
de leurs pairs, futurs opérés, et la nécessité d’élaborer
des interventions de soutien pour cette période difficile
de la réadaptation (Lepczyk, Raleigh et Rowley, 1990;
Miller et Shada, 1978). Des résultats bénéfiques pour
les patients ont été rapportés dans les écrits à la suite
d’interventions similaires obtenus auprès d’autres
clientèles (Rose, 1992; Vachon et al., 1980).
PHASE IV : LA PRISE DE DÉCISION
La phase de la prise de décision comporte les quatre
options suivantes : utiliser les résultats de recherche,
envisager leur utilisation, retarder leur utilisation ou
rejeter leur utilisation. L’utilisation des résultats de
recherche concerne l’application dans l’immédiat des
résultats dans la pratique clinique. Cette application
peut se réaliser selon trois formes : cognitive, instru-
mentale et symbolique. L’application cognitive, selon
Stetler (1994) est un moyen de modifier une façon de
penser ou d’apprécier une conséquence. Aussi, I’appli-
cation
cognitive peut fournir une meilleure compré-
hension d’un phénomène, permettre l’analyse de pra-
tiques dynamiques ou améliorer les habiletés à
résoudre des problèmes cliniques. L’application instru-
mentale implique l’utilisation directe des connais-
sances pour appuyer le besoin de changement dans les
interventions infirmières. L’application symbolique sur-
vient lorsqu’un résultat de recherche est utilisé dans le
but de légitimer une position ou un changement dans
la politique courante. Ces différentes formes d’applica-
tion peuvent être formelles ou informelles.
Une autre décision serait d’envisager l’utilisation de
résultats disponibles. Parfois de nouvelles informations
s’avèrent nécessaires avant d’appliquer les résultats
d’une recherche dans la pratique, surtout quand le
changement est complexe et implique d’autres disci-
plines de la santé. Plus de temps est alors requis pour
déterminer comment les résultats seront utilisés et qui
coordonnera les diverses activités nécessaires au chan-
gement. L’utilisation des résultats peut aussi être retar-
dée jusqu’à ce que de nouvelles informations viennent
appuyer le changement. II peut être indiqué de retar-
der l’utilisation des résultats de recherche lorsque de
nouvelles études sont requises. Par exemple, lorsqu’il
n’existe pas suffisamment d’études sur un sujet, qu’il y
a présence de conflits ou de contradictions entre les
études, ou encore lorsque les risques liés à
I’applica-
tion sont trop importants. Dans ce cas, la pratique
demeura inchangée jusqu’à la venue de nouvelles
études. L’option finale peut être de rejeter les résultats
de recherche parce que ceux-ci ne sont pas assez évi-
dents pour une application dans le milieu clinique ou
encore parce que les risques ou les coûts d’implanta-
tion semblent trop élevés.
Cette phase de prise de décision a permis de prendre la
décision d’appliquer dans l’immédiat l’intervention de
soutien dans la pratique clinique basée sur la recon-
naissance des bénéfices de l’expérience vicariante
auprès des patients de la chirurgie cardiaque, à savoir
la diminution de l’anxiété, l’augmentation de
I’effica-
cité perçue et la reprise des activités. Cette reconnais-
sance découle de l’application cognitive et instrumen-
tale. Dans l’application cognitive, les infirmières
peuvent modifier leur compréhension du phénomène
d’aide par les pairs, encourager ce type de soutien et
favoriser leur intégration dans une démarche d’aide.
Quant à l’application instrumentale, elle vise la mise
en application de l’expérience vicariante sous la forme
d’un programme de parrainage offert à des patients.
PHASE V :
L’ADAPTATION/L’APPLICATION
La phase d’adaptation/application consiste à général
i-
ser l’énoncé de recherche qui a été spécifié au cours
de la phase II. II s’agit de planifier l’implantation des
résultats de recherche dans la pratique. L’adaptation
vise à déterminer quel type de connaissances sera uti-
lisé et comment ces connaissances seront appliquées
dans la pratique? La phase d’application proprement
dite inclut un certain nombre d’étapes telles que (1) la
connaissance de la situation à changer, (2)
I’élabora-
tion d’un plan de changement, et (3) l’implantation du
plan. C’est au cours de la phase d’application, selon
Stetler (1994) que les politiques et les procédures sont
développées à l’aide des connaissances d’écoulant de
la recherche et sont implantées dans la pratique.
L’application des résultats de l’étude sur le soutien
vicariant concernait tous les patients admis à une
chirurgie cardiaque. L’intervention de soutien était
offerte sous la forme d’un Programme de parrainage.
Les objectifs du programme visaient à favoriser I’en-
traide entre les patients au moment de I’hospitalisa-
tion et à apporter le soutien aux patients cardiaques
et à leur famille. Le Programme de parrainage a
débuté ses activités en janvier 1995. L’intervention
de soutien fut dispensée par les trois bénévoles for-
més initialement en vue de leur implication dans
l’étude. La clientèle visée par le programme était les
patients hospitalisés pour une chirurgie cardiaque.
Les visites de soutien étaient offertes la veille de la
chirurgie et avant le congé de l’hôpital. En mai 1995,
de nouveaux bénévoles furent recrutés. Ces derniers
ont reçu la formation initiale d’une durée de sept
heures sur les principes de la relation d’aide, dont les
notions d’empathie, d’écoute attentive et de respect.
Grâce à ces nouvelles recrues, le service de soutien
fut nouvellement offert aux patients hospitalisés pour
une intervention de dilatation coronarienne. Dès juin
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Recherche en soins infirmiers
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Juin 1999