Introduction à la science politique.

publicité
Introduction à la science politique.
Quel est l'intérêt pour un juriste d'une étude des faits politiques ?
Quels sont les faits politiques, comment les saisir ?
Est-il possible de construire une science pour étudier les faits politiques et si cette science aurait la
même force que les sciences sociales ?
Définition science po: la science po serait l'étude des faits politiques des actions politiques, des
institutions mais aussi des facteurs qui peuvent influencer la vie politique comme les structures
sociales ou comme toute création d'institutions, d'apparition ou de disparition de régime politique.
(institution+faits+variables)
Contrairement au droit qui a aussi pour objectif d'étudier les institutions politiques, la science po n'a
pas un objectif normatif, de même la science po ne cherche pas à guider l'action des gouvernants.
C'est un constat, une analyse.
La science po approche les faits et phénomènes par des méthodes, il ne s'agit donc pas d'une
description ni de narration de faits, il s'agit d'expliquer les rapports entre variables apparemment
indépendantes et de montrer en même temps que la permanence de ces rapports autorise à extraire,
à mettre en évidence un modèle de comportement. Ex: le constat d'une évolution des régimes
politiques selon un schéma cyclique (naissance, dvlp et déclin) permet de fonder un modèle
d'évolution qui a été appliqué à différentes situations dans différents pays. La science po se pose la
question de la pérennité de ces modèles, elle cherche à cerner les variables sociales économiques,
politiques, qui expliquent la naissance, le développement et le déclin de certains modèles. Mais cet
exemple n'est pas le seul objet de la science po.
Plus largement, il s'agit d'une discipline dont les méthodes, les techniques, mais aussi les grilles
d'analyse ont évoluées au cours des 120 dernières années.
Qu'est ce que la politique ?
→ Étymologiquement le terme politique est dérivé du Grec « polis » ou « politea ». ( de l'État), tout
ce qui se rapporte à la direction et à l'administration de la cité.
A partir de cette définition différentes perspectives sont adoptées, soit on considère que ne relève de
la politique que les activités et les structures qui exercent spécifiquement un rôle politique: parties
politiques, institutions politiques,..Ou plus largement la politique recouvre l'ensemble du champ cad
non seulement les institutions mais aussi les acteurs politiques (militants) et enfin des produits de
l'action politique. Ainsi par ex certains spécialiste considèrent que la science po s'intéresse à
l'ensemble des activité sociales dont l'activité politique, d'autres considèrent que la science po ne
s'intéresse en définitive qu'à une vision restrictive de la politique.
Qu'est ce qu'un fait politique ?
→ C'est tout évènement perceptible dont on rattache l'origine et l'aboutissement à l'activité
politique. Les faits sociaux peuvent être des faits politiques. A condition d'être détaché de l'intimité
et de la psychologie des individus.
Qu'est ce qu'une institution politique ?
→ C'est une structure, création durable dont l'activité relève des rapports entre les individus et les
acteurs politiques, il peut s'agir d'institutions agissant directement dans le champ politique cad les
différents organes exécutifs ou législatif (ministère ou parlement) il peut s'agir de partie politiques
mais parfois on peut inclure des institutions qui agissent dans le champ politique comme les
associations diverses.
La science po n'est donc pas normative et se veut expérimentale. Cad que dans le cadre d'un
raisonnement politique l'objectif est de montrer à partir d'une hypothèse la régularité d'un
phénomène, l'expérimentation signifie une mesure (nombres) objective des faits et surtout la
démonstration d'une régularité dans le temps du phénomène.
Cependant le terme politique comporte une ambiguïté pour certains la politique n'est qu'un
compartiment singulier, particulier de la société, mais dans une perspective extensive tout acte
sociale est d'essence politique. Cette policé-mie (différenciation) est inhérente à la langue française
qui dispose d'un seul terme = politique, pour désigner à la fois la compétition pour le pouvoir mais
aussi les produits de l'action gouvernementale. (politique éducative, sociale,..)La langue anglaise
dispose de deux termes: le premier « policy » désigne en anglais les produits de l'action
gouvernementale tandis que le terme « politics » désigne la compétition, le processus de conquête et
d'exercice du pouvoir. Ceci a inspiré une création étymologique que nous devons à Braud qui pour
parler de compétition politique parle de « La » politique ( politics) et il réserve « Le » politique à
l'équivalent anglais « policy ». Selon lui « la politique est un espace symbolique de compétition
entre les candidats à la représentation du peuple. En revanche le politique désigne (selon Philippe
Braud) l'espace sociale dans lequel les individus choisissent de confronter leurs intérêts. »
Au total la science po se veut à la fois explicative, compréhensive et expérimentale, le terme,
science po est concurrencé par d'autres expressions équivalentes, certains parlent de sociologie
politique, d'autres parlent de science du politique. Ces expressions démontrent que la science po ou
la sociologie politique utilise des outils et des méthodes des sciences sociales pour fonder un savoir
sur les faits politiques envisagés comme un ensemble d'interactions entre différents acteurs. Pour
certains la science po suppose l'usage d'une expression science politique au sens discipline, en
revanche il existe une autre utilisation des sciences politiques dans ce cas on estime l'approche des
faits politiques se fait à travers différentes discipline, ainsi par ex l'histoire, la géographie, le droit
l'anthropologie permettent d'approcher les faits politiques par différents angles, différents points de
vue, mais la finalité reste la même car la finalité est l'observation et la mesure des faits.
5 étapes dans ce cours:
1) La naissance de la science politique moderne.
2) Les méthodes et techniques de la science po.
3) Problématique de la domination et de la démocratie.
4) Les modes d'institutions du sociale
5) Les préoccupations actuelle de la science po.
I) La naissance de la science politique moderne.
Une tradition intellectuelle, mais un certains nombre d'ouvrage attribue à la Grèce antique la
paternité de la science po. Ceci est partiellement vrai puisqu'on peut trouver trace dans les écrits
anciens on remonte à Heroslote, d'autres agissent par des modèles cad qu'ils comparent un système
politique contemporain à une figure qu'ils estiment mythique ou qu'ils estiment avoir existé.
Cependant la science po au sens d'une discipline académique mais aussi au sens d'un domaine de
recherche est plus actuel. Fin du 19eme et essentiellement le premier tiers du 20eme siècle. La
science po se détache progressivement dans le cadre d'un découpage disciplinaire qui était pour
l'époque récent: le découpage d'Auguste Comte ( classification des sciences) elle va permettre à la
science po d'émerger, elle va acquérir une autonomie par rapport à l'histoire, au droit à la sociologie
et la philosophie.
Cette autonomie s'est faite progressivement et en écartant un certains nombres d'obstacles:
→ Le premier obstacle est d'ordre interne car en effet il a fallut attendre un long moment avant que
ne se définisse les problématiques centrales de la science po. A savoir le pouvoir (son essence, son
exercice et ses formes) l'État (comme pouvoir politique, comme société juridique et comme
exception) L'individu face au pouvoir que la science politique propose d'étudier à travers les
mécanismes de la socialisation, à travers l'action collective et le rôle des groupes participants à la
compétition pour le pouvoir. Mais ce ne sont que quelque une des problématiques de la science po.
→ Le deuxième obstacle a été d'ordre institutionnel, en effet il a fallut attendre longtemps avant de
voir cette discipline s'imposer à part entière. Dans les institutions d'enseignement et de recherche.
→ Enfin, le dernier obstacle était d'ordre ''culturel'' car il a fallut attendre assez longtemps avant que
ne se forme une communauté savante propre à la science po. Plusieurs études font remonté la
science po aux philosophes Grecs, ceci n'est pas faux car une réflexion sur le pouvoir a de tout
temps attiré les hommes mais on ne peut pas parler de science po au sens moderne du terme, il
s'agissait essentiellement d'un exercice, d'une construction d'une recherche du meilleur
gouvernement possible. Réflexion a portée normative (morale) la science po moderne se construit
plutôt dans le sillage de l'apparition de la sociologie en s'intéressant à certains objets particuliers qui
étaient jusqu'alors des objets spécifiques à la philosophie et au droit public. La science po s'est
donner objectif de comprendre et mesurer les faits, l'apparition de la science po en tant que
discipline date du dernier tiers du 19eme siècle aux E.-U. en GB, dernier ¼ pour la France, en Italie
et Espagne naissance plus tardive: début du 20eme siècle. Cependant on peut dire que la science po
à du faire face à une série d'obstacles particuliers d'ordre interne ou d'ordre externe.
Chapitre 1: les obstacles qui ont retardé la naissance de la science po.
Dans ce cadre il faut détailler différentes situations, selon les pays et selon les approches. Ainsi par
exemple si la science politique est d'apparition plus précoce aux E.-U. Celle ci s'est détachée très tôt
des disciplines mères: droit, histoire, philosophie. L'étude de la science po en GB était elle aussi
autonome particulière dès le départ, ce fut le cas aussi en Allemagne. En France cette autonomie est
beaucoup plus tardive.
Section 1: les obstacles particuliers qui ont retardé la naissance de la science po en France.
On peut avancer 3 obstacles: tous inhérent à la proximité de discipline elle même traitant de
question politique: il s'agit de la philosophie politique, de la sociologie et du droit public.
Sous-Section 1: la pré-éminence de la philosophie politique.
Tout d'abord il faut souligner la différence de signification, d'objet et de méthode entre philosophie
politique et science po.
Spécificité de la science po: elle est un savoir qui nécessite l'utilisation de méthode scientifique et
d'outils emprunté à d'autres sciences (sociologie) pour fonder un ensemble de règles propres à
expliquer les faits qui prennent place dans des espaces où les individus choisissent de confronter
leurs intérêts. La science po se veut une application, une méthode expérimentale pour cerner les
faits sociaux. Elle est interprétative, cad que ses résultats ne peuvent être énoncés, mis en évidence
qu'après une vérification des hypothèses par l'observation et l'expérience. Elle ne répond donc pas à
la question de ce qu'il devrait être mais de ce qui est. Ceci l'oppose à la philosophie politique.
Spécificité de la philosophie po: Qui est spéculative, cad que ses interrogations sont abstraites, elle
est prescriptive et elle est dans ses finalité tourné vers la construction des modèles de réflexion.
Cependant il faut manier ces différences avec prudence. Car entre la philosophie et la science po il
existe des objets d'emprunt et des techniques de raisonnement mais la pré éminence de la
philosophie dans l'étude du politique viens aussi de son assise académique à la fin du 19eme siècle
lorsque émerge cette discipline nouvelle, dans le cas de la France la philosophie occupait une
position particulière dans le système d'enseignement supérieur. Elle prétendait à embrasser
l'ensemble du savoir et notamment les objets qui sont les objets que la nouvelle discipline dispute à
la philosophie. Néanmoins cette opposition entre science po et philosophie politique même si
aujourd'hui d'une moindre actualité renvoi en réalité à un découpage des disciplines universitaires
propre au 19eme siècle.
Sous-Section 2: le désintérêt de la sociologie naissante pour les questions politiques.
Ne concerne pas que la France, à partir fin 19eme siècle 2 branches vont voir le jour:
→ ceux qui pensaient que les faits sociaux dont les faits politiques, ne peuvent être appréhender,
étudier, qu'à travers une discipline doter de méthodes et de techniques spécifiques. Auguste Comte
pensait que les faits sociaux étaient spécifiques, particuliers, et qu'en raison de cette spécificité il
fallait les étudier non seulement à travers une méthode particulière mais surtout et essentiellement
dans le cadre d'une science particulière qu'il va appeler sociologie (ou physique sociale). Ses
disciples dont Durkheim pensaient que l'objectif n'est pas seulement d'expliquer mais surtout de
montrer que cette discipline peut être l'égal des sciences dures, cad qu'elle devait avoir le même
souci d'exactitude, la même exigence de rigueur, Durkheim et d'autres n'avaient pas pour objectif
d'étudier les faits politiques spécifiquement mais leur objectif était plus technique : construire une
méthode. Ce projet a concerné essentiellement la sociologie Fr de la fin du 19eme siècle. Cette
même branche ne va pas s'intéresser aux faits politiques, elle s'en désintéresse.
→ Parallèlement, une deuxième branche, plus dans la tradition Allemande, s'est donné pour
objectif la construction d'un modèle général d'analyse, une sorte de méthode, de système de
réflexion universel. L'objectif n'était pas de mesurer les faits, mais de mettre en évidence, de
découvrir l'existence de lois générales qui commandent au politique, au sociale. (Max Weiber)
La première branche ( la sociologie Fr) avait donc une finalité plus technique et ne cherche pas
obligatoirement à s'intéresser à un fait plutôt qu'à un autre. A la même période ( fin 19eme) certain
vont essayer de faire un lien entre les premières recherches, monographies construites
techniquement et des analyses quantitatives ou enfin une loi, les grands modèles. Certains vont
essayer de joindre les méthodes telles que celle qu'emploi Frédéric Le Blay et Tarde.
L'oeuvre de A.Siegfried le tableau politique de la France de l'ouest de la 3eme république (1913)
paradoxalement cet ouvrage a été classé en géographie des populations. Dans cet ouvrage il essaie
de montrer qu'il y a une relation directe entre le sens du vote (pour qui on vote) structure de la
propriété foncière, et type de regroupement sociale dans une communauté donnée. Il montre qu'il y
a le poids de la religion,...cette œuvre démontre qu'il y a un début de réflexion en sociologie
politique, ceci a constituer un obstacle à l'émergence d'une science politique.
Cette nuance perdure d'abord institutionnellement, la science po en tant que discipline ne va faire
son entrée dans le champ disciplinaire qu'assez tardivement (seconde moitié du 20eme siècle-1970
dans la recherche, CNRS) d'autant plus qu'entre la sociologie et la science po il y a une querelle du
domaine et des objets. Pour la sociologie les faits politiques ne sont en réalité que des faits sociaux
alors que pour la science politique les faits politiques sont particuliers, spécifiques. En effet un fait
politique est un produit d'une société (une élection) mais ce fait a la particularité d'avoir un effet en
retour sur cette même société. Ce qui autorise la construction d'une science et d'une discipline
particulière. Cette querelle est toujours en cours, on s'aperçoit que les objets de la sociologie
ressortent d'avantage de la société civile que de l'ordre politique. Si on compare la sociologie de
Durkheim à son contemporain: Max Weiber, celle-ci ne s'intéresse pas à l'ordre politique, il y a une
séparation nette entre les deux. C'est cette opposition qui va retarder l'apparition d'une science
politique autonome.
Sous-Section 3: l'emprise du droit public.
C'est une emprise plus institutionnelle et moins intellectuelle, d'abord historiquement c'est dans les
facultés de droit qu'on verra apparaitre les premiers enseignements de science po. Mais cet
enseignement n'a été envisagé que comme un complément à l'étude du droit constitutionnel et du
droit administratif. Ce complément masque donc une emprise institutionnelle qui a eu 2
conséquences:
→ d'abord le renforcement d'une vision essentiellement normative de l'État, cad qu'on s'intéressera
principalement aux mécanisme de création d'institution, leur transformation, et on ne cherchera pas
a étudier comment les individus acceptent ou refusent un ordre politique donné. Le fait de
privilégié cette dimension normative a eu pour principal effet d'occulté, de cacher, des processus qui
sont multiformes qui se situent en amont et en aval de la création de la norme. Cette emprise
intellectuelle masque une emprise institutionnelle. Le fait de ne pas considérer comme intéressantes
les approches sociologiques va refuser à la science po une place, un domaine de recherche et
retarder donc son apparition en tant que discipline autonome.
CL: de ces 3 obstacles on peut tirer une première conclusion, le retard prit dans la naissance de cette
discipline en France n'a été comblé que lorsque cette discipline a pu revendiquer un territoire
( cerner ce sur quoi on travail, dans quel domaine,..)cela à prit 1 siècle. Par ailleurs il fallait se doter
de méthodes et d'outils (objet, comment l'étudier) et surtout une communauté savante, cad des
chercheurs, des savants reconnus.
(Domaine+méthodes+communauté savantes)
Chapitre 2: une émancipation progressive mais inachevée.
Cette émancipation ne s'est pas faite selon un plan préalablement déterminé, elle est du au hasard et
à l'accumulation d'études, d'ouvrages, qui vont permettre de délimiter le territoire de la discipline. Si
on essaie de dresser l'histoire des objets de la science po on va trouver environs 5 domaines qui vont
délimités progressivement le cadre de recherche dans cette discipline.
→ D'abord, la question première fut celle de la nature des régimes politiques, comment naissent
se transforment et disparaissent les régimes politiques. Pas par hasard fin du 19eme siècle.
→ Deuxième axe contemporain de la généralisation du vote, (universel- second empire) avec la
naissance de la sociologie électorale et l'usage de l'outil statistique c'est l'essor de la science po
quantitative.
→ Troisième axe contemporain des transformations profondes (vote des femmes, construction de
nouvelles institutions) que va connaître l'espace du politique au lendemain de la 2eme guerre
mondiale, concerne la sociologie des groupes dirigeants et des élites.
→ 4eme axe, Contemporain de la transformation profonde du métier politique, il s'agit de l'analyse
des discours, des idéologies et de la communication politique.
→ Enfin en dernier lieu, le dernier axe est la sociologie des relations internationales.
Ce sont là des branches de spécialisation qui ne sont ni étanches, et domaines pas arrêtés de manière
définitive, les spécialisation se transforment en fonction de la modification des faits politiques en
eux même.
La limitation du territoire de la science po s'est accompagnée par une construction d'un cadre
institutionnel, même si le fait de disposer d'un territoire et d'institutions ne constitue pas une
condition suffisante
Section 1: l'émancipation institutionnelle
Quand on parle d'émancipation institutionnel on s'intéresse à l'apparition d'un cadre institutionnel
d'enseignements et de recherche propre. Ce cadre (institutions,universités,...) s'est imposé
progressivement, la science po est une discipline jeune, très récente et qui traverse aujourd'hui une
crise profonde.
Sous-Section 1: les pionniers de la recherche et de l'enseignement de la science po.
La première institution d'enseignement de la science po en France a été l'école libre de science
politique de Paris crée en 1871 par E. Boutmy. Dans cette école ce n'est pas la science po au sens
actuel qui était enseigné mais un ensemble de disciplines dont on estimait fondamental, intéressant
la connaissance pour les futurs acteurs politiques. Il s'agit: de l'économie politique, le droit
constitutionnel, la géographie politique (Siegfried).
L'école libre de science po ne fait pas de la recherche, elle forme de nouveaux cadres. Cette école va
essayer de contrebalancer le poids des faculté de droit dans la formation du personnel politique.
Cette institution sera unique, en France et largement en Europe
Mais l'essor de la recherche et de l'étude du politique date exactement de l'après deuxième
guerre mondiale. Grâce aux travaux d'un juriste publiciste M.Duverger, il pose les fondations
d'une science po Fr moderne, son apport est essentiel parce qu'il a été le premier a considérer les
régimes politiques, les parties politiques, les groupes de pressions, et les modes du scrutin comme
des objets d'analyse sociologiques alors qu'ils étaient considérés jusqu'alors sous un angle normatif.
Groupe de pression: association d'individus dont l'objectif est d'influencer le jeu politique,
ouvertement ou de façon occulte afin d'orienter le jeu politique en leur faveur, sans volonté
d'influencer ouvertement l'issue des batailles politiques.
Duverger démontre que partis politiques, groupes de pression, modes de scrutin lorsqu'ils sont
étudier sous l'angle de la sociologie peuvent révéler un conditionnement particulier de l'exercice du
pouvoir, voir même des institutions. Il a permis de considérer la science po comme une discipline à
part cad au delà de son statut de complément de l'étude du droit. Enfin sa théorie des partis
politiques : parti de masse, parti de cadre, à permis de dresser une typologie toujours d'actualité.
Autre figure emblématique venant à la fois du droit et de la sociologie a eu un impact particulier sur
l'étude du politique en France: le philosophe Raymond. Aron. Son œuvre s'est intéressée à
l'ensemble du champ de la science po: nature des régimes, la sociologie des relations internationales
et l'étude des méthodes et techniques de la sociologie moderne.
D'autres vont embrasser l'ensemble du champ de la science po sans pour autant de référer
explicitement à la discipline. C'est le cas de G.Burdeau qui a produit un traité de science po de 12
tomes.
Ce sont les précurseurs au sens académique de la science politique.
Sous-Section 2: l'apparition d'un cadre d'enseignement et de recherche spécifique.
Jusqu'en 1945 une seule institution d'enseignement ( pas recherche) → l'école libre de Paris. A partir
de 1945 sous l'influence de Duverger et Vedel que les enseignements de la science po font leur
entrer dans les enseignements de droit. En même temps 1945 c'est la nationalisation de l'école libre
de la science politique qui devient IEP (institue d'étude politique) de Paris.
1946 → création des IEP de provinces.
1955 → apparition de la revue Française de science po.
1969 → création du doctorat en science po
1971 → création du concours d'agrégation de l'enseignement supérieur de science po.
1972 → création de la section 38: science du politique au CNRS.
En même temps création et développement de l'A.F.S.P, la discipline ne se répartit pas de façon
homogène dans l'ensemble des structures d'enseignement et de recherche.
Section 2: une émancipation inachevée.
La visibilité de la science po n'est pas totale pour 3 raisons:
→ D'abord un dédoublement, d'une part une présence dans les facultés de droit et d'autre part une
présence dans les IEP.
→ Par ailleurs, il y a une concentration géographique des enseignements et des lieux
d'enseignements. En effet seules les grandes universités disposent de structures de recherche en
science po.
→ Pour la discipline les problématiques sont très éparpillées, la très forte spécialisation amène à un
rapprochement avec des disciplines annexes. (ex relation internationales) Enfin au niveau de son
image sociale la science po est souvent associée au journalisme politique voir même à un certains
nombres de médias qui servent de lieu de débat, or la stratégie médiatique est différentes d'une
stratégie de recherche. Cette image sociale nuit largement à la discipline car les stratégies de
recherche et les stratégies médiatiques sont opposées.
Téléchargement