aller tranquillement te coucher et
le matin quand tu te réveilleras
à cet endroit un arbre aura poussé
rempli de pièces de monnaie et même de billets de banque
cet endroit existe et il se nomme
le champ des miracles au pays des cons
(Extrait de That moment de Nicoleta Esinencu)
Mensonges propose une aventure poétique et politique sur le mensonge public.
Six auteurs européens sont investis pour créer une œuvre collective. Ils ont écrit six pièces
miniatures. Assemblées, elles constituent une seule et même œuvre. La pluralité des visions
élargit le contexte et ouvre un dialogue. Les pièces sont articulées entre elles selon le jeu
surréaliste du “cadavre exquis“.
La notion de mensonge et de vérité est mise en abyme par la fiction théâtrale.
Des entretiens filmés avec les auteurs nourrissent l’écriture du spectacle.
Le réel glisse vers la fiction, le vrai vers le faux et inversement. Et d’un mensonge peut il surgir
une vérité ?
Ce thème transfrontalier, dont l’actualité se renouvelle chaque jour, questionne la nature
de la parole politique chez ces jeunes dramaturges européens. Comment l’artistique et le
politique peuvent-ils converger pour ces auteurs ? Qu’ont-ils en commun ? Le langage théâtral
pourrait-il être entendu comme un “mentir vrai“ opposé à celui des véritables mensonges des
politiques ?
LA SPIRALE DU MENSONGE
Chacune de ces courtes fictions aborde, avec la singularité de son style, un sujet différent : l’argent,
la falsification de l’histoire, l’insécurité, les conflits de territoire, la religion, la communication, les lois
agricoles européennes... Il semblerait que tous les domaines soient concernés, que les mensonges
s’accumulent.
Un mensonge en entrainant un autre, un effet de spirale se produit.
Une journaliste enquête mais n’est elle pas elle-même piégée au jeu ambivalent du vrai et du faux ?
Le projet Mensonges se situe, loin de tout didactisme, dans un questionnement vertigineux de la
vérité.
 1H50 (durée estimée)
Dès 14 ans
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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L’ÉLABORATION DU PROJET
Des pièces miniatures sur le mensonge public ont été commandées en 2014 par Véronique
Bellegarde à de jeunes auteurs européens de premier plan.
Frédéric Sonntag est l'un des auteurs et associé à l’écriture globale du projet, des liens
dramaturgiques.
LES TEXTES
That moment de Nicoleta Esinencu,
Bélial de Yannis Mavritsakis,
L’heure de religion de Davide Carnevali,
La bête volante et le chien de Yannis Mavritsakis,
Le collaborateur de Josep Maria Miro,
Trois mots de Frédéric Sonntag,
Faillite, le monologue de l’agriculteur de Christian Lollike,
La journaliste et l‘acteur de Frédéric Sonntag
Les auteurs ont été interviewés par Frédéric Sonntag sur leur processus d’écriture et leurs
motivations. Ces échanges d’auteur à auteur ont été enregistrés ou filmés pour être utilisés
partiellement sur scène ou autour du spectacle.
LABORATOIRES, RENCONTRES, PERFORMANCES :
Une première rencontre a été organisée fin 2014 par le Centre national du Théâtre : “La
spirale du mensonge : Mythomanie, fiction et mensonge public“, avec une psychiatre et un
journaliste de Mediapart.
http://www.franceculture.fr/emissions/tire-ta-langue/le-mensonge-et-ses-vertiges
NOTE DE DRAMATURGIE :
Fraudes, manipulations, rumeurs instrumentalisées, dissimulations, mémoire falsifiée…, les
inventions ou mensonges stratégiques pour la bonne ou la mauvaise cause abondent. Le
mensonge est un outil politique et sociétal, c’est une langue aussi relayée par les médias. Le
mensonge public est lisible particulièrement dans la sphère politique mais concerne aussi
bien des domaines comme la science, la santé, la nutrition, la finance, la religion, la sécurité,
l’archéologie...
À l’heure de l’Europe économique, les dramaturgies européennes développent chacune
leur spécificité, leur façon d’aborder les débats de société, de prendre une parole politique.
Certaines sont frontales voir même interactives avec le public, d’autres métaphoriques,
d’autres utilisent le mode de l’humour ou de la comédie réaliste ou encore du théâtre
d’anticipation... La façon de penser la dramaturgie contemporaine et particulièrement
la question politique n’est pas univoque. Notre mode de perception du théâtre peut être
bousculé, s’ouvrir à d’autres conceptions. La pensée et la poésie circulent et nous relient.
De nombreux pays d’Europe vivent un chaos économique qui remet en cause profondément
les habitudes de vie des gens et leurs regards sur le monde. La parole réelle des politiques a
perdu de sa crédibilité, et paradoxalement la fiction théâtrale a la légitimité d’une parole vraie.
Fausses vérités et vrais mensonges se côtoient.
Ce sentiment d’incertitude, de désarroi est partagé par nos pays voisins. Des auteurs de la
jeune génération nous donnent l’écho de leur ressenti face à cette Europe dont ils héritent
sans toujours en percevoir la véritable finalité.
Le traitement du politique sur la scène est redevenu un enjeu brûlant, il a repris une urgence
et se réinvente. Il m’a semblé vivifiant de mettre en relation des dramaturges européens dans
une œuvre commune, de mettre en scène leurs différentes visions esthétiques, d’interroger
le politique par une forme ludique et poétique.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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VÉRONIQUE BELLEGARDE
Elle se consacre aux écritures contemporaines internationales. Curieuse au-delà des
frontières, elle s’intéresse à l’art sous toutes ses formes (des arts plastiques au spectacle
vivant) et a participé à de nombreux projets internationaux.
Elle crée sa compagnie le Zéphyr en 2000, en Ile de France.
Elle est alors en résidence pour trois ans à la Ferme du Buisson, Scène nationale de
Marne la Vallée, pour développer son travail autour des nouvelles écritures dramatiques
internationales en croisement avec le nouveau cirque. Elle est parallèlement en résidence au
Parc de la Villette.
Entre 2001 et 2004, elle collabore avec l’AFAA, (ex Institut Français) sur différents projets ; des
missions sur l’écriture contemporaine et des mises en scènes en Argentine et en Uruguay.
Son spectacle Un animal de dos lenguas, créé à Buenos Aires et repris à Jazz à la Villette
avec la Cité de la Musique, lui fait rencontrer le trompettiste et multi-instrumentiste Médéric
Collignon avec lequel elle collabore depuis, notamment sur L’Instrument à pression de David
Lescot, puis sur Terre Océane de Daniel Danis, présenté au Théâtre de la Ville. La musique
prend alors une place déterminante dans sa recherche théâtrale.
Son goût pour les écritures contemporaines s’inscrit dans plusieurs contextes :
Parallèlement à l’activité de sa compagnie, depuis 1995, elle est artiste associée au Festival
La Mousson d’été et à La Mousson d’hiver, pour la jeunesse (direction du comité de lecture,
programmation, mises en espace, distributions, organisation). En 2016 aura lieu la 22e
édition.
En 2006/2007, le Zéphyr est associé à l’Université Paris X-Nanterre (master de mise en scène
et dramaturgie) autour de la découverte du théâtre contemporain.
Véronique Bellegarde a réalisé plus d’une quarantaine de mises en espace de textes
contemporains internationaux inédits à la Mousson d’été mais aussi à Théâtre Ouvert et dans
d’autres structures.
De 2007 à 2013, Véronique Bellegarde est membre de la commission de l’Aide à la création, au
CnT.
Le Zéphyr a créé plus d’une dizaine de spectacles, centrés sur la découverte d’auteurs
d’aujourd’hui tout élaborant un langage scénique singulier enrichi d’autres arts ; l’image
filmée, la photographie, le dessin, la musique et le nouveau cirque.
Ses dernières mises en scènes :
2016 Le Cabaret Stupéfiant, en résidence de création au Hall de la Chanson au Parc de la
Villette.
2014-2015, re-création de Farben de Mathieu Bertholet
Quelques créations
Isabelle et la Bête texte et dessins de Grégoire Solotareff, musique Sanseverino.
Terre océane de Daniel Danis, en 2010.
L’instrument à pression de David Lescot avec Jacques Bonnaffé, Médéric Collignon.
Le bestiaire animé, spectacle pour deux acteurs et des images d’après des textes de Jacques
Rebotier)
La compagnie Le Zéphyr est conventionnée par la DRAC- île de France.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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LA MATE
FLORE LEFEBVRE DES NOËTTES
30 MAI > 2 JUIN
LA FABRIQUE
Texte, conception et jeu
Flore Lefebvre des Noëttes
Direction d’acteur Anne Le Guernec
Lumières Laurent Schneegans
Costume Laurianne Scimemi
Production En Votre Compagnie
Coproduction Comédie de Picardie
Avec le soutien du Théâtre du Nord,
de la
Comédie De l’Est, du CDN de
Besançon,
et de La Maison des Métallos Établissement culturel de la Ville de
Paris
Texte édité aux éditions
Les Solitaires Intempestifs
 1H05
PREMIÈRE PARTIE, L’ENFANCE
C’est l’histoire d’une famille dans les années 60, famille nombreuse catholique, dont le
père, militaire, Lieutenant-Colonel était bi-polaire ; la mère, une « Mère courage », tenue
d’élever leurs dix enfants en plus des trois filles qu’il eut d’un premier mariage. Les aînés les
appelaient : «Le Pater » et « La Mater » ou : « Le Pate et La Mate ». Faire « Pat » ou faire
« Mat » sont deux figures finales au jeu d’échec.
À la mort de ma mère, les souvenirs se libèrent, pour la première fois je prends la plume et
j’écris l’histoire de notre famille si singulière. (C’est aussi une façon de faire revivre ma mère
et d’en faire un hommage). Les mots font images et les images font écriture. Des petits
tableaux naissent avec précision. C’est l’occasion pour moi de rire beaucoup. Je reconstruis
une nouvelle histoire familiale renversant son tragique en fable comique brossée à la Honoré
Daumier, inspirée de mes lectures récurrentes du Combray de Marcel Proust, au premier
chapitre d’ À La recherche du temps perdu.
L’idée me vient alors d’en faire théâtre, je viens alors mentir-vrai à partir du moment où je le
joue, me voilà passée ailleurs, je dépasse le cadre personnel autobiographique et familial, j’en
fais un acte de sublimation et de création, je crée une fiction : « La Mate ».
Le fait de réécrire cette histoire créait du lien avec moi-même, me rendait légère, et incarner
cette fiction devant un public, créait entre les spectateurs et moi un renouvellement et une
extension de ce lien. Cette légèreté d’être et ce rire qui me prenait en écrivant ces petits
tableaux, se communiquaient, après chaque représentation la parole se libérait du côté du
public, un écho, un dialogue se créait tout naturellement. Ainsi le chemin que j’avais fait vers
moi-même, le spectateur le faisait vers lui-même et se libérait à son tour par les mots. Amener
les gens à se retrouver eux-mêmes, les amener à l’universel par le rire est une expérience
enrichissante pour chacun.
À la fois comédienne et peintre, le style de l’écriture de La Mate est truculent et évocateur,
on y entend et on y voit une succession de petits tableaux drolatiques parfois proches d’un
Hanok Levin.
Mon style en tant que comédienne est épique et lyrique, de caractère comique, ce qui permet
au public de rire beaucoup tout en étant touché par la profondeur humaine de l’histoire que je
j’interprète.
Tous les personnages de la fiction sont joués par moi : le Pate, la Mate, la grand-mère, les
voisins, la boulangère Melle Mathieu, le jardinier Jojo Pathelin etc... Pour les lumières et la
scénographie j’ai tout de suite pensé à Malevitch, carré noir sur fond blanc et carré blanc sur
fond noir, des formes abstraites, rectangles, carrés, cercle, diagonale. Sur une idée d’Elisabeth
Mazev, j’ai décliné toutes sortes de cloches tintinnabulant le temps qui passe, évoquant la
messe, une cloche de vache pour l’appel au diner, une cloche plus grave encore pour les mots
et expressions interdits, quatre cloches pour mai 68, toutes font et défont la petite madeleine
de Proust de Juliette. Une envolée de feuilles annotées, photos, pétales tapissent le sol au fur
et à mesure du spectacle, c’est un appel à la liberté.
Les chansons des années 60, le costume noir comme de l’encre, le tapis de danse blanc mat
comme une page à écrire, le pupitre noir où s’ouvre le grimoire à mémoire créent un tout rêvé,
touchant et comique.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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FLORE LEFEBVRE DES NOËTTES
Après une formation au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, elle travaille
principalement avec Jean Pierre Rossfelder pour une dizaine de spectacles. En 1989, elle
entame une collaboration avec Stéphane Braunschweig et la compagnie Théâtre Machine avec
notamment, Woyzeck de Buchner, Ajax de Sophocle, La Cerisaie de Tchekhov, Docteur Faustus
de Thomas Mann, Le Conte d’Hiver de Shakespeare, Amphytrion et Le Paradis verrouillé de
Kleist, Franziska de Wedeking, Peer Gynt d’Ibsen, Dans la Jungle des Villes de Brecht.
Elle a également travaillé avec Bernard Sobel (Couvre-Feu de Brett, Ubu Roi de Jarry, Le Pain
Dur de Claudel), Jean-Pierre Vincent (Homme Pour Homme de Brecht, Les Prétendants de
Jean Luc Lagarce), Anne-Laure Liégeois ( Ça, Une Médée d’après Sénèque, Edouard II de
Christopher Marlowe), Magali Léris (Willy Protagoras... de Wajdi Mouawad), ou encore Guy
Pierre Couleau (Le Baladin du Monde Occidental, Les Noces du Rétameur, La Fontaine aux
saints de J.M Synge, Le Paradis sur Terre de Tennessee Williams, Asservies de Sue Glover,
George Dandin de Molière, Rêves de Wajdi Mouawad, Les Justes d’Albert Camus, Les Mains
sales de Jean-Paul Sartre)...
Dernièrement, elle a joué dans Entre les actes de Virginia Woolf mis en scène par Lisa
Wurmser, et dans Phèdre de Racine mis en scène par Christophe Rauck.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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MUSIQUE ACTION 2017
COMPAGNIE OUÏE/DIRE
15 > 20 MAI
LA FABRIQUE
 50 min
Comme chaque année, au mois de mai, le festival
Musique Action, nous fait l’honneur d’une visite.
Aux confins du rock, du jazz et des musiques
expérimentales, concrêtes ou électroaccoustiques.
Musique Action est devenu au fil des ans une
référence incontournable aux niveaux national et
international.
Carte blanche à la COMPAGNIE OUÏE/DIRE (Périgueux)
La compagnie Ouïe/Dire bénéficie du
dispositif de soutien aux résidences
artistiques de la Région Alsace,
Champagne-Ardenne, Lorraine
Festival Musique Action
3 > 28 mai 2017
www.musiqueaction.com
Cartes postales sonores, concerts, spectacles,
veillées, installations, la compagnie Ouïe/Dire nous
prépare un voyage poétique inédit. Aux manettes
de cette création, les artistes sonores Jean-Léon
Pallandre et Marc Pichelin, le photographe et vidéaste
Kristof Guez associés au musicien lorrain Mathieu
Chamagne qui, avec de nombreux invités, nous
feront visiter des paysages sonores inédits, plein de
découvertes inattendues. L’inouï sera au rendez-vous !
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
54
NANCY JAZZ PULSATIONS
À LA MANUFACTURE
LUNDI 10 O CTOBRE 20H 0 0
JOSH SHPAK 4TET (Jazz / USA)
Joshua Shpak Trompette / Michael Wooten Piano / Pera Krstajic Basse /
Jongkuk Kim Batterie
SÉBASTIEN TEXIER 4TET (Jazz / France)
Sébastien Texier Sax alto, clarinettes / Olivier Caudron Orgue Hammond /
Pierre Durand Guitare / Guillaume Dommartin Batterie
MARDI 11 O CTOBRE 20H 0 0
RAY ANDERSON’S POCKET BRASS BAND (Jazz / USA)
Ray Anderson Trombone / Steven Bernstein Trompette / José Davila Tuba /
Tommy Campbell Batterie
FRANCK TORTILLER TRIO (Jazz / France)
Franck Tortiller Vibraphone, marimba / Simon Goubert Batterie /
Jean-Philippe Viret Contrebasse
MER CR EDI 12 O CTOBRE 20H 0 0
GÉRALDINE LAURENT 4TET (Jazz / France)
Géraldine Laurent Saxophone / Paul Lay Piano / Yoni Zelnick Contrebasse /
Donald Kontomanou Batterie
MÉDÉRIC COLLIGNON ET LE JUS DE BOCSE PRÉSENTENT MOOVIES (Jazz / France)
Médéric Collignon Cornet / Yvan Robillard Piano / Philippe Gleize Batterie /
Emmanuel Harang Basse électrique
JEU DI 13 O CTOBRE 20H 0 0
Tarifs NJP
Pour tous les concerts à 20h
Tarif plein en prévente 21€
Tarif réduit en prévente 17€
(étudiants et abonnés)
Tarif sur place le soir du concert 23€
Pour le concert du 14 octobre à 22h
Tarif plein en prévente 23€
Tarif réduit en prévente 20€
Tarif sur place le soir du concert 26€
Abonnement Trio
(3 concerts au choix, hors concert du
14 octobre à 22h) 42€
nancyjazzpulsations.com
MARK GUILIANA 4TET (Jazz / USA)
Mark Guiliana Batterie / Jason Rigby Saxophone ténor /
Fabian Almazan Piano / Chris Morrissey Contrebasse
KEITH BROWN 4TET (Jazz / USA)
Keith Brown Piano, claviers / Greg Tardy Saxophones /
Clint Mullican Contrebasse / Terreon « Tank » Gully Batterie
VENDR EDI 14 OCTOBRE 20H 0 0
ALA.NI (Chanson - Jazz / Angleterre)
VENDR EDI 14 OCTOBRE 22H 0 0
KENNY BARRON TRIO (Jazz / USA)
Kenny Barron Piano / Kiyoshi Kitagawa Contrebasse /
Johnathan Blake Batterie
S AMEDI 15 O CTOBRE 20H 0 0
nOx.3 (Jazz / France)
Rémi Fox Saxophones / Matthieu Naulleau Piano / Nicolas Fox Batterie
Abonnements NJP et Manu Jazz Club
en vente aux guichets et sur
www.nancyjazzpulsations.com
www.theatre-manufacture.fr
ANNE PACEO (Jazz / France)
Anne Paceo Batterie, chant / Leila Martial Chant / Tony Paeleman Claviers /
Christophe Panzani Saxophone, claviers
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
55
MANU JAZZ CLUB
SAISON #4
Nancy Jazz Pulsations et le Théâtre de la Manufacture vous proposent un
rendez-vous jazz mensuel avec une programmation qui maintient le fil
du jazz à Nancy entre deux festivals NJP grâce à une affiche éclectique
mêlant des projets audacieux à l’invitation de grands noms du jazz
européen.
manu
JAZZ CLUB
Programme proposé par Nancy Jazz Pulsations
Les jeudis 17 novembre / 8 décembre
19 janvier / 16 février / 2 mars
6 avril / 4 mai
à 20h
Tarif unique 14€
Tarif sur place 16€
Tarif élèves du MAI, du Conservatoire
Régional du Grand Nancy,
groupes scolaires 9€
Abonnement « Trio Jazz Club » 36€
(3 concerts différents au choix)
Abonnement Général 77€ (les 7 concerts)
Abonnements NJP et Manu Jazz Club
en vente aux guichets et sur
www.nancyjazzpulsations.com
www.theatre-manufacture.fr
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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PRODUCTIONS EN TOURNÉES
SAISON 2016-2017
LE MALADE IMAGINAIRE
De Molière, mise en scène Michel Didym
Espace Marcel Carné, Saint-Michel-sur-Orge (91). . . . . . . . . . . . . . . . . le 25 mars 2017
Theater Basel (Bâle, Suisse) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 2 avril 2017
Espace des Arts, scène nationale, Chalon-sur-Saône (71). . . du 4 au 6 avril 2017
Maroc / Espagne / Russie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . avril / mai 2017
MEURTRES DE LA PRINCESSE JUIVE, BON TITRE, PUBLICITÉ MENSONGÈRE
De Armando Llamas, mise en scène Michel Didym
Le Manège, Scène nationale, Maubeuge (59). . . . . . . . du 14 au 15 novembre 2016
NEST, CDN de Thionville (57). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 17 au 18 novembre 2016
Théâtre National Populaire, Villeurbanne (69) . . . . . . . . . . . du 30 nov. au 4 déc. 2016
Espace Malraux, Scène nationale, Chambéry (73). . . . . . . . . . . du 6 au 7 décembre 2016
SALES GOSSES
De Mihaela Michailov, traduction Alexandra Lazarescou, mise en scène Michel Didym
Théâtre national de Timisoara (Roumanie). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . décembre 2016
Blainville-sur-l’Eau (54) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 13 décembre 2016
Montigny-lès-Metz (57) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 15 décembre 2016
Theater an der Parkaue (Berlin, Allemagne). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . janvier 2017
Le Carreau, Scène nationale, Forbach (57). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 10 au 12 janvier 2017
Le Manège, Scène nationale, Maubeuge (59). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 24 au 25 janvier 2017
SAVOIR-VIVRE
Textes de Pierre Desproges,
mise en scène et interprétation Catherine Matisse et Michel Didym
Villemoisson-sur-Orge (91). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 3 février 2017
Le Manège, Scène nationale, Maubeuge (59). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 28 février 2017
LES ÉVÉNEMENTS
De David Greig, traduction Dominique Hollier, mise en scène Ramin Gray
Les Théâtres de la Ville de Luxembourg (Luxembourg). . . . . du 1er au 5 avril 2017
Théâtre Varia, Bruxelles (Belgique). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 18 au 22 avril 2017
Théâtre de Grasse (06). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 4 au 5 mai 2017
Théâtre National de Nice (06) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 10 au 11 mai 2017
Theater Basel (Bâle, Suisse) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 14 mai 2017
Célestins, Théâtre de Lyon (69) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 17 au 27 mai 2017
EXAMEN
Reprise dans la Région Alsace, Champagne-Ardenne, Lorraine en cours d’élaboration.
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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COPRODUCTIONS EN TOURNÉES
SAISON 2016-2017
LE PETIT COUCHER DE STANISLAS
De Jean-Philippe Jaworski, mise en scène Michel Didym
CRÉATION
Place Stanislas, jardin éphémère, Nancy (54) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 20 au 23 octobre 2016
Château des Lumières, Lunéville (54). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 29 au 30 octobre 2016
Palais du Gouvernement, Nancy (54). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 4 au 5 novembre 2016
TOM À LA FERME
De Michel Marc Bouchard, mise en scène Jessica Czekalski, Alexandre Dolle
La Manufacture, CDN Nancy Lorraine (54). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 29 nov. au 9 déc. 2016
PLAY LOUD
De Falk Richter, mise en scène Jean-Thomas Bouillaguet
T.I.L - Théâtre Ici&Là, Mancieulles (54). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 7 au 9 décembre 2016
T.A.P.S, Strasbourg (67). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 11 au 13 janvier 2017
ACB - scène nationale, Bar-le-Duc (55). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 19 au 20 janvier 2017
MJC Calonne, Sedan (08). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 mars 2017
Théâtre de la Madeleine - Scène conventionnée, Troyes (10). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 28 mars 2017
LA CANTATRICE CHAUVE
De Eugène Ionesco, mise en scène Pierre Pradinas
Bonlieu, Scène nationale, Annecy (74) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 4 au 8 octobre 2016
Théâtre de l’Union, CDN du Limousin (87). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .du 11 au 18 octobre 2016
La Passerelle, Scène nationale, Saint-Brieuc (22) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 8 au 9 nov. 2016
La Coursive, Scène Nationale, La Rochelle (17). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 15 au 17 nov. 2016
Théâtre d’Angoulême, Scène nationale, Angoulême (16) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 4 au 6 jan. 2017
LE VENT SE LÈVE
Conception, réalisation et mise en scène David Ayala
Domaine d’O Théâtre Jean Claude Carrière,
Montpellier (34). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 28 au 30 septembre 2016
Théâtre La Piscine, Chatenay – Malabry (92). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . le 18 janvier 2017
Théâtre de la Cité, Toulouse (31). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 24 au 28 janvier 2017
Théâtre Liberté, Toulon (83). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 31 au 31 janvier 2017
Théâtre 95, Cergy Pontoise (95). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 21 au 23 février 2017
Théâtre 13, Paris (75) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 29 mars au 2 avril 2017
Célestins, Théâtre de Lyon (69). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 6 au 10 juin 2017
LA VÉRITABLE HISTOIRE D’AH Q
De Lu Xun, mise en scène Michel Didym. Production Beijing Xinchan Performing Arts Co
CRÉATION
Pékin, Théâtre de la Colline Parfumée, . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 28 au 30 septembre 2016
DANTON & AH Q
Mise en scène co-signée Yi Li ing (Beijing Xinchan Performing Arts Co) et Michel Didym autour de fragments des pièces la Mort de Danton de Georg Büchner, mise en scène Yi Liming et La Véritable histoire
d’Ah Q de Lu Xun, mise en scène Michel Didym
CRÉATION
Pékin, Théâtre de la Colline Parfumée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . du 7 au 9 octobre 2016
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
58
TARIFS ET ABONNEMENTS
SAISON 2016-2017
Tarifs spéciaux
Pour les spectacles programmés en octobre et en novembre, vente à l’unité : 1 mois avant la première
représentation du spectacle choisi. Pour tous les autres spectacles : à partir du 3 novembre
Plein tarif. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22€
Strapontin à l’unité (hors abonnement). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21€
Tarif réduit1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17€
Tarif jeune2. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9€
Professionnels, Compagnies de théâtre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7€
N ANCY JAZ Z PULS ATIONS
Plein tarif 21€ / 23€ (sur place)
17€ (étudiants et abonnés Manufacture)
Sauf 14 octobre à 22h
Plein tarif 23€ / 26€ (sur place)
20€ (étudiants et abonnés Manufacture)
ABONNEMENT
3 concerts 42€
soirées à la Manufacture
(sauf 14 octobre à 22h)
Abonnez-vous !
Achetez vos places en abonnement tout au long de la saison
(dans la limite des places disponibles).
MAN U JAZ Z CLU B
14€ / 16€ (sur place)
9€ élèves du MAI et du Conservatoire
régional du Grand Nancy, groupes scolaires,
places non numérotées
Les avantages Abonnés : Réservation prioritaire • Tarifs réduits pour les
spectacles du Théâtre de la Manufacture ainsi que pour les concerts Nancy
Jazz Pulsations à la Manufacture • Avantages tarifaires dans de nombreuses
structures culturelles de la Région1.
ABONNEMENTS
7 concerts 77€
3 concerts 36€
1
ET...
Émile Friant, une vie de peinture
10€ ou 5€2
Musique Action - Cie Ouïe/Dire
6€ ou 4€2
Abonnement 16 spectacles
Richard II • Meurtres de la princesse juive, bon titre, publicité mensongère
• Combat de nègre et de chiens • Tom à la ferme • La Cantatrice chauve
• Tableau d’une exécution • Play Loud • Sales Gosses • Dom Juan
• Le Vent se lève (Les Idiots - Irrécupérables ?) • Femme verticale
• Les Événements • Les Époux • Mensonges • Cie Ouïe/Dire • La Mate
Plein tarif 169€ / Avant le 31 août 154€ / Tarif jeune2 86,5€
Abonnement Trio Jazz Club
3 concerts différents au choix, disponibles
aux guichets et via les sites internet de NJP
et de la Manufacture pour les dates du
17 nov. / 8 déc. / 19 jan. / 16 fév. / 2 mars / 6
avr. / 4 mai – 2017
2
Abonnement 5 + (à partir de 5 spectacles)
Plein tarif 15€ la place / Tarif réduit3 13€ la place / Tarif Jeune2 6€ la place
Abonnement 5+ groupe
1/ groupe (8 personnes et +),
CE (inter C.E.A, Atoll, Cezam, CCAS, SGDL,
CAES CNRS, LORITZ Loisirs, Amical du
CHU de Nancy), + de 65 ans, place adulte
supplémentaire à l’abonnement Manufacture,
Structures partenaires : Opéra national
de Lorraine, CCN – Ballet de Lorraine, CCAM
- Scène nationale de Vandœuvre-lès-Nancy,
cinéma Caméo à Nancy, NEST Théâtre- CDN de
Thionville-Lorraine, Théâtre Gérard Philippe
de Frouard, Théâtre du Peuple de Bussang, la
Méridienne-Théâtre de Lunéville, Trait d’Union
à Neufchâteau, Scènes Vosges, FRAC Lorraine
à Metz, Carte LAC, ACB-Scène nationale de
Bar-le-Duc
2/ moins de 27 ans,
demandeurs d’emplois, bénéficiaires des
minima sociaux, intermittents du spectacle
3/ Groupe (8 personnes et +),CE, + de 65 ans
À partir de 8 personnes, devenez relais du Théâtre de la Manufacture !
Vous aimez aller au théâtre en famille, avec des amis, avec des collègues
de travail ? Réunissez 7 personnes et abonnez-vous en groupe
(chaque personne pouvant choisir son propre parcours). Regroupez les
formulaires, déposez les à la billetterie.
Vous devenez ainsi notre relais et bénéficiez : d’un abonnement offert
• d’informations complémentaires sur les spectacles • d’avant-premières
et de parcours dans les structures culturelles du Grand Nancy • et
d’autres impromptus au cours de la saison.
3
4
Abonnement 3 spectacles = 21€
scolaires, étudiants, jeunes, demandeurs d’emploi
3 spectacles au choix, 7€ la place.
Abonnements Clé en main = Plusieurs sélections de 3 spectacles pour 51€,
soit 17€ la place au lieu de 22€,
18€ (pour les porteurs de la Carte Jeunes Nancy Culture)
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
59
LES PARTENAIRES
SAISON 2016-2017
POUR CETTE SAISON 2016-2017,
ILS S'ENGAGENT À NOS CÔTÉS,
NOUS LES REMERCIONS POUR LEUR SOUTIEN
LES PARTENAIRES INSTITUTIONNELS
LES ENTREPRISES PARTENAIRES
LES STRUCTURES PARTENAIRES
France 3 Lorraine
est partenaire
média du Théâtre
de la Manufacture
LES PARTENAIRES EUROPÉENS
www.etc-cte.org
Le projet ETC - EUROPEAN THEATER LAB: DRAMA GOES DIGITAL
a obtenu le soutien du programme Creative Europe Culture
Centre Dramatique National Nancy Lorraine, La Manufacture - Saison 2016-2017
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