La conservation de l'énergie totale implique que l'énergie rayonnée correspond à une
perte d'énergie mécanique de l'électron. Celui-ci doit perdre de "l'altitude". Le terme
inéluctable de sa trajectoire est la collision avec le noyau, avec pour l'atome une durée de vie
estimée de l'ordre de 10-8 seconde.
La réalité est évidemment tout autre ; les atomes sont stables et n'émettent pas
spontanément de lumière.
La physique classique est donc incapable de rendre compte de l’existence des
atomes et donc des molécules. L'existence de deux théories distinctes, la mécanique et
l'électromagnétisme, est à l'origine de cet échec.
II. Aspect corpusculaire de la lumière
La nature de la lumière est un problème qui a suscité un grand nombre de controverses
scientifiques pendant plusieurs siècles. En 1704, NEWTON suggère qu’un faisceau lumineux
pourrait être constitué de corpuscules très fins. Cette hypothèse est en accord avec les lois de
l’optique géométrique : la conservation de la quantité de mouvement explique la propagation
rectiligne du flux lumineux, et le phénomène de réflexion provient des collisions élastiques
entre les corpuscules et le miroir, et apparaît donc comme une conséquence directe de la
conservation de l’énergie et de la quantité de mouvement.
Contemporain de Newton, le physicien néerlandais HUYGENS émet l’hypothèse que
la lumière est un phénomène ondulatoire. Cette hypothèse offre le moyen de décrire
parfaitement les rayons lumineux, mais se heurte à un problème insurmontable : à cette
époque, tous les phénomènes ondulatoires connus (ondes aquatiques, ondes sonores…)
nécessitent un milieu à travers lequel se propager. Dans ce cas, comment expliquer que la
lumière traverse le vide ? Pour contourner cette difficulté, on postula l’existence de l’éther,
milieu dans lequel toute onde lumineuse peut se propager.
Pendant un siècle, les descriptions ondulatoire et corpusculaire de la lumière
coexistent. Il faut attendre les travaux de YOUNG en 1801, et en particulier l’observation des
phénomènes de diffraction et d’interférences pour que soit abandonnée la description
corpusculaire de la lumière. Si un faisceau lumineux rencontre une fente très étroite percée
dans un écran opaque, la lumière qui traverse la fente se propage dans toutes les directions, de
manière analogue aux ondes aquatiques : c’est la diffraction. Si deux faisceaux diffractés qui
se recouvrent sont projetés sur un écran, il apparaît sur l’écran une alternance de bandes
lumineuses et de bandes sombres, appelée figure d’interférences. La théorie corpusculaire ne
permet pas d’expliquer ces deux phénomènes : ils prouvent le caractère ondulatoire de la
lumière. En 1862, MAXWELL montre que l’onde lumineuse est de nature électromagnétique
et propose une série d’équations décrivant sa propagation.
A la fin du 19ème siècle, il semble donc définitivement acquis que la lumière est une
onde. Mais une série d’expériences menées au début du 20ème siècle viennent remettre en
question cette description, et relancer la controverse.