Texte intégral

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A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
Modélisation de composants électriques par de futurs
professeurs de Sciences physique
Abderrahim Khayati
Ecole Normale Supérieure de Casa- Maroc [email protected]
Ahmida Chikhaoui
Ecole Normale Supérieure de Fès- Maroc [email protected]
Khalid Khattabi
Ecole Normale Supérieure de Fès- Maroc [email protected]
Résumé: Pour analyser des circuits électriques (ou électroniques) il est commode de
modéliser le comportement de certains composants afin de faciliter l’étude et d’être
plus proche de la réalité physique. Il est donc nécessaire de maîtriser cette habileté qui
ne pourrait que conduire vers des prévisions plus sûres et compatibles avec les résultats
empiriques. Malheureusement, les participants à notre recherche (les futurs
professeurs de sciences physiques du premier cycle de l’enseignement secondaire),
dans leur majorité, n’y font pas recours et même si quelques uns le font ils n’arrivent
pas à l’investir correctement. Ils font souvent appel aux relations mathématiques pour
expliquer ou prévoir des phénomènes physiques. Face à une situation-problème, ils ne
raisonnent plus en tenant compte des propriétés physiques, ils ne font que résoudre,
avec succès dans la plupart des cas, des équations mathématiques mais sans ni
compréhension des phénomènes physiques, ni pouvoir donner une explication
compatible avec les résultats empiriques qui contredisaient leurs prévisions.
Mots clés :
Modélisation, résolution de problèmes, situation-problème,
électricité
Abstract: In order to analyse the electric circuits, it is convenient to model the
behaviour of certain components in order to facilitate the study and to be near to the
physical reality. Then, it is necessary to master this skill which can lead to previsions
more sure and compatible with the empirical results. Unfortunately, the participants to
our research (the future teachers of physics sciences in first cycle of secondary
education) in their majority don’t make appeal to the modelling, and even if someone
makes appeal, they are unable to invest it correctly. They often call upon to the
mathematical relations in order to explain or to envisage the physical phenomenon. In
front of a situation-problem, they don’t reason any more by holding account of the
physical properties, they only solve successfully in the majority of the cases, the
mathematical equations but without neither comprehension of the physical
phenomenon nor to be able to give an explanation compatible with the empirical
results which contradicted their previsions.
I. Introduction
Le système éducatif, voire la société moderne dans son ensemble, a besoin
d’enseignants, formés à un double contenu constitué des savoirs à enseigner et des
savoirs pour enseigner, compétents d’une part à la transmission d’informations,
d’autre part à aider leurs élèves à apprendre. Les établissements de formation des
enseignants seraient alors appelés à envisager une formation initiale, pour les
futurs enseignants, adéquate à ces fins. Ceci est d’autant plus pertinent pour notre
pays que la nouvelle réforme traduite par la Charte Nationale de l’enseignement et
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de formation insiste, dans l’article 134, sur l’importance d’une solide formation
initiale des enseignants avant la prise de fonction, et stipule que :
•
•
les objectifs, les durées, les contenus et les régimes de formation sont
réaménagés constamment en fonction du contexte éducatif et des
résultats de l’évolution pédagogique ;
la recherche pédagogique doit être renforcée dans tous les niveaux pour
qu’elle réponde aux impératifs d’amélioration de la qualité de
l’éducation et de la formation, quant aux objectifs, aux contenus et aux
moyens didactiques, à tous les niveaux.
Nous prenons, dans cet article, comme exemple de ces établissements de
formation les Centres Pédagogiques Régionaux dits « CPR », où nous étudions plus
particulièrement la modélisation par des futurs enseignants de sciences physiques
de composants électriques.
II. Problématique
Nombreuses sont les recherches en didactique de la physique, qui ont porté
sur le thème « électricité ». La plupart d’entre elles ont mis l’accent sur
l’exploration des conceptions des apprenants de différents âges. Notre travail s’en
distingue, il traite un volet peu abordé à savoir « le rôle de la modélisation du
comportement de composants électriques (ou électroniques) dans la résolution de
problèmes d’électricité ». Dans ce cadre, nous nous plaçons d’une part de coté de
Robardet et Guillaud (p. 123) qui soulignent qu'il faut « percevoir les sciences
physiques comme sciences de la modélisation (et non pas de la découverte de la
réalité) », d’autre part du côté de Kevin Carlton (1999) pour qui : enseigner
l'électricité à un élève consiste à le guider et à l'aider à développer des modèles
mentaux de plus en plus sophistiqués. Cette approche est, semble-t-il, plus
profitable que l'habileté à se souvenir de formules sans intérioriser les concepts.
La modélisation reste donc une activité fondamentale dans les sciences en
général, et particulièrement en physique. Elle met en relation deux mondes : le
monde des théories et modèles (modèles physiques et modèles numériques) et le
monde des choses (mesures, objets, évènements).
La modélisation est une activité à laquelle on a souvent recours lors de l’analyse
des circuits électriques (et/ou électroniques). Face à une situation problème, il est
commode de modéliser le comportement de certains composants afin de faciliter
l’étude et d’être plus proche de la réalité physique. Il parait donc nécessaire de
maîtriser ce savoir-faire qui ne peut que conduire à des prévisions sûres et
compatibles avec les résultats empiriques. De telle maîtrise concerne aussi bien les
apprenants que leurs enseignants. Vu l’enjeu, nous avons mené la présente
recherche auprès des futurs enseignants marocains de sciences physiques du
premier cycle de l’enseignement secondaire dans le but d’étudier leurs aptitudes
de :
•
•
modéliser le comportement de composants électriques (ou
électroniques) ;
reproduire cette modélisation (c’est-à-dire faire fonctionner ces
modèles) pour étudier correctement les circuits proposés.
Nous avons alors proposé quelques montages simples dont l’analyse fait
appel à la modélisation du comportement de certains composants. Ceci dans le but
de sensibiliser les futurs professeurs au rôle important que joue celle modélisation
lors de la résolution de problèmes d’électricité, d’une part, et d’étudier leur
aptitude à faire et reproduire cette modélisation pour étudier correctement les
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circuits qui leur seront proposés, d’autre part. Nous nous posons en particulier, à
ce propos, les questions suivantes :
•
•
•
dans quelle mesure la modélisation du comportement physique de
composants électriques pourrait-elle aider à résoudre correctement un
problème d’électricité ?
Les futurs professeurs sont-ils capables de modéliser correctement le
comportement physique de certains composants électriques lors de la
résolution de problèmes d’électricité ?
Les futurs professeurs sont-ils capables de faire fonctionner un modèle
dans des situations diverses soit pour résoudre un problème, soit pour
interpréter un phénomène ?
III. Objectifs méthodologiques de recherche
A. La population visée - L’échantillon retenu
A.1. La population visée
Notre expérimentation s’est déroulée avec des futurs professeurs, de
sciences physiques du premier cycle de l’enseignement secondaire, inscrits au
cycle pédagogique des Centres Pédagogiques Régionaux (CPR) marocains.
A.2. L’échantillon retenu
La formation des enseignants de sciences physiques du premier cycle de
l’enseignement secondaire est assurée par quatre centres pédagogiques régionaux
(CPR). Au cours de l’année universitaire de la présente recherche, ces quatre CPR
comptaient 256 élèves-professeurs. Parmi ces derniers, nous avons retenu 103, ce
qui représente environ 40% de la population totale des formés au Maroc. Cet
échantillon retenu est diversifié de différents points de vue : sexe, âge, faculté
d’origine et niveau universitaire : ces élèves professeurs ont au moins un Certificat
des Etudes Universitaires Scientifiques CUES (bac+2) et au plus une licence.
B. Objectifs
Dans cette recherche, nous nous sommes fixé les trois principaux objectifs
suivants :
Premier objectif
Mettre en évidence le rôle de la modélisation du comportement des composants
électriques (ou électroniques) dans la résolution de problèmes d’électricité.
Deuxième objectif
Étudier la capacité des participants à cette recherche à modéliser le
comportement des composants qui leur seront proposés.
Troisième objectif
Étudier la capacité de ces participants à produire cette modélisation pour étudier
correctement les circuits proposés.
C. Procédure et moyens pour atteindre nos objectifs
Notre recherche consiste non seulement à explorer les conceptions qu’ont
ces futurs professeurs mais aussi à dégager leurs raisonnements lors de la
résolution d’un problème. Nous avons envisagé deux alors deux instruments de
collecte de données, à savoir, le questionnaire anonyme et les interviews avec
quelques-uns (des volontaires) de nos sujets d’étude.
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Deux types d’interviews ont été prévus : l’interview individuelle et
l’interview avec des binômes d’élèves-professeurs. Par ce deuxième type, nous
avons souhaité la confrontation des propres conceptions de l’un avec celles de
l’autre. Dans ce cas, notre rôle s’est limité à poser la question et d’animer la
discussion, qui se déroulait essentiellement entre les deux sujets, au cours de
laquelle chacun d’eux avançait son point de vue et essayait de convaincre l’autre.
Ces interviews étaient une occasion pour les sujets volontaires de s’exprimer
librement et expliciter leurs points de vue. Leurs réponses et déclarations
élucidaient nettement les raisonnements qu’ils font lors de l’analyse des circuits
électriques. Ceci a complété et enrichi les résultats du questionnaire dans la
mesure où il nous a permis de réduire au minimum la subjectivité, lors de
l’interprétation des résultats recueillis par le biais du questionnaire, et de donner
plus de validité à nos interprétations.
D. Outils d’analyse des résultats
Pour le questionnaire : avant de nous engager dans l’analyse des résultas,
nous avons commencé, tout d’abord, par le codage des réponses fournies. Pour le
codage des réponses aux questions ouvertes, nous l’avons effectué après avoir
dressé une liste des diverses réponses fournies pour chaque situation.
Pour les interviews : pour l’analyse des résultats des interviews, nous nous
sommes intéressé davantage aux justifications des réponses, avancées par nos
sujets, aux questions posées (que ces réponses soient justes ou fausses). Nous
avons aussi accordé une attention particulière aux concepts et termes utilisés, par
nos sujets, en répondant à chaque question. Pour faciliter cette analyse, nous nous
sommes servi d’une grille d’analyse dans laquelle nous avons regroupé tous les
résultats.
IV. Résultats et discussions
Comme nous l’avons déjà précité, nous souhaitons étudier la capacité des futurs
professeurs de sciences physiques de modéliser le comportement physique de
quelques composants électriques (ou électroniques). Les exemples choisis sont : la
modélisation du comportement de la diode idéale, celle du comportement du
condensateur en régime continu et enfin celle du comportement du générateur de
tension continue.
A. Modélisation du comportement de la diode idéale
Nous nous sommes contenté, ici, de la modélisation du comportement de la diode
idéale lorsqu’elle est passante. Nous avons alors proposé les situations suivantes où
la pile utilisée a une tension de 4,5V et les lampes L1, L2 et L3 sont identiques et
ayant une tension nominale de 3,8V :
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Sachant que la pile a une f. e. m de 6V et de résistance interne nulle, les trois
lampes sont identiques et ayant une tension nominale de 6V et la diode est idéale.
Mettez le signe (+) pour la lampe qui s'allume normalement, le signe (-) pour celle
qui s'allume faiblement et le signe (0) pour celle qui ne s'allume pas.
L1
L2
L3
Montage 1
Montage 2
Montage 3
Les résultats obtenus pour le montage 3 sont les suivants :
Effectifs
Pour cent
Valide
L1 normale, L2 25
24,3
normale
L1 normale, L2 49
47,6
faible
L1 normale, L2 ne 5
4,9
brille pas
L1
faible,
L2 3
2,9
normale
L1 faible, L2 faible 6
5,8
L1 ne brille pas, L2 1
1,0
normale
L1 ne brille pas, L2 1
1,0
faible
L1 ne brille pas, L2 2
1,9
ne brille pas
Total
92
89,3
Manquante
Pas de réponse
11
10,7
Total
103
100,0
Tableau 1
Uniquement 4,9% de participants ont estimé que la lampe L2 ne brillera pas tandis
que la majorité de sujets, 82,5% ((25+49+3+6+1+1)/103), considère que la lampe L2
brillera sans accorder la moindre attention à la présence de la diode idéale qui est,
dans la situation proposée, passante et se comporte donc comme un court-circuit.
De ce fait la lampe L2 est court-circuitée et par conséquent elle ne devrait pas
briller. Ce résultat pourrait traduire soit l’incapacité de nos sujets à modéliser le
comportement d’une diode idéale passante, soit, si nous les supposons capables
d’une telle modélisation, leur incapacité à faire appel à cette modélisation lors de
l’analyse d’un circuit électrique. Parmi les argumentations avancées, par certains
sujets, pour justifier que la lampe L2 brillera, nous présenterons les suivantes :
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« Le courant électrique, provenant du pôle positif de la pile, parcourt tout d’abord
la lampe L1 puis il se divise lorsqu’il arrive au nœud, une partie de ce courant
traversera la lampe L2 et l’autre partie passera dans la diode puisque celle-ci est
passante. Le courant qui parcourt L1 est alors plus intense que celui qui parcourt
L2, c’est pourquoi L1 brillera plus fort que L2 ».
« Les deux lampes L1 et L2 brilleront, toutes deux, normalement et ce pour deux
raisons, d’abord par ce que leur tension nominale est adéquate avec la tension de
la pile, d’autre part par ce qu’elles sont montées en parallèles »
La première citation montre que certains sujets sont capables d’identifier le
sens passant de la diode mais sont incapables de modéliser son comportement. Ces
sujets font un raisonnement séquentiel, en suivant le sens conventionnel du
courant électrique, ce qui les empêche de faire attention au fait que la lampe L2
est court-circuitée. Tandis que la deuxième citation met en évidence l’incapacité
d’autres sujets à faire la distinction entre un montage en série et un autre en
parallèle.
Si le comportement de la diode était correctement modélisé, il serait facile
de constater que la lampe L2 est court-circuitée. Dans ce cas le circuit proposé
pourrait être remplacé par son équivalent, et ce en suivant les deux étapes
suivantes :
Première étape
Deuxième étape
Le fait de remplacer le circuit par son équivalent ne laisse aucun lieu ni pour faire
un raisonnement séquentiel, ni pour discuter la façon (en série ou en parallèle)
dont les lampes L1 et L2 sont montées.
Dans le montage 1, analogue au montage 3, nous avons interchangé la place de la
diode et celle de la lampe L2 en les gardant montées en parallèle. Ceci dans le but
d’étudier l’influence de l’architecture du circuit électrique sur le raisonnement des
futurs professeurs. Les résultats obtenus pour le montage 1 sont les suivants :
Effectif
Pour cent
L1 normale, L2 normale
16
15,5
L1 normale, L2 faible
38
36,9
L1 normale, L2 ne brille pas
8
7,8
L1 faible, L2 normale
10
9,7
Valide
L1 faible, L2 faible
7
6,8
L1 ne brille pas, L2 normale
3
2,9
L1 ne brille pas, L2 faible
2
1,9
L1 ne brille pas, L2 ne brille 6
5,8
pas
Total
90
87,4
Manquante pas de réponse
13
12,6
Total
103
100,0
Tableau 2
Nous remarquons que le taux de réponses justes a augmenté légèrement pour
atteindre 7,8% alors que la majorité de sujets, 73,8% (16+38+10+7+3+2/103),
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considère que la lampe L2 brillera. Quand aux arguments avancés pour justifier les
réponses, ils sont analogues à ceux avancés précédemment pour le montage 3.
Dans ce cas l’architecture du circuit n’avait pas une grande influence sur le
raisonnement des futurs professeurs.
Le tableau croisé 3 ci-dessous regroupe les différentes réponses fournies
pour les montages 1 et 3. Nous remarquons que parmi ceux qui ont répondu
correctement dans un cas étaient incapables de le faire dans l’autre. Un seul
participant a pu fournir la réponse juste dans les deux cas.
L1
L1
L1
L1
L1 faible, L1 ne L1
ne L1
ne Total
normal norma normale faible, L2 faible brille brille brille
e, L2le, L2 , L2 ne L2
pas, pas, L2 pas, L2
normal faible brille normale
L2
faible ne
e
pas
norma
brille
le
pas
L1 normale, 8
8
3
2
2
2
25
L2 normale
L1 normale, 5
29
4
3
1
2
3
47
L2 faible
L1 normale,
1
1
2
1
5
L2 ne brille
pas
L1 faible, L2 1
1
1
3
normale
L1 faible, L2 1
3
2
6
faible
L1 ne brille
1
1
pas,
L2
normale
L1 ne brille 1
1
pas,
L2
faible
L1 ne brille
2
2
pas, L2 ne
brille pas
Total
16
38
8
10
7
3
2
6
90
Tableau 3
Pour approfondir l’étude, nous avons proposé le montage 2 dans lequel nous avons
ajouté une lampe L3 en parallèle avec la lampe L2 court-circuitée par la diode
supposée idéale. Le tableau 4 regroupe les résultats obtenus. Ce qui nous importe,
dans ce cas, c’est l’état de brillance des lampes L2 et L3 toutes deux courtcircuitées.
L2 brille, L3 brille
L2 brille, L3 ne brille pas
Valide
L2 ne brille pas, L3 brille
L2 ne brille pas, L3 ne brille pas
Total
Manquante pas de réponse
Effectif
73
9
4
3
89
14
Pour cent
70,9
8,7
3,9
2,9
86,4
13,6
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Total
103
100,0
Tableau 4
Le même raisonnement amène les participants aux pires des résultats. Presque la
totalité de réponses valides 96,62 % ((73+9+4)/103) estiment que les deux lampes
brillent à la fois soit l’une des deux brille. Uniquement 3% d’entre eux ont fait
attention au fait que la diode idéale court-circuite les deux lampes L2 et L3
montées en parallèle. Le tableau croisé 5 ci-dessous, regroupant les réponses
fournies dans les cas des montages 1 et 3, montre qu’uniquement un seul élèveprofesseur a échappé au raisonnement dominant chez collègues et a pu modéliser
correctement le comportement physique de la diode idéale quand elle est
passante, d’une part, et remarquer que les lampes L2 et L3 sont toutes deux courtcircuitées.
L2 brille, L2 brille, L2 ne brille L2 ne brille Total
L3 brille
L3
ne pas, L3 brille pas, L3 ne
brille pas
brille pas
L1 normale, L223
1
24
normale
L1 normale, L238
6
3
2
49
faible
L1 normale, L21
2
1
1
5
ne brille pas
L1 faible, L21
1
normale
L1 faible, L26
6
faible
L1 ne brille pas, 1
1
L2 normale
L1 ne brille pas, 1
1
L2 faible
L1 ne brille pas, 1
1
L2 ne brille pas
Total
72
9
4
3
88
Tableau 5
B. Modélisation du comportement du condensateur en
régime continu
Dans le cas du condensateur, entre la différence de potentiel V(t) et l’intensité du
courant électrique I(t), toutes deux fonctions du temps « t », existe la relation :
I(t) = C.dV(t)/dt. Si la différence de potentiel est constante, l’intensité du courant
électrique est nulle. Le condensateur s’oppose ainsi au passage du courant continu,
ce qui permet la réalisation des filtres : pour un courant alternatif, le condensateur
a une impédance Z = V/I = 1/2pjCƒ où ƒ est la fréquence pour une tension continue
(fréquence nulle), cette impédance est équivalente à un circuit ouvert alors que
pour une tension alternative de fréquence très élevée, cette impédance est
équivalente à un court-circuit. Cette particularité permet dans un même circuit,
par des condensateurs de découplage, d’assurer des chemins différents pour le
courant continu et pour le courant alternatif.
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Dans le cas de notre expérimentation, nous nous sommes contenté de la
modélisation du comportement du condensateur en régime continu. Pour voir si nos
sujets sont capables de faire de telle modélisation, nous leur avons proposé les
situations suivantes où le générateur de tension continue a une tension de 6V, les
deux lampes L1 et L2 ont une tension nominale de 6V et la capacité du
condensateur est C= 450F :
Rappelons que dans ce type de situations, il faut distinguer entre le régime
transitoire, qui dure un temps très court (juste le temps pour que le condensateur
se charge ce temps dépend des paramètres du circuit), et le régime permanent,
c’est ce qui nous intéresse, une fois le condensateur chargé. Nous faisons, ici, la
remarque que dans cette situation, nous n’avons pas mis l’interrupteur pour ne
laisser aucun lieu pour la discussion du régime transitoire juste après sa fermeture.
Le régime permanent est donc supposé établi.
Les résultats recueillis pour le montage 2 sont les suivants :
Effectif Pour cent
L1 normale, L2 normale
8
7,8
L1 normale, L2 faible
31
30,1
L1 normale, L2 ne brille pas
30
29,1
L1 faible, L2 normale
13
12,6
Valide
L1 faible, L2 faible
5
4,9
L1 faible, L2 ne brille pas
1
1,0
L1 ne brille pas, L2 normale
1
1,0
L1 ne brille pas, L2 faible
5
4,9
L1 ne brille pas, L2 ne brille pas
2
1,9
Total
96
93,2
Manquante pas de réponse
7
6,8
Total
103
100,0
Tableau 6
Lors de notre analyse, nous avons réparti les réponses fournies en deux catégories :
d’une part les réponses selon lesquelles l’une ou les deux lampes brillent,
indépendamment de la manière dont elles le font (normale ou faible), d’autre part
la réponse selon laquelle les deux lampes, toutes deux, ne brillent pas. Nous
remarquons que 97,91 % ((8+31+30+13+5+1+1+5)/96) de réponses valides sont
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fausses. La quasi-totalité de sujets estiment que les deux lampes L1 et L2 brillent à
la fois soit l’une d’elles brille alors que l’autre ne brille pas, tandis qu’environ 2 %
(2/103) de sujets estiment qu’aucune des deux lampes ne brille. Ces résultats
illustrent nettement l’incapacité de la majorité de sujets notre échantillon à
modéliser correctement le comportement du condensateur en régime continu.
Lors des entretiens, les réponses ont été justifiées comme suit :
- La réponse « L1 brille normalement, et L2 brille faiblement » a été justifiée par
le fait que le courant électrique, provenant du pôle positif du générateur de
tension continue, parcourt, tout d’abord, la lampe L1, celle-ci brille normalement,
une fois le courant arrivé au condensateur ce dernier se chargera, une partie du
courant sera consommée, le courant qui arrivera à L2 sera alors moins intense c’est
pourquoi L2 brillera mois fort que L1.
- Pour la réponse «L1 brille faiblement et L2 brille normalement », deux
différentes justifications ont été fournies. La première stipule que les électrons
provenant du pôle négatif du générateur passent d’abord par L2, cette dernière
brille alors normalement lorsque ces électrons arrivent au condensateur ce dernier
emmagasine quelques-uns. Le nombre d’électrons arrivant à la lampe L1 sera
réduit c’est pourquoi cette dernière brillera moins fort que L2. La deuxième
justification (dans ce cas la réponse fournie stipule que L2 brille plus fort que L1)
fait appel au courant électrique selon certains sujets, le courant électrique
parcourt en premier lieu la lampe L1. Cette dernière brillera. Une fois le courant
électrique arrivé au condensateur ce dernier se chargera en consommant une
partie du courant. Le courant parcourant la lampe L2 sera plus intense, que celui
parcourant L1, car il représente la somme de deux courants : le courant résiduel
ajouté au courant provenant de la décharge du condensateur. Par suite la lampe L2
brillera plus fort que L1.
Le plus frappant était les réactions des futurs professeurs, lors de la séance
de travaux pratiques, face au résultat obtenu expérimentalement, qui contredisait
bien sûr leurs prévisions, après la réalisation du montage proposé dans cette
situation. Les sujets étaient étonnés, ils n’ont pas accepté ce résultat malgré le
fait qu’il soit empirique. Pour s’en sortir ils ont affirmé que soit les générateurs
utilisés soit les lampes ne sont pas en bon état. Après avoir vérifié que tous ces
éléments fonctionnent bien, ils n’avaient qu’à supposer que les condensateurs, à
leur tour, étaient détériorés. Au moment où tous les sujets étaient bloqués, un
parmi eux a repris, par hasard, le montage après avoir remplacé le générateur de
tension continue par un générateur de tension alternative, le résultat était
stupéfiant : les deux lampes L1 et L2 ont brillé. Ce résultat surprenant et inattendu
était une preuve que les condensateurs n’étaient pas détériorés comme cela était
supposé. Les interrogations se posaient alors davantage. Nous avons remarqué que
quelques étudiants continuaient à faire tout leur possible pour défendre leurs
prévisions, malgré le fait qu’elles étaient incompatibles avec la réalité physique,
mais sans faire le moindre effort de penser à la modélisation du comportement du
condensateur en régime continu, alors que d’autres se contentaient d’exprimer
explicitement leur incapacité à fournir une explication. Nous citerons, à titre
d’exemple, quelques-unes de leurs affirmations :
« C’est impossible, quelque chose ne va pas dans ce montage »
« Théoriquement, on ne doit pas aboutir à ce résultat, les deux lampes devraient
briller, …c’est tout à fait contradictoire avec la théorie »
« C’est bizarre comme résultat,… je ne sais pas comment expliquer ceci »
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« Ce qui me surprend plus c’est que les deux lampes ne brillent pas quand on
utilise le générateur de tension continue, alors qu’elles brillent toutes les deux en
appliquant une tension alternative »
Ces réponses font preuve que ces sujets font toujours recours au raisonnement
séquentiel qui leur fait perde tout contact avec la réalité physique. Ce
raisonnement a conduit 35,92 % de sujets aux pires des prévisions en considérant
que l’une des lampes brille alors que l’autre ne brille pas bien qu’elles soient
montées en série.
Comme dans le cas de la diode idéale, nous avons changé la place du
condensateur tout en gardant les éléments du circuit montés en série. Ceci dans le
but d’étudier l’influence de l’architecture du circuit sur le raisonnement des futurs
professeurs. Les tableaux 7 et 8 ci-dessous regroupent les résultats recueillis pour
le montage 3 etl e montage 1 respectivement :
Effectif
Pour cent
L1 normale, L2 normale
45
43,7
L1 normale, L2 faible
24
23,3
L1 normale, L2 ne brille pas
3
2,9
L1 faible, L2 normale
5
4,9
Valide
L1 faible, L2 faible
9
8,7
L1 faible, L2 ne brille pas
2
1,9
L1 ne brille pas, L2 ne brille pas
9
8,7
Total
97
94,2
Manquante pas de réponse
6
5,8
Total
103
100,0
Tableau7
Effectif
L1 normale, L2 normale
16
L1 normale, L2 faible
18
L1 normale, L2 ne brille pas 2
L1 faible, L2 normale
2
Valide
L1 faible, L2 faible
21
L1 faible, L2 ne brille pas 7
L1 ne brille pas, L2 faible 1
L1 ne brille pas, L2 ne brille 28
pas
Total
95
Manquante pas de réponse
8
Total
103
Pour cent
15,5
17,5
1,9
1,9
20,4
6,8
1,0
27,2
92,2
7,8
100,0
Tableau 8
Il est clair, dans ce cas que l’architecture du circuit influence le
raisonnement des futurs professeurs. Nous remarquons que le taux de réponses
justes passe de 1,9 % pour le montage 1 à 8,7 % pour le montage 2 pour atteindre
27,2% pour le montage 3.
Les tableaux croisés 9 et 10 ci-dessous montrent qu’un seul participant a pu fournir
une correcte réponse, pour les montages 1et à la fois. De même pour les montages
1 et 3.
L1
L1
L1
normale, normale, normale,
L2
L2 faible L2 ne
normale
brille pas
L1
L1
L1
faible,
faible,
faible,
L2
L2 faible L2 ne
normale
brille
L1 ne
brille
pas,
L2
L1
ne
brille
pas,
L1
ne
brille
pas,
Total
A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
pas
L1
normale,
L2
normale
L1
3
normale,
L2 faible
1
L1
normale,
L2 ne
brille
pas
L1
1
faible,
L2
normale
L1
2
faible,
L2 faible
L1
faible,
L2 ne
brille
pas
L1 ne
brille
pas, L2
faible
L1 ne
brille
pas, L2
ne brille
pas
Total
7
Tableau 9
4
1
7
3
3
5
normale L2
faible
3
1
1
L2 ne
brille
pas
1
16
2
18
1
2
1
14
2
4
3
5
21
31
30
2
1
2
21
7
1
13
5
1
1
5
1
1
1
28
2
95
A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
L1
normale,
L2
normale
L1 normale, L2 2
normale
L1 normale, L2 4
faible
L1 normale, L2
ne brille pas
L1 faible, L2
1
normale
L1 faible, L2
16
faible
L1 faible, L2 ne 6
brille pas
L1 ne brille
pas, L2 faible
L1 ne brille
15
pas, L2 ne
brille pas
Total
44
2
Tableau 10
L1
L1 faible, L1 faible, L1 faible, L1 ne brille Total
normale, L2
L2 faible L2 ne
pas, L2 ne
L2 ne brille normale
brille pas brille pas
pas
1
1
4
6
16
9
1
L1
normale,
L2 faible
1
2
1
1
18
1
2
1
2
2
1
2
1
21
7
1
8
1
23
3
3
5
9
2
1
1
28
9
95
Nous retenons alors que nos sujets sont incapables de modéliser le comportement
du condensateur en régime continu bien qu’ils aient le bagage physique et les
outils mathématiques qui leur permettent de procéder à une telle modélisation.
C. Modélisation du comportement du générateur de tension
continue
Le générateur de tension est un élément commun pour les circuits électriques. Vu
sa forte utilisation, nous lui accorderons une attention particulière. Nous
commencerons, d’abord par l’analyse de la capacité des futurs enseignants à
modéliser son comportement. Nous leur avons, alors, proposé la situation
suivante :
Quand l’interrupteur K est ouvert, le
voltmètre indique 4,5 V et quand K est
fermé, le voltmètre indique une
valeur U inférieure à 4,5 V.
Pouvez-vous expliquer pourquoi ?
……………………………………………………
……………………………………………………
……………………………………………………
Pour faciliter l’analyse des résultats de cette question ouverte, nous avons
commencé par catégoriser les réponses fournies. Nous avons abouti à trois
catégories comme l’illustre le tableau 11 :
Effectif
Pour cent
Valide
U= E- r. I
4
3,9
La pile a une résistance
1
1,0
interne
Autre réponse
60
58,25
A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
Manquante
Total
Pas de réponse
38
103
36,9
100,0
Tableau 11
Nous remarquons qu’uniquement 1% de sujets attribuent la chute de tension
du générateur (dans ce cas la pile), en circuit fermé, au fait que le générateur
admet une résistance interne. Ces sujets semblent pouvoir modéliser correctement
le comportement de ce composant (la pile). Cependant 3,9 % de sujets répondent à
la question en faisant recours à une relation mathématique « U= E – r. I ». La
majorité d’eux utilisent cette relation en la connaissant par cœur sans savoir sa
signification physique : il y en a ceux qui considèrent la résistance « r » comme
étant la résistance interne du voltmètre, d’autres la considèrent comme étant la
résistance des fils et de la lampe alors que d’autres la considèrent comme étant la
résistance du circuit tout entier.
Les autres sujets, qui représentent la majorité 58,25 %, ont fourni des
réponses diverses. Vu cette diversité nous avons regroupé ces dernières dans la
quatrième ligne du tableau 11 sous le nom « autre réponse », et dont nous citons
quelques-unes :
« La tension du générateur est égale à celle aux bornes de la lampe, elle s’écrit U=
R.I. L’ajout du voltmètre entraîne une perte du courant (une partie du courant,
débité par la pile, parcourra le voltmètre), ceci fait diminuer la valeur de
l’intensité du courant I parcourant la lampe et par suite celle de U»
« A cause de l’énergie dissipée par effet Joule »
« On sait que l’énergie électrique E est donnée par la relation E = U.I.t. Quand
l’interrupteur K est fermé, un courant électrique circulera, il y aura alors
consommation de l’énergie. La valeur de « E » va donc diminuer et par suite la
valeur de la tension va forcément diminuer »
« Lorsqu’on ferme l’interrupteur K, la lampe s’allume c’est à dire qu’il y a une
perte de charges électriques provenant de la pile, d’où la tension diminue »
« La pile se décharge »
D’une part, ces explications précitées mettent en évidence l’incapacité de
ces sujets à faire appel à la modélisation pour expliquer la chute de tension de la
pile en circuit fermé, d’autre part, elles illustrent quelques conceptions de ces
derniers à propos de la pile.
Dans leurs explications de la chute de tension de la pile en circuit fermé, les
sujets ont fait appel aux notions de charges et d’énergie. Ceci nous a poussé à nous
interroger davantage sur les propriétés que ces sujets attribuent à la pile.
La pile est-elle un stock d’électrons ?
Pour répondre à cette question, nous avons proposé l’item suivant :
Les piles sont un stock d'électrons :
Oui
Peuvent l'être dans quelques cas
Non
Autre :…………………………………
Le tableau 12 regroupe les résultats obtenus :
Effectif
Pour cent
Valide
oui
84
81,6
non
7
6,8
peuvent l'être dans quelques cas
5
4,9
autre
2
1,9
Total
98
95,1
A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
Manquante
Total
pas de réponse
5
103
4,9
100,0
Tableau 12
Nous remarquons que 92,85 des réponses valides sont fausses. La majorité de sujets
81,6% considère, de manière définitive, que la pile est un stock d’électrons, tandis
que d’autres considèrent qu’elle peut l’être uniquement dans quelques cas qu’ils
n’ont pas explicités. Voici quelques citations de certains sujets :
« Dans un circuit fermé, les électrons libres des fils se repoussent avec la
charge négative du pôle négatif de la pile du fait qu’ils ont des charges
électriques de même signe, alors que ces électrons s’attirent vers le pôle
positif, de la pile, chargé positivement »
« La pile est comme un condensateur, sur son pôle négatif il y a excès
d’électrons, et sur son pôle positif il y a manque d’électrons »
« L’électricité sur le pôle négatif est différente de celle sur le pôle
positif… sur le pôle négatif il y a une charge électrique négative et sur le
pôle positif il y a une charge électrique positive »
Ces sujets semblent faire une analogie entre la pile et les machines
électrostatiques qui se chargent par frottement et se déchargent une fois que leurs
extrémités chargées sont reliées par un conducteur, tout en ignorant que de telles
décharges ont un caractère instantané à l’encontre du courant électrique. Ce
modèle rejoint celui qu’attribuaient les physiciens du début de 19ème siècle à la
pile : ils l’assimilaient à une bouteille de Leyde qui emmagasine les charges
électriques, et qui se décharge en circuit fermé (voir travail de Benseghir (1987)).
V. Conclusion
Les situations proposées dans cette expérimentation mettent en évidence le rôle
important que joue la modélisation du comportement de certains composants lors
de la résolution d’un problème de l’électricité. La grande majorité des sujets
participants à cette expérimentation n’a pas recours à cette modélisation.
L’absence d’un tel recours les empêche d’aboutir à des résultats conformes à ceux
obtenus empiriquement. Il se peut que quelques participants sachent modéliser le
comportement de certains composants, comme c’est le cas pour la diode idéale par
exemple, mais ils sont incapables de reproduire cette modélisation lors de
l’analyse des circuits. Á propos de la modélisation du comportement du
condensateur en régime continu, nous pouvons affirmer avec certitude qu’elle pose
problème pour ces participants. Notons à ce propos que l’architecture du circuit
influence le raisonnement des futurs professeurs. Quant à la pile, pour modéliser
son comportement, certains sujets se servent de la formule U = E - r. I, qu’ils
connaissent par cœur, mais sans savoir la signification physique du terme « r ». La
pile est souvent considérée comme un condensateur chargé qui se décharge à
travers le circuit fermé. Une telle décharge conduit alors, toujours selon ces
sujets, à l’usure de la pile.
Notre étude ne se limite pas à ce niveau, d’autres questions s’imposent :
•
•
ces difficultés rencontrées sont-elles résultat de conceptions erronées
qu’ont ces étudiants ou bien sont-elles résultat d’une transposition
didactique inadéquate ?
Au cours de cette expérimentation nous avons remarqué que les seuls
registres sémiotiques (systèmes de représentations sémiotiques) auxquels
font souvent recours les participants à cette recherche sont les écritures
symboliques (des formules traduisant des relations fonctionnelles entre
grandeurs) qu’ils connaissent par cœur mais sans pouvoir les utiliser
correctement ni pour interpréter des phénomènes physiques ni pour
prévoir des résultats. Nous nous demandons à ce propos : dans quelle
A. Khayati & al., RadismaNuméro 4, 15 décembre 2009,
http://www.radisma.infodocument.php?id=851
mesure ces étudiants sont-ils capables d’exprimer ces écritures
symboliques à travers d’autres registres symboliques (comme par
exemple : les graphiques, les schémas, le langage naturel) ? Autrement
dit, dans quelle mesure ces étudiants sont-ils capables de faire des
transformations de registres sémiotiques ?
Ces questions ainsi que d’autres feront l’objet de la suite de cette recherche.
Brielle M. et al. (1996) : Modélisation et fléchage. B.U.P n° 782, pp. 491-511.
Benseghir A. (1987) : Formation des concepts d’électrocinétique, un point de vue historique. B.U.P
n°713, pp. 451-464.
Carlton K. (1999) : Teaching electric current and electric potential, Physics Education, vol. 34, no 6,
pp. 341-355.
Closset J. –L. (1989) : Les obstacles à l’apprentissage de l’électrocinétique. B.U.P
n° 716, pp. 913-949.
Elkhattabi K. (2003) : Étude exploratoire des conceptions des futurs professeurs de sciences
physiques du premier cycle de l’enseignement secondaire relatives à l’électrocinétique, Thèse pour
l’obtention du DESA en didactique des sciences.
Mujawamariya, D : De la nature du savoir scientifique à l'enseignement des sciences : l'urgence
d'une approche constructiviste dans la formation des enseignants de sciences. Document accessible
à l’URL : http://www.acelf.ca/ revue/ XXVIII-2/articles/08 - Mujawamariya.html#h-3.1.
Robardet G. et Guillaud J.-C. (1997) : Éléments de didactique des sciences physiques.
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