pour laquelle les activités humaines de la région n’ont qu’une influence négligeable. Par exemple, si le
Centre-du-Québec diminuait de 50 % ou de 75 % ses émissions de GES alors qu’ailleurs sur la planète,
on ne faisait pas de réduction significative des émissions de GES, il n’en résulterait aucun changement
décelable sur le climat à long terme, puisque les quantités de GES retirées du bilan régional ne
représenteraient qu’une infime partie des GES émis sur la planète.
1.1.2. ÉVALUATION DES INDICATEURS
VARIATION DES TEMPÉRATURES ANNUELLES MOYENNES
Pour évaluer l’indicateur, il est proposé de calculer la moyenne des données provenant de l’ensemble
des stations de données homogénéisées du Québec méridional puisque le Centre-du-Québec ne
compte que trois stations (Nicolet, Drummondville et Laurierville) et la moyenne des données de ces
stations (0,9 °C) n’est pas représentative de la variation de température moyenne du Québec
méridional qui a augmenté d’un peu plus de 1,3 °C. En effet, la station de Nicolet se démarque
grandement des autres en affichant la plus faible variation de température dans tout le Québec, ce qui
lui donne une forte influence sur la moyenne régionale considérant le faible nombre de stations
concernées. Différentes hypothèses pourraient expliquer un tel écart, dont l’effet tampon du lac Saint-
Pierre, mais il n’est pas possible de se prononcer avec certitude.
Pour établir les limites du cadre d’évaluation de l’indicateur, il serait pertinent de se baser sur le seuil
d’irréversibilité de 2 °C. En effet, il a été établi par la communauté internationale que pour limiter les
probabilités de perturbations graves et irréversibles de la biosphère, il faudrait limiter le
réchauffement des températures autour du globe à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et ce,
au cours du présent siècle. Ce seuil est toutefois une moyenne pour la planète, certaines régions se
réchaufferont inévitablement plus et d’autres moins. Dans le cas du Québec méridional, il faudrait
ajuster ce seuil global pour tenir compte du fait que la tendance au réchauffement (1,3 °C) y est de plus
de 50 % plus élevée que celle constatée autour du globe (0,85 °C). Cette situation serait en partie
causée par un effet de rétroaction dû à la disparition plus hâtive de la neige et des glaces au printemps
et de leur apparition plus tardive à l’automne
. Ainsi, le seuil d’irréversibilité ajusté pour le Québec
méridional se situerait davantage à près de 3 °C
.
Le MDDELCC produit sur son site Internet une carte qui est mise à jour tous les cinq ans et qui utilise
une échelle de couleur à cinq niveaux correspondant à des paliers de 0,6 °C. La limite du dernier
La fonte des glaces et des neiges, lesquelles renvoient davantage lumière et chaleur vers l'espace que l'eau libre ou le sol,
entraîne une augmentation de la quantité d'énergie solaire absorbée par la Terre et donc accélère le réchauffement
climatique. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète (source :
http://www.insu.cnrs.fr/environnement/le-changement-climatique-les-retroactions
BOURQUE, ALAIN (2015). Webinaire « Les changements climatiques et le Québec », Événements Les Affaires, 24
novembre 2015, réf : http://www.lesaffaires.com/evenements.