Méthodologie

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ÉTAT DE L’ENVIRONNEMENT AU CENTRE-DU-QUÉBEC
-
CONTENU
1.
INDICATEURS D’ÉTAT - IMPACT ..........................................................................................................................2
1.1.
DONNÉES CLIMATIQUES.............................................................................................................................2
1.1.1.
INDICATEURS PROPOSÉS ....................................................................................................................3
1.1.2.
ÉVALUATION DES INDICATEURS .........................................................................................................4
1
1. INDICATEURS D’ÉTAT - IMPACT
1.1.
DONNÉES CLIMATIQUES
Le programme de surveillance du climat du MDDELCC s'appuie sur un vaste réseau de stations de
mesure au Québec. Au Centre-du-Québec, le réseau compte 17 stations climatologiques réparties dans
toute la région. À partir de ces stations, sont enregistrés différents paramètres tels les températures,
les précipitations, le vent, la neige au sol et l’occurrence de différents phénomènes (grêle, verglas, vent
violent, poudrerie, etc.)1, qui servent ensuite à produire des données dérivées, comme les statistiques
et normales mensuelles et les degrés-jours de croissance ou de gel.
Pour avoir un signal sur l’évolution du climat, on utilise actuellement les données des températures
moyennes annuelles qui sont enregistrées depuis au moins 40 ans et qui ont été homogénéisées pour
éliminer les biais liés par exemple à un changement d’emplacement d’une station ou un changement
d’instrumentation.2 Le Centre-du-Québec compte trois stations où les données ont été
homogénéisées : Drummondville, Laurierville et Nicolet.
On évalue les tendances des températures à l’aide d’une méthode statistique (estimateur de Thiel-Sen)
qui est moins sensible aux valeurs aberrantes que les méthodes de régression traditionnelles, et
permet une évaluation plus fiable de la tendance.3 La tendance des températures annuelles moyennes
est l'un des indicateurs de premier niveau définis dans la Stratégie de développement durable.4 Cet
indicateur sera mis à jour aux cinq ans. Lors de la prochaine mise à jour, en 2016, le MDDELCC
proposera de nouveaux indicateurs de l’évolution du climat, dont un portant sur les tendances des
précipitations totales.2
Pour les événements climatiques divers (vague de chaleur, orage ou vent violent, etc.), le MDDELCC ne
produit pas de statistiques en continu.5
À l’Environmental Protection Agency (EPA) des États-Unis, les tendances des températures moyennes
sont exprimées à travers la mesure de l’écart ou anomalie entre la température moyenne annuelle
1
MDDELCC. Surveillance du climat, réseau et paramètres, en ligne :
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/climat/surveillance/reseau-parametres.asp#reseau.
2
CARON, BERNARD (2015). Statisticien, MDDELCC, service de l’information sur le milieu atmosphérique, message courriel,
30 juillet 2015.
3
MDDELCC. Homogénéisation et calcul des tendances des températures, en ligne :
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/climat/tendances/homogeneisation.htm#notes.
4
MDDELCC. Tendances des températures 1961-2010, en ligne :
http://www.mddelcc.gouv.qc.ca/climat/tendances/index.asp.
5
SAINT-LOUIS, PIERRE-YVES (2015). Analyste en climatologie, MDDELCC, service de l’information sur le milieu
atmosphérique, Conversation téléphonique, 23 juin 2015.
2
d’une année donnée par rapport à la moyenne sur plus de 100 ans, soit depuis 1901. 6 Parmi les
indicateurs du climat de l’EPA, on retrouve :





La tendance des températures moyennes annuelles;
L’évolution de la fréquence des températures anormalement chaudes ou froides;
La tendance dans les précipitations moyennes annuelles;
La fréquence des événements de précipitations extrêmes;
Les conditions de sécheresse.
Pour répondre à différents besoins (ingénierie, foresterie, agriculture, etc.) et dans une optique
centrée davantage sur les projections climatiques (climat futur), de multiples autres indicateurs
peuvent être développés. Par exemple, le consortium Ouranos a établi des indicateurs climatiques
pour l’ingénierie, et ce sur deux régions du Québec, celles de Montréal et du Saguenay-Lac-Saint-Jean,
dans le but de fournir des informations afin identifier des vulnérabilités potentielles aux infrastructures
ou les adapter aux conditions climatiques projetées.7
1.1.1. INDICATEURS PROPOSÉS
Étant donné que le MDDELCC recueille et traite en continue les données de température pour en
mesurer la tendance sur une échelle d’au moins 50 ans, et qu’il en fera bientôt de même avec les
données de précipitations, il est proposé d’utiliser les indicateurs suivants :
 Variation (°C sur 50 ans) des températures annuelles moyennes.
 Variation des précipitations annuelles moyennes (données disponibles à partir de 2016).
Les données pour évaluer ces indicateurs sont facilement disponibles et mises à jour périodiquement
sur le site Internet du MDDELCC.
Limites
Le suivi futur de tels indicateurs climatiques (températures, précipitations, etc.) s’avérerait peu utile
pour évaluer les résultats d’initiatives régionales de lutte aux changements climatiques ou le degré de
résilience ou de réaction des acteurs de la région dans la lutte aux changements climatiques. En effet,
le climat est habituellement évalué sur une période de 30 ans8 et il a été démontré qu’il existe un effet
d’accumulation des GES émis dans l’atmosphère depuis l’avènement de l’ère industrielle et que les
effets sur le climat des GES émis aujourd’hui se manifesteront pendant une très longue période de
temps par la suite. Enfin, l’état du climat au Centre-du-Québec relève d’une problématique planétaire
6
U.S. ENVIRONMENTAL PROTECTION AGENCY (2014). Climate change indicators in the United States, 2014. Third edition.
EPA 430-R-14-004. www.epa.gov/climatechange/indicators.
7
OURANOS. En ligne : http://scenarios.ouranos.ca/fiches_infrastructures/, consulté le 23 juin 2015.
8
STATISTIQUE CANADA. En ligne : http://www.statcan.gc.ca/pub/16-201-x/2007000/10542-fra.htm.
3
pour laquelle les activités humaines de la région n’ont qu’une influence négligeable. Par exemple, si le
Centre-du-Québec diminuait de 50 % ou de 75 % ses émissions de GES alors qu’ailleurs sur la planète,
on ne faisait pas de réduction significative des émissions de GES, il n’en résulterait aucun changement
décelable sur le climat à long terme, puisque les quantités de GES retirées du bilan régional ne
représenteraient qu’une infime partie des GES émis sur la planète.
1.1.2. ÉVALUATION DES INDICATEURS
VARIATION DES TEMPÉRATURES ANNUELLES MOYENNES
Pour évaluer l’indicateur, il est proposé de calculer la moyenne des données provenant de l’ensemble
des stations de données homogénéisées du Québec méridional puisque le Centre-du-Québec ne
compte que trois stations (Nicolet, Drummondville et Laurierville) et la moyenne des données de ces
stations (0,9 °C) n’est pas représentative de la variation de température moyenne du Québec
méridional qui a augmenté d’un peu plus de 1,3 °C. En effet, la station de Nicolet se démarque
grandement des autres en affichant la plus faible variation de température dans tout le Québec, ce qui
lui donne une forte influence sur la moyenne régionale considérant le faible nombre de stations
concernées. Différentes hypothèses pourraient expliquer un tel écart, dont l’effet tampon du lac SaintPierre, mais il n’est pas possible de se prononcer avec certitude.
Pour établir les limites du cadre d’évaluation de l’indicateur, il serait pertinent de se baser sur le seuil
d’irréversibilité de 2 °C. En effet, il a été établi par la communauté internationale que pour limiter les
probabilités de perturbations graves et irréversibles de la biosphère, il faudrait limiter le
réchauffement des températures autour du globe à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels, et ce,
au cours du présent siècle. Ce seuil est toutefois une moyenne pour la planète, certaines régions se
réchaufferont inévitablement plus et d’autres moins. Dans le cas du Québec méridional, il faudrait
ajuster ce seuil global pour tenir compte du fait que la tendance au réchauffement (1,3 °C) y est de plus
de 50 % plus élevée que celle constatée autour du globe (0,85 °C). Cette situation serait en partie
causée par un effet de rétroaction dû à la disparition plus hâtive de la neige et des glaces au printemps
et de leur apparition plus tardive à l’automne9. Ainsi, le seuil d’irréversibilité ajusté pour le Québec
méridional se situerait davantage à près de 3 °C10.
Le MDDELCC produit sur son site Internet une carte qui est mise à jour tous les cinq ans et qui utilise
une échelle de couleur à cinq niveaux correspondant à des paliers de 0,6 °C. La limite du dernier
9
La fonte des glaces et des neiges, lesquelles renvoient davantage lumière et chaleur vers l'espace que l'eau libre ou le sol,
entraîne une augmentation de la quantité d'énergie solaire absorbée par la Terre et donc accélère le réchauffement
climatique. C'est l'une des raisons pour lesquelles l'Arctique se réchauffe plus vite que le reste de la planète (source :
http://www.insu.cnrs.fr/environnement/le-changement-climatique-les-retroactions
10
BOURQUE, ALAIN (2015). Webinaire « Les changements climatiques et le Québec », Événements Les Affaires, 24
novembre 2015, réf : http://www.lesaffaires.com/evenements.
4
niveau équivaut à des températures de plus de 2,7 °C, ce qui est proche du seuil critique de 3 °C. En
utilisant les paramètres présentés dans le tableau ci-dessous, nous obtenons le cadre d’évaluation
illustré à la Figure 1.
Tableau 1 Principaux paramètres utilisés pour établir le cadre d’évaluation de la variation des températures moyennes.
Référence
Recommandation de la
communauté internationale
ajustée pour le Québec
méridional
Carte de la tendance des
températures 1961-2010
(MDDELCC)
Valeur (°C)
Environ 3 °C par rapport
aux niveaux
préindustriels
Cadre d’évaluation
Approx. limite extrême niveau -5
- 0,3 °C à > 2,8 °C
Limites des niveaux du cadre
d’évaluation.
Tendance 1961-2010
5
2,1 °C
-5
-4
1,5 °C
-3
-2
0,9 °C
-1
1
0,3 °C
2
3
TRÈS MAUVAIS
4
5
TRÈS BON
Figure 1 Variation de la température moyenne dans le Québec méridional entre 1961-2010.
Tel qu’illustré à la
Figure 1, l’augmentation des températures moyennes à l’échelle du Québec méridional était déjà de
1,3 °C en 2010. La tendance indique une détérioration significative de l’indicateur.
5
VARIATION DES PRÉCIPITATIONS ANNUELLES MOYENNES
Cet indicateur sera évalué en fonction des données qui seront fournies par le MDDELCC à partir de
2016.
6
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