CORRIGÉ
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UN ART DE L’ARTIFICE ET DE L’ILLUSION • COMMENTAIRE • SUJET 18
La poésie Le théâtre
Convaincre… Le roman
Sujets d’oral Les réécritures
– Absence de logique soulignée par des phrases brèves, des interruptions
inattendues (« Je n’en dis pas plus. Je me tais. Motus ») ; des digressions :
« Z… Zède comme Zèbre, comme Zéphyr… » ; il les signale lui-même :
« Mais, assez causé ! » → Sorte de pantin, moulin à paroles.
– Le personnage lui-même semble signaler l’inutilité de toute la scène par
un « Ni vu ni connu », comme si rien ne s’était passé. Or, il a été « vu » et il
est « connu » (puisque présenté longuement par lui-même).
• Un comportement étrange et fantaisiste
Des accessoires, des gestes et un comportement fantaisistes :
– gestuelle comique : « il sort par la droite, sur la pointe des pieds, un doigt
sur les lèvres » (geste enfantin, alors qu’il est censé être détective) ;
– des réactions sans raison (« Il rit bêtement »… de ses propres blagues), ou
étranges (« Voici ma carte »).
→ Un pantin ou un M. Loyal de cirque, qui peut, par sa parole, commander
à la musique (« Le bruit du bal s’arrête net quand je parle. Quand je me tais,
il reprend ») → aspect mécanique.
Transition : tous ces artifices sont en rupture avec les conventions théâ-
trales, mais ils sont ici démontés, dévoilés.
Quels effets ces artifices produisent-ils sur le spectateur ?
III. Effets produits sur le spectateur
1. Effet de surprise et de déstabilisation
• Surprise créée par le caractère inhabituel de cette présentation
D’un côté les fonctions et principes de la scène d’exposition respectés :
présentation du lieu, du moment, du personnage, de l’action).
D’un autre côté, les principes du théâtre sont détournés : les informations
sont tronquées, ou fausses. Une étrange atmosphère de mensonge, qui
soutient tous les propos du personnage.
• La déstabilisation : quel genre ? quel personnage ?
– Un véritable « policier » (un crime : intrigue policière) ou à une tragédie,
donc à un personnage d’envergure (le détective traditionnel), une sorte de
héros : or, c’est un clown, faux détective maladroit et peu discret → dérision
des sujets « nobles » et de la tradition tragique.
– La création d’un personnage : or, Dubois-Dupont a de multiples identités,
changeantes. On ne sait plus à quoi s’en tenir…
→ Le spectateur voit ses codes habituels – les conventions – battus en
brèche. Il est déstabilisé : ou bien il accepte de jouer ce jeu de démasquage
comique ou bien il quitte le spectacle.
2. Effet comique : une scène de comédie
Paradoxalement, dans ce contexte de crime, le monologue annonce une
comédie où tout est jeu et décalage.
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